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La presse écrite régionale au Burkina: Etat des lieux des journaux bobolais

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par Moussa SANON
Université de Ouagadougou / Burkina Faso - Maîtrise en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication 2005
  

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INTRODUCTION GENERALE

« Dès leur apparition, les médias en Afrique ont constitué des enjeux politiques forts. L'histoire de la presse écrite et radiodiffusée s'inscrit dans l'histoire générale du continent dont elle porte le témoignage éloquent »1(*). Au Burkina Faso, l'histoire des médias s'inscrit également dans le registre de l'histoire de la Nation.

Globalement, quel que soit le type de régime politique, le Burkina aura connu un nombre réduit de médias et ce, de la période coloniale à 1991. L'éclosion des moyens de communication, à partir de cette date, n'est pas dissociable de l'avènement de la démocratie. « Cette dernière a fortement conditionné le développement des médias privés écrits et audiovisuels, en même temps qu'elle offrait plus de liberté à la presse publique »2(*). Ainsi, est-il possible de qualifier le processus démocratique de phase révolutionnaire, en ce sens qu'il a permis une libéralisation des médias et consacré une liberté de ton à ces derniers.

Par ailleurs, le développement des médias reste inégal sur l'étendue du territoire burkinabè. « L'énorme majorité des titres de presse paraissant au Burkina Faso sont édités à Ouagadougou. Une étude récente montrait que sur 300 titres déclarés depuis 1989 dans le pays, 7 seulement ont été déclarés au parquet de Bobo-Dioulasso »3(*). C'est donc essentiellement dans la capitale que les journaux sont diffusés.

La presse burkinabè dont la tâche principale est d'informer sur tout, renseigne fort peu sur elle-même. De nombreuses zones d'ombre entourent cette presse. Pareil constat conduit à se poser la question de savoir quel est l'état réel de sa situation.

Dans le souci d'apporter une connaissance du monde des médias burkinabè, Ouagadougou peut se prévaloir déjà de l'avantage d'en avoir constitué la partie la plus florissante et relativement la mieux connue.

Si l'on associe l'avènement d'une ère nouvelle des médias, au processus démocratique et à celui de la décentralisation, il est alors de bon ton de ramener la question de l'état des lieux de la presse au Burkina aux localités du pays autres que la capitale.

En choisissant de mener une étude sur la presse écrite paraissant à Bobo-Dioulasso, nous cherchions avant tout à faire un état des lieux.

Notre étude comportera deux grandes parties :

- La première partie concernera la nomenclature et l'environnement de la presse bobolaise. Ce sera l'occasion de montrer l'environnement humain et socio-économique de la ville de Bobo-Dioulasso. Cette même partie comportera une étude socio-économique des différents journaux. Ce sera l'occasion de voir comment ces journaux sont organisés et comment ils fonctionnent.

- La seconde partie sera une étude technique. Nous analyserons le contenu rédactionnel des journaux bobolais et nous passerons en revue leur lectorat actuel et potentiel.

Les parties sont précédées de la problématique générale, du cadre conceptuel et de l'approche méthodologique. 

I- PROBLEMATIQUE

L'avènement de l'Etat de droit au Burkina Faso en 1991 a favorisé l'instauration dans le pays, de la liberté d'expression en général et de celle de la presse en particulier.

Liberté d'expression et de presse trouvée, l'univers des médias en général et celui de la presse écrite en particulier, a connu une floraison des titres.

A la fin de l'année 2003, le Conseil Supérieur de l'Information (CSI) a établi un répertoire des médias burkinabè. On y dénombre 118 publications de presse écrite et 65 stations de radiodiffusion. Les enquêteurs du CSI ont pris en compte pour la presse écrite toutes les publications parues depuis 19904(*) et même avant cette date. Ce faisant, ils ont considéré des publications qui depuis ont cessé de paraître.

A part L'Express du Faso à Bobo-Dioulasso, tous les quotidiens se localisent dans la capitale.

Ce constat suscite sans doute des interrogations sur la viabilité des journaux dans les villes du Burkina autres que Ouagadougou. Autrement dit, le poids économique des autres villes leur permet-il de supporter une entreprise de presse ?

