UNIVERSITE DE YAOUNDE I FACULTE DES SCIENCES
UNIVERSITY OF YAOUNDE I FACULTY OF
SCIENCE
Matricule: 01S102
DEPARTEMENT DE PHYSIQUE DEPARTEMENT OF
PHYSICS
LABORATOIRE DE GEOPHYSIQUE INTERNE LABORATORY OF
GEOPHYSICS
PROSPECTION PAR LA METHODE HELIO MAGNETOTELLURIQUE LE LONG D'UN
PROFIL DANS LE BASSIN SEDIMENTAIRE DE MAMFE
Mémoire Présenté en
vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (D.E.A) de
Physique Option : Géophysique
Interne Par WAMBO Thierry Oscar Maître ès
Sciences Devant le Jury constitué comme suit
: Président : Pr MANGUELLE-DICOUM Eliezer, UYI
Examinateur : Dr TABOD Charles TABOD, UYI Rapporteur : Dr
NOUAYOU Robert, UYI
Année académique 2006 -
2007
Je dédie ce travail - à ma petite sceur liotho
Védrine Françoise et aux regretés Tagne Joseph et
Fowouo Takal -l -a Laurent Pierre.
Mes sincères remerciements s'adressent :
-Au TOUT-PUISSANT pour l'intelligence dont il m'a doté
depuis ma naissance ; c'est surtout grâce à lui que j 'ai pu
surmonter toutes les difficultés rencontrées lors de la
rédaction de ce travail.
- Au Professeur MANGUELLE-DICOUM Eliézer, responsable
du laboratoire de Géophysique Interne pour ses critiques et pour les
enseignements reçus depuis mes premiers pas à
l'Université.
- Au Docteur NOUAYOU Robert, pour les enseignements reçus
et pour avoir accepté de diriger ce travail ; il a toujours su trouver
du temps à m'accorder.
- Au Docteur TABOD Charles TABOD, pour m'avoir initié dans
le domaine de la sismique et aussi pour ses multiples encouragements.
- Au Docteur NDOUGSA MBARGA Théophile, pour ses
conseils et pour sa disponibilité à nous dispenser les cours,
malgré ses multiples occupations académiques et
ministérielles.
- Au Docteur MBOM Abane, pour sa rigueur dans le travail et aussi
pour m'avoir donné les bases nécessaires en
gravimétrie.
- Au Docteur MOUNDI Amidou du Département des Sciences de
la Terre pour les bases reçues en géologie.
- A tous les enseignants du Département de Physique.
- A mes parents NENKAM Victor et MOGUEU Hélène
pour l'éducation, les conseils et le soutien qu'ils m'ont toujours
accordés malgré et les difficultés qu'ils n'ont
cessé de rencontrer. Que ce document soit l'expression de ma profonde
gratitude.
- A mes chers oncles TALLAK Victor, TALLA Léopold, TAGA
Michel et NEKAM Dieudonné, pour les encouragements, leurs prières
et leur soutien.
- A toute la famille TAKALLA de Yaoundé.
- A Monsieur TAGASINE Chrizantus, pour ses conseils et les
enseignements reçus.
- A MOUAFO DJOUGUE Eugène, de sa France d'accueil pour son
soutien et ses encouragements.
- A Mademoiselle TALLA Christelle Flore, pour son soutien sans
faille et pour ses prières.
- A tous mes camarades Jécistes.
- A TIENTCHEU Thomas pour sa disponibilité, pour ses
conseils et pour la documentation.
- A mes aînés du laboratoire TOKAM, MOUZONG, NGUIYA
et bien d'autres.
- A tous mes camarades du Laboratoire de Géophysique
Interne, FEUMOE, GUEKIE, BAYA, EKORO, DJIMELI, NGATCHOU, SHANDINI.
- A mes amis KAMGUE Frank, ETO Guy pour leurs encouragements.
- A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce travail.
Résumé
Suivant un profil mesurant 37 Km de long et constitué
de 5 stations, des mesures Hélio magnétotelluriques (HMT) ont
été éffectuées dans le but de déterminer la
structure géologique du sol.
L'interprétation et l'analyse des données
obtenues nous a permis de mettre en évidence d'une part la
présence d'un fossé géologique entre les stations Ndwap et
Esagem2, et la présence de quatre failles intra-sédimentaires
d'autre part. Ces observations illustrent les mouvements tectoniques qui ont eu
lieu dans cette partie du bassin sédimentaire.
Les courbes de sondage nous ont permis d'observer en certaines
stations, des intrusions de matériaux résistants, des amas
très conducteurs coincés entre des couches résistantes.
Elles mettent aussi en évidence la présence d'une station
(Esagem2) constituée de roches de résistivités assez
faibles.
La profondeur maximale d'exploration atteinte est estimée
à 6000 mètres.
Mots clés : hélio magnétotellurique, profil,
faille, sondage, bassin sédimentaire.
Abstract
Helio magnetotelluric (HMT) soundings were made on one profile
of 37 Km which is made of 5 stations. The soundings were made to determine the
geological structure of the earth along this profile.
The interpretation of HMT data reveals the presence of one ditch
between Ndwap and Esagem2 and the presence of four faults along the profile.
The interpretation of sounding curves enables us to observe
firstly, the intrusion of resistive materials at some stations and secondly,
the presence of conductive rocks trapped between resistive layers. These curves
also enable us to identify the presence of conductive layers at Esagem2.
The maximum depth of exploration is about 6000 meters.
Keywords: Helio magnetotelluric, profile, fault, sounding,
sedimentary basin.
Liste des symboles et abréviations
Symboles Physiques
~
j :
~~
E :
~~~
H :
~~
B :
~~~~
?D
:
|
Vecteur densité de courant Vecteur champ électrique
Vecteur champ magnétique Vecteur induction magnétique
Courant de déplacement
|
(A / m2) (mV/Km) (Tesla) (Tesla)
(C/m2)
|
?t
|
.i. : Perméabilité magnétique du milieu
matériel
P'0 : Perméabilité magnétique du vide
å : Perméabilité électrique du milieu
matériel (F/m)
å0 : Perméabilité électrique du vide
(F/m)
ó : Conductivité électrique
(cm)-1
ñ : Résistivité électrique
du milieu (cm)
ñ a : Résistivité apparente (cm)
p: Profondeur de pénétration (Km)
ù : Pulsation (rad/s)
ùmax : Pulsation maximale (rad/s)
í: Fréquence (Hz)
í max: Fréquence maximale (Hz)
T : Période de l'onde (s) p,0 : 4ð 10-7
U.S.I.
å0 : 8,85 10-12 F/m
Symboles Géologiques
Cg1 : Série gréso conglomératique
inférieure
Cg2 : Série argilo gréseuse de la
Manyu
Cg3 : Série argilo gréseuse de la cross,
arkosique et conglomératique
Cg4 : Série argilo gréseuse de la cross
moins épaisse
Cg5 : Série gréseuse de la cross,
arkosique et conglomératique
â1 : Basaltes aphyriques
ó 3 : Syénite
ô3 : Trachytes
o3 : Diorite
ã 1 : Granite
Ma : Million d'années
M1 : Anatexites
M2 : Gneiss
Abréviations
EM : Electromagnétique
HLH : High Low High
HMT: Hélio magnetotellurique
LHL : Low High Low
MT: Magnétotellurique
Table des matières
Page
Dédicaces . i
Remerciements ..ii
Résumé iv
Abstract v
Liste des symboles et abréviations .vi
Liste des tableaux et figures viii
Liste des Tableaux viii
Tableau III-2 : Coordonnées des stations de mesure.
