INTRODUCTION
L'ONG OCEANIUM n'a pas de système de
suivi-évaluation de ses résultats. Nous tentons de montrer
pourquoi le suivi-évaluation est important particulièrement pour
OCEANIUM qui obtient des résultats notables et très
médiatisés. Pour cela, nous étudions son projet de
reboisement participatif de 5 millions de palétuviers
Rhizophora en Basse- Casamance. L'objectif du projet étant de
réhabiliter l'écosystème de mangrove de Basse- Casamance,
la problématique choisie est de se demander si «
l'obtention des résultats suffit à dire que le projet
a atteint son objectif »
Dans un premier chapitre nous étudions le projet de
reboisement au travers de ses acteurs, de ses enjeux et de sa méthode.
Nous présentons aussi les résultats obtenus à la fin de la
campagne de reboisement. Les résultats sont estimés en
comparaison à une situation « sans projet ».
Dans un second chapitre nous analysons la satisfaction de
l'objectif du projet (la réhabilitation de l'écosystème)
par les résultats obtenus (le reboisement participatif de 5 millions de
Rhizophora). Nous menons notre analyse par une étude des effets
puis par une étude des impacts du projet. Nous discutons de l'impact
social et économique des résultats obtenus pour les villageois
qui participent au projet.
Dans un troisième chapitre, nous discutons des
performances techniques et sociales du projet et nous proposons les
améliorations que le suivi-évaluation peut y apporter. Nous
mettons en évidence les points forts et les points faibles du projet,
puis nous présentons ses opportunités et ses menaces. Enfin, nous
proposons un plan d'aménagement technique, humain et financier comme
base nécessaire pour la mise en place d'un suivi-évaluation des
résultats.
FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de
palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par
l'ONG Océanium de Dakar. Mémoire de fin d'étude
d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.
AVANT-PROPOS
Le fleuve Casamance prend sa source dans les environs de
Fafacourou (DIOUF, 1987), situé à une cinquantaine de
kilomètres au nord est de Kolda et se jette dans l'Atlantique à
une cinquantaine de kilomètres à l'ouest de Ziguinchor
(Basse-Casamance). On note que les mangroves ouest-africaines se situent sur le
littoral. Jusqu'au milieu du XXème siècle, la mangrove
est un milieu pas ou peu connu, le plus souvent très mal perçu
par les observateurs extérieurs et partiellement étudié.
La bibliographie sur la mangrove réalisée par Rollet en 1981
donne une idée du nombre de références selon les grandes
périodes entre 1600 et 1975 : avant 1600, seulement 14
références sont répertoriées, après 1951 la
production scientifique explose littéralement avec 3 197
références.
Figure 3 : Localisation de la zone d'étude sur le
fond de carte (CORMIER-SALEM, 1994a, modifié par FAUGERE,
2009). 1: Ziguinchor - 2: Cap Skirring - 3 : Kolda - 4 : Fafacourou - 5 :
Vélingara - 6: Dakar.
Le projet s'effectue en Basse-Casamance (Sénégal),
autour de Ziguinchor.
L'Institut Sénégalais de Recherche Agronomique
(ISRA) définit la mangrove de la manière suivante : « La
mangrove est un écosystème à l'interface des continents et
de la mer, de l'eau douce et de l'eau salée. Elle porte une
végétation spécifique des zones d'estuaire composée
de palétuviers. Par extension le terme englobe tout l'environnement de
la végétation (sol, eau, flore et faune) » (IDEE Casamance,
2003).
FAUGERE N. 2009. Étude du projet de reboisement de
palétuviers Rhizophora en Basse-Casamance (Sénégal) par
l'ONG Océanium de Dakar. Mémoire de fin d'étude
d'ingénieur en Agro-Développement International (ISTOM). 96p.
CHAPITRE I : Le projet de reboisement de 5 millions de
Rhizophora en Basse- Casamance
Nous présentons le projet de reboisement en
débutant par ses acteurs. Nous présentons ensuite les causes et
les conséquences pour l'ONG OCEANIUM de la disparition des mangroves de
Basse-Casamance. Ensuite nous détaillons la méthode
utilisée pour le reboisement. Enfin, nous présentons les
résultats obtenus par le projet.
I.1. Les acteurs du reboisement de mangrove
Le projet fait intervenir 3 catégories d'acteurs : l'ONG,
les villageois et les bailleurs.
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