Université d'Abomey-Calavi(Bénin)
Département de géographie et
d'aménagement du territoire
UR-GESURB / UAC - IRD
Unité de Recherche- Gestion des Espaces
Urbanisés / Université d'Abomey-Calavi(Bénin) - Institut
de recherche pour le développement
GESTION DES ESPACES URBANISES
environnement
mobilisation des acteurs locaux
et urbanisme de proximité
Programme conjoint URA / CTIG (Centre de traitement de
l'information géographique, Institut de géographie et
d'aménagement, Université de Provence Aix-Marseille
I)
Les dynamiques territoriales dans une région
en émergence :
la région urbaine du littoral
béninois
PRESSION URBAINE SUR LES ZONES HUMIDES : CAS DES
VALLONS DU ZOUNVI ET DU BOUE A PORTO-NOVO (BENIN)
Mémoire de maîtrise de
géographie
présenté par
Nathanaël O. D. AHOUANDJINOU
Sous la direction de
Etienne DOMINGO (Maître assistant à l'UAC)
Année universitaire 2003-2004
Dédicace
A DIEU LE TOUT-PUISSANT à qui je dois
tout.
A tous ceux qui sont passionnés par les
phénomènes qui se produisent dans l'espace géographique et
surtout à ceux qui ont à coeur l'environnement et la nature que
l'on ne finira jamais de sonder.
A
Mon père Michée AHOUANDJINOU
Ma mère Hortense SOUDE Epouse AHOUANDJINOU
Mes soeurs Elisabeth, Naomie, Josabeth,
Mon frère Josias-Elisée
Ma bien-aimée, Sylviane A. EYEBIYI
A tous , je dédie le présent mémoire
AVANT-PROPOS
Le présent mémoire de maîtrise
s'inscrit dans le cadre du programme de recherche « Les dynamiques
territoriales dans une région en émergence : la
région urbaine du littoral béninois » mis en oeuvre, en
coopération, d'une part par l'Unité de
recherche «Gestion des espaces urbanisés :
environnement, mobilisation des acteurs locaux et urbanisme de
proximité » du Département de
Géographie et d'aménagement du Territoire de l'Université
d'Abomey-Calavi (Bénin) et d'autre part par le Centre de Traitement de
l'Information Géographique (CTIG) de l'Institut de géographie et
de l'aménagement de l'Université d'Aix-en-Provence (France).
L'Unité de Recherche « Gestion des
espaces urbanisés » est située dans les locaux du
Centre Béninois de Recherche Scientifique et Technique à
Porto-Novo. Ce mémoire portant sur «La pression urbaine
sur les zones humides : cas des vallons du Zounvi et du Boué
à Porto-Novo (Bénin) » est une contribution à
cette thématique, notamment sur le
volet « environnement et gestion urbaine ».
Le soulagement que j'éprouve en fin de
réalisation de ce travail éveille en moi un sentiment de
reconnaissance à l'égard de toutes ces personnes qui m'ont
aidé.
Je tiens à remercier tout particulièrement mon
directeur de mémoire M. Etienne Domingo qui m'a orienté sur ce
sujet et m'a aimablement accueilli au sein de l'unité de recherche
GES-URB qu'il dirige. La dynamique de groupe qu'il a su créer et qu'il
tente de maintenir a été pour moi un facteur favorable. J'ai pu
bénéficier de la riche documentation et du savoir-faire
accumulés dans le cadre du programme de cette unité de cette de
recherche. Ses encouragements, ses conseils, le suivi régulier obtenu de
sa part ont été déterminants dans l'accomplissement de mon
travail..
Toutes mes gratitudes au Professeur François Tchibozo
pour son apport en documentation et au professeur Jean Claude Barbier pour ses
conseils judicieux.
Je remercie M. Hubert Abatan et Albert Denakpo qui m'ont
accueilli à l'IGN à Cotonou et m'ont aidé à
acquérir davantage de savoir et de savoir-faire en
photo-interprétation. Mes camarades Ismaël Toko et Mama Djaouga ont
été également d'une grande utilité en ce domaine.
Qu'ils trouvent ici l'expression de ma reconnaissance.
Je voudrais dire à M. Roland Boko en poste à
l'IITA-Bénin combien j'ai apprécié son assistance dans
l'identification des espèces végétales et fauniques
aquatiques.
Comment oublier mon cher compagnon Grégoire Noudaikpon
qui a pris beaucoup de son temps à l' UR - GES-URB pour m'initier
à l'utilisation du logiciel de Système d'Information
Géographique MapInfo 6.5 et m'aider dans la réalisation des
cartes. Ma pensée va également à Josiane Foundohou ,
occupée également à préparer son mémoire
dans le même laboratoire, avec qui j'ai échangé sur mes
recherches.
Mes remerciements vont également à
Josias-Elisée Ahouandjinou pour son concours dans le domaine de
l'informatique et M. Michée Ahouandjinou pour avoir accepté de
relire le texte.
Tant d'autres personnes m'ont apporté leur soutien et aide
dans la réalisation de ce mémoire. Je leur exprime ma profonde
gratitude. Résumé
Les vallons du Boué et du Zounvi connaissent une
transformation notoire de leurs écosystèmes humides. Cette
transformation est liée à un phénomène
d'urbanisation dont les indicateurs les plus significatifs sont l'habitat, les
aménagements, la pollution et l'exploitation des ressources
végétales et fauniques. Elle va à l'encontre de
l'équilibre de ces écosystèmes.
La présente étude, axée sur l'occupation
du sol, met en exergue les mutations du rural en urbain
déterminées par un certain nombre de facteurs dans chaque
vallon.
Elle examine également les risques
d'irréversibilité qui en découlent et pose le grave
problème de l'équilibre et de l'utilité de ces milieux
dans un contexte d'urbanisation.
Enfin, cette urbanisation révèle les
insuffisances et les dysfonctionnements de la gestion urbaine que connaissent
ces espaces sensibles.
Mots-clés : indicateurs,
écosystèmes humides, transformation, risques
d'irréversibilité,
dégradation.
Abstract
The small valleys of the Boué and the Zounvi enjoy a
notorious transformation of their wet ecosystem. That transformation is linked
to a phenomenon of urbanization whose indicators are: housing conditions, urban
planning, pollution and the exploitation of animal and vegetable resources. It
then leads to the disintegration of those ecosystems.
The present study, focused on land occupation, has revealed a
mutation of rural conditions to urbanization in each small valley by looking
for sound factors that explain this land occupation.
Besides, it examines the risks of irreversibility and exposes
the serious problem of the balance of usefulness of those ecosystems in an
urban context.
Finally, this urbanization reveals the inadequacies and
mismanagements of urban environment to which those noticeable spaces are
submissive.
Key words: indicators, wet ecosystems, transformation,
and risks of irreversibility, disintegration.
INTRODUCTION
Problématique
L'explosion urbaine en Afrique depuis quelques
décennies est caractérisée par une croissance
incontrôlée de villes (Vennetier P.1978). En effet, l'urbanisation
croissante et l'afflux de milliers ou millions d'individus en provenance des
milieux ruraux se traduisent à la fois par la multiplication des lieux
de concentration humaine et l'accroissement des densités de
population.
Cet accroissement des densités a pour
conséquence de donner une autre configuration à la ville,
étant donné qu'il existe une limite physique à la
croissance démographique dans les anciens quartiers où
l'entassement des constructions et des hommes ne peut plus se poursuivre
à un moment donné. Il faut que les citadins s'installent ailleurs
,et ce ne peut être qu'à la périphérie.
Ce mouvement entraîne une demande plus forte de
parcelles à bâtir. Et ainsi, les villes sortent de leurs limites
traditionnelles et s'étalent sur leurs périphéries
respectives en grignotant l'espace rural : c'est la
péri-urbanisation. Celle-ci, souvent incontrôlée, engendre
alors nombre de situations difficiles parmi lesquelles, outre les changements
socio-économiques très rapides, la menace des
écosystèmes.
Le littoral béninois est
caractérisé par la présence de plusieurs types de zones
humides réparties en deux grands systèmes étudiés
par le Programme d'Aménagement des Zones Humides (PAZH). Le
système Est qui comporte le fleuve Ouémé, la
rivière Sô et le lac Nokoué ; le système Ouest
qui se constitue des fleuves Couffo, Mono, des lacs Ahémé et
Toho, et des lagunes.
La dynamique urbaine dans cette région requiert une
attention particulière étant donné que l'extension de
certains centres urbains atteint ces milieux humides.
Ainsi Porto-Novo se développe sur un plateau
entaillé par des vallons échancrures, lesquels vallons sont
caractérisés par des écosystèmes humides dont les
fonctions telles que l'amortissement des inondations, l'alimentation de la
nappe phréatique et les ressources (faune et flore) sont à
préserver.
Cette croissance spatiale de la ville se fait par le
peuplement des nouveaux quartiers périphériques, du fait de
l'immigration, du mouvement de population du centre ville vers la
périphérie et du lotissement.
Cette extension se traduit par l'accroissement de la
superficie urbaine : de 3745 ha en 1985 à 5213 ha en 1998 soit un
accroissement moyen annuel de 2.6% pendant cette période1(*). A ce rythme, l'extension de la
ville qui se fait surtout en direction du nord et de l'ouest sur le plateau a
atteint les zones rurales environnantes comme Louho. Ainsi « La
campagne s'urbanise autour de Porto-Novo avec des maisons en dur au milieu des
plantations de palmiers à huile, des champs de maïs et de manioc
comme au nord de Ouando sur la route de Sakété-Pobè
... » (N'Bessa. B., 1997)2
En s'étendant vers l'ouest, Porto-Novo a atteint et
englobé le vallon du Zounvi et fait ressentir ses influences sur le
vallon du Boué situé plus loin.
La préservation des écosystèmes de
ces vallons demande qu'on y prête une grande attention et
définisse une stratégie de gestion des ressources naturelles. Il
faudra même mettre au point une stratégie globale de gestion des
zones humides dans l'environnement de Porto-Novo. Dans cette perspective, il
faut se préoccuper de suivre puis contrôler ce
phénomène d'extension de la ville. Mesurer la pression urbaine
sur ces écosystèmes servirait bien à ce suivi et il
importe pour cela de disposer des données et des informations
nécessaires. C'est l'objet de la présente étude qui
s'appuie sur les notions de pression urbaine et de transformations des
écosystèmes humides.
Il s'agit donc de présenter pour chaque vallon
l'état de l'occupation humaine par l'habitat, les activités et
d'identifier les meilleurs indicateurs physiques des incidences qui
dérivent de cette occupation. La nature et le degré des
transformations dont on se rendra compte orienteront les actions de protection
de l'environnement et de gestion urbaine dans le cas de ces zones humides de
vallons.
Objectifs
La présente étude vise
l'objectif général suivant : mesurer la pression urbaine les
zones humides des deux vallons du Zounvi et du Boué progressivement
gagnés par l'extension urbaine, au regard de la question de la gestion
urbaine.
Les objectifs spécifiques se déclinent ainsi
qu'il suit : 1) décrire les écosystèmes de ces
vallons ; 2) identifier les indicateurs de pression urbaine ;
3)établir un descriptif de chaque indicateur ; 4) faire
l'état des lieux.
Hypothèses de recherche
Les observations préliminaires sur le terrain et une
première action de recherche documentaire ont permis de retenir les
hypothèses ci-après.
1. a) l'urbanisation se traduit par une densification des
zones loties de sorte que l'habitat va en se substituant aux
surfaces agricoles.
b) Les aménagements (infrastructures de transport et
d'assainissement) renforcent cette mutation en milieu urbain.
2. Les zones humides des vallons progressivement
englobées dans le milieu urbain rassemblent des indices significatifs de
la pression urbaine et donnent une bonne lecture des problèmes de
gestion urbaine dans le cadre de la ville de Porto-Novo tout au moins.
3. Les fonds de vallons sont l'élément
important du système de gestion des déchets solides à
Porto-Novo.
Méthodologie
Documentation
Elle a consisté à rechercher davantage
d'informations dans des ouvrages traitant des écosystèmes
humides. Elle s'est poursuivie par la lecture des documents pouvant fournir des
données sur l'urbanisation, la démographie relative à la
ville de Porto-Novo et sa zone périurbaine. Les données utiles
à une bonne description des deux vallons du Zounvi et du Boué ont
été également recherchées : les données
relatives à la morphologie, à la pédologie, à la
végétation, à l'écologie notamment. A cet effet,
les professeurs Domingo et Tchibozo ont réalisé une étude
environnementale du Zounvi. Une autre phase a concerné
particulièrement les documents cartographiques pour lesquels
l'unité de recherche «Gestion des espaces
urbanisés : environnement, mobilisation des acteurs locaux et
urbanisme de proximité » a été une source
importante. Il s'y est constitué une base de données
cartographiques remarquable et un système d'information
géographique sur le littoral béninois, constamment enrichi.
