REPUBLIQUE DU BENIN UNIVERSITE D'ABOMEY- CALAVI
******** *********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR FACULTE DES
SCIENCES ECONOMIQUES
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE GESTION
MEMOIRE DE MAÎTRISE ES SCIENCES
ECONOMIQUES
********
LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DES PETITES
ET MOYENNES ENTREPRISES AU BENIN: LE MANAGEMENT ET LE
FINANCEMENT
FILIERE : MANAGEMENT DES ORGANISATIONS
OPTION : SCIENCES DE GESTION
THEME
********
****** * *
Réalisé et soutenu par : Sous la
direction de :
DAGOUDO Isidore & M. YEBA Thomas
MENSAH Akpédjé Mawéna
Professeur Assistant à l'U.A.C.
Mention: Très Bien
La Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion (FASEG) n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
émises dans ce mémoire.
Ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs
auteurs.
DAGOUDO Ahoué Augustine née
NOUMONVI, ma grand-mère grâce à qui j'ai
cultivé l'amour du travaii.
Isidore DAGOUDO
Ma mère HOUNDÉGLÉAdjoa Micheline
;
Mon tuteur AHOKPÈ P. Rodrigue et toute sa famille
;
Tous ceux qui m'ont gardée comme leur propre enfant
;
Tous ceux qui, à certains moments de ma vie m'ont
vouée un amour sincère.
Akpédjé M.
MENSAH
REMERCIEMENTS
Pour la réalisation de ce travail, nous tenons
à remercier tout d'abord notre directeur de mémoire M. YEBA
Thomas, Professeur Assistant à l'Université d'Abomey-Calavi
(UAC), Consultant en Comptabilité - Gestion, pour nous avoir
orienté dans nos recherches.
Ensuite, nous saisissons cette opportunité pour
remercier M. Fiacre DOMONHEDO qui nous apporté un soutien remarquable
pour la rédaction de ce mémoire.
A tous nos professeurs de la Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion (FASEG) qui nous ont encadrés pendant notre
formation, nous exprimons ici notre profonde gratitude.
Enfin, nous remercions tous ceux qui, de près ou de
loin, nous ont soutenus dans la rédaction de ce mémoire.
Isidore DAGOUDO & Akpédjé M.
MENSAH
SOMMAIRE
Page
Sommaire i
Listes des sigles et abréviations ii
Liste des tableaux et graphiques iv
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE : BREF APERCU SUR L'ECONOMIE
BENINOISE 3
Section I : Le contexte global de l'économie
béninoise 3
Section II : Les PME : état des lieux 7
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE.. 13
Section I : Cadre Théorique 13
Section II : Méthodologie de recherche 30
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ET
APPROCHES DE SOLUTIONS 35
Section I : Présentation et analyse des résultats
35
Section II : Approches de solutions 45
CONCLUSION 49
BIBLIOGRAPHIE 50
TABLE DES MATIERES 52
ANNEXES 55
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEX : Association du Développement des Exportations
AIJF-Bénin : Agence Internationale des Jeunes Francophones
- Bénin
ANPE : Agence Nationale pour la Création d'Entreprise
ANVAR : Agence Nationale de Valorisation de la Recherche
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest
BM : Banque Mondiale
CCIB : Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin
CEBENOR : Centre Béninois de Normalisation
CFAD : Centre pour la Formation et l'Appui au
Développement à la Base
CFE : Centre de Formalités des Entreprises
CNUCED : Organisation des Nations Unies pour le Commerce,
l'Economie et le Développement
CPEC : Coopérative pour la Promotion de l'Epargne et du
Crédit
CRDI : Centre de Recherche pour le Développement
International
DSFD : Direction des SFD
ECI : Enquête des Climats d'Investissement
FAFP : Fonds d'Appui à Frais Partagés
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
FECECAM : Fédération de Caisses d'Epargnes et de
Crédits Agricoles et Mutuels
IDE : Investissement Direct Etranger
INSAE : Institut National des Statistiques et des Analyses
Economiques
MDB : Mutuelle pour le Développement à la Base
MEI : Moyennes Entreprises et Industries
MPREPE : Ministère de plan ,des Réformes et de la
Prospection Economique
MIPME : Ministère de l'Industrie et des Petites et
Moyennes Entreprises
OHADA : Organisation pour l'Harmonisation en Afrique des Droits
des Affaires
OIT : Organisation Internationale du Travail
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PADME : Promotion et Appui au Développement de Micro
Entreprises
PAPME : Promotion et Appui aux Petites et Moyennes Entreprises
PEBCO : Programme de l'Epargne/Crédit à Base
Communautaire.
PEI : Petites Entreprises et Industries
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RIPME : Revue Internationale des Petites et Moyennes
Entreprises
SATUNE : Système Automatique d'Immatriculation Unique des
Entreprises
SFD : Système Financier Décentralisé
TEG : Taux Effectif Global
UAC : Université d'Abomey - Calavi
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain
UNESCO : Fonds des Nations Unies pour l'Education la Science et
la culture
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
I- TABLEAUX
Page
Tableau 1: Tableau de bord de
l'étude 17
Tableau 2: Méthode
d'échantillonnage: méthode des quotas 31
Tableau 3: Education des entrepreneurs
35
Tableau 4: Relation entre
l'éducation reçue et l'activité exercée 36
Tableau 5: Formation continue 38
Tableau 6: Mesure de l'efficacité
des entreprises 39
Tableau 7: Moyens de financement des PME
48
Tableau 8: Structure de
financement des PME 41
Tableau 9: Tableau de
synthèse de l'étude 48
Tableau 10: Répartition des
entreprises par département 55
Tableau 11: Répartition des
entreprises immatriculées par département et par branche
d'activité en 2001 55
Tableau 12: Répartition des
entreprises par localité dans les départements de l'Atlantique et
du Littoral 55
Tableau 13: Structure par terme des
crédits des principaux SFD (Montant en millions de FCFA) 55
Tableau 14: Taux d'intérêt
effectifs annuels appliqués par PADME, PAPME, FECECAM 55
Tableau 15: Décomposition
des ressources des SFD
(en millions de FCFA) 55
II- GRAPHIQUES
Graphique 1: Education des entrepreneurs
36
Graphique 2: Relation entre
l'éducation reçue et l'activité 37
Graphique 3: Répartition des
entrepreneurs (y compris les employés) par
rapport à la formation continue
38
Graphique 4: Echéances minimales
moyennes et échéances maximales
moyennes des crédits accordés par les IMF
enquêtées sur la
période de 2001 à 2006. 42
Graphique 5: L'éducation des
employés (y compris l'entrepreneur) 55
Graphique 6: La formation externe et
continue des employés 55
Graphique 7: Structure par terme des
crédits des SFD béninoises 55
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
Les programmes de coopération internationale ont
commencé à promouvoir les PME à une époque
où le rôle des Etats dans l'économie africaine était
en pleine mutation. Alors qu'on réclamait une intervention plus
énergétique de l'Etat dans les années 1970 et une
immixtion plus modérée dans les années 1980, c'est un
gouvernement plus éclairé qu'on revendique pour les années
1990. Les ajustements structurels et le courant de privatisation ont
amené la fonction publique africaine qui, jusqu'alors, avait eu une
attitude plutôt défensive et réactionnaire, à
réduire ses effectifs et à créer des entreprises en vue
d'offrir des emplois aux personnes remerciées. Il y a maintenant un
consensus autour de l'idée selon laquelle la stimulation des affaires
est un bon moyen d'engendrer la croissance économique.
Le capital libéral a fait la preuve de son
efficacité. Le système est assez stimulant pour inciter chacun
à tenter sa chance, à créer, à innover. La
réussite individuelle ne lèse pas les autres, bien au contraire,
le créateur d'entreprise qui réussit apporte à la
collectivité des emplois, des impôts, des cotisations sociales et
des investissements. Dans une certaine mesure, il fait coordonner
l'intérêt individuel et l'intérêt
général, ce qui garantie le dynamisme de chacun.
C'est dans cette optique que le Bénin a adopté
le libéralisme économique, à l'issue de la
conférence nationale de février 1990. L'Etat béninois,
dans sa nouvelle orientation, s'est fixé comme objectif, la promotion du
secteur privé. Il bénéficie dans cette démarche de
la contribution des partenaires au développement.
Ainsi, depuis 1997 le Bénin a engagé une
série de réformes visant à instaurer les conditions d'une
croissance économique durable et d'une situation financière et
extérieure viable. En dépit de tous ses efforts, le taux
d'investissement du secteur privé est resté à un niveau
très bas. Aussi les PME se trouvent-elles confrontées à de
nombreux problèmes qui empêchent leur développement. Pour
l'essentiel, il s'agit des problèmes de financement et de gestion des
PME.
C'est pour apporter notre contribution à la
résolution de ces problèmes, que nous avons choisi de
réfléchir sur le thème : « Les obstacles au
développement des petites et moyennes entreprises (PME)
Béninoises : le Management et le Financement »
Dans la conduite de cette étude, nous avons
adopté un plan tripartite. La première partie présente le
cadre physique: bref aperçu sur l'économie Béninoise; la
deuxième le cadre théorique et méthodologie de recherche;
et enfin la troisième partie analyse les résultats et
énumère des approches de solutions.
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE: BREF APERCU
SUR L'ECONOMIE BENINOISE
|
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE : BREF APERCU SUR L'ECONOMIE
BENINOISE
Section I : Le contexte global de l'économie
béninoise
Les stratégies adoptées et le dispositif mis en
place à la fin des années 72 se caractérisaient par de
fortes limitations du jeu des forces du marché, au moyen notamment de
contrôles des prix, des restrictions à l'accès au
marché et de la réglementation de l'activité
économique en général. Au cours des quinze
dernières années, le tissu productif béninois a connu de
profondes modifications structurelles du fait d'un changement d'orientation
dans les stratégies de développement et les réformes mises
en oeuvre depuis le début des années 90.
Paragraphe 1 : L'évolution
générale
La nette réorientation qui a débuté avec
le programme d'ajustement structurel (PAS) en 1989 vers une large ouverture sur
la loi du marché a donné une nouvelle impulsion à
l'activité économique. En effet, l'économie
béninoise a subi de profondes réformes structurelles depuis la
mise en application du programme d'ajustement structurel : la
libéralisation économique, la réforme fiscale sont autant
de changements significatifs par rapport à la situation
antérieure.
Si dans certains secteurs, le progrès est encore lent
ou peu perceptible, le mouvement de libération et d'ouverture au
marché international gagne du terrain avec vigueur et continuité,
particulièrement depuis la mise en application du programme d'ajustement
structurel. En effet, par les transformations qu'il a provoquées dans le
tissu économique, et les débats qu'il a suscités au niveau
de la classe politique, le programme d'ajustement structurel apparaît
aujourd'hui encore comme le point de départ de tous ces changements.
L'année 1990 a été porteuse
d'événements et d'initiatives qui ont fait du Bénin
un
chantier de réformes. Celles-ci ont concerné la promotion
des PME, des
investissements, le développement du secteur financier y
compris la venue des
microfinances, l'intégration à l'économie
mondiale, la poursuite des engagements de l'Etat et la promotion des secteurs
sociaux. L'objectif recherché est de créer des
conditions d'une croissance rapide et soutenue, créatrice
d'emploi afin d'améliorer les liens de solidarité social.
Paragraphe 2 : L'environnement économique
actuel
Le Bénin a parcouru un long chemin depuis 1994 et a
réalisé des progrès substantiels. Les réformes
importantes entreprises depuis cette année ont mis le pays sur la voie
d'une croissance relativement saine. Il a été mis en place le
programme de relance du secteur privé qui a contribué à
l'amélioration de l'environnement des affaires au Bénin. A
travers les dispositifs mis en place, des services administratifs et financiers
ont été fournis aux entreprises et aux organisations
professionnelles. Comme services administratifs nous pouvons citer : le Centre
des Formalités des Entreprises (CFE) pour la création des
entreprises et établissements ; le CEBENOR pour la certification,
l'accréditation et les questions de normes des produits. Comme service
financier, il y a eu la mobilisation des lignes de crédit au niveau du
PAPME et du PADME pour le financement des activités des entreprises, la
dotation de l'Association de Développement des Exportations (ADEX) du
Fonds d'Appui à Frais Partagés (FAFP) pour accompagner les
efforts des organisations professionnelles et des entreprises dans le cadre de
la promotion des exportations. Le Fonds d'Appui à Frais Partagés
à permis à des centaines d'entreprises et d'organisations
professionnelles d'accéder aux services de managements d'entreprises, de
participer à des foires et salons au niveau national et international
avec d'autres entreprises et organisations dans la sous région africaine
et au niveau international. Le fonds a, aussi, permis la relance et la
redynamisation de plusieurs activités sur le territoire national. A la
faveur du programme de relance du secteur privé, plusieurs
réformes institutionnelles ont vu le jour soit du fait exclusif du
programme (PRSP), comme le CFE, le CEBENOR, la Cellule de Microfinance, la Zone
Franche Industrielle (ZFI), soit par le dispositif institutionnel favorable
à leur développement (des organismes de services financiers et
non financiers ont bénéficié de l'accompagnement
nécessaire pour consolider leurs efforts). C'est l'exemple de
l'Association des professionnels de micro - finance (Consortium Alafia, le
PAPME, le PADME et autres) appuyée par les bailleurs de fonds
directement.