23 Liste des Figures
Figure I-1 : Interaction du vent solaire avec le champ
magnétique terrestre ..4
Figure I-2 : Orage atmosphérique, source de champ
magnétique de fréquences
inférieure à 1 Hz 4 Figure I-3 : Spectre type
de la fluctuation de l'amplitude du champ électromagnétique
naturel ..5 Figure I-4 : Géométrie du
système d'axe utilisé pour décrire l'effet de peau dans
un
demi-espace homogène 6 Figure I-5 : Profondeur de
pénétration des ondes électromagnétiques en
fonction de
la fréquence 8
Figure I-6 : Résistivité des différentes
roches . 11
Figure II-1 : Carte géologique du Bassin de Mamfé
14 Figure II-2: Diagramme schématique de l'équipement de
détection en
magnétotellurique ..17
Figure II-3 : Dispositif d'acquisition des données HMT sur
le terrain 17
Figure III-1 : Localisation des stations et du profil 22
Figure III-3 : Courbe de sondage de la station Ndwap .24
Figure III-4 : Courbe de sondage de la station Esagem2 ..25
Figure III-5: Courbe de sondage de la station Kesham 26
Figure III-6: Courbe de sondage de la station Baku 27
Figure III-7: Courbe de sondage de la station Eshobi 28
Figure III-8: Profil de résistivité Ndwap-Eshobi
(45 Hz - 183 Hz)
|
. 29
|
Figure III-9: Profil de résistivité Ndwap-Eshobi
(10 Hz - 34 Hz)
|
30
|
Figure III-10 : Profil de résistivité Ndwap-Eshobi
(1 Hz - 8 Hz)
|
..31
|
Figure III-11 : Pseudo section
|
33
|
Figure III-12 : Section géoélectrique
|
.34
|
Figure III-13 : Modèle géologique du sous-sol
étudié
|
48
|
Introduction
|
1
|
Chapitre I La méthode magnétotellurique
|
3
|
I-1 - Fondements et bases théoriques
|
3
|
1) Bases théoriques
|
3
|
2) Fondements
|
4
|
|
I-2- Equations de propagation des ondes EM
|
5
|
1) Equations de Maxwell
|
5
|
2) Equation de diffusion
|
6
|
|
I-3- Solution de l'équation de diffusion de l'onde
électrique
|
7
|
I-4- Relation de Cagniard
|
9
|
I-5- Pourquoi la méthode magnétotellurique
|
10
|
Chapitre II Présentation du site et technique
d'acquisition des données en MT 14
II-1-Bassins sédimentaires au Cameroun ...12
1) Les bassins sédimentaires côtiers 12
2) Les bassins intracratoniques 12
II-2- Présentation de la zone d'étude 13
1) Contexte géographique 13
2) Contexte géologique 13
II-3 - Etudes antérieures dans le bassin
sédimentaire de Mamfé 15
II-4- Appareillage et techniques d'acquisition des données
en MT 16
1) Appareillage 16
2) Techniques d'acquisition des données en MT 18
Chapitre III Interprétation et Exploitation des
Données HMT .20
III-1- Interprétation des données HMT 20
1) Courbes de sondage 20
2) Profils de résistivité ou courbes de profilage
20
3) Pseudo section ...21
4) Section géoélectrique 21
III-2 Exploitation des données HMT
|
...21
|
1) Profil d'étude
|
.21
|
2) Analyse des courbes de sondage
|
23
|
3) Analyse des profils de résistivité
|
28
|
4) Analyse de la pseudo section
|
32
|
5) Analyse de la section géoélectrique
|
..34
|
6) Modèle géologique
|
38
|
|
Conclusion et Perspectives 39
Bibliographie et Références Informatiques
.40
INTRODUCTION GENERALE
L'Homme et plus particulièrement le scientifique a,
pendant longtemps été intéressé par la
conquête de l'espace.
Pour comprendre la soudaine importance accordée
à l'étude des structures superficielles et profondes du globe
terrestre, il faut se rapporter au dix neuvième siècle où
les richesses naturelles du sous-sol tels que, les minerais et le
pétrole n'étaient plus perceptibles en surface et où la
consommation en énergie avait beaucoup augmenté dans les pays
développés de cette époque. Pour palier à ce
problème, il a fallu dans un premier temps faire des forages de quelques
douzaines de mètres et ensuite, il était question d'aller un peu
plus en profondeur c'est-à-dire à des centaines de mètres (
www.seg.org). Pour aller plus en
profondeur, cela demande beaucoup plus d'investissements et coûte donc
plus cher ; afin que ces investissements ne soient pas vains, il est
nécessaire de mener des études de prospection pour s'assurer de
la qualité de l'information requise.
De nos jours, il existe plusieurs méthodes pour
étudier la structure interne du globe terrestre, chacune des
méthodes utilisant une propriété bien définie des
roches.
- La méthode gravimétrique, la plus ancienne des
méthodes géophysiques se sert de la densité pour
déterminer le contraste de densité entre l'encaissant et la roche
perturbatrice, responsable d'une anomalie détectable en surface.
- La méthode sismique, exploite les vitesses de
propagation des ondes sismiques (ondes P et ondes S) dans les roches.
- La méthode magnétotellurique ; elle a plusieurs
dérivées :
* La Radio magnétotellurique, pour les faibles
profondeurs,
* L'Audio magnétotellurique, pour les moyennes
profondeurs,
* L'Hélio magnétotellurique pour les grandes
profondeurs,
Toutes ces méthodes se servent des mesures
éffectuées en surface pour déterminer la
résistivité des roches. C'est cette technique de prospection qui
sera utilisée tout au long de notre travail.
La présente étude menée dans le bassin
sédimentaire de Mamfé, consiste à effectuer des sondages
hélio magnétotelluriques le long d'un profil choisi dans ce
bassin dans le but de déterminer la structure géologique du
sous-sol suivant ce dernier.
La présentation de ce travail s'articule autour de trois
chapitres.
Dans le premier chapitre, nous ferrons un rappel sur la
théorie de la méthode magnétotellurique. La
présentation géographique et géologique du site ainsi que
la technique d'acquisition des données en magnétotellurique fera
l'objet du deuxième chapitre. Le troisième chapitre traitera de
l'interprétation et de l'analyse des données hélio
magnétotelluriques ; dans ce chapitre, nous allons après
différentes formes de représentation des données proposer
un modèle géologique du sous-sol étudié. Nous
aurons enfin une conclusion générale puis des perspectives.
CHAPITRE I
LA METHODE MAGNETOTELLURIQUE
La méthode magnétotellurique (MT) est une
technique géophysique qui fournit des informations sur la distribution
des conductivités électriques des roches souterraines. La
méthode magnétotellurique a été
développée parallèlement par Tikhonov (1950) et Cagniard
(1953). Elle est la seule méthode géophysique d'imagerie à
partir des sources naturelles, autre que la sismologie et consiste en
l'utilisation des variations temporelles des champs électrique et
magnétique naturels pour en déduire la distribution de la
résistivité électrique (ñ) dans le sous-sol.
I-1- FONDEMENTS ET BASES THEORIQUES
1) Bases théoriques
La prospection magnétotellurique (MT) consiste à
mesurer à la surface du sol, en un même lieu et à plusieurs
fréquences les composantes horizontales des champs électrique et
magnétique. Ces mesures permettent de déterminer la
résistivité apparente du sous-sol étudié et
à la comparer à des valeurs calculées à partir des
modèles 2D d'un terrain stratifié et isotrope. La structure
réelle du sous-sol est établie lorsqu'il y a similitude entre les
courbes expérimentales et celles correspondants au modèle
tabulaire.