La documentation s'est effectuée tant dans les centres
de documentation universitaires que dans les services techniques comme la
Société d'Etudes Régionales d'Habitat et
d'Aménagement Urbain (SERHAU) SA, l'Institut Géographique
National (IGN), l'Institut de la Statistique et de l'Analyse Economique
(INSAE), le Centre d'Information et Documentation sur l'Environnement (CIDE),
le Centre National Agro-Pédologique (CENAP).
Enquêtes de terrain
Cette étape a débuté par des visites de
reconnaissance dans les deux vallons. Les sorties de terrain avaient pour but
de faire des observations plus précises sur les vallons et d'identifier
les indicateurs de l'urbanisation dans ces écosystèmes
d'après les hypothèses de recherche. L'étude des
indicateurs s'est faite selon des méthodes précises.
Etude des indicateurs de
pollution
L'observation et l'étude des décharges
sauvages d'ordures se sont déroulées en quatre
étapes : l'estimation (calcul) des surfaces et des volumes des
décharges d'après des formes géométriques
régulières (conique, triangulaire, rectangulaire) ; ensuite
elle s'est poursuivie par une estimation des quantités d'ordures
déversées quotidiennement dans le vallon (Zounvi) selon la
fréquence de passage des ramasseurs d'ordures et des volumes des bacs
à ordures.
Ces deux étapes ont permis d'orienter la
recherche sur la composition des déchets. Cette recherche a
été réalisée sur dix échantillons d'ordures
prélevés dans dix (10) bennes d'ordures différentes. En
outre, il s'avérait nécessaire de rechercher les impacts des
déchets sur la flore et la faune. Enfin il a été
procédé à la cartographie des décharges sur un plan
du Zounvi au 1/20.000e.
Pollution des sols.
Cet indicateur a été étudié en
procédant à des prélèvements au moyen de
ruban-mètre métallique et de machettes. On procède ensuite
à la description détaillée des horizons.
Pollution de la nappe
phréatique.
Ce phénomène est étudié au moyen
de prélèvements d'eau de puits à différents
endroits du vallon qui ont été analysés par un laboratoire
de la Société Béninoise d'Electricité et d'Eau
(SBEE). L'analyse bactériologique visait surtout à déceler
des constituants organiques vivants ou inertes susceptibles de nuire à
la santé humaine et éventuellement à celle des autres
organismes vivants aquatiques et terrestres.
Dégradation de la
végétation
Les photographies aériennes de la mission IGN BEN 94
couvrant le vallon du Zounvi ont permis d'identifier les différentes
formations végétales. Ainsi, on distingue une forêt
marécageuse en partie dégradée, une mosaïque
herbacée, des champs de cultures.
Ce couvert végétal a fait l'objet d'observations
et de mesures sur des placeaux de 20m x 20m soit 400m2 permettant de
connaître la structure, les facteurs et indices de dégradation de
ce couvert. Cette technique, utilisée par les forestiers et même
les agronomes, consiste à estimer la superficie qu'occupe chaque strate
en identifiant les différentes espèces surtout celles qui
prédominent. Pour l'estimation de l'aire occupée par les
herbacées, on procède à une estimation de la superficie
occupée par la formation végétale. En ce qui concerne les
ligneux, on a procédé à la mesure systématique des
circonférences dont la hauteur est supérieure à deux
mètres. Cette mesure est faite à 1,30 mètre du sol et
à 30 cm au-dessus des contreforts à l'aide d'un ruban
décamètre. Ensuite la formule "G=
D2 /4": permet d'obtenir la surface
occupée par les ligneux, avec D le diamètre de
chaque arbuste ou arbre, le nombre =3.1416, et
qui fait la somme des surfaces terrières calculées. Une
surface terrière est celle occupée par un ligneux ; elle se
calcule ainsi " g = D2 /4
" ; on en déduit la
surface G c'est-à-dire la somme des surfaces
terrières d'une strate, soit G = g.
La même méthode a permis également
d'effectuer une étude de la végétation dans le
Boué. D'une manière générale cette méthode
aura permis de connaître dans les détails, la structure des
formations végétales observées et les facteurs
influençant leur évolution qui est ici une dégradation.
Les enquêtes de terrain par guide
d'entretien.
Pour disposer d'informations et de données sur
l'exploitation des végétaux et les quantités d'ordures
déversées par jour, l'utilisation de guides d'entretien (en
annexes) nous a été utile. Les informations sont notées et
vérifiées chaque fois si possible.
Traitement des données
La plupart des données quantitatives ont
été traitées et synthétisées en tableaux et
courbes pour être ensuite interprétées.
On a pu ainsi dégager des tendances en ce qui concerne
les phénomènes observés (dégradation des
écosystèmes, pollution des sols, de la nappe phréatique
par les déchets ménagers...). Des modèles explicatifs ont
été élaborés dans un souci de synthèse et de
compréhension des interactions entre les différents
éléments de ces processus de transformations de ces milieux. En
outre, à partir des inventaires, des cartes ont été
élaborées au moyen du logiciel de Système d'Information
Géographique MapInfo 6.5. Aussi lorsque cela était possible
certains indicateurs ont été mieux répertoriés et
analysés à partir de ces cartes.
Cette étape importante du traitement des données
et d'analyse a permis de finaliser le plan du mémoire qui se
présente en trois parties. La première partie, aborde
les zones humides des vallons du Zounvi et du Boué, la
deuxième analyse les facteurs déterminants de l'occupation du sol
et de la pression urbaine du Zounvi et du Boué, et la troisième
porte sur de la dégradation des zones humides des deux vallons et de la
gestion urbaine.
I - Les vallons du Zounvi et du Boué
I - LES ZONES HUMIDES DES VALLONS DU ZOUNVI ET DU
BOUE
Le concept de zone humide, en
anglais wetland, fit son apparition pour la 1ere
fois aux Etats-Unis au début du XVIIe siècle. Cette
expression désignait une multitude de milieux dont tous avaient deux
caractères communs :
- présence d'eau (temporaire ou
permanente ; douce ou salée )
- faible profondeur de celle-ci
De plus en plus, l'intérêt que suscitaient
les milieux humides a donné lieu à une multitude de
définitions, toutes mettant l'accent sur la présence de l'eau.
Par exemple, d'après la définition de la Convention de
Ramsar3(*)
« ... Les zones humides sont des prairies humides, des
marécages, des fagnes4(*) , des tourbières5(*), des lagunes, des étendues d'eau naturelle ou
artificielle, permanentes ou temporaires, stagnantes ou courantes, douces ou
saumâtres ou salées y compris les étendues d'eau marine
dont la profondeur à marée basse n'excède pas six
(6) mètres. »
Il ressort de cette définition que l'eau
intervient de manière déterminante dans la structure des
écosystèmes humides, par ses fluctuations de niveau et sa
composition. Cette prépondérance du fait hydrique, hautement
variable dans le temps et l'espace, est à l'origine d'une forte
hétérogénéité des facteurs physiques et
chimiques, propice à une productivité biologique très
élevée et au développement d'une flore et d'une faune
particulièrement riche. De ce fait, il existe plusieurs sortes de zones
humides que l'on peut classer en :
- milieux humides marins et côtiers.
- milieux humides continentaux.
Les milieux humides marins et côtiers
rassemblent les estuaires et vasières, les prés salés
(schorres), les slikkes, les marais et lagunes côtiers qui connaissent
toutes les influences d'eau salée marine et se localisent pour la
plupart dans les zones intertidales6(*).
A l'opposé, les milieux humides continentaux concernent
essentiellement les espaces caractérisés par des
écosystèmes humides mais cette fois-ci dans un cadre hydrologique
d'eau douce (fleuve, rivière, étang).
Certains auteurs Lavigne et alii (1995) distinguent
plutôt :
- les milieux humides estuariens
- les milieux humides d'eau douce et zones d'inondation
- les milieux humides de montagne
- les milieux humides forestiers.
Dans le cas des vallons du Zounvi et du Boué, il s'agit
de milieux humides continentaux et plus précisément de bas-fonds
en amont. Tous ces deux vallons s'insèrent dans un cadre
géologique et morphologique plus grand qu'est le Bassin
Sédimentaire Côtier (BSC).
I - 1. Les vallons du Zounvi et du Boué : un
trait morphologique des plateaux du Bassin Sédimentaire Côtier du
Sud-Bénin.
Le territoire actuel du Bénin est constitué au
sud du 8e parallèle par le bassin sédimentaire
côtier qui n'est qu'un morceau du grand bassin sédimentaire
côtier s'étendant du Nigéria au Togo.
D'un point de vue géographique (Mondjannagni 1969), 4
ensembles de paysages se distinguent dans le bassin :
Les plateaux de terre de barre
Ces plateaux sont subdivisés en deux (2)
séries :
- une série septentrionale : les plateaux de
Kétou, de Zagnanado et d'Abomey
- une série méridionale, la plus
importante : les plateaux de Sakété-Pobè, d'Allada et
d'Aplahoué
La plaine de la Lama
Large de 5 à 25 km et d'une longueur de 130 km (
Mondjannagni 1969) elle sépare les deux séries de plateaux et
est constituée de couches marno- argileuses du Crétacé.
Les vallées moyennes et basses
Les plateaux et dépressions sont en effet
entaillés en des vallées moyennes et basses grâce à
un réseau hydrographique orienté nord-sud avec les cours d'eau.
Ces cours d'eau, de caractère méandriforme, ont
aménagé avec la mer le littoral.
Le complexe littoral.
Il comporte des lagunes isolées par des cordons
littoraux auxquelles s'associent aussi la mer, les marais vaseux, les lacs et
s'étend sur une bande continue de largeur croissante d'ouest en Est (3
km vers le Togo et 10 km au Sud de Porto-Novo)
D'un point de vue géologique, on distingue dans ce
bassin trois grandes formations géologiques d'origine marine et
continentale. Ces formations consistent en des terrains d'âge
secondaire, (le Crétacé supérieur), des terrains
d'âge tertiaire (Eocène et le Continental Terminal), des
terrains quaternaires alluviaux littoraux et marins.
L'ensemble de ces formations se présente comme une
série monoclinale qui descend progressivement vers le sud et le sud-est
sans accident tectonique majeur, et en discordance sur le socle
granito-gneissique ancien qui affleure au Nord du Bassin.
Ce bassin s'est mis en place par le jeu, d'une part des
fluctuations du niveau marin qui ont engendré des transgressions suivies
de régressions, et d'autre part par les apports de sédiments
continentaux et d'alluvions fluviales. Toute cette dynamique fut
donc à l'origine des phases successives d'érosion ou de
stabilité du matériel géologique. Aussi la naissance des
vallons dans ces formations sédimentaires n'est qu'une
conséquence de l'une de ces transgressions.
I -1.1. Héritage des transgressions et
régressions marines du quaternaire : ouverture des vallées
dans les formations sédimentaires
Une élévation de la mer à un niveau
supérieur à l'actuel, pendant la phase transgressive de
l'Inchirien a permis le développement d'une côte à falaise
entaillée dans le Continental Terminal.(SLANSKY 1969)
La chute du niveau marin, successive à l'acmé
glaciaire ( régression de l'Ogolien ) a donné lieu à la
formation d'une côte d'émersion au cours de laquelle les cours
d'eau ont incisé des vallées pénétrant
profondément dans le continent. Ainsi les cours d'eau venant du Nord ont
cessé d'accumuler des matériaux dans la plaine de la Lama. Ces
cours d'eau de direction Nord-Sud, l'Ouémé, le Mono et le Couffo
creusèrent à cette période de larges entailles dans le
bassin. C'est vraisemblablement en cette période (début du
Quaternaire) que ces trois grands cours d'eau, en des endroits donnés
ont sculpté les rebords de plateaux donnant ainsi naissance à des
vallons que l'on observe encore aujourd'hui.
Le plus puissant de ces fleuves, l'Ouémé
entailla sur ses rives gauche et droite plusieurs vallons échancrures
dans les plateaux d'Allada et de Sakété-Pobè, dont ceux du
Zounvi et du Boué.
I -1.2. Les vallons échancrures du plateau de
Sakété-Pobè.
Le plateau de Sakété-Pobè s'étend
du nord au sud sur une centaine de kilomètres, depuis le rebord de
l'escarpement dominant la dépression de la Lama, jusqu'à la
lagune de Porto-Novo. Les limites ouest et est sont d'une part dessinées
par la vallée de l'Ouémé, et d'autre part par la
frontière nigériane en partie parcourue par le vallon
d'Aguidi.
La surface d'ensemble s'incline légèrement vers
le sud par des pentes peu marquées. (Pobè 135 mètres pour
atteindre Porto-Novo 29 mètres)
Le plateau présente plusieurs petites
dépressions fermées et est sculpté en des ravins
d'érosion. Du nord au sud, le paysage du plateau
Sakété-Pobè devient de plus en plus vallonné
et morcelé par un complexe de rivières aux vallons
encaissés : ce sont en particulier, les rivières de
Gbadahoui, Aho, Adjarra, qui se présentent comme une véritable
digitation, à l'est du plateau et convergent vers les régions
marécageuses situées à proximité de la lagune
(carte n°1). Ces deux vallons définissent en effet deux grands
bassins-versants à l'ouest de Porto-Novo et représentent une
petite partie du réseau hydrographique de l'Ouémé. Les
deux cours d'eau qui y coulent, le Zounvi et le Boué, ne sont là
que des cours d'eau d'ordre 2.
