IV.2. Aspects géographiques
Géographiquement parlant, le Rwanda est proche des pays
qui forment la CAE. Il partage ses frontières au Sud avec le Burundi,
à l'Est avec la Tanzanie, au Nord avec l'Ouganda et à l'Ouest
avec la République Démocratique du Congo. Il est donc normal que
le Rwanda s'intègre dans cette région. L'unité
régionale s'établit également au plan de la
géographie physique où l'ensemble de la région correspond
à une Afrique des hautes terres où circulation et échanges
rencontrent peu d'obstacles.
En plus d'un espace de hautes terres de 1000 à 2000 m
d'altitude, l'Afrique de l'est est délimitée essentiellement par
la pluviométrie et la végétation (J.P.Chrétien,
1986, p.257). Dans cette zone, on trouve les lacs Victoria, Albert, Edouard,
Kivu et Tanganyika, correspondant à des zones de fractures (Le Rift
occidental), à des barrières volcaniques (les Virunga) ou
à des dépressions tectoniques (op.cit.).
Cette région correspond à un environnement
naturel favorable, notamment sur le plan climatique. L'abondance des
précipitations et la longueur des saisons de pluies se prêtent
à une riche agriculture (J.P.Chrétien, 1986). Cette agriculture
est due à la qualité de ses sols dont les plus remarquables sont
les zones volcaniques qui couvrent de vastes étendues d'Afrique
orientale (E.Kodjo, 1985).
Etant donné que les frontières ont
été délimitées en défaveur du Rwanda
où certaines parties du Rwanda ont été annexées
à d'autres pays, il ya certains rwandais qui se sont trouvés
dans d'autres pays. L'intégration régionale permet donc au Rwanda
de garder le lien avec ses anciens citoyens qui se trouvent dans les nouveaux
pays. C'est une ambition louable dans la mesure où il n'y a pas à
l'heure actuelle un petit pays, qui avec un faible nombre d'habitants, peut
atteindre seul la puissance.
Ainsi, il semble que le gouvernement rwandais soit convaincu
que la puissance économique et politique va de pair avec
l'étendue et le nombre, nous a souligné l'agente du
Ministère rwandais en charge d'intégration à la CAE.
E.Kodjo (1985, p.350) l'a aussi mis en évidence en mentionnant dans son
livre « Et demain l'Afrique », l'avenir
appartient aux vastes ensembles géographiques dotés d'immenses
espaces aux ressources naturelles considérables et de centaines de
millions d'hommes. C'est dans ce cadre que le Rwanda a
intégré dans un espace de plus de 100 millions d'habitants.
Les Rwandais sont éparpillés un peu partout dans
les pays d'Afrique de l'Est dont entre le Burundi, l'Ouganda, la Tanzanie et la
partie est de la RDC. La délimitation du Rwanda a réduit la
vitalité des Rwandais car elle brise la cohésion qui a
caractérisé leurs relations avec les voisins. Au plan des
ressources énergétiques, les pays comme l'Ouganda et la Tanzanie
possèdent un potentiel ressource d'énergie, ce qui apparaît
comme un facteur d'intégration du Rwanda, un pays dont les ressources en
la matière sont limités.
Cette agriculture est associée à
l'élevage, qui occupe une place déterminante dans la plupart des
pays qui forment la CAE. L'agriculture et l'élevage coexistent non
seulement spatialement, mais aussi sur le plan économique (utilisation
des engrais, usage des chaumes), social (les fameux contrats de
clientèle qui ont fait couler tant d'encre et de salive) et culturel (la
symbolique de la vache évoquée en de multiples occasions de la
vie rurale). Selon J.P Chrétien (1986), quoiqu'une partie des
populations ait été jadis préférentiellement
attachée à l'élevage des bovins, il faut néanmoins
y voir, sauf rares exceptions, des groupes des pasteurs-agriculteurs, surtout
si on prend en compte les groupes l'activité globale des familles
concernées. Corollairement à l'ensemble de l'Afrique, l'Afrique
de l'est a vu ses frontières arbitraires et artificielles se
cristalliser, lesquelles frontières héritent de la colonisation,
avec une naissance et une exacerbation du nationalisme.
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