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Identification et analyse des différents travaux entrepris dans le cadre de la gestion de la biodiversité végétale dans le département du sud de 1980 à 2000( Télécharger le fichier original )par Jean-Pierre ALADIN Université d'Etat d'Haiti ( UEH) - Ingénieur agronome 2002 |
Source : Haïti dans le dernier carré, 1997 Ce pourcentage d'aires protégées d'Haïti a rapport avec ce qu'on dit théoriquement mais dans la pratique ce n'est pas évident car elles ne sont pas vraiment protégées. Toutefois ce taux dépasse celui de Cuba qui est de 6% mais très loin de celui de St Domingue qui est 19.91% (FAO, 2002). 2.2.2- Déterminants de la biodiversité végétaleLa gestion de la biodiversité est une question qui a une incidence sur la qualité de vie de la société humaine à l'échelle mondiale. La biodiversité est fonction de différents facteurs liés à la nature. Les facteurs déterminants dans la composition de la biodiversité végétale sont d'abord : *L'effectif des espèces *La distribution spatiale *La structure d'âge *La diversité génétique *L'organisation sociale *La position géo-physique de la zone *Les facteurs du climat *Exposition aux vents portant de la pluie 2.3- Gestion de la Biodiversité végétale2.3.1- Connaissances du monde végétalAvant de prendre une quelconque décision dans le domaine de l'environnement plus précisément au niveau de la biodiversité végétale, la première étape serait l'identification des ressources naturelles de grande valeur qui existent. En d'autres termes faire un inventaire. Des recherches doivent être effectuées pour déterminer : · les principaux écosystèmes et leurs caractéristiques · l'importance des services écologiques octroyés et leur habitat · leur statut au point de vue de développement durable et de conservation. Ensuite il faut consulter les catalogues existant sur les végétaux de la zone à intervenir. Par exemple pour Haiti, il faut consulter l'Herbier National d'Haiti et le catalogue d'Ekman car c'est là ou sont conservés les échantillons d'espèces composant la biodiversité végétale. Il faut avoir aussi une idée sur les études déjà faites dans le domaine avant de prendre des décisions. 2.3.2- Décisions et interventions Des mesures doivent être prises au niveau de la conservation des ressources dans des zones dites prioritaires définies à partir des critères comme la valeur biologique, les menaces, les opportunités et les politiques de conservation. D'abord au niveau in-situ qui regroupe les réserves naturelles intégrales, les parcs nationaux, les périmètres de protection et les aires réservées. Ensuite au niveau ex-situ, il y a les jardins botaniques, les arboreta, les banques de germe et les herbiers. Afin de conserver des témoins d'espèces disparues totalement ou en vois de disparition, des interventions doivent être réalisées en leur faveur. 2.3.3- Manifestation des interventions Les décisions peuvent se traduire par différents types d'interventions qui sont : * Aménagement et gestion des aires réservées (parcs et écosystèmes menacés) * Education environnementale et formation de cadres dans le domaine * Conservation des derniers témoins d'écosystèmes naturels restants * Conservation et restauration du patrimoine naturel et les espaces spécifiques * Protection et multiplication des espèces endémiques en voie de disparition * Contrôle de l'introduction des espèces exotiques. Ces interventions doivent viser à protéger non seulement les espèces composant la biodiversité végétale mais aussi l'écosystème dans lequel elles évoluent car tous les éléments sont interconnectés et leurs actions ne sont jamais isolées. 2.3.4- Protection des espèces.Les espèces végétales sont les premières entités sur lesquelles on doit intervenir car il est plus facile d'observer une dégradation d'une espèce que d'un gène ou d'une variété quelconque. La protection des espèces se manifeste par toute activité visant à empêcher leur extinction ou disparition et à les multiplier (DAJOZ, R., 1982). Il faut aborder la question par une approche systémique en commençant par le niveau le plus bas. La protection des espèces consiste à interdire de cueillir, d'endommager, de les détruire ou d'en faire du commerce. Gérer la biodiversité végétale revient à toucher toutes les catégories depuis les herbes et pâturages jusqu'aux grands arbres forestiers en passant par les plantes ornementales, les plantes médicinales et les plantes fruitières. Certaines espèces sont également d'excellents indicateurs biologiques de la qualité de l'environnement. 2.3.5- Protection des écosystèmesL'écosystème, c'est un ensemble composé de la biocénose (êtres vivants) et du biotope (l'environnement dans lequel ils vivent). L'écosystème englobe les nombreux liens d'interdépendance, trophiques, de compétition, de symbiose et autres existant entre les êtres vivants constituant la biocénose. Chaque écosystème est unique en son genre et présente.une certaine homogénéité topographique, climatique, pédologique, botanique et zoologique. Ce qui fait la force d'un écosystème c'est la persistance de ce qu'on appelle « Clé de voute » qui sont les éléments fondamentaux (DAJOZ, R., 1982). La mise en place de projets distincts pour sauver chacun de ses composants séparément constituerait rien de moins qu'un gaspillage de temps et de ressources. La protection de leur habitat est pertinente car il est très peu probable qu'une espèce disparaisse si elle vit dans un environnement naturel et protégé. En plus de préserver les groupes déjà en danger, la protection des écosystèmes évite que les autres espèces du même habitat soient menacées à leur tour et elle maintient l'intégrité écologique de la région. 