Stratégie de relance du tourisme béninois( Télécharger le fichier original )par Yaya MORA BROUTANI IEP Université de Toulouse 1 - Master economie du tourisme international 2005 |
DIAGNOSTIC DU TOURISME BENINOIS A TRAVERS UNE ANALYSE SWOT ET STRATEGIE DE RELANCE Présenté par : Master Economie du Tourisme International Yaya MORA BROUTANI Toulouse, mars 2005 PLAN INTRODUCTION I. Etat des lieux du tourisme béninois
II. Positionnement du Bénin par rapport aux pays de l'entente
III. Stratégie de relance CONCLUSION INTRODUCTIONAvec une superficie de 112.600 Km2 pour une population qui s'élève à plus de 6 millions d'habitants, le Bénin est situé dans la zone intertropicale entre l'équateur et le tropique Nord, plus précisément entre 6°30 et 12°30 de latitude nord et 1° et 3°40 de longitude Est. Il fait partie des pays du Golfe de Guinée. Malgré 43 ans d'indépendance, il n'en reste pas moins un pays en voie de développement avec une économie extravertie et désarticulée. Néanmoins, les secteurs tels le Tourisme, le commerce contribuent à un décollage substantiel de l'économie béninoise. Le secteur du Tourisme qui est apparu dans le pays vers les années 60 contribue à près de 2 % du PIB. Néanmoins, les arrivées et les recettes touristiques du Bénin sont négligeables face l'ampleur de cette industrie sur le plan mondial. De ce fait, nous ferons une analyse du fait touristique du Bénin, à travers ses avantages touristiques, susceptibles d'attirer des visiteurs et dégager les points forts et les points faibles de ce secteur (Analyse SWOT) en vue de la mise en place de sa stratégie de relance. I. Etat des lieux du tourisme béninoisAvant toute étude marketing, il s'avère indispensable de faire un état des lieux. Cet état des lieux se fera ici à travers les analyses de l'offre touristique et de la demande touristique béninoise.
L'offre touristique incorpore un ensemble de biens et services proposés au consommateur pour satisfaire ses besoins d'ordre touristique. Elle se mesure en terme de capacité d'hébergement et de transport touristique. De ce fait on peut distinguer les ressources touristiques constituant la base même de l'activité touristique d'une part, et d'autre part les infrastructures mises en place pour exploiter ces ressources touristiques. · Analyse de l'offre originelle Le touriste qui visite le Bénin, trouve sur une surface réduite, tout ce qu'offre l'Afrique touristique : plages de cocotiers au sable fin, fleuves et rivières où abonde le poisson, villages lacustres sur pilotis, musées historiques, faune et flore abondantes, parcs nationaux et réserves, folklore et arts vivants, climat sain et agréable, populations au sourire et à hospitalité légendaire... Ainsi, le recensement aussi exhaustif que possible des ressources naturelles s'accompagnera de celui des ressources culturelles, c'est à dire tout ce qui résulte de l'activité humaine. - Les ressources naturelles : une patrimoine riche et diversifiée Les ressources naturelles du Bénin sont variées et identiques à tout ce que l'Afrique peut offrir de meilleur. Son relief, ses plages parsemées de cocotiers, sa faune et sa flore donnent au pays les opportunités pour la pratique des activités telles que la pêche touristique, la chasse touristique ou le tourisme de découverte. - Les ressources culturelles : des originalités exclusives L'un des atouts de la colonisation est d'avoir morcelé l'Afrique occidentale en négligeant les considérations ethniques. C'est ce qui explique la diversité culturelle du Bénin dont la population est aussi bien originaire du Niger, du Togo, du Nigeria que du Burkina Faso, du Mali et du Ghana. Ainsi, nous allons présenter les éléments de la « civilisation du Bénin » à travers les palais royaux, les musées, les monuments et sites historiques, les différentes croyances et les religions, villages touristiques, l'artisanat, les fêtes... v Les palais royaux : des édifices en quête de restauration Les peuplements du Bénin originaires de pays divers se sont constitués en royautés implantées dans de nombreuses localités. On trouve par conséquent des édifices royaux implantés dans de nombreuses régions du pays. La présence de ces édifices traditionnels donne lieu à d'importantes manifestations touristiques telles que les visites aux Rois, généralement entouré de leur cour et les visites des édifices royaux subsistants. Parmi ces édifices royaux, trois d'entre eux ont été restaurés compte tenu de leur importance et sont devenus aujourd'hui des musées. Il s'agit : - du palais d'Abomey : le plus connu de part son importance au coeur de l'histoire du Bénin. Il abrite des objets anciens : trône, bijoux, autels, etc. le palais reçoit près de 10000 visiteurs et constitue le monument le plus visité du Bénin. - Du palais de Honmè à Porto-Novo : devenu patrimoine national en 1981.Il abrite des fêtes et spectacles périodiques et constitue également un lieu très prisé par les touristes. Il existe également d'autres palais royaux non moins importants mais qui malheureusement présente un état de délabrement. On pourrait citer les palais du Roi Béhanzin, le palais et les tombes de Nikki. v Les monuments et sites historiques : mal exploités
En dehors des édifices royaux sus cités, le pays conserve sa culture à travers les bâtiments construits lors de la période coloniale. Certains de ces bâtiments ont été mis en valeur à des fins touristiques. Les plus intéressants de ces bâtiments se trouvent : - A Porto Novo, deuxième ville du Bénin où toute la ville autrefois fortifiée mériterait d'être conservée. La ville abrite l'ancien palais du Gouverneur devenu l'Assemblée Nationale, l'ancienne administration devenue le tribunal, le musée ethnographique installé dans une ancienne maison de style colonial. - A Ouidah : ville syncrétique par excellence où cathédrale et temple de python se font face, abrite un musée d'art contemporain installé dans l'ancienne résidence de la famille de Souza, le musée historique installé dans l'enceinte du fort des Portugais. Cependant on trouve des monuments dispersés dans l'ensemble du pays, à Cotonou, Natitingou... Quant aux sites historiques nous pouvons citer la route des esclaves à Ouidah, le camp fortifié de Datawori dans l'Atacora, le fort portugais « sao Joao Baptista » de Ouidah, le palais de Nikki.... v Les croyances et les religions : ancrées dans la tradition En dehors des religions monothéistes telles que l'Islam et le Christianisme, les religions traditionnelles occupent une part importante dans la vie des Béninois. Le plus connu et le plus populaire de ces religions est le vaudou, dont le Bénin est le berceau. Cette religion a été exportée au Brésil et en Haïti. On rencontre des temples et des couvents vaudou dans la moitié Sud du pays, principalement à Ouidah qui abrite le célèbre temple des pythons sacrés où se déroule le 10 janvier de chaque année les grandes cérémonies vaudou ; à Porto Novo et ses environs avec le quartier Zangbéto. Ces manifestations religieuses et culturelles présentent un intérêt touristique très important. A cela, il convient aussi d'ajouter le grand pèlerinage à la grotte de Dassa Zoumè célébré chaque année vers le 15 Août par les chrétiens catholiques. Ce pèlerinage annuel attire des milliers de personnes de tous les pays de la sous région. v Les villages et leur activités : des produits à promouvoir A priori, chaque village du pays est intéressant et présente un aspect typique. Les plus prisés constituent les villages lacustres. On peut citer : - Ganvié : la Venise de l'Afrique.
Sur le plan touristique le Bénin est connu avant tout par Ganvié. C'est la civilisation de l'eau par excellence, le mode de vie d'un peuple sur pilotis ; les habitants n'utilisent que la pirogue comme moyen de locomotion. D'autres villages lacustres tels que les Aguégués près de Porto Novo sur le lac Nokoué mérite également une visite même s'ils sont en voie de disparition compte tenue d'un total désintérêt pour leur mise en valeur. A part ces villages lacustres, il existe des villages touristiques assez originaux du fait de leurs architectures particulières : - Les Tata : ces cases originales par leur forme fortifiée avec des terrasses, elles sont regroupées en petits villages d'une dizaine d'unités correspondant à un clan. - Les Tanekas : également dans l'Atacora, ce sont des cases rondes situées au pied d'un escarpement qui s'échelonnent sur des niveaux différents. v Les fêtes : des manifestations riches en couleur Elles constituent des spectacles parfois extraordinaires. C'est l'occasion de sortir des vêtements, des masques, de découvrir les différents folklores selon la région où elles se déroulent. Il faut noter qu'il n'existe pas de calendrier de fête. Cependant, certaines fêtes et cérémonies ont acquis une réputation ; car elles se déroulent de manière cyclique : - La fête de la Gaani à Nikki qui donne lieu à de grandes cavalcades, à des défilés dans les rues, des danses...La date de cette manifestation culturelle est fixée en fonction d'Aïd Al Maouloud. - Les fêtes vaudou célébrées principalement le 10 janvier de chaque année à Ouidah. - Cérémonies d'intronisation des Rois et fêtes en l'honneur des rois défunts à Abomey tous les sept mois. - Pèlerinage à la vierge à Dassa-Zoumè le 15 août de chaque année. Cette liste est loin d'être exhaustive et n'est qu'illustrative. v L'artisanat : vitrine de la culture béninoise Il n'est pas nécessaire de séjourner longtemps au Bénin pour apprécier l'artisanat local. Particulièrement représentatif de la population, il est le reflet vivant des coutumes et des moeurs des autochtones. Il existe des artisans dispersés dans tout le pays. L'artisanat local est composé de : - Masques guélédé de Kétou et environs - Vannerie et tam-tam de Cotonou, Ouidah, Abomey, Porto Novo, Comè - Fauteuils sculptés de Gbanamè, Allada - Bracelets en cuivre, en bronze, en or ou en argent, épées et autres cannes en aluminium à Djougou v Les musées : des passés vivants Essentiels à la compréhension de la culture ou témoins de la civilisation, ils sont dans l'ensemble intéressants. Les principaux musées sont les suivants : - Musée historique d'Abomey qui contient des collections originales et authentiques confiées par les descendants des anciens rois, des productions d'objets royaux détruits (trônes, princiers, armes...). - Le musée ethnographique Alexandre Senou Adandé de Porto-Novo présentant des masques ainsi que des instruments de musique, outils oratoires et ateliers de forgerons. - Le musée Honmè de Porto-Novo, malheureusement vide, il résume, rappelle et prolonge l'histoire du dernier Souverain de Porto-Novo, le roi Toffa. -le musée historique de Ouidah, essentiellement orienté vers l'histoire de la traite négrière et sur les cultures de la diaspora africaine au Brésil et à cuba.
C'est l'ensemble des ressources permettant de profiter de l'offre originelle. Il s'agit des infrastructures et superstructures mises en place pour exploiter les ressources touristiques. - Les infrastructures d'accès. Elles constituent un « instrument » clé pour le développement du tourisme. Les transports s'articulent autour des modes suivants : - le réseau routier : Ce réseau est très peu développé. Avec seulement 1/5 de routes bitumées sur un les 8600km de routes nationales, le Bénin dispose d'une infrastructure d'accès peu performant. Les principaux axes sont : Cotonou-Malanville ; Comè-Aplahoué, Porto Novo-Kétou, Kraké-Hillakondji, Parakou-Djougou, Quant aux routes inter-Etats, elles ont une longueur d'environ 3600km avec seulement la moitié bitumée. Notons que le niveau de service offert par ce secteur reste relativement faible en raison de la vétusté du parc, de la dégradation constante des infrastructures et de l'insuffisance des moyens financiers. Cependant, la situation géographique du pays et le contexte économique actuel dans lequel il évolue constituent des atouts indéniables pour la rehausse de l'image du secteur. - Le réseau ferroviaire : De plus en plus concurrencée, l'Organisation Commune Bénin-Niger des chemins de fer et de transports, n'a cessé d'enregistrer des résultats négatifs depuis bientôt cinq ans. La mise à jour du projet d'extension du réseau vers Niamey (Niger) pourrait stabiliser la situation. Mais la concrétisation de ce projet tarde à venir. - Les réseaux aérien, maritime et fluvial Vecteur de tourisme international, le transport aérien joue un rôle important dans le développement du tourisme. Or le Bénin ne dispose que d'un seul aéroport international de classe A1 accessible à tous les types d'appareils et fréquenté par de nombreuses compagnies desservant toutes les destinations du monde. A cela s'ajoutent des pistes de l'intérieur qui ne sont pas équipées pour des vols de nuit. A l'analyse, il apparaît que le développement du transport aérien est freiné par le coût élevé du transport à destination du Bénin. Pour lever ces obstacles, il est envisagé des stratégies dont les objectifs visent entre autre à : - Offrir de meilleures conditions de transport aérien international et national et sous-régional. - Saisir les opportunités du trafic favorable au développement des activités aériennes. - Réhabiliter les aérogares, fret et passagers de Cotonou. Les transports maritime et fluvial quant à eux sont vitaux pour l'économie du pays et n'interviennent pratiquement pas dans le tourisme. Généralement utilisé à des fins commerciales, le réseau maritime reste soumis aux changements réglementaires au Nigeria et au Togo qui font chuter les activités, tandis que le réseau laguno-fluvial de son côté manque de moyens et reste à la merci des aléas climatique. Les moyens de télécommunication L'importance des télécommunications dans tout processus de développement est connue. Elle prend une connotation particulière dans un pays comme le Bénin dont le réseau routier est peu développé et le transport aérien interne irrégulier. Le moins que l'on puisse dire est que malgré les difficultés et les contraintes liées à son développement, l'Office des Postes et Télécommunications (OPT) du Bénin s'est adapté aux exigences des réalités de son environnement. De ce fait, le secteur connaît aujourd'hui une amélioration de plus en plus croissante. Le téléphone, le télex, le télécopieur et Internet ne sont plus réservés à une élite. En effet, ces deux dernières années, on observe une prolifération des téléphones mobiles sur le marché et Internet n'est plus un « mystère » pour les clients de l'OPT. Toutefois des efforts restent à fournir à ce service pour pouvoir arriver à étendre son réseau sur toute l'étendue du territoire national. C'est d'ailleurs l'une des raisons majeures ayant motivé l'apparition des opérateurs privés tels que Libercom, Télécel, Bénincel qui concurrencent l'OPT (l'opérateur public) dans le domaine de la téléphonie mobile. Par ailleurs, dans le domaine de la communication, le pays dispose d'une chaîne de télévision et de radio nationale ainsi que d'une chaîne télévision privée LC2 qui émet 24 heures sur 24 et présente sur satellite et aussi d'une multitude de radios privées à caractère commercial. Tout cela explique le respect de la liberté de presse. Ce caractère est davantage prouvé à travers l'autorisation accordée par la Haute Autorité de l'Audiovisuel et de la Communication (HAAC) à quatre chaînes de télévision et une vingtaine de radios privées.
- La superstructure touristique
Les équipements spécifiquement touristiques englobent l'ensemble des infrastructures d'hébergement et de restauration ainsi que les organisations touristiques et les organismes officiels du tourisme. Les équipements d'hébergement et de restauration. L'hébergement et la restauration constituent les principales infrastructures d'accueil mises à la disposition du touriste. Exiguïté, concentration à Cotonou et une gestion confiée dans une large mesure à des opérateurs privés sont les principales caractéristiques du parc hôtelier béninois. Notre pays dispose selon le recensement de la Direction de Tourisme et de l'Hôtellerie en 1998, de 225 établissements hôteliers autorisés et très inégalement répartis sur toute l'étendue du territoire national. A notre connaissance, la capacité hôtelière du pays s'élèverait à environ 2803 chambres. Cependant, il convient de mentionner qu'il y a eu des changements quelque peu significatifs avec la construction du Novotel Hôtel qui n'était apparemment pas recensé et la privatisation de Bénin Sheraton devenu Marina hôtel. Le tableau suivant illustre la répartition de ces établissements par département.
Source : Hôtellerie au Bénin-DTH, 1998
De ce tableau, il ressort la nette concentration des établissements hôteliers dans les de l'Atlantique et du Littoral (59,6%). Malheureusement, il faut ajouter à ces établissements hôteliers, ceux non autorisés qui concurrencent de manière déloyale les premiers. Ces derniers ne sont autres que des habitations aménagées en réceptifs qui ne répondent à aucune norme professionnelle. Quant aux établissements de restauration ils sont plutôt populaires, aménagés sous forme de maquis, cafétéria et aussi par endroits des restaurants classiques offrant une cuisine nationale et internationale. Dans les années 90, environ 200 restaurants ont été recensés avec un nombre important pour le Littoral. Les agences de voyages Dans la quasi-totalité concentrée à Cotonou, ces agences s'adonnent beaucoup plus à la billetterie qu'à une commercialisation de circuits ; faute de moyens financier, matériel et surtout humain. Néanmoins, certaines agences ont pris conscience de leur rôle et ont décidé de faire du tourisme leur champ de bataille. C'est le cas de Continental Voyages qui organise des safaris dans le Nord du pays et fait la promotion du Bénin en participant à des foires internationales telles que le salon Top Résa. Liste non exhaustive des agences de voyages
Source : Brochure : destination Bénin DTH 1.2 La demande touristiqueLa demande touristique internationale dans son acception globale mesure la clientèle touristique qui se déplace périodiquement et de façon temporaire en dehors de son environnement habituel pour des motifs de voyage touristique autre que pour exercer une activité rémunérée1(*). Cette demande touristique internationale peut être appréhendée à travers les indicateurs suivants : - dans son expression physique par le nombre d'arrivées - dans son expression monétaire par les recettes touristiques.
Evolution des Arrivées Touristiques Internationales (ATI) Nous analyserons ces arrivées touristiques internationales au Bénin à travers les tableau et graphique suivants :
Source : fait par nous à partir des statistiques de l'OMT et de la DTH Graphique : Evolution des ATI : 1985-2000
Le graphique fait ressortir une évolution des ATI en dents de scie dans un sens que l'on pourrait qualifier de positif. De 1985 à 1989, les arrivées ont presque doublé passant de 47000 à 81000. Cette « percée » observée n'est qu'une pure coïncidence. De 1988 à 1989, les arrivées touristiques ont stagné. En effet, cette période coïncide avec le point de départ d'un événement politique qui a permis au peuple béninois de passer du régime dictatorial à un régime démocratique. Le dénouement heureux de cette transition politique était menacé. Ce qui aurait eu un effet négatif sur les arrivées touristiques. De 1990 à 1993, on note une reprise des activités touristiques qui atteint 131000 arrivées internationales en 1993. Cette reprise a été « dopée » par la réussite de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation, la première en Afrique, faisant du peuple béninois un peuple libre Cette réussite