Dans notre approche, il s'agit de faire un état des lieux de la presse écrite paraissant à Bobo-Dioulasso, capitale économique et deuxième ville du Burkina.
La presse écrite comprend toutes les formes de l'imprimé : journaux, affiches... Mais notre étude portera essentiellement sur les journaux en raison de l'intérêt qu'ils présentent aujourd'hui.

Un journal à Bobo-Dioulasso, comme tout autre journal « est à la fois une entreprise économique et une institution sociale dont la santé dépend de plusieurs paramètres que sont la loi du marché, les attentes des lecteurs, la qualité des services offerts, les consommateurs primaires et secondaires, de l'environnement politico-judiciaire, de la stabilité de la société civile et du seuil de bonne gouvernance »5(*).

L'environnement socio-économique apparaît donc essentiel pour faire l'état des lieux de la presse.

Pour réaliser cette étude, nous avons choisi la ville de Bobo-Dioulasso à cause de son statut socio-économique d'une part et de l'autre de la vocation régionale de ses journaux.

L'information de proximité constitue la caractéristique majeure de cette forme de presse (la presse régionale). « Que le journal soit un produit diffusé sur plusieurs régions, un seul département ou une ville ne revêt aucune importance par rapport à sa spécificité. Les nouvelles relatives à l'actualité locale - qu'il faut comprendre comme étant l'actualité la plus proche de l'environnement du lecteur (son village, son quartier, sa ville) - sont les informations privilégiées produites par les journaux régionaux (...). L'accent est mis sur le «monde familier», celui qui s'étend au-delà de la «coquille personnelle» du lecteur et qui est doté d'une forte charge émotionnelle »6(*). Cela ne veut pas dire que la presse régionale ne s'intéresse pas aux évènements lointains. Ceux-ci ne peuvent avoir leurs places que s'ils compensent la charge émotionnelle d'un événement proche par un autre facteur, le degré d'originalité7(*).

La presse régionale obéit donc à un traitement particulier de l'information. « Mais à cette priorité - qui s'applique au champ d'observation du monde le plus restreint qui soit - s'en greffent d'autres, comme satisfaire des annonceurs locaux (entreprises et particuliers) en mettant à leur disposition un espace publicitaire régulier et suffisant pour une démarche circonscrite dans un secteur géographique également délimité »8(*).

La régionalisation n'est pas une vocation répandue dans la presse écrite burkinabè. La plupart des journaux se veulent nationaux.

En revanche la presse française à laquelle ces journaux cherchent à s'identifier n'épouse véritablement guère la vocation nationale9(*). Beaucoup de titres, en France, recouvrent d'anciennes provinces par leur zone de diffusion : Le Provençal (Provence), La Montagne (Auvergne), Sud-Ouest (Guyenne, Gascogne, Saintonge), Ouest France (Bretagne), Le courrier de l'Ouest (Ajou, Alsace), etc. Même pour les journaux de la capitale, le local est loin d'être négligé. L'adéquation entre journaux et régions apparaît même au niveau des titres des journaux français. Il en découle que les journaux régionaux, y compris les journaux de Paris, « présentent l'originalité de contribuer à la continuité culturelle des populations de ses zones de diffusions privilégiées »10(*).

En revenant au cas du Burkina Faso, la presse régionale n'entend pas affirmer sa vocation à travers un contexte historique ou de la décentralisation de l'Etat. Cette presse a tracé elle-même virtuellement ses limites territoriales pour en privilégier l'information.

La presse écrite régionale paraissant à Bobo-Dioulasso couvre par son contenu le «Grand-Ouest » du Burkina. La liberté d'expression de cette presse, tout comme celle du pays en général, est apparente, «  même si restreinte dans sa portée par les contraintes du milieu (analphabétisme, faible niveau de vie, mauvaise circulation des journaux) »11(*).

II - CADRE CONCEPTUEL

Considérée à tort ou à raison comme le quatrième pouvoir, la presse connaît aujourd'hui un regain d'intérêt de la part des gouvernants et des gouvernés, à la faveur des processus de démocratisation engagé çà et là en Afrique. Dans beaucoup de pays, des lois relatives à la presse ont vu le jour.

