Université de Paris IV- Sorbonne
UFR de musique et musicologie
Master 2 mention musique et musicologie
Spécialité Administration et gestion de la
musique
Mémoire de fin d'études
Présenté et soutenu par :
Mlle Paméla MICHEL
La monétisation des contenus musicaux dans l'espace
numérique : La téléphonie mobile
12 Novembre 2009
Mémoire de recherche présenté sous la
direction de :
M. Gilles BRESSAND
La monétisation des contenus musicaux dans
l'espace numérique : La téléphonie mobile
Remerciements
Je tiens à remercier toutes celles et ceux qui ont
contribué à l'écriture de ce mémoire qui a fait
l'objet d'un long travail de recherche sur la musique et les nouvelles
technologies. Je remercie Madame Laurence Le Ny, directrice de la musique chez
Orange, qui m'a mis en collaboration avec son équipe afin
d`éclairer et de soutenir mes recherches. Aussi, les thèses de
divers docteurs, particulièrement en économie, m'ont aidé
dans la compréhension et le traitement des différentes
informations que j'ai pu analyser et adapter à mon sujet.
Je remercie particulièrement :
Mr Gilles Bressand, directeur de mémoire.
Mr Benjamin Labarthe-Piol, bureau de la distribution de musique
sur mobile, chez Orange.
Mr Thomas Deseille, bureau de la musique et de la
personnalisation du mobile, chez Orange.
Mr Roger Michel, mon père.
Introduction
La musique est un lien social. Véritable moteur de
création, d'échange et de connexion tant sur un plan technique
que sur un plan humain elle possède une valeur qui s'est établie
pendant des années dans le monde physique. Aujourd'hui, l'ère du
numérique instaure de nouveaux modes de consommation, une nouvelle
façon d'agir et d'écouter la musique. Nous appellerons alors
«espace numérique» l'immense réseau dans lequel la
musique à présent dématérialisée se voit
l'objet de convoitise dans l'investigation de nouveaux modèles
économiques.
En pleine crise du disque, l'industrie de la musique voit un
espoir dans les nouvelles technologies liées à la musique. La
téléphonie mobile a recueilli autour des producteurs
phonographiques de nombreux partenaires et sponsors dans les stratégies
commerciales qui permettent à chacun d'exploiter ses compétences
au maximum en accord avec les autres intermédiaires.
Les nouvelles technologies, Internet et les flux
numériques ont bouleversé le paysage économique de
l'industrie de la musique. Celle-ci a pendant longtemps mené une lutte
contre l'avancée des nouveaux modèles économiques apparus
avec Internet. Mais aujourd'hui, les Majors investissent dans le
numérique tandis que les opérateurs télécoms
deviennent des acteurs incontournables dans la distribution. Pour ce faire,
l'industrie phonographique est en pleine mutation vers une économie
numérique et dématérialisée de la musique.
L'industrie de la musique se réinvente et c'est par la
monétisation des contenus musicaux dans l'espace numérique
qu'elle ouvre la voie à de nouveaux canaux de distribution. Les
plateformes de téléchargement et la téléphonie
mobile représentent des sources innovantes pour l'accroissement et la
diversification des revenus des maisons de disque.
L'espace numérique a facilité la communication,
le partage et l'échange de contenus, via en premier lieu, les sites peer
to peer. On a alors noté une baisse de valeur dans les contenus musicaux
car les utilisateurs ont perdu peu à peu l'habitude de payer pour la
posséder. Néanmoins, l'espace numérique offre une
multitude de possibilités qui permettent de dépasser certaines
dérives de consommation comme le téléchargement
illégal.
Par ailleurs, la musique est le contenu culturel le plus
demandé et c'est pour cette raison que les industries de la
télécommunication et de la construction électronique ont
investi dans des stratégies alliant technologie et musique. Ainsi, le
contenu musical apparaît comme un supplément de valeur pour vendre
un produit initial comme le téléphone portable.
De nouveaux modèles économiques ont alors vu le
jour et se développent grâce aux flux haut débit. Pour
créer un consentement à payer et susciter l'attrait sur leurs
produits et services, les opérateurs télécoms et les
constructeurs ont mis en place des plans Marketing qui se basent en particulier
sur une offre de contenus musicaux privilégiant
«l'illimité». Les offres et services Nokia's Comes With Music
phone et TDC's PLAY en sont des exemples.
Les partenariats avec les industries technologiques sont en
train de changer considérablement l'économie du secteur musical.
Dans quelques années, les revenus des Majors augmenteront par le partage
et les accords signés avec les industries technologiques des
télécommunications et de la construction électronique.
Ainsi, nous pouvons nous rendre compte que la
monétisation des contenus musicaux crée une convergence entre des
industries de secteurs variés aux intérêts
différents mais qui unis, génèrent une force de vente
importante. Dans cette convergence, la téléphonie mobile est le
produit phare de cette coexistence entre plusieurs acteurs sur le marché
de la musique.
Dans l'espace numérique, les technologies se croisent,
les services se téléchargent et la musique se diffuse en
réseau toujours à partir des capacités distribuées
par les postes fixes connectés à Internet. C'est pour cela que
nous étudierons les possibilités offertes par Internet dans le
cadre d'un développement de services sur la téléphonie
mobile.
La monétisation des contenus musicaux dans la
téléphonie mobile prend alors une forme riche, capable de
s'adapter aux changements des modes de consommation. En effet, l'écoute
de la musique sur téléphone portable est répandue et les
industriels cherchent davantage d'offres pour conquérir de nouveaux
clients.
Il sera alors intéressant de découvrir comment
s'est développé la consommation de musique à travers
l'écoute mobile à travers l'évolution technologique des
matériels de retransmission sonore. De cette façon, nous pourrons
mieux aborder les stratégies appliquées à la
téléphonie mobile face aux changement des modes de consommation
actuels.
L'étude de la monétisation de la musique par le
téléphone portable est aussi très riche car cette
technologie intègre toutes les caractéristiques pour mener
à bien la distribution de musique. Transportable, rapide, simple, les
services en lien avec la musique ne se contentent pas de vendre des titres, ils
permettent aussi d'être en lien avec nos artistes
préférés et de créer ainsi un lien fan -
artiste.
Dans l'espace numérique, la consommation de musique
s'ouvre à une nouvelle création de valeur et positionne le
contenu musical comme supplément de valeur. C'est un aspect important
car l'intérêt des industries technologiques pour la musique donne
aux maisons de disque et donc à leurs artistes une visibilité et
une publicité réciproque.
La valeur du bien numérique trouve cependant dans le
monde numérique une compréhension paradoxale. Tout le monde veut
la posséder mais quasiment plus personne n'est disposé à
payer. Ainsi, se pose la question des DRM et les enjeux de
l'interopérabilité pour amener le consommateur vers un usage
légal.
L'espace numérique est la rencontre entre plusieurs
industries qui réalisent des modèles économiques
différents mais complémentaires lorsqu'ils s'accordent à
travailler ensemble. Ainsi, nous pourrons comprendre comment se réalise
la monétisation des contenus musicaux dans l'espace numérique et
particulièrement à travers le modèle de la
téléphonie mobile qui cristallise de nombreuses stratégies
technologiques et Marketing. Puis, nous poserons les enjeux de cette
convergence industrielle, technologique et économique en nous
demandant :
« En quoi les opérateurs de
téléphonie mobile et les maisons de disque ont-ils
intérêt à coopérer ? »
1. La filière musicale et les nouveaux acteurs du
numérique
1.1 Les Valeurs de la
musique
Dans l'espace numérique, la musique est un contenu qui
se diffuse, se télécharge et se transmet. Depuis la
création du gramophone, la technologie a fait un bond de géant en
inventant de nouveaux lecteurs audio et vidéo. Nous verrons dans cette
partie comment se sont construites les valeurs de la musique. Une musique que
nous adoptons, chacun, dans notre vie quotidienne de façon quasi
dématérialisée.
1.1.1 Innovations technologiques et modes de consommations
Le succès des appareils numériques a
apporté dans l'industrie de la musique un intérêt pour les
nouveaux supports numériques et les appareils de stockage afin
d'exploiter au mieux le contenu musical dans son rapport avec les nouvelles
habitudes des consommateurs dans l'écoute de la musique.
La téléphonie mobile autrefois porteuse d'espoir
dans l'exploitation du contenu musical est aujourd'hui la technologie la plus
avancée à la fois sur le plan de l'écoute, de la
portabilité et des services associés en comparaison avec
l'utilisation que l'on peut faire d'un poste fixe connecté à
Internet ou d'un simple lecteur audio mp3. Alors, la téléphonie
mobile, distributrice de musique assure à chacun l'appropriation du bien
musical. Mais étudions dans un premier temps l'évolution
technologique au niveau de l'écoute en relation avec l'appropriation du
bien musical.
1.1.1.1 L' appropriation du bien
musical
«C'est à la fin du XIXe siècle avec Edison
aux Etats-Unis et Charles Cros en France que la musique enregistrée
prend forme. Le premier inventa le «gramophone» en 1877 alors que le
second mettait au point l'année suivante la «machine parlante»
qui n'aura pas le succès escompté par son créateur. Ces
deux machines allaient permettre pour la première fois de capturer des
sons sur des supports afin de pouvoir les rejouer à la demande1(*)».
L'histoire de l'industrie de la musique enregistrée
nous montre que celle-ci est en perpétuelle mutation. En effet, en 1877
Thomas Edison invente le phonographe qui marque le début de la musique
enregistrée dans la lignée des recherches sur le
télégraphe et le téléphone. Son écoute va
rapidement se développer pour devenir un divertissement de masse. Les
travaux d'Edison vont alors porter sur l'enregistrement et la restitution de la
parole. Au commencement, le phonographe d'Edison, ainsi que le gramophone de
Bell, ont été commercialisés comme des machines de
bureau, permettant de recueillir, de restituer la parole et de faire ainsi
fonction de «téléphone différé».
À partir de 1890, une nouvelle utilisation de la
machine va être créé par des distributeurs. Ils vont alors
proposer dans les lieux publics l'écoute individuelle d'un
enregistrement musical pour quelques centimes. En 1887, Emile Berliner, ancien
employé de Bell, met alors au point une machine spécifiquement
adaptée à ces usages : le gramophone, qu'il commercialise
à partir de 1895. Comme le résume P. Flichy :
«Berliner, comme Cooke ou Daguerre, effectue une capture technique qui
s'accompagne d'un déplacement d'usage. [...] Ayant un réel
goût pour la musique, il imagine de faire du disque un instrument de
diffusion de la musique et notamment des grands airs d'opéra2(*)»
Berliner réalisa alors qu'il fallait apporter une
qualité d'écoute supérieure afin de permettre à son
produit une véritable exploitation commerciale. «Le disque de zinc
lui permettait en outre de séparer le processus d'enregistrement sur un
disque de base, de celui de reproduction à un coût moindre et pour
une meilleure qualité3(*)».
«Bien que l'usage initial n'ait pas été
clairement défini par ses concepteurs, ces technologies allaient se
développer sous l'impulsion de firmes percevant le potentiel commercial
de la musique: les consommateurs allaient s'approprier le gramophone, donnant
naissance à un nouveau marché, celui de la musique44(*)». Dès leur
création, ces machines se révèleront au niveau de leur
potentiel d'écoute musicale. Cependant en raison de leur coût
élevé et d'une qualité trop faible, le public ne pouvait
pas encore se procurer ce produit. Dans cette expérience du sonore les
inventeurs se sont alors orientés vers la reproduction d'oeuvres
musicales célèbres sur des disques appelés phonogrammes
qui allaient êtres vendus dans le but d'être écouté
dans les foyers.
Ainsi, c'est la naissance de l'industrie de la musique et la
fabrication de firmes productrices de disques se développe. Il s'agit
alors d'une révolution industrielle dans laquelle la musique va
constituer un véritable potentiel commercial. Dans ses débuts,
les modèles économiques de l'industrie musicale se limitent
à la vente d'équipements où seule une logique
technologique est poursuivie afin d'améliorer la qualité
d'écoute : «aucune référence à quelque courant
musical que ce soit ne figure dans cette période. Pour des raisons de
brevets, la structure industrielle se résume à un duopole
constitué par la Columbia Cy et par l'Edison Cie. Après de
nombreux travaux, un niveau d'écoute suffisamment confortable fut
atteint pour permettre le développement des ventes de
phonogrammes5(*)».
En 1914, la guerre n'est pas favorable au
développement de l'activité musicale et la chute du brevet sur le
gramophone marque un premier mouvement de déconcentration dans
l'industrie. Aussi, l'entrée de nouveaux fabricants sur ce marché
entraîna une diminution importante du coût des machines. Cependant,
l'industrie musicale en reçut un effet stimulant car en 1929, le taux de
pénétration de gramophones était de 50% aux Etats-Unis.
Par la suite, 150 millions de phonogrammes furent vendus dans la même
année. Pour l'édition phonographique il s'agissait de sa
première forte croissance, toujours en raison de progrès
technologiques spectaculaires mais également en raison d'une importance
donnée à la production du contenu édité6(*). Les consommateurs se sont alors
accoutumés à la consommation commerciale de la musique et les
firmes de leur côté allaient être dans l'obligation de
revoir leur politique d'offre. Une multitude d'offres musicales s'opéra
alors à travers différents genres musicaux (jazz, rock...). De ce
fait, la radio prend le relais pour devenir le moyen privilégié
d'écoute de la musique par les auditeurs.
Cependant, la radio en raison de sa gratuité,
induisait une chute importante des ventes de phonogrammes sur les ondes
radiophoniques en offrant une diffusion musicale. On assista alors à une
lutte entre des éditeurs musicaux contestant le passage de disques
à la radio et des producteurs radiophoniques y voyant un potentiel
indéniable pour la diffusion de leurs produits.
L'industrie phonographique connut alors une chute
spectaculaire. En effet, les ventes passèrent de 150 millions
d'unités en 1929 à 25 millions en 1935, soit une division par
six7(*). De nombreuses
entreprises souffrirent durant cette période. Un dilemme se posa donc
entre un modèle économique incapable de survivre à la
radio et des consommateurs pour lesquels la réception de musique via ce
médium était devenue naturelle et irréversible. Dans ce
contexte, d'autres facteurs comme la crise de 1929 qui diminua le pouvoir
d'achat des ménages incitèrent un nouveau modèle
économique à être trouvé avec le star-system8(*).
Dans les années 1950, la radio joue un rôle
important dans l'appropriation du bien musical et va s'équiper d'un
récepteur pour le grand public et se standardiser. En 1960, avec
l'arrivée du transistor la radio pourra enfin être
écoutée en dehors du foyer, sur n'importe quel lieu comme
à la plage où dans la rue. La radio prend alors une place
privilégiée dans l'écoute de la musique et l'appropriation
du bien musical. En effet, la radio passe alors d'une écoute familiale
à une écoute individuelle. En parallèle à une
réflexion autour de l'écoute par la radio nous pouvons constater
que le téléphone portable représente bien l'apogée
de l'individualisation de l'écoute inscrite dans la notion de
mobilité.
Les diffuseurs radiophoniques prirent alors conscience du
potentiel de la radio à toucher des publics de masse et que cela
permettrait de vendre en grande quantité des phonogrammes sur une
population plus ciblée d'artistes. «Les consommateurs avaient
désormais pleinement adopté la musique dans leur mode de
consommation. Ils devenaient alors plus attentifs au contenu qui leur
était proposé 9(*)».
La Radio et sa capacité à diffuser des morceaux
au plus grand nombre montre son pouvoir d'influence sur le public qui peut
écouter en tout lieux, les artistes dont est faite la promotion sur les
ondes. Ces conditions d'écoutes sont alors propices à
l'apparition et à la naissance des «stars» dans la musique.
Les firmes étaient en mesure de réaliser d'importantes
économies d'échelle, à la fois sur la production physique
de disques mais également sur l'aspect Marketing en évitant ainsi
de multiplier les coûts fixes et en se limitant à un nombre
restreint d'artistes. Après la récession, l'industrie
phonographique basculait dans une nouvelle ère : en 1938, le chiffre
d'affaires de la vente de disques atteignait 26 millions de dollars aux
Etats-Unis contre 6 millions de dollars en 193310(*), l'année où la récession avait
atteint son niveau le plus bas.
Ainsi, nous retrouvons dans l'histoire de la musique la
relation entre révolution commerciale, évolution des formes de
consommation et révolution technologique et industrielle. De ce fait, le
consommateur va se diriger vers la modernité. Les nouveaux acteurs venus
de la radio seront à l'origine d'une révolution commerciale dans
ce secteur en instaurant le star system. Cette révolution a alors
conduit à une transformation profonde des habitudes de consommation qui
permet à l'économie du secteur d'entrer dans une nouvelle phase
de croissance11(*).
La diversité musicale et l'arrivée du Rock
apportent sur les ventes un confort et une hausse de la demande. C'est dans ce
contexte que va alors apparaître une nouvelle technologie. Il s'agit de
l'invention du microsillon qui donna lieu à l'apparition quasiment
simultanée du 33 tours et du 45 tours. Dans le même temps,
l'enregistrement sur bande magnétique et la cassette audio feront leur
apparition. Bien que l'enregistrement magnétique trouve ses origines
à la fin du XIXe siècle, il aura fallu attendre l'arrivée
du rock n' roll et l'appétit de nouveaux entrants, pressés par la
demande, pour pénétrer le marché par des innovations qui
voient commercialement le jour avec succès12(*).
À travers cette étude, nous pourrons alors
retenir quatre points essentiels qui bouleversent les comportements de
consommation durant cette période13(*):
- L'impact évident de la technologie sur les mutations
dans l'écoute musicale et son développement.
- La conscience musicale qui génère toujours
plus de demande.
- Le développement des stratégies commerciales
(Marketing de la musique).
- L'ancrage de la musique dans la population en particulier
chez les jeunes.
Au-delà de la réussite commerciale, la
consommation musicale acquit une place plus importante dans la
société, faisant basculer la musique du champ culturel à
celui du divertissement. Cela conditionnera certains aspects de la consommation
à venir comme la portabilité et l'exigence de qualité que
l'on retrouve avec des formats audio élaborés. Cela conduira
également les maisons de disques à modifier leurs
stratégies commerciales en insistant sur le poids du Marketing et la
sophistication des produits mis en vente.
Cependant, le manque d'offre pousse le consommateur
à restreindre sa consommation musicale. L'industrie phonographique
connaît alors sa troisième récession alors que,
paradoxalement, le développement du walkman et la
généralisation de la cassette enregistrable chez les jeunes
finissent de faire basculer le bien musical du champ culturel vers celui de
bien de consommation de masse. Aussi, la portabilité de la musique,
c'est-à-dire la possibilité que l'on puisse écouter de la
musique n'importe où prend progressivement le pas sur l'aspect
qualitatif du bien.
De cette façon apparaît la numérisation
de la musique sur un support plus petit. Le compact disc va alors
développer le concept d'une écoute de la musique en toute
mobilité, en tout lieux. Cette invention technologique va alors
créer un équilibre entre l'aspect qualitatif et l'aspect
fonctionnel qui permet une écoute musicale nouvelle pour le
consommateur. L'attrait pour ce nouveau produit fait alors redécoller
les ventes et satisfait ainsi les nouvelles pratiques de consommation.
À travers l'histoire de la naissance de l' industrie
phonographique, nous venons de voir de quelle façon comment
l'appropriation du bien musical a commencé à se structurer avec
l'apparition des premières technologies qu'ont été
successivement le phonogramme et la radio. Aussi, nous avons pu comprendre
qu'il existe un lien étroit entre les révolutions industrielles,
les révolutions commerciales et les évolutions des modes de
consommation. De cette façon, les industriels ont su adapter
l'innovation technologique à de nouveaux modes de consommation.
Le secteur de la musique même s'il n'est pas porteur
nous montre que l'évolution des habitudes de consommation peut favoriser
l'émergence de nouvelles technologies comme il peut en condamner
d'autres. En ce sens, l'évolution des formes de consommation semble
être un élément clef des révolutions sectorielles
dans l'histoire14(*).
Aujourd'hui, le secteur phonographique est l'un des plus
touchés par la révolution des nouvelles technologies de
l'information et de la communication. Il est constamment dans une
imprévisibilité liée à l'innovation
technologique15(*).
«Les pratiques des consommateurs lui imposent de se remettre en question
en suivant de près les transformations industrielles comme
commerciales16(*)».
L'avènement d'Internet n'a d'ailleurs laissé aucun repos à
cette industrie avec une nouvelle crise qui touche cette fois les ventes de
disque mais qui, porté par la rapidité des flux offre de
nouvelles possibilités.
1.1.1.2 Haut débit :
Les nouveaux modèles économiques intégrant la technologie
à la musique
«Différentes analyses, notamment de l'OCDE,
mettent en évidence les bienfaits que peuvent apporter les technologies
de l'information et le haut débit pour les consommateurs, pour
l'économie et pour la société (OCDE, 2003, 2004a, 2004g).
La fourniture numérique prend une place croissante dans de nombreux
secteurs économiques (par exemple les services aux entreprises et les
services de santé) et ouvre des possibilités qui entraînent
des répercussions sociétales plus larges, comme avec
l'enseignement virtuel, la mise à la disposition d'informations sur les
services publics, etc. Le développement des investissements dans les
réseaux haut débit et le succès croissant du «large
bande» auprès des consommateurs sont liés à ces
applications légales et constructives, et on ne peut que souhaiter que
le haut débit continue de gagner du terrain.17(*)»
À l'heure actuelle les nouveaux modèles
économiques qui utilisent l'avancée technologique pour
conquérir ou reconquérir les consommateurs ont en commun un point
essentiel : «le haut débit». En effet, ce large canal
permet à chaque modèle d'utiliser au mieux le potentiel de son
produit. Par exemple, Internet et l'ADSL18(*) permettent l'achat en téléchargeant des
contenus musicaux à travers une bande passante qui communique à
très grande vitesse des données numériques. D'un autre
côté nous verrons que la téléphonie mobile est aussi
concernée par le potentiel numérique engendré par le haut
débit.
Aussi, le haut débit joue-t-il un rôle important
dans le renouvellement des chaînes de valeurs, des modèles
économiques et des acteurs dans l'industrie musicale en ligne.
«L'essor de l'accès au haut débit chez les internautes a eu
un effet perturbateur sur la chaîne de valeurs et le modèle
économique traditionnel de l'industrie musicale, en induisant
l'apparition de nouveaux produits et processus, l'arrivée de nouveaux
acteurs et l'émergence de nouveaux modes de consommation de musique et
de recettes19(*)».
En ce qui concerne la transmission sur
téléphone portable, il existe aujourd'hui la possibilité
de capter Internet via le Wifi. Le Wi-Fi permet d'atteindre sans fil de
très hauts débits de transmission : jusqu'à 5 Mbit/s.
Accessible dans des zones de couvertures appelées hotspots, le Wi-Fi
permet une connexion sans fil dans un rayon d'environ 100 mètres.
Cependant cette technologie ne permet pas un accès immédiat
à moins d'avoir les codes d'accès. Par ailleurs il existe la 3G,
mais une offre de débit jusqu'à 200 Kbts/s a été
rapidement disponible grâce à l'évolution possible du GSM
vers la technologie EDGE20(*).
Le réseaux 3G dans ses débuts s'avérait
très coûteux pour ces marchés émergents. Ainsi,
d'autres types de réseaux ont évolué avec la norme GSM qui
se présente comme un intermédiaire entre les réseaux 2G et
3G, développés par la technologie EDGE21(*) (Enhanced Data Rate for GSM
Evolution). Le EDGE est né en 2003 chez l'opérateur
américain Cingular Wireless (devenu depuis AT&T, rencontrée
aussi sous l'acronyme EGPRS). Elle repose sur une infrastructure
matérielle GSM mais modifie la façon dont le signal est
codé pour optimiser le débit descendant.
Les opérateurs français ont adopté
différentes stratégies en ce qui concerne la technologie EDGE et
3G :
Bouygues Telecom
Bouygues Telecom a utilisé le EDGE comme réseau
«haut débit» en attendant le lancement de son offre HSDPA.
Orange
Orange joua sur une stratégie mixte EDGE / 3G, l' EDGE
permettant d'obtenir des débits corrects même en dehors de la
couverture 3G21(*) sur la
quasi-totalité du territoire national. «Grâce à la
complémentarité de ses réseaux EDGE, 3G, 3G+ et Wi-Fi,
Orange conforte sa position de leader et vous offre un confort de travail
inégalé en déplacement».
SFR
SFR, enfin, a préféré tout miser sur la
3G et ses évolutions en faisant l'impasse sur le EDGE qui ne
présentait pas suffisamment d' intérêt22(*). Autant de scénarios
différents reposant sur divers modèles économiques, le
plus souvent en contre-point du développement de réseaux 3G. La
technologie EDGE est un bon point de départ pour nombre
d'opérateurs afin d'améliorer le débit en transmission et
pouvoir proposer ainsi de nouveaux services aux utilisateurs .
L'intérêt économique du réseau EDGE
réside dans le fait que celui-ci peut être d'un côté
une transition avant de passer au 3G et d'un autre côté, il permet
aux marchés émergents de développer leurs offres avant de
passer à un déploiement onéreux de la technologie 3G. Le
réseau EDGE possède une plus grande étendue que le
réseau 3G s'appuyant sur les relais déjà en place du
réseau GSM. Il offre une couverture correcte.
Aujourd'hui, le réseau EDGE est toujours
utilisé, il comble la couverture du réseau associé
à la 3G23(*)
(troisième génération de téléphone mobile)
dont le coût de la mise en place de relais reste encore
élevé.
Lancée en septembre 2004, la 3G signifie
troisième génération de téléphonie mobile.
Ce nouveau réseau est basé sur la technologie UMTS (Universal
Mobile Telecommunications System). Le réseau 3G possède un haut
débit de transmission avec144 Kbps et avec une couverture totale pour
une utilisation mobile (384 Kbps avec une couverture moyenne pour une
utilisation piétonne et 2 Mbps avec une zone de couverture
réduite pour une utilisation fixe24(*)). Il offre aussi une compatibilité avec des
services mobiles de 3ème génération ainsi qu' avec les
réseaux de seconde génération. Enfin, la 3G25(*) avec sa capacité de
débit ouvre ainsi la porte à des usages multimédias tels
que la transmission de vidéos, la visio-conférence ou
l'accès à Internet haut débit.
La rapidité des transmissions des flux
générée par le haut débit permet au consommateur de
télécharger tout type de fichiers musicaux et cela dans un temps
très court. Les possibilités offertes par le haut débit
ont ouvert la porte aux offres légales de téléchargement
permettant une alternative au téléchargement illégal. Sur
Internet, les nouveaux modèles économiques utilisent dans leur
Marketing l'atout technologique pour accrocher les internautes et leur proposer
des offres qui les emmènent à acheter une musique.
Le téléchargement, système dans lequel
la musique est copiée contre paiement sur le disque dur de
l'utilisateur, permet d'écouter sans avoir à être
connecté à Internet. Gain de temps, qualité
d'écoute, nombreux sont les sites à proposer une écoute et
un achat légal de la musique (à l'exemple d'Itunes,
Amazon,Qobuz). Dans ce modèle, le consommateur possède alors la
musique définitivement même si le fichier la contenant est souvent
restreint dans son utilisation et crée des problèmes
d'interopérabilité.
Le système d'écoute en flux continu
appelé «streaming26(*)» permet à l'internaute de consulter le
catalogue d'artistes proposé par le site et d'écouter directement
en étant connecté, les musiques que l'on souhaite. Ce
modèle d'écoute gratuit en ligne est un service de radio à
la demande financé par la publicité. Les plus connues et les plus
utilisées sont Deezer et Last.fm.