Le rebord ouest du plateau est entaillé par plusieurs
vallons. Et un peu plus au Sud (Porto-Novo) par ceux du Boué et du
Zounvi. Ainsi on peut distinguer 9 principaux vallons d'importance variable et
de dimensions diverses dont le plus grand est celui d'Akoligbé.
Cependant tous sont caractérisés par la présence de
forêt marécageuse (en dégradation selon les cas). Ce sont
en général des bas-fonds avec des versants aux pentes assez
fortes (8 à 12 %)
I -1.3. Les vallons du Zounvi et du Boué
Porto-Novo couvre aujourd'hui 5213 ha (SERHAU
SA, 2001) et les milieux humides (Boué, Zounvi, Donoukin) ne
représentent que 430 ha soit 8,25 %
de la superficie urbaine actuelle. Quant à ces deux vallons, l'un, le
Zounvi est englobé par la ville et l'autre, le Boué est
situé à la périphérie de Porto-Novo à 7 Km
environ du centre ville.
Une partie de ces vallons est constituée de bas-fonds
en amont. En effet, d'après Raunet (1985), un bas-fond est une zone
basse du paysage, à fond plat ou concave, située à la
tête des réseaux hydrographiques, sans cours d'eau ou avec un lit
mineur peu marqué. Ce sont des vallées et de petites
vallées inondables qui recueillent les eaux de ruissellement en
provenance du bassin-versant et constituent des axes de drainage
élémentaire. Ce sont des axes de convergence
préférentielle des eaux de surface, des écoulements
hypodermiques et des nappes phréatiques qui sont contenues dans le sol
et alimentées par les pluies.
Les nappes sont à faible profondeur et affleurent une
partie de l'année. (graphique n°1).
Selon d'autres auteurs, par exemple Houndagba et alii (1996),
«les bas-fonds sont les parties les plus en amont du système
hydrographique. Sont concernés : les fonds de vallée stricto
sensu, les petites plaines alluviales qui peuvent être inondées
une partie de l'année, ainsi que les glacis et les versants qui
contribuent au fonctionnement hydrique de ces zones dépressionnaires.
»Il ressort de ces définitions que le bas-fond fait partie
intégrante d'un bassin-versant et d'un réseau hydrographique.
Graphique n°1: Le bas -fond dans la
toposéquence
Source : D'après Raunet 1985
I -1.3.1. Le Zounvi
Ce vallon présente des pentes relativement
importantes sur ses versants en tête de vallon. Il se constitue un
amphithéâtre naturel en tête de vallon dont les pentes sur
ces versants varient entre 6 et 8%. En raison de l'importance relative de ces
pentes sur les versants, on observe une érosion par ravinement à
certains endroits où la végétation est inexistante ;
le ruissellement des eaux pluviales emporte alors des quantités
importantes de sédiments vers les bas de versants
Le Zounvi présente un bas-fond tout particulier en
amont. En effet, il s'agit d'un bas-fond, large de 30 à 100
mètres de part et d'autre du cours d'eau, inondé pendant la
saison des pluies. Aussi le bas-fond a le tracé net d'un lit mineur et
la pente moyenne d'amont (Projet Songhaï) en aval au niveau du Pont de
Tokpota, dans le bas-fond, est de l'ordre de 0,5%.
I -1.3.2 Le Boué
Cette petite vallée échancrure est
caractérisée par des pentes assez fortes comprises entre 8 et 12
% sur ses versants. La pente moyenne dans le bas-fond est un peu plus
importante que celle du Zounvi, soit environ 1,5%. Le bas-fond est ici plus
large que celui du Zounvi et s'étend environ de 300 mètres de
part et d'autre du cours d'eau Boué (Hessou)7(*). C'est un milieu
façonné par l'alternance de basses et hautes eaux du Boué.
Cette alternance a créé un espace inondable où les
sédiments provenant surtout de l'amont et des versants ont permis le
développement d'une riche formation végétale.
On remarque déjà que certaines portions de
versants où le couvert végétal est discontinu ou quasiment
inexistant sont de plus en plus sujets à deux formes
d'érosion : l'érosion linéaire (rill erosion), et
l'érosion par ravinement (gully erosion)
I - 2. Les caractéristiques des zones humides des
vallons du Zounvi et du Boué.
Les vallons du Zounvi et du Boué abritent des
écosystèmes humides avec des biocénoses et biotopes
particuliers qui leur donnent une certaine originalité. Cependant la
préservation de ces milieux humides se trouve de plus en plus compromise
par l'occupation actuelle du sol dans les deux vallons à des
degrés divers.
I - 2.1. Le vallon du Zounvi
I - 2.1.1. Les éléments naturels du fond de
vallon du Zounvi
Le Boué et le Zounvi sont caractérisés
surtout par trois éléments fondamentaux en étroite
relation les uns avec les autres. Ces trois éléments restent
conditionnés par un climat subéquatorial humide avec deux saisons
pluvieuses et deux saisons sèches. On peut
retenir les sols hydromorphes (VOLKOFF B., WILLAIME P.
1976) , la présence de l'eau , la
végétation hydrophile.
· Les sols hydromorphes
Il s'agit de sols dont l'évolution est en rapport avec
la présence quasi-permanente de l'eau (l'eau de remontée de la
nappe phréatique, l'eau d'écoulement fluviatile). Ce sont des
sols hydromorphes moyennement organiques humiques à gley non salé
reposant sur un matériau alluvial lagunaire et alluvio-colluvial
fluviatile.
De teintes sombres, argilo-sableux ces sols supportent une
végétation hydrophile et hygrophile et la décomposition de
la matière organique se trouve ralentie. L'excès d'eau dans ces
sols s'exprime par un engorgement permanent de surface ou de profondeur.
L'engorgement prolongé rend peu exploitables ces sols par
l'agriculture : ici seule la culture du riz pluvial ( Oryza sativa) est a
priori possible.
Enfin sur les marges du bas-fond se rencontrent des sols
à hydromorphie temporaire et aux teintes sombres.
· La présence de l'eau.
L'engorgement de l'eau est naturellement permanent dans tout
le bas-fond. La profondeur du cours d'eau croit selon que l'on se dirige vers
l'aval du bas-fond. Ainsi de 0,20 m à certains endroits de la tête
de vallon on passe à 1,30 m à l'aval (proche du pont de Djassin).
Cependant en raison des actions anthropiques, on assiste à un
écoulement faible du cours d'eau et à une stagnation par
endroits.
· La végétation.
Il s'agit d'une végétation de forêt
marécageuse de Raphia sp. et Symphonia globulifera à l'origine (
Mondjannagni 1969) qui se dégrade en laissant place à des plages
importantes de groupement herbacé de Cyclosorus sp. essentiellement.
Cette végétation originelle de par sa richesse et sa
spécificité constitue un abri pour la faune aquatique (les
poissons) et terrestre (avifaune, certains mammifères et reptiles). En
outre, elle offre d'abondantes ressources forestières pour les
hommes.
Ce milieu humide connaît aujourd'hui une occupation
toute différente.
I - 2.1.2. L'occupation du sol dans le fond de vallon du
Zounvi.
Du fait de sa position géographique, le Zounvi est
actuellement sujet à un débordement de l'espace urbain (habitat,
infrastructures) avec tous ses effets néfastes. Les travaux de terrain
nous ont permis d'évaluer la surface occupée par les faits
humains, habitat, voies de communication, dépotoirs d'ordures dans le
tableau n° 1.
Tableau n°1 : Occupation du sol
dans le Zounvi
Types d'occupation du sol
|
Superficie
|
Superficie en %
|
Habitat
|
1,05 ha
|
1,09
|
Infrastructures( routes et ponts)
|
0,69 ha
|
0,66
|
Dépotoirs d'ordures
|
3,52 ha
|
3,33
|
Végétation
|
98,74 ha
|
94,94
|
Total
|
104 ha
|
100
|
|
Source : d'après les travaux de
terrain et les photographies aériennes de la mission IGN BEN 94
Cette occupation du sol est liée à la
progression du lotissement sur les deux versants, lequel lotissement a atteint
les berges et même le fond de vallon.
On observe des constructions de maisons dans le fond de
vallée en tête de vallon comme l'indique la carte n°2 ;
cette partie du vallon connaît également une forte occupation par
des dépotoirs sauvages d'ordures et des infrastructures (voies et
ponts). De ce fait, la stabilité de ces écosystèmes se
trouve menacée car les faits humains occupent 5,26 ha soit 5,32% de
superficie totale du fond de vallon (104 ha). La conséquence est la
dégradation de la végétation dans ses différentes
composantes que sont une forêt marécageuse de Raphia, une
forêt marécageuse de Raphia en dégradation, les champs de
Thallia welwitschii, les mosaïques herbacées de Cyclosorus et de
Thallia sp. avec quelques plages de bananeraies.
I - 2.2 Le vallon du Boué
I - 2.2.1. Les éléments naturels du bas-fond
de vallon du Boué
· Les sols hydromorphes.
On rencontre deux types de sols dans le fond de vallon.
a- Les sols hydromophes moyennement
organiques humiques à gley non salés à anmoor acide sur
matériau alluvial deltaïque : ce sont des sols qui se
caractérisent par une texture beaucoup plus argileuse (40-80%)
Les horizons profonds de ces sols sont engorgés par les
eaux d'une nappe phréatique permanente à moins d'un
mètre. Les profils de ces sols rencontrés présentent un
horizon superficiel de 25 à 30 cm, gris noir avec une relative richesse
en matière organique ( 10 à 15%). Cette matière organique
reste assez mal décomposée 8(*). Cet horizon surmonte un autre qui est
caractérisé d'un gris foncé et d'une texture argileuse
compacte avec des tâches ocre-rouille. Il s'agit de sols un peu acides,
le pH oscillant autour de 59(*).
b- Les sols hydromorphes moyennement
organiques à pseudo-gley à tâches et concrétions sur
sable ou sur sable sur argile.
Les quelques prélèvements de sol surtout en
tête du vallon montrent qu'il s'agit de sol à texture sableuse
(sables grossiers).On distingue un horizon supérieur gris-noir (15
à 25cm) ; tandis qu'en profondeur l'horizon est d'un gris clair et
la texture reste sableuse.
Ces sols connaissent les fluctuations d'une nappe
phréatique à faible profondeur ; ce qui induit des
tâches et concrétions dans les différents horizons. Cette
nappe phréatique n'est pas permanente d'où l'appellation
pseudo-gley.
Le cours d'eau draine essentiellement ces sables grossiers des
horizons supérieurs et les déposent en aval : c'est une
sédimentation contre laquelle les populations luttent en creusant en
aval le fond de la rivière.
· La présence de l'eau
A l'opposé du Zounvi, le Boué a un tracé
net avec des profondeurs plus importantes allant de 0,5 mètre à
l'amont à 1,70 et même 1,80 mètre à l'aval. Ici
l'engorgement de la zone humide n'est pas permanent ; l'espace riverain se
trouve inondé pendant les saisons pluvieuses avec une hauteur d'eau
parfois de 0,75 mètre.
· La végétation
La végétation reste encore assez intacte avec
une forêt à Elaeis guinensis et le palmier Raphia auxquelles
s'ajoutent certaines espèces ligneuses telles que l'Artocarpus communis
(arbre à pain) et le Symphonia globulifera.
Cette végétation tout comme dans la Zounvi offre
une richesse spécifique, des ressources forestières importantes
et un habitat pour la faune.
I - 2.2.2. L'occupation du sol dans le fond de vallon du
Boué
D'après la carte d'occupation du sol dans le
Boué (carte n°3) les éléments principaux de
l'occupation du sol peuvent se regrouper comme suit au tableau n°2 :
les infrastructures, (les routes uniquement), les bassins piscicoles
aménagés par les riverains, l'habitat et la
végétation.
Les artifices humains occupent environ 2,15 ha dans ce
vallon soit 0,8% de la superficie du fond de vallon (260 ha).
Cette occupation du fond de vallon met en relief l'importance
de la formation végétale naturelle (la forêt
marécageuse ) et des champs de jachère qui constituent une
utilisation du sol par les hommes. L'habitat se trouve réduit à
quelques hameaux et villages sur les versants. Cependant on remarque
déjà la présence de maisons en tête de vallon sur
les berges. La voie qui traverse le vallon avec un pont, et la Route nationale
n°1 sur la tête de vallon ne sont que les seules infrastructures. En
somme, le milieu naturel paraît ici moins atteint par les incidences
d'une péri-urbanisation.
Tableau n°2 : Occupation du sol
dans le Boué
Types d'occupation du sol
|
Surfaces
|
Surfaces en %
|
Habitat
|
0,85 ha
|
0,32
|
Infrastructures, routes uniquement
|
1 ha
|
0,38
|
Bassins piscicoles
|
0,30 ha
|
0,11
|
Végétation
|
258 ha
|
99,23
|
Total
|
260 ha
|
100
|
Sources :Travaux de terrain, fond topographique IGN 2000
et photographies aériennes IGN BEN 1994
I - 2.3. Eléments de comparaison du Zounvi et du
Boué
Le Zounvi et le Boué sont certes des zones humides.