Ces réformes sont toutes les facettes
différentes d'une même politique. D'après l'analyse des
forces et faiblesses des potentialités d'IDE fait par la
CNUCED1, nous avons :
Les points forts du Bénin sont entre autres :
· la stabilité politique ;
· les équilibres macroéconomiques
rétablis
· la stabilité du franc CFA
· la situation stratégique (plate-forme) commerciale
tournante pour les
pays de la sous- région
· la compétitivité du port de Cotonou ;
· la liberté économique ;
· la disponibilité de main d'oeuvre ;
· le système bancaire ;
· le droit de travail ;
> Les faiblesses de l'économie béninoise,
liées essentiellement à son environnement, sont avant tout :
· la déficience dans la gouvernance ;
· les difficultés d'accès au foncier ;
· le système juridictionnel inefficace ;
· les coûts et l'accessibilité des facteurs de
production ;
· le système douanier inadéquat ;
· la fiscalité des entreprises élevée
;
· les procédures lourdes d'octroi d'agrément
des investissements ;
· le faible niveau d'industrialisation ;
· la dépendance énergétique ;
1 Source : CNUCED Genève 2005 Examen de la politique de
l'investissement Bénin
· l'indisponibilité de capital de long terme ;
· le manque de coordination entre les acteurs publics de
l'investissement ;
· le faible niveau de formation des ressources humaines
;
· les retards dans la réalisation des
infrastructures ;
Cette énumération non exhaustive des forces et
faiblesses du Bénin souligne les problèmes auxquels celui-ci
devrait faire face dans l'avenir.
Paragraphe 3 : Un aperçu du système
financier béninois
Le système financier Béninois est formé
de plusieurs catégories d'institutions. En effet, en sus du secteur
bancaire, ce système financier compte des institutions de micro
crédits et un marché financier opérant à
l'échelle sous-régionale; la BRVM2.
Le système bancaire constitue la pierre angulaire du
système financier béninois. Il collecte une épargne
estimée à environ 5,5% du PIB en 2003 et rassemble près de
90 % des actifs du système. Suite à l'adoption de mesures de
réforme du secteur, le système financier est à
présent dominé par un groupe de banques commerciales en bonne
santé financière (World Bank 2005c). A la fin de l'année
2005, on pouvait compter douze banques en activité au Bénin.
La situation actuelle découle des profondes mutations
qu'a connues le système financier béninois ces dernières
années suite à la grave crise qui a secoué tout le
système bancaire ouest africain à la fin des années
quatre-vingt. Le portefeuille de crédits accordés par les banques
de la sous région s'était en effet fortement
détérioré, pour des raisons politiques et
économiques. Le système bancaire au plan régional fut
réglementé avec l'adoption de nouvelles règles
prudentielles plus conformes aux standards internationaux. Au Bénin,
où la situation était parmi les plus sérieuses, les
banques du pays furent fermées pour quelques temps favorisant ainsi le
développement du secteur de la microfinance.
Les crédits à l'économie, malgré les
surplus de liquidités dont disposent les banques, sont faibles
comparés aux autres pays de l'UEMOA. A la fin de l'année 2002,
ils
2 Le marché boursier opérant à
l'échelle régionale a pour l'instant un impact très
limité auprès des entreprises Béninoises.
représentaient environ 42% des actifs du secteur ; la
même année les crédits au secteur privé
s'élevaient à environ 11,8% du PIB. Les acteurs du secteur
bancaire ont imputé la responsabilité de cette situation aux
entreprises qui ne leur soumettraient pas suffisamment de dossiers (World Bank
2005c).
Section II : Les PME : état des lieux
Le tissu productif béninois est constitué d'une
panoplie d'entreprisses de taille et de nature différentes dont la
majorité a un personnel ne dépassant pas 100 personnes. Ayant
connu un essor particulièrement favorable au début des
années 90, ces petites entités économiques n'ont
cessé, depuis, de proliférer.
Elles offrent de fortes potentialités en
matière de création d'emplois et de dynamisation du marché
de travail : ces potentialités sont néanmoins peu
développées en raison de la faiblesse des moyens humains,
techniques et financières dont souffrent en général les
PME. La précarité de leurs structures de production et de gestion
et un manque de maîtrise du marché limitent aussi leur impact.
De ce fait, les PME béninoises sont appelées
à relever de grands défis : l'amélioration de leur outil
de production et de leur capital humain ; préalables essentiels à
toute performance en matière de productivité et de
qualité.
Paragraphe 1: Définition des PME
Un examen attentif de la littérature consacrée
aux PME invite à s'interroger sur la nature et le statut de celle-ci car
il ne peut que retenir une impression
d'hétérogénéité. Par ailleurs, la notion
même de PME reste relativement floue. Elle est utilisée par un
certain nombre d'auteurs pour rendre compte des dynamiques de
développement s'inscrivant dans le cadre d'activité artisanales
ou petite industrie et qui sont essentiellement le fait de petites entreprises
regroupées spatialement selon une logique sectorielle. Ces mêmes
dynamiques, on le sait, sont plus classiquement décrites à
travers les notions de «spécialisation souple ou flexible »,
de « système productifs locaux», de « processus
d'industrialisation diffuse ou rampante», etc.
son article 38 dispose qu'est considérée comme
PME toute entreprise remplissant cumulativement les conditions ci-après
:
· être immatriculée au registre de commerce
;
· avoir un programme d'investissement d'un montant allant
de 20 à 500 millions de francs CFA
· prévoir utiliser au moins cinq salariés
permanents de nationalité béninoises ;
· tenir une comptabilité régulière
conforme au plan comptable national quel que
soit le chiffre d'affaires
réalisé.
Une autre définition de la PME, prenant en compte un plus
grand nombre d'entreprises ; celle de la nouvelle charte des PME / PMI au
Bénin.
Au sens de la charte, on entend par PME / PMI, toute
entreprise légalement constituée tenant une comptabilité
régulière, qui n'est pas une filiale de multinationale et qui
satisfait aux critères d'un effectif de cinq (05) à cent (100)
employés permanents puis d'un capital social compris entre un million (1
000 000) et cinquante millions (50 000 000) de francs CFA ou des
investissements d'un montant compris entre cinq millions (5000 000) et cinq
cent millions (50 000 000) de francs CFA . Ici, on entend par employés,
le nombre de personnes correspond au nombre d'Unités de Travail
Année (UTA), à savoir le nombre d'employés à plein
temps durant une année, le travail temporaire, saisonnier ou journalier
représentant une fraction d'unité travail année.
Selon la même charte, des définitions
précises sont données des différents types
d'entreprise.
Sont classées parmi les Micro
Entreprises, celles remplissant les conditions suivantes :
· disposer d'un effectif compris entre cinq (05) et neuf
(09) employés ;
· tenir une comptabilité très
régulière et s'occuper spécialement de la production ;
· ne pas être inscrit au registre de commerce et du
crédit mobilier ;
· ne pas être astreint au paiement d'impôt ;
· disposer d'un chiffre d'affaires annuel inférieur
ou égal à un (1) million de
FCFA ;
· les employés sont souvent membres de la famille et
les contacts avec le monde de la gestion moderne sont dénués de
formalités.
Sont classées parmi les Petites entreprises et
industries (PEI), celles remplissant les conditions suivantes :
· disposer d'un effectif compris entre dix (10) et quarante
- neuf (49) employés ;
· tenir une comptabilité conforme au
système national en vigueur au Bénin et compatible avec les
dispositions de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA) ;
· disposer d'un chiffre d'affaires hors taxe annuel d'un
(1) à cent cinquante (150) millions de francs CFA ;
· le directeur de la PEI devra détenir une carte
d'industriel ou d'importateur ou encore une carte professionnelle de
commerçant en cours de validité.
Sont classées parmi les Moyennes Entreprises et
Industries (MEI), celles remplissant les conditions suivantes :
· disposer d'un effectif compris entre cinquante (50) et
quatre - vingt -dix - neuf (99) employés ;
· tenir une comptabilité conforme au
système national en vigueur au Bénin et compatible avec les
dispositions de l'Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des
Affaires (OHADA) ;
· disposer d'un chiffre d'affaires hors taxe annuelle
compris entre cent cinquante (150) millions et deux (2) milliards de francs CFA
;
· le directeur de la MEI devra détenir une
carte d'industriel ou
d'importateur ou encore une carte professionnelle de
commerçant en cours de validité.
La qualité des PME / PMI comme telles est reconnue par
la charte et attribuée par une institution publique permanente sous
tutelle du ministère chargé des PME, sur demande expresse de
l'entreprise ou de l'industrie qui remplit les conditions relatives à sa
classification.
Les PME couvrent un large spectre d'activités et si
certaines sont formelles, d'autres sont informelles. L'émergence
d'activités informelles correspond donc à un besoin
d'échapper à un système de gouvernance lourd et
bureaucratique.
L'organisation de ces PME s'appuie sur un réseau
familial, ou amical pour pouvoir exister. La structure est assez souple, elle
s'ajuste plus ou moins facilement à la configuration du
marché.
Paragraphe 2 : Les limites à l'émergence
des PME béninoises. Les limites à l'émergence des
PME béninoises sont de divers ordres.
Les causes liées à la personne du
propriétaire - dirigeant ont généralement trait au manque
d'engagement et de disponibilité de celui-ci, à son goût du
risque exagéré ou inexistant, à son sentiment
d'invincibilité ou à sa négligence du conseil externe.
Celles relatives à l'équipe de direction sont le plus souvent
liées à la non complémentarité des
compétences des partenaires ou à des conflits et
désaccords entre eux.
De ces deux premiers groupes de causes découle celui
lié à la gestion proprement dite de l'entreprise, lequel comprend
:
- une absence de planification se
manifestant par l'inexistence d'un plan d'affaires et/ou d'un processus de
planification et de contrôle continu ;
- une structure et une gestion
financières inadéquates résultant moins d'une
sous-capitalisation dite caractéristique des PME que de l'absence de
planification, du non réinvestissement des profits, de dépenses
somptueuses,
de refus de partenariat, d'optimisme exagéré,
de l'inexistence de systèmes de contrôle et d'information
financiers, de la méconnaissance des principes de gestion
financière ou d'une politique de crédit laxiste.
- une faible orientation marketing
entraînant une méconnaissance du marché se traduisant
généralement par une surestimation du potentiel de celui-ci, une
sous estimation de la force de la concurrence et une faible diversification des
clients.
- un ?overtrading? ou une croissance
incontrôlée subie à défaut d'une vision claire de
l'avenir de l'entreprise et du stade de développement auquel celle-ci
sera maintenue.
- une incapacité de passer d'un style
de gestion personnel à un style plus professionnel reflétant
l'inobservation des spécificités de la gestion des PME en stade
de croissance notamment l'inaptitude à la délégation des
responsabilités.
- une non préparation de la
relève corollaire d'un manque de planification et
parfois d'un
népotisme fort prononcé ; l'incompétence des
employés, etc.
Paragraphe 3 : Inefficacité des mesures et
programmes existants.
Vers la fin des années 90, les PME ont fait l'objet
d'un certain nombre de mesures et programmes d'encouragement. Ce dispositif
d'encouragement a été initié par de nombreux intervenants.
Cependant, si l'on compare la contribution des PME béninoises aux
principaux agrégats économiques à celles d'autres pays, on
constate que le bilan demeure mitigé.
L'inventaire des mesures et programmes existants fait ressortir
:
- la prédominance des programmes qui
ont trait au financement. Les PME souffrent certes de problèmes de
financement importants, mais aussi de problèmes de gestion et
d'encadrement;
- la pluralité de mesures et
d'intervenants. Source de richesse, cette pluralité n'est pas inefficace
en soi. Le nombre d'acteurs est d'ailleurs sensiblement moins important que
dans d'autres pays. Mais on regrette une dilution des efforts et une absence de
coordination ; l'absence de schéma directeur fédérant
l'ensemble des mesures.
CHAPITRE II :CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
DE RECHERCHE
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
Pour mener à bien la recherche scientifique, nous nous
sommes basés sur un cadre théorique et une méthodologie
rigoureuse.
Section I : Cadre Théorique
Cette partie de l'étude abordera successivement la
problématique et l'intérêt de l'étude, les objectifs
et les hypothèses de recherche et la revue de littérature.
Paragraphe 1 : Problématique et
intérêt de recherche. I- Problématique de
recherche
Au lendemain des indépendances, les pays africains se
sont retrouvés face à leur destin. L'espoir d'une vie meilleure
faite de quiétude morale et de paix véritable devait, soudain,
s'effondrer car ne disposant pas d'un tissu économique véritable
pouvant assurer leur développement suite aux affrontements sanglants qui
ont accentué le déséquilibre entre pays
industrialisés et pays en développement, développé
les inégalités entre les nations, avancé la
pauvreté ; tout ceci avec pour toile de fond une crise économique
aiguë (UNESCO; 1981).