Grâce aux vitesses de transmission élevées
des réseaux EDGE, 3G, 3G+ et Wi-Fi vous pouvez, depuis votre mobile ou
votre ordinateur portable (PC ou Mac) :
- Traiter vos mails et leurs pièces jointes,
- Surfer sur Internet,
- Accéder aux données et à l'intranet de
votre entreprise : dossiers clients, état des stocks,
présentations.
- Télécharger et visionner des vidéos.
- Consulter la TV en direct sur votre mobile.
- Correspondre en visiophonie, envoyer vos vidéos vers
vos correspondants ou sur votre blog.
Le haut débit et l'explosion des
communautés virtuelles
«L'interactivité du support Internet et
l'intégration totale des usages du web 2.0 qui en résulté,
ont engendré une série d'innovations permettant à
l'utilisateur d'agir sur le flux musical et de le personnaliser27(*)»
La technologie appelée «Web 2.0»
reflète avec fidélité les envies et les usages des
consommateurs. En effet, les internautes recherchent une valeur ajoutée,
des services associés comme le fait de se constituer un profil, de
personnaliser son accès au site en créant une fiche profil.
Aussi, l'attachement à un réseau, une communauté est
ancrée dans la société et se reflète sur Internet
à travers le partage, la possibilité de voir les
«playlists» et profils des autres membres par exemple.
La consommation musicale liée à Internet est
à l'origine d'une nouvelle norme de consommation. Le Web 2.0 illustre la
nécessité pour les modèles économiques de faire
participer le consommateur, ici l'internaute. Celui-ci doit pouvoir interagir
avec le contenu proposé par les sites. Ce système s'inscrit dans
une logique de communication qui vise à être toujours plus
performante. En effet il s'agit de relier les gens, de concentrer les moyens
technologiques pour un échange riche et diversifié dans lequel le
consommateur se sent impliqué.
Avec Internet et le «Web 2.0» la musique comme avec
l'usage de la radio donne lieu à une consommation de masse, dans
laquelle les échanges et les interactions sociales prédominent.
Ainsi, les différents aspects de la consommation musicale (personnelle
et collective) pourraient donc prendre une nouvelle forme grâce à
Internet et fusionner grâce à lui. C'est alors que le
réseau en tant que bande passante a donné naissance à des
réseaux communautaires.
Cependant, dans l'industrie de la musique ce concept n'est
pas récent car en comptant les fan clubs on a déjà
l'apparition de communauté concentrées sur un artiste. Mais
Internet a permis la création de communautés virtuelles28(*). En utilisant les fonctions de
communication du web, des forums d'échanges ont fleuri sur la toile dans
le même esprit que les fans-clubs. Dans le cas de la musique, si on
exclut les échanges de fichiers qui rentrent dans le cadre de la
pratique du P2P, la forme la plus courante de communauté a pour objet
des critiques de disques sous la forme de «posts».
Si les communautés représentent une
véritable création de valeur pour leurs utilisateurs, la
difficulté demeure, pour les industriels, de trouver un modèle
économique permettant de tirer parti de ces procédés. En
effet, le phénomène des communautés repose avant tout sur
la notion de partage et le principe de gratuité. Dès lors, les
maisons de disques ont surtout tenté d'utiliser ce puissant vecteur
d'information dans un but Marketing en essayant d'exploiter les
externalités positives de réseau de ces organisations.
«L'idée est alors soit d'adapter l'offre à la demande qui se
forme et s'exprime dans ces communautés, soit d'influencer ces
communautés29(*)».
Le haut débit sous toutes ses formes et ses
différents usages permet aux marchés émergents comme nous
venons de le voir de développer de nouvelles offres et de
répondre à la demande des consommateurs en créant une
interaction à travers le Web 2.030(*). Par ailleurs, les flux et l'avancée
technologique en matière de rapidité d'échange contribue
à emmener le consommateur vers de nouveaux modes d'utilisation.
De cette façon, l'écoute de la musique
liée à la technologie des réseaux fait apparaître
une nouvelle norme de consommation. Mais l'abondance des flux, des
échanges des contenus musicaux a suscité dès lors une
rupture dans la consommation de musique entraînant une baisse des ventes
de support CD.
1.1.1.3 La théorie de la
longue Traîne
«Arrêtons d'exploiter les quelques mégatubes
au sommet des hit-parades pour gagner des millions. Le futur des marchés
culturels réside dans les millions de marchés de niche
cachés au fin fond du flux numérique.31(*)»
La théorie de la longue traîne s'appuie sur
l'observation de lois statistiques connues, appliquées au monde de la
vente en ligne de biens numériques. Chris Anderson a employé dans
un article publié sur Wired32(*) une théorie portant le nom de : Longue
Traîne provenant de l'anglais Long Tail. L'expression de Longue
traîne se réfère à l'essai de Clay Shirky
«Power Laws, Weblogs and Inequality» qui constatait qu'un certain
nombre de petits weblogs ont de nombreux liens web pointant vers eux, alors que
la plus grande partie de la longue queue n'a que peu de liens qui pointent sur
ses weblogs.
Dans son article Anderson décrit le
phénomène de la longue traîne «il pense que les
produits qui sont l'objet d'une faible demande, ou qui n'ont qu'un faible
volume de vente, peuvent collectivement représenter une part de
marché égale ou supérieure à celle des
best-sellers, si les canaux de distribution peuvent proposer assez de choix, et
créer la liaison permettant de les découvrir33(*)».
Alors que l'économie du secteur musical se situait
pleinement dans le star system avec un écart de valeur
représenté à travers le «80/20», on envisage
depuis quelques années maintenant l'évolution de cette industrie
avec le phénomène de la longue traîne. En effet, le
potentiel d'Internet permet aux marchés de niches de trouver leur place
et de susciter des ventes.
Aujourd'hui la numérisation et la fluidité des
transmissions à travers les réseaux haut débit joue un
rôle primordial dans le stockage et la distribution du contenu musical.
Si le coût d'opportunité est élevé, seuls les
produits qui concentrent le maximum d'achats sur un faible nombre de titre sont
vendus, mais ne touche que très imparfaitement l'ensemble du
marché potentiel : «La distribution des produits par
l'intermédiaire d'Internet permet de lever la contrainte de
disponibilité physique des produits, de rassembler virtuellement des
publics disséminés et d'atteindre ou de dépasser le point
mort nécessaire à la rentabilité des biens34(*).
Avec le phénomène de la Longue Traîne si
on combine tous les titres musicaux non considérés comme des
«Hits», on obtient alors un marché qui dépasse
nettement celui des hits. «Kevin Laws, capital-risqueur et ancien
consultant dans l'industrie musicale, décrit ainsi la situation : C'est
dans les plus faibles ventes qu'il y a le plus d'argent à
faire.35(*)»
«La longue Traîne n'est qu'un système
permettant de réunir sur le globe l'ensemble des marchés de
niches grâce à Internet. La somme de ces marchés de niches
forme ainsi un marché aussi important que celui constitué par les
hits. C'est à partir de ce principe que le Marketing doit
développer des communautés afin de mettre à jour ces
micromarchés36(*)».
Dans l'espace numérique, les coûts de stockage
et de distribution chutent considérablement, il est alors rentable de
vendre des produits peu demandés. «Ainsi, dans un magasin
numérique, si 20% des produits continuent sans surprise de concentrer
des volumes unitaires importants, l'observation des ventes montre que les
produits qui font l'objet d'une demande faible, peuvent collectivement
représenter un volume des ventes égal ou supérieur
à celui des best-sellers37(*)».
La théorie de la Longue Traîne fait cependant
l'objet de débats. Aussi, certaines études visent à
contredire les effets de croissance sur les marchés de niches telle
qu'elle était révélée.
En 2008, le phénomène économique de la
Longue Traîne a été réfuté. Selon une
étude, plus de 10 millions de titres musicaux auraient été
invendus déplorant ainsi les marchés de niches.
«En effet, une étude portant sur les ventes de
musique en ligne vient de porter un sérieux coup de canif à cette
théorie, sur laquelle certains e-commerçants ont pourtant
fondé tout leur business model. En effet, l'année
dernière, plus de 10 des 13 millions de titres de musique en vente sur
le Web n'ont pas trouvé acquéreur38(*)».
À l'époque, pour étayer sa
théorie, le rédacteur en chef du magazine «Wired»
s'était appuyé sur les ventes d' Amazon qui, notamment
grâce au mécanisme du «cross-selling»,
bénéficie de ventes constantes sur tout son catalogue et pas
uniquement sur les best-sellers du moment. Il avait enfin prédit que
l'économie du Web passerait d'un nombre réduit de hits occupant
la plus grosse partie de la courbe de la demande à une quantité
importante de niches dans la longue traîne.
Toutefois, une nouvelle étude menée par Will
Page, économiste à la MCPS-PRS Alliance (organisation de collecte
de droits d'auteurs à but non lucratif), suggère que les
marchés de niche ne sont pas les mines d'or inexploitées que l'on
croyait. Selon lui, le succès repose encore, pour les ventes en ligne,
sur quelques best-sellers. Sur le marché en ligne des singles, 80 % du
chiffre d'affaires est généré par environ 52 000 titres.
En ce qui concerne la vente d'albums, les chiffres sont encore plus implacables
: sur les 1,23 million d'albums disponibles, seuls 173 000 ont
été achetés. 85 % n'ont donc pas vendu une seule copie de
toute l'année39(*).
Dans le domaine du peer-to-peer, cette théorie, selon
laquelle la somme des ventes des produits de fonds de catalogue, dépasse
celle des produits les plus vendus, bien que plus rares, ne se vérifie
pas. C'est en tout cas ce qu' affirme une étude réalisée
par le cabinet BigChampagne Media Measurement et la Sacem britannique, PRS for
Music40(*).
La Musique est un secteur qui entraîne de nombreux
bouleversements et cela dans divers domaines comme dans nos modes de
consommation, la construction d'appareils électroniques etc. Elle est
aussi l'investigatrice d'une ère, où chacun peut
l'acquérir grâce au haut débit qui a dès lors permis
une exploitation quasi maximale des ressources de ce contenu
dématérialisé. Observons à présent ce que la
musique a apporté à l'industrie de la musique en tant que
«bien numérique».
1.1. 2 La dématérialisation de la Musique
En raison des progrès des nouvelles technologies de
l'information et de la communication, les disques sont progressivement
remplacés par des fichiers numériques. Aussi, la
dématérialisation a signé l'entrée de nouveaux
acteurs sur le marché de la musique et de nouveaux modèles
économiques émergent alors dans l'espace numérique.
1.1.2.1 Mp3 : Le bien
numérique
Le fichier mp341(*) «MPEG Audio layer 3» est un format de
données audio compressées à un taux de 1:12. La
compression MPEG layer 3 consiste à retirer des données audio les
fréquences inaudibles pour l'auditeur moyen dans des conditions
habituelles d'écoute. «La compression vise donc à analyser
les composantes spectrométriques d'un signal audio, et de leur appliquer
un modèle psychoacoustique pour ne conserver que les sons
«audibles». L'oreille humaine est capable de discerner, en moyenne,
des sons entre 0.02 kHz et 20 kHz, sachant que sa sensibilité est
maximale pour des fréquences entre 2 et 5 kHz (la voix humaine est entre
0.5 et 2 kHz), suivant une courbe donnée par la loi de Fletcher et
Munson42(*)».
Actuellement le support CD subit une crise. Ces ventes
décroissent et alors que l'ère numérique se
développe, le fichier mp3 ne rattrape pas encore les pertes.
Néanmoins il est intéressant de constater à travers
l'évolution du support physique vers le fichier numérique la
transformation de valeur du contenu musical. Même si le CD se vend
encore, les changements des modes de consommation incitent les usagers à
privilégier le fichier compressé. La
dématérialisation de la musique s'accorde avec l'évolution
technologique, l'abondance et crée une facilité d'échange
via les réseaux haut débit. Les consommateurs ont
désormais pris l'habitude :
- d'une part, de la rapidité par le
téléchargement, aidé par des capacités de stockage
croissantes sur des supports de plus en plus réduits.
- et d'autre part, d'une mobilité sans cesse accrue
grâce à des contenants beaucoup plus petits et plus habiles.
Le bien numérique musical est accompagné
d'autres technologies qui lui permettent d'exister et de prendre toute sa
valeur. De cette façon, le fichier numérique prend de l'ampleur
en développant autour de lui les produits d'équipement de l'
industrie du matériel électronique qui suivent l'usage de la
dématérialisation de la musique en adaptant les lecteurs, les
contenants aux nouveaux usages. Le fichier mp3 apparaît alors comme un
bien permanent. Ainsi, les biens permanents «contenu» se relient aux
biens d'équipements «contenant».
On peut supposer que l'écoute de fichiers musicaux
numériques soit corrélée à la possession de
lecteurs adaptés. Selon le cabinet Jupiter, on observe effectivement une
assez forte croissance des ventes de lecteurs MP3 dans le monde entier. En
2004, 5,5 millions de lecteurs MP3 se sont ainsi vendus, contre 3,6 millions en
2003 et 2,1 millions en 200243(*). En 2005, c'est avec l'Ipod suivit par ses
concurrents qu'explose les ventes de lecteurs avec 4,5 millions de produits
vendus. «Le boom des baladeurs numériques en 2005 s'explique
principalement par une baisse des prix», commente pour ZDNet.fr Laurent
Donzel, analyste audio-portable.
Nous venons de constater que le phénomène de la
dématérialisation de la musique a ouvert la croissance du
marché de l'électronique. D'un autre côté, le
fichier mp3 même s'il navigue dans les flux numériques
intègre complètement une chaîne de valeur et
représente pour les consommateurs un bien à part entière.
Cependant, la facilité des échanges, l'usage de réseaux
peer to peer et le manque d'adéquation provoqué par
l'arrivée des verrous numérique entre les offres et la demande
sur Internet a nuit à la valeur de la musique. D'ou les limites du
numérique.
1.1.2.2 Les plateformes de
téléchargements sur Internet
«La musique dématérialisée est un
flux, et les plateformes ne sont que des robinets que l'on ouvre ou que l'on
ferme pour avoir accès à ce flux.44(*)»
En 2008, le chiffre d'affaires pour la distribution
numérique des producteurs phonographiques a représenté un
chiffre de 76 millions d'euros avec un découpage qui attribue 32 % au
téléchargement Internet, 46 % pour la téléphonie
mobile et 22% pour les sites de streaming et les abonnements45(*). En comparaison avec les
films, le secteur de la musique s'avère plus en avance.
«Dans l'univers numérique, la distribution de
musique est assurée par un plus grand nombre
d'acteurs que la distribution physique. Les distributeurs
numériques ne sont pas contraints par
des problématiques de valorisation de linéaires,
ils distribuent la musique de plusieurs façons
différentes46(*)».
Les trois principaux distributeurs de musique en ligne
proposant des plateformes de téléchargement sont : Itunes,
Amazon mp3 et Napster. Aussi, certaines enseignes de la grande distribution se
sont-elles positionnées sur le champ du numérique en proposant
elles aussi le téléchargement de fichiers mp3 musicaux à
l'exemple de la Fnac. Par ailleurs, dans le schéma de la Longue
Traîne des distributeurs indépendants valorisent les fonds de
catalogue et proposent des musiques provenant de labels indépendants du
monde entier, tandis que ceux du milieu de Traîne distribuent des
artistes indépendants ou autoproduits.
Sur Internet sont présents les distributeurs de
musique qui proposent le téléchargement de leurs titres musicaux
à titre gratuit. Par exemple, Jamendo ou Dogmazic mettent à
disposition des internautes les fichiers musicaux d'artistes non signés.
«D'un côté les distributeurs participent à un projet
de libre circulation de la musique et de l'autre ils répondent à
un besoin d'exposition et de diffusion des oeuvres d'artistes non
signés. Sur Jamendo, les auditeurs ont également la
possibilité de rémunérer les artistes au moyen de
dons47(*)».
Les 18 sites généralistes les plus
importants et présents sur Internet :
iTunes, AmazonMP3, Napster, Rhapsody, Emusic, Virginmega,
Fnacmusic, Musicme,
Qobuz, Starzik, Airtist, Lala, Amiestreet, Spiral Frog, Qtrax,
We7, Cellfish, Thumbplay.
Ces sites proposent une vaste gamme de services qui allie dans
une stratégie marketing vidéo, livres, billetterie, jeux et
services de streaming.
Les 15 sites
spécialisés :
Musicgiants, TheMusicFrom, Losttunes, Wolfgangsvault, Nuloop,
Music Classics,
Deutsche Grammophon, Classical music mobile, Musopen, Jazz en
ligne, NIN, Beatport, CodaFM, Musiqueenligne et Sheetmusic Direct.
En ce qui concerne le système de la radio à la
demande via le flux de téléchargement continu
«streaming» l'offre est abondante du fait d'une grande tendance dans
l'écoute de la musique. En effet, dans le comportement des utilisateurs,
la gratuité, la facilité d'accès et d'utilisation de ces
services acquiert un engouement dans les nouveaux modes de consommation
à l'égard des utilisateurs. En effet la gratuité, la
facilité d'accès et d'utilisation de ces services rencontrent
l'engouement fort des utilisateurs et ouvrent de nouveaux modes de
consommation.
Les 31 radio et sites de streaming :
Skyrock, Hotmix radio, EnjoyStation, Live365, Radionomy, Goom
radio,
Slacker, Podemus, Orange Liveradio, Nexus radio, Livestation
et Awdio, Musiline, Meemix, Musicovery, Lastfm, Pandora, Finetune, Deezer,
Jiwa, Llike, Tommy TV, Hulu, Faitilizer, MOG, Spotify, Mix DJ, Sevenload,
MaestroFM, Qloud et Vuze48(*).
Il est vrai qu'Internet et les flux de
téléchargement liés à la
dématérialisation de la musique offrent des services
adaptés à la consommation des usagers. Les sites associent
à leur objectif de vente initial des services complémentaires
(vidéo, livres, billetterie, jeux, services de streaming) comme
supplément de valeur associé à l'innovation. Nous verrons
par la suite que la distribution numérique fait intervenir de nouveaux
acteurs qui jouent un rôle important face à l'évolution
technologique et face à la demande grandissante des consommateurs en
matière de contenus multimédias.
1.1.2.3 L'entrée des
nouveaux acteurs
«Les telcos» (opérateurs
télécom) : ces distributeurs sont des opérateurs
mobiles, des fournisseurs d'accès Internet ou encore des constructeurs
de terminaux mobiles. La musique n'est pas leur coeur de métier mais
elle fait partie de stratégies d'acquisition et de fidélisation
d'abonnés ou de programmes de recrutement de nouveaux clients49(*).»
La chaîne de valeur se résume
généralement par le schéma suivant50(*) :
Créateurs Producteurs Editeurs/
Détaillants Fabricants
Auteurs Distributeurs électroniques
Consommateur
Artistes grand public
Cette chaîne de valeur historique garantit une
stabilité pour chacun de ces acteurs par la spécialisation des
rôles de chacun de ses maillons avec à la cible, l'atteinte de
l'objectif commun : vendre. Et c'est sur ce système de
fonctionnement que les acteurs de la distribution numérique se basent.
Dans l'espace numérique, le mécanisme est
similaire : les détaillants doivent négocier avec les Majors le
droit de vendre leurs fichiers, et les conditions tarifaires de ces droits sont
une fonction linéaire du nombre de téléchargements. Au
lieu de négocier un prix de gros du disque, les acteurs négocient
un montant de droits voisins pour un téléchargement.
Néanmoins, cette nouvelle chaîne de valeur fait intervenir
quelques nouveaux acteurs, notamment les fabricants de systèmes de
protection informatique. En outre, l'abaissement des barrières à
l'entrée (Bourreau, Labarthe-Piol, 2004) et la nature des
compétences techniques requises pour la distribution en ligne ont
attiré beaucoup de nouveaux entrants sur ce marché de la
distribution en ligne : les distributeurs traditionnels affrontent la
concurrence d'autres acteurs de la chaîne de valeur musicale, et
d'acteurs d'industries voisines51(*).
Nous pouvons à présent redéfinir le
schéma ci-dessus par le suivant :
Créateurs Producteurs Editeurs Fabricants
systèmes Détaillants FAI OP. Fabricants
Auteurs de sécurité T
électroniques
Artistes
Consommateurs
OPT : Opérateurs télécoms
Ce schéma est souvent utilisé par les acteurs
pour présenter leur stratégie et interpréter les
stratégies industrielles des concurrents. Il montre que la
multiplication des acteurs du commerce de détail peut être lue
comme la résultante de stratégies d'intégrations
verticales : les producteurs (Universal), les fabricants de systèmes de
protection (Microsoft, Apple, Sony), les fournisseurs d'accès (Wanadoo,
Tiscali), les opérateurs télécom (SFR, Orange), les
fabricants d'appareils d'écoute (Apple, Sony, Samsung) viennent
concurrencer sur leur terrain les distributeurs traditionnels (Virgin, Fnac).
Les nouveaux venus des secteurs voisins présentent parfois, sous couvert
d'anonymat, le fait de s'essayer à la distribution musicale comme
l'éventuelle première étape d'une «remontée de
la chaîne de valeur» qui conduit au final à prendre en charge
des activités d'édition en ligne. Cette stratégie est plus
ou moins explicite dans le cas d'Apple et de Sony, plus mesurée et
discrète dans le cas des fournisseurs d'accès et de logiciels.
Comme nous l'avons vu en amont, le haut débit a
créé de nouveaux marchés en valorisant les
capacités des flux numériques. Les changements intervenus dans
les modes de consommation de la musique ont alors attiré de nouvelles
formes de collaborations qui associent des acteurs traditionnels à de
nouveaux. Ces nouveaux acteurs ont toujours été en lien avec les
industries des contenus, mais ils n'intervenaient pas dans la distribution de
musique. Ainsi, on voit dans le paysage numérique en plus des fabricants
d'électroniques une palette d'acteurs tels que :
- Les fournisseurs d'accès.
- Les grandes marques comme Coca-cola.
- Les portails Web.
- Les fabricants de logiciels.
- Les spécialistes des Technologies de protection et
sécurité.
- Les Prestataires de services.
«Ces derniers prestataires de services, qui assurent
l'agrégation, la numérisation, la gestion, l'extraction,
l'hébergement et la sécurisation des contenus, constituent un
phénomène nouveau, offrant d'excellentes perspectives de
croissance induites par les nouvelles évolutions en matière de
contenus à haut débit.[...]Selon leur nature, l'activité
de ces acteurs dans le secteur de la musique en ligne répond à
des motivations très différentes qui conduisent à de
nouvelles coopérations à mesure que les acteurs
s'intègrent vers l'amont et l'aval le long de la chaîne de
valeur52(*)»
La dématérialisation de la musique a
entraîné chez le consommateur une nouvelle façon, moins
traditionnelle, d'écouter de la musique. De nouveaux services et de
nouvelles technologies sont alors apparus pour répondre à la
demande à travers l'arrivée des nouveaux acteurs. Ainsi
l'activité de chacun des acteurs conduit à une coopération
qui s'intègre dans la chaîne de valeur.
La monétisation du contenu musical sur Internet a
ouvert la voie au développement de nouvelles technologies
répondant aux critères des modes de consommation contemporaines.
L'écoute mobile, initiée par la radio a trouvé toute son
amplitude avec le nouvel entrant : l'opérateur
télécom, qui fait du téléphone portable un objet
moderne adapté à notre confort d'utilisation.
1.1. 3 Continuité de l'écoute : le
téléphone portable
«Les choses vont tellement vite que, le plus souvent, on
se sent dépassé par les nouvelles technologies. On vit dans une
ère où les industriels doivent répondre à la
demande du consommateur. C'est pourquoi je pense que le téléphone
mobile va être de plus en plus important et devenir le vecteur
privilégié pour le développement de la musique.53(*)»
1.1.3.1 La consommation
mobile
À l'origine il y avait la radio. Muni d'un
transmetteur, cet appareil permet d'émettre et de recevoir des ondes.
Par la suite la technologie a développé son usage pour qu'il
accède au grand public. Ainsi, les radios ont acquis une utilisation
quotidienne dans les foyers de chacun. Il en est de même pour l'industrie
phonographique et ses différents acteurs qui compte les fabricants de
matériels électroniques. En raison de leur savoir et d'une
industrie qui suit les évolutions technologique, ces acteurs ont
participé au développement de la consommation mobile.
Dans un premier temps, le lecteur de cassette portable dont
le support mit au point par Philips en 1961 était destiné au
magnétophone (E1-3-300) avant de pouvoir se développer en tant
que support audio et permettre l'usage d'un lecteur de cassette afin d'
être introduit dans un poste radio équipé pour en faire la
lecture. Par la suite, la cassette audio a concurrencé très
rapidement le vinyle en raison de ses nombreuses qualités qui
sont ; une forme compacte, un petit format et une grande solidité.
Le «walkman» lecteur de K7 élaboré
par la marque Sony est indissociable de la cassette audio dont le brevet a
été cédé à tout les industriels
intéressés pour en assurer son succès. De cette
façon nous pouvons constater qu'un support n'a de chance de
pénétrer un marché que s'il rencontre son contenant. La
cession du brevet par Philips apparaît alors comme une stratégie
importante dans le développement de l'industrie électronique.
Dans un deuxième temps, une invention majeure voit le
jour en 1983 : le CD qui ancre dans l'évolution technologique et
dans les modes de consommation la notion de transportabilité et donc de
mobilité. Un disque compact (dans le langage courant, CD pour l' anglais
Compact Disc) est un disque optique utilisé pour stocker des
données sous forme numérique. Il se lit sur une platine
laser54(*). Dès sa
commercialisation, les ventes de cassettes commencèrent à baisser
en raison d'une qualité sonore sans précédent dont la
restitution sous forme de compact disc était identique à la
source d'origine. C'est alors que la portabilité commence
véritablement a associé deux concepts : la qualité
d'écoute à l'écoute mobile.
Dans leurs changements de modes de consommation, les
utilisateurs ont participé à l'avancée technologique des
supports et de leur contenant. La demande a suscité des formats et des
lecteurs de plus en plus performants. Aujourd'hui encore, le format aif ou wma
contenu dans un compact disc est resté le plus populaire, fiable et de
très haute qualité sonore. Aussi, il existe un format de plus
haute qualité ; le SACD55(*). Mais celui-ci n'a pas su pénétrer le
marché car son contenant (le lecteur) n'a pas réussi à
conquérir un plus grand public. Nous pouvons aussi constater ce
phénomène avec les DVD Blu-ray qui ne rencontrent pas de
clientèle malgré une technologie supérieure en
retransmission audio et vidéo.
À travers l'invention de nouveaux formats
d'écoute nous pouvons constater que l'industrie électronique a
enrichie ses créations par des lecteurs qui suivent l'évolution
des habitudes de consommation et qui répondent à une demande
toujours plus forte des usagers.
L'évolution des supports audio (contenu),
l'évolution des lecteurs audio (contenant) et l'évolution ou le
changement des modes de consommation sont liés. Ensemble ils avancent
vers de nouvelles inventions qui se veulent en adéquation avec notre
mode de vie. En effet, nous vivons dans une société où
tout va vite, je dirai même que tout doit aller vite. Dans notre
société moderne, le consommateur a acquis de nouvelles habitudes.
Il prend les transports en commun ou sa propre voiture en cherchant un gain de
temps. L'homme et la femme travaillant tout deux vont maintenant au plus court
et recherche systématiquement le gain de temps apporté en
particulier par le numérique.