Mais tout en ayant des ressemblances, ils diffèrent autant par leurs
caractéristiques naturelles que dans leurs éléments
d'occupation du sol.
Caractéristiques naturelles
Les différentes caractéristiques naturelles des
zones humides du Zounvi et du Boué permettent de les rapprocher du point
de vue des ressources qu'elles offrent, des fonctions écologiques
qu'elles assurent qui ont été rassemblées au tableau
n°3. Ces caractéristiques naturelles ont été
identifiées en consultant les travaux du PAZH et lors des travaux de
terrain.
Les ressources
La valeur des deux zones humides peut être
appréciée en termes d'utilisation de ces ressources pour la
satisfaction des besoins des populations locales. Ainsi les bas-fonds
étudiés offrent nombre de ressources qui peuvent être
regroupées en quatre groupes, les ressources fauniques, les ressources
végétales, les ressources en eau, les services.
Les ressources fauniques
Les deux bas-fonds abritent d'importantes populations avifaune
(éperviers, tisserands, etc.), aquatique et une faune terrestre (chat
sauvage, écureuil, aulacode, etc.). Cependant dans le Boué ces
populations sont un peu plus nombreuses compte tenu de l'occupation du sol et
de l'exploitation des ressources fauniques dans le Zounvi.
Les ressources végétales
On observe également d'importantes quantités de
ressources forestières (forêts marécageuses).
Néanmoins, d'après les cartes d'occupation du sol des deux
vallons une nette diminution de ces ressources se remarque dans le Zounvi, ce
qui est à l'origine de la diminution de certaines populations fauniques
dans ce vallon.
Les ressources en eau
Le Zounvi connaît une décroissance des
superficies occupées auparavant par l'eau du fait du type d'occupation
du sol qui a lieu.
Les services
Enfin ces deux bas-fonds peuvent fournir plusieurs services et
favoriser des activités telles que l'agriculture (cultures
maraîchères), l'aquaculture (pisciculture), le tourisme et
des recherches en matière d'écologie appliquée et de suivi
de certains écosystèmes humides.
Les deux bas-fonds présentent chacun des zones humides
ayant un caractère unique du fait de la biodiversité qu'elles
offrent. Cette valeur des zones humides est en général
indépendante de leur utilisation par les populations locales et
relève d'un caractère esthétique et appartient au
patrimoine naturel de la communauté1(*)0. De ce fait ce patrimoine doit être
sauvegardé pour les générations futures.
Les fonctions
Il est évident que plusieurs phénomènes
naturels et activités économiques seraient
considérablement altérés ou viendraient à
disparaître si ces deux zones humides n'assuraient plus un certain
nombre de fonctions écologiques convenablement. Parmi les nombreuses
fonctions écologiques qu'assurent ces milieux humides, certaines sont
fondamentales à relever (tableau n°3) et communes aux deux milieux.
Ainsi les fonctions telles que la rétention et l'exportation des
substances nutritives, l'alimentation des nappes phréatiques,
l'influence sur les conditions climatiques locales, le rôle dans le cycle
de vie de certaines espèces de faune et la préservation de
l'intégrité d'autres écosystèmes, sont communes aux
deux vallons avec certaines nuances.
La rétention et l'exportation des substances nutritives
des substances nutritives sont deux fonctions observées dans le
Boué comme dans le Zounvi. Toutefois le Boué de par sa structure,
assure beaucoup plus une rétention de substances organiques et
minérales.
En effet, seule une partie de la végétation des
zones humides est consommée et transformée en biomasse animale (
déjections, carcasses, etc.)
Les deux zones humides connaissent une alternance inondation /
décrue qui permet cette fonction. Les eaux en se retirant
(décrue) favorisent l'aération du sol, et par suite, la rapide
décomposition de la matière organique et la libération
d'éléments minéraux et de composés organiques
solubles qui fertilisent leurs zones humides.
Tableau n°3 : Comparaison des
valeurs des zones humides du Zounvi et du Boué
Ressources
|
Dans le Zounvi
|
Dans le Boué
|
Poissons
|
-
|
+
|
Ressources forestières
|
-
|
+
|
Faune sauvage
|
-
|
+
|
Fonctions
|
|
|
1- Rétention des substances nutritives
|
*
|
*
|
2- Exportation des substances nutritives
|
*
|
*
|
3- Alimentation de la nappe phréatique
|
*
|
*
|
4- Epuration de l'eau
|
*
|
*
|
5- Influence sur les conditions climatiques
|
*
|
*
|
6- Rôle dans le cycle de vie certaines espèces de
faune
|
*
|
*
|
7- Préservation de l'intégrité d'autres
écosystèmes
|
*
|
*
|
Source : Travaux de terrain 2002 et Rapport de formulation
du PAZH
Importance de la valeur : * :
présente ; - : faible, en décroissance ;
+ : assez important
L'alimentation de la nappe phréatique, l'influence sur
les conditions climatiques, le rôle dans le cycle de vie de certaines
espèces de faune, la préservation de la stabilité d'autres
écosystèmes sont autant de fonctions écologiques qui ont
lieu à l'intérieur des écosystèmes des deux
milieux humides et qui ont des impacts sur d'autres écosystèmes
contigus ; c'est le cas par exemple des écosystèmes de la
lagune de Porto-Novo qui connaîtraient certainement des incidences
négatives si les modifications écologiques dans ces vallons
devenaient irréversibles.
En effet, l'alimentation de la nappe phréatique et
l'influence sur les conditions climatiques locales sont liées à
la structure même des milieux humides. La seconde est d'ailleurs
nécessaire dans le paysage urbain dans lequel s'insèrent les deux
vallons pour atténuer les effets néfastes de la pollution
atmosphérique.
L'épuration de l'eau est une fonction surtout
assurée dans le Zounvi où des infrastructures ont
été aménagées pour conduire les
eaux de ruissellement de la ville dans le vallon.
II - LES FACTEURS DETERMINANTS DE L'OCCUPATION DU SOL
ET DE LA PRESSION URBAINE DANS LE ZOUNVI ET LE BOUE.
II- LES FACTEURS DETERMINANTS DE L'OCCUPATION DU SOL ET
DE LA PRESSION URBAINE DANS LE ZOUNVI ET LE BOUE.
L'occupation du sol dans ces deux zones humides dépend
de plusieurs facteurs concourant non seulement à l'extension urbaine
mais aussi à la transformation des zones jadis rurales en zones
urbaines.
La première cause reste la dynamique
démographique; à celle-ci s'ajoutent le lotissement et les divers
aménagements qui sont à l'origine des transformations de ces
vallons. Enfin la production des ordures, le dernier facteur reste liée
aux types de ménages et activités urbaines (II-4).
II - 1. La dynamique démographique
La dynamique démographique de la ville de Porto-Novo
explique en partie à la fois l'occupation du sol et l'extension urbaine.
La ville présente à la carte n°4 un centre
urbain encore appelé "noyau" très dense autour duquel
s'étend une zone de quartiers résidentiels qu'on peut appeler
"zone d'extension".
On remarque que la zone d'extension de la ville joint le vieux
centre urbain délimité par le boulevard Catchi-Adjarra
Dokodji-Agbokou. Cette zone d'extension se distingue par la forme de ces
grandes voies circulaires.
L'étude de la dynamique démographique et des
densités a donc considéré le vieux centre et la zone
d'extension de la ville (carte n°4) comme les deux paysages urbains qui se
distinguent dans la ville.
II - 1.1. Croissance de la population de la ville de
Porto-Novo
D'après le graphique n°2, l'effectif de
population de la ville en 1965 a quintuplé en 2002. Cette courbe montre
trois phases dans la croissance démographique de la ville en relation
avec les fonctions de celle-ci : 1960 - 1975 (1ère phase),
1975 - 1997 (2è phase) et 1997 - 2002 (3è
phase).
La 1ère phase est caractérisée
par une dynamique démographique rapide : la population est
passé de 64000 habitants environ en 1960 à 102.600 en 1975. Le
taux d'accroissement démographique annuel était de l'ordre de
4,3%. Cette dynamique s'explique bien par le rôle de capitale qu'assurait
alors la ville avec la présence de la plupart des institutions
politiques et administratives.
La 2e phase (1975-1997), plus longue (22 ans), a
plutôt connu une plus faible croissance démographique, en 22 ans
l'effectif de population est passé de 127.000 environ à 200.000
habitants : le taux d'accroissement annuel démographique a
diminué et oscillait autour de 2,3%. Ce faible accroissement
dépend essentiellement du statut de la ville qui avait perdu de ses
attributs de capitale avec le transfert à Cotonou des institutions de
la république. Cette délocalisation des grands services de l'Etat
s'est accompagnée d'une émigration continue d'une partie de sa
population vers Cotonou, devenue capitale politique et économique du
pays (INSAE 1997).
Graphique n°2 : Croissance des
effectifs de population dans la ville de Porto-Novo
Effectifs de population
Source : INSAE, RGPH I et II
La 3e phase qui dure 5 ans connaît à
nouveau une croissance un peu plus soutenue ; en 5 ans la population a
augmenté du quart de son effectif. Ceci s'explique par un certain regain
de dynamisme que connaît la ville et le peuplement progressif de la
périphérie et son extrême périphérie.
II - 1.2. Croissance de la population des quartiers
limitrophes des deux vallons
Dans le cas des quartiers limitrophes du Zounvi, les effectifs
de population ont augmenté sensiblement passant de 7080 habitants en
1979 à 18944 habitants en 1992. Cette croissance démographique
s'est accompagnée de l'augmentation du nombre de ménages soit de
1346 à 2706 ménages (tableau n°5). Le nombre de
ménages a donc plus que doublé précisément dans les
quartiers Djassin-Kpèvi, Avakpa-Tokpa, Tokpota I. De ce fait, les
besoins en espace à bâtir se sont accrus. L'installation humaine
anarchique a même amené à voir construire des maisons
jusque dans le fond du vallon. C'est là sans doute un facteur de la
prolifération des dépôts sauvages d'ordures
ménagères
D'après le tableau n°4, les quartiers Tokpota I et
II se sont davantage peuplés et Tokpota II reste le quartier où
l'accroissement démographique est le plus élevé pendant
cette période. C'est le signe du peuplement progressif de Tokpota
surtout avec le démarrage des opérations de lotissement en 1985.
Les quartiers tels que Foun Foun Tokpa, Djassin Daho n'ont pas connu un
accroissement démographique très significatif durant cette
période pour deux raisons. En effet, Foun Foun Tokpa est un ancien
quartier où l'espace est moins disponible que dans les autres quartiers
limitrophes du Zounvi et Djassin Daho était encore assez rural et
n'avait pas encore connu de lotissement.
Tableau n°4: Evolution des effectifs
de population dans les quartiers limitrophes du Zounvi
Quartiers périphériques du
Zounvi
|
Nombre d'habitants en 1979
|
Nombre d'habitants en 1992
|
Accroissement moyen annuel
|
Djassin Daho
|
926
|
994
|
1,00
|
Djassin Kpèvi
|
579
|
2133
|
1,10
|
Avakpa Tokpa
|
975
|
2197
|
1,06
|
Tokpota I
|
2055
|
5993
|
1,08
|
Tokpota II
|
1152
|
5682
|
1,13
|
Foun Foun Tokpa
|
1393
|
1945
|
1,02
|
Totaux
|
7081
|
18944
|
1,07
|
Source : D'après les
résultats des RGPH 1 et 2.
Tableau n°5: Accroissement du nombre
de ménages dans les quartiers limitrophes du Zounvi
Quartiers riverains du Zounvi
|
Nombre de ménages (1979)
|
Nombre de ménages (1992)
|
Djassin Daho
|
182
|
182
|
Djassin Kpèvi
|
122
|
440
|
Avakpa Tokpa
|
167
|
410
|
Tokpota I
|
384
|
926
|
Tokpota II
|
256
|
407
|
Foun Foun Tokpa
|
235
|
341
|
Totaux
|
1346
|
2706
|
Source : D'après les résultats du RGPH 1 et
2.
Dans le cas du Boué, on observe
également une tendance similaire. Les trois quartiers de l'actuelle
commune d'Akpro-Missérété ont connu un accroissement
relativement faible de leur population durant cette période 1979 - 2002
(tableau n°6). Ainsi entre 1979 et 1992 les accroissements moyens annuels
respectifs étaient de 0,96 % et 0,98 % à Vakon Azohoué et
Danto. En réalité, ces quartiers reçoivent un peuplement
progressif grâce aux opérations de lotissement du quartier "Les
Palmiers". L'arrondissement de Vakon Gbo reste encore très rural et
confronté à l'exode rural, c'est la raison qui explique son
faible accroissement démographique au tableau n° 6.
