c - L'exemple d'inflation-chômage :
La sous-optimalité d'une politique cohérente
n'était pas généralement reconnue dans les
problèmes inhérents à la demande agrégée. La
formulation standard d'une politique consistait en une sélection de la
meilleure politique parmi plusieurs. Cela paraissait, vraisemblablement,
raisonnable. Mais selon la structure étudiée par Kydland
& Prescott (1977), qui supposait une abstraction plausible de la
réalité, de telles politiques conduisent à un taux
d'inflation excessif sans réduction du chômage. Une politique qui
maintient la stabilité des prix serait alors préférable.
Les tentatives des économistes de justifier le
compromis apparent entre le chômage et l'inflation ont aboutit à
modéliser la relation suivante : le chômage (l'emploi) est
une fonction décroissante (croissante) de la différence entre
l'inflation réelle et l'inflation anticipée, par :
t = (x et - xt ) +
*
Dans la suite du raisonnement les auteurs Kydland &
Prescott (1977), définissent la relation linéaire
suivante : t = (x et - xt
) + * ( > 0 )
(5)
t = taux de chômage à l'instant t.
* = taux de chômage naturel.
xt = taux d'inflation à l'instant t.
xet = taux d'inflation
anticipée.
Les auteurs supposent que les anticipations rationnelles
sont données par la relation de l'espérance mathématique
suivante xet = E (xt). A partir de
l'équation (5), on dessine des courbes de Phillips. Ces courbes sont
des droites ayant pour pente - -1 (pente négative) et ils
coupent l'axe vertical à x et. La figure 3
schématise quelques courbes d'indifférence et des courbes de
Phillips. L'équation de la courbe de Phillips est telle
que :
t - *t =
(xte - xt )
xt =
(t - * ) + xte
Pour t = * on aura
xte = xt.
Pour xt = 0 (t
- * ) = xte t
- * = xte .
Dans le cas d'un équilibre cohérent, une courbe
d'indifférence n'est tangente à la courbe de Phillips, en un
point sur l'axe vertical (tel que le point C), que si les anticipations sont
rationnelles et que la politique choisie est la meilleure étant
donné la situation courante. Les courbes d'indifférence
impliquent que le taux d'inflation socialement désiré est nul
(optimal), cela semble cohérent avec les préférences du
public. Alors que l'inflation est connue comme une taxe sur la monnaie et les
réserves, un public bien informé préférera un taux
d'inflation positif ou négatif. D'où xt doit
être interprétée comme une déviation par rapport au
taux optimal. Le résultat d'une politique cohérente n'est pas
donc optimal. Si les autorités monétaires sont obligées de
maintenir la stabilité des prix ou qu'ils sont dépourvues du
pouvoir discrétionnaire ; l'équilibre obtenu aura pour
conséquence un niveau de chômage plus faible que celui de
l'équilibre cohérent. L'équilibre optimal est au point O,
qui se trouve sur une courbe d'indifférence plus élevée
que celle passant par le point C où l'équilibre est
cohérent.
Contraindre les décideurs de la politique
monétaire à maintenir la stabilité de la monnaie, c'est
leur imposer une règle fixe et bien déterminée à
poursuivre. Alors que les démunir de leur pouvoir
discrétionnaire, c'est déléguer la prescription de la
politique monétaire à une autre institution (une banque centrale
indépendante par exemple).
Kydland & Prescott (1977) résument
dès lors leur pensée en une maxime, "la règle contre la
discrétion", la règle peut permettre au gouvernement
d'optimaliser le bien-être social, alors que la poursuite d'une politique
monétaire à la discrétion ne le permet pas.
xt
c Equilibre cohérent
o
Equilibre optimal
ut - u*
Courbe d'indifférence
Courbe de Phillips
Figure 3 : Equilibre cohérent, Equilibre
optimal
Source : Kydland & Prescott (1977) p 479
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