Ce constat met en évidence la cohérence entre
notre utilisation croissante des nouvelles technologies et l'offre en
parallèle des industriels.
L'ère du tout numérique a alors permis à
de nouveaux acteurs tels que les opérateurs de téléphonie
mobile de concevoir de nouveaux produits dont les caractéristiques
principales répondent aux nouvelles habitudes de consommation. Dans ce
contexte, le téléphone portable se positionne comme une
évolution des plus significatives aussi bien en terme technique
(mobilité, format, capacité de stockage, services
multimédias) qu'en terme de qualité (diffusion audio). C'est
seulement depuis 3 ans que la téléphonie mobile est entrée
dans le marché de la musique en proposant dans un premier temps les
sonneries : «ringtones».
Le téléphone portable comme son nom l'indique
possède comme atout la portabilité. Son ergonomie fait de lui un
produit de choix qui trouve consentement auprès des utilisateurs.
D'ailleurs 95% des jeunes entre 15 et 17 ans possède un
téléphone portable. Cette tranche de la population est
particulièrement attirée par les mobiles qui offrent en dehors
des services de divertissement une communication immédiate qui parfois
suscite des comportements d'addictions dans les nouveaux usages des
téléphones portables. En effet, «le portable» est
devenu indispensable car il nous permet d'être relié à nos
proches par des réseaux de télécommunications et par la
connexion à Internet.
Si le téléphone portable possède comme
premier atout sa portabilité; son usage à grande échelle
et son ergonomie lui assurent l'adhésion de fait des utilisateurs.
Dorénavant, la technologie a fait un bond en avant considérable.
La continuité de l'écoute prend une toute autre dimension. Elle
ne se limite plus à la réception car le téléphone
portable a pour avantage le numérique. Il développe ainsi la
capacité de communiquer, de télécharger et de partager des
fichiers musicaux.
Aussi, le numérique et les réseaux EDGE et 3G
lui permettent de fonctionner avec aisance en tout lieux. Son potentiel de
couverture s'en trouve alors élargi et la continuité de
l'écoute est garantie. Cette consommation mobile s'adapte à nos
diverses activités et fait par conséquent partie
intégrante de notre quotidien. Par ailleurs, la continuité de
l'écoute offerte par la téléphonie mobile crée une
continuité dans l'utilisation des technologies. Nous pouvons alors nous
rendre compte que la continuité s'étend du support en passant par
un lecteur jusqu'à Internet. Le «mobile» cristallise ce
potentiel de continuité entre les technologies que nous analyserons plus
tard et que nous nommerons : convergence technologique.
En attendant, nous constatons que les opérateurs de
téléphonie mobile suivent attentivement nos comportements de
consommation et leurs stratégies Marketing respectives vont coller au
plus prés des besoins observés pour lancer de nouveaux
services.
1.1.3.2 Les constructions
alliant technologies portables et musique
«Inutile de transporter un lecteur MP3
séparé : pour parler, marcher, danser... un seul appareil compact
suffit56(*)»
Les constructeurs de téléphones portables ont
saisi divers enjeux pour satisfaire le client. Voici l'arrivée des
téléphones intelligents appelés «smartphones».
Ces combinés représentent une innovation majeure dans le
marché de la téléphonie mobile qui offrent des solutions
aux nouveaux usages des consommateurs. Au premier trimestre de l'année
2009, on compte 3,2 millions de «smartphones» vendus pour 23
millions de téléphones vendus, tout modèles confondus. La
vente des «smartphones» représente une hausse de 80% par
rapport à 200857(*). Pour ce faire, l'analyse des caractéristiques
de ces téléphones intelligents nous permet de comprendre la
communication moderne qui évolue dans une consommation mobile.
Aujourd'hui un combiné téléphonique n'est
plus simplement fonctionnel. En effet, sa technologie ouvre de nombreuses
possibilités en développant des produits high-tech dont
l'ergonomie et les fonctions techniques sont associées à des
contenus multimédias. Ainsi, la musique apparaît comme un
supplément de valeur dans la construction d'un téléphone
portable. On entre alors dans une logique de produit fonctionnel (communication
téléphonique) permettant le divertissement.
Nous pouvons remarquer que dans cette industrie, la firme
Nokia, constructeur de téléphone portable a su s'adapter aux
changements des modes de consommation et aux avancées technologiques.
Ainsi nous trouvons différents modèles qui témoignent de
cet engouement pour les appareils qui créent une cohérence entre
musique et technologie.
Nombreux sont les téléphones portables de
marque Nokia à intégrer des technologies permettant
d'écouter de la musique par l'intermédiaire d'un lecteur
numérique ou d'une radio fm stéréo. De cette façon,
nul besoin de se munir d'un lecteur supplémentaire, la continuité
de l'écoute dans la téléphonie mobile a emmené le
consommateur à choisir des produits compacts avec une technologie
«tout en un». C'est- à -dire, un téléphone
portable munit de plusieurs fonctionnalité en plus de la communication
comme le téléchargement de contenus musicaux ou d'autres
médias, des lecteurs intégrés pour ces usages etc...
Les technologies Nokia associées à la musique
permettent de télécharger de la musique numérique au
format AAC ou bien encore d'activer Visual Radio sur l'écran d'accueil
de l'appareil mobile qui s'animera au rythme de la musique. Aussi, il est
possible d'écouter de la musique à travers le haut-parleur du
téléphone. Cependant, afin de mieux apprécier
l'écoute mobile il est nécessaire d'utiliser un kit oreillette.
Le Nokia N73 Music Edition
Ce téléphone dont le slogan est
«redécouvrez votre musique» est l'une des premières
offres en matière de construction de téléphonie portable
lié à l'utilisation de la musique. Ces fonctions lui permette
d'écouter de la musique grâce à un lecteur audio MP3 pour
fichiers MP3, AAC, AAC+, eAAC+ et WMA avec prise en charge des listes de titres
et de l'égaliseur. Il contient aussi une gestion numérique des
droits conformément à la norme de l'Open Mobile Alliance (OMA DRM
1.0 et 2.0) sur les fichiers audio. Par ailleurs, son haut-parleur
intégré pour écouter de la musique offre une
qualité sonore de type stéréo. Et afin de facilité
l'usage de la musique dans les transmissions, l'application Nokia Music Manager
de Nokia PC Suite permet le transfert aisé de musique par le
procédé de synchronisation. Ce téléphone constitue
le point de départ avec un réseau GSM des fabricants qui
construiront plus tard des «mobiles» plus performants en
matière de musique et qui s'appuieront sur la norme EDGE et 3G.
Le Nokia 5800 Xpress Music
Nombreux sont les modèles à présenter
une compatibilité avec la «technologie musicale». Ce
téléphone portable est dédié comme son nom
l'indique à la musique et permet un accès rapide aux contenus
multimédias, notamment à la musique via la Media barre. Muni de
touches spéciales musique, son utilisation en est simplifiée.
Ainsi, «le divertissement mobile est toujours a portée de main avec
un son surround de qualité supérieure et un affichage sur
écran large haute résolution58(*)». Le Nokia 5800 Xpress music représente
l'innovation la plus contemporaine pour la firme en rapport avec la technologie
tactile et intégrant l'accès à la musique de haute
qualité avec une capacité de stockage allant jusqu'à 1 500
morceaux.
La technologie a développé toute une gamme de
produit en rapport avec la consommation de musique. Ainsi on retrouve plusieurs
caractéristiques semblables entre différents modèles de la
marque Nokia 59(*):
- La flexibilité du format. Pour les transmissions de
l'ordinateur au téléphone portable, Nokia garantie une bonne
connexion grâce à sa plateforme de gestion.
- Une batterie de longue durée pour une écoute
prolongée et la garantie de la continuité d'écoute dans
toutes nos activités.
- Connectique Jack 3mn pour un son puissant à travers
des enceintes. (si le téléphone sonne il sonnera seulement
à partir du téléphone et non sur les enceintes ce qui
permet de faire plusieurs choses en même temps et cela toujours dans
l'idée de continuité d'écoute).
- Compatible avec n'importe quel écouteur.
- Accès rapide, instantané à la
musique.
- Capacité de stockage extensible avec les cartes de
mémoire.
Le Nokia N97 (2009)
Ce nouveau téléphone compact est
présenté par le constructeur comme «l'ordinateur mobile le
plus sophistiqué au monde59(*)». Cette nouvelle construction entre dans un
nouveau modèle innovant qui donne au mobile tout le potentiel d'un poste
fixe. Cet appareil est destiné aux internautes, le Nokia N97 allie un
grand écran tactile de 3,5 pouces, un écran d'accueil
personnalisé (comme l'Iphone) et un clavier AZERTY complet. De plus, le
Nokia N97 prend en charge jusqu'à 48 Go d'espace de stockage, dont 32 Go
de mémoire embarquée, extensible via une carte microSD 16 Go pour
le stockage de musique, contenu multimédia.
En voici les fonctions en matière d'écoute musicale
:
- Comes with Music*
- Lecteur Nokia Nseries
- Music Recommender
- Music Store
- Nokia Music Manager (PC**)
- Music codecs MP3, AAC, eAAC, eAAC+, WMA
- Music meta-données ID3 tags, pochette d'album
- Débit binaire jusqu'à 320 kbps
- Prise en charge WM DRM, OMA DRM 2.0/1.0
- Radio FM stéréo (87.5-108 MHz /76-90 MHz) et
support RDS
- Transmetteur FM
(*Comes With Music n'est disponible que dans certains pays.
**Exige un PC compatible)
Les combinés Nokia ont su s'adapter aux nouveaux modes
de consommation, la firme a très tôt su investir dans des
constructions associant des contenus multimédias. La technologie a ainsi
été mise au service de modèles performants en
matière d'écoute de musique mais aussi dans les transmissions des
fichiers musicaux numériques. Ainsi, la firme Nokia a
développé en accord avec les Majors une plateforme de
téléchargement nommée Nokia Music Store. Cependant, Nokia
est un constructeur allié de Windows et l'utilisation de sa plateforme
requiert un système d'exploitation de type Microsoft Windows XP et
Vista. À l'inverse la plateforme Itunes, plus universelle et moins
propriétaire, gérée par Apple, fonctionne sur tout type
d'exploitation et accède à une position de quasi monopole sur ce
marché. Sa dernière invention, l'Iphone 3GS en est l'exemple
phare.
L'Iphone d'Apple
Développé en 2007 par Apple, l'Iphone60(*) est l'appareil phare de type
«smartphone» (téléphone «intelligent») le
plus innovant de ces dernières années dans le concept du
«tout en un». Avec son écran tactile et la multitude de
fonctions qu'il propose il inspire toute l'industrie de la
téléphonie mobile. Il intègre dans un même terminal
de petite taille la téléphonie mobile et les
fonctionnalités classiques d'un ordinateur, comme l'accès
à l' Internet mobile, la bureautique, le multimédia et les jeux.
Nous développerons dans une autre partie les services associés
à cet appareil. Mais concentrons nous pour le moment sur sa
capacité à rencontrer un large public du fait de sa conception
compacte.
L'ergonomie de l'interface Iphone est très facile
d'accès. En ce qui concerne l'usage de la musique on peut naviguer dans
la bibliothèque musicale en faisant défiler les pochettes d'album
par simple glissement tactile. Ce téléphone portable est aussi un
lecteur numérique, il est considéré comme un Ipod, sa
forme et ses fonctions s'en inspirant. Il lit tous les formats
multimédia et peut être synchroniser avec la plateforme de
téléchargement et de gestion Itunes. «Depuis octobre
2007, l'iPhone peut également accéder à une version
simplifiée de l'iTunes Store, permettant de rechercher le magasin en
ligne, d'écouter des extraits musicaux, d'acheter et
télécharger de la musique ainsi que des podcasts. Un accord avec
Starbucks permet également d'obtenir des informations sur la musique
diffusée en temps réel dans certains magasins de la chaîne
aux Etats-Unis61(*)».
La technologie en matière de téléphonie
mobile se développe en particulier grâce au réseau haut
débit comme la 3G dont l'Iphone 3G puis maintenant le 3GS en porte la
dénomination. Le haut débit permet aux constructeurs d'être
en parfaite cohérence avec les besoins actuels. La continuité de
l'écoute est intimement liée à la rapidité des flux
numériques. Apple qui l'a bien compris construit son argumentaire pour
l'Iphone 3GS autour du slogan qui prône la rapidité: «Le
nouvel iPhone le plus rapide et le plus puissant jamais conçu». De
plus l' iPhone 3GS peut contenir jusqu'à 32 Go de stockage et plus
encore. Cette capacité de stockage dépasse de loin tout ce qui a
été conçu jusqu'à ce jour pour un
téléphone mobile. Apple se positionne alors comme un
précurseur en matière de mobilité et de contenus
multimédias.
En résumé, la continuité de
l'écoute trouve une place de premier ordre dans la
téléphonie mobile. Cette continuité est reliée dans
un même temps à des interfaces, des plateformes présentes
sur Internet qui permettent une gestion et une transmission des fichiers en
toute simplicité. Ainsi, les constructeurs adaptent leurs produits aux
nouveaux usages de consommation dans une parfaite adhérence aux
dernières évolutions technologiques.
Les Packs des constructeurs:
Nokia
Le pack «Comes with music» (octobre 2008):
comprend un terminal ainsi qu'un accès gratuit pendant un an à un
service de téléchargement illimité de musique. Les
catalogues d' Universal, Sony BMG et Warner sont proposés aux
acquéreur du pack. Ces derniers conserveront les titres
téléchargés à l'issue de la période de
gratuité du service.
Sony Ericsson
Réputé pour sa gamme Walkman, le
constructeur de combinés a annoncé lors du Midem 2008 qu'il
venait de passer un accord avec dix labels musicaux, dont des Majors comme Sony
BMG, Warner et EMI. Au total, ce sont plus de cinq millions de titres qui
viennent enrichir le catalogue du service PlayNow. Sony
Ericsson frappe fort en enrichissant son service PlayNow des titres de
dix maisons de disques que sont Sony BMG, Warner Music, EMI, The Orchard, IODA,
The PocketGroup, Hungama, X5Music, Bonnier Amigo et VidZone. Spécialiste
de la musique sur téléphone mobile avec sa gamme Walkman, le
constructeur suédo-japonais s'attaque donc directement au couple
Iphone-iTunes avec la possibilité de télécharger ses
musiques préférées parmi cinq millions de titres.
1.2 Stratégies d'entrée sur le marché
«Les industries technologiques regardent vers la musique
pour ajouter de la valeur à leurs services et améliorer leur
business model pendant que les compagnies de l'industrie musicale regardent
vers ces partenaires pour leur énorme potentiel d'accès aux
clients finaux et à leur style de vie. 62(*)»
La téléphonie mobile est un secteur qui
génère de la croissance. Il est un atout pour l'industrie de la
musique qui doit se renouveler en trouvant de nouveaux canaux de distribution
et de promotion. Le portable a comme caractéristiques, de
développer des offres d'abonnement qui évoluent en
parallèle à la technologie et d'un autre côté de
permettre le renouvellement d'un combiné en moyenne tous les douze mois
ce qui assure les ventes des Opérateurs télécoms63(*).
1.2.1 La Musique : un produit d'appel
Comme nous l'avons vu précédemment, la musique
est un supplément de valeur pour la téléphonie mobile.
Elle permet notamment aux constructeurs de matériels
électroniques de développer de nouveaux produits. «La baisse
des prix des communications imposées par le régulateur a
obligé les opérateurs à lancer de nouveaux services pour
maintenir leurs marges. Ils ont été aidés en cela par le
déploiement de la technologie 3G, qui offre des débits de
transmission beaucoup plus importants qu'auparavant64(*)». Dans cette
avancée technologique est alors apparu la nécessité de
proposer l'usage de la musique sur téléphone portable. Ainsi, la
musique s'est présenté comme le premier bien culturel le plus
apte à attirer les consommateurs, et donc susceptible de créer
rapidement un supplément de valeur pour compenser les pertes de revenus
liées aux baisses des tarifs des communications. Facile d'usage (format
compressé), le téléphone portable est ancré dans
les moeurs, et fait partie d'une culture populaire qui offre un accès au
plus grand nombre.
1.2.1.1 La musique : un
supplément de valeur associé à d'autres services
En Février 2009, Orange et Nokia renforcent leur
alliance avec un partenariat autour des services de géolocalisation et
de musique sur le portail OVI, qui rentre dès lors chez
l'opérateur Orange. «Le but de cette opération est ainsi
d'établir une dynamique favorisant l'adoption massive des services
numériques mobiles axés sur le divertissement »
expliquent les deux partenaires.
Le téléphone portable n'est pas seulement un
outil de communication, il est un objet personnalisable et ouvert aux services
qui nous font pénétrer dans la sphère du
divertissement.
Depuis longtemps maintenant nous savons qu'un
téléphone portable n'a pas pour unique fonction celle de
téléphoner. En effet, aujourd'hui un portable est
équipé de nouvelles technologies lui permettant d'intégrer
de nombreux services tant sur le plan du divertissement avec la musique, la
vidéo, les photos et les jeux que sur le plan purement fonctionnel avec
des applications utiles comme l'agenda, la messagerie visuelle mais surtout
avec le système de géolocalisation. Observons de plus près
les caractéristiques de ces services.
L'intégration de la musique dans la
téléphonie a d'abord commencé avec les sonneries. Les
sites de ventes en ligne de sonneries, les vitrines virtuelles sur portable
pour acheter des sonneries se sont rapidement étendue. Les usagers les
ont alors adopté dans leur consommation de musique sur
téléphone portable. Au prix de 3 euros les 30 secondes, la
sonnerie est une explosion de nouveaux revenus pour l'industrie du disque en
crise. De plus les ventes se renouvellent car les utilisateurs changent leur
sonnerie régulièrement en raison d'un effet de mode et aussi pour
ne pas tomber dans la lassitude. «La sonnerie mania sur les portables a
créé un business très rentable pour artistes, labels et
opérateurs de télécoms. On trouve même des sonneries
par département, comme le 92 ou le 9365(*) »
«Le marché de la sonnerie ne constitue
hélas plus le relais de croissance qui pourrait permettre de compenser
l'érosion des revenus de l'industrie musicale. Il est soumis à
l'arbitrage du consommateur entre de nombreux produits de divertissements, et
fait désormais l'objet d'un piratage important.66(*)» « De son
côté, le cabinet Strategy Analytics indique que selon ses
données, les ventes de sonneries d'appel (monophoniques, polyphoniques
et hi-fi) représentent encore 50 % des ventes de musique sur les
mobiles, contre 15 % pour le téléchargement de singles et environ
30 % pour les sonneries d'attente, ce qui permet de déduire une part de
5 % pour les services de streaming.67(*)»
Les sonneries servent les stratégies Marketings des
maisons de disque qui reproduisent l'exemple Japonais, que nous verrons plus
bas, en proposant la sonnerie en exclusivité avant la sortie du titre
musical. Le contenu musical téléchargé sur mobile devient
alors un supplément de valeur qui prend une nouvelle tournure autant
pour les opérateurs que pour les maisons de disque.
Des labels dédiés aux sonneries pour
téléphone portable ont alors vu le jour à l'exemple de
Blingtones créé par Cellfish Media. Par ailleurs, il arrive
qu'une sonnerie atteigne le top 10 des ventes et soit un tube de
l'été comme la musique «Crazy frog». Mais aujourd'hui
les sonneries ont elles aussi développé leurs offres et
descendent leur prix allant parfois jusqu'à la gratuité. Ainsi,
les Japonais pour rehausser les ventes ont créé de nouveaux
formats comme les «chaku-uta long» (des sonneries longues hi-fi qui
peuvent être envoyées en cadeau). Aussi, les packs comprenant une
sonnerie et un single se commercialisent de plus en plus.
En raison de l'élargissement des réseaux, la
musique dans la téléphonie mobile c'est aussi le
téléchargement de titres musicaux. Certain comme SonyEricsson ont
ainsi mis en avant le service de téléchargement dans leur
construction comme argumentaire de vente. Le fabricant de combiné
téléphonique a alors signé un accord avec la plateforme de
téléchargement Napster en Juin 2005. «Le service de vente de
musique en ligne Napster et le fabricant de téléphones mobiles
Ericsson se sont mis d'accord pour proposer aux utilisateurs de
télécharger de la musique sur leur téléphone
mobile68(*)». Ce
service mit en place à compter d'un an d'élaboration s'est
étendu aux États-Unis, à l'Amérique latine et
l'Asie.
Les accords entre constructeurs et les plateformes ne sont
pas rares. Afin de rivaliser avec Sony Ericsson, Nokia signe en 2006 un accord
avec le distributeur de musique en ligne Loudeye pour 60 millions de dollars.
Dans un communiqué, l'équipementier finlandais indique vouloir
«proposer aux consommateurs une offre musicale mobile complète
intégrant terminaux, applications et la possibilité d'acheter de
la musique numérique.» Selon Nokia, les «terminaux mobiles
multi-fonction vont devenir le support de référence pour
l'écoute de musique au cours des prochaines années.69(*)». Quelques années
plus tard, Nokia a développé la plateforme OVI pour le
téléchargement et la gestion de données via connexion et
une synchronisation pour ses modèles. Aujourd'hui la firme a
créé Nokia music store qui est encore plus innovante et s'inscrit
dans les tendances actuelles tant en matière de technologie que de
consommation musicale.
«Tous les opérateurs et certains
équipementiers ont essayé de s'approprier ce marché comme
Nokia qui a lancé sa plate-forme multimédia Ovi. En France, c'est
SFR qui a concentré ses forces Marketing dans le secteur de la musique
en ligne. L'opérateur revendique plus de 1 million de titres
téléchargés chaque mois (sur PC et
téléphone) et retransmet régulièrement sur
téléphone des concerts en direct. Son concurrent Orange est
surtout présent à travers l'IPhone et la plate-forme d'Apple,
iTunes 70(*)».
Du côté des opérateurs de
téléphonie mobile, la musique fait partie de l' économie
des services car il se définit et se justifie pour capter de nouveaux
clients et susciter l'achat de nouveaux combinés. Cependant, la musique
fait partie d'un tout numérique qu'un téléphone portable
peut intégrer. Pour cela, nous retrouvons d'autres services phares qui
participent à la stratégie Marketing des opérateurs
télécoms. Par exemple : Internet, La
télévision et la géolocalisation en sont les principaux
arguments.
La Musique a aussi intégré dans l'usage des
contenus multimédia de la téléphonie mobile le visionnage
et le téléchargement de clips musicaux. Le modèle Iphone
d'Apple propose d'ailleurs une application qui conduit l'utilisateur
directement vers l'interface mobile Youtube. Cette abondance de services fait
de la téléphonie un marché porteur pour le
développement de la Musique à travers les flux numériques.
Alors que les ventes digitales ne cessent d'augmenter, certain pays se
démarquent plus que d'autres à l'exemple des pays asiatiques qui
font de leur téléphone portable une utilisation
privilégiée par rapport à un ordinateur.
1.2.1.2 Le Japon : le
laboratoire de la téléphonie mobile
Dans cette partie nous avons fait le choix de choisir le Japon
comme exemple de l'exploitation du mobile en raison de l'association entre les
nouvelles technologies et les modes de consommation. Le Japon représente
alors un modèle pour analyser le développement de la
téléphonie mobile.
«Le pays du soleil levant est la terre d'élection du
téléphone mobile. La 3G y est déjà banalisée
et l'on y voit le portable servir à regarder la télé,
à payer ses courses ou à télécharger des
données en les photographiant. Il doit même à terme
commander aux robots...71(*)»
Au Japon, la téléphonie mobile est aujourd'hui
un marché qui a atteint sa maturité. L'essor de la musique sur
les portables à suivi. Selon les chiffres publiés en 2006 par la
RIAJ (Recording Industry Association of Japan). «le Japon, qui est le
deuxième marché mondial de la musique derrière les
Etats-Unis, reste un modèle d'excellence72(*)». En effet, les ventes de singles sur les
mobiles y ont progressé de 26 % en volume en 2008, à 140 millions
d'unités. Celles-ci représentent 90 % du marché du
téléchargement en valeur et 60 % des revenus
générés par la musique sur les mobiles73(*). Ce succès serait en
partie lié aux regroupement des labels dans un joint-venture pour la
nouvelle distribution de musique qu'offre ce canal.
En 2008, le Japon a totalisé environ 479 millions de
téléchargements dont 91% réalisés par mobile et les
9 % restant par Internet soient 43 millions. Ces téléchargements
de musique sur les mobiles japonais ont généré un chiffre
d'affaires de plus de 79,854 milliards de yens (environ 629 millions d'euros),
soit une augmentation de 17% par rapport à l'année
dernière.
Répartition des téléchargements74(*):
- Sonnerie (42%)
- Sonnerie d'attente (23%)
- Chanson (33%)
- Musique de vidéo (2%)
Au Japon, il est courant que les nouveautés sortent
d'abord sous forme de sonnerie pour les téléphones portables
environ un à deux mois avant la disponibilité du single dans les
bacs ou en téléchargement, ce qui permet d'observer les hits
potentiels. «Une stratégie payante, qui a permis au single de la
chanteuse Thelma Aoyama (Universal Music) d'atteindre le chiffre record au
Japon de 2 millions de singles téléchargés en
200775(*)».
«Le marché japonais se distingue par le fait que
plus de 90% des téléchargements de musique sont effectués
depuis les mobiles qui servent de baladeurs» explique Masaki Suenaga,
porte-parole de l'association. Néanmoins, les Japonais se distinguent
avant tout par leur pratique du téléphone mobile.
La technologie du portable au Japon s'adapte
complètement aux modes de vie des nippons. Les constructeurs et les
opérateurs optimisent au maximum le potentiel de ce produit en lui
intégrant diverses fonctionnalités comme ; commander
l'ouverture de sa porte d'entrée, lancer l'impression d'un document
à distance, régler les dépenses de supermarché, les
transports en commun ou son kiosque à journaux. La firme «DoCoMo a
l'ambition de substituer le téléphone portable à tout ce
qui se trouve dans la poche de l'utilisateur», observe Riyako Sukemoto,
consultante spécialiste des NTIC au Japon et fondatrice de
Jap'Presse/InnovAsia Research76(*). Aussi, en matière d'innovation la robotique
en rapport avec la téléphonie mobile est très
développée. Le robot domestique peut être sollicité
à distance depuis un portable.
Plus des quatre cinquièmes des Nippons sont
déjà passés à la troisième
génération (3G voire 3,5G), soit plus de 80 millions de
personnes, et tous les téléphones portables aujourd'hui vendus au
Japon par les trois principaux opérateurs sont des modèles 3G ou
3,5G, dotés d'un emplacement pour carte mémoire amovible. Ils
permettent donc de télécharger rapidement et de stocker des clips
et des musiques directement via le réseau cellulaire, depuis des
centaines de sites spécifiques. De cette façon, les japonais
possèdent une avance en terme de réseau. Mais encore, les quatres
plus importants opérateurs téléphoniques nippons (NTT,
KDDI, Softbank et EMobile) ont l'intention d'investir environ 10 milliards de
dollars dans la nouvelle infrastructure 3.9G, l'équivalent du
réseau filaire en fibre optique. Le Japon devrait mettre en place cette
infrastructure au début 2010 en se basant sur l'infrastructure 3G
actuel. Le Ministère Japonais de la Communication va dévoiler cet
été les opérateurs qui ont obtenu la licence 3.9G. Le
géant NTT Docomo a quant à lui prévu de lancer ses
premiers services 3.9G dès le début de l'année prochaine,
les autres devraient suivre en 2011 et 201277(*).