Tableau n°6 : Evolution des
effectifs de population dans 3 quartiers riverains du Boué
Quartiers
|
Nombre d'habitants en 1979
|
Nombre d'habitants en 1992
|
Accroissement moyen annuel
|
Danto
|
1482
|
2394
|
0,96
|
Vakon Azohoué
|
1985
|
3308
|
0,96
|
Vakon Gbo
|
2478
|
2980
|
0,98
|
Total
|
5945
|
8682
|
0,97
|
Source : RGPH I et RGPH II
II - 2. La répartition de la population dans la
ville de Porto-Novo.
Les densités de population permettent d'approfondir
l'analyse du rôle de la démographie dans l'occupation actuelle du
sol. Le graphique n°3 permet de constater une croissance continue de la
densité sur l'espace urbain durant cette dernière
décennie : de 35,82 habitants à l'hectare en 1992, la
densité urbaine a dépassé aujourd'hui 47,5 habitants
à l'hectare . La densité actuelle cache cependant deux
observations : la disparité des densités d'une zone à
une autre et le mouvement de peuplement de la zone d'extension.
Graphique n°3 : Evolution de la
densité de population de Porto-Novo
Source : RGPH II et Prévisions
démographiques au Bénin de 1997 à 2025, INSAE.
II - 2.1. Les densités de population dans
Porto-Novo
Il faut rappeler que le vieux centre de Porto-Novo couvre 1339
ha soit 25,68% de la superficie urbaine. La zone d'extension de la ville fait
3191 ha soit 61,21 % des 5213 ha de la ville
actuelle. Dans l'ensemble de la ville, les densités diminuent du sud
vers le nord donc du vieux centre vers la périphérie. Mais
l'évolution des densités est nettement plus sensible à la
périphérie du vieux centre que dans celui-ci. (tableaux n°7,
8 et 9).
La densité moyenne du vieux centre stagne presque
autour de 66 habitants à l'hectare : le vieux
centre ne peut connaître une évolution sensible compte tenu des
limites physiques qu'il présente. Autrement dit, il est difficile
d'entrevoir l'existence de nouveaux ménages occupant de nouvelles
parcelles dans cet espace parce que les parcelles sont déjà
construites et occupées. Il en résulte que ces ménages
préfèrent occuper plutôt la zone d'extension, d'où
la croissance sensible des effectifs de population et densités dans la
zone d'extension de la ville et la faible variation des effectifs de population
dans le vieux centre au tableau n°7.
On peut même conclure à une tendance à la
baisse des effectifs de population d'après le tableau n°8 dans les
quartiers tels que Ahouantikomé, Avassa, Déguè Gare,
Oganla, et Zèbou.
Tableau n°7 : Evolution des effectifs
de populations et des densités (1979-1992) dans
certains quartiers du vieux centre de
Porto-Novo
Ex-Commune
|
Superficie en ha
|
Nombre d'habitants en 1979
|
Densité (hab./ha)
1979
|
Nombre d'habitants en 1992
|
Densité
(hab./ha)
(1992)
|
Akron
|
71
|
4712
|
66,36
|
5393
|
75,95
|
Attakè
|
466
|
16505
|
35,41
|
22259
|
47,76
|
Djassin
|
281
|
7044
|
25,06
|
8160
|
29,03
|
Foun-Foun
|
215
|
14007
|
65,14
|
15256
|
70,95
|
Houèzounmè
|
21
|
4624
|
220,19
|
4694
|
223,52
|
Iléfiè
|
75
|
7122
|
94,96
|
7327
|
97,69
|
Source : D'après les RGPH I et RGPH II
Tableau n°8 : Evolution des
densités dans certains quartiers du vieux centre de Porto-Novo
Ex-communes
|
Superficie en ha
|
Nombre d'habitants en 1979
|
Densité (hab/ha) en 1979
|
Nombre d'habitants en 1992
|
Densité (hab/ha) en 1992
|
Ahouantikomé
|
35
|
6292
|
179,77
|
5134
|
146,68
|
Avassa
|
41
|
4377
|
66,36
|
4064
|
99,12
|
Dèguè Gare
|
58
|
8566
|
35,41
|
7941
|
136,91
|
Oganla
|
60
|
5081
|
84,68
|
4342
|
72,36
|
Zèbou
|
16
|
5321
|
332,56
|
3246
|
202,25
|
Source : D'après RGPH I et RGPH II
La densité de la zone d'extension qui était de
15,51 habitants/ ha en 1979 a sensiblement
augmenté en 1992, et atteint pratiquement 29
habitants/ha. Cette évolution de la densité s'est surtout
observée dans les communes de Djègan Daho au Nord-Est, et Ouando
à l'Ouest de la ville : le peuplement fut important dans ces deux
communes où les effectifs de population ont plus que doublé.
(tableau n°9).
Ce peuplement de la périphérie s'est fait
rapidement avec les nombreuses opérations de lotissement qui ont
entraîné l'installation de plusieurs ménages.
Aujourd'hui, on peut considérer les quatre grands
quartiers de Djègan Daho, Houinmè, Hounsouko et Ouando comme
étant, non seulement la zone en peuplement mais aussi la zone la plus
dynamique du point de vue de la mobilité des citadins, de la
multiplication des activités urbaines et de l'aménagement par
l'habitat surtout, et de quelques infrastructures. Graphique
n°4: Evolution des effectifs de population et des densités
(1979-1992) dans la zone
d'extension de Porto-Novo
Source : D'après les
résultats des RGPH I et II (INSAE)
II - 2.2. Différenciation du peuplement :
comparaison entre le Zounvi et le Boué
Dans les quartiers limitrophes du Zounvi on s'aperçoit
qu'il existe une population importante autour du vallon, beaucoup plus forte
à l'Est (Foun-Foun) qu'à l'Ouest (Ouando).
Le Boué connaît une situation similaire :
l'Ouest du vallon est moins peuplé que l'Est (arrondissement de Ouando),
directement exposé à l'avancée du peuplement. On observe
également une nette différence entre la population
concentrée autour du Zounvi et celle plus éparse autour du
Boué. Sur cette base, il s'établit une discrimination au niveau
de l'activité humaine, du nombre de ménages et même de leur
taille. En effet, la taille des ménages dans les quartiers tels que Foun
Foun ou Djassin sont de l'ordre de quatre personnes tandis que les
ménages, à Vakon et à l'Est du Boué, sont moins
nombreux mais importants en taille : au moins six personnes par
ménage.
Les activités, exercées par les populations et
recensées lors des travaux de terrain constituent aussi un
critère discriminant du peuplement des deux vallons. Les riverains du
Boué exercent pour la plupart des activités agricoles et ont
besoin d'une certaine préservation des ressources de ce vallon. A
l'opposé, les riverains du Zounvi exercent souvent des activités
du secteur tertiaire (commerce, services administratifs) et de transformation
artisanale : la forge, la menuiserie, la maçonnerie, etc. Cette
population active citadine a surtout besoin d'espace pour construire des
maisons et jeter leurs ordures ménagères.
En somme, les effectifs de population et les activités
rendent compte des divers effets et impacts sur les écosystèmes
de ces vallons et les menaces qui pèsent sur eux.
II- 2.3 L'extension urbaine par des lotissements :
comparaison entre le Zounvi et le Boué
L'un des facteurs déterminants de l'occupation du sol
dans les deux zones humides reste le lotissement.
Le lotissement, élément de dynamique de
l'urbanisation est une opération de relative sécurisation de la
propriété et de production du foncier urbain. Il favorise
l'installation humaine et entraîne une densification du parcellaire
urbain. (P. George, Dictionnaire de géographie 2001).
Dans le Zounvi, les premières opérations de
lotissement ont débuté en 1985 dans les quartiers de Tokpota. Il
s'en est suivi un peuplement progressif facilité par
l'édification d'un habitat assez épars.
Dans sa mise en oeuvre, il a nettement atteint le fond de
vallée surtout en tête de vallon et à l'aval, mordant sur
la berge au-delà de la côte de 5 m sur les alluvions de la zone
humide comme le montre la carte n°5. On observe à l'aval des
constructions de maisons non seulement sur les berges mais aussi près du
talweg sur des remblais. Ainsi l'habitat qui occupe déjà
quasiment les versants va progressivement s'étendre dans le fond de
vallée.
D'après la carte n°5, le bâti est nettement
plus important sur le versant est que sur le versant ouest : l'habitat est
plus moderne avec 71 îlots de parcelles. Ceci confirme d'ailleurs le
mouvement de péri-urbanisation du vieux centre vers la
périphérie. De nos jours, les parcelles loties coûtent plus
chères : plus d'un million 1.000.000 de F CFA pour 500
m2(en 2002) alors que les mêmes parcelles coûtaient au
plus 300.000 F CFA il y a 12 années ; ce qui démontre la
spéculation foncière et l'intérêt de la population
à s'installer dans ces quartiers.
La carte n°6 fait remarquer que, dans le Boué,
l'habitat est vraiment épars autour du vallon : Vakongbo et
Azohouè présentent de nombreux hameaux dispersés, futurs
noyaux de regroupement humain. Le versant Ouest ne connaît pas de
lotissement car il se situe dans l'actuelle commune rurale
d'Akpro-Missérété. Cependant en tête de vallon et
à l'est du vallon un lotissement est en cours. Aussi observe-t-on des
constructions de maisons sur les berges de la zone humide en tête de
vallon notamment.
L'importance de l'habitat et des opérations de
lotissement propres au Zounvi explique qu'il y a un fort mouvement de
péri-urbanisation d'un vallon en milieu rural, presque totalement urbain
aujourd'hui.
II - 3. L'extension des infrastructures et des
équipements : comparaison entre le Zounvi
et le Boué.
Le lotissement a permis aux quartiers à l'ouest de
Zounvi de recevoir son peuplement. En outre un certain nombre
d'infrastructures, d'aménagements mis en place, facilitent
l'accès à ces quartiers; à l'opposé, la carte
n°7 montre que le Boué dispose de peu d'infrastructures par rapport
à la carte n°8 qui fait l'état de nombreux
aménagements dans le Zounvi.
II - 3.1. Les ouvrages de transport
II - 3.1.1. Les ponts
Le pont de Tokpota traverse d'est en ouest le bas-fond du
Zounvi. Il permet ainsi de joindre facilement Tokpota ou Foun Foun sans faire
un détour. Il s'agit d'un pont métallique double voie avec
passage pour piéton tel que le tableau n°10 le présente.
Achevé en 1998, il connaît une circulation assez importante (un
peu plus de 1000 usagers par jour d'après la Direction des Transports
Terrestres).
Pour la réalisation de ce pont, il a fallu combler la
voie y accédant directement au moyen de sable marin essentiellement,
asséchant ainsi des endroits dans le fond de vallon.
Tableau n°10:
Caractéristiques du pont métallique de Tokpota
Caractéristiques
|
Dimensions en (m)
|
Longueur totale de l'ouvrage
|
17,50
|
Largeur roulable
|
4 m x 2 = 8
|
Largeur des trottoirs
|
0.70
|
Hauteur Totale *
|
2,2
|
* Hauteur par rapport au fond du lit.
Source : Direction des Transports Terrestres
· Une voie pavée et un pont (pont de Djassin)
traversent également le fond de vallon du Zounvi à l'aval. Le
tableau n°11 permet de comprendre que la construction de la voie
pavée a nécessité le remblai du fond de vallon
jusqu'à une hauteur de 6 mètres (par rapport au fond de
vallée) avec du sable marin essentiellement.
Le pont n'est en fait qu'un exutoire érigé pour
permettre à l'eau de couler, car la voie pavée constitue un
barrage au cours d'eau qui coule vers la lagune de Porto-Novo.
La construction de ces deux ouvrages de transport a eu pour
conséquence la destruction de la végétation voisine et
surtout l'apparition d'une surface libre d'eau envahie par les Nymphea sp.
étant donné que ces ouvrages inhibent l'écoulement naturel
des eaux.
Tableau n°11:
Caractéristiques du pont de Djassin
Caractéristiques.
|
Dimensions en (m)
|
Longueur totale de l'ouvrage
|
15
|
Largeur roulable
|
7
|
Largeur des trottoirs
|
0,70
|
Hauteur Totale *
|
6
|
|
* Hauteur par rapport au fond du lit Source :
Direction des Transports Terrestres
· La voie et le ponceau du Boué (ou
Hèssou)
Une voie en terre de 3 mètres de largeur environ, joint
le versant est au versant ouest dans le Boué. Au niveau du cours d'eau
Boué, un ancien ponceau est érigé pour faciliter le
franchissement d'une rive à l'autre. Les caractéristiques de ce
pont sont rassemblées au tableau n°12.
Tableau n°12:Caractéristiques du
ponceau de Boué
Caractéristiques
|
Dimensions en (m)
|
Longueur totale de l'ouvrage
|
4,5
|
Largeur roulable
|
3,25
|
Hauteur totale *
|
1,25
|
* Hauteur par rapport au fond du lit Source :
Travaux de terrain en février 2002
II - 3.1.2. Les voies aménagées et les
autres
La Route Nationale n°1
Cette route bitumée traverse les deux têtes de
vallon(Zounvi et Boué). Elle est large d'environ 8 mètres et n'a
quasiment aucune incidence négative sur les vallons.