Ainsi, au Burkina Faso, sous la quatrième République, la liberté de la presse a été régie :

- D'abord par l'ordonnance N°92-bis/PRES du 28 avril 1992,

- Ensuite par la loi N°56/93 ADP du 30 décembre 1993.

Traditionnellement, la presse désignait la machine à écrire et toutes les formes de l'imprimé (livres, périodiques, affiches). Le dictionnaire « Le petit Larousse » (1998) la définit comme l' « ensemble des journaux, activités, monde du journalisme ». Mais aujourd'hui, on assiste à une extension de la notion de presse qui englobe désormais les diverses techniques de diffusion (écrit, radio, télévision...) ; si bien qu'il faut ajouter l'adjectif « écrite » pour mieux distinguer les journaux des autres.

Pour notre part, nous définirons la presse écrite, comme toute publication, (généralement quotidienne), qui donne des informations politiques, artistiques, scientifiques, etc. Nous incluons également dans cette définition, les publications réalisées par les entreprises, les associations et destinées à leurs collaborateurs.

Transposée à la région, la presse écrite désigne alors une publication qui fait du local sa source privilégiée d'informations et son champ de diffusion.

De ce qui précède, nous pouvons donner deux approches de la presse écrite régionales :

D'une part, cette presse s'attache à « couvrir » rédactionnellement une région donnée, ses campagnes et ses centres urbains y compris. Dans ce cas, elle livre l'actualité susceptible d'intéresser le lectorat ; celle qui se déroule au plus près de lui. Ce choix l'oblige à présenter un contenu rédactionnel adéquat. Il est alors exclu de publier toute information qui ne réponde pas aux exigences de la loi de proximité ; d'où l'intérêt de bien connaître son lectorat et de savoir répondre à ses attentes et besoins.

D'autre part, cette presse est diffusée en particulier au public d'une région donnée. « L'intérêt est immédiat : les populations des grandes villes étant majoritairement constituées de ruraux devenus citadins, ils gardent de forts liens affectifs avec leur région et village d'origine. Qu'un journal leur donne régulièrement des nouvelles du «pays» et les lecteurs lui deviennent rapidement fidèles »12(*).

Cependant précisons que la première approche prime sur la seconde. Autrement dit, la presse écrite régionale, c'est la presse qui fait de l'information de proximité sa caractéristique majeure.

Dans le domaine de la presse, on évoque assez souvent le terme de publication.

En effet, ce terme, dans son acception originelle, issue du latin publicaré qui signifie rendre public et retenu par le législateur français de 1881 devait servir à désigner toute entreprise contribuant à offrir toutes sortes de prestations (informations, documents, oeuvres d'art, services), à une audience dispersée, anonyme et qui, du même coup s'avère à la foi diversifiée et versatile : « publication de voisinage », quand il s'agit d'une aire géographique limitée à une ville où à l'un de ses quartiers ; « publication de masse », lorsque celle-ci a pour vocation d'atteindre un public géographiquement dispersé et « indistinct » au sens sociologique du terme. Le terme publication s'emploie enfin de façon élargie pour tout ce qui est relatif aux journaux et aux structures qui les produisent.

La notion d'entreprise de presse sera utilisée dans notre travail pour désigner toute structure à but lucratif ou non, à caractère social, culturel, syndical ou religieux, et qui regroupe une ou plusieurs personnes physiques et / ou morales visant à créer le produit journal. Une entreprise peut donc être une organisation, une institution, une association...

Une entreprise qui, par des moyens techniques spécifiques, diffuse simultanément ou presque un même produit d'information ou de divertissement à une communauté éparse peut aussi être appelé « Média ».