2.4- Actions dans le domaine2.4.1- Actions techniquesIl faut l'établissement, le maintien et la surveillance d'un réseau intégré d'aires protégées ou d'autres zones spéciales de protection représentatives de la biodiversité végétale. En plus, une consolidation de l'utilisation durable et une valorisation des ressources biologiques sauvages sur base de plans de gestion concertés et des textes réglementaires. Plusieurs institutions agissent dans un ou plusieurs sous-secteurs en faveur de la biodiversité végétale. Elles sont de nature diverse : certaines sont étatiques ou privées; d'autres nationales ou internationales, non-gouvernementales, religieuses etc. Ces organismes ont réalisé et sont en train de réaliser des projets prévus dans leur champ d'action. Certains organismes réalisent des actions théoriques comme l'élaboration de document de formation et de sensibilisation en l'occurrence la publication du document PAE. D'autres se mettent à réaliser des actions concrètes dans la protection de l'héritage naturel, dans la multiplication d'espèces avec pour but de reboiser. Les premiers jalons ont été posés en créant un système de sanctuaires nationaux en Haïti. 2.4.2-Actions légalesNormalement il faut une amélioration et un renforcement de la base juridique, sa cohérence et son efficacité, pour favoriser la conservation, l'utilisation durable et le partage équitable des ressources de la biodiversité. Ensuite une conservation ex situ des éléments utiles et / ou menacés de la biodiversité. Conscient de la situation alarmante menaçant ces ressources si importantes, l'état haïtien et beaucoup d'autres entités privées ont fait beaucoup d'efforts en vue d'établir des structures légales pour garantir la protection des ressources naturelles importantes du pays. Depuis 1926, l'état Haïtien avait l'idée de protéger les zones naturelles et surtout les lieux dans lesquelles se trouvent les grandes valeurs de la biodiversité végétale. Certaines zones sont devenues des zones réservées après que le parlement ait voté des lois et des décrets relatifs. Plusieurs conventions sur la protection de l'environnement dont l'une sur la diversité biologique ont été votées. Ceci était considéré comme un premier pas très important vers le programme d'action de protection de la Biodiversité. III-PRESENTATION DE LA ZONE3.1 Localisation géographiqueLe département du Sud partage la péninsule sud du pays avec le département de la grande-Anse qui lui sert de limite au nord. Il est borné au sud et à l'ouest par la mer des antilles et à l'est par la rivière des côtes-de-fer. Au département du sud est rattachée l'île-à-vache située dans la baie des cayes. Ce département a une superficie de 2793,05 km2, soit 10,9% de la superficie totale du pays (IHSI, 1998). 3.2- Description physique3.2.1- Géologie Du point de vue géologique, le Département du Sud est de nature très variée d'aquin jusqu'à la pointe des Anglais. De petits affleurments de calcaire schisteux rougeâtre furent remarqués au point le plus élevé de la route passée entre l'Asile et Cavaillon sur une superficie très restreinte. Ces affleurements datent de l'époque du crétacé car ils sont plus anciens que le calcaire éocène dominant (WENDELL P, 1924). Par contre, dans certains autres endroits de la presqu'ile du Sud, notamment dans la ville des Cayes on retrouve des roches assignées au crétacé inférieur mais le bas de Camp-Perrin semble être l'aire principale. Ils sont reposés sur des couches de lignites. (WENDELL P, 1924). A environ deux (2) km au nord du barrage de diversion du canal d'Avezac, le calcaire semble contenir des schistes résultant probablement du métamorphisme du calcaire impur. Des fragments de calcaire brun métamorphiques semblables furent observés à Port- à-Piment du Sud et ailleurs le long de la côte méridionale. En général, le sol de la presqu'ile du Sud est issu des roches calcaires datées de l'époque du crétacé et reposées sur des couches miocène et d'éocène supérieur. Ils sont de couleur brune chocolat parfois blanches généralement. Ils sont aussi très siliceux. Dans la zone de Tiburon, on trouve le basalte qui semble reposer sur le calcaire, donc il est probablement du crétacé ou bien de l'éocène supérieur. De nombreuses failles traversent le parc Macaya du nord au Sud et d'autres de l'Est à l'Ouest. La plus importante faille qui sépare le morne de Formon de celui de Macaya date du méocène et traverse une bonne partie de la presqu'ile du Sud et la parc via la grande ravine du Sud. Sur le morne Formon, des affleurements rocheux peuvent être observé jusqu'à 1600m. Les sols de la région du Sud varient des oxisols aux ultisols à PH légèrement acide ou neutre. (MARNDR, 1984) 3.2.2- Physiographie Le département du sud a un relief très diversifié mais non régulier. Il se compose en majeure partie de plaine et située au bord de la côte. Il est positioné en longueur d'ouest-Est. En haute altitude, il est dominé : *au nord par le versant sud du massif de la hotte qui culmine au pic macaya (2347m) et qu'il partage avec le département de la grande-anse. A part ce massif on trouve quelques autres formations de plus faible altitude : le morne Formon (2219m), le morne Cavalier (2000m) dans les hauteurs de Port-à-piment; la grande colline (1880m) aux Chardonnières; le morne rossignol (1800m) dans la commune des Anglais et le morne bellevue (1648m) aux environs de Chantal. *A l'est par le mont Bonnet-carré (1100m) au nord'ouest de la ville d'Aquin et le mont Tête-boeuf au nord de Saint-Louis du sud. *Au Sud et à l'ouest il n'y a pas de relief de haute altitude. A moyenne altitude, le sud possède plusieurs plateaux et collines basses dont les plus grands sont les plateaux de Martineau à Cavaillon, celui de Moussambé aux chardonnières, Formon à Chantal, Sara à Tiburon et celui de la presqu'île de Port-Salut. En basse altitude, les plaines sont en majorité côtières. Sur la côte, ces plaines sont davantage apparentées à des vallées. On compte notamment, de l'est vers l'ouest : · La plaine d'Aquin mesurant 10km de large et 15km de long · La plaine des Cayes mesurant 20 km de large et 50 km de long. Son altitude maximale est de 100 mètres. · La