L'option socialiste de développement adoptée
par le Bénin entre 1972 et 1990 s'est traduite par la
prédominance de l'Etat dans le secteur productif et financier de
l'économie au détriment du secteur privé. Dans de
multiples domaines (banques, industrie sucrière, cimenterie,
pétrole, engrais,...), les entreprises nationalisées, intensives
en capital, jouissaient d'un confortable monopôle et d'un niveau de
protection élevée. De ce fait, elles se sont
avérées peu efficaces et extrêmement coûteuses pour
la collectivité. L'activité économique privée, par
contre, prisonnière d'un carcan de réglementation contraignante
et soumise au harcèlement social, ne comptait guère sur des
incitations adéquates à l'épanouissement de ses
initiatives3.
Les années "80" ont été pour
l'économie béninoise des années difficiles,
caractérisées
par un ralentissement de la croissance et de
grands déséquilibres internes et externes.
3 République du Bénin : Etude sur la
relance du secteur privé au Bénin, Cotonou, Ministère du
Plan et de la Restructuration Economique, 1993, document polycopié
Reflet de cette situation, l'économie a accusé
une faible croissance annuelle moyenne de 2,1 pour cent, soit inférieur
à l'accroissement de la population qui était de 3,2 pour
cent4 pendant la période.
Inflation galopante, hausse vertigineuse des prix des
importations, réduction sensible du pouvoir d'achat et par ricochet du
niveau de vie des populations; affaiblissements des structures de productions
locales et conséquemment accroissement du chômage sont là
quelques manifestations de cette crise qui a pratiquement croulé
l'économie béninoise vers la fin des années 80. Cette
situation de graves déséquilibres que le gouvernement ne
parvenait plus à maîtriser conduit à de graves tensions
politiques et sociales. Vers la fin de 1989, le mécontentement à
l'égard du régime à parti unique entraîna sa chute
après la Conférence des Forces Vives de la Nation, tenue en
février 1990, qui a permis d'opter pour le libéralisme
économique.
A l'occasion de cette relance politique de 1990, une
importante réunion s'est tenue à Genève les 2 et 3 Avril
1992. Organisée par le gouvernement béninois avec la plupart des
bailleurs de fonds, la rencontre a pour objectif de réfléchir sur
les nouvelles stratégies de développement du Bénin. Parmi
les six domaines dans lesquels le gouvernement devait s'orienter, le secteur
privé a été choisi pour soutenir le développement
économique du pays. Il sera retenu alors l'organisation d'une table
ronde sur le secteur privé national qui s'est tenue les 3 et 4 novembre
1994 à Cotonou. Ainsi, démarrait une nouvelle ère d'espoir
pour l'économie béninoise; avec comme source de richesse le
secteur privé.
Un programme de redynamisation économique par le biais
de la création d'entreprises a été défini. Mais
l'on a très tôt constaté que les entreprises
créées sont peu efficaces du fait essentiellement du manque de
connaissances en management d'une part et de financement d'autre part.
Conséquence, on assiste à la faillite de plusieurs entreprises.
Selon l'INSAE (Base de données SATUNE, 2001) 70,15% des entreprises
créées entre 1977 et 1999 sont déjà mortes.
L'observation nous a permis de constater que généralement, les
PME, tête de peloton du secteur privé, naissent autour d'un
homme
4 MALDONADO, C. : Secteur informel : Fonction
macro-économique et politiques gouvernementales ; Cas du Bénin,
OIT (Genève OIT, 1998, document de recherche S-INF- 1-18)
dont les origines (parents riches ou pauvres), la formation
et la personnalité conditionnent très fortement la structure, les
pratiques et la vie de l'entreprise. Or, dans le contexte actuel du
Bénin où la création d'entreprise est un fait
récent, ces éléments sont loin d'être des facteurs
de progrès. Il va s'en dire que les PME restent un coup d'essai dont les
acteurs ne prennent pas souvent les dispositions nécessaires.
Les déficiences d'organisation des PME constituent le
problème général. Ces déficiences se remarquent
à deux niveaux avec chacun un problème spécifique. Primo
les entrepreneurs n'ont pas la capacité managériale
nécessaire pour diriger et gérer leurs entreprises. Secundo les
PME n'ont pas suffisamment accès aux crédits pour le financement
de leurs activités.
Comme nous le savons, au Bénin et dans la plupart des
pays africains, les recettes de l'Etat sont essentiellement fiscales. Les
droits de douanes et les impôts perçus par les régies
financières proviennent en partie des entreprises, notamment celles du
secteur privé. L'économie béninoise est à bout de
souffle et sa croissance s'est affaiblit ces cinq dernières
années.
L'entreprise étant l'expression active et pratique des
mécanismes économiques d'une société donnée,
sa finalité est non seulement la rentabilité financière et
économique mais également la rentabilité sociale et
politique. Cette finalité illustre bien l'importance qui doit être
accordée à l'entreprise notamment les PME à travers leur
management et leur financement.
Qu'est-ce qui explique l'incapacité managériale
des entrepreneurs ? Que faut-il faire pour faciliter l'accès aux
crédits des PME ?
La recherche des réponses à ces questions fera
l'objet de notre étude. II- : Intérêt de
recherche
Les PME méritent d'être encouragées en
raison du grand intérêt et des merveilleuses possibilités
qu'elles offrent du point de vue:
· de la création d'emplois ;
· de la réduction de la pauvreté ;
· de l'établissement d'un potentiel technologique
local ;
· de la création d'un cadre propice à la
formation de gestionnaires et de chefs d'entreprises ;
· de la fourniture de services auxiliaires aux grandes
entreprises ;
· de la participation au développement du pays.
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de
recherche. I - Objectifs de recherche
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à l'amélioration de l'organisation des PME au
Bénin.
Quant aux objectifs spécifiques poursuivis, il s'agira de
:
- Identifier les conditions d'un meilleur
management des PME.
- Envisager les conditions d'accès
facile des PME au financement.
II- Hypothèses de recherche
Afin de faire un diagnostique objectif et judicieux des
problèmes des PME au Bénin, nous avons élaboré des
hypothèses ci-après:
- Hypothèse 1: Le
manque de formation adéquate et continue des entrepreneurs
(créateurs d'entreprises) explique leur incapacité
managériale.
- Hypothèse 2: Le
coût réel très élevé des crédits
accordés par les institutions de microfinance (IMF) ne favorise pas le
financement des PME.
Tableau 1 : Tableau de bord de
l'étude
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes supposées à la base des
problèmes
|
Hypothèses
|
|
Les déficiences d'organisation des PME.
|
contribuer à l'amélioration de l'organisation des
PME au Bénin.
|
|
|
|
L'incapacité managériale des entrepreneurs.
|
Identifier les
conditions d'un
meilleur management des PME.
|
Le manque de formation adéquate et continue des
entrepreneurs.
|
Le manque de formation adéquate et continue des
entrepreneurs (créateurs d'entreprises) explique leur incapacité
managériale.
|
|
Envisager les
conditions d'accès facile des PME au financement.
|
Le coût réel très élevé des
crédits accordés par les institutions de microfinance (IMF).
|
Le coût réel très élevé des
crédits accordés par les institutions de
microfinance (IMF) ne favorise pas le
financement des PME.
|
|
Paragraphe 3 : La Revue de littérature
Toute recherche suppose la maîtrise de quelques notions
et réalités dans le domaine. Il est donc indispensable de faire
recours aux études antérieures ayant trait à notre
thème de recherche pour éviter des redites inutiles.
Ainsi pour mieux cerner tous les contours de ce thème,
nous avons jugé partir d'une étude théorique qui abordera
les concepts de porteur de projet, des phases de création d'entreprise,
de compétence en entrepreneuriat, de financement; pour finir par une
approche empirique.
I : Etude théorique
A- Le Management
Le management est une façon de diriger et de
gérer rationnellement une organisation (organismes publics, entreprises,
associations....), d'organiser les activités, de fixer les buts et les
objectifs, de bâtir des stratégies.5
Le porteur de projet doit être capable de passer de
l'idée à l'acte, sur la base de combinaison de ressources
humaines, financières, organisationnelles et informationnelles afin de
positionner son projet dans un environnement avec lequel il interagit.
Cette définition implique tout un cheminement qui va
de la conception de l'idée jusqu'à sa réalisation finale.
Pour Filion (1991) « Un entrepreneur est une personne qui imagine,
développe et réalise des visions ». Sont ainsi
impliqués une capacité à fixer et à atteindre des
buts, à maintenir un niveau élevé de sensibilité en
vue de déceler des occasions d'affaires, puis un apprentissage, la
capacité à prendre des risques mesurés. Une relation
dialectique forte existe ainsi entre l'individu, porteur de projet, et
l'organisation impulsée par ce dernier (Verstraete, 1997)6.
En effet, être entrepreneur, c'est avoir des idées auxquelles on
tient et s'organiser pour les mettre en pratique
5 Cours de Management, SE3, FASEG - UAC, 2004
-2005
6 Cité par R.I.PME, vol. 1 7.n01,
2004
(Filion, 1991), c'est aussi devenir le manager d'une
organisation en cours de constitution.
De la naissance de l'idée à la phase de
démarrage, le phénomène entrepreneurial pose un
problème, celui de repérage, au début comme à la
fin du processus entrepreneurial. Les acteurs des milieux professionnels de la
création d'entreprise s'accordent pour distinguer quatre étapes
principales : la naissance de l'idée, l'élaboration du projet, le
lancement des opérations et le démarrage de l'activité
(RIPME 2004). Pour ces praticiens, l'acte d'entreprendre commence donc par la
recherche ou l'expression d'une idée et se termine lorsque l'entreprise
a assuré son démarrage et atteint sa vitesse de
croisière.
Le choix de cette période, qui part de
l'émergence de l'idée jusqu'au lancement des opérations,
est intéressant, car elle nous permet d'observer de manière
dynamique, les problèmes de compétence, lors du passage de
l'état de porteur de projet à celui du créateur, puis de
gestionnaire d'une organisation. Ces transitions, difficiles à
repérer dans le temps, exigent une mutation mentale de l'entrepreneur et
entraînent des évolutions de sa compétence. Avant la
création effective de l'entreprise, la compétence est le plus
souvent celle du porteur ; au fur et à mesure de la construction du
projet et de la formation de l'organisation, la compétence revêt
une dimension plus collective, avec la constitution d'une équipe mais
aussi la présence et l'implication d'acteurs périphériques
dans la formation du système d'offre.
La compétence est un concept emprunté à
des disciplines voisines de la gestion (psychologie du travail, science de
l'éducation, sociologie). Elle est l'objet de toutes les attentions
depuis une dizaine d'années. Les chercheurs, en effet, s'accordent sur
un ensemble de caractéristiques communes.
La compétence est tout d'abord un attribut individuel,
elle met, en effet, en jeu un ensemble de qualités personnelles et
d'aptitudes qui caractérisent directement un individu et permettent
d'ailleurs de le différencier. Mais elle ne saurait se réduire
à cet ensemble : la compétence ne peut être définie
qu'en référence à une situation donnée. Ce n'est
donc que par rapport à une tâche, à une activité ;
à un ensemble d'activités, dans un environnement précis
qu'on peut la préciser. C'est ainsi que Parlier et Gilbert
(1992) proposent de la définir comme «un ensemble
de connaissance, de capacités d'actions et de comportements
structurés en fonction d'un but, dans un type de situation donnée
». Enfin, elle nécessite également d'être reconnue par
l'entourage.
Bien que de nature individuelle, la compétence est
indissociablement abordée de manière individuelle et collective
(Castro, Guérin et Lauriol, 1998). L'emploi du qualitatif
«collectif » appelle une clarification. Bataille (1999, 2001)
définit la compétence collective comme «la capacité
reconnue à un collectif de travail de faire face à une situation
qui ne pourrait être assumée par chacun de ses membres seuls
». Le «collectif» désigne en premier lieu l'équipe
constituée ou à constituer par le porteur de projet. Le Boterf
(1994) reconnaît au moins quatre composantes : une image opérative
commune (il s'agit de se doter et de faire évoluer une
représentation commune) ; un code et un langage commun desquels
découlera la connivence ; un savoir coopérer (les
compétences individuelles sont mises à la disposition de
l'équipe) et un savoir apprendre de l'expérience (l'apprentissage
des différentes situations vécues se fait de manière
collective). A présent voyons comment est envisagée la
compétence du porteur de projet dans la littérature
«entrepreneuriale ».
Depuis plusieurs années, la question de la
compétence de l'entrepreneur est abordée dans des recherches
relevant de champs théoriques différents (en Sciences de gestion,
en entrepreneuriat, en Sciences du comportement, etc.). On évoque tour
à tour les termes de «savoir-faire », de
«compétence technique, compétence managériale »,
parmi les critères d'analyse d'un projet ; il arrive également
que l'on distingue leur caractère fonctionnel en parlant de
«compétence marketing, compétence financière, etc.
».
La question de la compétence de l'entrepreneur
s'inscrit souvent dans une problématique plus large, sur la recherche
des facteurs clés de succès en matière de création
d'entreprise (Vesper, 1980 ; Doghe et al. 1988). Ou encore sur les pratiques
d'évaluation des milieux professionnels, notamment des
sociétés de capital - risque et des structures financières
(Marion, 1999 ; MacMillan, Siegel et Subba Narasimha, 1985 ; Tyebjee et Bruno,
1984).
Plusieurs travaux ont constaté une certaine similitude
entre le travail du dirigeant d'une petite organisation et le créateur
qui doit assumer des rôles d'entrepreneur, de négociateur, de
régulateur, d'agent de liaison et d'observateur actif, ainsi que
d'opérateur (Hernandez, 1994).