Précisons que ce substantif « Média » était utilisé autrefois par les spécialistes de l'information et de la communication sous sa forme latine qu'est « medium » au singulier et « média » au pluriel. Le mot est aujourd'hui entré dans notre vocabulaire et s'écrit avec un accent aigu et un « s » au pluriel. Par la suite le terme a connu un élargissement de sens avec le développement technologique et englobe aujourd'hui la plupart des moyens d'expression ou de transmission de l'information. On peut donc le définir comme étant l'ensemble de tout support de diffusion de l'information (geste, voix, lettre, livre, presse, téléphone, radio, disque, cinéma, télévision...) servant d'intermédiaire pour transmettre un message à l'intention d'un individu ou d'une communauté. Aujourd'hui, certains chercheurs parlent de « petits médias » pour caractériser l'enrichissement de l'univers médiatique par des médias comme la télécopie, le fax, la téléconférence, le visiophone... Sur le même registre, d'autres chercheurs parlent de « nouveaux médias » et de « média de médias » pour ce qui concerne l'Internet. Dans nos pays, on parle de plus en plus de médias d'Etat par abus de langage en lieu et place de médias de service public. On rencontre également des termes comme « médias gouvernementaux », etc.

Présentement des spécialistes s'accordent pour distinguer cinq grands médias que sont : la télé, la radio, le cinéma, le journal et la publicité.

Ainsi et pour les besoins de la cause, nous utiliserons de manière indistincte les termes « journaux », « presse », « presse écrite », « titres », « publication », « organe de presse », «  organe de presse écrite », « entreprise », « média », « rédaction », pour désigner la même réalité.

III - APPROCHE METHODOLOGIQUE

L'étude que nous sommes amenés à réaliser consiste à faire un état des lieux de la presse écrite à Bobo-Dioulasso. Notre préoccupation essentielle est de découvrir ces médias en commençant par affirmer leur existence et en réunissant des informations relatives à leur organisation, leur fonctionnement et leur contenu.

Les informations relatives à l'organisation et au fonctionnement des différents titres visent à présenter leurs ressources humaines, matérielles et techniques, financements, gestion et distribution, public ou marché, etc.

Quant aux informations relatives à leurs contenus, son objectif est de jeter un regard sur les genres d'information que l'on y trouve souvent.

Faire l'état des lieux de la presse écrite à Bobo-Dioulasso nécessite donc d'une part, une connaissance socio-économique de la région et des différents titres, et d'autre part, une connaissance du lectorat et du contenu des journaux.

Compte tenu du contexte burkinabè, notamment du manque de systématisation dans le recueil de certaines données, cette étude constitue en soi un apport pour les milieux de la recherche.

A - Méthode de collecte des données

Pas de thèse ou de mémoire, « sans une méthode, sans une démarche organisée »13(*) dit Michel BEAUD.

Ainsi pour parvenir à notre but, nous avons envisagé « une période d'intenses activités (y compris physiques), de déplacement sur le terrain, de recherches, de rencontres de personnes-ressources et des informateurs, de fréquentation des bibliothèques et des archives, d'élaboration de grilles d'analyses, etc. »14(*).

Le travail sur le terrain nous a amené à séjourner durant cinq mois à Bobo-Dioulasso. Cela a été l'occasion pour nous de toucher ou de «retoucher du doigt» certaines réalités, de parcourir les différentes rédactions, de découvrir les ressources humaines, matérielles et techniques, la gestion et la distribution, le public et le marché... de ces journaux.

La démarche concrète de notre méthode de collecte des données a comporté plusieurs grands points :

- La recherche documentaire ;

- Les observations et les entretiens ;

- L'enquête quantitative par questionnaire.

1- La recherche documentaire

L'exploitation bibliographique a été présente, du début à la fin, au cours de nos recherches car jouant « à la fois le rôle de moteur et de garde-fou »15(*). La lecture des différents ouvrages généraux et spécialisés, des revues et productions diverses... a concerné le vaste domaine de la communication, de l'écriture journalistique et autres questions relatives au journalisme.

2- Observations et entretiens

C'est le mixage observation-entretien que nous avons adopté sur le terrain. Cela en raison de l'intérêt que ces deux techniques ont à faire progresser de concert, une recherche16(*).

Un usage exclusif de l'observation nous aurait fait courir le risque de commettre des contresens. « Certaines données, en effet, ne peuvent être récoltées par la seule observation (...). Ces dernières ne peuvent être véritablement décrites et analysées que par le biais de questions précises posées aux acteurs concernés. D'autre part, les entretiens offrent la possibilité de confronter ce que l'on a observé (...) avec ce que les gens en disent »17(*).

La taille réduite des faits à observer et des entretiens à réaliser offre la possibilité d'engager le contact direct et constitue également une autre raison de ce choix.