plaine de l'île à vache part du côté nord'ouest de l'île pour pénétrer vers l'intérieur. Elle est entourée de collines à pentes escarpées. · La plaine des côteaux qui mesure 3 km de large et 50 km de long de la pointe Saint-Jean aux anglais. Elle a une altitude moyenne de 20 mètres. La plaine de tiburon qui s'étend dans la direction Est vers les anglais, sur une vingtaine de km. Sa largeur maximale est de 1 km. 3.2.3- Régime climatique Le département du Sud a un régime climatique généralement abondant avec une pluviométrie moyenne annuelle allant jusqu'à environ 3000 mm de pluie (SNRE, 1985). Ce régime très diversifié d'écosystèmes en écosystème et ceci est dû à la position ou pour le moins à son exposition par rappport aux vents dominants qui conduisent les nuages pouvant provoquer des chutes de pluie (effet de Foehn). Généralement, la précipitation n'est pas uniforme sur tout le territoire et le cumul d'eau de pluie tombée varie beaucoup de saison en saison et d'une zone à une autre. Le département du Sud est considéré comme une zone au vent par rapport au massif de la hotte pour les nordés, ceci favorise facilement la chute de la pluie tandis que le régime pluviométrique de la bande d'Aquin, de St Louis du Sud et Cote-de-Fer est très maigre jusqu'à un niveau de 900 mm de pluie comme moyenne annuelle. Cela est dû non seulement à l'absence du prolongement du massif de la Hotte mais aussi à son exposition face aux vents dominants (SNRE, 1985). 3.2.4- Température Plus on est en altitude, moins il fait chaud. Etant donné que le département du sud a un relief en général très diversifié mais avec la plaine comme relief dominant, la gamme de variabilité de la température est aussi très large et varie de 12 à 380 C avec une moyenne annuelle de 19o C. Dans les hauteurs de Macaya, de Formon, elle est très modérée car elle peut descendre jusqu'à 8oC. (MARNDR, 1984). Cette température basse est en rapport direct avec la couverture végétale de la zone et parfois la saison ce qui donne lieu à la création de plusieurs microclimats. Le réseau hydrographique du département du Sud est dense car il se compose de soixante neuf (69) rivières, deux cent cinquante (250) sources, vingt (20) étangs, un (1) lac et onze (11) lagons (IHSI, 1998). Ceci s'explique par la position du département face au massif et par la couverture végétale du massiff de la Hotte qui favorise la précipitation et l'infiltration de l'eau de pluie. Le Sud est divisé en quatre grands bassins versants qui comporte son propre reseau hydrogrphique. Ce sont : Le bassin versant de St Louis du Sud/ Aquin Le bassin versant de cavaillon centré sur la rivière de Cavaillon Le bassin versant des Cayes drainé ou alimenté par les rivières de l'islet à l'est, de Torbeck et de l'acul à l'ouest et la ravine du Sud. Et le bassin de Tiburon/ St Jean du Sud D'autres rivières contribuent à la grandeur du réseau hydrographique notamment les rivières des Anglais, de Port-à-piment, de Tiburon, de Roche-à-bâteau et de Port-Salut. 3.2 6- Ecosystème, type et localisationDans la métropole du Sud, il existe pas mal d'écosystèmes terrestres composant la valeur de la biodiversité végétale qui se situent à l'intérieur des neuf grandes aires écologiques suivant le relief. Celles de hautes altitudes se constituent de : 1- Montagnes très humides (Pic Macaya, versant sud du massif de la Hotte) caractérisées par une pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 2000 et 3000 mm. Elles sont aussi marquées par une température moyenne oscillant entre 15 et 220 C. Le mois le plus frais a une température moyenne de 12 à 130 C. 2- Les montagnes humides et plateaux caractérisés par une pluviométrie moyenne comprise entre 1400 et 1975 mm et une température moyenne oscillant entre 15 et 22 et dominées par le morne de Formon (1400m ) aux environs de Chantal puis Tibi Davezac plus bas (500m) à Camp-Perrin. 3- Les montagnes semi-humides de moyenne altitude caractérisées par une pluviométrie moyenne annuelle de 1200 à 1375mm, une température annuelle de 25o C. Le plus grand des plateaux est celui de Martineau à Cavaillon, platon à Chantal, le plateau de Port-Salut et de la colline de Dubois à Aquin. 4- Les plaines semi-humides caractérisées par une pluviométrie d'environ 1300 mm et une température de 28oC. Il y a la présence de lagons dans les sols argileux. (MARNDR, 1990). 5- Les plaines arides et semi-arides caractérisées par une faible pluviométrie soit environ 700 à 1000 mm de pluie par an et une forte température allant jusqu' à 30o C. Exemple la plaine d'Aquin et de Cote-de-Fer. 3.3 -Biodiversité végétale du département du SudLa biodiversité végétale du Sud est très riche considérant les résultats des travaux du Docteur Alain Liogier sur la république d'Haiti particulièrement dans le département du Sud en 1996. Ceci est sans doute le résultat de la combinaison de différents facteurs du climat notamment la pluviométrie, la température, la géologie qui favorise le développement d'une multitude d'espèces. Les zones réservées hébergent un grand nombre d'espèces végétales. Parmi les cinq mille (5000) espèces de plantes vasculaires que contient le pays, le Département du Sud compte à lui seul plus de deux cent soixante neuf (269) espèces avec 37% d'endémisme (Charles, W.A et Jose, A.O, 1992). 3.4- Socio-économie Selon les estimations de IHSI, la population du Département du Sud est évaluée en 1997 à 517871 habitants et est distribuée sur une superficie de 2793,05 km2 . La densité est de 221 habitants par km2. La population rurale représente près de 86% de cette population soit environ 447303 habitants. En effet la pression pour les terrres cultivables est très forte au niveau de la région à cause de l'accroissement continue de la population et connaissant que l'agriculture est l'activité principale de la population rurale (IHSI, 1997). IV- METHODOLOGIEPour atteindre les objectifs fixés, la méthodologie suivante a été adoptée 1e) Une recherche bibliographique 2e) Des entretiens avec des personnes ressources 3e) Des collectes d'informations auprès des organismes impliquées dans la gestion des ressources naturelles 4e) Des enquêtes de terrain 4.1- Recherche bibliographiqueCeci consiste à consulter des ouvrages traitant du sujet sur lequel on travaille dans des bibliothèques afin d'avoir une idée sur la biodiversité végétale, de faire une identification des intervenants dans le domaine et de construire la revue de littérature. 