1.2.2 Créer de la valeur : le consentement
à payer
La monétisation du contenu musical dans la
téléphonie mobile est en soi une création de valeur. Le
téléphone portable est un produit fonctionnel, divertissant et
esthétique. Dans une société qui incite à la
consommation, chacun cherche alors à se distinguer dans l'achat d'un
produit devenu accessible à tous. Nous parlerons alors
d'exclusivité. Les téléphones portables offrent aux
consommateurs de nombreux services qui pour les opérateurs
télécoms sont le moyen de trouver de nouveaux clients et
valoriser auprès de la population leur image. L'industrie de la musique
de son côté à tout intérêt à favoriser
cette monétisation pour exploiter toutes les voies de promotion et de
distribution de ses artistes. Le consentement à payer s'élabore
alors autour de stratégies Marketing construites sur diverses sources
innovantes de monétisation.
1.2.2.1 Les sources innovantes
de monétisation
Les majors voient dans le développement de la musique
sur les mobiles une opportunité stratégique de
développement avec trois vertus fondamentales 78(*):
- Le mobile est devenu l'objet personnel indispensable des
jeunes générations, cible
principale de leurs attentions, qui sera vraisemblablement
demain l'outil d'écoute
privilégié de la musique.
- La confiance dans un modèle économique
qu'elles jugent plus tangible, et plus
sécurisé.
- La puissance Marketing des opérateurs
télécoms au service de leur industrie en
complément de la Télévision et de la
radio [Pour donner un ordre de grandeur du
rapport de force : la somme cumulée des
résultats nets des 3 opérateurs mobiles
français est à peu près égale au
chiffre d'affaires de l'industrie musicale en
France]
Aussi, il convient de poser les différentes sources
innovantes pour la création de valeur79(*) :
- Personnalisation du mobile. (gravure, sonneries, fonds
d'écrans, applications diverses, jeux etc...).
Voici des exemples d'applications musicales pour iPhone :
Shazam : Ce programme atypique est capable de
reconnaître presque instantanément la quasi-totalité des
chansons existantes. L'application révèle aussi le nom d'un
auteur, elle prend également le soin de suggérer une vidéo
YouTube en relation avec le ou les artistes.
TuneWiki : Application qui à l'écoute d'un
titre musical permet de retrouver les paroles correspondantes de la chanson et
de les faire défiler en même temps.
Tap Tap Revenge : C'est un jeu musical qui reproduit pour
mobile le même procédé que guitare hero (jeu pour console).
L'application est gratuite, fournit avec 3 titres mais pour jouer sur de
nouvelles chansons il faut les acheter. De cette façon le jeu est un
moyen de monétisation du contenu musical.
Spotify : Récemment créé pour une
utilisation mobile (Septembre 2009), cette application réservée
aux abonnés «Premium» de Spotify offre la possibilité
d'écouter des musiques en continu «streaming» dans un
catalogues variés contenant environ 2 millions de titres. La valeur
ajoutée de ce service relève de l'écoute des titres
composant une playlist, hors connexion.
- Accroître la valeur économique d'un
enregistrement, en le transformant en une
«expérience» personnelle, en
multipliant ses formats et "créneaux" d'exploitation.
- Valoriser la relation avec les artistes, du "fan club" en
ligne à la souscription, du
merchandising à la Star Academy, en passant par les
«amis» artistes de MySpace.
- Développer la valeur économique des concerts
par la publicité et le sponsoring, la complémentarité avec
le disque ou encore l'accès distant et/ou différé.
- Valoriser la construction et l'enrichissement de son
univers musical personnel :
vivre "sa" musique où l'on veut, quand on veut et
comme on veut -, mais aussi
partager ou étendre son univers musical.
- Proposer des services destinés à faciliter
l'accès d'inconnus à des moyens de
production, de diffusion, d'échange avec des
communautés d'amateurs, etc.
- Développer l'usage de la musique comme
"supplément de valeur" associé à
d'autres produits et services : marques, espaces, offres de
services ...
Dans le concept d'innovation et de monétisation, nous
pouvons prendre pour exemple la société Cellfish Media,
spécialisée dans l'édition de contenus pour
téléphones portables qui développe des services pour les
entreprises comme SFR, Orange, Universal, Wagram etc...Ses solutions pour
mobile s'appuient sur plusieurs points, essentiels à la réussite
de la monétisation des contenus80(*) :
- Jeux concours
- Interopérabilité des services qui relient
Internet au mobile.
- Exploitation et valorisation du contenu multimédia
pour mobile.
- Monétisation de l'audience
Dans un second temps, nous pouvons nous rendre compte qu'il
existe trois sources innovantes de monétisation des contenus
musicaux :
- Paiement direct par les consommateurs : achat (avec une
infinie diversité importante de
modes de paiement), "location", abonnement, vente
liée, souscription, don...
- Paiement par des tiers : licences de diffusion publique,
publicité, grands portails,
fabricants de baladeurs, fournisseurs d'accès...
- Les systèmes de gestion numérique des droits
(DRM) comme sources de mesure
et de collecte de valeur, plutôt que de "protection"
contre le consommateur.
L' industrie de la musique et ses intermédiaires
(opérateurs, fabricants...) a du développer des offres pour
conquérir les utilisateurs. Aussi, c'est à travers l'industrie de
la téléphonie mobile que l'on peut se rendre compte de cette
économie des services. En effet, chaque stratégie Marketing est
axée sur les besoins du consommateur développant ainsi des offres
d'abonnements.
L'abondance des échanges de fichiers musicaux et
d'autres contenus multimédias à travers les sites peer to peer, a
entraîné le consommateur à ne plus payer pour
posséder du contenu. Perdant ainsi conscience peu à peu de la
valeur du bien musical, l'industrie de la musique eu tout intérêt
à développer avec les opérateurs un autre canal de
distribution.
1.2.2.2 Souscrire à une
formule : l'abonnement81(*)
« La musique est souvent un produit secondaire pour
ces acteurs, une manière d'attirer ou de fidéliser des
consommateurs, plutôt qu'une mission. Il est par exemple peu probable
qu'un nombre significatif d'entre eux décide d'investir directement dans
la production. Leur intérêt à "éduquer" leur public
pour les inciter à élargir leurs horizons n'apparaît pas
non plus de manière évidente81(*) ».
La performance des téléphones de nouvelles
générations qui allient le haut débit à de
multiples services et fonctionnalités ont permis aux opérateurs
télécoms de développer des offres aussi compact que leurs
terminaux. Notre consommation des contenus de l'information et de la
communication s'est adaptée à la rapidité des flux alors
infinis. Aujourd'hui «l'illimité» est devenu le fer de lance
des opérateurs qui utilisent la technologie pour distribuer du contenu
et attirer davantage d'abonnés. Dans le même ordre d'idée,
Bouygues télécom a inventé le forfait
«quadriplay» appelé aujourd'hui «Ideo82(*)». Observons à
présent les offres liées à la musique des
opérateurs mobiles.
Les opérateurs
virtuels mobiles
NRJ Mobile 83(*) (février 2009)
La description ci-dessous des services proposés par
l'opérateur NRJ Mobile dont le nom fait référence à
la radio musicale nous montre combien le contenu musical est important dans la
vente d'un téléphone portable, de plus la personnalisation et
l'offre illimitée représentent les qualités fondamentales
d'une offre en cohérence avec nos modes de consommation. En voici
l'énoncé :
«NRJ Mobile, l'opérateur de
téléphonie mobile qui vous permet de télécharger
musique, sonneries et logos de vos stars préférées et
d'avoir un téléphone portable totalement personnalisé. NRJ
Mobile, ce sont des forfaits et un mini bloqué pour chatter à
votre rythme mais aussi des cartes prépayées avec zéro
engagement. Profitez de tous les bons plans NRJ Mobile : SMS illimités
vers tous les opérateurs, SMS gratuits à chaque appel avec votre
carte prépayée, présentation du numéro, wap
MyNRJmobile, la 3G et plein d'autres avantages client VIP.84(*)»
Dans une stratégie Marketing axée sur la
musique, l'offre NRJ Mobile Be live en plus des sms illimités, propose 2
places de concerts dès la souscription. Ainsi, certains
opérateurs de téléphonie mobile se démarquent de
leurs concurrents qui dans la même lignée créés de
nouveaux forfaits. Par ailleurs notons que le groupe Universal Music a aussi
son opérateur mobile virtuel sous le nom de Universal Music Mobile en
collaboration avec Bouygues télécom.
Universal Mobile
Forfait de 24,90 à 27,90 par mois
- 1h30 de communication
- SMS illimités
- Téléchargement illimité de tous les
nouveaux singles d'Universal (titres transférables 3 fois)
Les formules d'abonnement
commercialisées par SFR et Orange :
SFR : Illymithics (14 novembre 2007)
Selon l'opérateur dès son lancement 40 000
clients ont souscrit à un forfait de la gamme Illymitics. Si l'on
regarde de plus près les statistiques de ces souscriptions 60% sont des
nouveaux clients et plus de 35% des clients ont choisi les forfaits 3h et 5h
incluant la musique et la TV en illimité.
L'une des déclinaisons de ce forfait comprend :
- l'offre illymithics forfait bloqué MTV «De
l'illimité, sans risque de dépassement»
avec un accès en particulier illimité vers les
chaînes MTV (chaînes musicales).
SFR Pass Music Live (Juin 2008)
- Offre de téléchargement illimité et
permanent
- 500 000 titres disponibles
- réductions concerts -10%
- jeux,concours, chat
Aujourd'hui, les abonnements SFR permettent le visionnage des
concerts en direct organisé dans son studio depuis un mobile ou via la
plateforme Internet.
Orange : Musique Max (12 juin 2008)
«L'offre de téléchargement de musique
illimitée sur PC et mobile la plus riche du marché85(*)»
Plus d'un million de titres à télécharger
en partenariat avec les quatre principales maisons de disques (EMI Music
France, Sony BMG, Universal Music France et Warner Music France) et deux labels
indépendants (Believe et Scorpio Music).
- Téléchargement des titres sur le PC et le
mobile avec synchronisation automatique de sa bibliothèque musicale
grâce au média player Orange.
- Tous les titres téléchargés dans le
cadre de l'offre musique max pourront être conservés à vie
et transférés vers cinq supports numériques
différents (baladeurs et mobiles compatibles).
- L'offre musique max est proposée à
12€/mois sans engagement.
«Une nouvelle concrétisation de la
stratégie «content everywhere» d'Orange voit le jour avec
musique max. Outre la télévision, le cinéma, les
séries, le sport et les jeux vidéo, la musique fait en effet
partie des principales attentes des clients en termes de contenus86(*)»
1.2.2.3 Les risques de la
banalisation de l'offre
Actuellement tous les modèles économiques
s'orientent vers l'abonnement afin d'amener le consommateur à payer.
Nombreuses sont les offres proposant de la musique illimitée, cela est
même devenu une garantie minimum pour être certain d'attirer un
maximum de clients.
Nous pouvons constater que les offres sont bien
adaptées à l'usage des consommateurs et à leur propension
à payer. Cependant, à travers ce regroupement de paiement pour
plusieurs services, la musique peut tomber dans une certaine
désacralisation et s'installer alors dans un pack commercial qui ne la
valorise plus en tant que telle.
Nous avons constaté après analyse que la musique
est un produit d'appel dans quelques domaines que ce soit. Elle est le premier
bien culturel à être autant sollicité par les
consommateurs. Il y a une crise du support mais en aucun cas une crise de la
musique. Si l'abonnement ou autres formules de souscription permettent
d'acquérir auprès des utilisateurs un consentement à
payer, il ne faut pas négliger le danger qui règne autour de ce
bien, musical et numérique. À force de la baisse sur les prix et
le développement des offres de musique illimitée, l'industrie de
la musique comme les opérateurs télécoms prennent le
risque de tomber dans une forte banalisation de l'offre.
La musique est un produit qui fait fonctionner de nombreuses
industries comme nous l'avons vu plus haut. Cependant, dans son processus de
commercialisation, elle s'inscrit dans un système d'abondance voulue par
le consommateur qui perd de vue la valeur de ce contenu. Ainsi, la musique
s'inscrit dans un paradoxe. D'un côté elle a peu de valeur (les
gens n'ont plus tendance à l'acheter) d'un autre elle est beaucoup
consommée (téléchargement peer to peer).
Nous pouvons alors nous demander quelles sont les relations
entretenues entre les opérateurs de téléphonie mobile et
l'industrie du disque qui partagent un intérêt commun dans la
vente du bien musical.
1.2.3 La relation entre les opérateurs
télécoms et l'industrie du disque
«La relation entre opérateurs
téléphoniques et opérateurs de musique a toujours
été chaotique. Plusieurs motifs peuvent expliquer ces
incompréhensions mutuelles : différences de taille,
différences de mentalité et surtout, la conviction (toujours
vivante) des acteurs de la musique, que les opérateurs
téléphoniques ont subventionné leur campagne d'abonnement
au haut- débit grâce à la musique et au
téléchargement illégal.»
Les intérêts entre opérateurs
télécom et Majors sont convergents en ce qui concerne la musique.
L'industrie du disque à tout intérêt à
développer différents canaux de distribution notamment à
travers la téléphonie mobile. Canal de diffusion et de
réception moderne dont le marché est florissant. Les
opérateurs téléphoniques ont de leur côté
tout intérêt à se faire des Maisons de disque un
allié dans la course aux clients. La musique devient maintenant l'un de
leurs arguments phare de vente, «packagée» dans des offres
compactes de services, elle est le moyen de valoriser l'accès et de
caractériser certains profils de clients.
Ces deux industries doivent cependant trouver des points
d'entente pour mener à bien leur stratégie commune de vente,
alors que leurs processus respectifs de commercialisation obéissent
à des logiques différentes.
1.2.3.1. Deux approches de
vente différentes
S'inscrivant dans deux marchés différents mais
aujourd'hui convergents, opérateurs et Majors ont deux approches
différentes87(*).
«Dans les conditions de cessions actuelles des droits
musicaux, la musique, pour un opérateur, relève plus d'une
logique de positionnement Marketing que du développement d'une
activité profitable : il n'y a aucun intérêt pour nous
à développer un marché sans logique profitable.88(*) »
D'un côté, l'industrie de la
téléphonie mobile s'inscrit dans un cycle long, elle positionne
ses produits sur une longue période, ses technologies sont un
investissement qui peut s'amortir pendant des années et la sortie
commerciale d'un produit se prépare aussi sur une plus grande
période contrairement au fonctionnement de l'industrie du disque.
D'un autre côté, les Majors développent
quant à elles leur produit sur un cycle court. L'artiste compose dans un
premier temps son album, ensuite, il part en studio pour enregistrer, puis s'en
suivent la promotion et la commercialisation du disque. La portée du
produit n'a pas la même visée. Dans le disque il faut en plus de
recouvrir son investissement, toucher un maximum de personnes dans le premier
mois de commercialisation car après il ne bénéficie plus
du «prix vert» dans les bacs et les mélomanes seront moins
disposés à l'acheter. Aussi, en raison des efforts
réalisés dans la publicité auprès de
différents médias afin de créer un «buzz», c'est
à ce moment qu'on voit si : «un produit marche ou ne marche
pas». Le tapage médiatique, l'effet promotionnel sur un album est
censé produire un maximum de vente. Après, s'il est classé
dans les hits, il pourra faire l'objet de réédition et susciter
encore de nouveaux clients. Tandis qu'un produit qui ne trouve pas son public
s'éteint rapidement.
Les Majors se sont positionnés sur ce créneau en
concluant des accords commerciaux avec les opérateurs
télécoms portant d'abord sur les sonneries, puis sur le
téléchargement à la carte. C'est ainsi qu'en 2003, Sony
Music Mobile ouvre son catalogue au téléchargement sur
mobile89(*).
1.2.3.2 L'accès au
catalogue
Entre Opérateurs téléphoniques et maisons
de disque, l'accès au catalogue est significatif des stratégies
Marketing appliquées aux consommateurs. Il est alors important de
préciser les enjeux de l'accès au catalogue. En effet, les
maisons de disques ont pendant longtemps instaurées des restrictions sur
l'accès aux titres musicaux de leurs catalogues en imposant les DRM
(verrous numériques).
Les opérateurs ont dû alors adapter leurs offres
en se basant sur plusieurs lignes de conduites. D'un côté, le
consommateur, de l'autre, les Maisons de disque. Ainsi, l'opérateur SFR
a développé en 2006 et cela pendant une période, une offre
en adéquation avec les volontés de chacun. L'offre permettait de
télécharger sur son mobile un nombre illimité de chansons
parmi un catalogue pour le moment réservé à 80.000 titres
d'Universal Music. «Le client a la possibilité à tout moment
de résilier son abonnement mensuel ; les morceaux qu'il avait
loués et téléchargés cessent alors d' être
écoutables», précise SFR.
Dans ce marché numérique, maison de disque et
opérateur télécoms doivent avancer ensemble, l'un
avec l'autre pour harmoniser la musique et la technologie. Les deux
acteurs sont aujourd'hui dans la nécessité de s'accorder afin de
proposer un modèle économique profitable autant pour la musique
que pour le téléphone portable.
1.2.3.3 Opérateur de
téléphonie mobile et image associée à la
musique
La musique est un produit d'appel plébiscité par
les consommateurs et représente aussi le fer de lance dans les offres de
services en ce qui concerne la téléphonie mobile. Les
opérateurs toujours à la recherche de nouveaux clients
développent des offres et des services appropriés aux nouveaux
modes de consommation des usagers. Ainsi, en plus de proposer de la musique
dans la téléphonie mobile, les opérateurs investissent
dans de nouveaux modèles économiques pour s'implanter dans le
marché de la musique et associer de cette façon leur image
à un produit approuvé par le public.
SFR
Le studio SFR90(*) : L'opérateur SFR a ainsi
créé un «concept store» axé sur la Musique et la
téléphonie mobile. Dans une ambiance moderniste, il est
équipé d'un bar/lounge, d'un restaurant, d'une scène live,
d'une partie magasin et équipement produits SFR, d'un service
customisation et d'un espace innovation pour découvrir et apprendre tout
sur les nouvelles tendances. Le studio SFR marque la volonté de
l'opérateur de se positionner sur le créneau de la musique. Il
s'agit de la première salle de concert dans un espace de vente SFR qui a
accueilli déjà de nombreux musiciens connus. Par ailleurs, le
studio est le point central du «concept store», conçu avec une
géométrie variable il est dédié à la
musique, l'image et l'innovation. Avec une surface de 200 m2, il peut
accueillir 100 spectateurs assis ou 200 debout. Equipé d'un
système de captation live il retransmet ses concerts en temps
réel aux abonnés SFR sur leur téléphone portable et
sur Internet.
«Attention Musique Fraîche» est le site
consacré à la musique d' SFR : La firme se positionne sur tous
les créneaux et à la pointe des technologies elle assure sur
Internet la promotion et la distribution de musique. Son site réunit
tous les ingrédients indispensables pour réunir un public :
radio, actualité, concerts, communauté, rubrique jeunes talents,
boutique et application de type player à télécharger sur
iPhone.
ORANGE
«Wormee91(*)», le site de téléchargement de
musique gratuit : Orange Vallée, division de France
Télécom consacrée à l'innovation, a annoncé
en février 2009 le lancement au premier semestre d'un site Internet
gratuit de musique à la demande, «WorMee», qui donnera
accès à un catalogue de 4 millions de titres à terme. Le
site se veut aussi à la pointe des outils communautaires offrant
à chacun de ses clients la possibilité de créer sa
playlist individuelle et d'ajouter des playlists de groupe. Aussi,
l'inscription à Wormee génère un compte qui permettra par
la suite de télécharger avec des «Wormz» des titres
musicaux. De plus, Wormee est équipé d'une radio et d'un service
«tv» diffusant des vidéos d'artistes.
L'événement orangerockcorps est aussi un
très bon exemple car il propose un concert qui récompense les
personnes qui ont donné 4 heures de leur temps dans un travail
bénévole. Le concert prévu en fin d'année
prévoit alors la participation de star venues des musiques actuelles et
électroniques comme avec la présence de David Guetta pour octobre
2009. orangerockcorps est sponsorisé par le groupe Orange et par le
constructeur de combiné Sony Ericsson. Nous remarquerons alors que ce
rendez-vous musical associe à sa valeur culturelle la participation
financière de ces deux industriels, partenaires forts dans la production
de musique. L'affiche médiatique présente dans tous les couloirs
du métro parisien a aussi une charte graphique aux couleurs de
l'opérateur Orange.
Les nouveaux acteurs du secteur de la musique sont comme nous
venons de le voir sollicités par l'industrie de la musique. Ils assurent
leur visibilité à travers la musique que ce soit physique ou
numérique. Devenus des partenaires de choix, la coopération
s'avère de plus en plus nécessaire pour que chacun puisse
s'épanouir dans son domaine. Après analyse du positionnement des
opérateurs télécoms sur le marché de la musique.
Nous sommes en mesure de nous demander quelle place ces acteurs prennent ?
Forts de leur capacité à investir et à innover sur le plan
de la technologie associée aux contenus multimédias, les
opérateurs font la promotion et la distribution des artistes,
développant alors les artistes.
1.3 Le processus de convergence dans l'ère
numérique
Le terme de Convergence est apparu dans les années 80
et faisait initialement référence au rapprochement,
débuté une vingtaine d'années auparavant, des industries
de l'informatique et des télécommunications. Durant les
années 90 la convergence s'est étendue à l'industrie des
médias poursuivant ainsi le mouvement déjà
lancé.
«En réalité, le terme de convergence est
polysémique. On pense en premier lieu à la convergence
technologique, celle dont les trois moteurs sont l'augmentation de la vitesse
des processeurs, l'accroissement des capacités de transmission des
réseaux et, bien sûr, la numérisation et la compression des
contenus, notamment sous le format MP3 (Bauer, 2005). Mais à cette
convergence technique, s'ajoute la convergence des marchés, la
convergence organisationnelle, voire celle des politiques de
régulation92(*)».
1.3.1 La convergence dans le numérique
La convergence numérique est le recoupement de services
ou d'outils numériques anciennement indépendants. Cette
convergence se traduit par un développement d'appareils multi-fonctions,
par davantage de relations et d'échanges entre chacun d'eux pour passer
d'éléments spécialisés et différents
à un ensemble homogène numérique. La convergence suit la
conversion des appareils au numérique grâce à des
composants provenant de l'informatique. La maturation technologique de ces
composants partagés ouvre ensuite la voie aux recoupements et à
l'hybridation des outils et des échanges numériques93(*).
La notion de convergence consiste dans la fusion de 3
éléments : l'information, le support et son transport.
- L'information, ou le contenu, est l'objet physique ancien
(CD) dématérialisé par la numérisation (MP3).
- Le support est le contenant qui interprète les
octets et le protocole.
- Le transport est le trajet d'un point à un
autre de l'information jusqu'à sa consommation.
L'arrivée d'Internet donne une place de marché
très particulière, sur laquelle «l'absence de coût
incrémental rend plausible une monopolisation94(*)», selon le modèle
«winner takes all» (Frank et Cook, 1995). Ce constat s'est
doublé d'une croyance. La révolution numérique, et plus
précisément la convergence technologique
télécoms/médias/Internet, a offert la possibilité
de verrouiller un mode de diffusion, Internet. Le fait de maintenir un
contrôle sur des contenus est alors devenu un objectif stratégique
qui a amené les Majors à intégrer des DRM sur ses
fichiers. «Pour s'assurer l'exclusivité de l'accès au client
final tout en augmentant sa disposition à payer, la convergence dicte en
effet de contrôler un large catalogue de contenus (si possible exclusifs)
d'autant plus facile à amortir que son exploitation serait
multi-supports. Conséquences de ce constat et de cette croyance, les
fusions entre AOL et Time Warner d'une part, et Seagram, Canal Plus et Vivendi
d'autre part, donnant naissance à Vivendi Universal95(*)».
1.3.2 Convergence des marchés et convergence
organisationnelle
La convergence technologique doit induire une convergence des
marchés. Cette dernière peut être pro-concurrentielle, par
augmentation de la substituabilité entre des produits ou services
appartenant initialement à des marchés différents
(concurrence entre un ordinateur et un lecteur mp3 pour écouter de la
musique, (par exemple) ; ou, à l'inverse, anti-concurrentielle,
lorsqu'elle offre la possibilité de lier les marchés de
«tuyaux», et donc le contrôle de l'accès au
consommateurs final, et les marchés de contenus. Les effets pro ou
anti-concurrentiels justifient tous deux la convergence organisationnelle,
c'est-à-dire des opérations d'intégration verticale, de
concentration horizontale, ou encore d'alliances. De telles opérations
peuvent conduire à une plus grande efficacité économique,
en minimisant les coûts de transaction ou en mettant à profit
l'existence d'économies d'échelle, d'envergure et/ou
d'agrégation (Bakos et Brynjolfsson, (2000), ou au contraire augmenter
le pouvoir de marché par exclusion des rivaux, forclusion, dissuasion
à l'entrée.
La convergence des marchés devient alors une
réalité. De même qu'une conversation
téléphonique peut transiter par le réseau Internet,
aujourd'hui, un titre musical s'écoute aussi bien sur une radio
hertzienne, sur une webradio, sur un lecteur de CD, sur Internet à
partir du disque dur d'un ordinateur, sur un baladeur numérique, ou
encore sur un téléphone mobile.
Enfin, la convergence organisationnelle semble
également s'amorcer. Dans la musique, jusqu'au tout début des
années 2000, les frontières étaient relativement
hermétiques. Parmi les cinq majors de l'époque, seul Sony
était simultanément présent dans les contenus et dans
l'électronique grand public. Si Universal Music et Warner Music
étaient adossés à des groupes multimédias,
présents également dans les réseaux (Internet,
téléphonie mobile), aucune synergie n'a pu être mise en
évidence à l'époque. Aujourd'hui, Warner Music est
d'ailleurs devenu totalement indépendant, comme l'est EMI depuis
près de 10 ans. En tout état de cause, les Majors étaient
au centre du jeu en contrôlant les réseaux de distribution et en
préemptant les canaux de promotion.
Aujourd'hui, les frontières sont plus floues et il
semble bien que, dans la musique en ligne, la position des Majors soit plus
périphérique et restreinte à la fourniture de contenus. En
effet, pour les médias, les opérateurs de
télécommunications, les fournisseurs d'accès à
Internet (FAI), et même les constructeurs de hardware, les contenus
deviennent un axe de développement stratégique. Ce
développement passe le plus fréquemment par la tentative de
contrôler la distribution en ligne, éventuellement à
travers des accords d'exclusivité avec les producteurs phonographiques,
voire même par l'intégration en amont vers la production96(*).
1.3.3 Innovations technologiques et convergence
« Nous avons constaté une tendance à la
convergence des terminaux mobiles, fixes, et des ordinateurs qui nous porte
à croire que de nombreux services passeront par le mobile »,
explique Xavier Des Horts, directeur de la communication de Nokia
France97(*).
En matière d'innovation technologique, l'ouverture des
réseaux avec le haut débit a permis une convergence des contenus.
Il y a seulement quelques années on envisageait l'association d'un
lecteur de médias à un téléphone portable.
Aujourd'hui un tel appareil existe et dans nos habitudes de consommation, cela
nous apparaît comme évident.
La convergence numérique est la convergence entre de
nombreux acteurs et comme nous avons pu le voir, les constructeurs de
combiné et les opérateurs, nouveaux acteurs dans le marché
de la musique ont permis de développer dans un produit compact toutes
les notions qui définissent la convergence (information, support,
transport). Ainsi, c'est dans une parfaite cohérence entre technologie
et nouveaux modes de consommation que le téléphone portable a pu
alors s'imposer comme le produit par excellence qui se prête au mieux
à une telle convergence.