Le mixage observation-entretien a permis de recueillir de nombreuses informations sur la presse écrite à Bobo-Dioulasso.

Nous avons privilégié la méthode d'observation directe. Ce type d'observation a été choisi parce qu'il est fondé sur le visuel, dépassant ainsi le cadre de ce qui se dit ou de ce qui est écrit.

Quant aux entretiens, plusieurs techniques s'offraient à nous. Nous avons décidé de travailler avec les types non directifs et semi-directifs. Le choix de ces deux techniques s'explique par le fait qu'elles laissent une liberté d'expression et une autonomie totale à l'enquêté ou à faciliter son expression en l'orientant vers des thèmes prioritaires. Nos entretiens ont été en partie réalisés avec les directeurs de publication ou les rédacteurs en chef des différents organes de presse écrite.

3- L'enquête quantitative par questionnaire

Elle a eu pour but de dresser l'état des tendances et des opinions de la population cible. En effet, si la presse écrite paraissant à Bobo-Dioulasso doit tenir compte d'un ensemble de données sur les attentes et les besoins des lecteurs en fonction de leur position socio-professionnelle, un certain nombre de questions se posent évidemment à elle : qui lit ? quoi ? Comment ? Pourquoi ?... En d'autres termes, il faut étudier le lectorat pour élaborer un contenu adéquat.

L'adoption de la collecte de données par questionnaire dans notre recherche s'explique par l'étendue de la population du cadre d'étude. En effet, il est impossible de pouvoir s'entretenir avec l'ensemble de la population de Bobo-Dioulasso. La standardisation du questionnaire est une autre raison de ce choix. Elle permet de poser les mêmes questions à tous les individus de l'échantillon. Les fiches d'enquête ont été administrées par nous-mêmes (de la période allant du 1er octobre au 30 novembre 2004).

B- Echantillonnage

Un sondage exhaustif de toute la population bobolaise étant difficilement réalisable, nous avons procédé à la constitution d'un échantillon pour administrer le questionnaire.

Nous avons choisi de travailler sur la base d'un échantillon non probabiliste, notamment la méthode d'échantillon par quota. Ce type d'échantillon repose sur le principe de la reproduction la plus fidèle de la population. Les critères choisis pour établir cet échantillon ont été le secteur d'activité et le niveau d'alphabétisation en français, auxquels on a ajouté l'âge et le sexe.


· Le secteur d'activité

Les emplois bobolais en 1997 étaient estimés à 102 61618(*). Ils se répartissaient de la façon suivante : 40 821 dans le secteur informel non agricole (39,8 %), 16 038 dans le secteur agricole19(*) (15,6 %), 4 687 dans le secteur public (4,6 %), 11 966 dans le secteur privé (11,7 %) et 29 104 emplois non classés de l'économie populaire (28,4 %).

Les emplois non classés de l'économie populaire étant difficilement saisissables, nous n'avons considéré que quatre secteurs d'activités à savoir : le secteur informel non agricole, le secteur agricole, le secteur public et le secteur privé.


· Le niveau d'alphabétisation

Selon les estimations de l'Institut national de la statistique et de la démographique (INSD) de 2003, les employés du public (82 %) et ceux du privé (64,1 %) sont les groupes socio-professionnels les plus alphabétisés. Les agriculteurs indépendants sont les moins alphabétisés (12,5 %) ainsi que les travailleurs du secteur informel (37,7 %).

Sachant que le taux d'alphabétisation en français représente 93 % du taux global d'alphabétisation à Bobo-Dioulasso, on aboutit par calcul à 26 883 personnes employées et alphabétisées en français dont :

- 14 312 dans le secteur informel non agricole ;

- 1 864 dans le secteur agricole ;

- 3 574 dans le secteur public ;

- 7 133 dans le secteur privé.

En pourcentage, cela nous donne :

- Secteur informel : 53,23 ;

- Secteur agricole : 6,93 ;

- Secteur public : 13,29 ;

- Secteur privé : 26,53.

Le nombre de personnes employées et alphabétisées en français est encore un peu trop élevé (26 883) par rapport à nos moyens pour constituer l'échantillon final. Il a fallu donc procéder à une autre réduction. Nous avons pris le centième de la population de personnes employées et alphabétisées en français, c'est-à-dire 269 personnes.