4-2- Entretien avec des personnes ressources Il s'agit de rencontrer des personnes qui travaillent ou qui ont travaillées dans les organismes impliqués sur le thème du travail afin de trouver quelques premières idées sur des projets déjà exécutés ou en cours et sur lesquels éventuellement on ne va pas trouver des rapports. Cette étape a permis de trouver une orientation dans le travail. Le tableau suivant en dit plus. Tableau 2 Personnalités rencontrées au cours de l'enquête auprès des organismes
4.3- Rencontres avec les organismes impliqués dans la gestion des ressources naturellesLes phases antérieures ont permis d'identifier les organismes impliqués et qui sont de deux (2) types (normatives/d'encadrement et de terrain/d'exécution). Chez chacun de ces types d'organismes, on cherchait un ensemble de données bien déterminées. 4.3.1- Rencontres avec les organismes d'encadrementCette phase a été réalisée auprès des institutions qui coordonnent et financent habituellement des projets. Elle consistait à trouver le nombre d'organismes oeuvrant dans la zone dans le domaine visé, les projets financés par et pour ces organismes et l'endroit. Les données ont été recueillies par consultation des rapports élaborés sur les projets relatifs au travail de recherche. Les institutions faisant l'objet de cette étape étaient le MARNDR, le MDE et l'ISPAN qui sont étatiques, la USAID et le PNUD qui sont des institutions privées. 4.3.2- Rencontres avec les organismes de terrainC'est là l'étape de collecte de données proprement dite au cours de laquelle on cherchait des informations détaillées sur les projets réalisés, (Fiche d'enquête placée en annexe D). On a procédé à une documentation qui consistait à identifier tous les travaux entrepris en ce sens ainsi que des détails comme la nature, l'exécuteur, le financeur, le lieu, la durée et la date d'exécution, le domaine et le type d'intervention, les espèces touchées par ces projets. Pour mieux orienter les analyses et commentaires, d'autres informations concernant les statuts de l'organisme, sa vision globale, ses attentes, ses champs d'intervention et ses groupes cibles et partenaires ont été recherché. Les organismes touchés par cette phase étaient : la Direction Département Agricole du Sud (DDAS), CRS, IRD, ORE, DCCH, PADF, MDE, HELVETAS. Les informations recherchées étaient collectées non seulement dans des rapports rédigés par l'organisme sur les projets mais aussi au cours des rencontres avec des personnes responsables des services relatifs à ce travail. 4.4- Travail de terrainCe travail embrasse tout le département du Sud et les données ont été collectées un peu partout, tantôt dans le Sud, tantôt à Port-au-Prince par le biais des enquêtes. Enfin, une visite de terrain a été réalisée pour confirmer la réalité. L'annexe C montrera les critères suivant lesquels on a procédé au choix. 4.4.1- Choix de Camp-PerrinAprès avoir collecté les données sur les projets, on a fait une visite de confirmation sur le terrain. Celle-ci normalement devrait concerner le massif de la hotte étant donné sa richesse et sa divesité en espèces endémiques. Puisque des critères comme l'accessibilité, un bon nombre d'espèces endémiques et une diversité de localités touchées par les interventions étaient très déterminantes des zones citées, la Commune de Camp-Perrin était choisie. Les résultats des travaux d'EKMAN et du docteur ALAIN témoignent le bien fondé de ce choix. 4.4.2- Limitations et contraintesL'identification des projets se réalise pour la majorité dans des rapports. Cependant il y a certains projets dont l'existence est connue et sur lesquels pourtant on n'a pas pu trouver ni de rapports ni une personnalité pouvant donner des renseignements là-dessus. Ceci a donné lieu à une collecte des données incomplètes constituant une contrainte qui limite les résultats. En réalité, il existe beaucoup plus d'organismes intervenant dans la gestion de la biodiversité que l'étude n'en a dénombrée. 4.5- Traitement et Analyse des donnéesAprès avoir collecté les données nécessaires pour le travail, une saisie des noms d'espèces sur ordinateur a été réalisée grace au logiciel Excel en vue d'une analyse. Grace à cette opération, on a réalisé d'abord : Le tableau présentant les différentes activités de gestion de la biodiversité végétale qui a permis de voir les espèces prioritaires, les zones prioritaires et la répartition des organismes dans la zone. Ensuite la représentation des spectres phytogéographiques montrant les espèces endémiques, leur habitat, leur proportion, types, etc. Enfin, le tableau présentant les spectres biologiques. 4.5.1- Analyse des types biologiquesA l'aide des estimations visuelles faites sur le terrain sur la hauteur des végétaux, plusieurs types biologiques ont été retenu en conformité avec le système de classification de types biologiques proposé par le docteur Alain LIOGIER en 1996. Ce système se base sur la hauteur du tronc ou tige principale du végétal pour les classer. 4.5.2- Analyse de la phytogéographie des espèces Sur la base phytogéographique, c'est la relation entre la présence en abondance d'une espèce dans une zone et les caractéristiques propres de la zone. La réflexion va dans le sens de voir si les espèces dites endémiques à une zone trouvent toutes les conditions nécessaires à leur bon fonctionnement. Cette analyse a aussi fait remarqué l'existence d'espèces naturellement rares.