La détermination de la structure réelle d'un sol
à l'aide de la méthode magnétotellurique est
conditionnée par le respect de certaines hypothèses
appelées hypothèses de Cagniard. Ces hypothèses
s'énoncent comme suit (Cagniard, 1953) :
> Le courant de déplacement doit être
négligeable par rapport au courant de conduction.
> La nappe tellurique doit être uniforme, ce qui suppose
que la source d'excitation électromagnétique est très
lointaine.
La première hypothèse est toujours
vérifiée car le courant de déplacement ne devient
important que pour de très hautes fréquences (> 105
Hz) non utilisées en magnétotellurique.
La deuxième hypothèse est aussi
généralement vérifiée car les sources naturelles
sont soit d'origine ionosphérique (< 1 Hz) (fig. I-1), soit des
orages atmosphériques (>1 Hz) (fig. I-2).
Figure I 1: Interaction du vent solaire avec 2: Orage
atmosphérique, source de champ magnétique
le champ magnétique terrestre. de fréquence
supérieure à 1 Hz. (Karen, 1999).
2) Fondements
La méthode magnétotellurique est fondée
sur l'existence du champ électromagnétique naturel qui se propage
dans le sol. Les sources principales du champ électromagnétique
sont les fluctuations naturelles du champ magnétique terrestre, qui
s'étalent sur un large spectre de fréquence (fig. I-3). En effet,
un champ magnétique variable dans le temps induit dans les roches
terrestres naturellement
conductrices un champ électrique conformément
à la première équation de Maxwell.
=óE
) des
~
Ce champ électrique crée à son tour en vertu
de la loi de Coulomb ( j courants électriques appelés
courants telluriques qui se propagent dans le sol.
Figure I-3: Spectre type de la fluctuation de l'amplitude du
champ électromagnétique naturel (Pierik Falco, 2006).
I-2- EQUATIONS DE PROPAGATION DES ONDES
ELECTROMAGNETIQUES
1) Equations de Maxwell
Considérons le repère de Cagniard (fig. I-4)
constitué de trois axes (ox), (oy), (oz) tel que l'axe (oz) soit
orienté vers le bas. Les équations de Maxwell pour une onde plane
se propageant dans un milieu homogène, isotrope, linéaire et non
chargé,
|
|
de densité de courant J
|
et de résistivité ñ uniforme sont
données par :
|
Figure I-4 : Géométrie du système d'axe
utilisé pour décrire l'effet de peau dans un demi-espace
homogène (Cara ,1989).
~~~~
rot
|
~~
E
|
=
|
~
? B
|
~~
(1) div B
|
= 0 (3)
|
? t
~~
~~~ ~~ ?
= J +
D
? t
~~
(2) div D
H
~~~~
rot
= 0 (4)
~~~
Où H est le vecteur champ magnétique,
~~
B le vecteur induction magnétique,
~~
Ele vecteur champ électrique,
~~
D le vecteur déplacement électrique.
~~ ~~ ~~ ~~~ ~~ ~~
avec D = åE ; B = ~ H ;
J =óE .
å et jt sont respectivement la constante
diélectrique et la perméabilité magnétique du
milieu dans lequel se propagent les ondes électrique et
magnétique.
2) Equations de diffusion
En prenant le rotationnel de la première équation
de Maxwell, il vient :
.
~~~~ ~~~~
rot (rot
~~ ?
E ) = -~ ( rotH )
? t
~~~~~~~~
~~~~ ~~~
En remplaçant rot H par son expression
donnée par la deuxième équation de
~~~~ ~~~~ ~~ ~~~~~~ ~~ ~~
Maxwell et partant du fait que rot ( rot E ) =
grad (div E ) - ? E , nous obtenons finalement
l'équation suivante :
~~~
e 2 E
= ~ó
2
e e
et
+ JJå
(5)
~~~
E t
~~
? E
L'équation (5) est appelée équation de
diffusion de l'onde électrique.
En appliquant un procédé de calcul analogue
à partir de la deuxième équation de Maxwell on obtient
:
~~~
2
H
e
= ~ó
(6)
+ ~å
2
t
e
~~~
eH
et
~~~
? H
L'équation (6) est appelée équation de
diffusion de l'onde magnétique.
Le couple d'équations formés par les
équations (5) et (6) est appelé équation de diffusion de
l'onde électromagnétique.
I-3- SOLUTION DE L'EQUATION DE DIFFUSION DE L'ONDE
ELECTRIQUE
Pour une onde sinusoïdale polarisée suivant l'axe
(ox) (fig. I-4), la solution de l'équation (5) est donnée par
:
Ex (z,t) = a exp(-bz)exp(iùt) (7)
a étant égale à une constante et
b2 = (ó + iåù)iùp.
L'équation (7) met en évidence la
décroissance exponentielle de l'amplitude du champ électrique
avec la profondeur z, autrement dit la concentration de ce champ au voisinage
de la surface : c'est l'effet de peau.
On peut ainsi définir une profondeur dite " profondeur
de pénétration" p du champ électromagnétique ; en
considérant que c'est la profondeur pour laquelle l'amplitude de l'onde
est réduite du facteur 1/ e, soit de 37% par rapport
à l'amplitude de surface.
p = 0,503 ñT (8)
ñ en ohm-mètre (Lm).
T en seconde (s).
p en kilomètre (Km).
La profondeur de pénétration p ne représente
pas la profondeur d'investigation qui, elle dépend en plus de la
structure du sous-sol. A partir de l'équation (8), on peut remarquer
que, plus la fréquence de l'onde est petite, plus l'onde
pénètre d'avantage dans le sol. La figure I-5 montre quelques
exemples de
propagation des ondes électromagnétiques dans un
sol de résistivité ñ = 100 ~m.
Figure I-5 : Profondeur de pénétration des ondes
électromagnétiques en fonction de la fréquence (Martyn,
2002).
I-4- RELATION DE CAGNIARD
On entend par relation de Cagniard, l'expression donnant la
résistivité ñ du sol étudié en fonction des
composantes orthogonales des champs électriques et magnétiques.
Cette relation s'écrit
2
1
ñ =
ùì
Ex
Hy
(9)
* Pour une structure tabulaire c'est-à-dire
formée d'un empilement de couches horizontales électriquement
homogènes, l'hétérogénéité est
unidimensionnelle ; l'expression (9) ne donnera plus la
résistivité vraie mais une résistivité apparente
désignée par ña telle que :
2
1
ña =
ùì
Ex
Hy
(10)
* Pour une structure à deux dimensions, la composante
tellurique Ex n'est
plus uniquement fonction de la composante magnétique
orthogonale Hy, mais aussi fonction de la composante tangentielle
Hx comme l'indique la relation ci-dessous.
Ex = ZxxHx + ZxyHy
(11)
Ey = ZyxHy + ZyyHy
Les coefficients de la relation ci-dessus sont les composantes du
tenseur Z défini comme suit :
Zxx Zxy
Z = (12b)
Zyx Zyy
En magnétotellurique, Z est appelée
impédance de Cagniard ; elle est égale à une constante
pour une structure tabulaire à cause de sa symétrie et à
un tenseur pour une structure hétérogène.