L'étude des critères relatifs utilisés
par les sociétés de capital - risque pour évaluer un
projet (Marion, 1999 ; MacMillan, Siegel et Subba Narasimha, 1985 ; Tyebjee et
Bruno, 1984) fait ressortir deux groupes de critères : d'une part, les
critères relatifs à l'entrepreneur (Stuart et Abetti, 1988)
distinguent la personnalité, l'expérience ainsi que les
capacités et la vision du créateur ; d'autre part, les
critères relatifs aux compétences en management réunies
autour du projet et l'analyse de l'activité (pour Tyebjee et Bruno
1984), l'évaluation des compétences managériales recouvre
à la fois les capacités de l'équipe dirigeante, les
compétences en marketing et les compétences en finance).
Mais, à l'instar des travaux en gestion des ressources
humaines, les recherches se focalisent aujourd'hui sur ce que l'entrepreneur
fait (et non sur qu'il est). Mintzberg et Machugh (1995) définissent,
par exemple, le comportement entrepreneurial comme une combinaison d'actions et
de réflexions. Bien qu'il soit désormais acquis qu'une approche
«caractérielle » (s'inscrivant dans une perspective
psychologique) se révèle inadéquate, les chercheurs font
remarquer que les pratiques des professionnels sont encore très
influencées par ce courant. En définitive, la question de la
compétence de l'entrepreneur reste peu explorée.
Le courant «comportemental» n'apporte pas non plus
de réponse satisfaisante (Livain, 1989). La compétence
«vision» est un élément central dans l'évolution
de l'entrepreneur (naissance, développement puis réalisation de
visions ; Filion, 1991 ; Verstraete, 1997). Sous ce vocable de «vision
» se trouvent parfois réunis le concept de rêveur
réaliste (visionnaire) et le mode d'apprentissage particulier.
apprenant à piloter en pilotant». Belet (1997),
quant à lui, considère qu'il n'y a apprentissage
managérial que dans la mesure où l'évolution de la
perception, des représentations et des valeurs de l'entrepreneur conduit
à l'apprentissage de nouvelles attitudes et comportements. Au-
delà, Gibb et Davies (1990) considèrent que la capacité de
l'entrepreneur à apprendre de ses erreurs est à considérer
comme une marque de compétence. L'entrepreneur intègre des
données dans son schéma de pensée, il agit sur le terrain
en procédant par essais.
B - Financement
Selon le lexique d'économie (Dalloz, 7e édition
2002), le financement est la méthode nécessaire à toute
acquisition d'actifs, elle en permet le payement. Le lexique distingue trois
modes de financement pour le secteur privé à savoir ;
l'autofinancement (financement par fonds propres ou par épargne
personnelle réalisée) ; le recours au marché financier
(émission d'actions et d'obligations) ; et le recours au crédit
bancaire (emprunts, obtention de prêts et de crédits).
Pour M. KOUE (2006)7, le financement externe est
un complément aux efforts de financements du promoteur. Il est
rémunéré par un loyer calculé à partir d'un
taux d'intérêt fixé par l'institution prêteuse.
Le taux d'intérêt est l'instrument financier qui
permet de rémunérer les dépôts des épargnants
(taux créditeur) et les crédits accordés par les
institutions financières (taux débiteur). La différence
entre les taux débiteur et taux créditeur constitue donc la
principale source de revenu de ces institutions à côté des
autres frais et agios (cas des banques traditionnelles).
Une bonne politique de gestion des taux est nécessaire
pour à la fois attirer et générer des revenus additionnels
pour la pérennité de la structure (octroi de nouveaux prêts
et
7 Magazine de l'Entreprise n° 51, 2006, p. 7
couverture des frais de fonctionnement de la structure). Mais
la question des taux d'intérêt suscite assez souvent des
discussions parmi les théoriciens et praticiens de la
microfinance. Ces discussions portent la plupart du temps sur
le niveau des taux d'intérêts à pratiquer (taux
élevé ou taux bas), le différentiel des taux (taux
débiteur - taux créditeur) plus ou moins grand et les taux
subventionnés.
Ils affirment par ailleurs que la pratique d'un taux
d'intérêt bas déprime l'épargne au profit des
investissements. Cette situation aurait des conséquences
immédiates sur le volume des ressources disponibles des institutions de
la microfinance, et à terme sur les investissements eux mêmes
à cause de la rareté des crédits.
Mais la principale préoccupation demeure les taux
d'intérêt débiteurs très élevés. Les
IMF devant assurer leur rentabilité et leur viabilité se trouvent
dans une situation où la seule solution qu'elles exploitent est d'agir
sur le loyer du crédit.
II - : Etude empirique
La plupart des recherches affirment que l'environnement
béninois est défavorable et empêche le développement
des entreprises. Mais il n'y a pas que le cadre institutionnel ; il y a aussi
le management des entrepreneurs et le problème de financement.
A- Education et formation continue des entrepreneurs (y
compris les employés)
Les liens entre la croissance économique et
l'éducation sont bien connus. Les externalités
générées par une amélioration de l'éducation
(meilleure adaptabilité et capacité d'apprentissage) accroissent
le stock de capital humain existant dans un pays et favorisent la croissance
économique. En 1999, environ 1,1 million d'étudiants
étaient impliqués dans le système éducatif au
Bénin, à divers niveaux : 82 % des étudiants
étaient au niveau primaire, 16,4 % étaient dans le système
secondaire et 1,6 % étaient dans le supérieur. Toutefois, le
système éducatif béninois a de nombreuses faiblesses qui
se traduisent par un fort taux d'abandon et de nombreux redoublements
d'étudiants. Il est en outre caractérisé par des
problèmes d'allocation de ressources
budgétaires. Certaines des conséquences de ces
faiblesses se retrouvent dans les résultats de l'Enquête sur le
Climat des Investissements au Bénin effectuée par la Banque
Mondiale. Moins de 20% des employés (y compris les entrepreneurs) ont
suivi une formation technique (Voir graphique 4 qui présente les
employés de quelques pays africains selon leur niveau
d'étude).
Quant à la formation continue, moins d'un
cinquième des entreprises au Bénin fournissent une formation
externe et continue à leurs employés (y compris les entrepreneurs
eux- même), ce qui place le Bénin loin derrière d'autres
pays africains pour lesquels des données récentes sont
disponibles (confère graphique 5).
En effet, «90 pour cent des entreprises
créées dans notre pays périclitent au bout de 5 ans de vie
» a affirmé l'AIJF-Bénin8. Cela est dû en
partie au manque de préparation des entrepreneurs qui se lancent sans
avoir les pré-requis a-t-elle complété. Or la faillite
d'une entreprise en termes économiques se traduit par une perte de
capitaux car les investissements de départ ne sont jamais
rentabilisés. Et cette perte de capitaux engendre la
paupérisation d'une partie de la population. La rentabilité des
investissements se pose comme un problème primordial. Dans leur
mémoire, KOFFI et SODJINOUTI (2001) affirment que les promoteurs de PME
ignorent tous les critères de rentabilité et de
productivité et ne font confiance qu'à leurs expériences
personnelles. Ce qui conduit souvent à des choix d'investissements
inappropriés aux activités qu'ils se proposent de mener.
Ainsi, deux approches furent utilisées par les
études pour cerner les causes de la défaillance :
· La première vise à expliquer la
défaillance de l'entrepreneur par son environnement externe ou par les
lacunes de son système interne de gestion ;
· Par contre la deuxième approche cherche à
prédire la défaillance à partir d'un ensemble
d'indicateurs et de ratios financiers.
8 Article publié par l'AIJF-International
Bénin sur
www.osc.bj.refer.org (2006)
D'après les études qui représentent la
première catégorie, les facteurs susceptibles de concerner la
perdition d'entreprise se rattachent principalement au manque de capitaux,
à l'incompétence des gestionnaires, à la concurrence et
à l'endettement. En se référant à cela, il faudrait
ajouter ce que Argenti (1976) cité par (Foldel A. et Daniel Z.1996)
appelle la mauvaise attitude des propriétaires, surtout ceux des petites
entreprises, qui seraient victimes de leur propre style de gestion les
empêchant de se réajuster adéquatement à une
perturbation dans l'environnement telle une baisse de la demande par exemple. A
ce sujet, notons que Argenti (1976) affirme que le processus de
défaillance se déroule en trois étapes, la première
étant causée par la rigidité du style de gestion due
à une nature autocratique du propriétaire. Cette situation limite
le degré de réaction de l'entreprise dans la capacité
d'élaborer des stratégies adéquates de rechange. Ceci
amène l'entreprise dans la deuxième étape
caractérisée par les erreurs de gestion qui activent la
dégradation de la situation de l'entreprise et qui enclenchent la
troisième partie, celle de la défaillance au cours de la quelle
apparaissent les symptômes financiers notamment. Ce sont ces
symptômes qui sont captés sous formes de ratios financiers
nettement différents de ceux d'entreprises plus saines. La principale
critique des études de cette catégorie provient du choix
subjectif des variables à considérer. Ces critiques
justifieraient le recours aux études de la deuxième
catégorie, c'est à dire celles basées sur les
modèles financiers capables de prédire la défaillance. En
effet, cette deuxième approche vise à détecter les ratios
qui, seuls ou combinés avec d'autres pouvaient prédire longtemps
à l'avance les difficultés financières de l'entreprise.
L'étude classique en la matière est celle de Bardos (1996) qui
montraient que les ratios financiers des entreprises défaillantes se
comportaient de façon significativement différents de ceux
d'entreprises saines et que par conséquent, en les utilisant, on pouvait
classer correctement les entreprises de l'échantillon et ce, un an avant
la défaillance.
En effet, les indicateurs financiers reflètent les
résultats de décisions stratégiques et
opérationnelles prises par les gestionnaires. Allant dans cette optique,
Foldel A. et Daniel Z.(1996) ont réalisé des études sur le
Canada qui montrent que les deux premières causes qui expliquent le plus
la défaillance sont : l'endettement et l'incapacité du
gestionnaire à prédire les menaces de l'environnement.
« Au Bénin, 98 pour cent des entreprises sont des
PME, plus de 60 pour cent des PME sont des micros entreprises ou entreprises
artisanales ou agricoles employant moins de 20 personnes ou parfois même
réduites à la seule personne de leur propriétaire » a
souligné SOUFIANO9. Il a poursuivi en ajoutant que la plupart
des réformes mises en oeuvres à ce jour n'ont pas permis de
corriger cette situation. L'environnement économique international
caractérisé par la libéralisation des échanges dont
le corollaire se trouve dans les accords internationaux aura pour
conséquence la marginalisation continue de l'économie
béninoise, si rien n'est fait rapidement pour donner un souffle nouveau
au secteur privé, a-t-il prévenu. Or «Dans le secteur
privé c'est performer ou disparaître », a affirmé
GNACADJA10. Selon SOUFIANO, ce secteur, malgré son rôle
déterminant dans le développement se trouve confronté
à de multiples difficultés dont entre autres le coût
élevé des facteurs de production, le manque de financement des
activités. La création et le développement des PME /PMI se
heurtent depuis toujours à diverses difficultés dont
l'accès au financement.
B - Financement des PME au Bénin.
Les problèmes de financement constituent une
barrière forte à la croissance des entreprises. Pour les
différents secteurs, le coût des financements et l'accès
aux financements sont des préoccupations importantes pour 64 à 78
% des chefs d'entreprises (Enquêtes Climat des
Investissements)11. Pourtant, le nombre d'institutions de micro
crédits s'est augmenté en passant de 71 à 81 entre 2002 et
2004 (BCEAO, 2004)
Pour KOUE12, les difficultés d'accès
au financement sont dues essentiellement à la mauvaise
compréhension que les porteurs de projets ont de la notion de
financement externe ou bancaire. Il définit le financement externe comme
un complément aux efforts de financement du promoteur. Cela suppose donc
que le promoteur, géniteur de l'idée de projet fasse d'abord le
premier geste, source de motivation du financeur. Le
9 SOUFIANO Ataou : Président de la Chambre de
Commerce et de l'Industrie au Bénin lors d'une réunion de
concertation entre les opérateurs économiques et le Chef de
l'Etat sur la relance de l'économie béninoise en 2006
10 Magazine de l'Entreprise n°30, 2004
11 Banque Mondiale, « Enquête
d'Investissement au Bénin » ; Programme Régional sur le
Développement des Entreprises, 2005
12 Magazine de l'Entreprise n051, 2006
financement externe ne peut donc se substituer au financement
propre ou interne du promoteur qui doit démarrer la préparation
de la réalisation de son projet par un effort d'accumulation du
patrimoine ou capital de risque a-t-il ajouté. Ainsi, la source de
financement bancaire ne peut être accessible au promoteur qu'à la
condition que le porteur de projet dispose au préalable d'un apport ou
d'un patrimoine représentant un certain pourcentage consistant du
coût du projet. Cet apport provient du sacrifice personnel que l'on
appelle épargne et qui permet de contribuer à la
réalisation de l'objectif de création d'entreprise. C'est de
cette épargne que l'on prélève l'apport
considéré comme l'une des principales conditionnalités
d'accès au crédit. Le financement d'une entreprise est donc un
processus qui implique deux acteurs associés : le promoteur qui fournit
l'apport et la garantie ; le bailleur ou le financeur externe qui fournit le
crédit ou le financement complémentaire. Il continue en ajoutant
que c'est un effort collectif où chacun doit jouer sa partition et qu'il
n'est pas juste d'accuser les banques de manque de sensibilités aux
problèmes de promoteurs si ceux- ci sont incapables de jouer
efficacement leur rôle. Mais il se pose la question de savoir : « le
promoteur de la sous - région a-t-il les dispositions nécessaires
pour appréhender toute l'importance rattachée à la notion
d'épargne qui permet de jouer ce rôle dans une région
où l'éducation économique et la culture d'entreprise ne
sont pas des valeurs communément partagées ? Que doit - on faire
pour amener le promoteur sous - régional à s'inscrire dans la
logique du financement de leurs projets ». A cet effet il propose de
promouvoir la culture d'épargne en favorisant, entre autres, la mise en
oeuvre d'instruments de collecte de l'épargne de proximité et en
faisant la promotion de vertus de l'épargne auprès des
populations de la sous - région. Cette promotion devait être
soutenue par l'éducation à l'épargne ou à la
gestion des finances personnelles a t-il ajouté. Nous partageons en
partie l'idée de KOUE ; mais pour le moment, il est nécessaire
que l'on trouve une solution à comment financer à un coût
faible les projets des entrepreneurs en attendant qu'ils acquièrent la
culture de l'épargne.