5-1 Potentiel végétal et état de conservation des espèces dans le Département5.1.1- Valeur de la biodiversité végétaleLa valeur de la biodiversité végétale se manifeste le plus à travers la richesse en espèces endémiques. La biodiversité végétale d'un pays parait plus importante lorsque les espèces qui la composent y sont propres. Le spectre biologique végétal total du département du Sud contient deux cent soixante sept (267) espèces environ parmi lesquelles deux cent cinq (205) y sont endémiques. Ces chiffres révèlent un haut niveau d'endémisme pour le département du Sud par rapport à l'endémisme national. Ces 205 espèces endémiques (Annexe E) représentent 0,5% du nombre d'espèces végétales total du pays qui est de dix mille (10000) et 16,33% de l'endémisme national qui est de mille deux cent cinquante cinq (1255) espèces. Parmi elles regroupent seulement des dicotylédones. Cette florule se localise un peu partout dans le département mais surtout au niveau des zones réservées comme le parc Macaya, le pic Formon et environs. Cela peut être dû à la position géographique du département et aux facteurs climatiques favorables offerts par la zone. Cette zone semble répondre aux conditions générales réclamées par la plupart des espèces qui s'y trouvent pour bien évoluer. La présentation détaillée de cette végétation est placée en annexe E du document mais dans le tableau 3 qui suit on en trouvera un condensé. Tableau 3 Représentativité du taux d'endémicité du sud % au total départemental
Source : Ekcman, E.L, 1926-1928 Ces deux cent cinq espèces endémiques sont reparties dans quarante cinq (45) familles différentes et dans quatre types biologiques en l'occurrence arbre, arbuste, arbrisseau et petit arbre. Les familles les mieux représentées sont Melastomataceae, Myrtaceae, Asteraceae et Rubiaceae avec respectivement 36, 24, 22 et 16 espèces différentes dénombrées. Il est clair aussi que là où on accorde plus d'attention et de soin, il y a une plus grande survie. Cependant, il est certain qu'il reste d'autres espèces méconnues mais contribuant aussi dans la biodiversité végétale du Département du Sud. Donc, Il est important d'entamer d'autres études dans le domaine afin d'actualiser les données sur la biodiversité végétale. 5.2-Etat de conservation des espèces endémiques5.2.1- Présentation des espèces endémiques menacéesLes espèces sont exposées à des conditions géo-climatiques différentes suivant leur localisation dans le département. Toutes les espèces ne réagissent pas de la même façon face une même situation. Le traitement reçu, l'utilisation courante qu'on en fait et leur niveau de rusticité leur confère des statuts différents. Il y a des espèces qui sont totalement disparues à cause qu'elles n'ont pas subi de traitement favorable, d'autres sont très rares à trouver pour des causes naturelles et artificielles, d'autres sont menacées, vulnérables ou en danger mais ont quand même une chance moyennant une attention spéciale et il y en a qui sont indéterminées. Parmi ces dernières, il est évident que qu'il y en a qui sont fragiles surtout dans les zones méprisées car il n'y a pas d'études qui soient faites pouvant révéler leur statut. Le tableau 4 permet d'avoir une idée sur le niveau de menace auquel font face les ressources naturelles végétales du Sud. Tableau 4 Espèces Endémiques du Sud menacées suivant la liste rouge de l'UICN
Source: Elaboration à partir de la liste rouge de l'UICN, 1994 Ce tableau montre que environ trente deux (32) espèces endémiques sont très menacées se basant sur les études déjà réalisées et menacent d'être disparues si l'on ne réagit pas. Les cent soixante treize (173) qui ne sont pas mentionnées sont de statut indéterminé jusqu'à présent mais avec la persistance de la dégradation de l'environnement et qu'il n'y a pas de nouvelles études pouvant prononcer sur leur statut. On peut déduire alors qu'il y en a sans doute qui sont aussi menacées. Ces menaces concourent à une rareté extrême voir extinction totale de certaines espèces si des mesures de préservation et de protection ne sont pas prises. 5.2.2- Etude de cas sur les espèces endémiques à Camp-PerrinUne étude de cas à Camp-Perrin prouve que les choses vont de mal en pis. Les espèces ne sont pas vraiment protégées. Les interventions ne répondent pas aux vrais problèmes. Selon les résultats des travaux déjà réalisés, seize (16) espèces sont endémiques à Camp-Perrin mais pour l'instant la situation est changée. D'abord, voici la flore endémique de Camp-Perrin présenté dans le tableau 5. Tableau 5 Liste des espèces endémiques recensées à Camp-Perrin