Les composantes zij du tenseur Z sont
appelées impédances tensorielles ; leurs calculs
nécessitent obligatoirement l'enregistrement simultané sur le
terrain de deux composantes telluriques et de deux composantes
magnétiques.
Pour simplifier la relation (11) dans la pratique, l'un des
axes de mesure, par exemple (oy), doit être parallèle à la
structure étudiée. Dès lors, les composantes de la
diagonale principale du tenseur Z sont nulles et on en déduit les
relations ci- dessous:
zxy =
zyx =
Ex (1 3a)
Hy
Ey (13b)
Hx
On obtient ainsi deux impédances différentes
l'une zyx correspondant au champ tellurique parallèle
à la structure, l'autre zxy correspondant au champ
magnétique parallèle à la structure.
A partir de zxy et de zyx on peut
calculer deux résistivités apparentes ñax et
ñay appelées respectivement résistivité apparente
transversale et résistivité apparente longitudinale, se
référant aux directions transversale et longitudinale de la nappe
des courants telluriques.
I-5- POURQUOI LA METHODE MAGNETOTELLURIQUE
La plupart des roches cristallines présentent des
résistivités caractéristiques de leur contenu
minéralogique et de leur porosité. Ces valeurs évoluent de
plusieurs ordres de grandeurs (fig. I-6). La méthode MT permet ainsi
d'identifier la nature des roches et des structures en profondeur grâce
à une étude de la fréquence í des signaux des ondes
magnétiques et des courants telluriques en fonction de la
résistivité ñ des roches du sol. La présence de
fluides tel que l'eau dans l'espace poreux inter-granulaire ou dans des
fractures diminue sensiblement la résistivité des
roches. La méthode MT est donc la méthode
privilégiée si on souhaite mettre en évidence la
présence de fluides dans le sous-sol comme à de grandes
profondeurs. La présence d'autres conducteurs comme le
graphite, résultant souvent de circulation du dioxyde carbone (CO2) dans
le passé, réduit également de façon dramatique
ñ. On pense ici par exemple à de grandes zones de cisaillement ou
aux cratons. Ici encore, seule la méthode MT peut documenter ces
paléo circulations de CO2.
Enfin, la méthode magnétotellurique de par sa
nature tensorielle, intègre tout naturellement le problème de
l'anisotropie et de l'hétérogénéité du
milieu à étudier. Cette problématique a d'ailleurs
été abordée par les magnétotelluriciens bien avant
que la sismologie ne s'y intéresse.
Plus loin, nous allons présenter le cadre de notre
étude, nous parlerons ensuite de la technique d'acquisition des
données en magnétotellurique et enfin de l'interprétation
et de l'exploitation des mesures obtenues.
Figure I-6 : Résistivité des différentes
roches (Ingerov et Fox, 2002).
CHAPITRE II
PRESENTATION DU SITE ET TECHNIQUES
D'ACQUISITION DES DONNEES EN
MAGNETOTELLURIQUE
II-1- BASSINS SEDIMENTAIRES AU CAMEROUN
Il existe deux principaux types de bassins
sédimentaires au Cameroun (Société Nationale des
Hydrocarbures), qui appartiennent à trois systèmes
pétroliers actifs de l'Afrique que sont le Delta du Niger, les bassins
salifères Ouest Africain et les rifts de l'Afrique Centrale et
Australe.
1) Les bassins sédimentaires
côtiers
Ce sont les seuls bassins actuellement producteurs de
pétrole brut au Cameroun. On y trouve le bassin de Rio Del Rey (7000
Km2 onshore) qui représente l'extension Sud- Est du Delta du
Niger ; le bassin de Douala/Kribi-Campo qui mesure 19000 Km2 dont
7000 Km2 en onshore et qui appartient au système des bassins
salifères Ouest Africain.
2) Les bassins intracratoniques
Il s'agit des fossés intracratoniques issus de la
fracturation du Gondwana (ancien super continent que formaient l'Australie,
l'Antarctique, l'Afrique du Sud et une partie de l'Inde). En Afrique australe
et centrale, ces fossés ont individualisé un système de
rifts qui a donné naissance à l'ensemble des bassins
sédimentaires couvrant l'Algérie, le Niger, le Tchad, le Nigeria,
la Centrafrique et le Cameroun. Les bassins du Niger (27000 Km2), de
Yola (6000 Km2) et de Mamfé (3000 Km2)
appartiennent à ce système.
II-2- PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
1) Contexte géographique
Le bassin de Mamfé tire son nom du chef-lieu du
département de la Manyu, province du Sud-Ouest Cameroun. C'est une
région à faible altitude située entre 5°30' et
6°00' de latitude Nord et entre 8°45'et 10°00' de longitude Est
(fig. II-1). Le réseau hydrographique est principalement
représenté par la Manyu ou Cross River qui traverse la
région. La végétation qui doit son existence à la
présence des hautes montagnes telles le mont Cameroun, le mont
Manengouba, le mont Bamboutos est caractérisée par la
présence d'une forêt dense équatoriale humide. La
présence de ces hautes montagnes est aussi à l'origine de la
longue saison des pluies qui s'étend du mois d'Avril au mois de Novembre
de chaque année, avec des précipitations qui atteignent 10000
millimètres par an (Encarta, 2005). La saison sèche est courte et
ne dure que quatre mois ; elle s'étend de Décembre à
Mars.
2) Contexte géologique
Au Cameroun, on distingue trois types de formations
géologiques (ManguelléDicoum et al., 1993) :
i) Les formations précambriennes,
ii) Les formations sédimentaires,
iii) Les formations volcaniques.
Le bassin de Mamfé qui fait l'objet de notre
étude, est une extension de la cuvette de la Benoué (Ngando et
al., 2004). Il est constitué d'une partie sédimentaire et d'une
partie non sédimentaire (Ndougsa, 2004).
> Bassin sédimentaire
C'est une fosse allongée WNW- ESE qui s'étend
depuis le Nigeria jusqu'au niveau de sa jonction avec la cuvette de la
Benoué (Nord-Ouest Cameroun) orientée NE-SW jusqu'au niveau de la
Cross River.
La pile sédimentaire est constituée de bas en
haut des grès grossiers brechiques et conglomératiques, des
argilites (boues et argiles siliteuses) et des grès microlitiques
mélangés aux conglomérats polygéniques. L'ensemble
de ces formations reposent sur un socle granito-gneissique (figure II-1).
Figure II-1 : Carte géologique du Bassin de
Mamfé.
Extrait de la carte géologique de reconnaissance de la
République Fédérale du Cameroun Feuille Douala-Ouest au
1/500000 (Dumort, 1968).
> Bassin non sédimentaire.
Cette partie non sédimentaire du bassin couvre les
bordures est, nord et sud du bassin sédimentaire. Elle est
constituée d'un ensemble de roches métamorphiques qui datent du
précambrien (0 à 4 milliards d'années), telles le gneiss,
les micaschistes et les migmatites associés aux granites. Il est aussi
constitué des formations effusives (volcaniques) datant du tertiaire :
ce sont les basaltes porphyriques et aphyriques de la ligne volcanique du
Cameroun.
II-3- ETUDES ANTERIEURES DANS LE BASSIN SEDIMENTAIRE DE
MAMFE
Les études menées par Dumort en1 965, Eben en 1984,
Hell et al. en 2000, et Ejong en 2001, montrent des couches
sédimentaires présentant une structure
anticlinale et synclinale dissymétrique à axes
respectivement orientés NW- SE et E-W.