«Le téléphone portable est très
certainement l'appareil le plus représentatif de la convergence des
technologies. Distributeur, baladeur et lecteur de musique, le mobile a d'ores
et déjà pris une place importante dans l'industrie de la
musique.98(*)»
Le téléphone portable est fonctionnel
(télécommunication, divers services...), il est aussi
esthétique et répond à l'attente des consommateurs. De
cette façon, un téléphone portable a une capacité
de stockage importante (sur certains téléphones des cartes de
mémoires peuvent être ajouté) afin de permettre un usage
des contenus multimédias plus large. La capacité de stockage est
aujourd'hui une question importante car les échanges (sous toutes ses
formes) sont de plus en plus multipliés. Actuellement, les recherches en
matière de stockage s'étendent vers de nouveaux usages, toujours
alliés à une technologie plus performante au service du
consommateur. En effet, les chercheurs développent des systèmes
qui permettent d'écouter ou de visionner des contenus multimédias
à partir d'une base de stockage virtuelle, intégrée dans
Internet. On pourrait alors, à partir d'un flux continu, se servir dans
notre bibliothèque virtuelle sans risque de coupure grâce à
un débit très élevé et nous n'aurions plus à
stocker des fichiers dans notre téléphone portable. Remarquons
qu'il existe aujourd'hui de nombreux sites Internet qui proposent de stocker
nos fichiers. Dans un proche avenir, l'abondance des flux et du stockage
n'auront plus à se soucier d'un espace de mémoire.
Les décideurs de l'industrie de la musique ont tout
intérêt à suivre de près le secteur de l'innovation
technologique. En vue d'une telle convergence, il est nécessaire pour
les Maisons de disque d'intégrer tous les paramètres de
distribution pour ses contenus.
Nous savons que la musique est le bien le plus
téléchargé, en plus de son côté attrayant
elle est facile d'usage et la demande est toujours présente. La musique
est l'art populaire par excellence. Elle touche toutes les classes sociales,
elle propose de nombreux genres musicaux, elle révèle des
artistes qui nous ressemblent ou pour qui nous avons de l'admiration. Elle se
décline aussi sous différents formats et fait vivre et interagir
des acteurs venus d'industries différentes. Alors nous pouvons dire que
l'industrie de la musique possède un bel atout. Elle est
l'investigatrice de regroupement, de liens sociaux et d'une coopération
entre plusieurs industries aux intérêts qui convergent.
L'industrie de la musique doit placer des stratégies qui s'appuient sur
la résonance commerciale qu'apportent les constructeurs et les
opérateurs télécoms si elle veut continuer à
être un acteur central et profiter de cette convergence apportée
par l'innovation technologique.
2. Les enjeux de la coopération entre maisons
de disque et opérateurs télécoms
2.1
L'interopérabilité
L'essor des technologies de l'information et de la
communication dans notre société a provoqué une grande
transformation de nos habitudes de consommation. Par le processus de
dématérialisation, la musique s'est imposée comme le
contenu média et culturel le plus téléchargé et
donc le plus partagé. Nous avons pu constater que l'évolution du
secteur de la musique enregistrée a suivi celle du secteur des
technologies électroniques avec l'invention de lecteurs
multimédias de plus en plus performants.
La convergence affichée de ces deux secteurs autour de
la musique a donc installé des relations entre les acteurs qui sont
faites, pour s'inscrire dans la durée afin d'assurer la
pérennité des produits et services conçus. Nous verrons
dans cette partie quels sont les enjeux de l'interopérabilité.
2.1.1 Gestion et Sécurité du
contenu : les DRM
DRM vient de l'anglais «digital right management»
et sa traduction française signifie : gestion numérique des
droits. C'est en 2003 avec l'iTunes Music Store qu'Apple a initié une
nouvelle pratique en construisant des fichiers munis de DRM. Par la suite, les
maisons de disque ont commencé à placer des verrous sur
leurs fichiers musicaux car Internet était devenu un nouveau canal de
distribution. Aussi, on peut signaler que l'engouement de la population pour le
téléchargement peer to peer illégal a incité
l'industrie du disque à associer à leur format mp3 des DRM,
marquant ainsi la fin du format mp3 dans son mode le plus favorable au concept
d'interopérabilité.
Dans la construction des DRM, les producteurs ont
cherché à doter leur fichier d'un degré
élevé de protection afin d'empêcher la copie et la
diffusion sur les réseaux peer to peer. De leur côté, les
distributeurs ont essayé de ne pas limiter l'usage que le consommateur
pouvait en faire. Néanmoins, les fichiers vendus sur Internet sont
souvent équipés de DRM qui définissent le nombre de copies
autorisées et le degré de portabilité du fichier.
2.1.1.1 L'utilisation des
DRM
Les DRM contiennent un large ensemble de dispositifs qui
contrôle «l'accès et l'usage de contenus, de services ou
d'appareils numériques, à tous les niveaux de la chaîne de
valeur et à toutes les étapes possibles d' usage final ou
intermédiaire99(*)».
Les DRM contiennent aussi plusieurs éléments
qui ont pour fonction de définir :
- L'identification des oeuvres, des artistes, des ayants-
droit.
- L'authentification des utilisateurs.
- L'expression au travers de codes informatiques de licences,
de droits et de
restrictions d'usage.
- Le contrôle, le suivi, la mesure des accès et
des usages, etc.
Le but des DRM consiste dans le contrôle stricte de
l'usage du contenu. Aussi, sa capacité de gestion empêche toute
utilisation opposée à la consommation pour lequel il est
originellement prévu. Mais aujourd'hui, son association à un
fichier contraint les utilisateurs et ne contribue pas à faciliter
l'usage de service payant en matière de musique. En effet, pourquoi un
consommateur irait-il acheter une musique dont le format est verrouillé
et ne permet donc pas la compatibilité entre contenant et contenu ou
bien encore entre deux contenants. Par exemple, un fichier sous DRM peut se
lire avec une marque de lecteur précise et pas avec une autre (Apple/
Sony). Ou bien encore, nous avons pu rencontrer le problème de connexion
et d'échange de fichier entre un lecteur audio et un ordinateur.
Pour ce faire, l'industrie de la musique et les constructeurs
ont aujourd'hui pris conscience qu'il était dans leur
intérêt de construire des fichiers sans verrous numériques
car ceux ci détournent les consommateurs vers des offres
illégales plus faciles d'utilisation.
Les DRM posent alors plusieurs types de problèmes
dans leur utilisation :
- Chaque constructeur a mis en oeuvre ses propres solutions.
Il n'y a aucune standardisation du DRM ce qui a pour avantage de brouiller les
pistes pour d'éventuels piratages mais d'un autre côté cela
complique l'interopérabilité entre les équipements.
«Security by obscurity100(*)»
Par exemple : En raison de cette incompatibilité,
les fichiers achetés sur Itunes Store ne pouvaient pas être
écoutés sur d'autres lecteurs, autre que celui d'Apple avec
l'Ipod.
- Les DRM ne sont pas compatibles entre le matériel et
le logiciel (hardware et software).
- L'infrastructure du cryptage doit donner une pleine
confiance quant à la qualité de sa sécurité.
- Il y a à optimiser le rapport entre
l'efficacité technique de la solution et les coûts
associés.
- Les DRM ne sont pas acceptés par les consommateurs
qui ont alors pris pour habitude de se tourner vers des contenus issus du
téléchargement illégal.
«Le manque de compatibilité et la multiplication
des codecs et formats DRM sont également dues en partie au refus des
services de musique en ligne de céder leurs licences à des
acteurs tiers. En fait, il se peut que l'industrie musicale soit favorable
à un accès aisé au téléchargement et n'aime
pas l'idée de normes divergentes. Mais indirectement, ce débat
sur les normes pourrait avoir été suscité par l'industrie
musicale en raison de son refus de soutenir la norme MP3 largement
répandue (mais non protégée). 74»
2.1.1.2 Les domaines
d'interopérabilité
La question de l'interopérabilité touche
plusieurs domaines dans l'usage des consommateurs qui sont101(*) :
- L'interopérabilité entre les
équipements (il s'agit de la compatibilité pour la lecture ou le
stockage d'un fichier numérique entre deux appareils. Par exemple, entre
un lecteur audio et un poste lecteur adapté à la voiture ou entre
un téléphone mobile qui assure la lecture audio et un
ordinateur).
- L'interopérabilité entre les services (un
titre musical téléchargé sur un site de musique peut ne
pas être compatible avec un autre site qui propose le partage de
fichiers.)
Les constructeurs de combiné voyaient
déjà en 2005 la nécessité de facilité
l'écoute de musique :«Nous avons pressenti une
accélération du développement de ce marché,
dû à l'arrivée de la télévision sur mobile.
En prévision de quoi, nous avons depuis longtemps équipé
l'ensemble de nos terminaux de players compatibles avec tous les formats de
fichiers musicaux», Xavier Des Horts102(*).
De son côté, la firme Apple Computer s'est vue
attaquée par Virgin Store pour concurrence déloyale car Apple a
refusé de céder sa technologie de sécurité
appelée «Fairplay» qui permettrait pourtant de rendre
utilisable sur le lecteur Ipod, tout titre acheté auprès de
Virgin Mega et d'autres détaillants. Cependant, la demande de Virgin a
essuyé un refus face au conseil de la concurrence français. Mais
dans une volonté d'ouvrir et de développer le marché, un
certain nombre d'entreprises ont demandé à Apple d'ouvrir sa
technologie de droits numériques afin que d'autres services de musique
numérique puissent en toute sécurité transférer des
fichiers sur le lecteur iPod d'Apple.
Voici d'autres domaines
d'interopérabilité :
- L'interopérabilité entre les
«playlists» (une «playlist» composée de titres avec
DRM aura une lecture erronée en raison du manque de
compatibilité)
- L'interopérabilité entre les solutions
sécurisées de paiement (différentes possibilités de
paiement sont généralement proposées ; visa, carte
bleu, american express etc...)
Alors que les DRM sont apparus dans une volonté de
protection, le bien numérique dans son processus de commercialisation en
a été asphyxié. Le contenu musical a dès lors fait
l'objet de stratégies génériques afin de valoriser le
contenu dans un environnement numérique, trois axes principaux se sont
alors érigés. D'abord, par la protection directe de contenus
numériques sous DRM de copie et/ou de péremption (protection
technique), puis par la protection indirecte des contenus par divers
procédés touchant les oeuvres diffusées (protection
économique). Enfin, par un déplacement de la valeur vers des
consommations liées.
La stratégie de déplacement de la valeur peut
alors se diriger vers des biens rivaux. Une telle stratégie vise
à lier un contenu libre à des biens rivaux utiles, voire
nécessaires, pour une consommation pleinement satisfaisante. Dans le cas
de la musique, les textes de présentation, les livrets, les partitions,
les clips, etc. peuvent jouer ce rôle et donner un support physique aux
achats de contenus ouverts. Les marchés de l'accès à
l'Internet haut- débit, des appareils de lecture (baladeurs
numériques, téléphones portables, etc.) constituent
également des biens liés rivaux. Par ailleurs, le
déplacement de valeur peut se diriger vers la meta information (par
exemple : recommandation d'un site de vente)103(*).
2.1.1.3 L'abandon des
protections contre l'utilisateur
Les DRM ont joué un rôle protectionniste tant
sur le plan technique que sur le plan économique, mais aujourd'hui ce
système est dans une impasse et se voit petit à petit
supprimé dans la construction du «hardware» et du
«software».
Aussi depuis plusieurs années, il existe d'autres
formes de «protection» qui sont les «MTPCU» (Mesure
technique de protection contre les utilisateurs). Il s'agit d'une forme
dérivée de DRM qui s'applique essentiellement à limiter
l'accès aux oeuvres, l'usage et la copie de la part de l'utilisateur
final. Développé par l'industrie informatique et l'industrie de
la musique les MTPCU «visent à limiter la possibilité
d'enregistrer, de lire et surtout de copier les oeuvres achetées par un
consommateur104(*)». Mais une fois encore ces mesures engendrent
des incompatibilités et donc l'impossibilité de lire certains
fichiers musicaux sur différents appareils.
«Les restrictions anti-copie rendent
problématique la lecture d'une oeuvre sur plusieurs appareils, par
exemple une chaîne hi-fi, un ordinateur et un baladeur. La
complexité du paysage crée une incertitude chez les utilisateurs,
qui ne peuvent être sûrs de ce qu'ils pourront faire de la musique
qu'ils ont acquise. En outre, chacun des systèmes de protection du
marché a pu être "cassé" en quelques semaines ou
mois105(*)».
Les MTPCU ont été considéré comme
le moyen le plus approprié pour répondre à
l'insatisfaction des consommateurs de musique. Pour cela le législateur
n'a pas considéré dans la loi DAVDSI la nécessité
de construire des équipements compatibles.
- La Loi nationale ne peut guère imposer
l'interopérabilité de dispositifs techniques mis au point par des
entreprises des secteurs informatiques et électroniques (Microsoft,
Apple, Sony, InterTrust...) mondiales, en concurrence les unes vis-à-vis
des autres, et dont les systèmes ne s'appliquent pas seulement à
la musique, ni même à la culture. Les appels récurrents
à des systèmes de protection «universels, non
propriétaires, libres», ont peu de chances d'être entendus.
- L'interopérabilité des dispositifs techniques
ne signifie pas que les ayants- droit ou les distributeurs appliqueront les
mêmes règles et confèreront les mêmes droits aux
consommateurs, ce qui ne lève donc pas les problèmes
d'accès aux catalogues sur telle ou telle plateforme.
Ainsi, nous savons qu'il est temps de faciliter l'usage du
payant numérique et pour cela il est nécessaire d'ouvrir la
capacité d'usage des fichiers. Il y a là un véritable
enjeu économique d'une part pour les constructeurs de matériels
et d'autre part pour la filière musicale. C'est dans cette perspective
qu'Apple a décidé d'ouvrir l'utilisation de ses contenus musicaux
au premier trimestre de l'an 2009 en levant ses verrous numériques
présents dans le catalogue de vente Itunes Store.
Quels sont alors les modèles économiques qui
opèrent pour rendre aux consommateurs la liberté de l'usage du
contenu et celle du matériel ? et comment l'industrie de la musique
construit-elle la distribution de musique via le flux
numérique ?
2.1.2 Des contenus libres d'utilisation
Avec la levée des DRM, c'est un véritable bond
en avant pour l'économie du secteur de la musique qui permet alors aux
consommateurs d'acheter des fichiers et de les utiliser en toute
interopérabilité avec d'autres appareils. Apple a en effet
enlevé les verrous numériques qui empêchaient tout autres
titres achetés sur des sites divers d'être lisible sur le lecteur
Ipod. Aujourd'hui les constructeurs trouvent des compromis entre
sécurité et libre utilisation des contenus, car les utilisateurs
sont au coeur de l'évolution technologique et orientent donc les
tendances fortes du marché.
2.1.2.1. Licence de libre
diffusion : Licence art libre et «creative commons»
«Les licences de libre diffusion sont, entre autres
choses - car la dimension économique
ne constitue pas leur première motivation - des
instruments exploitables au service de
l'innovation marchande dans la musique.106(*)»
L'apparition des licences libres de diffusion107(*) dans le domaine musical
comme dans d'autres domaines est une innovation intimement liée au
contexte numérique. Selon l'association «Musique libre108(*)» : «ces
licences sont des contrats de diffusion, passés entre le ou les auteurs
et l'auditeur. Grâce à ces contrats, le ou les auteurs accordent
à l'auditeur un certain nombre de libertés, dont la plus basique
est la possibilité de rediffuser l'oeuvre sans accord spécifique,
par exemple pour en faire une copie pour des amis, ou même pour des
parfaits inconnus, via des webradios par exemple. Une seule restriction : la
nouvelle diffusion doit se faire sous la même licence109(*)».
Par ailleurs, en facilitant la circulation des oeuvres les
licences de libre diffusion donnent la possibilité aux artistes et aux
labels de valoriser la production de leur musique par l'exploitation de tout
les canaux offerts par Internet en terme de promotion.
Ces licences ont plusieurs variantes et s'appuient toutes
sur le droit d'auteur. De cette façon, chacune d'entre elles donne droit
au public de copier, d'échanger, de partager et d'en faire la
rediffusion. Cependant, les titres conservent leur droit. En ce qui concerne
les auteurs et les interprètes, ils peuvent accorder également,
ou non, le droit de distribuer l'oeuvre commercialement, ou de produire une
oeuvre dérivée. La gestion de ces licences est individuelle et
relève du droit d'auteur. De plus, les dépôts auprès
d'une société de perception et de rémunération
comme la SACEM ne sont pas compatibles avec les licences libres.
Le site Internet de la «creative commons»
spécifie : «Un titulaire de droits membre d'une
société de perception et de répartition des droits a
l'obligation de déclarer ses oeuvres au fur et à mesure de leur
création et s'engage à faire apport de ses droits d'exploitation
sur ses oeuvres futures. Il n'est pas en mesure de garantir à la fois
une mise à disposition du public à titre gratuit (...) et de
respecter le mandat qu'il a accordé à une société
de gestion collective.»
Néanmoins, des dispositifs sont en cours pour
atteindre une compatibilité. Initié par Lawrence Lessig à
la Stanford Law School en 2001110(*) «Creative Commons propose gratuitement des
contrats flexibles de droit d'auteur pour diffuser vos
créations111(*) ». Cette licence est la plus
représentative de la libre diffusion des oeuvres. La formule qui
résume le principe Creative Commons est «some rights
reserved». Comme les licences de libre diffusion la licence Creative
Commons autorise la reproduction, la distribution et la communication au public
à titre gratuit, elle oblige aussi au respect de la paternité de
l'auteur. Cependant, à la différence des autres licences de libre
diffusion, Creative commons donne au créateur le choix des droits qu'il
souhaite conserver sur son oeuvre.
Les sites comme Jamendo112(*) qui proposent le téléchargement, la
découverte de nouveaux artistes non signés en maison de disque
sont sous creative commons. Sur Jamendo, les artistes autorisent le partage de
leur musique. Ce service est libre, légal et illimité. Aussi, le
site dogmazic propose de la musique en accord avec cette même licence.
Dans le respect des droits d'auteur, la libre diffusion des
oeuvres contribue à la diversité musicale dans l'ère
numérique. Les artistes bénéficient d'un potentiel
élevé afin de faire circuler librement leurs oeuvres sur Internet
et d'en assurer une plus grande visibilité. La technologie,
associée à l'aspect juridique pour la libre diffusion des
oeuvres, assure donc au contenu une utilisation souple sans DRM pour le
consommateur qui peut alors écouter la musique
téléchargée sans le souci de
l'interopérabilité.
2.1.3 Téléchargement et
interopérabilité dans la téléphonie mobile
À l'heure des échanges d'une technologie qui
rend infinie les possibilités de partage, de nombreux acteurs se sont
positionnés dans le marché de la musique en élaborant des
sites Internet qui ont pour capacité de permettre le
téléchargement légal d'oeuvres à travers la notion
d'interopérabilité afin de développer l'offre et
l'engouement des consommateurs. Car comme nous l'avons vu plus haut, les DRM
ont pendant longtemps détourné les usagers vers des services
«peer to peer» illégaux parce qu'ils présentaient avant
tout une facilité d'utilisation du contenu.
Depuis le premier trimestre 2009, les industries de la
musique et les constructeurs se sont mis enfin d'accord pour ouvrir le
catalogue à un usage simplifié et libre dans son utilisation.
Observons à présent quels sont les modèles
économiques qui tentent de franchir le cap de
l'interopérabilité entre Internet et la téléphonie
mobile.
Notons que déjà en 2007 la plateforme musicale
MusicStation, avait franchit un pas dans la gestion des DRM. Cette plateforme
de téléchargement de musique a été conçu
pour le téléphone mobile.
«Au-delà d'un accès sans limites aux
catalogues, notamment Universal Music, MusicStation permettra de stocker ses
morceaux favoris sur la carte mémoire de son téléphone
dernière génération. Et pour les plus accros, et plus
fortunés à près de 4 €/mois quand même, il sera
possible de transférer la musique de son mobile vers un ordinateur
personnel sans restriction par la DRM (Digital Right Management). Si les
forfaits de MusicStation semblent élevés, ils ont l'avantage
d'autoriser un usage illimité dans le temps des titres
téléchargés, sans limites de supports en passant du mobile
à l'ordinateur113(*)».
La Major Universal Music a alors décidé
d'assouplir sa position sur la question des droits d'usage. Cette
stratégie s'ancre dans la volonté de proposer une offre facile
d'usage pour le consommateur tenté par le piratage.
Pour développer le marché, les exploitants de
produits musicaux et les sociétés détentrices des droits
doivent travailler en meilleure concertation pour conjuguer leurs savoir-faire
respectifs et développer, dans une coopération la conception de
produits associés à un Marketing innovant. Les conditions de
cession des droits doivent être également aménagées
pour prendre en compte la réalité économique du
marché, et permettre une meilleure répartition de la valeur.
Les droits pourraient être différenciés
suivant les titres, en faisant, par exemple des conditions plus attractives sur
les titres du fonds de catalogue. Ceci permettrait notamment d'encourager la
diversité musicale en rémunérant mieux les efforts
Marketing faits sur les fonds de catalogue, alors même que le faible
espace disponible sur l'écran d'un téléphone mobile
privilégie les titres du Top 50.
«De cette façon, les acteurs de la distribution
de produits musicaux sur les mobiles doivent s'entendre pour aménager
ensemble et dans la concertation, la construction des produits que le
marché attend ainsi que les conditions d'achat de droits plus
attractives et mieux adaptées.114(*)
Observons de plus près les offres des
opérateurs en rapport avec les questions
d'interopérabilité :
Orange
«Orange annonce le lancement d'une nouvelle offre
permettant à ses clients Internet haut débit et mobiles de
télécharger 500 musiques par mois, musiques qui seront acquises
de façon définitive.115(*)»
Musique MAX116(*) est un service de téléchargement de
musique proposé par Orange présent sur Internet. L'option Musique
Max donne droit aux téléchargements sur PC pour les
abonnés Orange Haut Débit et aux téléchargements
sur PC et mobiles pour les abonnés Origami.
Le service permet de télécharger de façon
illimitée sur ordinateur et mobile plus d'un million de titres musicaux
en provenance des Majors : Universal music, Sony BMG, Warner, EMI mais
aussi deux labels indépendants Believe et Scorpio Music.
L'offre de téléchargement en illimité
donne accès à un catalogue de 500 000 chansons pour 12€/mois
sans engagement, sur téléphone portable ou sur votre ordinateur.
L'offre est disponible pour 12€/mois sans engagement et accessible aux
forfaits Orange Haut Débit (ADSL, ReADSL et Fibre) et aux forfaits
Origami.
Le catalogue est disponible depuis le logiciel Orange Media
player pour un accès depuis un mobile, et afin d'assurer la
synchronisation avec les PC, les baladeurs et les téléphones
mobiles, la lecture des contenus, requiert l'utilisation de Windows Media
Player. «Orange précise dans son communiqué que tous les
titres téléchargés dans le cadre de l'offre musique max
pourront être conservés à vie et transférés
vers différents supports numériques (baladeurs et mobiles
compatibles117(*)».
Cependant, notons que le téléchargement et la
lecture des fichiers ne sont compatibles qu'avec Windows Media Player et exclu
les autres logiciels de lecture. Il y a ici un problème
d'interopérabilité technique. Aussi, Le format et les DRM
utilisés rendent les fichiers téléchargés
incompatibles avec Mac et Linux et limitent le téléchargement
à 5 PC et 5 baladeurs numériques.
SFR
Fin 2007, l'opérateur de téléphonie
mobile SFR a lancé une offre de téléchargement de musique
sans verrous numériques (DRM). L'offre concernait en exclusivité
le catalogue d' EMI, avec 200.000 titres vendus au tarif imposé par EMI
de 1,29 euros par titre contre 0,99 euro actuellement.
«C'est la première fois qu'un opérateur
mobile annonce ainsi le retrait des DRM sur une offre
musicale. L'opération est d'autant plus remarquable que la musique
mobile est vue d'ordinaire comme une vache à lait par l'industrie du
disque, et les DRM sont généralement mieux acceptés par
les consommateurs mobiles que par les internautes. Elle va aussi permettre pour
la première fois de télécharger de la musique directement
sur un téléphone portable en 3G et de transférer cette
musique sur un PC, un Mac ou un baladeur MP3 sans surcoût ni
contrainte118(*).»
« Le format MP3 est reconnu désormais par la
quasi totalité des téléphones du marché, alors
qu'il existe plusieurs normes de DRM mobiles qui s'affrontent, notamment
celle de l'OMA (Open Mobile Alliance) et le Windows Media de Microsoft. Avant
d'achever la transaction, SFR doit donc pour le moment demander au client le
type de mobile qu'il possède pour vérifier la norme de DRM
reconnue, et accepter ou non la transaction en fonction de son propre support
du format client. Un calvaire avec toutes les chances de voir de nombreux
clients fuir ou ne pas revenir»
En 2009, SFR qui revendique la position de 1ère
plateforme de téléchargement de musique sur mobile a
annoncé que sa plateforme musicale sur mobile a enregistré plus
de 10 millions de titres téléchargés en 2008, soit une
progression annuelle de 60%, a indiqué l'opérateur dans le cadre
du Marché international du disque (MIDEM) qui se tenait à Cannes
en janvier 2009 119(*).
Vodafone
Vodafone120(*) qui se positionne comme le premier opérateur
mondial de téléphonie mobile a lancé en 2009 un service de
téléchargement musical dépourvu de verrous
numériques et pouvant potentiellement fonctionner avec n'importe quel
baladeur du marché. En effet, l'opérateur a affirmé que
les morceaux proposés au téléchargement seraient
écoutables aussi bien sur un téléphone mobile que sur un
ordinateur ou un baladeur numérique. Vodafone se place alors comme
précurseur dans la nouvelle ère qui met fin aux conditions
d'utilisation restrictives pour les consommateurs.
La firme a signé des accords avec les maisons de
disques du groupe Universal Music Group, Sony Music Entertainment et EMI Music
pour proposer des titres libérés de tout DRM.
«Cet accord intervient au moment où les groupes
de téléphonie cherchent à se diversifier en proposant de
nouveaux services destinés à accroître la
fidélisation de leurs utilisateurs, alors que l'industrie musicale de
son côté est confrontée à une baisse de revenus
liée au piratage sur Internet121(*) ».
L'industrie de la musique avec les DRM avait l'espoir d'une
réponse au piratage. Mais l'année 2009 voit tomber ses croyances
ainsi que ses verrous numériques. Le constructeur Apple à travers
son site Itunes, a été le premier à vendre des titres sans
DRM, il a aussi été le premier à fixer un prix de 0,99
euros pour un titre de musique sur sa plateforme. De cette façon Apple,
s'est érigé comme leader dans le marché de la musique via
les nouvelles technologies. Mais la grande place occupé par Apple
est-elle bénéfique pour l'avenir du marché de la musique
enregistrée et des nouvelles technologies ?
2.2 La répartition de la valeur
À travers l'espace numérique la musique en tant
que contenu sous la forme d'un fichier numérique compressé (mp3)
est devenue l'objet d'attention qui réunit plusieurs industries comme
les constructeurs électroniques, les opérateurs
télécoms, les fournisseurs d'accès Internet etc. Ainsi,
chacun puise dans le potentiel du contenu média,
représenté par la musique, pour établir sa
stratégie de vente. De cette façon, la musique qui est un bien
prend plusieurs formes dans sa distribution et différentes valeurs selon
le projet qu'elle sert. Aujourd'hui, nous sommes amenés à
constater que la musique constitue dans toute affaire commerciale un
supplément de valeur.
