Un examen attentif de la littérature consacrée
aux PME invite à s'interroger sur la nature et le statut de celle-ci car
il ne peut que retenir une impression
d'hétérogénéité. Par ailleurs, la notion
même de PME reste relativement floue. Elle est utilisée par un
certain nombre d'auteurs pour rendre compte des dynamiques de
développement s'inscrivant dans le cadre d'activité artisanales
ou petite industrie et qui sont essentiellement le fait de petites entreprises
regroupées spatialement selon une logique sectorielle. Ces mêmes
dynamiques, on le sait, sont plus classiquement décrites à
travers les notions de «spécialisation souple ou flexible »,
de « système productifs locaux», de « processus
d'industrialisation diffuse ou rampante», etc.
son article 38 dispose qu'est considérée comme
PME toute entreprise remplissant cumulativement les conditions ci-après
:
· être immatriculée au registre de commerce
;
· avoir un programme d'investissement d'un montant allant
de 20 à 500 millions de francs CFA
· prévoir utiliser au moins cinq salariés
permanents de nationalité béninoises ;
· tenir une comptabilité régulière
conforme au plan comptable national quel que
soit le chiffre d'affaires
réalisé.
Une autre définition de la PME, prenant en compte un plus
grand nombre d'entreprises ; celle de la nouvelle charte des PME / PMI au
Bénin.
Au sens de la charte, on entend par PME / PMI, toute
entreprise légalement constituée tenant une comptabilité
régulière, qui n'est pas une filiale de multinationale et qui
satisfait aux critères d'un effectif de cinq (05) à cent (100)
employés permanents puis d'un capital social compris entre un million (1
000 000) et cinquante millions (50 000 000) de francs CFA ou des
investissements d'un montant compris entre cinq millions (5000 000) et cinq
cent millions (50 000 000) de francs CFA . Ici, on entend par employés,
le nombre de personnes correspond au nombre d'Unités de Travail
Année (UTA), à savoir le nombre d'employés à plein
temps durant une année, le travail temporaire, saisonnier ou journalier
représentant une fraction d'unité travail année.
Selon la même charte, des définitions
précises sont données des différents types
d'entreprise.
Sont classées parmi les Micro
Entreprises, celles remplissant les conditions suivantes :
· disposer d'un effectif compris entre cinq (05) et neuf
(09) employés ;
· tenir une comptabilité très
régulière et s'occuper spécialement de la production ;
· ne pas être inscrit au registre de commerce et du
crédit mobilier ;
· ne pas être astreint au paiement d'impôt ;
· disposer d'un chiffre d'affaires annuel inférieur
ou égal à un (1) million de
FCFA ;
· les employés sont souvent membres de la famille et
les contacts avec le monde de la gestion moderne sont dénués de
formalités.
Sont classées parmi les Petites entreprises et
industries (PEI), celles remplissant les conditions suivantes :
· disposer d'un effectif compris entre dix (10) et quarante
- neuf (49) employés ;
· tenir une comptabilité conforme au
système national en vigueur au Bénin et compatible avec les
dispositions de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA) ;
· disposer d'un chiffre d'affaires hors taxe annuel d'un
(1) à cent cinquante (150) millions de francs CFA ;
· le directeur de la PEI devra détenir une carte
d'industriel ou d'importateur ou encore une carte professionnelle de
commerçant en cours de validité.
Sont classées parmi les Moyennes Entreprises et
Industries (MEI), celles remplissant les conditions suivantes :
· disposer d'un effectif compris entre cinquante (50) et
quatre - vingt -dix - neuf (99) employés ;
· tenir une comptabilité conforme au
système national en vigueur au Bénin et compatible avec les
dispositions de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA) ;
· disposer d'un chiffre d'affaires hors taxe annuelle
compris entre cent cinquante (150) millions et deux (2) milliards de francs CFA
;
· le directeur de la MEI devra détenir une
carte d'industriel ou
d'importateur ou encore une carte professionnelle de
commerçant en cours de validité.
La qualité des PME / PMI comme telles est reconnue par
la charte et attribuée par une institution publique permanente sous
tutelle du ministère chargé des PME, sur demande expresse de
l'entreprise ou de l'industrie qui remplit les conditions relatives à sa
classification.
Les PME couvrent un large spectre d'activités et si
certaines sont formelles, d'autres sont informelles. L'émergence
d'activités informelles correspond donc à un besoin
d'échapper à un système de gouvernance lourd et
bureaucratique.
L'organisation de ces PME s'appuie sur un réseau
familial, ou amical pour pouvoir exister. La structure est assez souple, elle
s'ajuste plus ou moins facilement à la configuration du
marché.
Paragraphe 2 : Les limites à l'émergence
des PME béninoises. Les limites à l'émergence des
PME béninoises sont de divers ordres.
Les causes liées à la personne du
propriétaire - dirigeant ont généralement trait au manque
d'engagement et de disponibilité de celui-ci, à son goût du
risque exagéré ou inexistant, à son sentiment
d'invincibilité ou à sa négligence du conseil externe.
Celles relatives à l'équipe de direction sont le plus souvent
liées à la non complémentarité des
compétences des partenaires ou à des conflits et
désaccords entre eux.
De ces deux premiers groupes de causes découle celui
lié à la gestion proprement dite de l'entreprise, lequel comprend
:
- une absence de planification se
manifestant par l'inexistence d'un plan d'affaires et/ou d'un processus de
planification et de contrôle continu ;
- une structure et une gestion
financières inadéquates résultant moins d'une
sous-capitalisation dite caractéristique des PME que de l'absence de
planification, du non réinvestissement des profits, de dépenses
somptueuses,
de refus de partenariat, d'optimisme exagéré,
de l'inexistence de systèmes de contrôle et d'information
financiers, de la méconnaissance des principes de gestion
financière ou d'une politique de crédit laxiste.
- une faible orientation marketing
entraînant une méconnaissance du marché se traduisant
généralement par une surestimation du potentiel de celui-ci, une
sous estimation de la force de la concurrence et une faible diversification des
clients.
- un ?overtrading? ou une croissance
incontrôlée subie à défaut d'une vision claire de
l'avenir de l'entreprise et du stade de développement auquel celle-ci
sera maintenue.
- une incapacité de passer d'un style
de gestion personnel à un style plus professionnel reflétant
l'inobservation des spécificités de la gestion des PME en stade
de croissance notamment l'inaptitude à la délégation des
responsabilités.
- une non préparation de la
relève corollaire d'un manque de planification et
parfois d'un
népotisme fort prononcé ; l'incompétence des
employés, etc.