La presse écrite régionale au Burkina: Etat des lieux des journaux bobolais( Télécharger le fichier original )par Moussa SANON Université de Ouagadougou / Burkina Faso - Maîtrise en Sciences et Techniques de l'Information et de la Communication 2005 |
C- Les moyens de production des journaux bobolaisDans cette partie consacrée aux moyens de travail des journaux bobolais, nous considérerons les ressources humaines, matérielles et financières.
1- Les ressources humaines Les journaux bobolais emploient un nombre diversifié de personnes pour leurs services à des niveaux d'activité et de qualification différents. Tableau 9 : Répartition du personnel dans les journaux bobolais en 2004
Source : Tableau établi par l'auteur à partir des données fournies par les journaux bobolais Du tableau ci-dessus, il ressort que le personnel des journaux est en général restreint, polyvalent et à certains égards mal connu. L'organe bobolais qui emploie le plus de personnes reste L'Express du Faso. Mais ce journal, tout comme les autres, souffre pour étoffer sa rédaction en journalistes. « Malgré la volonté de recruter, les candidatures manquent. Beaucoup de personnes contactées refusent de travailler comme journaliste au niveau de Bobo-Dioulasso »65(*), explique Mountamou KANI, Rédacteur en chef de L'Express du Faso. Le déficit en hommes n'est pas le seul problème des rédactions bobolaises. Un organe de presse qui aspire à la cour des grands doit aussi s'attacher les services de journalistes bien formés66(*). Tableau 10 : Niveau de formation des journalistes dans les rédactions bobolaises
Source : Tableau établi par l'auteur à partir des données fournies par les journaux bobolais Plusieurs remarques s'imposent concernant la composition des rédactions : - Des équipes restreintes ; - Un déficit de formation ; - Travail d'appoint sur les pigistes ; - Des journalistes polyvalents ; - Le mépris des activités de secrétariat de rédaction ; - Faille de la couverture sociale ; - Des salaires peu attrayants (en moyenne 70 000 francs CFA / mois). 2- Les ressources matérielles Elles sont diversifiées, mais en général maigres. Elles reposent sur le matériel informatique, l'imprimerie, et les moyens de communication (véhicule, téléphone, fax, Internet). Les immeubles servent de siège pour les journaux. Seuls deux journaux (L'Express du Faso et Libération) déboursent de l'argent pour la location de leurs locaux. Le coût de location des locaux de L'Express du Faso s'élève à 170 000 francs CFA par mois, soit un montant annuel chiffré à 2 040 000 francs CFA. Libération pour sa part, loue ses bureaux à un peu moins de 250 000 francs CFA par an. La Gazette de sya et Le Messager ne disposent pas de vrais sièges. Il utilisent les domiciles de leurs directeurs de publication. Les autres journaux utilisent les locaux des structures auxquelles ils sont affiliés. a- Le matériel informatique L'Express du Faso possède huit (08) ordinateurs et une imprimante. Le coût d'investissement global peut être estimé à 17 700 000 francs CFA. Libération possède un (01) seul ordinateur. La Gazette de Sya possède deux (02) ordinateurs et une imprimante. Les autres journaux comme Le Cotonnier, Bobo Koura, Alléluia Africain, Entouka, Construire ensemble, La semaine au quotidien, travaillent avec les ordinateurs des institutions auxquelles ils sont affiliés. Certains comme Al Maïdane, sollicitent les ordinateurs des secrétariats publics. D'autres comme Le Messager, font recours aux services d'autres journaux. b- L'imprimerie C'est L'Express du Faso seul qui dispose de sa propre imprimerie. Les autres journaux s'attachent les services d'imprimeries extérieures. c- Les véhicules Les moyens de transport sont insuffisants ou inexistants dans les journaux bobolais. Cette situation oblige les acteurs de ces médias à utiliser leurs propres moyens pour assurer les différentes couvertures. L'Express du Faso a un véhicule. Il s'agit en fait d'une moto qui sert à la distribution. Les journaux tels que Le Cotonnier, Bobo Koura, Alléluia Africain, utilisent souvent les moyens de transports provenant de leur structure fondatrice. d- Téléphone, Fax, Internet Tous les journaux bobolais possèdent le téléphone, le Fax ou l'Internet, mais tous ne les utilisent pas pour travailler. Parmi ceux qui les utilisent, figure un seul : L'Express du Faso. Les frais de facture de ses moyens de communication pour ce journal s'élèvent en moyenne à 60 000 francs CFA par mois, soit 720 000 francs CFA dans l'année. e- Autres produits Ce sont les appareils photos, les dictaphones..., qui constituent aussi des biens ou des équipements d'un journal. Tous les journaux bobolais n'en sont pas dotés. L'Express du Faso reste le seul journal où tous ces moyens sont présents. Tableau 11 : Biens et équipements des journaux bobolais
Source : Tableau établi par l'auteur à partir des données fournies par les journaux bobolais * 65 Extrait d'entretien du 22 août 2003. * 66 Pierre PIGEAT, Média et déontologie : règle du jeu ou jeu sans règles, Paris, PUF, 1997, pp.248, 249 |
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