Le contexte économique rend toujours aussi difficile
le partage de la valeur entre les différents acteurs. En
2006, «les exploitants de produits musicaux sur les mobiles
souhaitent voir le calcul des redevances aux ayant droits -- 12% du prix HT au
consommateur selon le barème SACEM -- s'effectuer sur la base du prix
réellement perçu par eux (c'est-à-dire hors la part de 35%
conservé par l'opérateur), et non le prix de détail au
consommateur. La SACEM considère pour sa part que la
rémunération de ses ayant droits doit continuer à
s'exercer sur l'assiette du prix final au consommateur, quelle que soit la
structure de la distribution sur les mobiles122(*)»
L'espace numérique a permis à de nombreux
intermédiaires de se faire une place dans le secteur de la musique
amenant à des collaborations des acteurs d'industries différentes
telles que les télécommunication et la musique. Aussi, la
distribution numérique en particulier dans la téléphonie
mobile suscite davantage de dialogues face aux enjeux que représente le
contenu musical dans la course aux nouveaux clients. Mais observons tout
d'abord l'état du marché avec le géant Apple.
2.2.1 Equilibrer le marché
«Dans un contexte difficile de partage de la valeur, il
est important d'adapter les modèles économiques des kiosques en
permettant par exemple la mise en place de mécanismes d'initiation ou de
co-marketing qui offrent un meilleur partage des risques entre
opérateurs et éditeurs pour le développement de nouveaux
marchés comme celui de la musique sur les mobiles. Les acteurs du
marché doivent s'entendre pour créer les conditions
adaptées de la distribution des produits musicaux numériques,
rémunérant mieux la prise de risque.123(*)»
2.2.1.1 La position dominante
d'Apple
Apple a su imposer son influence tant sur le marché
des constructeurs électroniques avec l'iPod puis aujourd'hui l'iPhone
que sur le marché de la musique en vendant des contenus musicaux sur sa
plateforme numérique : Itunes Store. Dénué de toute
volonté de s'aligner sur ses concurrents, les dirigeants d'Apple ont
d'emblé fixé un prix de 0,99 euros pour tout
téléchargement de titre sur leur plateforme. Dans ces conditions
et pendant longtemps, Apple a eu une grande force d'impact sur les clients car
l'interopérabilité nuisait aux autres services et aux
constructeurs concurrents.
Aujourd'hui Apple montre son désir de rendre les
contenus plus faciles d'usage pour les consommateurs afin d'ouvrir le
marché. Fort de son potentiel technique et créatif, Apple a
gagné sa clientèle en proposant des produits en accord avec les
nouveaux modes de consommation et les nouvelles technologies. Cependant il
maintient toujours la gestion des contenus téléchargés non
pas par les DRM mais avec une technologie de lecture sécurisée
«Fairplay» qui ne permet à aucun autre lecteur de
s'interposer.
Malgré la levée des verrous numériques,
ce changement est récent et Apple reste le leader du marché. En
plus d'être un précurseur dans la construction, la gestion et la
distribution via le numérique il est celui qui détermine
fortement les orientations quant à l'avenir et le niveau de
développement de tout un secteur axé sur la musique comme
supplément de valeur.
2.2.1.2 La distribution
numérique
«La première réaction des maisons de
disques, c'était de se dire: On contrôlait la distribution
physique (des disques, vinyles puis cd), on va contrôler la distribution
digitale. C'est là que c'est compliqué car la distribution
digitale est un autre métier. Il faut se réinventer.124(*)»
«Nous sommes désireux de travailler avec le plus
grand nombre. Mais pour cela, il faut que la confiance soit au rendez-vous.
Cela suppose en premier lieu un positionnement clair de nos partenaires. Cela
implique également un partage raisonnable de la valeur sur des chiffres
fiables, produits par des back-offices sérieux125(*)».
Depuis 2006, nous constatons une évolution des offres
de musique en ligne qui «s'éloigne de la simple distribution
d'avatars numériques de CD : complétude des catalogues,
abandon progressif des DRM, abonnements illimités...126(*)». L'année 2006
voit apparaître «des offres de distribution musicale légale
qui s'efforcent d'utiliser les possibilités de la numérisation et
des réseaux pour augmenter le bien être du consommateur, en
proposant de larges catalogues de fichiers non protégés
(emusic.com) ou des offres d'abonnement comportant l'écoute
illimitée d'un catalogue croissant (musicme.com).127(*)»
Selon le rapport de l'IFPI128(*), l'industrie du disque est en entrain de
réinventer un «business model» en réponse aux nouveaux
usages de la musique. Alors que nous sommes depuis longtemps entrés dans
une ère de distribution numérique, les Maisons de disque n'ont
pas su anticiper ce réseau pour se positionner en première place
et exploiter au mieux ses capacités. Aujourd'hui c'est avec les
industriels et les opérateurs télécoms que l'industrie de
la musique compose afin de trouver des solutions en cohérence avec les
nouvelles technologies et les nouveaux usages des consommateurs.
En crise depuis 2002, année qui a vu se
développer le haut débit en France, l'industrie du disque a du
s'émanciper et reconquérir ses clients. Ainsi, avoir accès
à la musique est devenu une stratégie Marketing pour les nouveaux
modèles économiques. L'offre «Nokia's Comes With Music»
et TDC's PLAY129(*) sont
les exemples de services d'accès à la Musique lancé en
2008.
Même si les ventes numériques130(*) ne suffisent pas à
remonter la baisse des ventes de supports physiques131(*), la distribution
numérique est en hausse et améliore son offre en accord avec
l'évolution technologique.
Au commencement, la distribution sur les
téléphones portables s'est faite par ce qu'on appelle des
kiosques, avec les services «SMS+» et «Gallery».
L'opérateur télécom dans la majorité des cas en
assurait aussi la facturation avec un reversement à l'éditeur. De
plus, «le portail» propose aussi des services en collaboration avec
les maisons de disques.
Pour les consommateurs, la distribution dans la
téléphonie mobile a pour avantage un accès à la
vente de musique à tout moment, en tout lieu, par
téléchargement. En raison d'une évolution technique
considérable dans l'utilisation des services de
téléchargements, les «smartphones132(*)» disposent de nombreux
atouts pour séduire les consommateurs.
Le cas de l'iPhone est l'exemple le plus
élaboré de l'évolution technologique en accord avec le
marché de la musique. En effet, le téléchargement de
musique a été conçu à travers la reproduction de la
plateforme iTunes store en une interface ergonomique pour l' accès des
mobiles. Il suffit de toucher l'icône iTunes pour rentrer dans la
boutique et faire ses achats. Pour accéder à ce service, il faut
alors avoir un compte d'utilisateur auprès du service iTunes car
l'entrée est protégée par un nom d'utilisateur et par un
mot de passe.
Par ailleurs, notons que l'Ipod a bouleversé les
possibilités techniques. Apple en étroite collaboration avec
Motorola a développé grâce au haut débit le
téléchargement sur l'Ipod. «C'est le premier lecteur de
musique associé à un logiciel utilisable par les 7 à 77
ans. Il est surtout indissociable d'un service d'achat de musique en ligne
complet et fiable qui dispose d'un stock de 1,7 million de morceaux musicaux,
mais aussi de livres parlés, à l'image des cinq premiers tomes de
«Harry Potter». En adaptant son service d'achat de musique en ligne
à l'ultramobilité, Apple dame le pion à un Nokia ou
à un Sony-Ericsson qui commercialisent des téléphones
pouvant stocker de la musique, mais sans les services qui vont avec133(*)».
Les plateformes de musique pour mobiles se développent
face à un marché qui tend à innover. Les sites
dédiés à la musique qu'ils soient orientés vers un
usage en simple téléchargement ou en streaming comme sur Deezer,
proposent des rubriques «Mobile» pour faciliter l'utilisation et
l'interopérabilité des appareils. L'Iphone d'Apple s'annonce
comme un pionnier, offrant la possibilité aux utilisateurs d'installer
toutes sortes d'applications gratuitement sur leur mobile, il crée le
désir chez l'usager d'acheter de nouveaux contenus en rapport avec les
applications préalablement téléchargés. De son
côté, SFR s'est positionné en créant son application
pour la musique (reproduction de son site Internet «Attention
Musique Fraîche» version mobile). De manière
générale, les opérateurs ont développé en
parallèle des applications pour la vidéo, domaine en pleine
expansion sur les appareils mobiles.
Par ailleurs, la téléphonie mobile introduit
les concepteurs de jeux vidéos avec des jeux musicaux comme Tap Tap
Revenge de l'éditeur Tapulous .«EMI Music est la première
Major du disque à avoir autorisé le lancement d'éditions
du jeu de Tapulous sur le iPhone avec des titres de ses artistes et de certains
artistes indépendants en distribution chez elle 134(*)». La synchronisation de
la musique sur les jeux dans la téléphonie augmente alors les
sources de revenus sachant que le téléchargement des jeux sur les
mobiles est numéro 1 dans l'usage des consommateurs et en particulier
pour la catégorie des 18-25 ans.
La distribution dans la téléphonie mobile est
régie par les opérateurs et les constructeurs qui doivent
collaborer avec les maisons de disque pour avoir accès au catalogue.
Dans cette coopération, et même si elle conserve un rôle
moteur, l'industrie de la musique n'a plus l'exclusivité dans la
distribution et la production, face à des partenaires de plus en plus
actifs dans le domaine de la musique. En effet, les nouveaux entrants
investissent dans des technologies performantes au service de la vente de
musique ou d'autres contenus média et créent les conditions
techniques d'accès à un nouveau canal de distribution par lequel
l'industrie du disque doit passer si elle ne veut pas se retrouver
marginalisée.
Une coopération entre tous (opérateurs
télécoms, constructeur de combiné, maisons de disque)
s'avère indispensable. Les services offrant de la musique et proposant
de nouveaux modèles économiques sont de plus en plus
présents dans la sphère du numérique. Mais regardons
maintenant comment est déterminée la valeur, le prix de la
musique à travers ces diverses offres.
2.2.2 La détermination du prix
«La musique est entrée dans une spirale
déflationniste avec la conjonction de deux
phénomènes : le disque est le seul bien culturel dont le
prix a baissé (-16 % entre 2003 et 2008 en euros courants et -30 % en
euros constants. Le transfert de consommation sur l'univers numérique
s'opère difficilement, notamment pour les albums, et sur des bases de
prix beaucoup plus faibles.135(*)»
Dans cette chaîne de valeur qui fait intervenir
plusieurs acteurs venus de différents secteurs sur le produit
musique, il se pose la question du prix du fichier musical. En 2004, les
acteurs principaux étaient issus de l'industrie musicale avait reproduit
dans le numérique le modèle de tarification du disque physique.
«Le prix de gros des fichiers était équivalent à
celui des disques [...] les prix de détail s'étalaient entre 0,89
et 1, 69 euro136(*)». De son côté, le constructeur
Apple suivis par d'autres acteurs de secteurs extérieurs à
l'industrie de disque des a imposé un prix unique de 0,99 euro comme
nous l'avons vu plus haut. En effet, Apple a «profité des
externalités entre la vente de musique et d'autres activités pour
vendre la musique à un prix unique et quasiment à prix
coûtant, imposant un prix de marché de 0,99 euro le fichier et
9,99 euros l'album137(*)». De cette façon, les autres
distributeurs ont dû s'aligner sur les prix de détail en essayant
de renégocier les prix de gros. Nous constatons dès lors que
cette évolution est le signe d'une «augmentation du pouvoir de
négociation des acteurs situés en aval de la chaîne de
valeur et extérieurs à l'industrie musicale
traditionnelle138(*)».
«Les constructeurs se sont révélés
incapables de mettre en place une vraie plateforme open source, avec des
standards super ouverts, en étant moins regardant sur les logiciels qui
se développent. Et les opérateurs n'ont pas été
capables de mettre en place un système de facturation intelligent. Apple
a fait le boulot à leur place.139(*)»
L'offre musicale en ligne a mis du temps à se
construire et comme nous l'avons vu plus haut Apple qui est un
précurseur s'est imposé sur le marché au détriment
des autres. Cette offre a été aussi lente à adopter pour
les consommateurs face à des produits soumis longtemps à des
contraintes d'utilisation comme nous l'avons vu plus haut et à des prix
variables parfois aussi cher que dans le physique. «SFR l'a bien compris
en alignant son pricing sur celui d'Itunes140(*)».
C'est en raison des différences de prix
constatés pour un même produit acheté sur un réseau
mobile par rapport à son équivalent sur le fixe (ordinateur
connecté à Internet), alliés aux facilités accrues
d'échange de fichiers, légaux ou non, que l'on a assisté
à un ralentissement de la demande du consommateur141(*).
2.2.2.1 L'offre payante
numérique
«Les plates-formes musicales ont à peu
près lissé leur prix dans le domaine du
téléchargement à l'acte de titres même si des
différences subsistent dans le cadre d'offres packagées. En
revanche, la possibilité laissée à l'utilisateur de
transférer les fichiers musicaux sur des terminaux mobiles
représente à l'heure actuelle une valorisation
supplémentaire pour les plates-formes. Les tarifications
pratiquées par Napster et Rhapsody montrent que ce caractère
nomade de la musique est respectivement facturé 2.04 et 2 dollars de
plus par mois par rapport à l'offre de base où la musique n'est
accessible que via un ordinateur connecté au service.142(*)»
L'offre payante dans l'espace numérique repose sur un
système de distribution s'établissant sur deux niveaux de
réception. D'un côté les appareils fixes de type ordinateur
intégrant Internet et d'un autre sur les appareils mobiles captant les
flux haut débit, reliés à Internet par des navigateurs
intégrés. C'est par l'évolution technologique qui relie la
capacité des téléphones portables à un ordinateur
que l'offre compatible et interopérable a pu développer toutes
ses potentialités. Nous ne reviendrons pas sur les différents
types d'offres exprimés dans la première partie, mais nous
observerons l'effet d'une coopération entre les différents
acteurs réunis autour de la distribution de musique dans l'espace
numérique.
Dans le secteur de la téléphonie mobile, les
barèmes tarifaires ont connu quelque lenteur avant d'être
fixés. «Du côté des sociétés de gestion
de droits, on le comprend, la fixation d'un barème est une
décision économiquement lourde, qui engage l'industrie musicale
toute entière. Elle ne peut se faire dans la précipitation, sans
analyse des enjeux économiques et une bonne compréhension de la
répartition de la valeur143(*)».
Les nouveaux modes de consommation ont fait du
téléphone portable un appareil fonctionnel et divertissant, un
produit dont on ne peut se séparer et qui évolue dans notre vie
en même temps que nos envies et les différents usages que l'on
peut en faire. Ainsi la valeur du bien numérique produite par le
téléphone portable et ses nombreux contenus multimédia
associés y est supérieure. En effet, «la structuration
physique distincte des réseaux mobiles et des réseaux fixes,
l'étanchéité des réseaux fixes, et un engouement
fort des consommateurs pour les mobiles ont justifié jusque là un
«premium» de prix de bon nombre de services mobiles par rapport
à leurs équivalents sur le fixe144(*)».
«A titre d'exemple, un même produit -- un titre
musical téléchargé -- peut s'acheter 2€ sur le mobile
alors même qu'il ne coûte que 0,99 € en moyenne. Si l'on peut
imaginer que le consommateur est prêt à payer un premium pour
l'instantanéité d'un téléchargement, sur le long
terme, le prix s'uniformisera tous canaux confondus145(*)».
Pour les opérateurs télécoms et les
constructeurs de combinés, la musique est un complément de
revenus dans la distribution s'ajoutant en tant que supplément de valeur
à la vente d'un produit initial. Cela a permis à Itunes de
devenir en quelques années l'un des leader de la vente de musique
numérique sur Internet et aujourd'hui leader sur le
téléphone portable.
En parallèle au développement d'une offre
payante, des services d'abord présents sur Internet puis sur Mobile se
sont positionnés sur l'offre gratuite et légale pour
fidéliser le consommateur.
2.2.2.2 L'offre gratuite et
légale
«Avec le développement des pratiques massives de
peer-to-peer depuis 6 ans, la notion de gratuité de la musique est
devenue une évidence pour les générations des 18-25 ans.
En revanche, il est vital que la suivante, celle des 10-18 ans soit très
vite sensibilisée.146(*)»
Aujourd'hui les maisons de disque ont pris conscience que la
gratuité pouvait être aussi une stratégie Marketing
détournant les consommateurs des sites illégaux. De cette
façon, les offres qui se sont créées pour proposer du
contenu musical ont envisagé la gratuité comme moyen pour lutter
contre l'autre gratuité (peer to peer). La publicité et
l'audience générées par ces sites permettent alors des
revenus importants qui font vivre ces services.
Dans l'ère numérique, la capacité du
haut débit a démultiplié les échanges et donc la
possibilité d'acquérir facilement du contenu. Si la technologie a
apporté de nouveaux matériels plus performants elle a aussi
conduit les consommateurs à ne plus avoir pour habitude de payer
systématiquement pour un bien média. Ainsi, le paysage de l'offre
sur Internet a vu l'émergence de nouveaux services dédiés
à la musique, proposant une alternative entre contenu gratuit et musique
payée.
Le développement du haut débit et le streaming
ont pour atouts de faciliter l'écoute des fichiers audio et vidéo
qui transmis en flux directs n'ont pas besoin d'être stocké. De
cette façon les radios à la demande de type Deezer ou Last.fm
proposent la lecture en flux contenu «streaming» des fichiers
musicaux. Ceux -ci ne peuvent être téléchargés et
font alors l'objet d'une utilisation contrôlées et
sécurisées. Deezer propose par ailleurs la possibilité de
télécharger des titres musicaux en payant afin de posséder
le bien numérique et d'en faire une utilisation libre. Nous pouvons
alors constater que «la gratuité n'empêche pas un acte
d'achat147(*)».
Aujourd'hui, il est vrai que la valeur de la musique et son
consentement à payer pour l'acquérir ont baissé. Cependant
la demande est toujours aussi forte si ce n'est davantage et il existe de
nombreux services qui proposent un compromis entre musique gratuite et musique
payée. Dans le cas de la radio à la demande, les administrateurs
de sites utilisant le catalogue des Majors et de labels indépendants,
doivent céder 70% de leurs revenus à ces derniers. Nous
retrouvons ici la cohérence dans l'utilisation d'une musique
sécurisée et d'une musique libre d'accès.
Dans l'usage d'Internet et des flux de partages qu'il
entraîne, la gratuité de la musique est en plein essor dans nos
modes de consommation. Mais comme nous l'avons vu derrière la
gratuité se cache des stratégies Marketing qui visent à
vendre un produit premier comme avec l'exemple de la téléphonie
mobile. Opérateurs télécoms et Maisons de disque sont
alors dans un travail de coopération dans l'élaboration d'un plan
à 360° qui défend les intérêts de chacun.
2.2.3 Opérateurs télécoms et
Maisons de disque : la stratégie 360 °
Pour chacun de ces acteurs, nous pouvons dire que les offres
en matière de musique via la téléphonie mobile s'ancrent
dans une stratégie 360° et que celle-ci a pour objectif principal
la diversification des revenus pour l'industrie de la musique. En ce qui
concerne les opérateurs télécoms, il s'agira à
travers la musique d'attirer de nouveaux clients en donnant au produit
initial ; le portable, un supplément de valeur et en faisant de lui
un objet agréable et attrayant. En conséquence, les
téléphones portables sont devenus multifonctionnels, compacts,
modernes, personnalisables et divertissants.
Une coopération commerciale et technique s'est alors
construite autour d'un contenu ; la musique et d'un contenant, le
téléphone portable. Cette ouverture des marchés et cette
convergence des intérêts débouchent sur de nombreux
partenariats pour arriver à exploiter au maximum les
potentialités de la musique alliée aux nouvelles technologies.
2.2.3.1 La
stratégie des partenariats
La stratégie des partenariats vise à trouver
pour chacun des acteurs de l'industrie de la musique et des nouveaux
entrants148(*) de
nouvelles offres en adéquation avec les nouveaux modes de consommation
et l'évolution des technologies de l'information et de la communication.
De cette façon, la musique cristallise de nombreux partenariats qui se
créent soit entre opérateurs et Majors, constructeurs et Majors
ou bien encore entre opérateurs et constructeurs.
«Pariant sur l'adoption rapide et massive de ces
terminaux mobiles dernier cri, le constructeur finlandais Nokia a, dès
2004, réorienté sa stratégie de conquête du
marché pour miser avec force, investissements sur le
développement de technologies en tous genres destinées à
accroître les différents usages du mobile.149(*)»
Dans un article intitulé : «Nokia met
la musique mobile au service des opérateurs150(*)» nous pouvons nous
rendre compte combien la place des nouveaux acteurs déjà en 2005
commençait à prendre de l'ampleur. Un constructeur comme Nokia,
le plus avancé en matière de distribution musicale, a ainsi
lancé une offre clés en main de téléchargement de
musique en mode multi-canal destinée aux opérateurs de
téléphonie mobile.
C'est dans cette perspective de développement d'un
marché et d'usage des contenus multimédias que Nokia a alors
entrepris un partenariat avec le Finlandais Loudeye portant sur les contenus
musicaux et les services associés d'offre musicale (encodage,
hébergement, gestion des droits numériques).
S'appuyant sur des estimations très prometteuses qui
positionnent le marché mondial de la totalité des services
Internet à un niveau avoisinant les 100 milliards d'euros en
2010151(*), tous les
acteurs tentent d'être parmi les «key players» et de percer
dans ce marché.
En 2008, Nokia s'est trouvé un allié de poids
avec Orange dans le secteur des services et contenus sur mobiles, axe
stratégique majeur pour le finlandais. Rappelons que l'opérateur
français compte 112 millions d'abonnés mobiles dans le monde.
Tous les services proposés seront directement intégrés
dans les mobiles au travers de l'interface habituelle Orange mais en
réalité, il s'agit bien du portail OVI que Nokia fait entrer chez
Orange. «Le but de cette opération est ainsi d'établir une
dynamique favorisant l'adoption massive des services numériques mobiles
axés sur le divertissement», expliquent les deux
partenaires152(*).
Cet accord permet à Nokia d'accélérer le
mouvement dans les services. La firme a mis en place une stratégie
ambitieuse qui doit lui permettre d'assurer le mariage entre ses terminaux et
ses services et surtout lui permettre de diversifier ses sources de revenus.
À ce jour, les services de cartographie, de musique et de jeux ont
été lancés dans plusieurs pays : France, Angleterre,
Finlande, Italie, Pays-Bas et Allemagne.
2.2.3.2 La
représentation des artistes
Laurence Dolivet, Responsable du pôle Musique de
SFR : «Nous sommes devenus un partenaire incontournable des
labels153(*) sur le
terrain du numérique154(*)».
En ce qui concerne les Maisons de disque, la collaboration
avec les opérateurs télécoms et les constructeurs de
terminaux, constitue un avantage non négligeable en terme de canal de
distribution comme nous avons pur le constater mais aussi en terme de
visibilité pour les artistes. Car même si la monétisation
des contenus musicaux dans l'espace numérique tient en grande partie
d'une réflexion technique, nous ne devons pas alors négliger
l'aspect promotionnel que représente la téléphonie mobile
pour l'industrie phonographique.
Une représentation liée à la
technologie : les flashcodes
Le développement des flashcodes155(*) en France sur les affiches
publicitaires, les magazines et même les livres nous permettront
d'accéder à toutes sortes de contenus interactifs. En effet, il
suffit de photographier un flashcode avec une application
intégrée dans votre téléphone portable pour
être redirigé vers un site Internet. Dans le domaine de la musique
cette technologie pourra alors nous conduire vers des sites de
téléchargements ou bien vers des sites officiels d'artistes
proposant divers contenus. Ces flashcodes équiperont 7 millions de
téléphones compatibles d'ici fin 2009 alors qu'au Japon les codes
mobiles sont très utilisés avec 90% de japonais qui connaissent
les codes barres 2D. Leurs utilisations s'est d'ailleurs étendue aux
flyers et emballages de produits qui utilisent des codes barres 2D pour
promouvoir la communication sur mobile.
Une représentation physique
Le rapport de la musique à la téléphonie
mobile est semblable au rapport que l'on peut établir entre Musique et
Marque. Car Orange, SFR, Apple, Sony, Nokia sont bien des marques. Fortes d'un
potentiel d'investissement, elles font parties de secteurs porteurs à
rendement croissant. Ainsi, il est important pour les Majors de s'accorder avec
ces acteurs afin de profiter de leur portée et de leur impact en terme
de visibilité sur la population.
Du côté des opérateurs
télécoms nous pouvons nous interroger sur leur intention d'entrer
dans la production musicale. Nous savons que ces derniers développent
à travers la musique leur image. De cette façon, SFR a
développé ses activités dans la co-production de concerts
avec le «SFR live concerts» qu' offre aux clients SFR des avantages
exclusifs. Ainsi, la place des maisons de disque serait-elle remise en cause
dans son rôle majeur de producteur de musique. Puisque l'industrie subit
une crise et qu'elle est en pleine mutation, c'est l'opportunité pour
les industries de l'espace numérique, fortes de leurs technologies, de
s'imposer alors sur une nouvelle chaîne de valeur.
2.3 Vers un équilibre économique
La musique doit trouver sa place dans une ère
numérique disposée à la valoriser et à la
protéger, à garantir aux ayants droit la gestion des oeuvres.
Aujourd'hui cette musique qui tend à perdre de sa valeur doit aussi unir
les différents acteurs du marché pour trouver des solutions
équitables face aux responsabilités de chacun quant à la
diffusion illimitée des contenus musicaux. Aussi, est-il important et
nécessaire de revaloriser la musique à travers une
monétisation applicable aux nouveaux modes de consommation ainsi qu'aux
nouvelles technologies.
2.3.1 La lutte contre le Piratage
Il est évident que tous les acteurs, qu'ils soient
techniques ou artistiques ont pour intérêt de voir le piratage de
fichiers numériques se résorber voire disparaître.
Aujourd'hui, les débats autour de la proposition de loi HADOPI 1 et
aujourd'hui 2, tentent de résoudre la question en sanctionnant les
utilisateurs qui sont dans l'illégalité. Cette loi s'annonce plus
comme un moyen de dissuasion et de complexification du
téléchargement. Mais, actuellement il est particulièrement
urgent de sensibiliser toujours plus le public et de l'orienter vers des offres
légales pour ne pas mettre en danger toute une industrie et la
création musicale. Pour ce faire, nous prenons le parti
d'étudier la sensibilisation et la prise de conscience par le public des
conséquences le piratage sur la pérennité de la production
musicale.
Malgré une hausse des sites dédiés
à la vente de musique et donc à une offre légale, le
consommateur tend encore à se tourner vers des services alternatifs
«hors la loi» qui proposent de la musique en peer to peer. Ainsi, en
2008 «un quart des 32 millions d'internautes, soit 8 millions de
personnes, ont téléchargé des contenus illégaux,
pour un volume de 778 millions de titres : un titre
téléchargé légalement pour 14 titres
téléchargés illégalement156(*)».
2.3.1.1 La
réorganisation du secteur musical
Face à la banalisation des services illégaux,
le secteur de la musique se réorganise et entreprend un combat contre
le pillage des droits. En effet «la lutte efficace contre ces pratiques
est essentielle à la survie de l'industrie musicale française et
à l'ensemble de la filière. Cette filière est à la
pointe des difficultés et mutations rencontrées par les
industries culturelles de l'environnement numérique et a besoin d'un
soutien tout particulier pour l'aider à reconstruire des bases
solides de développement157(*)».