Dumort en 1968 a établi la carte géologique de
la feuille Douala-Ouest. Il a montré que la pile sédimentaire qui
repose sur un socle granito-gneissique, est constituée du bas vers le
haut des grès grossiers brechiques et conglomératiques, des
argilites et des grès microglomératiques mélangés
aux conglomérats polygéniques.
Fairhead et al., (1991) ont décrit à l'aide de
la méthode gravimétrique la structure des couches
supérieures du bassin. Ils ont conclu que l'épaisseur des
sédiments à la frontière Cameroun- Nigéria avoisine
les 3000 m.
En 2004, Ndougsa Mbarga à l'aide de la
gravimétrie, a mis en évidence la présence de nombreuses
failles dans le bassin ; il a en outre évalué la largeur du
bassin à environ 40 Km.
En 2005, Nouayou à l'aide des méthodes Audio et
Hélio- magnétotelluriques, a mené une étude
géophysique dans bassin de Mamfé. Il en ressort que le bassin
sédimentaire de Mamfé a un pouvoir économique assez
important en ce sens qu'il contient des structures propices à une
exploitation d'hydrocarbures telles que les fossés géologiques,
les failles et les dômes.
II-4- APPAREILLAGE ET TECHNIQUES D'ACQUISITION DES
DONNEES EN MAGNETOTELLURIQUE
1) Appareillage
Partant du fait que les données en notre possession
sont des données Hélio magnétotelluriques (HMT), nous
allons dans cette partie décrire de façon générale
les dispositifs utilisés pour l'acquisition des données
Hélio magnétotelluriques.
Les appareils de mesures HMT (fig. II-3), sont des dispositifs
transportables constitués de 4 grands ensembles :
> Un ensemble contenant 5 électrodes impolarisables
et constituée chacune d'un alliage ciment-plâtre ; elles sont
placées respectivement suivant les direction N, S, E et W et permettent
de mesurer les composantes horizontales du champ électriques. Pour des
raisons pratiques, la composante verticale du champ électrique n'est pas
mesurée (Pierik Falco, 2006). La cinquième électrode est
reliée à la masse. Chacune des électrodes est
entourée d'une éponge préalablement imbibée d'eau
salée afin d'assurer un bon contact électrique avec le sol. On
améliore ainsi le rapport signal/bruit.
> Un circuit d'amplification constitué d'un
préamplificateur et d'un amplificateur. Le préamplificateur a
pour rôle d'amplifier le signal brut enregistré sur le terrain ;
l'amplificateur joue un double rôle, il amplifie le signal
déjà pré amplifié et augmente son gain par
filtrage.
> Un coffret de visualisation permettant de visualiser les
signaux améliorés.
> un magnétophone TEAC à quatre pistes,
permettant un enregistrement analogique des quatre composantes horizontales du
champ électromagnétique.
Figure II-2: Diagramme schématique de l'équipement
de détection en Magnétotellurique (Strangway, 1973)
amélioré.
Figure II-3 : Dispositif d'acquisition des données HMT sur
le terrain (Nouayou, 2005).
1- Préamplificateur 2- Amplificateur 3-
Magnétophone 4- boîte de contrôle 5-
Magnétomètre 6- Electrodes 7- Câbles de connexion
8- Câble des électrodes
Le dispositif de mesure utilisé dans le cadre de cette
étude comporte quatre bandes
de fréquences réparties ainsi que suit.
1ère Gamme : 12 Hz - 180 Hz 2ème Gamme : 1 Hz - 20 Hz 3ème
Gamme : 0,1 Hz - 1,6 Hz 4ème Gamme : 0,008 Hz - 0,125 Hz
2) Techniques d'acquisition des données en
magnétotellurique
Avant d'effectuer toute prise de mesure sur le terrain, certaines
précautions doivent être prises :
Il faut tout d'abord s'assurer que la station de mesure est
éloignée le plus loin possible de toute source de bruit tels les
voies de communication, les zones industrielles, les lignes de haute
tension.
Si pendant la prise des mesures il y a perturbation d'origine
naturelle tel que les orages ou les vents violents, il est
préférable de stopper toute opération pour éviter
la dispersion des résultats.
A chaque station, on mesure simultanément les composantes
horizontales du champ électromagnétique selon la procédure
suivante.
· On dispose perpendiculairement les capteurs du champ
magnétique (deux capteurs) qui sont des bobines à contre
réaction de flux.
· Perpendiculairement à chaque bobine, on place
les lignes telluriques (deux lignes telluriques longues de 100 m chacune). Afin
d'obtenir un meilleur rapport signal/bruit, une des lignes telluriques doit
être orientée perpendiculairement à la direction
structurale, pour la simple raison que les résistivités
transversales donnent un
meilleur contraste au passage des discontinuités
électriques (Pham Van Ngoc et al., 1975).
Dans le cas où la direction de la structure n'est pas
déterminée, il est important de déterminer les directions
principales suivant lesquelles seront éffectuées les mesures ; la
méthode de rotation (Manguellé-Dicoum, 1988) est dans ce cas un
puissant moyen pour déterminer ces directions.
Compte tenu du fait que les fluctuations du champ
électromagnétique naturel deviennent importantes dans
l'après-midi (Garcia et Jones, 2005), il serait alors judicieux
d'effectuer les campagnes de prospection pendant cette période.
Une fois que les mesures ont été
effectuées, il faut maintenant les traiter, les interpréter et
les exploiter afin de déterminer la structure géologique du sol
étudié. C'est l'objet du chapitre suivant.
CHAPITRE III
INTERPRETATION ET EXPLOITATION DES
DONNEES HELIO MAGNETOTELLURIQUES
Le but de l'interprétation et de l'exploitation de ces
données est de déterminer le modèle géologique
correspondant au sous-sol étudié. Pour y parvenir plusieurs
représentations graphiques de ces données sont
nécessaires.
III-1- INTERPRETATION DES DONNEES HMT Elle
consiste à tracer les différentes courbes suivantes.
1) Courbes de sondage
La courbe de sondage caractérise les variations des
résistivités apparentes à la verticale d'une station de
mesure. Son interprétation permet de déterminer le nombre de
couches, la résistivité de chacune d'elles et ainsi que les
épaisseurs correspondantes. La courbe de sondage est à la base
des interprétations en MT, on l'obtient à l'aide des logiciels
d'inversion 1-D. Nous aurons suivant le logiciel utilisé en abscisse les
fréquences ou les racines carrées des périodes tandis que
en ordonnées seront placées les résistivités
apparentes correspondantes.
2) Profils de résistivité ou courbes de
profilage
Le profil de résistivité représente les
mesures effectuées à une même fréquence le long d'un
profil et caractérise la variation latérale de la
résistivité à la fréquence étudiée.
On l'obtient en plaçant en abscisse les projections des stations et en
ordonnée les valeurs moyennes des résistivités apparentes
obtenues après le traitement manuel des mesures brutes.
Le profil de résistivité permet d'observer les
zones de discontinuité et les accidents tectoniques.
3) Pseudo section
La pseudo section montre les variations de la
résistivité suivant une coupe verticale. Elle permet (Vozoff,
1972) de mettre en évidence les zones de discontinuité
latérale qui apparaissent avec un fort gradient horizontal de
résistivité et contrastent par conséquent avec les zones
tabulaires où les lignes d'isorésistivités sont
horizontales. On l'obtient en portant en abscisse les distances inter- stations
et en ordonnée les logarithmes des fréquences.
4) Section géoélectrique
Elle est réalisée à partir de la courbe
de sondage et montre la disposition des différentes couches suivant le
profil étudié. Lorsque le rapprochement est fait avec la
géologie au point d'assimiler chaque terrain à une couche
géologique, on obtient alors la section géologique suivant le
profil étudié.
