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Les français face au changement climatique : paradoxe entre sensibilité avouée et pratiques

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par Chloé Zambeaux
Institut Universitaire d'Etude du Développement - Master en Etudes du Developpement 2006
  

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3.2 Changement climatique et pratiques individuelles

Nous constatons qu'une très grande partie des pratiques quotidiennes ont une influence sur le changement climatique. Le fonctionnement des sociétés occidentales repose en effet, sur la consommation d'énergies fossiles. Tout au long de la journée un individu va donc consommer certaines quantités d'énergie, de manière directe c'est-à-dire en brûlant directement des combustibles fossiles (par exemple en utilisant une voiture pour se rendre sur son lieu de travail...), ou de manière indirecte c'est-à-dire en consommant des biens et des services dont la production nécessite l'utilisation d'énergie fossile (en utilisant des appareils électriques, en consommant des produits alimentaires ou des biens matériels ...). Cette consommation au

PARTIE I - CHAPITRE I : Etat des lieux sur le changement climatique (définitions, émissions de gaz à effet de
serre, politiques)

quotidien d'énergie fossile a pour corollaire le rejet d'émissions de CO2 dans l'atmosphère. Conformément à l'usage nous avons choisi de classer les différentes pratiques individuelles quotidiennes ayant un impact sur le changement climatique en quatre pôles :

Consommation de
biens et de services
matériels

Alimentation

Transport

Habitat

Par exemple, selon le mode de transport qu'un individu utilise (voiture/vélo), l'impact sur le changement climatique sera différent. Nous reviendrons dans la suite de ce chapitre sur les représentations de ces différents pôles en France.

3.2.1 Quelques ordres de grandeurs sur les émissions anthropiques de CO2 :

Pour nous donner un ordre d'idée Jean-Marc Jancovici1 estime que si nous voulons lutter efficacement contre le réchauffement climatique les émissions mondiales annuelles de CO2 ne devaient pas dépasser 3 Gt par an, soit la quantité de CO2 que les puits peuvent absorber. Si l'on réparti équitablement ces 3 Gt à l'ensemble des 6 milliards d'individus qui peuplent notre planète on obtient un droit d'émission de 500 kg équivalent carbone par personne et par an. Un Français émet en moyenne 2,2 tonnes de CO2 pas an soit environ 4 fois plus que ce quota de 500 kg. Ces chiffres montrent bien qu'une diminution radicale des comportements vis-à- vis de la consommation d'énergie s'avère nécessaire si l'on veut lutter contre le changement climatique.

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serre, politiques)

3.2.2 D'où viennent les gaz à effet de serre produits par l'Homme ?

Le gaz carbonique est essentiellement dû à la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) dans l'industrie (fabrication de ciment), et à la déforestation (qui réduit les puis de carbone) ; le méthane provient de l'élevage des ruminants, de la culture du riz, des décharges d'ordures, de la combustion de bois (ex. brûlis) et des exploitations pétrolières et gazières ; le protoxyde d'azote vient des engrais azotés et de divers procédés chimiques ; les halocarbures sont utilisé comme gaz propulseurs dans les bombes aérosols, comme gaz réfrigérants (climatiseurs). Ils sont émis aussi par diverses industries (mousses plastiques, composants d'ordinateurs); enfin, l'ozone provient indirectement de la combustion d'hydrocarbures ou autres polluants : certains polluants locaux (hydrocarbures, oxydes d'azote), réagissent sous l'effet du soleil pour produire l'ozone troposphérique.

3.2.3 Quels sont en France les secteurs d'activité qui contribuent le plus au changement climatique ?

Répartition des émissions de gaz à effet de serre en France par secteur d'activité :

Visualisé le 12/05/07 sur :

http://www.effet-de-serre.gouv.fr/images/medias/Evolutionsecteur.JPG

Une première lecture de ce schéma nous montre que, en France, le secteur qui émet le plus de gaz à effet de serre est celui des transports (26%). Il est suivi par trois autres secteurs qui contribuent à peu prêt dans les mêmes proportions aux émissions de gaz à effet de serre. Il s'agit de l'agriculture, des bâtiments, et de l'industrie. Comme dans l'ensemble des pays

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industrialisés, la part des émissions des transports est supérieure à la moyenne mondiale. Les bâtiments sont aussi de gros consommateur d'énergie (chauffage) mais il est à noter que si la production d'électricité en France n'était pas basée sur le nucléaire ce secteur serait largement supérieur aux 19% qu'il représente aujourd'hui1. En effet avec 78%2 de la production d'électricité d'origine nucléaire, la France est le pays le plus nucléarisé au monde par rapport au nombre d'habitant !

3.2.4 Quelle est la responsabilité des ménages dans les émissions de gaz à effet de serre en France?

Un Français émet en moyenne 2,2 tonnes d'équivalent carbone chaque année, tout gaz confondu, et en prenant en compte le puit constitué par la gestion des surfaces forestière en France. Comme nous l'avons dit il serait nécessaire d'arriver à un maximum de 500 kg eqCO2 par personne pour lutter efficacement contre le changement climatique.

Répartition des émissions de CO2 par ménage :

Usages privés de l'énergie 7,8 tonnes/ménage

Fabrication et transport des produits et services 8,6 tonnes/ménage

 
 

Source : MIES (Mission Interministérielle de l'Effet de Serre), visualisé le 10/06/07 sur : http://www.rac-f.org/article.php3?id_article=463

1 Cf. Annexe 2 : Emission de CO2 suivant le type d'énergie primaire utilisée

2 http://www.sortirdunucleaire.org (visualisé le 19/09/07)

PARTIE I - CHAPITRE I : Etat des lieux sur le changement climatique (définitions, émissions de gaz à effet de
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Nous pouvons résumer le graphique ci-dessus de la manière suivante : lorsqu'il se déplace, qu'il se chauffe, qu'il utilise de l'électricité, qu'il consomme des biens et services, un individu participe au rejet de CO2 dans l'atmosphère.

Quelques débats ont eu lieu autour de la question : jusqu'où peut on attribuer la responsabilité des émissions indirectes (ex. émissions liés à la fabrication des produits) aux individus ? Etant donné que l'individu est le consommateur final des produits fabriqués, et qu'il à la possibilité de limiter ou choisir entre différents produits ayant nécessité plus ou moins d'émissions de gaz à effet de serre, nous partons du principe qu'il est possible d'imputer aux individus l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre qu'ils engendrent de manière directe ou de manière indirecte.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984