· Les autres voies.
Il s'agit essentiellement de deux voies en terre non
aménagées et créées de toute pièce du fait
d'une part, des ordures déversées dans le vallon et, d'autre part
de la volonté des riverains de joindre plus facilement l'une ou l'autre
des rives du Zounvi. Ces deux voies se retrouvent en tête de vallon (
carte n°8).
II - 3.2. Les ouvrages d'assainissement.
Ces ouvrages existent uniquement dans le Zounvi et pas du tout
dans le Boué. Il est en effet utilisé pour recevoir les eaux de
ruissellement. On distingue deux types d'ouvrages d'assainissement : les
collecteurs et les caniveaux, tous ont été localisés sur
la carte n°8.
II - 3.2.1. Les collecteurs
Ce sont des ouvrages de conduite d'eau de ruissellement qui
aboutissent au Zounvi. Il s'agit en réalité de grands caniveaux
avec des regards et munis d'échelle pour faciliter l'accès
à l'intérieur. Ces ouvrages sont de véritables bacs
à sable et ordures à cause du caractère inachevé de
l'aménagement urbain pour ce qui concerne le sable et de l'incivisme
pour ce qui est des ordures. Ces eaux de ruissellement apportent avec elles
dans le fond de vallon d'importantes quantités de sable et d'ordures.
Dans le Zounvi, trois collecteurs aboutissent dans le vallon (carte
n°8) ; deux se localisent sur le versant Est dans les quartiers
Foun-Foun Tokpa et Avakpa. Le dernier est en fait l'exutoire du réseau
d'assainissement de Ouando. Il s'agit d'un groupe de grands collecteurs qui
terminent la rue n°1566. (carte n°8)
II - 3.2.2 Les caniveaux.
Il s'agit de conduits d'eau de ruissellement dallés ou
à ciel ouvert ou encore dallés par endroits mais de dimensions
parallélépipédiques et plus petits que les collecteurs.
Ces conduits sont utilisés par les populations comme
des dépotoirs. Et les eaux de ruissellement charrient ces ordures dans
le bas-fond. La plupart de ces caniveaux, se retrouvent sur le versant Est
tandis qu'il n'est aménagé que deux caniveaux sur le versant
Ouest. Enfin deux caniveaux assurent la conduite des eaux de ruissellement sur
le rebord de la route nationale n°1 (carte n°8).
Il ressort de toutes ces analyses que la croissance
démographique a favorisé l'extension de la ville de Porto-Novo
vers le nord et l'ouest surtout. Cette extension spatiale s'est
accompagnée des opérations de lotissement qui en favorisant
l'installation humaine a donné lieu à des aménagements.
Ces derniers ont quelques incidences négatives surtout sur les
écosystèmes humides du Zounvi en raison de l'utilisation de leurs
utilisations.
La construction des maisons jusque près du talweg, dans
le fond de vallon du Zounvi, pose le problème de besoin d'espace pour
construire et habiter et relance le débat de l'occupation
anarchique des milieux humides par les populations, cette fois-ci, dans le
contexte d'un site de plateau.
II - 4. La production et le besoin de rejet des
ordures
On entend par ordures ménagères les
résidus de production ou de consommation des ménages.
L'augmentation du nombre de ménages dans les nouveaux quartiers
périphériques, et la multiplication des activités urbaines
engendrent un accroissement des quantités d'ordures produites ; le
besoin de rejeter ces ordures loin de ces ménages devient grandissant
or, lorsque les déchets solides s'amoncellent en un lieu, ils deviennent
très vite une nuisance.
II - 4.1. La situation dans la ville de
Porto-Novo
La ville de Porto-Novo se distingue par une
quasi-absence d'industries. Il n'existe quasiment pas de déchets
industriels. Les déchets sont surtout ménagers et issus des
activités de transformation artisanale. Les autorités municipales
ont laissé à des entreprises privées, toute la
chaîne de l'assainissement quotidien de la ville avec l'avènement
de la démocratie et du libéralisme économique. Celles-ci
collectent auprès des ménages qui se sont abonnés et
transportent les ordures par traction humaine (dans des chariots) ou par des
engins motorisés vers les décharges. Ainsi a-t-on assisté
à la prolifération de décharges sauvages à
plusieurs endroits de la ville surtout les zones a priori inhabitables (les
fonds de vallon). Ces dernières ont commencé timidement dans les
années 1990 et 1991 ; sept années plus tard, en 1998, elles
avaient pris de l'importance et collectaient environ 89 m3 d'ordures
par jour selon Tchibozo H. F. 2002. Aujourd'hui ces structures de collecte
arrivent à collecter environ 33,76% des ordures
ménagères1(*)1 de la ville soit un peu plus de 65 000m3.
Cette quantité d'ordures collectées inquiète, étant
donné qu'elle n'est pas traitée.
Il existe des zones sans abonnés. Ce sont les
zones longeant la lagune de Porto-Novo, les périphéries
extrêmes de la ville, les quartiers situés sur les berges des
vallons du Zounvi ou de Donoukin, etc. Dans ces quartiers, les populations
trouvent les zones basses des vallons toutes proches des sites de
dépôt créés par les ONG de collecte de
déchets. Elles ne s'abonnent pas à ces ONG de
pré-collecte. Ces organisations ou entreprises (tableau n°13)
utilisent par exemple le Zounvi comme la destination finale des ordures
qu'elles collectent.
Tableau n° 13: Services et
organisations privées de collecte d'ordures déversant les ordures
dans le Zounvi
Sigles
|
Définitions
|
Zones de couverture
|
Nombre d'abonnés
|
AVPB
|
Association Ville Propre Bénin
|
Ouando, Houinmè
|
382
|
JA
|
Jeunesse Ambition
|
Tokpota, Ouando, Houinmè
|
750
|
CTOM
|
Centre de Traitement des Ordures Ménagères
|
Foun-Foun, Houinmè, Déguè Gare, Ouando
|
436
|
ALES
|
Association de Lutte pour un Environnement Sain
|
Tokpota, Louho
|
103
|
SADECO
|
Santé Développement Communautaire
|
Tokpota, Foun-Foun, Ouando, Iléfiè
|
1187
|
PSS
|
Propreté Source de Santé
|
Tokpota
|
170
|
SBP
|
Service Bénin Propre
|
Axe Centre - Nord-Est
|
370
|
Source : Travaux de terrain novembre 2001 et
enquêtes CIPCRE (décembre 2001-janvier 2002)
Le tableau n°13 présente 7 entreprises et
structures privées qui s'occupent de la collecte des ordures
auprès de 3398 ménages et utilisent le Zounvi comme la
destination finale de ces ordures. La plupart de celles-ci collectent les
ordures dans les quartiers limitrophes (Foun Foun, Tokpota, Ouando,
Houinmè) et peu éloignés (Déguè Gare,
Iléfiè, Louho) du vallon, et estiment moins coûteux de
diriger et déposer leurs collectes d'ordures sur les berges et dans le
fond du vallon. Ces entreprises sont les principaux responsables de
l'amoncellement des ordures dans ce vallon.
II - 4.2. La situation dans la zone péri-urbaine
Ouest de Porto-Novo.
Les principales décharges d'ordures à l'ouest de
la ville sont situées dans le bas-fond du Zounvi. A l'opposé, le
Boué ne connaît aucune décharge sauvage d'ordures. On
distingue dans le bas-fond du Zounvi, 33 dépotoirs de dimensions
diverses répertoriés à la carte n°9 ; ces
décharges sauvages d'ordures s'étendent sur une surface de 3,16
ha en tout et reçoivent chaque jour des ordures. En effet,
d'après les enquêtes effectuées lors des travaux de terrain
on peut estimer qu'environ 200 m3 d'ordures sont
déversées sur l'ensemble de ces dépotoirs par jour et cela
sans compter ce qui est déversé par les riverains du Zounvi.
Cependant ces dépotoirs n'en donnent pas l'aspect
puisqu'ils sont régulièrement entretenus soit par les riverains
soit par les agents de collecte d'ordures (photo n°1).Cet entretien
consiste à mettre le feu pour brûler les matières qui
peuvent consumer immédiatement.
D'après la carte n°9, la tête de vallon est
le secteur abritant le plus de dépotoirs soit 14 dépotoirs. En
outre, il existe plus de décharges sauvages d'ordures sur la partie Est
(22 décharges) du bas-fond que sur la partie Ouest (13
décharges) ; ce qui se justifie par la provenance des ordures. En
effet, les ordures proviennent principalement du centre ville et des quartiers
au nord du vallon. Il est donc plus facile aux agents de décharger ces
ordures plus rapidement dans les quartiers Foun Foun Tokpa et Avakpa que de
joindre la rive ouest : on remarque une prolifération de
décharges peu étendues sur cette berge ( au plus 1400
m2 ). La plus petite décharge (47 m2)
est située sur cette berge. Mais les décharges les plus
étendues se retrouvent sur la berge ouest et atteignent 4800
m2 : ce qui permet de se rendre compte que l'implantation
humaine dans Ouando et Tokpota est en nette progression.
Photo n°1 : Décharge
d'ordures à Avakpa, cliché N. Ahouandjinou, novembre
2001
III - La dégradation des zones humides des
vallons du Zounvi et du Boué et la gestion urbaine
III- La dégradation des zones humides des
vallons du Zounvi et du Boué et la gestion urbaine
L'occupation du sol déterminée par le jeu et la
combinaison de facteurs démographiques, d'habitat et des ordures
révèle une dégradation certaine des milieux humides des
deux vallons. L'étude de cette dégradation au moyen d'un certain
nombre d'indicateurs met en relief les insuffisances et les
inadéquations dans la gestion urbaine.
III - 1. La perte de superficie et en terre du fond de
vallon : berges et talweg.
Les milieux des deux vallons connaissent aujourd'hui une
certaine occupation du sol par l'habitat et les ordures qui transforment
radicalement ces écosystèmes. Ces écosystèmes qui
étaient caractérisés par la prédominance du fait
hydrique deviennent par endroits des écosystèmes
terrestres : l'extension des berges et l'assèchement du talweg se
faisant par le processus de comblement. Le comblement est surtout dû
à deux faits : les décharges d'ordures (dans le Zounvi) et
la construction de maisons sur les berges et le fond de vallon (dans le Zounvi
et amorcée dans le Boué).
L'étude de ce phénomène s'est
effectuée en localisant les décharges d'ordures et les
bâtisses dans le fond de vallon et en calculant les superficies de ces
décharges et bâtisses.
III - 1.1. La situation dans le Zounvi
III - 1.1.1. La perte de sol due aux décharges
d'ordures
Cette perte de sol peut s'analyser sur deux plans :
surface perdue du fait de l'occupation du sol par les dépotoirs,
modification substantielle des éléments du milieu humide. A
partir de la cartographie et de l'estimation des surfaces de dépotoirs,
(carte n°9), on peut estimer à 1,05 ha la superficie du bas-fond (
en tête de vallon) occupée par des dépotoirs, soit 0,55 %
de la superficie totale du fond de vallon. Cette proportion, certes faible, est
cependant inquiétante étant donné qu'il est apporté
chaque jour un peu plus d'ordures, en moyenne 200 m3 qui s'ajoutent
et augmentent ces étendues. En moyenne, ces volumes d'ordures initiaux
augmentent de 5,88 m3 chaque jour.
La répartition de ces décharges montre que les
pertes de terre sont surtout réalisées en tête de vallon et
sur la berge ouest où les décharges pour la plupart ont de
grandes surfaces et par conséquent des volumes élevés.
En outre, les volumes d'ordures estimés pour chaque
dépotoir et représentés pour chaque dépotoir
après avoir distingué six classes dans le traitement statistique
(carte n°10 ) permettent de conclure que les plus grandes
décharges se trouvent en tête de vallon donc dans le bas-fond. Sur
la berge Est du bas-fond (Foun Foun), on retrouve également certains
dépotoirs volumineux (carte n°10). Ainsi environ 6480,6
m3 d'ordures soit 40% des ordures sont stockées en tête
de vallon pour seulement 12 décharges et 7181,6 m3 d'ordures
sur la berge Est soit 44,32 % pour 19 décharges à l'est.
L'extension de ces dépotoirs sauvages s'accompagne du
développement d'une formation herbacée rudérale et
engendre des modifications du biotope de ce milieu humide. La composition des
ordures récapitulée au graphique n°5 est d'un grand
intérêt dans cette étude puisqu'elle est nécessaire
pour comprendre les modifications de plusieurs éléments
écologiques et établir les incidences néfastes aux
écosystèmes. Cette combinaison de différentes
matières au graphique n°5 résulte de l'analyse de la
composition de 10 bennes d'ordures. Cette analyse a consisté à
distinguer les différents matériaux souvent retrouvés dans
les ordures au moyen de cartons aux dimensions bien
Graphique n°5 : Composition moyenne de
1 m3 d'ordures (Zounvi)
Source : Travaux de terrain, novembre 2001
précises ; les volumes de chaque constituant ont
été déterminés en prélevant chaque fois un
(1) m3 d'ordures des bennes de collecte d'ordures.
Le sable représente ici la matière principale
(31,13 %) de remblai du bas-fond auquel s'ajoutent les matières
plastiques et synthétiques (25,70 %). Cette forte proportion de sable et
matières plastiques (56,83 %) permet de comprendre que le comblement du
bas-fond se fait par l'apport du sable et de matériaux plastiques. Ainsi
même le talweg est comblé par l'apport d'ordures
ménagères qui prennent la place de l'eau. L'exemple le
plus illustre est celui de la voie qui joint Foun Foun Tokpota I. Cette
voie est née par amoncellement progressif et continu des ordures des
berges vers le talweg aujourd'hui pratiquement sec et occupée encore par
des dépotoirs d'ordures. Les matériaux en fer et verre sont
également importants car ils font environ 28% des ordures et proviennent
essentiellement des centres de santé. Ceux-ci n'ont pas la
propriété de bien remblayer comme le sable mais ils occupent de
l'espace tout au moins. Quant aux feuilles végétales, elles sont
moins en importantes, en quantité relative, et ne sont pas autant utiles
pour le remblai que le sable. Les textiles, c'est-à-dire les
vêtements et tissus usés et les objets en papier, sont en faible
proportion, environ 6,1% des quantités d'ordures.
Cette perte de sol est à mettre en relation avec la
pollution des sols. En effet, en considérant qu'est
biodégradable, toute substance ou corps qui peut être
dégradé rapidement par des organismes vivants, notamment par des
micro-organismes1(*), on
peut procéder à la séparation des matières entrant
en composition de ces ordures en distinguant les matières
biodégradables et les matières non biodégradables comme
l'indique le graphique n°6.
Graphique n°6 : Proportion moyenne de
matières biodégradables dans 1 m3 d'ordures
(Zounvi)
Source : D'après les travaux de terrain,
novembre 2001
On s'aperçoit que les matières
biodégradables à court terme (feuilles de
végétaux et textiles) sont en très faible
quantité soit 14,4% alors que les matières
non-biodégradables abondent (85,6%).
Par conséquent ces matériaux
non-dégradables à court terme vont polluer le sol, les eaux et
même inhiber la croissance des végétaux.
Les matières plastiques par exemple, enfouis dans le
sol, empêchent l'eau et les racines de végétaux de
s'infiltrer dans le sol (Valiron 1989). Aussi les matériaux tels que les
piles, les médicaments périmés - classés dans la
catégorie"autres" sur le graphique n°6 - sont des déchets
très toxiques pour tout organisme animal ou végétal car
libérant des substances chimiques très nocives. Or ces
matériaux se retrouvent dans le sol en tête de vallon du
Zounvi.
Tableau n° 14 : Profil
pédologique n°1 sur la voie Foun-Foun Tokpa -Tokpota (tête de
vallon)
Niveau d'horizons
|
Description des horizons
|
0 - 0,45
|
sable mélangé d'ordures plastiques
|
0,45 - 1 m
|
argilo-sableux riche en matière organique noirâtre
contenant des plastiques
|
1m et plus
|
argilo-sableux, grisâtre, moins riche en matière
organique
|
Source : D'après les travaux de
terrain, novembre 2001
Tous ces profils pédologiques effectués tant en
tête de vallon que sur les berges, mettent en relief l'incidence de ces
sites d'ordures qui non seulement comblent le fond de vallon mais aussi portent
atteinte à la préservation pédologique de ces
milieux : les horizons sont généralement sableux avec des
traces de plastiques surtout, piles et ferraille comme les tableaux n°14,
15 et 16 l'indiquent. Ces éléments polluants, se retrouvent
à des profondeurs inquiétantes de 0,50 m à 0,75 m.
Tableau n° 15: Profil pédologique
n°2 (tête de vallon)
Niveau d'horizon
|
Description des horizons
|
0 - 0,30 m
|
sable noirâtre mélangé d'ordures (verres)
|
0,30 - 0,45 m
|
sable argileux rougeâtre ayant servi de remblai
|
0,45 - 1m
|
argile sableuse grisâtre pauvre en matière
organique
|
Source : D'après les travaux de terrain dans le
Zounvi, novembre 2001
Tableau n° 16 : Profil
pédologique n°3 près d'un dépotoir à Avakpa
Niveau d'horizon
|
Description des horizons
|
0 - 0,40 m
|
sable mélangé de plastiques et ferrailles
|
0,40 - 0,70 m
|
sable noirâtre avec traces de piles et plastiques
|
0,70 - 0,90 m
|
argilo-sableux rougeâtre assez humide
|
0,90 - 1,25 m
|
argilo-sableux noirâtre humide
|
Source : D'après les travaux de terrain dans le
Zounvi, novembre 2001
En outre, cette pollution va en s'aggravant et l'on peut
prévoir qu'en moyenne 350.000 m2 soit 35 ha de terre seraient
ainsi perdues par an si les conditions restaient les mêmes chaque
année. En effet, en considérant que 200 m3 d'ordures
sont déversées par jour sur l'ensemble des 34 dépotoirs
soit 5,88 m3 en moyenne sur chaque dépotoir et que 20 m3
environ d'ordures peuvent combler 100 m2 d'eau d'une
profondeur relative de 0,5 mètre 1(*)4 on peut envisager une telle prévision. Ce
rythme de progression serait amorti parce que les ordures sont
régulièrement incinérées et certains
matériaux sont récupérés à d'autres fins de
transformations artisanales. Cette dynamique croissante des ordures viendrait,
malgré les incinérations d'ordures, à assécher le
bas-fond.
III - 1.1.2. La perte de sol due aux habitations
construites sur les berges.
Les berges de la zone humide sont surtout
occupées actuellement par des constructions de maisons. Ces
constructions sont rendues possibles par le rôle de remblai qu'assurent
les ordures : plusieurs maisons sur les berges reposent sur d'anciens
dépotoirs. Elles se remarquent surtout sur la berge Est du fond de
vallon. A l'opposé, très peu de parcelles sont construites sur
la berge ouest du Zounvi.
Dans son ensemble, ces maisons occupent 1,05 ha dans le fond
de vallon. Il faut remarquer que certaines constructions sont même
réalisées non loin du talweg : c'est le cas d'un temple de
l'Eglise Christique Primitive près du pont de Tokpota.
III - 1.2. La situation dans le Boué
L'absence d'ordures et de véritables
constructions dans ce bas-fond n'autorisent pas un pareil
phénomène de transformation du milieu humide. Cependant une
quantité non négligeable de sédiments est accumulée
en bas de versant, lorsque sur les versants le sol est mis à nu par
l'érosion surtout sur les voies (cas de la voie Vakon allant à
Hounvié) et par endroits dans les vieilles friches qui sont
délaissées sur les versants. Cette érosion se
caractérise également par un prélèvement d'horizons
pédologiques en tête de vallon.
III - 2. La destruction de la
végétation
L'état de la végétation est en effet, un
précieux indicateur de la dégradation des milieux humides compte
tenu du rôle primordial qu'elle joue dans ces écosystèmes.
L'état actuel de la végétation dépend de
l'exploitation des ressources végétales portant sur des
espèces bien ciblées et en quantité importante ; en
outre, la dégradation de cet élément de
l'écosystème entraîne des conséquences sur d'autres
éléments des biotopes.
L'étude de l'état de la végétation
s'est fait en deux étapes :
- nous avons d'abord identifié les différentes
formations végétales au moyen de la photo-interprétation
de la mission IGN BEN 1994,
- ensuite les travaux de terrain nous ont permis de
connaître les détails sur l'état, la structure et les
facteurs de dégradation de la végétation. Ces travaux de
terrain portant sur la végétation ont été faits
comme il est indiqué dans la méthodologie par la technique des
placeaux.
Cette technique a pour but de mettre en évidence sur
une station le rôle des modifications engendrées par les facteurs
écologiques stationnels sur la végétation, de mettre en
relief l'appauvrissement en espèces végétales de certaines
parties dans les zones humides du vallon et enfin comprendre et analyser
l'exploitation des végétaux dans les différents secteurs
du fond de vallon et établir une répartition spatiale des
états de la végétation.
Ainsi grâce à ces placeaux, on a pu obtenir des
résultats qui ont fait l'objet d'analyses par la suite.
III - 2.1. La situation dans le Zounvi
III - 2.1.1. Les résultats des observations dans les
placeaux
D'après le tableau n°17, les premiers placeaux
présentent une dominance de l'espèce Cyclosorus striatus ;
au moins 70% de la superficie-échantillon sont occupées par cette
fougère. D'autres espèces à savoir le Thallia welwitschii,
le Cyperus sp et les Nympheaceae s'y retrouvent également. Il s'agit
d'un groupement herbacé assez pauvre que l'on retrouve en tête de
vallon (carte n°11) entre la voie n°2293 et au-delà du pont de
Tokpota. On reconnaît encore dans cette formation haute, parfois de 2
mètres, des vestiges de Raphia sp et d'Elæis guinensis (troncs de
ces ligneux) : ce sont des troncs intensément exploités
autrefois et aujourd'hui inaptes à la croissance tels qu'on peut le voir
à la photo n°2. Cette formation se développe dans des
conditions hydriques qui n'existent presque plus.
En effet, la hauteur d'eau n'atteint pas 0,5 mètre. On
remarque le développement de la fougère Cyclosorus surtout
à proximité des berges et de plus en plus dans le talweg. Cette
fougère est une plante envahissante plus hygrophile qu'hydrophile. Elle
supporte mieux une écologie humide : sol à hydromorphie
temporaire. Elle envahit rapidement les champs de Thallia lorsqu'ils ne sont
pas entretenus. Ces exigences écologiques justifient sa faible
présence dans les autres placeaux (tableaux n°18 et n°19).
Elle le signe de l'ensablement
par apport d'alluvions pluviales et le recul de l'eau libre.
Il y a donc une perturbation hydrologique de la rivière Zounvi et celle
de la végétation par voie de conséquence.
Photo n° 2 : Formation
herbacée dans le talweg du Zounvi
Cliché N. Ahouandjinou, novembre 2001
On peut observer la prédominance de la
fougère Cyclosorus (au1er plan) et l'unique branche d'un
palmier raphia qui résiste encore à son exploitation ( à
l'arrière-plan).
Cette espèce végétale est donc un
indicateur naturel de la modification de l'écologie de la zone humide
qui se traduit par la disparition des espèces ligneuses au profit des
herbacées, le comblement du talweg en tête de vallon (où
les eaux ont une faible profondeur) et une tendance à la stagnation des
eaux de surface.
Les résultats des 3 autres placeaux (P5, P6)
révèlent une certaine diversité d'espèces (tableau
n°18). On remarque 2 strates dans ces placeaux : les strates
herbacée et sous-arbustive. La strate sous-arbustive est composée
de Polygonum langerum et Raphia hookerii qui sont en réalité des
ligneux en croissance (moins de 3 mètres de hauteur). Quant à la
strate herbacée plus riche, elle se remarque par la présence des
espèces telles que le Leersia hexandra, Alchornea cordifolia,
Cyrtosperma senegalensis.
Tableau n° 17: Résultats de
quelques placeaux réalisés dans le bas-fond du Zounvi
Placeaux
|
Strate herbacée dominée par
les
espèces végétales
suivantes
|
Surface occupée en m²
|
Surface
en %
|
P1
|
Cyclosorus striatus
|
295,5
|
73,87
|
Cyperus sp, Thallia welwistchii , Nymphea lotus
|
104,5
|
26,13
|
P2
|
Cyclosorus striatus
|
360
|
90
|
Thallia welwistchii
|
40
|
10
|
P3
|
Cyclosorus striatus
|
369,5
|
92,4
|
Thallia welwitschii, Nymphea maculata, Oryza sp
|
30,5
|
7,6
|
Source : Travaux de terrain, novembre 2001
On observe par endroits des espèces parasites (Cuscuta
australis, Cassytha filiformis) qui envahissent certains ligneux en croissance
qui ont été coupés. Ceci est dû à l'action
anthropique.
Cependant on relève une prédominance de la
strate herbacée (au moins 60% de la surface des placeaux) due à
l'exploitation croissante des ligneux qui n'ont pas de temps de se
régénérer. Ici les conditions écologiques sont
différentes : on se situe dans le fond de vallon et la hauteur
d'eau est d'environ 1 mètre, les espèces qu'on y retrouve sont en
général hydrophiles.
Tableau n° 18 : Quelques
résultats des observations des placeaux réalisés dans le
fond de vallon du Zounvi
Placeaux
|
Strates observées
|
Surface occupée (m²)
|
Surface en %
|
P5
|
Strate herbacée
|
293,5
|
73,4
|
Strate sous-arbustive
|
106,5
|
26,6
|
P6
|
Strate herbacée
|
257
|
64,3
|
Strate sous arbustive
|
143
|
35,7
|
Source : Travaux de terrain, novembre 2001
Les résultats du dernier placeau P8 mettent en
évidence une complexification de la végétation qui
s'explique par la présence de 3 strates telle que le tableau n° 19
le présente.