III-2- EXPLOITATION DES DONNEES HMT
Elle consiste à analyser les différentes courbes
obtenues à l'interprétation et à déduire ensuite le
modèle géologique correspondant. Avant d'y arriver,
présentons d'abord notre profil d'étude.
1) Présentation du profil
d'étude
Le profil (fig. III-1) suivant lequel ont été
éffectués les sondages HMT a une longueur de 37 Km et est
constitué de 5 stations : Ndwap (A1), Esagem2 (A2), Kesham (A3), Baku
(A4) et Eshobi (A5). Il est orienté sensiblement suivant la direction
N120°E et se trouve d'après la carte géologique de la
région sur des formations sédimentaires.
Les mesures HMT ont été effectuées le
long de ce profil suivant deux directions orthogonales N-S et E-W, mais seules
les mesures prises suivant la direction N-S seront interprétées
dans le cadre de ce travail parce que les mesures dans la direction E-W sont
dispersées (Nouayou, 2005). La dispersion des mesures trouve souvent
son
origine dans la mesure des composantes horizontales du champ
électrique (Jones, 1998) ; en effet, la différence de potentiel
(d.d.p) mesurée entre les électrodes ne représente pas la
valeur exacte de la composante du champ électrique mesuré
à cause de la présence des charges au voisinage de la surface de
la terre ou à cause de l'inhomogénéité
latérale des couches. Ces charges qui sont sans conséquence sur
la phase de l'onde EM, ont néanmoins des conséquences plus
élevées dans le mode transverse magnétique (TM) que dans
le mode transverse électrique (TE) (Jones, 1988). Par contre, la
contamination des roches par des matières d'origine organique a une
influence sur la phase de l'onde EM aux basses fréquences (Olhoeft,
1985).
(X 10 -2)
(X 10 -2)
Longitude (°E)
Figure III-1 : Localisation des stations et du profil.
Tableau III-2 : Coordonnées des stations de mesures.
Sites
|
Ndwap
|
Esagem2
|
Kesham
|
Baku
|
Eshobi
|
Latitudes (°N)
|
5,935
|
5,876
|
5,85
|
5,800
|
5,785
|
Longitudes (°E)
|
9,063
|
9,197
|
9,291
|
9,306
|
9,359
|
Altitudes (m)
|
100
|
50
|
80
|
89
|
124
|
Distances inter- stations (Km)
|
0
|
16,2
|
26,2
|
31
|
37
|
2) Courbes de sondage
a) Présentation du logiciel
utilisé
Les courbes de sondage ont été tracées
à l'aide du logiciel d'inversion 1-D AMTINV version 1.4
créé en 2006 par le finlandais Markku Pirttijärvi, du
Département de Géoscience de l'Université de Oulu
(Finlande). Ce logiciel prend en entrée trois types de fichiers.
- Le premier fichier est un fichier d'extension *.DAT ; c'est
un fichier qui contient le nom de la station et ainsi que les données
à interpréter (fréquences, résistivités et
phases correspondantes). Il peut prendre jusqu'à trente
fréquences.
- Le deuxième fichier est un fichier d'extension *.INP
et contient le modèle proposé pour l'interprétation de la
courbe de sondage. Le modèle proposé doit avoir un maximum de six
couches.
- Le troisième fichier est un fichier d'extension *
.DIS ; il permet de paramétrer l'affichage de la courbe à
l'écran. Afin d'avoir une bonne forme de la courbe, les valeurs
introduites dans ce fichier doivent tenir compte d'une part, de la gamme des
valeurs des résistivités et de la gamme des fréquences
utilisées d'autre part.
- Les courbes de sondage obtenues peuvent selon les
utilisations ultérieures, être directement sauvegardées
sous cinq formes de fichier : les fichiers de type PS, EPS, PDF, WMF et GIF.
Dans le cadre de ce travail nous avons choisi de sauvegarder nos courbes en
fichier GIF.
A la fin de l'interprétation, le modèle retenu
est sauvegardé dans un fichier d'extension *.INP tandis que les
données peuvent être sauvegardées dans un fichier
d'extension *.OUT.
Ce logiciel comporte une option d'optimisation qui permet
d'améliorer la superposition de la courbe théorique à la
courbe expérimentale et affiche de ce fait l'erreur correspondant
à cette superposition. Il donne aussi en la station
étudiée une représentation verticale de la variation de la
résistivité avec la profondeur.
Il faut noter ici que, malgré le fait qu'il est important
d'avoir la plus petite erreur de superposition possible, ce paramètre
n'est guère suffisant pour retenir le modèle affiché
à l'écran. Il faut par exemple vérifier que l'allure de la
courbe obtenue en utilisant les résultats affichés à
l'écran est la même que celle obtenue après le traitement
manuel.
b) Analyse des courbes de sondage
Figure III-3 : Courbe de sondage de la station Ndwap.
Ndwap (fig. III-3), située à
l'extrémité Nord-Ouest du profil présente un `LHLH' avec
un terrain à 5 couches et une deuxième couche très
résistante (274 Lm) et d'une épaisseur de 434 m.
La troisième couche est la plus conductrice (19 Lm) et
a une épaisseur d'environ 337 m ; cette couche pourrait de part sa
faible résistivité, regorger des ressources naturelles telle que
l'eau. La fin de la courbe de sondage est marquée par une
légère remontée des valeurs de la
résistivité et laisse ainsi croire que l'on avoisine le socle. La
profondeur explorée est d'environ 2383 m.
Figure III-4 : Courbe de sondage de la station Esagem2
La station Esagem 2 (Fig. III-4) présente un terrain
à 5 couches. Elle est caractérisée par un sous-sol assez
conducteur (résistivités inférieures à 45 Lm) avec
une particularité pour la première couche d'être la moins
épaisse et la plus conductrice. On observe entre la quatrième et
la cinquième couche, un contraste de résistivité d'environ
25 Lm. Ce contraste de résistivité peut paraître
insignifiant, mais en remarquant que cette station se trouve sur des formations
sédimentaires et
proche en plus de la Cross River, on croire que nous avoisinons
déjà les formations plus résistantes.
Figure III-5: Courbe de sondage de la station Kesham.
Kesham (Fig. III-5) présente des sédiments d'une
épaisseur de l'ordre de 1710 m, pour une profondeur d'investigation
d'environ 2580 mètres. La quatrième couche est la plus
conductrice (171 Lm) avec une épaisseur de 892 m.
On observe au voisinage de la surface et à environ 800
mètres, la présence d'un matériau très
résistant (1456 Lm). On peut dès lors déjà penser
à une remontée vers la surface des matériaux venant des
profondeurs de la terre.
Le fort contraste de résistivité d'environ 1600
m observé entre la quatrième et la cinquième couche,
montre que les effets du socle granito-gneissique se font ressentir. On peut
penser que le socle a été atteint en cette station.
Figure III-6: Courbe de sondage de la station Baku.
La station Baku (Fig. III-6), a sa troisième couche
plus conductrice (31 Lm) et moins épaisse que les autres ; la
représentation verticale de la structure du sol proposée par le
logiciel pour cette station nous permet de bien observer cela. Cette
troisième couche pourrait elle aussi regorger des ressources
naturelles.
La représentation verticale de la structure nous permet
aussi de constater que la deuxième et la dernière couches ont des
résistivités très voisines et seraient alors
constituées du même matériau. On peut ainsi penser à
une remontée vers la surface du matériau venant de la
dernière couche.