La répartition de notre échantillon en fonction du niveau d'instruction s'établit comme suit :

- Niveau primaire : 71 personnes ;

- Niveau secondaire :173 personnes ;

- Niveau supérieur : 25 personnes.


· Le sexe

Dans la ville de Bobo-Dioulasso, les hommes représentent 51 % de la population et les femmes 49 %. Dans notre échantillon, nous avons tenu compte de ces proportions. Ce qui nous donne 137 hommes et 132 femmes dans l'échantillon.


· Classe d'âge

L'âge est un élément important dans notre enquête, car il permettra par la suite de faire des analyses.

Sur les 269 personnes concernées par notre enquête, 140 personnes ayant entre 18 et 29 ans, 113 ayant entre 30 et 49 ans et 16 ayant 50 ans ou plus ont pu répondre à nos questions.

Tableau 1 : Echantillon de la population retenue pour l'enquête

Nombre de personnes

Secteurs d'activités

Hommes

Femmes

Total

Public

18

18

36

Privé

36

35

71

Agricole

10

9

19

Informel

73

70

143

Total

137

132

269

Source : Tableau établi par l'auteur

C- Méthode de traitement des données

269 questionnaires ont été administrés au cours de notre enquête. Tous ont été récupérés. Ensuite, nous sommes passés au tri à plat et à la codification des modalités de réponse. Des codes ont été appliqués à l'ensemble des questions, qu'elles soient fermées, semi-fermées ou ouvertes.

* 1 André-Jean TUDESQ et Serge NEDELEC, Journaux et radios en Afrique aux XIXè et XXè siècles, Paris, GRET, 1998, p.77

* 2 Ismaël K.S DIAOUARI, La communication interne de la défense : enjeux et perspectives dans un processus démocratique, Mémoire de maîtrise en Sciences et techniques de l'information et de la communication, Université de Ouagadougou, 2004, p.8

* 3 Nikiéma Dominique et Tiao Luc Adolphe, La presse écrite publique et privée, les infrastructures d'impression et l'agence d'information du Burkina. Rapport Projet TCP/BKF Politique nationale de la communication pour le développement, Ouagadougou, avril 1999, P.20 ; cités par Serge Théophile Balima et All., La socio-économie des médias et des communications au Burkina Faso : De la production à la consommation des messages, Tome I, mars 2000, P.7

* 4 Cf. Répertoire des journaux paraissant au Burkina de 1990 à nos jours ; Conseil Supérieur de l'Information, Département Communication et relations publiques.

* 5 Dimitri Régis BALIMA, «Autopsie d'un quotidien privé : Le journal du soir», Mémoire de maîtrise en Sciences et techniques de l'information et de la communication, Université de Ouagadougou, 2003, p.14

* 6 Michel MATHIEN, Le système médiatique : le journal dans son environnement, paris, Hachette, 1989, p.72

* 7 Idem, p.106

* 8 ibid., p.74

* 9 Claude-Jean BERTRAND, Introduction à la presse, la radio et la télévision, Paris, Ellipses/Edition marketing, 1995, p.79

* 10 Michel MATHIEN, op.cit., p.70

* 11 Serge Théophile BALIMA et All., La socio-économie des médias et des communications au Burkina Faso : De la production à la consommation des messages, Tome I, Mars 2000, p.7

* 12 Daniel Fra, Eyoum Ngangué, Créer, gérer et animer une publication, Paris, GRET, 1998, p.32

* 13 Michel BEAUD, L'art de la thèse, Paris, La Découverte, 1996, p.27

* 14 Serge Théophile BALIMA et V. DUCHENNE, Méthodologie d'élaboration du mémoire de maîtrise en Sciences et techniques de l'information et de la communication, Ouagadougou, 2003, p.79

* 15 Idem, p.18

* 16 Raymond QUIVY, Luc Van CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, DUNOD, 1995, p.205

* 17 Serge Théophile BALIMA et V. DUCHENNE, op.cit., p.51

* 18Source : Donnée ECOLOC-Bobo.

* 19Y compris élevage et pêche.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus