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Analyse des causes et consequences de la pauvrete rurale Etude de cas de la Republique d'Haiti

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par Onan JULES
Universite d'Etat d'Haiti - Licence en Science Economique 2006
  

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PARTIE V: CONCLUSION ETRECOMMANDATIONS....................................62

Bibliographie...................................................................................................................72

Partie Introductive

La pauvreté dans le monde est de plus en plus perçue non seulement comme un fléau économique et social grave pour ceux qu'elle touche directement, mais, également, un facteur potentiel majeur de déstabilisation politique à l'échelle d'un pays voire du monde.

De nos jours, près de 1.2 milliard d'habitants sur notre planète vivent dans une situation de pauvreté extrême, avec moins de 1 dollar par jour1(*). Les profils sur la pauvreté qui servent de base aux multiples documents écrits sur le sujet jusqu'à date, conduisent pour la plupart à des constats semblables : quelques quatre-vingt-dix pour cent (90%) des pauvres sont des ruraux, quatre-vingt pour cent (80%) des agriculteurs sont pauvres, nombre d'entre eux sont trop pauvres pour se nourrir convenablement, et la plupart des pauvres urbains sont des immigrants récents. Dans son rapport 2001 sur la pauvreté rurale, le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) fait constater  qu'environ « 60% des pauvres de la planète continueront à vivre et à travailler dans les campagnes en 2020, et 50% en 2035 »2(*).

Ces chiffres font constater que la pauvreté rurale continue à gagner de jour en jour du terrain et constitue un problème majeur sur lequel les autorités étatiques mondiales, surtout celles des pays en développement, ont à se pencher sérieusement. En effet, il convient de signaler que la recherche de tout développement passerait avant tout par la réduction, sinon à l'éradication, de la pauvreté rurale.

I.1.- Justification du choix de recherche

La pauvreté en son essence est un fléau. En fait, elle détruit les aspirations légitimes de milliers de personnes en limitant leurs capacités à prendre une part active au développement d'une communauté, que ce soit au niveau local, régional, provincial, national ou international.

Cependant, bien que l'atténuation de la pauvreté et surtout la lutte contre la faim dans le monde restent des enjeux majeurs de l'époque actuelle, force est de constater que, les progrès accomplis jusqu'à présent restent nettement inférieurs à ce qui serait nécessaire pour atteindre ces objectifs, notamment dans les régions les plus pauvres de l'Afrique subsaharienne et dans certains pays des Caraïbes.

Toutefois, pour certains observateurs, quoique la pauvreté aboutisse au même résultat tant dans les zones rurales que dans les agglomérations urbaines, elle est plus prononcée dans les zones dites rurales que dans les milieux urbains. Comprendre les mécanismes d'existence de cet état de chose reste un premier pas dans les actions à entreprendre dans la recherche de toute stratégie de lutte contre la pauvreté rurale.

La République d'Haïti est considérée comme étant le pays le plus pauvre de l'hémisphère Nord et, avec un Indicateur de développement Humain (IDH) de inférieur à 0,5 (1999 - 2005) , l'un des plus pauvres du monde3(*). De larges couches de la population rurale vivent encore dans des conditions extrêmes de pauvreté, et se retrouvent, jour après jour, confrontées à la faim, à l'ignorance, au dénuement et à la maladie. Dans certains cas, il s'agit même d'une situation pratiquement sans issue de détresse et de privation où toute l'espérance humaine se borne au renouvellement toujours aléatoire du miracle. Déjà en 1998, une étude publiée par la Banque Mondiale estimait que 80% de la population rurale haïtienne vivait au-dessous du seuil minimal de pauvreté établi à 220 $US4(*).

Cette situation de pauvreté s'est accentuée par la crise structurelle multiforme que connaît le pays depuis plus d'une décennie entraînant ainsi l'exacerbation du phénomène d'exclusion sociale. Aujourd'hui, selon Patrick Develtere et Bénédicte Fonteneau5(*), moins de 3% de la population haïtienne bénéficient d'une couverture partielle en termes de protection sociale. De plus, 63% de la population n'a pas accès à l'eau potable et 55% n'a pas accès aux soins de santé. L'Etat haïtien est dans l'impossibilité d'assurer de façon continue une politique de satisfaction des besoins sociaux.

Selon les données les plus récentes de l'Institut Haïtienne de Statistiques et d'Informatique (IHSI), la population haïtienne est à 72% rurale6(*). Or, de tout temps, il est généralement reconnu qu'Haïti est un pays essentiellement agricole ; ainsi, cette prédominance marquée du secteur agricole pourrait laisser entendre que ce dernier constituerait l'objet d'une préoccupation soutenue de la part des autorités concernées par la politique agricole.

Malheureusement, de nombreuses études, publiées au cours des dix dernières années, mettent à nu l'ampleur de la misère dans laquelle vivent les ruraux haïtiens. Les nombreux efforts consentis tant par les instances locales à travers les divers plans quinquennaux ou biennaux que par les institutions internationales en vu d'un relèvement socio-économique dans différentes régions du pays n'ont pas pu atteindre jusqu'ici les résultats escomptés. Au contraire, les conditions de vie de la population rurale haïtienne ne cessent de s'empirer. La mise en évidence des principales causes et surtout des conséquences de ces contradictions permettrait sans nul doute de trouver des éléments de sortie de crise fiables face à cette situation.

* 1 FIDA : Journée sur la réduction de la pauvreté rurale dans le monde, communiqué mars 2002

* 2 FIDA, opcit.

* 3 Patrick Develtere et Bénédicte Fonteneau in Economie Sociale, Emploi et Protection Sociale dans un Etat faible : le cas d'Haïti, 2003

* 4 Wiens et Sobrado pour la Banque Mondiale, 1998

* 5 Patrick Develtere et Bénédicte Fonteneau, op. cit.

* 6 IHSI et Banque de la République d'Haïti (BRH), 2001

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