KAUFFMAN13, de son côté, trouve que les
PME en Afrique souffrent d'un accès au
financement limité qui
contraint leur émergence et leur
développement.
L'autofinancement et les associations informelles
d'épargne et de crédit-les tontines-
13 Magazine de l'Entreprise n045, 2005
restent leurs sources de financement principales. Les
mécanismes sont cependant peu fiables, peu prévisibles et
limités dans leur rôle de mutualisation du risque en raison de
leur concentration régionale ou sectorielle. L'accès aux
financements formels reste quant à lui médiocre, en raison du
risque de défaut important associés aux PME et de l'insuffisance
des instruments financiers existants a-t-il ajouté. Les petits
entrepreneurs au Bénin et en Afrique en général sont
rarement en mesure de satisfaire aux conditions fixées par les
institutions financières, en raison du manque d'informations sur les
capacités de remboursement des entrepreneurs et de la faiblesse des
garanties dont ils disposent. En ce référant au cours
d'économie bancaire14, la prise de garantie n'est pas
obligatoire mais la banque la requiert lorsque le risque paraît
élevé. Pour le cas des PME, ce risque est souvent
élevé par manque d'informations ; ce qui rend élevé
la garantie des petits entrepreneurs. Or ces derniers ne peuvent pas fournir
ces garanties ; il en est de même lorsque le promoteur au lieu qu'il
fournît son apport personnel et/ou la garantie, n'est en mesure de
remplir aucune de ces conditions. C'est ainsi que l'on distingue des garanties
réelles qui portent sur des biens et qui prennent la forme
d'hypothèque, de nantissement et des garanties personnelles
apportées par un tiers sous la forme d'un cautionnement ou aval.
Parallèlement, le système financier de la plupart des pays
d'Afrique est sous - développé et offre peu d'outils de
financement : les marchés des capitaux restent embryonnaires,
l'actionnariat est limité et les instruments de financement à
long terme sont presque inexistants pour les PME. Les intermédiaires
financiers non bancaires, tels que les organismes de microcrédit,
pourraient jouer un rôle important dans les prêts aux PME, mais ne
disposent pas de capacités suffisantes pour suivre leurs clients lorsque
ceux- ci se développent. La disponibilité du crédit est
une chose; mais son coût et son échéance en sont
d'autres.
Bien que la loi sur l'usure promulguée en juin 2004
fixe le seuil d'usure à 18% pour les banques et établissements
financiers et à 27% pour les IMF, la situation n'a pas beaucoup
changé. Compte tenu de cette loi, les IMF n'arrivent pas à
manipuler le taux d'intérêt nominal à volonté. Face
à une telle situation, elles agissent sur d'autres
éléments qui, en définitive, alourdissent le taux
d'intérêt effectif supporté par l'emprunteur. Selon
ACCLASSATO (2006), ces éléments sont l'exigence d'une
épargne
14 Cours d'Economie Bancaire, SE3, FASEG,
U.A.C, 2004-2005
préalable non rémunérée, les
remboursements anticipés, les frais de dossiers
(généralement inférieurs à 5000 francs CFA et
parfois une prime d'assurance (entre 1 et 2% du montant emprunté) et
enfin ; la constitution d'un fonds de garantie non
rémunéré variant entre 10 et 20% du montant
emprunté, selon les modalités de remboursement et restituable
seulement après un remboursement intégral.
C'est l'ensemble des éléments
précités qui forment le taux effectif global (TEG). En effet, le
taux effectif global mesure le coût total d'un crédit pour
l'emprunteur (TEG = Taux d'intérêt + Frais de dossier + Frais
divers et assurance).
En 2004, par exemple, PADME affiche un TEG annuel égal
à 36,58%, PAPME 44,62%, FECECAM 40,99% et MDB 46,59% alors que leur taux
d'intérêt mensuel affiché est de 2%. Ces taux sont
largement supérieurs au seuil fixé à 27%.
Par contre AMOUSSOUGA (2007), sur une chaîne de
télévision béninoise, a affirmé que «Le taux
indicateur utilisé dans les IMF béninoises aujourd'hui se situe
entre 20 et 22%. »15 . Quant à KOTA (2007), « les
taux d'intérêt des microcrédits sont très
élevés (de 20 à 35%) même si l'on tient compte de
l'inflation ».16
Par ailleurs, l'analyse du tableau relatif à la
répartition, par terme, de l'encours des crédits montre que les
financements accordés par les Systèmes Financiers
Décentralisés (SFD) en 2002 sont en partie à court terme
dans la mesure où ceux-ci représentent près de 87,9% du
portefeuille des SFD. Cette proportion est quasiment au même niveau qu'en
200117 (Voir Annexe 4).
Les PME béninoises restent encore très fragiles
et soumises à beaucoup de contraintes comme l'insuffisance des
capacités entrepreneuriales, l'insuffisance des capacités
d'épargne et d'accumulation, la faiblesse de la formation. Gérer
une entreprise, c'est coordonner les ressources humaines, techniques, et
financières en vue de réaliser des profits.
15 Déclaration faite par Fulbert AMOUSSOUGA
Géro; Doyen de la FASEG et Président du Conseil d'Analyse
Economique (à la Présidence de la République du
Bénin) sur Golf FM (Bénin) le 11 mars 2007.
16 KOTA Ina, Finances & Développements,
Juin 2007
17 BCEAO (DSFD) : Monographie des SFD, Bénin,
2002
Somme toute, le management et le financement des PME sont
quelques uns des problèmes majeurs qui préoccupent les uns et les
autres. Le développement de toute entreprise en dépend. Aussi, a
affirmé Nguyen Tien Hung : « lorsque le crédit va de pair
avec la formation, les emprunteurs deviennent plus productifs et ont plus de
chances de pouvoir rembourser leur prêt »18.
Section II : Méthodologie de recherche
Pour atteindre notre but, nous allons recueillir des
informations et des données à partir de notre revue documentaire.
A cet effet, nous allons faire usage de mémoires antérieurs, de
l'Internet et de divers ouvrages et publications traitant des PME en
général et celles béninoises en particulier.
Tout ceci sera fortement soutenu par une enquête de
terrain. Elle nous permettra de recueillir des informations `'primaires»
indispensables pour une bonne appréciation de la situation actuelle des
PME au Bénin.
Paragraphe 1 : Choix de la population mère et
échantillonnage Les populations mères à partir desquelles
nous avons choisi nos deux échantillons sont composées d'une part
des entreprises privées et d'autre part des institutions de microfinance
du département de Littoral ; département où sont
installées 52,65% des entreprises béninoises (SATUNE 2001). La
méthode utilisée pour la constitution de notre
échantillonnage des entreprises privées est la méthode
empirique des quotas qui nous a permis de déterminer pour chaque branche
d'activité, le nombre d'entreprises à retenir.
Elle consiste à constituer un échantillon qui
aura proportionnellement la même composition que la population
mère par rapport à des critères socio -
géographiques. Dans le présent cas, c'est le critère
«Branche d'activités» qui est utilisé.
Pour la constitution de notre échantillonnage des IMF, la
méthode appliquée est la méthode aléatoire.
18 G. Nguyen Tien Hung, in Finances &
développement, Juin 2004
I -Les entreprises privées
Pour constituer l'échantillon des entreprises
privées, nous nous sommes basés sur les statistiques produites
par l'INSAE sur ce secteur en 2001. Comme déjà
présenté, le département de Littoral occupe à lui
seul 52,65% des entreprises créées en 2001 au Bénin (voir
annexe 2). Ceci indique que la majorité des entreprises privées
béninoises sont concentrées à Cotonou. Nous avons donc
choisi d'y organiser notre enquête. L'échantillon se compose de
200 entreprises choisies dans les diverses branches d'activités. La
méthode d'échantillonnage est consignée dans le tableau
ci-dessous.
Tableau 2 Méthode
d'échantillonnage: méthode des quotas
Branche d'activité
|
Entreprises enregistrées en 2001
(a)
|
% (b)
|
Echantillon (200 X b)
|
Agriculture
|
10
|
0,62
|
1
|
Industries extractives
|
2
|
0,13
|
0
|
Industries manufacturières
|
78
|
4,84
|
10
|
Bâtiments
|
167
|
10,37
|
21
|
Commerce
|
1.044
|
64,80
|
130
|
Transport & communication
|
26
|
1,61
|
3
|
Services
|
284
|
17,63
|
35
|
Total
|
1.611
|
100,00
|
200
|
Avec b= a/n ( n étant le total des entreprises
enregistrées à Cotonou en 2001) Source :
Enquêtes de terrain (2007)
II- Institutions de Microfinance
Sur une vingtaine d'institutions de microfinance qui exercent
à Cotonou, nous avons constitué un échantillon de 10. Ces
IMF enquêtées sont choisies au hasard. Il s'agit du PADME, du
PAPME, de la FINADEV, de la FINANCIA, de la FECECAM, du CPEC, de la
Mutualité Chrétienne, du CFAD, de la VITAL FINANCE et de la
PEBCO.
Paragraphe 2 : Collecte et traitement des données
I- La recherche documentaire
Elle a consisté à consulter certains documents
ayant trait à notre thème d'étude auprès de
certaines institutions et bibliothèques. Il s'agit entre autres des
rapports de séminaires consacrés aux PME, des publications
mensuelles du Magasine de l'Entreprise (ME) ; de différents
mémoires et ouvrages traitant des PME, du financement et du
management.
II - Les enquêtes et le traitement des
données A- Les enquêtes
Pour mieux réaliser nos enquêtes, nous avons
élaboré deux questionnaires clairs et concis, facilement
compréhensibles pour les enquêtés. La rédaction des
questionnaires a été guidée par la nature des informations
recherchées dans le respect des règles relatives à la
structure et la formulation des questions. Nous avons ensuite identifié
les entreprises que nous allons visiter en tenant compte de la composition de
l'échantillon.
Les deux questionnaires sont utilisés pour les
enquêtes respectivement pour les entreprises privées et les IMF.
Le questionnaire qui s'adresse aux entreprises privées
s'intéresse au management des entrepreneurs (créateurs
d'entreprise) et au mode de financement des activités. Quant au
questionnaire qui s'adresse aux IMF, il concerne l'octroi de services
financiers et de services non financiers aux PME.
Concernant les modes d'administration, nous avons
utilisé l'administration par l'enquêteur et l'administration par
enquêté pour nos questionnaires selon les enquêtés.
Ainsi, nous avons administré le questionnaire aux entreprises
nous-même à travers un entretien afin de recueillir à chaud
les informations. Ceci nous a permis de noter certaines informations
pertinentes qui ne font pas l'objet du questionnaire. Quant aux IMF, nous leur
avons laissé le soin d'administrer le questionnaire eux-mêmes.
B- Le traitement des données
Sur les 200 questionnaires administrés aux PME, 180 ont
été récupérés soit un taux de
récupération de 90%. Les raisons qui justifient cet état
de chose sont la méfiance des promoteurs, l'indisponibilité des
responsables. Toutes les dix (10) IMF enquêtées ont répondu
soit un taux de récupération de 100%. Mais quelques IMF ont
refusé de répondre à certaines questions pour des raisons
de confidentialité.
Une fois les données recueillies, nous avons
procédé à leur dépouillement manuel.
Ensuite,
nous nous sommes servis du logiciel Excel pour traiter et analyser ces
données.
Les réponses issues des enquêtes ont fait l'objet de
synthèses qui sont consignées dans des tableaux.
Paragraphe 3 : Seuil de décision et
difficultés rencontrées I - Le Seuil de
décision
Pour apprécier nos hypothèses, nous avons
fixé des seuils de décision.