Le potentiel de la technologie numérique, «avec
sa capacité à dupliquer des oeuvres de manière quasiment
parfaite pour un coût minime, et l'environnement réticulaire, avec
ses possibilités de distribution à coût nul,
représentent un défi sans précédent pour les
contenus numériques».
L'étude OCDE158(*) sur la musique en ligne, dénonce l'effet du
piratage comme un «frein majeur à la création». De
son côté, l'industrie du disque, consciente que le DRM n'est plus
une solution, a réagi en présentant aux pouvoirs publics des
mesures parmi lesquelles un volet d'éducation et de sensibilisation qui
contient «la mise en place de partenariats avec le ministère de
l'Education nationale pour une sensibilisation à la
propriété littéraire et artistique et aux
différents métiers de la création et de l'industrie
musicale, coopération étroite avec les opérateurs de
télécommunications pour l'envoi de messages de sensibilisation
ciblés aux internautes utilisant des outils de
téléchargement illicite d'oeuvres
protégées159(*)».
La crise de la musique enregistrée, plus
spécifiquement nous parlerons de crise du disque est un
phénomène qui touche le marché mondial. Néanmoins,
certain pays ont réussi à s'adapter aux difficultés en
donnant aux ventes numériques un véritable essor capable alors de
diminuer le fossé de la crise causé par les pertes physiques. Par
exemple : «sur la période 2002/2008, les ventes
numériques ont comblé 75 % de la perte des ventes de supports au
Japon, 42 % aux Etats-Unis, 38 % en Grande Bretagne mais seulement 19% en
France159(*)».
Le marché de la vente de musique digitale est en
pleine expansion, il représente au premier semestre 2009 un chiffre de
76,3 millions d'euros en hausse par rapport à 2008, soit un gain de
chiffre d'affaires de 25,5 millions d'euros. Alors que le marché des
ventes physiques connaît une baisse de 19,9%, soit une perte de chiffres
d'affaires de 132 millions d'euros par rapport à 2008. C'est pour cela
qu'il est important de concentrer les moyens et de travailler en
coopération avec chaque secteur pour endiguer le piratage afin de rendre
au marché numérique un avenir pérenne160(*).
2.3.1.2 La
téléphonie mobile : une technologie pour l'offre payante
En ce qui concerne la téléphonie mobile,
l'arrivée de nouveaux acteurs et la convergence des
intérêts de chacun révèle un marché à
fort potentiel d'exploitation. En effet, les fabricants de
téléphones mobiles ont su, en travaillant étroitement avec
les opérateurs télécoms démultiplier les
fonctionnalités des terminaux, établir un marché
extrêmement dynamique (un renouvellement moyen tous les 20
mois)161(*).
L'une des idées les plus communément
acceptées sur les mobiles, est que le modèle économique y
est vertueux car il n'y a pas de piratage. Dés lors, les Majors voient
dans le mobile le remède à tous leurs maux : un environnement
où le piratage est éradiqué, avec de surcroît un
écosystème où la valeur perçue des produits
musicaux semble supérieure, puisqu'une sonnerie se vend près de
3€ et un titre en téléchargement près de 2€ soit
le double du prix Internet (0,99€).
Si cette vision a pu correspondre à une
réalité, elle n'est malheureusement plus d'actualité. On
découvre alors les téléphones portables sous un autre
angle. Depuis 2006, SFR a réajuster le prix d'une sonnerie au prix d'un
titre sur Internet soit 0,99 euro. Cependant, les sites proposant le
téléchargement de sonneries sur Internet font
généralement payer 3 euros (envoie du sms pour obtenir la
sonnerie).
Aussi, les téléphones portables se sont de
plus en plus développés dans des systèmes ultra
communicants comme avec la technologie Bluetooth ou bien les cartes
mémoire amovibles. Ces systèmes ont alors participé
à libérer malgré eux la diffusion des contenus entre
utilisateurs par la facilité d'échange et donc la copie des
oeuvres.
Le constructeur Apple a alors construis son Iphone dans une
gestion qui se veut la plus efficace tant pour le consommateur que
l'opérateur des contenus via la plateforme de
téléchargement Itunes qui requiert la création d'un compte
et l'acceptation des conditions d'utilisation. Tout cela comme nous venons de
le voir s'inscrit dans une volonté de protection des contenus
médias et dans une lutte contre la piraterie par des
procédés intelligents qui pousse le consommateur vers des offres
légales.
Comme nous le montre Apple, des solutions existent pour
ouvrir le marché de la musique dans le numérique sur
téléphone portable moins enclin au piratage. Aussi, dans la
partie suivante nous pourrons envisager des solutions pour un équilibre
économique en faveur du secteur musical touché par la crise du
disque.
2.3.2 Revaloriser le contenu musical par sa
monétisation
La musique comme nous avons pu le constater connaît une
perte de valeur, engendrée par la banalisation des offres
illégales peer to peer. Le consommateur et surtout la tranche la plus
jeune de la population a perdu l'habitude de payer pour posséder un bien
numérique. La dématérialisation et l'abondance des
échanges ont aussi contribué à faire perdre, auprès
du consommateur, la notion de valeur d'un bien à présent
numérique. Nous entrons alors dans une réflexion qui doit mener
les acteurs de la filière musicale en collaboration avec les nouveaux
entrants à développer une monétisation des contenus
musicaux en adéquation avec les nouvelles technologies de l'information
et de la communication.
L'innovation numérique dans la musique a le potentiel
pour l'industrie de la musique associée à ses partenaires de
développer des offres, des services cohérents et attractifs pour
les consommateurs. La monétisation du contenu musical dispose de l'atout
technologique pour faire face à l'évolution des modes de
consommation. Le bien musical est toujours en demande et en raison de la
levée des verrous numériques le marché est à
présent ouvert.
3 stratégies de revalorisation :
- Accroître la valeur d'usage, la richesse de
l'expérience de l'oeuvre (Produits et services liés à un
titre acheté. Accès en ligne à des bonus,
réductions. AllMusic, OpenDiscBios, critiques,
évaluations. Métadonnées. Exclusivité temporaires,
Accès payant (éventuellement cher) à une exclu, une
avant-première... de manière autonome, ou en lien avec d'autres
offres et d'autres acteurs ayant autre chose à vendre (ex.
opérateur mobile)
- Exploiter l'oeuvre enregistrée sous plusieurs
formats, sur plusieurs supports (Facilité d'écoute à tout
moment, en tout lieu, sur tout appareil). Vente de titres sans DRM Streaming.
Changer entièrement le packaging et le Marketing d'une oeuvre
et d'un artiste «eLabels», indépendants ou issus de grands
groupes, ne vendant qu'en numérique : autres packagings (3-6 titres),
segmentations des publics)
- Promotion et vente de musique à travers le potentiel
de la communauté, le Fan club. Exploitation des réseaux virtuels.
(ex : participation à la production d'un artiste)
Stratégies de monétisation
appliquées à la téléphonie mobile :
- Interface de téléchargement adaptée au
mobile, utilisation simplifiée (exemple :Itunes store pour
Mobile)
- Lien fan-artiste direct : avec des applications portant
le nom de l'artiste et qui proposent des infos, des musiques et des
vidéos liées à lui. Mais aussi par les flashcodes et les
hypercontenus qui permettent de nous relier à un site Internet, ou a du
contenu numérique.
- Développement des sonneries hi-fi
2.3.3 La Grande coopération
Les différents points parmi lesquels s'inscrivent les
stratégies de monétisation et de valorisation du bien musical
numérique témoignent d'une convergence tant dans le produit que
dans un marché qui lie différentes industries. Apple se
positionne toujours comme leader sur le marché tandis que la suppression
des DRM ouvre le marché et donc crée les conditions d'une
véritable concurrence.
La grande coopération est l'axe majeur pour le
développement du marché de la musique et de ses utilisations
ancrées dans la stratégie 360°. Opérateurs de
télécommunication, constructeurs de combinés et maisons de
disque ont tout intérêt à unir leur force, à
partager leurs compétences pour créer dans l'harmonie un
marché équilibré où chacun est respecté et
respecte l'autre dans une volonté commune et consciente de
monétisation du contenu musical.
La grande coopération n'est pas un concept, elle est un
système qui prône le développement au travers d'une
structure collaborative. Dans une société où la
technologie s'adapte aux changements des modes de consommation, la
cohérence et la viabilité des nouveaux modèles
économiques devraient reposer sur une logique d'accords
coopératifs. Aujourd'hui pour les industries et en particulier pour la
filière de la musique enregistrée il est important d'apprendre
à marcher avec le collaborateur.
Le téléphone portable est un appareil moderne,
en perpétuelle évolution, qui s'adapte aux usagers et à
leurs envies. Il est à la fois accessoire et outils
plébiscité par la population. Du simple au sophistiqué il
propose aujourd'hui le téléchargement de contenus médias
dont le plus demandé ; la musique suivis de près par la
vidéo donnent un supplément de valeur. Le mobile est le produit
contemporain par excellence qui traduit notre mode de vie : rapide,
transportable, divertissant, fonctionnel. Il est aussi au centre de la
convergence industrielle qui rassemble plusieurs secteurs comme nous l'avons
déjà vu. Cette convergence fait de lui un élément
essentiel pour l'épanouissement du marché musical et pour les
autres contenus médias.
Voici quelques clefs récapitulatives pour la
grande coopération :
- Monétisation de la musique dans le
numérique : développement des offres et de
l'accès.
- La musique : un supplément de valeur ;
l'abonnement (musique illimitée).
- La musique dématérialisée: un
bien numérique : le prix.
- Gestion des fichiers sans DRM.
- Combiné équipé de technologies de
lecture, puissance des flux.
- Téléphonie mobile : canal de
distribution.
- Une consommation légale.
L'industrie de la musique a tout intérêt à
trouver sa place au milieu des nouvelles technologies, se positionne et de ne
pas tomber dans la lenteur afin d'investir dans de nouvelles stratégies
de monétisation de la musique. La grande coopération si elle sait
s'établir pourra lui servir de moteur pour dépasser et
établir une position dans le juste équilibre du marché.
Conclusion
La monétisation des contenus musicaux dans l'espace
numérique nous a conduits dans une réflexion qui s'ancre autour
de la valeur du bien musical. Le contenu dématérialisé
sous plusieurs types de format a trouvé sa place dans différentes
stratégies et modèles économiques via les flux
numériques.
Si la musique enregistrée a baissé en valeur
marchande, les nouvelles technologies renforcent dans leurs offres la valeur de
celle-ci à travers la création d'un consentement à payer.
La musique est un bien qui est toujours demandé dans la consommation,
tout le monde possède un lecteur mp3, et ceux qui sont à la
pointe des usages possèdent des «smartphone»
équipés de multiples services grâce aux réseaux 3G
et WIFI.
L'évolution de l'écoute de la musique,
générée par la création et la construction de
matériel reproduisant les sons nous a dirigés vers des solutions
adaptées à notre façon de vivre. Ainsi, maisons de disque,
opérateurs et constructeurs peuvent créer des offres en accord
avec les changements de modes de consommation.
Cette monétisation passe alors par une convergence qui
unit les forces de chacun sur les plans industriels, économiques et
relationnels. Comme nous avons pu l'étudier, l'espace numérique
est le lieu où se structure un nouveau marché dans lequel
plusieurs acteurs venus de secteur différents peuvent collaborer. De
cette façon, la stratégie 360° peut s'épanouir
pleinement dans une coopération sur la base de règles
préalablement établies par concertation entre acteurs.
La diffusion et la distribution des contenus musicaux dans
l'espace numérique trouvent alors une place privilégiée
dans ce groupe d'acteurs qui doivent harmoniser le marché en trouvant
des solutions ensemble. Ouvrir le potentiel des ventes numériques
à la concurrence est un élément déterminant pour la
croissance des ventes de la musique dématérialisée.
L'histoire des marchés a souvent montré que l'ouverture et la
concurrence sont des facteurs déterminants de croissance et de dynamisme
à l'image de ce qui s'est passé sur le secteur
télécom depuis dix ans.
L'innovation technologique et les nouveaux modes de
consommation de la musique ont trouvé dans la téléphonie
mobile, le relais idéal pour développer et assurer les usages
contemporains que nous faisons de la musique et de tout autre contenu
multimédia.
Le téléphone portable est dans certains pays
comme au Japon le principal canal de distribution, d'achat de contenus musicaux
et de nombreux services divers et variés. C'est parce qu'il est
ancré dans nos habitudes de la vie quotidienne que chacun des services
qu'il propose finit par trouver échos auprès du consommateur.
Notre société se veut rapide et efficace, alors le mobile nous
offre la possibilité de se connecter, de partager et bien sûr de
communiquer en tout lieux, à tout moment.
Il est vrai que les chiffres nous montrent que les ventes
numériques ne sont pas encore suffisantes pour rattraper les pertes des
ventes physiques. De plus on note dès le début de l'année
2009, une baisse des revenus du téléchargement de musique sur
mobile pour le marché français. Cependant ce ralentissement
soudain des ventes apparaît dans le même temps que la crise
économique mondiale. Il est alors naturel pour les consommateurs de se
détourner des biens culturels afin de privilégier les biens de
première nécessité. On attend alors le retour d'une courbe
des téléchargements prospère dès lors que la crise
sera résorbée.
Pendant ce temps, les offres se construisent, tout le monde
interagit par le biais du numérique. Et si la capacité de
stockage est encore source de réflexion, bientôt nos appareils
téléchargeront leurs contenus sur des centres serveurs
accessibles directement via le haut débit.
La téléphonie mobile est une ressource
importante dans l'adaptation entre nouvelles technologies et nouveaux modes de
consommation. Les maisons de disque, les opérateurs et les constructeurs
comprennent qu'il est aujourd'hui dans l'intérêt de chacun de
trouver un terrain d'entente. Il convient alors d' utiliser les catalogues des
maisons de disque de façon à maximiser leur potentiel de vente,
de sponsoriser les artistes via les plateformes des nouveaux acteurs ou
directement en partenariat avec les produits de ventes initiaux, dans des
stratégies «premium162(*)».
La musique est un supplément de valeur pour la vente
de produits comme pour le téléphone portable. Mais la musique est
aussi une valeur à part entière. Le processus Marketing la
positionne comme un supplément de valeur, mais ce qui nous pousse
à l'acte d'achat c'est bien le fait que nous reconnaissons en elle son
caractère intrinsèque qui est la culture. En effet,
écouter de la musique à la radio, à travers son lecteur
mp3 et aujourd'hui sur son téléphone portable c'est d'abord un
acte culturel quelque soit le support utilisé.
Aujourd'hui dans une société qui malgré
l'innovation prend des allures d'uniformité dans notre façon
d'agir, dans notre façon de consommer, la téléphonie
mobile, associée à la musique nous donne une palette de services,
d'abonnements, d'applications, de sonneries, etc, qui appuient notre
volonté de différenciation à travers la personnalisation
de notre outil de communication.
Ensemble, maisons de disque, opérateurs et
constructeurs ont la solution pour développer la monétisation des
contenus musicaux et pour faire face au piratage. D'un côté, les
DRM n'ont plus l'utilité qu'on pouvait espérer d'eux et d'un
autre côté les industries techniques associés aux maisons
de disque trouvent des solutions dans les systèmes de synchronisation et
de compatibilité qui conduisent le consommateur vers des usages
légaux.
La monétisation des contenus musicaux dans l'espace
numérique, appliquée particulièrement à la
téléphonie mobile trouve alors une signification dans les enjeux
de coopération et dans le respect du bien numérique
représenté par la musique dématérialisée.
Après analyse des différentes stratégies
appliquées par les opérateurs télécoms, nous
pouvons nous demander si les opérateurs seront les producteurs de
demain, étant donné la place de plus en plus importante qu'ils
occupent dans la distribution et la production de musique.
Aujourd'hui, la chaîne de valeur s'est
transformée et les opérateurs télécoms constituent
un véritable tuyau final pour le client. Leur métier consiste
dans le transport de données et la monétisation des contenus
musicaux leur donne une force de prescription leur permettant de
répondre à la question : comment imposer un
produit ?
Les opérateurs télécoms ainsi que les
constructeurs de combinés ont pris une place importante au sein de la
musique. L'industrie de la musique a alors l'opportunité de se faire de
nouveaux alliés avec qui développer les artistes et en
particulier les jeunes talents.
De cette façon, l'industrie de la musique va se tourner
davantage vers des modèles économiques B to B163(*).
Pour les nouveaux acteurs, la musique trouve une nouvelle
valeur via sa monétisation dans le téléphone portable et
contribue à donner alors à la marque un avantage concurrentiel
capital dans la lutte pour le leadership sur le marché de la
mobilité et cela par sa différenciation.
Nous avons pu observer que les opérateurs de
téléphonie mobile travaillent sur leur image en terme de
communication auprès des consommateurs. Prenons par exemple
l'événement Orange Rock Corps qui, financé par Orange,
permet à l'opérateur d'acheter une image jeune auprès du
public.
Nombreux sont les investissements des opérateurs
télécoms dans le secteur de la musique, tant dans le physique
avec les concerts que dans l'espace numérique avec les sites Internet
dédiés à l'écoute de musique. En ce sens, le
secteur des télécommunications intègre déjà
la filière de la production au même titre que les autres acteurs
(constructeurs de combinés : Nokia, Apple...). Mais au- delà
de l'accès à la musique, il reste encore à se demander si
les opérateurs sont des éditeurs performants.
Cependant, le constat actuel place les opérateurs
télécoms dans le domaine de la production d'artiste au sens du
financement à la différence des maisons de disque qui
intègrent de la création à la distribution tous les
paramètres dans l'élaboration d'un album musical.
Pour conclure, si les opérateurs de
téléphonie mobile intègrent entièrement la
production musicale, peut être y a-t-il un risque de voir un
contrôle par l'aval164(*) avec une sélection sur la création
artistique en accord avec les goûts musicaux du moment. Tout cela, au
risque de réduire la diversité musicale.
Index des Annexes
Annexe 1 : La répartition des
revenus numériques p 80
Annexe 2 : Le changement de la structure
des ventes p 82
Annexe 3 : La distribution
numérique p 83
Annexe 4 : Changements des modes de
consommation et baisse de la valeur de musique p 85
Annexe 5 : Les revenus de la
téléphonie mobile, 2007-2008 p 86
Annexe 6 : La répartition des
revenus numériques mondiaux par pays p 86
Annexe 7 : Détails des revenus
mondiaux du numérique p 87
Annexe 8 : Interview de Benjamin
Labarthe-Piol p 88
Annexe 9 : Interview de Thomas Deseille p
89
Annexe 10 : Bibliographie et Sources p
90
Annexe 1 : La
répartition des revenus numériques
Annexe 2 : Le changement de la structure des ventes
Annexe 3 : La distribution
numérique
Annexe 4 : Changements des modes de consommation et
baisse de la valeur de musique
Annexe 5 : Les revenus de la téléphonie mobile,
2007-2008.
Annexe 6 :
Annexe 8 : Interview de Benjamin Labarthe-Piol
(05/01/2009)
Profil : - Mission de 5 ans dans les stratégies
Internet/mobile et le développement audiovisuel.
- 2009 : poste dans la distribution de musique sur
mobile, chez Orange.
· Comment générer des revenus dans la
distribution de musique à travers la téléphonie
mobile ?
Il y a deux axes de développement qui sont : la
publicité et la vente de terminaux qui permettent de distribuer les
contenus musicaux et d'en tirer des revenus. On peut citer en exemple les
constructeurs Apple et Nokia qui s'investissent particulièrement dans
ces stratégies Marketings.
· Que représente la musique dans la
téléphonie mobile ?
La musique est un lien de croissance, c'est un
supplément de valeur qui permet de créer d'autres
activités. Le service de téléchargement de musique en plus
d'un accès à d'autres contenus et à l'Internet nous permet
de rester en relation avec le client.
· Pourquoi le téléphone portable est un
atout pour la vente de musique ?
La mobilité est une composante essentielle pour
conquérir de nouveaux clients et le téléphone portable
offre dans sa convergence technologique la continuité de l'écoute
de musique. Aussi, l'histoire de l'évolution des matériels
d'écoute (walkman, discman, Ipod...) donne une propension au client
d'utiliser et d'apprécier la téléphonie mobile comme
support d'écoute.
· Quelle est votre position en ce qui concerne
l'utilisation des DRM ?
Avec les DRM nous sommes à la merci des maisons de
disque, le développement de nos stratégies de ventes
relève de l'ouverture du catalogue des Majors. C'est pour cela que chez
Orange nous sommes pour la fin des DRM. Heureusement, 2009 sonne la fin des DRM
pour tout les acteurs.
· Y a-t-il un conflit entre les nouveaux acteurs du
marché de la musique ?
Oui, en fait il y a trois modèles qui se
disputent :
Apple (terminaux), Orange (accès), « les
logiciels » comme Amazon, Microsoft (moteur de recommandation)
· Quelle est la question que les opérateurs se
posent en matière de musique ?
Dans quelle mesure on peut arriver à faire payer de la
musique ?
Nous nous posons cette question car la perception du client
voit la musique comme quelque chose de gratuit qu'il veut en abondance.
· Quelle question se pose les Maisons de disque en ce qui
concerne la téléphonie mobile ?
Comment arriver à diversifier mes sources de
revenus ?
Dans ce nouveau marché qui allie différents
acteurs, tout l'enjeu consiste à travailler l'un avec l'autre.
Annexe 9 : Interview de Thomas Deseille (10/01/2009)
Profil : - a travaillé chez Bouygues
multimédia mobile
- 2009 :travaille chez Orange dans la musique
et la personnalisation du mobile.
10 ans d'expérience. Il fait des offres de
téléchargement entre pc et mobile. Exemple : Musique max.
· Que représente la musique dans la
téléphonie mobile ?
La musique permet de donner de la valeur aux tuyaux. Mais le
marché de la musique illégale sinistre la recherche de nouveaux
leviers. Nous sommes en attente de la loi Création et Internet.
Aujourd'hui, on se sert des contenus pour proposer des
services exclusifs aux clients d'Orange.
La musique soulève un paradoxe ; d'un
côté elle a peu de valeur et de l'autre elle est beaucoup
consommée. C'est pour cela que l'on recherche de nouveaux modèles
économiques alors que les Majors sont encore dans un modèle de
pensée encore dirigé sur les ventes physiques.
· Quelles sont les stratégies des
opérateurs en ce qui concerne la distribution de musique ?
La musique nous permet de valoriser l'accès et de
proposer abonnements associés à des contenus multimédias.
L'abonnement suscite un paiement régulier, il y a une vraie demande et
donc il y aune promesse d'abondance. Aujourd'hui nous voulons des offres pas
cher pour concurrencer l'illégal avec les même droits
d'utilisation. Le légal souffre de sur protection. Aussi, nous
développons des offres d'acquisition avec le Player Windows, mais nous
n'avons pas encore résolus les questions
d'interopérabilité. En comparaison avec Orange, SFR a une petite
longueur d'avance en terme d'image et de communication.
· Quel est votre principal objet de discussion avec les
Majors ?
Avec les Majors nous voulons être capable de
délivrer une expérience légale de la musique par le
paiement. Nous recherchons une réelle alternative crédible.
· Quelles sont les grandes familles de distribution de la
musique dans le numérique ?
Il y a le streaming et le téléchargement
(à la carte comme Itunes et sous la forme de l'abonnement comme musique
max).
· Quels sont les prix appliqués pour la vente de
musique ?
- 1,29 : nouveautés
- 0,99 : les titres du catalogue en
général
- 0,69 : le back catalogue
· Est-ce que la musique en digital a un avenir ?
La musique a un avenir si le contexte légal est
suffisamment fort pour endiguer l'illégal.
Nous devons mettre en place les bonnes offres au bon prix.
Type d'offres : à la carte et l'abonnement.
La musique et le mobile sont complémentaires. Il est
important de travailler ensemble.
Bibliographie et
Sources
A. Essais théoriques
Bureau d'informations et de prévisions
économiques, L'économie du domaine musical, ed. la
documentation Française, Nantes, 1985.
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d'Internet : l'industrie de la musique et les nouvelles technologies de
diffusion, ed.l'Harmattan, 1997.
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usages marketing, Paris, ed.IRMA, Avril 2007.
B. Etudes et Rapports
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stratégie Internet de l'industrie musicale : un nouveau
virage, 2003.
BEUSCART Jean-Samuel, la construction du marché de
la musique en ligne, 28 avril 2006.
BOURREAU Marc, MOREAU François, Musique
enregistrée et numérique : quels scénario
d'évolution de la filière ? coll. Culture prospective,
Janvier 2007.
CURIEN Nicolas, MOREAU François, l'industrie du
disque à l'heure de la convergence
télécoms-médias-Internet, 2005.
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mobiles, 5 propositions pour pérenniser et dynamiser le
marché, 29 Juin 2006.
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Contenus numériques haut débits : la Musique, 8
Novembre 2005.
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Février 2008.
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19/04/2008. en ligne
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croissance,2005.
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NADAUD Prisca, Musique et téléphonie mobile
en France : enjeux juridiques et perspectives pour l'industrie de la
musique enregistrée, 2004.
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musique, ed. cite de la musique, 2007.
OBSERVATOIRE DE LA MUSIQUE, KAPLAN Daniel, Le marketing de
l'offre des plateformes légales de téléchargement de
musique. Ed. cite de la musique, 2006.
OBSERVATOIRE DE LA MUSIQUE, Les marchés de la
musique enregistrée en 2008, ed. cite de la musique, 2008.
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Consulté le 5/02/2009.
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téléchargement de musique sur mobile», 20/01/2009.
Consulté le 5/02/2009.
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hausse de 25% dans le monde en 2008» 16/01/2009. Consulté le
5/02/2009.
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industries du disque et de la téléphonie doivent apprendre
à travailler ensemble» consulté le 5/02/2009.
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valeur dans un numérique abondant», Mars 2006.
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révolution pour doper la musique en ligne». LesEchos.fr. 8/01/2009.
Consulté le 14/01/2009.
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fait vraiment tout» l'expansion.com. 19/05/2006. Consulté le
9/02/2009.
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attendue qui soulage les majors du disque» LesEchos.fr, 8/01/2009.
Consulté le 14/01/2009.
SOK Borey, «Musique et mobile : Le mobile, la
nouvelle vitrine des artistes». Lateliersfr.fr. 17/03/2008.
Consulté le 17/12/2008.
REDACTION DE CULTURE EUROPE, «Vers de nouveaux
modèles économiques ? »
culture-europe-international.org, 30/05/07
SOK Borey, «Musique et Mobile : Le mobile, la
nouvelle vitrine des artistes», latelierSFR.fr, 17/03/2008.
TF1.LCI.FR, «Musique en ligne : Universal s'essaie
discrètement au MP3», 1/03/2007. Consulté le 14/01/2009.
VIVAMUSICA, «Sony ericsson, avant apple, après
Nokia», catalyseurs-numeriques.com, rubrique téléphonie,
24/09/2008.
E. Sites Internet
Catalyseurs-numeriques.com
Cellfishmedia.com
Creativecommons.org
Disqueenfrance.com
Musiqueinfohebdo.fr
Musicreporter.com
Lesechos.fr
Lexpress.fr
Internetactu.net
Irma.org
Musique2point0.fr
Musique.fing.org
Musique.sfr.fr
Musique.orange.fr
Musicspot.fr
Nokia.fr
F. Emissions radiophoniques
France Inter : Isabelle Giodano. « Les
téléphones intelligents (les smartphones) : entre
succès et accidents. 10-11h. 2/09/2009.