Source: Flore d'Haiti, 1930 et Flora hispaniola, 1996 Actuellement, cette flore diminue considérablement et ceci a plusieurs causes. Parmi les espèces endémiques de Camp-Perrin, d'abord il faut dire qu'il y en a qui sont naturellement rares comme le Cissus haitiensis Urb et Ekman, Rhytidophyllum bicolor Urb, Eugenia plinoides Urb & Ekman et Eugenia perrianiana Urb. & Ekman. Cela sous entend que cette situation ne dépend pas tellement des actions de l'homme; elle y serait même en absence de l'homme. On dit qu'elles sont naturellement rares car avec les changements effectués dans notre planète, les conditions qu'elles réclament pour un bon fonctionnement deviennent différentes de jour en jour de celles offertes par l'environnement de la zone. Ces espèces naturellement rares représentent environ 25% de l'ensemble des espèces endémiques de Camp-Perrin. 5.2.2.1- Causes de rareté Cependant, outre la cause de rareté naturelle, il y a d'autres qui reçoivent des menaces qui sont directement liées à des actions de l'homme à savoir l'utilisation locale qu'on en fait, au mode d'exploitation du milieu où elles se trouvent. Ensuite, leur localisation géographique et les exigences propres des espèces endémiques peuvent être une cause de rareté car la pérennité de l'espèce réclame un ensemble de facteurs liés directement au climat et à la géographie. 5.2.2.1.1- Utilisation locale Pour ce qui est de l'utilisation locale, l'abattage à outrance des arbres pour la charpenterie, l'ébenisterie, le chauffage, la fabrication du charbon de bois et surtout pour l'augmentation de l'espace cultivable constituent la cause principale. Ceci est directement lié à la situation socio-économique des gens. Environ quatre vingt pourcent (80%) de la population est rurale et vit de l'agriculture or l'agriculture souvent pluviale ne permet pas à toute la population de subsister. Durant les périodes de soudure, les gens sont bien obligés d'en faire ces utilisations. 5.2.2.1.2- Localisation, mode d'exploitation et exigences du milieu Concernant la localisation, le mode d'exploitation du milieu et les exigences des espèces endémiques, les végétaux sont différents. Chacun a ses exigences géo-climatiques propres. Elles ne poussent pas n'importe où dépendant des facteurs et des composantes du climat. C'est ce qui explique que dans telle zone on trouve telle espèce et pas telle autre. Suivant le résultat du travail fait à Camp-Perrin, l'espèce vérifiée se trouve à des situations climatique, topographique et géographique différentes. Le tableau 6 ci-après présente les détails. Tableau 6 Représentativité des espèces endémiques menacées vérifiées à Camp-Perrin
Source: Enquête de l'auteur Ce qui est représenté dans le tableau ci avant est le résultat d'une étude de cas faite à Camp-Perrin pour vérifier la réalité. Une seule espèce en réalité a été vraiment vérifier dans toute la zone de Camp-Perrin et ceci à des positions géographiques différentes. Vu le problème qui existe à pouvoir trouver parfois le nom vulgaire de quelques plantes, il peut avoir la présence d'une éventuelle espèce dont on ignore son nom vulgaire. Souvent le nom qu'on donne à l'espèce dans la zone n'est pas celui formellement utilisé dans les ouvrages. D'où la difficulté de faire une bonne vérification. Donc ce résultat n'est pas exhaustif. L'espèce en question est le bois d'ortie rouge ayant pour nom scientifique Carpodiptera simonis Urb. Elle se présente parfois dans des populations denses et parfois clairsemées. On dirait qu'elle s'adapte à différents types d'écosystèmes. Dans son environnement immédiat, il y a d'autres espèces forestières comme le bois pinny, la trompette, l'acajou, le bois blanc et le flamboyant, des espèces fruitières comme manguiers, avocatiers et cirouelle mais sont soit introduites ou de nature exotique. Dans quelques parcelles il y a des cultures saisonnières telle comme le maïs, la banane, le haricot et le manioc. Cette espèce s'organise en de petits groupes ou de petites populations composées ayant en moyenne six (6) sujets qui sont en majorité des jeunes. Presque toutes les parcelles où elle est présent sont en propriété et l'une des raisons qu'il y en a beaucoup parce que les propriétaires savent quand même son importance. On l'utilise souvent dans la charpenterie et dans l'ébénisterie. Parfois la nécessité financière oblige les habitants à les abattre pour faire du charbon surtout dans les parcelles en faire valoir indirect. C'est l'une des raisons pour lesquelles on ne constate que de jeunes sujets dans ces parcelles. En outre, dans les centres de production de plantules, cette espèce n'est pas prise en considération car la régénération se fait par graine et souvent de façon naturelle. 5.2.3- Description du Bois d'ortie rouge (Carpodiptera simonis Urb) 5.2.3.1- Description botanique Carpodiptera simonis Urb de nom vulgaire bois d'ortie rouge est un arbre moyen faisant dix mètres de hauteur environ. Il a des feuilles pennées avec des pennes allongées et un port un peu étalé. Il appartient à la famille des tiliaceae. Il développe parfois un grand tronc utilisé dans l'ébénisterie. Ses feuilles peuvent être utilisé dans l'alimentation animale. 5.2.3.2- Position géo-climatique et édaphique Le bois d'ortie rouge est un arbre qui pousse à différents milieux. Présent dans presque tous les types d'écosystème de la zone, on le recense à des altitudes relativement basses (220 m) comme des moyennes altitudes (350 - 400 m). Il habite partout surtout dans des écosystèmes humides; au bord de ravine, en flanc de morne à relief pentu et très accidenté et même sur les plateaux semi humides. Il pousse dans une très grande variabilité de sol qui quelque part est de couleur brun foncé et d'autre part est rouge ou brun gris. La texture est le plus souvent sableuse à basse altitude et un peu argilo-sableuse ou un peu fine à haute altitude.