La profondeur d'investigation est d'environ 2812m. Le fort
contraste de résistivité observé entre les deux
dernières couches nous fait penser que nous avoisinons le socle.
Figure III-7: Courbe de sondage de la station Eshobi.
La courbe de sondage de cette station est un `HLH'. Les
résistivités des différentes couches ont des valeurs
supérieures ou égales à 100 m et montrent ainsi que la
station Eshobi est située sur un sol résistant.
La fin de la courbe, marquée par une pente avoisinant les
40% montre que le socle a été atteint. La profondeur
d'investigation est d'environ 6000 m.
3) Analyse des profils de
résistivité
Afin de mieux apprécier les variations latérales
des résistivités suivant notre profil, nous avons
subdivisé les fréquences en trois gammes:
- Les hautes fréquences, comprises entre 45 Hz et 183 Hz
(fig. III-8) et correspondant aux couches superficielles.
- Les moyennes fréquences, comprises entre 10 Hz et 34 Hz
(fig. III-9) et correspondant aux couches moyennement profondes.
- Les petites fréquences, comprises entre 1 Hz et 8 Hz
(fig. III-10) et correspondant aux couches profondes.
- Première gamme : 45 Hz à 183
Hz
Figure III-8: Profil de résistivité Ndwap - Eshobi
(45 Hz - 183 Hz).
Pour cette première gamme, nous remarquons entre les
stations A1 et A2, une chute progressive des valeurs de la
résistivité ; ces valeurs passent de 145 m à pratiquement
5 m. Cette chute progressive est suivie d'une remontée brusque lorsqu'on
passe de A2 à A3 (où les résistivités atteignent
700 Lm) puis, d'une deuxième chute brusque entre A3 et A4. Ces
observations présagent des discontinuités entre chacune de ces
stations.
Entre les stations A4 et A5, les résistivités
sont constantes sauf pour la fréquence de 182 Hz où l'on observe
une légère augmentation qui se manifeste par le fait que la
courbe de profilage correspondant à la fréquence de 182 Hz coupe
les autres. On peut penser à une faille entre ces deux stations. Cette
représentation ne peut pas pour l'instant nous permettre de conclure
avec exactitude sur le type d'anomalie existant entre ces stations.
- Deuxième gamme : 10 Hz à 34
Hz
Tout comme pour la gamme des hautes fréquences, nous
remarquons une décroissance des valeurs de la résistivité
entre les stations A1 et A2. Cette décroissance est suivie d'une
remontée brusque entre A2 et A3 avec des résistivités qui
avoisinent les 550 m. Une chute des résistivités est
également observée entre les stations A3 et A4 où les
résistivités passent de 550 m à environ 140 m. La
différence avec la gamme des hautes fréquences se situe entre les
stations A4 et A5 où la variation latérale de type faille est
plus visible.
Figure III-9: Profil de résistivité Ndwap - Eshobi
(10 Hz - 34 Hz).
- Troisième gamme : 1 Hz à 8 Hz
Figure III-10 : Profil de résistivité Ndwap -
Eshobi (1 Hz - 8 Hz).
Une observation analogue des variations latérales de
résistivité est faite pour cette gamme de fréquence
lorsqu'on passe de A1 à A2 puis de A2 et A3.
Entre A3 et A4, la chute des valeurs de la
résistivité est accompagnée d'un brassage des
différentes courbes de profilage au voisinage de la station A4. La
remontée des courbes de profilage entre les stations A4 et A5 est plus
significative que pour toutes les autres gammes de fréquences. Elle est
accompagnée du croisement des courbes de profilage que l'on peut
observer au voisinage de la station A4. Cette observation vient corroborer les
prévisions faites pour les autres gammes de fréquences.
Conclusion
Pour ce profil, deux compartiments sont mis en évidence
: un premier compartiment allant de la station A1 à la station A2 et
constitué par des roches de résistivités
inférieures à 150 m et un deuxième compartiment allant de
la station A3 à la station A5 et constitué des roches plus ou
moins résistantes.
L'analyse des courbes de profilage pour les différentes
gammes de fréquences nous permet de distinguer quatre zones de
discontinuités : la première entre A2 et A3, la deuxième
entre les stations A3 et A4 et la dernière entre A4 et A5.
Les variations de la résistivité entre les stations
A1 et A2 ne nous permettent pas pour l'instant de donner un aperçu de la
géologie de cette région.
Les discontinuités observées entre les stations A2
et A3 pour toutes les gammes de fréquences pourraient
matérialiser la présence d'une faille entre ces stations.
Les croisements des courbes de profilage que l'on peut voir de
part et d'autre de la station A4 pourraient matérialiser la
présence de deux failles dont l'une se trouverait entre A3 et A4 et
l'autre entre A4 et A5.
L'analyse des différentes courbes de profilage nous
amène à constater que, les formations sédimentaires
situées le long de ce profil ont été fortement
influencées par les structures profondes. L'exception est faite pour les
couches situées entre les stations A1 et A2.
4) Analyse de la pseudo section
La pseudo section (Fig. III-11), met en évidence une
zone très conductrice située entre les stations A1 et A2 et
caractérisée par des résistivités de très
faibles valeurs au voisinage de Esagem2 (A2). La forme des courbes
d'isorésistivités, la disposition de celles-ci nous permet de
conclure que, entre les stations A1 et A2, il existe un fossé
géologique.
L'allure verticale des courbes d'isorésistivités
au voisinage de la station Esagem2 (A2), permet de conclure que l'une des
frontières de ce fossé se trouve à cette station.
Distance (Km)
Figure III-11 : Pseudo section.
De plus, nous remarquons aussi une allure verticale des
isorésistivités au voisinage de la station A1. Nous pouvons de ce
fait conclure que l'autre frontière du fossé géologique se
trouve près de cette station.
La pseudo section nous révèle que la station A2 est
située sur un sol assez conducteur et dont la résistivité
moyenne des matériaux est de l'ordre de 50 m.
La transition entre les stations A2 et A3 est
caractérisée par des isorésistivités verticales
traduisant ainsi la présence d'une faille entre ces deux stations.
La station A3 située sur un sol résistant, est
caractérisée par la présence au voisinage de la surface
des matériaux se trouvant dans les profondeurs.
La transition entre les stations A3 et A4 est également
marquée par des isorésistivités verticales qui traduisent
l'existence d'une faille entre ces deux stations.
La station A5 est caractérisée par la
présence des matériaux résistants près de la
surface. En effet, en dessous de cette station, on observe un matériau
résistant (750 Ohm.m) piégé dans un milieu conducteur.
Cette remontée s'expliquerait par la présence en profondeur d'une
faille située entre les stations A4 et A5.
5) Analyse de la section
géoélectrique
La section géoélectrique a été faite
à l'aide du logiciel Ipi2win_MT.
Figure III-12 : Section géoélectrique.
La section géoélectrique présente 5 colonnes
correspondant aux cinq stations de mesure. On note en dessous de la
première station une intrusion de matériau de
faible résistivité. Le passage de la station A1
à la station A2 est caractérisé par la
dénivellation observée au niveau des couches situées en
dessous de ces deux stations.
Cette remarque fait penser qu'un accident tectonique se serait
produit entre dans cette zone.
Une observation analogue à celle de A1 est faite pour les
stations A3 et A4 il y a des intrusions résistantes au voisinage de la
surface.