En effet l'hypothèse n°1 : Le manque de formation
adéquate et continue des entrepreneurs (créateurs d'entreprises)
explique leur incapacité managériale, sera vérifiée
si et seulement si :
- plus de 50% des entrepreneurs
enquêtés exercent une activité qui n'a aucune relation avec
la formation qu'ils ont reçue
- plus de 50% des entrepreneurs
enquêtés ne mesurent pas l'efficacité de leurs
entreprises.
Quant à l'hypothèse n°2: Le coût
réel très élevé des crédits accordés
par les institutions de microfinance (IMF) ne favorise pas le financement des
PME, elle sera vérifiée si et seulement si : le taux effectif
global appliqué par les IMF est supérieur au taux de 27%
fixé par la loi sur l'usure.
II - Les difficultés
rencontrées
Elles sont multiples et résident dans l'administration
des questionnaires. L'absence des promoteurs susceptibles de renseigner
convenablement rend difficile la collecte des données. Ce qui nous a
amené à faire plusieurs visites. Concernant les IMF, de
façon spécifique, les dirigeants ne se rendent pas toujours
disponibles pour fournir les informations.
CHAPITRE III: PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS ET APPROCHES
DE SOLUTIONS
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS ET
APPROCHES DE SOLUTIONS
Dans ce chapitre, nous présenterons les résultats
de nos enquêtes, leur analyse et nos approches de solutions.
Section I : Présentation et analyse des
résultats
Paragraphe 1 : Présentation des
résultats
I : Présentation des résultats obtenus
auprès des PME
A- Management des entreprises
Tableau 3 : Education des
entrepreneurs
Branche d'activités
|
Enseignement secondaire général
|
Enseignement technique
|
Enseignement universitaire
|
Total
|
Industries manufacturières
|
-
|
5
|
9
|
14
|
Bâtiments
|
-
|
17
|
2
|
19
|
Commerce
|
42
|
40
|
24
|
106
|
Transport & communication
|
-
|
10
|
-
|
10
|
Services
|
12
|
12
|
7
|
31
|
Effectif (ni)
|
54
|
84
|
42
|
180
|
Pourcentage
|
30,0
|
46,7
|
23,3
|
100,0
|
Graphique 1 Education des
entrepreneurs
50,0
45,0
40,0
35,0
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
30,0
46,7
23,3
Enseignement enseignement Enseignement secondaire technique
universitaire
général
Education
Source : Enquêtes de terrain
(2007)
Tableau 4 Relation entre
l'éducation reçue et l'activité exercée
Branche d'activités
|
Relation entre l'éducation reçue
et l'activité exercée
|
Total
|
Aucune
|
Peu
|
Beaucoup
|
Industries manufacturières
|
5
|
3
|
8
|
16
|
Bâtiments
|
1
|
5
|
9
|
15
|
Commerce
|
68
|
28
|
13
|
109
|
Transport & communication
|
9
|
4
|
2
|
15
|
Services
|
13
|
7
|
5
|
25
|
Effectif (ni)
|
96
|
47
|
37
|
180
|
Pourcentage
|
53,3
|
26,1
|
20,6
|
100,0
|
Graphique 2: Relation entre
l'éducation reçue et l'activité
|
60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 0,0
|
|
Aucune Peu Beaucoup
Source : Enquêtes de terrain
(2007)
Le tableau 3 montre que 30% des entrepreneurs ont reçu
une éducation secondaire générale, 46,7% une
éducation technique et les 23,3%, une éducation universitaire. Il
ressort de l'analyse de ce tableau que tous les entrepreneurs des PME
enquêtés ont reçu une éducation scolaire mais
à des niveaux différents. La moitié environ des
entrepreneurs ayant reçu une formation technique devrait être en
mesure de réussir dans leurs activités. Ceci n'est pas le cas
parce que ces formations techniques ne sont pas toujours en relation avec les
activités qu'ils exercent (Voir Tableau 4). Le même tableau nous
permet de constater, en effet, que sur les 180 réponses obtenues,
seulement 20,6% exercent une activité qui est en rapport direct avec
l'éducation reçue ; et 26,1 % d'entre eux exercent une
activité qui est un peu en relation avec l'éducation
reçue. La majorité des entrepreneurs soit 53,3% se sont
formés sur le tas.
Par ailleurs, dans une situation où une proportion non
négligeable des entrepreneurs a reçu l'enseignement secondaire
général et où l'enseignement universitaire est peu
développé, il est intéressant de vérifier si la
formation professionnelle externe et continue, notamment en gestion des
entreprises, est développée.
Tableau 5 Formation continue
Branche d'activités
|
Recyclage en gestion
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Industries manufacturières
|
5
|
4
|
9
|
Bâtiments
|
17
|
3
|
20
|
Commerce
|
21
|
87
|
108
|
Transport & communication
|
4
|
9
|
13
|
Services
|
5
|
25
|
30
|
Effectif (ni)
|
52
|
128
|
180
|
Pourcentage
|
28,9
|
71,1
|
100,0
|
Source : Enquêtes de terrain
(2007)
Graphique 3 : Répartition des
entrepreneurs (y compris employés) par rapport à la formation
continue
Oui
29%
Non
71%
Source : Enquêtes de terrain
(2007)
Le tableau 5 indique que sur les 180 PME
enquêtées, seul 28,9% des entrepreneurs ont suivi une formation en
gestion des entreprises pour mieux diriger leur entreprise. Ceci montre le
désintéressement des entrepreneurs par rapport aux formations et
aux recyclages de perfectionnement en gestion.
Tableau 6 : Mesure de l'efficacité
des entreprises
Branche d'activités
|
Mesure de l'efficacité (Oui)
|
Non
|
Total
|
Economique
|
Sociale
|
Organisationnelle
|
Sous total
|
Industries manufacturières
|
4
|
_
|
3
|
7
|
11
|
18
|
Bâtiments
|
7
|
_
|
2
|
9
|
13
|
22
|
Commerce
|
26
|
_
|
2
|
28
|
73
|
101
|
Transport & communication
|
3
|
_
|
1
|
4
|
5
|
9
|
Services
|
6
|
_
|
5
|
11
|
19
|
30
|
Effectif (ni)
|
46
|
0
|
13
|
59
|
121
|
180
|
Pourcentage
|
25,6
|
0,0
|
7,2
|
32,8
|
67,2
|
100,0
|
Source : Enquêtes de terrain
(2007)
L'efficacité est le fait de réaliser des
objectifs et finalités poursuivis. Mesurer l'efficacité d'une
entreprise revient dans un premier temps à identifier les buts ou
objectifs de l'entreprise et dans un second temps à comparer les buts ou
objectifs réalisés par rapport à ceux prévus. A
travers le tableau 6, nous remarquons que sur les 180 PME
enquêtées, il n'y a que 59 soit 32,8% qui mesurent d'une
manière ou d'une autre l'efficacité de leurs entreprises. Donc
l'efficacité des entreprises n'est pas une préoccupation pour la
plupart des entrepreneurs (67,2%). Parmi la minorité qui
s'intéresse à l'efficacité de leurs entreprises, seulement
13 sur 59 regardent le côté organisationnel des entreprises ; et
aucun d'entre eux ne pensent à leur vie sociale c'est-à-dire les
conditions de vie et de travail des employés.
B- Financement des PME
Tableau 7 : Moyens de financement des
PME
Branche d'activités
|
Fonds propres uniquement
|
Crédits bancaire ou auprès des IMF
et fonds propres
|
Crédits fournisseur et fonds
propres
|
Total
|
Industries manufacturières
|
2
|
11
|
2
|
15
|
Bâtiments
|
3
|
17
|
-
|
20
|
Commerce
|
33
|
46
|
21
|
100
|
Transport & communication
|
4
|
3
|
-
|
7
|
Services
|
27
|
6
|
5
|
38
|
Effectif (ni)
|
69
|
83
|
28
|
180
|
Pourcentage
|
38,3
|
46,1
|
15,6
|
100,0
|
Source : Enquêtes de terrain
(2007)
Le tableau 7 mentionne que 38,3% des PME financent leur
activité sur fonds propres uniquement, 15,6 % par crédit
fournisseur et 46,1 % par crédit bancaire ou auprès des IMF. Il
faut préciser que les deux dernières catégories utilisent
les fonds propres.
En effet, le crédit fournisseur (le crédit
commercial) est parfois un substitut intéressant pour les entreprises
n'ayant pas obtenu un financement auprès des banques ou les IMF. Bien
qu'il soit à court terme, il offre l'avantage d'être une source de
fonds plus stable que l'emprunt qui doit être intégralement
remboursé à son terme.
Tableau 8 : Structure de financement des
PME
Branche d'activi-Banques
tés
|
|
IMF
|
Total
|
Industries manufac- turières
|
5
|
6
|
11
|
Bâtiments
|
17
|
_
|
17
|
Commerce
|
9
|
37
|
46
|
Transport & com-2 munication
|
|
1
|
3
|
Services
|
1
|
5
|
6
|
Effectif (ni)
|
34
|
49
|
83
|
Pourcentage
|
41,0
|
59,0
|
100,0
|
Source : Enquêtes de terrain
(2007)
Sur les 83 PME bénéficiant d'un crédit,
41% l'obtiennent auprès des banques tandis que 59% l'ont auprès
des IMF. Ceci prouve que les PME traitent plus facilement avec les IMF qu'avec
les banques.
Taux d'intérêt et échéances
des crédits
Le taux mensuel moyen appliqué par les IMF est de 2%
(soit environ un taux annuel de 24%), tandis que le taux moyen annuel
appliqué par les banques est de 12%, selon les enquêtes
auprès des PME.
Les échéances accordées par les IMF sont
relativement bas. Elles se situent entre 1 mois et 24 mois. Quant aux banques,
ces échéances se situent entre 1 mois et 5 ans. Les
échéances sont souvent mensuelles et s'établissent sur
plusieurs mois.
II : Présentation des résultats obtenus
auprès des IMF A- Services financiers
Toutes les IMF enquêtées accordent des
prêts individuels et des prêts aux groupes de solidarité. En
outre, deux (2) IMF sur dix (10) soit 20% accordent des crédits aux ONG
; tandis qu'une IMF sur 10 soit 10% des IMF enquêtées accordent
des crédits immobiliers.
L'échéance minimale des prêts
accordés est d'un (1) mois tandis que l'échéance maximale
est de 60 mois (5ans). Elles diffèrent d'une institution à une
autre. Pendant que certaines institutions ont maintenu stables ces
échéances (minimale et maximale) sur plusieurs années,
d'autres les ont le plus souvent changées. Le graphique ci- dessous
indique l'évolution des échéances minimales moyennes et
les échéances maximales moyennes des crédits
accordés par les IMF enquêtées sur la période de
2001 à 2006.
Graphique 4 : Echéances minimales
moyennes et échéances maximales moyennes des crédits
accordés par les IMF enquêtées sur la période de
2001 à 2006.
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006
Échéance minimale moyenne
Échéance maximale moyenne
Années Source :
Enquêtes de terrain (2007)
Comme les PME, toutes les IMF enquêtées ont
déclaré appliquer un taux d'intérêt mensuel de 2% ;
ce qui fait environ un taux annuel de 24%. En plus des intérêts,
toutes les IMF exigent d'autres frais à leurs clients notamment les
frais de dossier, l'assurance et divers frais. Ces frais ne sont pas toujours
les mêmes d'une institution à une autre. Ils varient de 500
à 2500 francs CFA. Ils viennent grever énormément le
coût des crédits pour les emprunteurs. L'exemple du calcul du taux
effectif global dans la publication de ACCLASSATO (2006) situe ce taux entre
36,58 et 46,59% en 2004 au Bénin (Annexe 5). Ces taux sont largement
supérieurs au seuil de 27% fixé par la loi sur l'usure
promulguée en 2004. De même, les IMF exigent toutes une garantie
matérielle ou une caution solidaire (20% des IMF exigent les deux
garanties à la fois). En outre, 70% des IMF ont déclaré
qu'elles exigent un cautionnement financier sous forme d'épargne.
Par ailleurs, toutes les IMF enquêtées n'arrivent
pas à satisfaire toutes les demandes de prêts de la
clientèle. Les raisons sont diverses et peuvent se résumer comme
suit :
- insuffisance de moyens financiers (60% des
IMF)
- indisponibilité de garantie (100% des
IMF)
- dossier incomplet (40% des IMF)
- dossier non banquable (60% des IMF)
- moralité douteuse des clients (20% des
IMF)
Enfin, le taux de remboursement moyen des crédits se situe
entre 90 à 95%. B- Services non financiers
Sept (7) sur 10 soit 70% des IMF enquêtées
accordent des services non financiers aux PME pour accompagner les
crédits. Il s'agit, notamment, des séances de formation en
gestion et des séances de sensibilisation sur l'utilisation des
microcrédits.
Paragraphe 2 : Vérification des
hypothèses I - L'hypothèse n° 1
:
Le manque de formation adéquate et continue
des entrepreneurs (créateurs d'entreprises) explique leur
incapacité managériale.
Plus de la moitié (53,3%) des entrepreneurs exercent
une activité qui n'a aucune relation avec la formation qu'ils ont
reçue (Tableau 4 et graphique 2). De plus, 71,1% d'entre eux n'ont
jamais reçu un cours de recyclage en gestion de leurs activités
(Tableau 5 et graphique 3). Alors, il se pose non seulement le problème
de maîtrise du domaine d'activités mais aussi et surtout un
problème de gestion de façon générale. Les
données des mêmes enquêtes font ressortir que la
majorité des entrepreneurs ignorent l'importance de la mesure de
l'efficacité de leurs entreprises. En effet, 67,2% d'entre eux ne
mesurent pas du tout cette efficacité (Tableau 6).