5.2.3.3- Analyse de cet état de fait Cette espèce à ce qu'il parait n'est pas exigeante. Contrairement aux autres soit qui sont naturellement rares ou bien ce qui ne sont pas rustiques, elle pousse partout ou il y a des conditions différentes. Une hypothèse que Camp-Perrin répond aux exigences faites par le bois rouge serait vérifiée. Les espèces endémiques au département du Sud ne sont pas prises en considération par les acteurs. Parfois, les espèces touchées ne sont celles qui nécessitent vraiment les interventions. Il est à se questionner sur l'éventuelle possibilité d'application de la philosophie du bailleur. Les projets ont souvent des titres évocateurs mais une réalisation trompeuse car si l'on prend par exemple la protection de la biodiversité végétale devrait contenir logiquement des actions de protection concrète des espèces végétales endémiques. 5.3- Interventions réalisés dans le cadre de la gestion de la biodiversité végétale5.3.1- Inventaire des projets détaillés et informations relativesPlusieurs institutions de statut différent ont intervenu dans le département du sud et ont exécuté dix sept (17) projets de 1980 à 2000. Ces projets de nature différente, touchent plusieurs domaines notamment l'aménagement des zones naturelles, la conservation des ressources naturelles et la multiplication d'espèces végétales. Les actions sont souvent réalisées tantôt par une organisation, tantôt par deux ou trois en collaboration dans laquelle chacune a ses propres intérêts. Il y a des projets qui sont exécuté aussi avec et pour des organisations de base comme c'est le cas de HELVETAS et le Sant Kal Levèk. L'exécution de ces projets se fait sur un échelon chronologique allant de 1987 à 2000 tout en ayant quand même quelques vides à travers le temps. Ce qui est à remarquer, c'est que ce travail vise une période allant de 1980 à 2000 alors que le premier travail concret réalisé en ce sens est daté de 1987. Il est à signaler déjà que les travaux de protection de la biodiversité végétale ne sont pas divers. Ils touchent surtout des interventions de multiplication d'espèces qui la encore ne considèrent pas les espèces endémiques. Le tableau 7 présente les détails sur ces projets. Tableau 7 Présentation des projets exécutés par les organismes
Cependant les projets ne sont pas bien répartis dans le département parce que la majorité s'exécute dans la partie occidentale selon les précisions de la carte des ressources naturelles du Sud placée ci-après. Concrètement, les travaux de gestion de la biodiversité ont commencé vers les années 1987 selon les résultats. Une analyse montre que les interventions sont isolées dans le temps et dans l'espace et d'autant plus elles ne touchent pas toutes les rubriques nécessaires à la gestion de la biodiversité végétale, ce qui donne sans doute un résultat inefficace. 5.3.2- Espèces touchées par les interventions réaliséesParmi les deux cent cinq (205) espèces endémiques relevées dans le département du Sud, présentées en annexe E, 7,8 % soit seize (16) sont endémiques à Camp-Perrin. En dépit de toute l'importance qu'ont ces espèces à différents niveaux, aucune d'entre elles ne font parti des interventions depuis lors. Par contre, il y a beaucoup d'espèces forestières et fruitières non-endémiques qui ont été touchées par les interventions. Elles sont pour la plupart des espèces exotiques, natives et indigènes et sont présentées dans le tableau 8 ci-après ce paragraphe. Ce choix serait le résultat de plusieurs procédures. D'abord la rareté de semences surtout des endémiques, le mépris total du statut phytogéographique de l'espèce à reproduire dans l'établissement des pépinières. Tableau 8 Espèces touchées par les interventions
Source : Enquête de l'auteur Comme on peut le remarquer, la majorité des espèces utilisées dans les projets ne sont pas endémiques au département du Sud. C'est là la grande faiblesse des projets de protection de la biodiversité végétale car il faut savoir que la valeur de la biodiversité végétale se manifeste à travers la richesse en espèces endémiques. 5.3.3- Zones touchées par les interventionsLes vingt-et-une (21) zones touchées par les inteventions sont situées en majorité dans la partie occidentale c'est-à-dire dans la zone Ouest du département du Sud dans deux zones de concentration, (Cayes et Camp-Perrin) et dans plusieurs types d'écosystèmes. Ce sont: Bellevue, Pereny, Chevalier, Dory, Tricon, Camp-Perrin, Formon, Délinois, Saut-mathurine, Rendel, Macaya, Islet, Massé, Ste Hélène, Bazelais, Morecy, Faucault, Collettte, Faugas, Cayes, St Louis du sud. Ces zones là font partie de seulement 80 % des arrondissements qui reçoivent des interventions relatives à la gestion de la biodiversité végétale. Le tableau 9 fournira plus de détails sur les zones. Tableau 9 Localisation des zones touchées ainsi que de leur nombre d'intervention dont elles ont été l'objet
Source: Enquête de l'auteur L'arrondissement des Cayes, prioritaire avec des interventions concentrées autour du parc Macaya, compte 70% à lui seul tandis que celui des Côteaux est totalement marginalisé. Ceci provoque un déséquilibre au de la biodiversité végétale car les interventions ne sont pas réparties équitablement. Le tableau 10 présente les détails sur la répartition des interventions. Tableau 10 Représentativité des Arrondissements par ordre d'importance
Le nombre total d'interventions est trente (30), mais il y a deux zones qui ont fait l'objet de deux réalisations dont on n'a pas pu trouver les arrondissements dans lesquels elles se situent. Dans les rapports, on a pu lire seulement le nom de la localité non entaché de son arrondissement ou sa commune. Donc ces deux localités occupent les 6.6% restants. Les interventions faites aux Cayes concernent des projets d'aménagement, de conservation, de multiplication et de protection de l'environnement. Les études du docteur Alain LIOGIER révèlent que dans la partie orientale du Sud, il y a aussi des espèces endémiques (Tableau 11 suivant). Elles méritent aussi une considération soutenue. Tableau 11 Représentativité de l'endémisme de l'arrondissement d'Aquin dans le taux total du Sud