France Inter : Pascale Clark : «Hadopi II
L'Assemblée nationale a adopté hier le projet de loi "Hadopi II"
contre le téléchargement illégal.»16/09/09.
Table des
matières
La monétisation des contenus musicaux dans
l'espace numérique : La téléphonie mobile
1
Remerciements
5
Introduction
7
1. La filière musicale et les nouveaux acteurs
du numérique
9
1.1 Les Valeurs de la musique
9
1.1.1 Innovations technologiques et modes de
consommations
9
1.1.1.1 L' appropriation du bien musical
9
1.1.1.2 Haut débit : Les nouveaux modèles
économiques intégrant la technologie à la musique
13
1.1.1.3 La théorie de la longue Traîne
18
1.1. 2 La dématérialisation de la Musique
20
1.1.2.1 Mp3 : Le bien numérique
20
1.1.2.2 Les plateformes de téléchargements sur
Internet
22
1.1.2.3 L'entrée des nouveaux acteurs
23
1.1. 3 Continuité de l'écoute : le
téléphone portable
25
1.1.3.1 La consommation mobile
25
1.1.3.2 Les constructions alliant technologies portables et
musique
28
1.2 Stratégies d'entrée sur le
marché
32
1.2.1 La Musique : un produit d'appel
33
1.2.1.1 La musique : un supplément de valeur
associé à d'autres services
33
1.2.1.2 Le Japon : le laboratoire de la téléphonie
mobile
35
1.2.2 Créer de la valeur : le consentement
à payer
37
1.2.2.1 Les sources innovantes de monétisation
37
1.2.2.2 Souscrire à une formule : l'abonnement
40
Les opérateurs virtuels mobiles
40
Les formules d'abonnement commercialisées par SFR et
Orange :
41
1.2.2.3 Les risques de la banalisation de l'offre
42
1.2.3 La relation entre les opérateurs
télécoms et l'industrie du disque
43
1.2.3.1. Deux approches de vente différentes
43
1.2.3.2 L'accès au catalogue
44
1.2.3.3 Opérateur de téléphonie mobile et
image associée à la musique
45
1.3 Le processus de
convergence dans l'ère numérique
46
1.3.1 La convergence dans le numérique
46
1.3.2 Convergence des marchés et convergence
organisationnelle
47
1.3.3 Innovations technologiques et convergence
48
2. Les enjeux de la coopération entre maisons
de disque et opérateurs télécoms
51
2.1 L'interopérabilité
51
2.1.1 Gestion et Sécurité du contenu :
les DRM
51
2.1.1.1 L'utilisation des DRM
52
2.1.1.2 Les domaines d'interopérabilité
53
2.1.1.3 L'abandon des protections contre l'utilisateur
54
2.1.2 Des contenus libres d'utilisation
55
2.1.2.1. Licence de libre diffusion : Licence art libre et
«creative commons»
56
2.1.3 Téléchargement et
interopérabilité dans la téléphonie mobile
57
2.2 La répartition de la valeur
61
2.2.1 Equilibrer le marché
61
2.2.1.1 La position dominante d'Apple
61
2.2.1.2 La distribution numérique
62
2.2.2 La détermination du prix
65
2.2.2.1 L'offre payante numérique
66
2.2.2.2 L'offre gratuite et légale
67
2.2.3 Opérateurs télécoms et Maisons
de disque : la stratégie 360 °
68
2.2.3.1 La stratégie des partenariats
68
2.2.3.2 La représentation des artistes
69
2.3 Vers un équilibre économique
70
2.3.1 La lutte contre le Piratage
70
2.3.1.1 La réorganisation du secteur musical
71
2.3.1.2 La téléphonie mobile : une technologie
pour l'offre payante
72
2.3.2 Revaloriser le contenu musical par sa
monétisation
73
2.3.3 La Grande coopération
74
Conclusion
75
Index des Annexes
79
Bibliographie et Sources
90
Table des matières
95
* 1LABARTHE-PIOL Benjamin,
FLACHER David: Révolutions industrielles, modes de
consommation et formes de l'échange. Une application
au cas d'Internet et au secteur de la musique. Ed. Les cahiers du CREA,
n°06. Septembre 2003.
* 2idem. FLACHER David,
LABARTHE-PIOL Benjamin
* 3idem. FLACHER David,
LABARTHE-PIOL Benjamin
* 4LABARTHE -PIOL
Benjamin : «L'impact d'Internet sur l'industrie du disque : vers
un nouveau régime de croissance». Thèse de
recherche . Paris. Juillet 2005.
* 5idem LABARTHE -PIOL
Benjamin.
* 6LABARTHE -PIOL
Benjamin : «L'impact d'Internet sur l'industrie du disque : vers
un nouveau régime de croissance». Thèse de
recherche . Paris. Juillet 2005.
* 7 idem LABARTHE -PIOL
Benjamin
* 8idem.LABARTHE PIOL Benjamin,
FLACHER Daniel
* 9idem LABARTHE PIOL Benjamin,
FLACHER Daniel
* 10 idem, LABARTHE PIOL
Benjamin
* 11 Idem.LABARTHE PIOL
Benjamin, FLACHER Daniel
* 12idem, LABARTHE PIOL
Benjamin, FLACHER Daniel
* 13idem, LABARTHE PIOL
Benjamin, FLACHER Daniel
* 14idem. LABARTHE PIOL
Benjamin, FLACHER Daniel
* 15Philippe ASTOR :
«Musique et numérique : Les voies de la création de valeur
ne sont plus impénétrables ».2007.
* 16En raison des
progrès des nouvelles technologies de l'information et de la
communication, les disques sont progressivement remplacés par des
fichiers numériques.
* 17 Direction de la science
et de la technologie et de l'industrie, Contenus numériques haut
débits : la Musique, 8 Novembre 2005.
* 18 Dictionnaire de
l'informatique : asymetric digital suscriber line. Service d'accès
à l' Internet utilisant les lignes téléphoniques
classiques, en utilisant une bande de fréquence plus élevé
que celles utilisée pour la téléphonie. Le débit
descendant est plus élevé que le débit ascendant.
* 19 Direction de la
science, de la technologie et de l'industrie. Comité de la politique de
l'information, de l'informatique et des communications : Contenus
numériques haut débit : La musique. Novembre 2005.
* 20Son débit maximal
théorique est de 384 Kbit/s et son débit maximal pratique est
fixé à 200 Kbit/s (réception fixe) ou 144 Kbit/s
(réception en mouvement). Dérivée du GSM, elle utilise la
même infrastructure TDMA (Time-Division Multiple Access) et le même
réseau cellulaire que celui employé pour les transmissions
GPRS.
* 21 Pour accéder aux
services haut débit mobile, vous devez simplement avoir un mobile
compatible EDGE, 3G ou 3G+ ou un Micro-ordinateur (PC ou MAC)
équipé d'une carte PCMCIA, EXPRESS ou d'une clé USB EDGE,
3G, 3G+ ou Wi-Fi et être en zone de couverture.
* 22Christian D : «La
téléphonie mobile, du Bi-Bop à l'EDGE ».
generation-nt.com. Novembre 2007.
* 23La principale norme 3G
utilisée en Europe s'appelle UMTS (Universal Mobile Telecommunications
System), utilisant un codage W-CDMA (Wideband Code Division Multiple Access).
La technologie UMTS utilise la bande de fréquence de 5 MHz pour le
transfert de la voix et de données avec des débits pouvant aller
de 384 kbps à 2 Mbps. La technologie HSDPA (High-Speed Downlink Packet
Access) est un protocole de téléphonie mobile de troisième
génération baptisé « 3.5G » permettant
d'atteindre des débits de l'ordre de 8 à 10 Mbits/s. La
technologie HSDPA utilise la bande de fréquence 5 GHz et utilise le
codage W-CDMA.
* 24
«Téléphonie mobile» commencamarche.net.Mai 2009.
* 25Les réseaux 3G
utilisent des bandes de fréquences différentes des réseaux
précédents : 1885-2025 MHz et 2110-2200 MHz.
* 26Streaming : Mode de
transmission de données audio et vidéo à travers un flux
continu évitant le téléchargement complet d'un titre ou
d'une vidéo pour le lire. (définition de Borey Sok :Musique
2.0)
* 27 NICOLAS André,
responsable de l'Observatoire de la Musique : Les sites de streaming
musical. 2009.
* 28Selon le SNEP voici les
plus grandes communautés virtuelles :1.Youtube. 2.Dailymotion.
3.Skyrock.
* 29David FLACHER, Benjamin
LABARTHE-PIOL : Révolutions industrielles, modes de :
consommation et formes de l'échange. Une application au cas d'Internet
et au secteur de la musique. Ed. Les cahiers du CREA.n°06. Septembre
2003.
* 30Le Web 2.0
désigne les technologies et les usages qui permettent aux internautes
d'interagir avec le contenu des pages Web, créant ainsi une dimension
sociale sur Internet.
* 31 ANDERSON Chris :
«The longue Tail», Wired, octobre 2004. Traduction
française DARIZ Natasha et KAPLAN Daniel.
* 32Idem. ANDERSON.
* 33WIKIPEDIA : La Longue
Traîne. Juillet 2009.
* 34GUILLAUD Hubert
«La Longue Traîne levier numérique de la diversité
culturelle ?» Avril 2005.
* 35Idem.GUILLAUD Hubert
* 36SOK Borey :
Musique 2.0, solutions pratiques pour nouveaux usages
marketing.ed.irma.2007.
* 37Les nouveaux formats
musicaux mobiles, 5 propositions pour pérenniser et dynamiser le
marché. 29 juin 2006.
* 3828 «Une
étude contredit la théorie de la longue traîne ».
Décembre 2008. consulté le 19 Juillet 2009.
Journaldunet.com
* 39idem. «Une
étude contredit la théorie de la longue traîne ».
Décembre 2008. consulté le 19 Juillet 2009.
Journaldunet.com
* 40Journaldunet.com :
«La théorie de la longue traîne une nouvelle fois
contestée ».Mai 2009. consulté le 19 Juillet 2009.
* 41Le premier lecteur mp3 est
le MPMan F10 d'origine Coréenne, commercialisé en mars 1998.
* 42«mp3 »
Commentcamarche.com. Consulté le 20 Juillet 2009.
* 43BOURREAU Marc,
GENSOLLEN Michel: L'impact d'Internet et des Technologies de l'Information
et de la Communication sur l'industrie de la musique enregistrée.
N°116 | 4e trimestre 2006 : Varia.
* 44SOK Borey : Musique
2.0. solutions pratiques pour nouveaux usages marketings. ed.Irma. 2007.
* 45SNEP :
L'économie de la production musicale 2009. Rapport.
* 46Idem. SNEP
* 47SNEP :
L'économie de la production musicale 2009
* 48Idem SNEP
* 49 L'Économie de la
production musicale 2009.
* 50BEUSCART Jean-Samuel :
«La construction du marché de la musique en ligne.»
28 avril 2006.Thèse. p233
* 51idem. BEUSCART
* 52Direction de la science,
de la technologie et de l'industrie. Comité de la politique de
l'information, de l'informatique Et des communications : contenus
numériques haut débit : La musique. Novembre 2005.
* 53POUSSIELGUE
Grégoire : Dominique Leguern : «les industries du disque et de
la téléphonie mobile doivent apprendre à travailler
ensemble». Les Echos n° 19584 du 16 Janvier 2006. page 26
* 54WIKIPEDIA : «Le
compact disc». Consulté le 21 Juillet 2009.
* 55 SACD : Super Audio
CD.
* 56Nokia.fr. consulté
le 22 juil. 2009
* 57Source : Cabinet GFK.
Isabelle Giordano. « Les téléphones intelligents (les
smartphones) : entre succès et accidents. Emission France Inter.
2/9/2009.
* 58Boutique.nokia.fr
consulté le 22 Juillet 2009.
*
* 59 leblog.vendeesign.com
* 60WIKIPEDIA :
L'iPhone version 1 a été annoncé le 9 janvier 2007, et
commercialisé le 29 juin 2007 aux États-Unis, le 9 novembre 2007
en Allemagne et au Royaume-Uni et le 28 novembre 2007 en France. Suivront
durant l'année 2008 l'Asie, le reste de l'Europe et le Canada. Depuis
son lancement, le modèle 4 Go a été retiré du
catalogue et le modèle 8 Go a baissé de prix tandis qu'un
modèle 16 Go a fait son apparition. L'iPhone 3G a été
annoncé le 9 juin 2008. Celle nouvelle version offre la
connectivité 3G et la localisation GPS, elle est disponible dans la
couleur blanche (uniquement pour le 16 Go) ou noire. La troisième
version a été annoncée le 8 juin 2009, et se nomme iPhone
3G S, S signifiant « speed » (vitesse). Cependant l'iPhone 3G reste
en vente, pour un prix bien plus faible.
* 61Ibid.WIKIPEDIA
* 62 IFPI Digital Report 2009.
Traduction Roger MICHEL.
* 63 Emission France inter
2/09/2009
* 64«Toujours plus de
services» Les Echos.fr. 22/10/2008.
* 65BUI Doan :«A 3
euros les 30 secondes, les folies des mélomanes du mobile». Le
nouvel Obs.com N°2150. 19/ 01/2006.
* 66DEFLINE
Jean-Christophe : Les nouveaux formats musicaux mobiles, 5 propositions
pour pérenniser et dynamiser le marché. 29 juin 2006. Ed.copilot
partners. 26/06/2006.
* 67 Philippe Astor :
«Musique sur les mobiles : analyse d'un marché promis à un
bel essor» zdnet.fr .
* 68SEBASTIEN :
« Téléphone mobile et musique » : un accord
signé entre Napster et Ericsson. Essentielpc.com. 16/06/2005.
consulté le 10 mars 2009.
* 69CORDOUE Eliane :
«Nokia devient distributeur de musique avec Loudeye». 09/08/2006
* 70Les Echos :
«Toujours plus de services». 22/10/2008..
* 71MUSI Gilles : «Au
Japon, le téléphone mobile fait vraiment tout.».
l'expansion.com 19/05/06.
* 72ASTOR Philippe :
«Musique sur les mobiles : Analyse d'un marché promis à un
bel essor». Zdnet.com.13/02/2009.
* 73IFPI 2008
* 74RIAJ (Recording Industry
Association of Japan)
* 75 ASTOR
Philippe :«Musique sur les mobiles : Analyse d'un marché
promis à un bel essor». Zdnet.com.13/02/2009.
* 76 MUSI Gilles :
«Au Japon, le téléphone mobile fait vraiment tout.».
l'expansion.com 19/05/06.
* 77Voyage-au-japon.net :
«Le Japon prêt à investir 10 milliards dans son
infrastructure 3.9G». source : Mobi France.07/05/2009.
* 78 Les nouveaux formats
musicaux mobiles, 5 propositions pour pérenniser et dynamiser le
marché. 29 juin 2006.
* 79KAPLAN Daniel, EYCHENNE
Fabien, FRANCOU Renaud, KLEIN Arnaud : Débat
public : «Musique et numérique : créer de la valeur par
l'innovation». Synthèse du rapport. Avril
2006 - Mars 2007.
* 80 Cellfishmedia.com
* 81KAPLAN Daniel, EYCHENNE
Fabien, FRANCOU Renaud, KLEIN Arnaud : Débat
public : «Musique et numérique : créer de la valeur par
l'innovation». Synthèse du rapport. Avril
2006 - Mars 2007.
* 82 Ideo est un forfait qui
associe dans une même offre des services illimités (SMS/MMS,
Internet, TV, appels dès 19h) pour la téléphonie mobile et
une «bbox» pour la maison, équipée d'un accès
illimité (Internet, TV , téléphone).
* 83 NRJ Mobile est un
opérateur mobile virtuel qui se fait
« héberger » par un hôte qui possède
des réseaux de télécommunications. En Mai 2008, il a
changé d'hote, passant d'SFR, filiale du groupe Vivendi à Orange,
filiale du groupe France Télécom.
* 84 nrjmobile.fr
consulté le 31/08/09.
* 85francetelecom.com :
communiqué de presse du 10 Juin 2008.
*
86Idem.francetelecom.com
62 BIGET Sylvain :
«téléchargement de musique ; Sony signe avec 10 maisons
de disque» 28/01/2008. cnetfrance.fr. consulté le 23 Juillet
2009.
* 87Cf. annexe 8,entretien avec
Benjamin Labarthe Piol.
* 88Emmanuel Vacher Directeur
Marketing adjoint Orange France. Propos recueillis dans «Les nouveaux
formats musicaux mobiles, 5 propositions pour pérenniser et dynamiser
le marché». 29 juin 2006.p32. 29/06/2006.
* 89SOK Borey :
Musique 2.0, solutions pratiques pour nouveaux usages marketing.ed.
irma.2007.
* 90lestudiosfr.com
* 91wormee.com
* 92 CURIEN Nicolas, MOREAU
François : L'industrie du disque à l'heure de la
convergence, télécoms-Medias-Internet.
* 93WIKIPEDIA, consulté
le 26 Juillet 2009
* 94Idem. CURIEN Nicolas,
MOREAU François
* 95Idem. CURIEN Nicolas,
MOREAU François
* 96Idem. CURIEN Nicolas,
MOREAU François
* 97CARMENI
Nathalie : «Nokia met la musique mobile au service
des opérateurs» emarkeing.fr Marketing Direct N°92 -
01/04/2005
* 98SOK Borey :
Musique 2.0, solutions pratiques pour nouveaux usages marketing.
Ed.Irma.2007.
* 99KAPLAN Daniel,
EYCHENNE Fabien, FRANCOU Renaud, KLEIN Arnaud :
Débat public : Musique et numérique : créer
de la valeur par l'innovation. Synthèse du rapport.
Avril 2006 - Mars 2007.
* 100Holger Grossmann,
Metadata Department, FraunhoferInstitute for Digital Media Technologies
IDMT, Germany : «Interoperability of Digital Music
From pure mp3 to DRM, and back?» 18.09.2008 CCEL «Creative Content
Online», Paris.
* 101 Paul Jessop, Chief
Technology Officer, RIAAParis : «Creative content on line »
18 /09/2008.
* 102 CARMENI
Nathalie : «Nokia met la musique mobile au service
des opérateurs» emarkeing.fr Marketing Direct N°92 -
01/04/2005
* 103BOURREAU Marc,
GENsSOLLEN Michel et MOREAU François: Musique enregistrée et
numérique: quels scénarios d'évolution de la
filière ?. ed.Culture Prospective. Janvier 2007.
* 104 KAPLAN Daniel,
EYCHENNE Fabien, FRANCOU Renaud, KLEIN Arnaud :
Débat public : Musique et numérique : créer
de la valeur par l'innovation. Synthèse du rapport.
Avril 2006 - Mars 2007.
* 105 Idem. KAPLAN Daniel,
EYCHENNE Fabien, FRANCOU Renaud, KLEIN Arnaud.FING synthèse.
* 106KAPLAN Daniel,
EYCHENNE Fabien, FRANCOU Renaud, KLEIN Arnaud :
Débat public : Musique et numérique : créer
de la valeur par l'innovation. Synthèse du rapport.
Avril 2006 - Mars 2007. p45.
* 107On définit
«musique libre» la musique qui n'est pas déposée dans
des sociétés de gestion de droit d'auteurs (Sacem, Sabam, Gema,
etc..). Les artistes choisissent de protéger leurs droits en utilisant
des licences spéciales et non-exclusives telles que Creative Commons par
exemple ou encore Licence Art Musique Libre ne veut pas forcement dire gratuite
ou libre de tous droits, mais plutôt "certains droits
réservés. Les artistes déterminent ces autorisations
d'utilisation grâce à leur licence. Jamendo.com consulté le
7/08/09.
* 108«Musique
Libre» est une association loi 1901 de soutien et promotion de la
création & de l'exploitation musicale indépendante dans le
cadre des licences libres. L'archive Dogmazic.net permet le
téléchargement légal et gratuit d'oeuvres musicales sous
licences de libre diffusion (LLD).
* 109 KAPLAN Daniel,
EYCHENNE Fabien, FRANCOU Renaud, KLEIN Arnaud :
Débat public : Musique et numérique : créer
de la valeur par l'innovation. Synthèse du rapport.
Avril 2006 - Mars 2007.
* 110 BEUSCART Jean
Samuel : La construction du marché de la musique en
ligne.
L'insertion économique et juridique des innovations de
diffusion musicale en France. Thèse en sociologie. p162
* 111creativecommons.org
consulté le 7/08/09
* 112JAMENDO :
Jamendo est la plate-forme n°1 pour le téléchargement de
musique gratuite et légale. Disponible en sept langues, le site donne
accès au plus important catalogue sous licences Creative Commons au
monde. Pour les artistes c'est un moyen simple et efficace de publier, partager
et promouvoir leur musique, mais aussi d'être
rémunérés à travers le partage des revenus et
différents partenariats commerciaux. (sur le site)
* 113BENIA Mourad :
«Musique sur mobiles : ça bouge» 29/02/2007. youvox.fr.
* 114DEFLINE
Jean-Christophe : Les nouveaux formats musicaux mobiles, 5
propositions pour pérenniser et dynamiser le marché. 29
juin 2006. p46. Ed.copilot partners. 26/06/2006.
* 115Dimitri.T :
«Orange musique max : 500 musiques pour 12 euros».
generation-nt.com 10/06/08.
* 116echosdunet.net :
musique max. consulté le 17 avril 2009.
* 117Idem.Dimitri.T
* 118CHAMPEAU
Guillaume : «SFR va retirer les DRM de son offre de musique
mobile».2 Juillet 2007.numerama.com.
*
119RESEAUX-TELECOMS.NET : «Musique en ligne sur mobiles :
SFR annonce 10 millions de téléchargements». 20/01/2009.
* 120Vodafone est un
opérateur anglais.
*
121Lepoint.fr : «Vodafone va lancer un service
musical sans verrous numériques ».8/05/2009.
* 122DEFLINE
Jean-Christophe : Les nouveaux formats musicaux mobiles, 5 propositions
pour pérenniser et dynamiser le marché. 29 juin 2006. .
Ed.copilot partners. 26/06/2006.p48.
* 123idem. DEFLINE
Jean-Christophe.
* 124Propos de Dominique
Leguern dans une interview: «Midem: en quête de stratégie
payante». france2.fr. consulté le 12/01/09.
* 125Morvan Boury, Directeur
Général Adjoint, Directeur de la Stratégie
numérique
EMI Music France. Recueillis dans : DEFLINE
Jean-Christophe : Les nouveaux formats musicaux mobiles, 5 propositions
pour pérenniser et dynamiser le marché. 29 juin 2006. Ed.copilot
partners. 26/06/2006.
* 126La Musique, une
industrie des pratiques.
* 127Ibid. La Musique, une
industrie des pratiques.
* 128SNEP MIDEM : IPFI
Digital Music Report 2009.
* 129IFPI : Digital
Music Report 2009.
* 130Cf tableau annexe
* 131SNEP :
économie de la production musicale. «En 2008, les ventes
numériques représentent 12.6% du chiffre d'affaires des
éditeurs phonographiques (contre 6% en 2006, 3% en 2005 et 1% en 2004),
marquées par des mouvements contraires de baisse des ventes de sonneries
(-27 %), de progression des ventes d'albums en ligne (+36 %) et de titres sur
mobile (+88 %).»
* 132 Smartphone :
téléphone portable intelligent de nouvelle
génération dont les services associent la communication
fonctionnelle au divertissement dans un seul produit.
* 133
«Génération iPod» Lepoint.fr. 17/01/2007
* 134Philip ASTOR :
«Musique sur mobiles, Analyse d'un marché promis à un bel
essor»2/02/2009. irma.org.
* 135SNEP :
L'économie de la production musicale en 2009.
* 136La Musique, une
industrie des pratiques.
* 137Id. La Musique, une
industrie des pratiques.
* 138 Id. La Musique, une
industrie des pratiques.
* 139 Gilles Babinet,
fondateur de Musiwave, partenaire du fond de capital-risque Ventech. Interview
sur le site de l'irma. «Musique sur mobiles : qu'en pensent les
distributeurs et opérateurs ?».3/02/2009.
* 140SOK Borey :
Musique 2.0, solutions pratiques pour nouveaux usages marketing.
Ed.irma.2007.
* 141DEFLINE
Jean-Christophe : Les nouveaux formats musicaux mobiles, 5 propositions
pour pérenniser et dynamiser le marché. 29 juin 2006. Ed.copilot
partners. 26/06/2006.
* 142 SNEP :
l'économie de la production musicale en 2009.
* 143DEFLINE
Jean-Christophe : Les nouveaux formats musicaux mobiles, 5 propositions
pour pérenniser et dynamiser le marché. 29 juin 2006. Ed.copilot
partners. 26/06/2006.
* 144Idem.DEFLINE
Jean-Christophe
* 145Idem. DEFLINE
Jean-Christophe
* 146SNEP :
L'économie de la production 2009.
* 147SOK Borey :
Musique 2.0. Solutions pratiques pour nouveaux usages
marketing.ed.Irma.2007.
* 148 cf.1.1.2.3
L'entrée des nouveaux acteurs
* 149CARMENI
Nathalie : «Nokia met la musique mobile au service
des opérateurs» emarkeing.fr Marketing Direct N°92 -
01/04/2005.
* 150Idem.CARMENI
Nathalie
* 151HABIAN
Alexandre : «Nokia : OVI.com, environnement et musique
illimitée» 4/12/2007.
* 152Chicheportiche
Olivier: «Orange et Nokia renforcent leur partenariat autour des
services@». silicon.fr. 22/05/2008.
* 153 Dans cette citation
«label» fait référence aux Majors.
* 154 Interview sur le
site de l'irma, propos recueillis par Philippe Astor. «Musique sur
mobiles :Qu'en pensent les distributeurs et
opérateurs ?».3/02/2009. Terme Label employé ici qui
fait référence aux Majors.
* 155 Le flashcode est un
code barre 2D, destiné à être lu par des
téléphones compatibles disposant du lecteur flashcode. Le lecteur
flashcode est une application qui permet de lire, d'interpréter et de
déclencher l'action associée au Code Barre 2D flashcode. Pour ce
faire, il suffit de pointer la caméra du mobile vers un Flashcode pour
le décoder et accéder simplement à des contenus
multimédias, par exemple, déclencher une connexion à un
site Internet ou vers des contenus numériques. Source :
marketing-mobile.org
* 156SNEP :
l'économie de la production musicale 2009.
* 157Idem. SNEP
* 158Direction de la science,
de la technologie et de l'industrie. Comité de la politique de
l'information, de l'informatique et des communications : contenus
numériques haut débit :La musique. 8/11/2005.
* 134SNEP :
l'économie de la production musicale 2009.
135 Idem.SNEP
* 159 Idem SNEP.
France : revenus numériques : téléphonie
mobile ;58% contre 42% pour les revenus Internet
* 160Idem. SNEP
* 161DEFLINE
Jean-Christophe : Les nouveaux formats musicaux mobiles, 5 propositions
pour pérenniser et dynamiser le marché. 29 juin 2006. Ed.copilot
partners. 26/06/2006.
* 162 Pour accéder
à des fonctionnalités plus étendues, les utilisateurs
doivent payer, et utilisent alors une version «premium». C'est l'un
des modèles privilégiés des compagnies Internet à
l'heure actuelle. Le terme est apparu la première fois dans la Silicon
valley en 2006.
* 163 B to B :
business to business (de professionnels à professionnels).
* 164 Changement de la
chaîne de valeur avec un contrôle par les distributeurs et non plus
les créateurs ou les producteurs.
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