Au regard de tout ce qui précède, nous pouvons
conclure que l'hypothèse n°1 selon laquelle « le manque de
formation adéquate et continue des entrepreneurs (créateurs
d'entreprises) explique leur incapacité managériale » est
vérifiée.
La formation inadéquate et continue des entrepreneurs
explique leur incapacité managériale dans la gestion de leurs
entreprises.
II- L'hypothèse n° 2:
Le coût réel très
élevé des crédits accordés par les institutions de
microfinance (IMF) ne favorise pas le financement des PME.
Selon les résultats de notre enquête, le taux
d'intérêt appliqué sur les prêts octroyés par
les IMF est de 2% par mois, soit environ 24% l'an. Les autres frais sont
d'autant élevés que le taux effectif global se situe entre 36 et
47% ; ce qui dépasse largement le seuil de 27% fixé par la loi
sur l'usure promulguée en 2004.
En outre, les garanties exigées dépassent la
capacité de la plupart des PME. Le taux effectif global augmenté
des coûts que représentent les garanties pour les PME donne un
coût réel très élevé des crédits.
Donc l'hypothèse n°2 selon laquelle « Le
coût réel très élevé des crédits
accordés par les institutions de microfinance (IMF) ne favorise pas le
financement des PME » est vérifiée.
Paragraphe 3: Implication des résultats
L'incapacité managériale des entrepreneurs est
due essentiellement à l'insuffisance des préparatifs à
savoir un esprit d'entreprise peu développé,
l'inadéquation entre la formation reçue et l'activité
exercée, absence de la formation externe. Quant au financement, son
accès très limité et le coût élevé des
crédits ne permettent pas le développement des PME.
Les PME n'arrivent pas souvent à obtenir le
crédit auprès des banques bien que leurs taux sont meilleurs par
rapport à ceux des IMF. En effet, le dossier exigé par les
banques est difficile à monter pour les PME parce que, entre autres
raisons, elles n'ont pas des données fiables sur leurs activités.
Cependant la carence de financement pour les PME est en partie comblée
par les institutions de microfinance. Mais, bien qu'adaptées à
leurs besoins, les IMF restent fragiles et de taille modeste. Elles sont
freinées dans leurs actions par leurs capacités
financières limitées. Leur capacité de transformation de
l'épargne collectée en crédits de moyen ou long terme est
limitée par des ressources qui sont essentiellement de court terme.
Par ailleurs, les IMF se heurtent au coût de leur
refinancement auprès du secteur bancaire traditionnel et n'ont pas
accès au refinancement auprès de la banque centrale. Les
ressources des IMF sont donc constituées essentiellement des
dépôts et du crédit auprès des banques commerciales.
Elles disposent aussi des fonds propres et des subventions. Donc les IMF sont
soumises aussi aux conditions de remboursements des banques (taux
d'intérêt et échéance). Ainsi l'application des taux
d'intérêt élevés s'explique par le fait qu'ils
permettent de couvrir d'une part le coût du capital prêté
(taux variant de 8% à 20%), et d'autre part les coûts de
fonctionnement et les primes de risque.
Il s'avère nécessaire de trouver une solution pour
le développement des PME Section II : Approches de
solutions
Paragraphe 1: Management
Afin de palier les déficiences de management des PME, nous
proposons les solutions suivantes :
1- Organiser des formations en gestion
à l'attention des différents responsables des PME.
A court terme, afin de promouvoir les PME, l'Etat doit
organiser à l'attention des
différents responsables des PME,
des formations en gestion. Les frais de cette formation
seront
intégralement à la charge de l'Etat afin d'attirer les
concernés. Les PME étant un
facteur de solidité de l'économie et une grande
source de revenu pour l'Etat, il pourra profiter de leur croissance.
A moyen terme, cette activité sera
transférée aux structures privées qui pourront assurer la
relève de l'Etat. En ce moment, la culture et l'esprit de formation et
de recyclage seront développés chez les dirigeants des PME qui
n'hésiteront plus à supporter les frais.
2- Développer et intensifier les formations
techniques et professionnelles.
Cette tâche incombe à l'Etat. Il doit, en effet,
mettre en place des stratégies pour la sensibilisation et l'orientation
de la jeunesse vers les formations techniques et professionnelles. Ceci sera un
préalable à la création des entreprises viables dans le
pays.
3- Instaurer dans tous les enseignements techniques
et professionnels, que ce soit au secondaire comme à
l'université, un cours sur l'entrepreneuriat et le
management.
Ceci permettra d'une part, d'inciter ceux qui reçoivent
les formations de créer des entreprises dans leur domaine de formation
et d'autre part, de pouvoir les gérer. Ainsi, la création
d'entreprise ne sera plus un jeu de hasard.
Paragraphe 2: Financement
L'aspect le plus controversé de micro crédit est
son coût. Les taux d'intérêt doivent être assez
élevés pour assurer la viabilité du prêteur et assez
bas pour être acceptable pour les emprunteurs.
En effet, nous avons proposé des solutions suivantes
pour la réduction du coût réel du financement des PME.
1- Intensifier la concurrence sur le
marché des IMF.
Cette solution incombe à l'Etat qui doit exiger des IMF
une clarté sur les méthodes de calcul des intérêts
et les autres frais que supportent les PME. A cet effet, les PME auront les
moyens (informations nécessaires) pour choisir les institutions les
meilleures. Ainsi, une concurrence va s'installer entre les IMF qui seront
obligées d'ajuster le coût du
crédit suivant les réalités du
marché. Aussi faudra-t-il que l'Etat revoit sa communication sur son
programme de « Micro Crédit aux Plus Pauvres » afin de ne pas
porter atteinte aux règles de la concurrence parfaite et
déstabiliser le marché.
Pour répondre à d'éventuelles
augmentations des demandes de crédit, les IMF peuvent inciter la
mobilisation de l'épargne en mettant en oeuvre des plans de marketing
efficaces.
2- Prendre des sanctions contre l'utilisation des taux
effectifs globaux plus élevés que le seuil fixé par la loi
sur l'usure.
Pour ce faire, l'Etat, à travers les organes
chargés du contrôle des IMF, devra exiger et apprécier
toutes les informations sur les crédits accordés. Ceci lui
permettra de calculer le taux effectif global qui ne pas être
supérieur à 27%. Mais une période probatoire sera
donnée aux IMF afin qu'elles revoient leur structure de charges pour se
mettre en ordre.
Les PME bénéficiaires des crédits doivent
collaborer pour cette surveillance.
3- Prendre des dispositions pour une facile
accessibilité des PME aux crédits bancaires.
Si les PME n'accèdent pas souvent aux crédits
bancaires, c'est parce qu'elles ne répondent pas aux exigences des
banques. Entre autres exigences, nous avons la composition du dossier de
prêt et les garanties.
Par rapport, à la composition du dossier de prêt,
les PME doivent tenir une comptabilité fiable qui permettra aux banques
de mieux apprécier leurs activités et le risque qu'elles courent
en leur octroyant du crédit. La centrale des bilans instaurée par
la BCEAO est une solution. Mais faudra-t-il aussi que les PME collaborent pour
sa réalisation.
En ce qui concerne les garanties, l'Etat doit prendre des
dispositions pour rendre crédibles les titres de propriété
essentiellement sur les fonciers. Ceci permettra de rassurer les banques
à accepter ces titres comme garanties.
Tableau 9 : Tableau de synthèse de
l'étude
Niveau d'analyse
|
Problématique
|
Objectifs
|
Causes réelles à la base
des problèmes
|
Eléments de diagnostic
|
Propositions de solutions
|
|
Les déficiences d'organisation des PME.
|
contribuer à l'amélioration de
l'organisation des PME au Bénin.
|
|
|
|
|
L'incapacité managériale des entrepreneurs.
|
Identifier les conditions
d'un meilleur management des PME.
|
Le manque de formation adéquate et continue des
entrepreneurs.
|
Le manque de formation adéquate et continue des
entrepreneurs (créateurs d'entreprises) explique leur incapacité
managériale.
|
- Organiser des formations en gestion à l'attention des
différents responsables des PME ;
- Développer et intensifier les formations techniques et
professionnelles ;
- Instaurer dans tous les enseignements techniques et
professionnels, que ce soit au secondaire comme à l'université,
un cours sur l'entrepreneuriat et le management.
|
les PME n'ont pas
suffisamment accès aux
crédits pour le financement de leurs
activités.
|
Envisager les conditions d'accès facile des PME au
financement.
|
Le coût réel très élevé des
crédits accordés par les
institutions de microfinance (IMF).
|
Le coût réel très élevé des
crédits accordés par les institutions de microfinance
(IMF) ne
favorise pas le financement des PME.
|
- Intensifier la concurrence sur le marché des IMF ;
- Prendre des sanctions
contre l'utilisation des taux effectifs globaux plus
élevés que le seuil fixé par la loi sur l'usure ;
- Prendre des dispositions pour une facile
accessibilité des PME aux crédits
bancaires.
|
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
La présente étude a montré que le
management et le financement sont deux piliers indispensables pour le
développement des PME. En effet, l'ignorance du management et le manque
de financement constituent des obstacles à leur croissance.
Malgré les efforts, bien que modestes, que font les autorités
étatiques depuis le début des années 90 pour relancer le
secteur privé béninois, la situation n'a pas beaucoup
évolué. Ce qui est très remarquable, c'est plutôt le
nombre de nouvelles PME créées qui s'augmente d'année en
année. Mais, leur viabilité et leur croissance demeurent
critiques pour plusieurs raisons.
La plupart des entrepreneurs ou dirigeants d'entreprises n'ont
aucune notion de la rentabilité ou de l'efficacité de leur
activité (67,2%). D'ailleurs, malgré que 53,3% d'entre eux
exercent une activité qui n'a aucune relation avec la formation qu'ils
ont reçue, ils ne s'intéressent pas aussi aux cours de recyclage
en gestion de leurs activités (71,1%). La situation n'est non plus
reluisante en ce qui concerne le financement.
Les taux effectifs globaux des crédits sont très
élevés et dépassent largement le seuil de 27% fixé
par la loi sur l'usure promulguée en 2004. En plus de ces taux, les
garanties exigées sont énormes et dépassent la
capacité de la plupart des PME. Tout ceci fait que le crédit
coûte très cher pour les PME.
Des mesures doivent être prises par les gouvernants afin
d'améliorer la capacité managériale des entrepreneurs et
de promouvoir le financement des PME. Ceci ne pourra pas se faire sans la
participation de tous les acteurs concernés.
Par ailleurs, trois (3) autres limites à la croissance
des PME méritent notre attention : (i) le cadre institutionnel peu
propice aux investissements, (ii) l'inadaptabilité des
échéances des crédits aux cycles de production des PME et
(iii) la non diversification sectorielle de la destination des
crédits.
BIBLIOGRAPHIE
1- ACCLASSATO, D. H. (2006), «Taux
d'intérêt effectif, viabilité financière et
réduction de la pauvreté par les institutions de microfinance au
Bénin, Université d'Orléans, Laboratoire d'Economie
d'Orléans (LEO). FASEG, UAC (Version Provisoire).
2- Banque Mondiale (2005), «Enquête
d'investissement au Bénin», Programme Régional sur le
développement des entreprises
3- BARDOS, M. (1990) ,« Le crédit
plus cher pour les petites entreprises» Economie et Statistiques
n°236, p. 51
4- BCEAO (2002), Monographie des
Systèmes Financiers Décentralisés, Bénin.
5- BCEAO (2004), Monographie des
Systèmes Financiers Décentralisés, Bénin.
6- BOYÉ, S. ; HAJDENGER, J. & CHEYLAN, M.
(2007), « Comment faire baisser des taux d'intérêt
trop élevés», Tiré sur le site web :
www.capafrique.com
7- ENGLISH, P. & HENAULT, G. (1996),
«Petites Entreprises en Afrique : Clés du changement», CRDI
Ottawa (Ontario), Canada K1G 3H9
8- FILION, L. J. (1991), «Vision et
Relation»: Clefs du succès de l'entrepreneur, Montréal, les
Editions de l'Entrepreneur.
9- Finances & Développement (2007),
Volume 44 n°2, Juin 2007, p. 44-45
10- FODIL, D. & DANIEL, Z. (1997), «
Les Causes de la défaillance des entreprises au Canada», Gestion,
volume 21 n°1
11- HERNADEZ, E. M. (1994), «Sur les
traces des créateurs vers un modèle de comportement
entrepreneurial», RIPME, volume 7 n° 1.
12- KOFFI, S. & SODJINOUTI, B. O.