Source : flore de l'ile, 1989 Cet arrondissement représente 4.87% du taux d'endémisme total du Département du Sud et pourtant seulement deux petites interventions y ont été effectué pour une période de vingt ans alors que dans l'arrondissement des Cayes vingt-et-un (21) ont été réalisé; ceci prouve la mauvaise répartition des interventions. Elles ne se font pas dans les zones qui méritent les travaux c'est-a-dire les hauts lieux nécessiteux. 5.3.4-Organismes oeuvrant dans le domaineOn a recensé deux catégories d'organismes notamment les organismes d'encadrement et/ou de financement tels: la (USAID), le (PNUD), le (MARNDR), l'Association Suisse pour la Coopération Internationale (HELVETAS) et les organismes d'exécution comme le Catholic Relief Service (CRS), la Pan American Devlopment Foundation (PADF), l'Organisation pour la Réhabilitation de l'environement (ORE), l'Initiative pour la Réhabilitation et le Dévelopement (IRD), le Développement Communautaire Chrétien Haitien (DCCH), l'Union des Coopératives Réformées du Sud (UNICORS), l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (l'UNESCO), L'Institut de Sauvegarde du Patrimloine National (ISPAN). La procédure d'exécution d'un projet est un peu complexe. Il peut y avoir plusieurs acteurs et les études avant exécution peuvent prendre beaucoup de temps. Dépendant du champ d'action de l'organisme et du domaine d'intervention, plusieurs organismes peuvent agir synergiquement. Le tableau 12 présente les détails qui concernent ces organismes. Tableau12Organismes dans le Sud et leur domaine d'intervention
Légende AN: Aires Naturelles, CV: Couverture Végétale, Dvpt. Com.: Développement Communautaire, Envir. : Environnement, EN: Ecosystème Naturel, OB: Organisation de Base; O.I: Organisation Internationale, ONG: Organisation Non Gouvernementale, Pr. Comm.: Projet Communautaire; RN: Ressources Naturelles; SNAP: Système National d'Aires Protégées; ZR: Zones Réservées ; (Source : Enquete de l'auteur) Au total, ils sont au nombre de treize (13), les organismes qui ont agi réellement dans le domaine soit directement ou indirectement, soit individuellement ou collectivement. Chacun a son champ d'intervention et sa vision globale qui guident les types d'activités à entreprendre. La majorité d'entre eux sont de nature non-gouvernementale et le siège social de la plupart se trouve dans la ville des Cayes. L'absence du Ministère de l'Environnement crée un grand vide dans le département car plusieurs travaux qui auraient dû être à son compte ne sont pas faits. 5.3.5- Champs d'interventionDans la revue de littérature, on a fait mention de tous les domaines qui doivent faire l'objet d'une intervention dans le cadre de la gestion de la diversité biologique végétale. Parmi eux, seulement trois (3) ont été pratiquement abordé. Ce sont : · Aménagement et gestion des aires naturelles (Parc National Macaya); · Protection et multiplication des espèces végétales; · Conservation des derniers témoins d'écosystèmes naturels. Un point très important qui est tout a fait négligé est le contrôle des espèces exotiques pouvant être nuisibles pour certaines espèces endémiques. Les plus grands ennemis des espèces endémiques sont les espèces envahissantes qui sont à croissance très rapide. Il y a certaines espèces endémiques à Haiti qui peuvent être trouvées seulement au pays et d'autres seulement dans le Sud. Donc pour ces espèces on devrait avoir une attention toute particulière vu leur importance médicinale et environnementale. 5.4-Analyse synthétique des résultatsAprès la prise de conscience faite à Rio de Janeiro, Haïti se mettait d'accord avec la convention par sa signature. De multiples travaux ont été entrepris en ce sens dans le Sud par des institutions nationales et internationales pour protéger les ressources végétales du pays. Cependant, le grand problème est que parfois elles ne sont pas tout a fait bien imbues de la préservation de la biodiversité végétale. Le type d'intervention, le lieu d'établissement, l'espèce utilisée, la zone touchée sont choisis en fonction des moyens disponibles, de la philosophie des acteurs (exécuteur et bailleur) et des contraintes présentées. De jour en jour les espèces endémiques deviennent plus rares et plus menacées parce que les acteurs ne les ont jamais pris vraiment en considération surtout lors des interventions de multiplication. Graduellement, il y a de nouvelles espèces qui viennent s'installer pour remplacer celles qui disparaissent et qui s'adaptent très bien aux conditions environnementales de la zone. Comme conséquence, la biodiversité végétale du pays subit une érosion. Normalement, toute la couverture végétale devrait être prise en considération quand il s'agit de protection. Malheureusement les décisions ne sont pas toujours prises pour les zones réellement nécessiteuses. D'où ici, le rôle de l'Etat de jouer sa partition d'arbitre dans le jeu pour s'assurer que les vraies actions sont menées et les attentes sont réellement comblées. Cependant le Sud reste quand même une zone très déterminante dans la composition de la flore surtout du pays. Il ne faut pas choisir la zone d'intervention avec passion mais plutôt sur la base de menace et de nécessité. VI CONCLUSION ET RECOMMANDATIONSCette étude consiste à faire un inventaire de tous les travaux effectués dans le but de gérer la biodiversité végétale dans le département du Sud de 1980 à 2000. Bien que ce soit une tentative et que toutes les informations ne sont pas disponibles, elle a fourni des informations nécessaires pouvant servir de base de données pour une éventuelle continuation dans le domaine. Les résultats des enquêtes réalisées ont présenté les différentes institutions oeuvrant dans le domaine de la gestion de la biodiversité pour la période visée. Ce présent travail a permis d'inventorier treize (13) organismes ayant au moins une action dans la gestion de la biodiversité végétale. En effet, les différentes actions répertoriées visent la conservation de certaines espèces par l'établissement de pépinières, la protection des zones réservées, le greffage, la conservation des ressources édaphiques et aquatiques, l'établissement de bandes végétales, des haies vives, des murs secs, du clayonnage, des cultures en terrasse, des lots boisés et enfin la formation de cadres dans le domaine. La conservation des écosystèmes naturels se fait en délimitant la zone du parc national Macaya, en protégeant et en multipliant les espèces endémiques, en découvrant de nouvelles espèces endémiques. Des techniques comme l'établissement de boutiques d'intrants subventionnés et la distribution gratuite de plantules d'espèces endémiques visent aussi à contribuer indirectement à la gestion de la biodiversité végétale. En somme, beaucoup de travaux ont été réalisé mais il reste beaucoup à faire car il existe des problèmes à différents niveaux : · Mauvaise répartition des interventions · Manque de suivi pour les travaux réalisés · Pas de rapport conforme pour certains travaux réalisés · Manque de détails sur les projets dans les rapports annuels · Mépris total des espèces endémiques/ absence de critères pertinents dans le choix des espèces à multiplier · Mépris de quelques hauts lieux contribuant à la valeur de biodiversité végétale Face à cette situation dramatique, des décisions devraient être prises à plusieurs niveaux, local, régional et même national. Pour cela, il est recommandé aux organismes : 1- Au point de vue administratif
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