La section géoélectrique met en évidence
quatre zones d'anomalies caractérisées soit par des intrusions
sédimentaires (cas de A1), ou par la présence des
matériaux résistant au voisinage de la surface (cas des stations
A3, A4 et A5).
Après les différentes analyses effectuées
ci-dessus, certaines questions méritent d'être posées.
> Pourquoi tout au long de ce travail nous a-t-il
été difficile d'atteindre des grandes profondeurs malgré
les petites fréquences utilisées ?
> Que représentent les zones de discontinuité
observées ?
> Comment expliquer la présence des matériaux
résistants au voisinage de la surface ?
La plupart des courbes de sondage ont une fin difficilement
ascendante ; l'exception est faite pour les stations Kesham et Eshobi où
il y a une nette remontée de la branche finissante. Tout se passe pour
ces stations comme si la gamme de fréquences utilisée n'est pas
appropriée pour effectuer des sondages profonds en ces lieux. En effet,
la méthode hélio magnétotellurique est
caractérisée par l'utilisation des fréquences
inférieures à 1 Hz ; mais tout au long de ce travail, nous avons
utilisé des fréquences supérieures à 1 Hz en
d'autres termes des fréquences comprises entre 1 Hz et 183 Hz. Cette
gamme de fréquences appartient à celle des fréquences
audibles c'est-à-dire à la gamme des fréquences
correspondant à l'audio magnétotellurique (1 Hz - 2500 Hz). Tout
se passe alors comme si nous étions en audio
magnétotellurique.
La comparaison des profondeurs d'explorations obtenues en chacune
des stations de notre profil nous permet de relever un constat : la profondeur
d'investigation
diminue du tiers lorsqu'on passe de A1 à A2, double
lorsqu'on passe de A2 à A3, puis croit progressivement jusqu'à
A5. On peut ainsi penser à un phénomène d'absorption des
ondes électromagnétiques en la station A2 (entièrement
constituée de roches sédimentaires) en particulier et par les
roches sédimentaires en général.
Les résultats des différents travaux
effectués par Manguellé-Dicoum et al., 1992 et 1993, sur les
formations métamorphiques de la région de Mbalmayo et dans le
bassin sédimentaire de Douala respectivement viennent confirmer
l'absorption des ondes électromagnétiques par les formations
sédimentaires. En effet, la profondeur maximale d'exploration atteinte
dans le bassin sédimentaire ne dépasse pas 2 Km tandis que
à l'aide de la même méthode (AMT) on a pu dépasser
les 10 Km sur les formations métamorphiques.
Il nous reste maintenant à apporter les réponses
aux deux dernières questions. Ces réponses sont essentielles
à la proposition d'un modèle géologique du sous-sol
étudié.
L'analyse des profils de résistivité nous permet
de distinguer trois zones d'anomalies conductrices. La première se situe
entre les stations A2 et A3, la deuxième entre A3 et A4 et la
dernière entre A4 et A5. Chacune de ces anomalies est
matérialisée par une variation latérale rapide des valeurs
de la résistivité lorsqu'on passe d'une station à une
autre.
La pseudo section met en évidence un fossé
géologique situé entre les stations A1 et A2, et deux failles
dont l'une est située entre A2 et A3 et l'autre entre A3 et A4. Le
fossé géologique se matérialise au niveau de la section
géoélectrique par l'anomalie observée en dessous de la
station A1. En effet la présence des sédiments en dessous de
cette station peut s'expliquer par une ouverture qui se serait produite en ce
lieu pendant la phase d'extension du bassin et qui avec le temps, a
été comblée par les sédiments en provenance de la
station A2.
La disposition des différentes couches situées
en dessous des trois dernières stations permet de constater qu'il y a eu
un soulèvement de la station A4. Ce soulèvement a provoqué
deux ouvertures situées de part et d'autre de la station A4 et
a ainsi facilité les remontées vers la surface des
matériaux provenant des profondeurs de la terre.
6) Modèle géologique
Après les différentes interprétations et
analyses effectuées ci-dessus, il nous reste à proposer un
modèle géologique du profil étudié. Ce
modèle va nous permettre d'observer la disposition des
différentes couches, de connaître la nature de chacune d'elles et
de localiser les accidents tectoniques qui existent le long du profil
NdwapEshobi.
Ce modèle prend d'une part en compte les valeurs des
résistivités de la figure I-6, les résultats des analyses
des courbes de sondage, de la pseudo section, des profils de
résistivité, de la section géoélectrique et d'autre
part la carte géologique de la région. Selon les travaux de
Fairhead et al., 1991, la sédimentation du bassin de Mamfé s'est
effectuée en deux phases :
La première phase s'est accompagnée d'un
dépôt progressif de conglomérats tandis que à la
deuxième phase il y a eu un dépôt de grès argileux ;
toutes ces formations reposent sur un socle constitué de roches
métamorphiques. Ces phases de dépôt ont été
ensuite suivies par la phase d'extension du bassin qui s'est accompagnée
de plusieurs accidents tels que les failles, les fossés et les
plissements.
En nous appuyant sur les résultats des analyses des
différentes courbes effectuées dans le cadre de ce travail et
aussi sur les différentes phases de formation du bassin de Mamfé
tel que décrites par Fairhead, nous proposons le modèle
géologique suivant :
Figure III-13 : Modèle géologique du sous-sol.
Ce modèle géologique est constitué quatre
formations parmi lesquelles : les grès, les grès argileux, les
conglomérats et les formations du socle.
- Les stations A1 et A2 reposent entièrement sur des
grès. Ces grès correspondent d'après la carte
géologique de la région, à la série argilo
gréseuse de la Manyu (Cg2) et à la série
gréseuse de la cross, arkosique et conglomératique
(Cg5).
- La station A3 est celle qui a été la plus
affectée par les formations du socle. En cette station le socle remonte
jusqu'à mois de 3 Km de la surface.
- Le profil est entrecoupé de quatre failles
intra-sédimentaires.
CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES
L'objectif de notre travail a été de
déterminer le modèle géologique du sous-sol à
partir des données hélio magnétotelluriques
éffectuées le long du profil NdwapEshobi.
Nous avons après interprétations et exploitations
des données obtenues les résultats ci-après :
V' Un fossé géologique situé entre Ndwap et
Esagem2.
V' Une enclave résistante à Kesham.
V' Le socle a été atteint à Kesham et
à Eshobi.
V' Quatre failles intra-sédimentaires.
V' La station Esagem2 est située sur un terrain assez
conducteur. Les sédiments de cette station sont responsables de la
faible pénétration des ondes électromagnétiques en
cette station.
V' La gamme de fréquences utilisées dans le
cadre de ce travail ne nous a pas permis d'atteindre des grandes profondeurs
dans la plupart des stations. Cette gamme de fréquences s'avère
ne pas être appropriée pour atteindre les structures profondes et
ne nous permet pas de proposer un modèle géologique tout à
fait exact du profil.
Pour une meilleure connaissance de ce bassin, nous proposons :
- D'utiliser des fréquences d'investigation
inférieures à 1 Hz.
- De varier la technique d'acquisition et
d'interprétation des données. On pourrait par exemple utiliser la
méthode des grilles pour effectuer les mesures sur le terrain ou encore
tenir compte des phases du champ électromagnétique lors de
l'interprétation. On pourra aussi utiliser les méthodes
d'interprétations des données MT prenant en compte les effets des
charges accumulées au voisinage de la surface de la terre. Nous pouvons
citer comme l'une de ces méthodes, la méthode de Cokrigeage
(Tournerie et al., 2007).
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