(2001), «Rentabilité - Productivité : Quels
critères de choix des investissements pour les PME au
Bénin», mémoire de maîtrise es Sciences Economiques,
UAC - FASEG
13- Magasine de l'Entreprise (2004),
n°30 p. 11-13
14- Magasine de l'Entreprise (2005), n°45
p 32-33
15- Magasine de l'Entreprise (2006), n°51
p 7-8
16- MALDONADO, C. (1998), Secteur informel :
Fonction macro-économique et politiques gouvernementales ; Cas du
Bénin, OIT (Genève OIT, 1998, document de recherche
S-INF-1-18)
17- République du BENIN (1993),
«Etude sur la relance du secteur privé au Bénin»,
Cotonou, MPREPE - MICPME
18-Revue internationale PME (2004), Volume 17
n°1. P 70-80
19-SATUNE (2001), INSAE, Bénin (Document
statistique de l'INSAE sur les entreprises)
20- SEWANOUDE, C. (2002), «Les causes de la
mortalité des entreprises béninoises : Analyse
économique», mémoire DEA es Sciences Economiques, UAC -
FASEG.
TABLE DES MATIERES
Page
Sommaire i
Listes des sigles et abréviations ii
Liste des tableaux et graphiques iv
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : CADRE PHYSIQUE : BREF APERCU SUR
L'ECONOMIE
BENINOISE 3
Section I : Le contexte global de l'économie
béninoise 3
Paragraphe 1 : L'évolution générale 3
Paragraphe 2 : L'environnement économique actuel 4
Paragraphe 3 : Un aperçu du système financier
béninois 6
Section II : Les PME : état des lieux 7
Paragraphe 1: Définition des PME 7
Paragraphe 2 : Les limites à l'émergence des PME
béninoises. 10
Paragraphe 3 : Inefficacité des mesures et programmes
existants. 11
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE
RECHERCHE.. 13
Section I : Cadre Théorique 13
Paragraphe 1 : Problématique et intérêt de
recherche. 13
I- Problématique de recherche 13
II- : Intérêt de recherche 15
Paragraphe 2 : Objectifs et hypothèses de recherche.
16
I - Objectifs de recherche 16
II - Hypothèses de recherche 16
Paragraphe 3 : La Revue de littérature 18
I - Etude théorique 18
A - Le Management 18
B - Financement 22
II - Etude empirique 23
A - Education et formation continue des entrepreneurs 23
B - Financement des PME au Bénin. 26
Section II : Méthodologie de recherche 30
Paragraphe 1 : Choix de la population mère et
échantillonnage 30
I -Les entreprises privées 30
II- Institutions de Microfinance , 32
Paragraphe 2 : Collecte et traitement des données 31
I- La recherche documentaire 31
II - Les enquêtes et le traitement des données
32
A- Les enquêtes 32
B- Le traitement des données 32
Paragraphe 3 : Seuil de décision et difficultés
rencontrées 33
I - Le Seuil de décision 33
II - Les difficultés rencontrées 33
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
ET
APPROCHES DE SOLUTIONS 35
Section I : Présentation et analyse des résultats
35
Paragraphe 1 : Présentation des résultats 35
I : Présentation des résultats obtenus
auprès des PME 35
A- Management des entreprises 35
B- Financement des PME 40
II : Présentation des résultats obtenus
auprès des IMF 41
A - Services financiers 41
B - Services non financiers 43
Paragraphe 2 : Vérification des hypothèses 43
I - L'hypothèse n° 1 43
II- L'hypothèse n° 2 44
Paragraphe 3: Implication des résultats 44
Section II : Approches de solutions 45
Paragraphe 1: Management 45
Paragraphe 2: Financement 46
CONCLUSION 49
BIBLIOGRAPHIE 50
TABLE DES MATIERES 52
ANNEXES
ANNEXES 55
Annexe 1 :
Tableau 10: Répartition des
entreprises par département
Département
|
2001
|
2000
|
Variation
|
Nombre
|
%
|
Nombre
|
%
|
Atacora / Donga
|
76
|
2,48
|
66
|
2,82
|
15,15%
|
Atlantique / Littoral
|
1908
|
62,35
|
1574
|
67,24
|
21,22%
|
Borgou / Alibori
|
239
|
7,81
|
164
|
7
|
45,73%
|
Mono / Couffo
|
95
|
3,11
|
56
|
2,39
|
69,64%
|
Ouémé / Plateau
|
436
|
14,35
|
242
|
10,34
|
81,40%
|
Zou / Collines
|
303
|
9,9
|
239
|
10,21
|
26,78%
|
Total
|
3060
|
100
|
2341
|
100
|
30,71%
|
Source: INSAE/ DESS/ SSEI- SATUNE,
2002
Annexe 2 :
Tableau 11: Répartition des
entreprises immatriculées par département et par branche
d'activité en 2001
BRANCHE D'ACTIVITE
|
DEPARTEMENT
|
TOTAL
|
Atacora
/ Donga
|
Atlantique
/ Littoral
|
Borgou
/ Alibori
|
Mono
/ Couffo
|
Ouémé
/ Plateau
|
Zou
/ Collines
|
Agriculture
|
0
|
12
|
5
|
2
|
3
|
6
|
28
|
Bâtiments
|
30
|
198
|
71
|
24
|
39
|
38
|
400
|
Commerce
|
32
|
1236
|
112
|
47
|
316
|
216
|
1959
|
Industrie Extractive
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Industrie Manufacturière
|
10
|
93
|
10
|
14
|
23
|
13
|
163
|
Services
|
4
|
336
|
26
|
8
|
53
|
27
|
454
|
Transport & Communication
|
0
|
31
|
15
|
0
|
3
|
3
|
54
|
Total
|
76
|
1908
|
239
|
95
|
439
|
303
|
3060
|
Source: INSAE/ DESS/ SSEI- SATUNE,
2002
Tableau 12: Répartition des
entreprises par localité dans les départements de l'Atlantique et
du Littoral
Localités
|
Nombre
|
%
|
Abomey Calavi
|
234
|
12,26
|
Allada
|
5
|
0,26
|
Cotonou
|
1611
|
84,43
|
Kpomasse
|
3
|
0,16
|
Ouidah
|
53
|
2,78
|
Tori - Bossito
|
1
|
0,05
|
Zè
|
1
|
0,05
|
Total
|
1908
|
100
|
Source: INSAE/ DESS/ SSEI- SATUNE,
2002
Remarque Pourcentage des entreprises
créées à Cotonou par rapport au total national
(1611/3060)*100 = 52,65%
40
20
90
80
70
60
50
30
10
0
Annexe 3:
Graphique 5 L'éducation des
employés (y compris l'entrepreneur)
100%
40%
20%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
10%
0%
Universté, Ecoles et Ingénieurs
Education Technique (Secondaire, Cycle Universitaire Court)
Education SecondaireGénérale
Education Primaire
Aucun
Source: Banque mondiale ; Enquête
des investissements au Bénin (2005)
Graphique 6 La formation externe et
continue des employés
Annexe 4
Tableau 13: Structure par terme des
crédits des principaux SFD (Montant en millions de FCFA)
SFD
|
Crédits à court terme
|
Crédits à moyen et
long terme
|
Total
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
FECECAM
|
17 285
|
92,7
|
1 361
|
7,3
|
18 646
|
PAPME
|
8 316
|
80,0
|
2 079
|
20,0
|
10 395
|
PADME
|
8 068
|
90,6
|
837
|
9,4
|
8 905
|
FINADEV
|
2 591
|
75,2
|
854
|
24,8
|
3 445
|
VITAL FINANCE
|
2 452
|
100,0
|
0
|
0,0
|
2 452
|
MDB
|
201
|
51,1
|
192
|
48,9
|
393
|
Total
|
38 913
|
88,0
|
5 323
|
12,0
|
44 236
|
Ensemble des SFD
|
40 643
|
87,9
|
5 621
|
12,1
|
46 264
|
Source: DSFD/BCEAO: Monographie des SFD, Bénin,
2002
Graphique 7: Structure par terme des
crédits des SFD béninoises
Annexe 6
Tableau 15: Décomposition des
ressources des SFD (en millions de FCFA)
Composantes
|
2000
|
2001
|
2002
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Mon- tant
|
%
|
Dépôts
|
24 059
|
59,4
|
27 681
|
55,8
|
35 075
|
55,4
|
Fonds propres
|
4 942
|
12,2
|
7 284
|
14,7
|
12 070
|
19,1
|
Lignes de crédit
|
8 419
|
20,8
|
11 362
|
22,9
|
13 490
|
21,3
|
Subventions
|
2 994
|
7,4
|
2 978
|
6,0
|
2 672
|
4,2
|
Ressources affec-83 tée
|
|
0,2
|
336
|
0,7
|
29
|
0,0
|
Ressources totales
|
40 497
|
100,0
|
49 641
|
100,0
|
63 336
|
100,0
|
Source : DSFD/BCEAO: Monographie des SFD,
Bénin, 2002
Annexe 7:
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE n° 1
(A l'attention des
PME)
Note d'introduction
Madame / Monsieur, le Directeur Général,
Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire en
vue de l'obtention du diplôme de Maîtrise, nous avons choisi de
réfléchir sur « Les obstacles au
développement des PME au Bénin: le management et le
financement », dans une perspective de viabilité et de
croissance des PME.
La présente enquête vise à
appréhender les réalités du management de votre entreprise
et identifier les problèmes auxquels vous êtes confrontés
lors des demandes de crédits auprès des institutions de
microfinance.
Pour des raisons de sécurité et de
discrétion, nous tenons à vous rassurer de la
confidentialité des informations que vous allez bien vouloir nous
fournir. A cet effet, les informations qui figureront dans le mémoire ne
se référeront à aucune entreprise
déterminée, mais plutôt à des groupes d'entreprises
constitués en fonction des besoins de l'analyse.
Date de l'enquête :
Nom ou raison sociale de l'entreprise :
Secteur d'activité :
La nature juridique de l'entreprise :
Année de création :
1-
Management de l'entreprise
1.1- Avez-vous reçu une formation scolaire et/ou
académique? Oui Non
Si oui, laquelle?
Scolaire Secondaire général Secondaire
professionnel
Universitaire Autres (à préciser)
Existe-t-il une relation entre votre formation et voter
activité? Pas du tout Un peu Beaucoup 1.2- Avez-vous reçu des
recyclages au cours de vos activités?
Oui Non
1.3- mesurez-vous l'efficacité de votre entreprise ?
Oui Non
Si oui, Comment (organisationnelle, sociale, économique)
?
2- Financement des activités
2.1- Quels sont les moyens de financement de vos
activités? Autofinancement Aides familiales Autres dons
2.2- Si vous avez obtenu un crédit, précisez
l'institution qui vous l'a accordé? Banque Institution de micro
finance
Tontinier Autres (à préciser)
2.3- A quel taux avez-vous obtenu votre crédit ?
< à 3% 3 à 6% 6 à 9%
9 à 12% > à 12%
2.4- Quelle est l'échéance de votre
crédit?
< à 1 an 1 à 5 ans > à 5 ans
Merci de votre disponibilité
Annexe 8
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE n° 2
(A l'attention des
IMF)
Note d'introduction
Madame / Monsieur, le Directeur Général,
Dans le cadre de la rédaction d'un mémoire en
vue de l'obtention du diplôme de Maîtrise, nous avons choisi de
réfléchir sur « Les obstacles au
développement des PME au Bénin: le management et le
financement », dans une perspective de viabilité et de
croissance des PME.
La présente enquête vise à identifier les
problèmes auxquels vous êtes confronté lors des demandes de
crédits des PME.
Pour des raisons de sécurité et de
discrétion, nous tenons à vous rassurer de la
confidentialité des informations que vous allez bien vouloir nous
fournir. A cet effet, les informations financières qui figureront dans
le mémoire ne se réfèreront à aucune entreprise
déterminée, mais plutôt à des groupes d'entreprises
constituées en fonction des besoins de l'analyse.
Nom ou raison sociale de l'IMF:
Année de création :
- Services financiers
2.2- Quels sont les types de crédit que votre institution
accorde aux
entreprises?
Prêt individuel Prêt aux groupes de
solidarité
Prêt aux banques villageoises Autres (à
préciser)
2.3- Quelles sont les échéances des crédits
que vous avez accordés ces six dernières années?
2001
|
Echéance minimale
|
Echéance moyenne
|
Echéance maximale
|
2006
|
|
|
|
2005
|
|
|
|
2004
|
|
|
|
2003
|
|
|
|
2002
|
|
|
|
|
|
|
|
2.4- Votre taux d'intérêt est compris entre:
0 et 3% 3 et 6% 6 et 9%
9 et 12 % Supérieur
à 12%
2.5- Exigez-vous d'autres frais à vos clients ?
Oui Non Si oui, lesquelles ?
2.6- Exigez-vous des garanties pour accorder les crédits
aux clients?
Oui Non
Si oui, lesquelles ?
Garantie matérielle Caution solidaire
Garantie matérielle et caution solidaire à la
fois
Autres (à préciser)
2.7- Arrivez-vous à satisfaire toutes les entreprises qui
vous demandent de crédit ?
Oui Non Si non, donnez la raison.
Insuffisance de moyens financiers Dossier incomplet
Indisponibilité de garantie Autres (à préciser)
2.8- Quels sont les taux de recouvrement de vos crédits
ces six dernières années?
TAUX DE RECOUVREMENT
2006
2005
2004
2003
2002
2001
2- Services non financiers
2.1- Accordez-vous des services non financiers aux
bénéficiaires de vos crédits ? Oui Non
Si oui, lesquels
2.2- Que suggérez-vous pour un meilleur financement des
PME au Bénin?
Merci de votre disponibilité.