aurait créé une image positive de la « destination Bénin » par le biais d'une forte médiatisation qu'a connu cet événement salué par le monde entier. L'année 1994 est celle d'une régression qu'on pourrait qualifier de « chute brutale ».Cette « chute » aurait pour origine, la dévaluation du franc CFA qui a entraîné une flambée des prix. Mais une nouvelle croissance s'observera à partir de 1995. En effet, en 1996, le Bénin fait parler de lui à nouveau, par médias interposés. Cela s'explique par le fait que le Bénin a démontré une nouvelle fois qu'il demeure « le laboratoire de la démocratie en Afrique Subsaharienne » en réussissant avec brio une alternance au sommet de l'Etat. Cette croissance est maintenue jusqu'à nos jours. Les climats politique et social y favorisant. Notons qu'en 2000, plus de 59% des touristes arrivés dans les établissements d'hébergement proviennent de l'Afrique. Ils sont suivis dans l'ordre de ceux en provenance de l'Europe (35,8%), de l'Amérique (4,2%), de l'Asie(1,1%) et de l'Océanie(0,1%). D'après un récent rapport de la Direction du développement Touristique, une analyse comparative des données de 1999 révèle une baisse des arrivées de touristes en provenance de l'Afrique de 15,75% et celle des arrivées de touristes en provenance de l'Asie de 22,02%. Quant aux arrivées des touristes en provenance de l'Europe, elles ont augmenté de 85% ; elles ont plus que doublé pour les touristes en provenance de l'Amérique. L'Océanie quant à elle, a connu une légère hausse d'environ 29%.
Les recettes du tourisme international sont définies comme les dépenses effectuées dans le pays d'accueil par les visiteurs internationaux y compris le payement de leurs transports internationaux aux transporteurs nationaux. Elles comprennent également tout autre paiement préalable ou ultérieur relatif à la consommation de biens et services. Pour ce qui concerne les recettes touristiques internationales du Bénin en 2000, les statistiques disponibles ne prennent en compte que les recettes générées par la visite du site Ganvié et celles apportées par les hôtels. Ainsi les recettes de Ganvié se sont contractées d'environ 25% passant de 42 349 650 franc CFA en 1999 à 31 904 950 franc CFA en 2000. D'une manière générale, les recettes touristiques internationales au Bénin ont atteint 23,758 milliards de Franc CFA soit plus de 37 millions de dollars US1(*). D'une manière globale, nous analyserons, comme s'était le cas pour les flux physiques, les recettes touristiques béninoises de 1985 à 2000 Tableau d'évolution des recettes touristiques béninoises de 1985 à 2000
Source : fait par nos soins à partir des données de l'OMT et de la DTH
Une observation du graphique nous permet d'affirmer que les recettes n'ont pas suivi la même évolution que les arrivées. De 1985 à 1988, elles ont plus que doublé, en augmentant de façon continue, passant de 19 millions à 40 millions USD, et ce, malgré la diminution des arrivées dans la même période. En 1989, les recettes ont baissé de 50% par rapport à l'année précédente. Mais, une amélioration sera observée en 1990 et continuelle jusqu'en 1992 où les recettes seront évaluées à 32 million USD. En 1993, contrairement aux arrivées, les recettes vont diminuer de 15,62% par rapport à 1992. Cette tendance se maintiendra jusqu'en 1994 avec une baisse de 18,51%. Ceci est tout à fait normal car la tendance en ce qui concerne les arrivées a aussi régressé. Il a fallu attendre 1995 pour que l'accroissement connaisse un nouveau point de départ, mais de façon lente. Malheureusement cet accroissement ne peut être chiffré après 2000 pour les traditionnelles raisons de manque et/ou de fiabilité de statistiques. Quant à la répartition de ces recettes, le tableau montre que la grande majorité des dépenses des touristes est effectuée dans les départements de l'Atlantique et du Littoral avec eux deux, 76,8% des recettes touristiques béninoises. Tableau de répartition par département des recettes issues des établissements d'hébergement en 2000
Source : fait par nous à partir des données de la DTH * 1 Economie et politique du tourisme international, Vellas, Françcois, édit. Economica * 1 Convertis par nos soins du XOF au USD |
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