La presse écrite régionale au Burkina: Etat des lieux des journaux bobolais( Télécharger le fichier original )par Moussa SANON Université de Ouagadougou / Burkina Faso - Maîtrise en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication 2005 |
Chapitre 2 : LECTORAT DE LA PRESSE ECRITEBOBOLAISE« Le prix de la croissance, pour tous les médias, réside dans leur diversification ou leur spécialisation, qu'il s'agisse des sujets qu'ils abordent ou des audiences auxquelles ils se consacrent »87(*). Dès lors, « le média ne se définit pas seulement à partir des désirs de ceux qui sont chargés de le concevoir et de l'élaborer, mais aussi par des besoins situés dans l'environnement, et plus particulièrement parmi une population qu'il projette de satisfaire »88(*). Dans cette perspective, les journaux bobolais ont eux aussi besoin de connaître leurs lecteurs pour coller au plus près à leurs préoccupations. I- CONNAISSANCES GENERALES SUR LA LECTURE DESJOURNAUX BOBOLAISLes journaux bobolais écrivent pour leurs lecteurs. Mais en réalité, beaucoup d'entre eux disposent de peu de connaissances sur la lecture de leurs écrits. Les connaissances générales sur la lecture des journaux bobolais a été une des multiples préoccupations de notre étude. Ces connaissances ont été obtenues à partir d'une enquête89(*) auprès des lecteurs. Cette enquête a consisté à connaître les taux et fréquences de lecture à Bobo, les journaux lus, les raisons et les lieux de lecture. 1.Taux et fréquence de lecture des journaux bobolais L'habitude de lire les journaux n'est pas encore une pratique courante à Bobo-Dioulasso. Ainsi, 60,23 % de la population enquêtée ne lit jamais la presse. Le taux de lecture dans la ville reste donc faible ; il est seulement de 39,77 %. Tableau 23 : Habitudes de lecture de journaux bobolais dans la ville de Bobo-Dioulasso (%)
Source : Notre enquête (Octobre - Novembre 2004) L'analyse des résultats de ce tableau fait apparaître que parmi les 39,77 % de lecteurs de journaux, 22,30 % sont des hommes et 17,47 % des femmes. La lecture des journaux bobolais par les bobolais est donc un phénomène plus masculin que féminin. Cet écart tient au fait que les hommes interrogés éprouvent plus le désir de s'informer, de se distraire ou de s'éduquer par la presse que les femmes. Parmi les Bobolais qui lisent, 18,21 % ont un âge compris entre 18 et 29 ans, 19,33 % ont un âge compris entre 30 et 49 ans et 2,22 % ont 50 ans ou plus. Par rapport donc aux tranches d'âge, le lectorat bobolais est jeune90(*). Cela est dû au fait que les jeunes représentent la portion la plus active de la population. L'analyse du tableau selon la profession indique que parmi les 39,77 % de lecteurs de journaux, 11,2 % sont du secteur informel, 10,78 % du secteur public, 17,1 % du secteur privé et 0,37 % du secteur agricole (élevage et pêche y compris). Ces résultats révélateurs de l'intérêt que chaque catégorie professionnelle accorde à la lecture de la presse cachent pourtant certaines réalités. Selon notre enquête, les employés du public (80,55 %) et ceux du privé (64,79 %) sont les groupes socio-professionnels qui lisent le plus les journaux à Bobo-Dioulasso ; ils profitent assurément des abonnements de service. Les travailleurs du secteur informel (17,92 %), ainsi que les agriculteurs indépendants (5,29 %) sont ceux qui lisent le moins. Par rapport au niveau d'étude, la majorité des lecteurs se rencontre dans le secondaire (28,62 %). Ce niveau regroupe aussi la majorité de la population alphabétisée en français de la ville de Bobo-Dioulasso. On peut résumer au regard des résultats du tableau 29 qu'à Bobo-Dioulasso, le lectorat des journaux bobolais est jeune, à dominante masculine, de niveau d'étude secondaire et travaillant principalement dans les secteurs public et privé. Le tableau 24 donne les taux de lecture des journaux bobolais et étrangers91(*) dans la ville de Bobo-Dioulasso. Tableau 24 : Taux de lecture de journaux bobolais et étrangers dans la ville de Bobo-Dioulasso (%).
Source: Notre enquête (Octobre - Novembre 2004) Ce tableau montre que le taux de lecture de journaux bobolais et étrangers est faible à Bobo-Dioulasso (seulement 42,75 %). L'enquête révèle que la majorité des lecteurs de journaux bobolais sont aussi lecteurs de journaux étrangers. Ils ne sont que 2,97 % de lecteurs bobolais à ne lire que des journaux étrangers. Tableau 25 : Taux de lecture de journaux étrangers (uniquement) dans la ville de Bobo-Dioulasso (%)
Source: Notre enquête (Octobre - Novembre 2004) Les fréquences par semaine de lecture des journaux bobolais dans la ville de Bobo-Dioulasso sont représentées dans le tableau N°26. Tableau 26 : Fréquences de lecture des journaux bobolais dans la ville de Bobo-Dioulasso (%)
Source: Notre enquête (Octobre - Novembre 2004) L'analyse du tableau 30 montre que les Bobolais ne lisent pas régulièrement leurs journaux. 7,43 % lisent les journaux au moins cinq fois par semaine. Ces fréquences apparemment faibles, sont pourtant révélatrices d'un réel accroissement de l'intérêt des publics pour la presse imprimée. * 87 Francis BALLE, Et si la presse n'existait pas... , Paris, Edition Jean-Claude LATTES,1987, p.154. * 88 Michel MATHIEN, op.cit p.150. * 89 La technique d'échantillonnage et la population d'enquête sont présentées dans l'Introduction générale. Voir en annexes, le questionnaire soumis à l'enquête. * 90 Le terme « Jeune » désigne ici les personnes ayant un âge compris entre 18 et 49 ans. * 91 Par « Journaux étrangers », nous faisons allusion à toutes les publications dont le siège ne se trouve pas à Bobo-Dioulasso. |
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