I.2.3.2. La SADC
La détermination de s'affranchir du joug
économique de l'Afrique du Sud et de juguler la crise économique
a conduit un certain nombre de pays de la sous - région de l'Afrique
australe à instituer une organisation de coopération
régionale. Ainsi, la conférence de coordination pour le
développement en Afrique australe (SADCC) a été
crée dans ces circonstances en Avril 1980 à Lusaka (Zambie) et
regroupant l'Angola, le Botswana, le Lesotho, le Malawi, le Mozambique, le
Swaziland, la Tanzanie, la Zambie et le Zimbabwe. Son objectif est de
renforcer l'intégration et la coopération sociale, politique et
sécuritaire parmi les 15 pays membres de l'Organisation.
La Namibie a rejoint la communauté en 1990, l'Afrique
du Sud en juillet 1994 lors du sommet de Gaborone et l'Ile Maurice en
août 1995 lors du sommet de Johannesburg (Afrique du Sud). Par la suite,
l'évolution de la donne politique dans la sous - région, ainsi
que la nécessite de s'y adapter conduiront à une transmutation
de la SADCC en SADC (Southern African Development Community) ou
Communauté de développement de l'Afrique australe par le traite
de Windhoek du 19 aout 1992 (J.B.N Wago, 1997).
I.2.3.3. La CEPGL
La CEPGL est une organisation internationale sous -
régionale réunissant trois pays frontaliers à savoir le
Burundi, le Rwanda et la R.D.C. Créée le 20 septembre 1976
à Gisenyi (Rwanda), elle tire ses origines dans les liens politico -
administratifs et économiques qui unissaient les trois pays depuis
l'époque coloniale. Le souci qui a présidé à la
création de la CEPGL fut d'abord le maintien de la
sécurité sur les frontières des États membre pour
l'intérêt des régimes en place. La CEPGL avait pour but
principal l'intégration économique et la coopération
transfrontalière entre ces trois pays mais les différents
conflits dans cette région du monde ont eu raison de lui dans les
années 90.
La CEPGL a pour principaux objectifs d'assurer la
sécurité des États membres et des populations de la
région, notamment par la sécurisation les frontières
communes des États membres, de concevoir et favoriser la création
d'activités d'intérêt commun pour aboutir à la
création d'une zone de prospérité commune, d'assurer et
favoriser les échanges commerciaux et la circulation des personnes et
des biens, de promouvoir une coopération étroite dans divers
domaines notamment le domaine social, scientifique, culturel, politique,
judiciaire, militaire, énergétique, des transports et des
communications (E. Ntumba Bukasa, 2009).
Il faut noter que cette communauté a fonctionné
jusqu'en 1996. La première guerre qu'a connue la R.D.C en octobre 1996,
précédée de la guerre d'octobre 1993 au Burundi et le
génocide contre les tutsis de 1994 au Rwanda ont créé des
moments d'arrêt des activités de la CEPGL. Comme on le verra plus
loin, c'est cette même année 1996 que le Rwanda a fait une demande
pour l'adhésion à la CAE.
Comme d'autres ensembles régionaux, la CEPGL a connu
des problèmes majeurs qui ont empêché ce dernier à
atteindre ses objectifs. Les trois pays qui composent la CEPGL ont
été caractérisés par les guerres et massacres
à grande échelle. Le Rwanda, le Burundi et la République
Démocratique du Congo connaissent des conflits dont les racines se
situent dans un passé lointain et récent idéologiquement
chargé et intellectuellement manipulé, mais dont les cultures des
peuples sont plus similaires que différents (A. Mwaka Bwenge, 2006).
Un autre facteur de l'échec est l'appartenance de ces
pays de la région des grands lacs à plusieurs autres ensembles
régionaux. Ceci a par conséquent rendu inefficace et a produit
des résultats décevants en termes d'intégration. Les
processus d'intégration régionale ont des objectifs, programme et
calendrier différents. En ce qui concerne la CEPGL, cela a conduit aux
chevauchements d'adhésion. Ce chevauchement d'adhésion a
entravé les efforts des ces trois pays.
De ce qui précède, on remarque que ce
phénomène de chevauchement observé chez les pays membres
de la CEPGL va concerner (ou concerne) aussi la CAE. En effet, certains
décideurs et auteurs commencent à envisager même une fusion
du COMESA, de la SADC et de la CAE.
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