* La strate herbacée :
Les 50% de la strate herbacée est à relativiser
car on remarque ici beaucoup d'espaces libres d'eau où se
développent les euhydrophytes. Ceux-ci sont accompagnés par le
Cyrtosperma senegalensis et le Polygonum senegalense, des herbacées aux
larges feuilles et pouvant atteindre 0,75 mètre de hauteur.
* La strate sous-arbustive :
La hauteur des ligneux en croissance est comprise entre 1 et 3
mètres et se compose d'espèces telles que l'Alchornea cordifolia
et le Raphia sp.
Elle occupe un peu plus du quart de l'aire du placeau.
Tableau n° 19 :
Résultats des observations de placeau dans le fond du vallon de
Zounvi
Placeau
|
Strates observées
|
Surface recouverte en m²
|
Surface recouverte en %
|
P8
|
Strate herbacée
|
200
|
50
|
Strate sous-arbustive
|
110
|
27,5
|
Strate arbustive
|
90
|
22,5
|
Source : Travaux de terrain, novembre 2001
* Strate arbustive
Elle se compose essentiellement de Raphia sp. et Symphonia
globulifera et compte environ 15 pieds de Raphia contre 3 pieds de Symphonia
globulifera. Cette dernière strate est le témoin d'une faible
intervention anthropique en aval du vallon.
Cette formation végétale se retrouve en aval du
vallon où la profondeur d'eau dépasse 1,25 mètre et
représente de ce fait une contrainte pour ceux qui font l'exploitation
et le déboisement des raphias et autres plantes. Elle est donc mieux
conservée. Enfin sur les marges du bas-fond (les berges),
s'étendent surtout des plages de bananiers (Musa sp.) par endroits, des
champs de maïs et manioc (cultures vivrières) et de vieilles
plantations de palmier à huile (Elæis guinensis).
III - 2.1.2. Analyse des résultats
Il se dégage de ces résultats, 3 états de
la forêt marécageuse qu'on peut mettre en relation avec
l'exploitation des végétaux et la modification des conditions
écologiques.
En effet, l'exploitation de la végétation, jadis
intense à laquelle s'ajoutent aujourd'hui les impacts négatifs de
l'habitat et des décharges d'ordures détermine l'état de
la formation monostrate herbacée qu'on observe en tête de vallon.
Les modifications des conditions écologiques (surtout hydrologiques)
conduisent à une perte certaine de la biodiversité par
l'envahissement du Cyclosorus.
Graphique n°7:Les différentes
étapes de la dégradation de la forêt marécageuse du
Zounvi
Forêt marécageuse à Raphia et Symphonia
globulifera
Forêt marécageuse dégradée à
deux strates avec une strate herbacée d'importance relative et une
strate sous-arbustive
: dégradation
: reconstitution probable
Champs de Thallia welwitschii
Groupement herbacé dominé par le Cyclosorus
Source : D'après les travaux de terrain,
novembre 2001
Cette même exploitation explique bien le
développement de la strate herbacée dans le reste du vallon.
La comparaison des données de placeaux permet de
conclure à une dégradation de la végétation comme
l'indique le graphique n°7. On observe en aval des "îlots" de
forêt marécageuse qui s'opposent à la formation
herbacée en tête de vallon (graphique n°6).Une forêt
marécageuse en dégradation assez sensible s'intercale entre ces
deux extrêmes: la dégradation de la forêt marécageuse
s'effectue progressivement de l'amont (tête de vallon) en direction de
l'aval dans le Zounvi (carte n°11) ; sur les berges cette
végétation est d'ailleurs remplacée par les champs et les
bâtisses.
III - 2.2. La situation dans le Boué
III - 2.2.1.Les résultats des observations des
placeaux
Les placeaux n°1,5,6,9 et 10 présentent une
formation végétale composée d'une strate herbacée
et d'une strate sous-arbustive de Raphia sp. (placeaux n°5 et n°6) et
Symphonia globulifera (placeau n°10). Ces placeaux réalisés
en bas de versant (sur les berges du bas-fond) montrent une importance des
graminées due au déboisement des ligneux Raphia sp, Symphonia
globulifera. En effet, sur les bas du versant ouest sont aménagés
des champs de cultures et subsistent parfois des jachères envahis
parfois par l'Imperata cylindrica.
Les placeaux n° 2, 3 et 7 sont caractérisés
par une certaine richesse de la végétation. La strate
herbacée est moins importante que dans les placeaux
précédents et ne dépasse pas 56% de la superficie des
placeaux.
La strate sous-arbustive (plus de 5 mètres) est assez
fournie : on distingue le Raphia et l'Elæis guinensis auxquels
s'ajoutent le Symphonia globulifera ou l'Artocarpus communis.
Ces placeaux sont réalisés en fond de vallon,
où la profondeur atteint 1,25 à 1,35 mètre, et montrent la
relative conservation de la forêt marécageuse à Raphia et
Elæis guinensis. Néanmoins il existe des cas d'exploitation de ces
arbres.
Les placeaux n°4 et 8 dont les résultats sont
présentés au tableau n° 20, ont été
installés près des "trous à poissons". Ils sont
caractérisés par le développement assez important de la
strate herbacée, respectivement 69 % environ et 34,62 %.
Les espèces herbacées hydrophiles ont conquis
les espaces laissés par le déboisement précisément
la coupe des ligneux utilisés pour l'aménagement des
étangs-pièges de poissons.
Tableau n° 20 : Résultats
des placeaux réalisés dans le fond de vallon du Boué
Placeau Pi
|
Strates observées
|
Surface en m2
|
Surface en %
|
P1
|
Strate herbacée
|
282,5
|
70,63
|
Strate sous- arbustive
|
117,5
|
29,37
|
P2
|
Strate herbacée
|
141
|
35,25
|
Strate sous-arbustive
|
130,5
|
32,62
|
Strate arborée
|
118,5
|
29,63
|
P3
|
Strate herbacée
|
213
|
53,26
|
Strate sous-arbustive
|
93,5
|
23,27
|
Strate arborée
|
93,5
|
23,37
|
P4
|
Strate herbacée
|
275,5
|
68,87
|
Strate sous-arbustive
|
124,5
|
31,13
|
P5
|
Strate herbacée
|
242
|
60,5
|
Strate sous-arbustive
|
158
|
39,5
|
P6
|
Strate herbacée
|
210,5
|
52,63
|
Strate sous-arbustive
|
189,5
|
47,37
|
P7
|
Strate herbacée
|
224,5
|
56,13
|
Strate sous-arbustive
|
175,5
|
43,87
|
P8
|
Strate herbacée
|
138,5
|
34,62
|
Strate sous-arbustive
|
134,5
|
33,63
|
Strate arborée
|
127
|
31,75
|
P9
|
Strate herbacée
|
246,5
|
61,63
|
Strate sous-arbustive
|
153,5
|
38,37
|
P10
|
Strate herbacée
|
293
|
73,25
|
Strate sous-arbustive
|
107
|
26,75
|
Source : Travaux de terrain, novembre
2001
III - 2.2.2. Analyse des résultats
Dans le Boué, la dégradation de la
végétation est moindre. Les dégradations proviennent
surtout de la proximité des champs (en bas de versants), des
étangs-pièges en aval et de l'exploitation des
végétaux. La présence humaine est moins forte. Les
influences de la ville sont encore loin.
La forêt en dégradation se remarque en bas de
pente et en tête de vallon à proximité des maisons. La
forêt marécageuse garde son originalité en fond de vallon
avec un bon développement des espèces ligneuses. (carte
n°12)
III - 3. La pollution de la nappe phréatique
L'eau demeure une composante essentielle de cet environnement
humide. Par conséquent, la présence et la décomposition
des déchets dans l'eau ont des effets néfastes sur la vie
aquatique et polluent aussi la nappe phréatique.
La rapidité des transferts de ces matières
organiques dissoutes dans l'eau dépend du mode de transfert : les
effets sont plus rapides lorsque ces matières organiques dissoutes sont
collectées et directement rejetées dans le cours d'eau ; ils
sont beaucoup plus lents à se produire lorsque les rejets sont faits sur
le sol. (Valiron 1989).
Cette pollution des eaux s'observe surtout dans le Zounvi.
III - 3.1. La situation dans le Zounvi
La présence et la décomposition des ordures dans
l'eau appellent à une prolifération de bactéries,
lesquelles bactéries vont non seulement polluer l'eau du cours d'eau
mais aussi la nappe phréatique finalement. Ainsi, l'eau des puits
construits dans les maisons à proximité du vallon est rendue non
potable. Quatre prélèvements d'eau ont été
effectués à Foun-Foun Tokpa, et Tokpota I ont fait l'objet
d'analyses bactériologiques dans un laboratoire d'analyse d'eau de la
Société Béninoise d'Electricité et d'Eau (SBEE)
à Porto-Novo. Les résultats de ces analyses sont
présentés au tableau n°21.
Toutes ces eaux ont des températures qui avoisinent
celles du milieu ambiant (24 à 28°C) et se situent dans la gamme
des températures observées dans les écosystèmes
humides du Bénin, 25 à 30°C.(Bankolé A.L., Olou A.C.
2000). On peut donc déduire que l'eau ne subit pas de perturbation
thermique particulière. Il faut rappeler que les températures
élevées, supérieures à 15°C, favorisent la
prolifération de microorganismes.
Les mesures de potentiel Hydrogène (pH) de ces 4
prélèvements montrent des pH inférieurs aux normes
béninoises et aux recommandations de l'OMS qui retient un pH compris
entre 6.5 et 8.5. Ces eaux connaissent donc des réactions
d'acidification nuisibles à la vie animale et même
végétale.
L'eau la plus polluée est celle de Foun Foun Tokpa
(prélèvement n°2) parce que contenant beaucoup de
bactéries. En effet, les quantités de bactéries
dépassent énormément les normes béninoises
définies par les services de l'hygiène et les recommandations de
l'OMS pour l'eau destinée à la consommation et à
l'utilisation domestique regroupées au tableau n° 22. La
présence de ces coliformes et germes fécaux et autres rend compte
d'une prolifération de microorganismes dans la nappe aquifère
qu'utilisent les riverains du Zounvi. La prolifération de ces
bactéries dans le cours d'eau devrait entraîner une consommation
plus importante d'oxygène (O2) et contribue ainsi à
une diminution de la Demande Biologique en Oxygène (D.B.O.) des autres
organismes vivants aquatiques. Cette analyse s'appuie sur les données du
tableau n°21 et suivant.
Tableau n° 21 : Résultats
d'analyses bactériologiques de prélèvements d'eau de puits
sur les berges du Zounvi
Paramètres de l'analyse
|
Foun-Foun prélèvement n°1
|
Foun-Foun prélèvement n°2
|
Tokpota I prélèvement n°3
|
Tokpota I prélèvement n°4
|
Usage
|
Ménage : lessive, toilette
|
Ménage, boisson
|
Ménage, boisson
|
Ménage
|
Température en °C
|
28
|
28
|
29
|
29
|
pH
|
6
|
5, 5
|
5
|
6
|
Flores aérobies dans 100 ml
|
Absent
|
1180
|
470
|
460
|
Coliformes totaux / ml
|
3000
|
1000
|
Absent
|
Absent
|
Coliformes fécaux / 100 ml
|
Absent
|
1000
|
Absent
|
Absent
|
Streptocoques fécaux
|
Absent
|
1000
|
168
|
236
|
Clostridium sulfureux
|
-
|
Absent
|
-
|
-
|
Autres germes coliformes
|
-
|
1000
|
-
|
-
|
Nitrates mg/l
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Conclusion
|
Non potable
|
Non potable
|
Non potable
|
Non potable
|
Source : D'après l'analyse
bactériologique à la SBEE (Porto-Novo).
Lorsque la demande biologique en oxygène est en dessous
du seuil de 2 à 5 mg/l, la vie aquatique et piscicole est
perturbée, celle-ci devient impossible en dessous de 2mg/l. La pollution
de la nappe aquifère n'est qu'une résultante du comblement du
cours d'eau par les ordures.
Enfin cette prolifération de microorganismes n'est pas
sans effet sur les organismes humains et les autres animaux terrestres :
ceux-ci peuvent en effet souffrir de pathologies d'origine hydrique telles que
le choléra et la diarrhée liées à la
promiscuité et la consommation de ces eaux.
Tableau n° 22 : Recommandations OMS et
normes béninoises pour une eau potable
Microorganismes
|
Normes béninoises
|
Recommandations OMS
|
Coliformes fécaux/100 ml
|
00
|
10
|
Streptocoques fécaux
/100 ml
|
00
|
00
|
Germes totaux /ml
|
50/100
|
0 à 10
|
Clostridium /ml
|
2/200
|
00/1000
|
Source : Aïssi M-J 1992 & OMS 2000
III - 3.2 La situation dans le vallon du Boué
De tels risques sont ici faibles compte tenu de l'absence
d'ordures dans le bas-fond. Cependant des substances graisseuses et le
carburant sont déversées dans le cours d'eau du fait de
l'utilisation de cette eau (au niveau du pont) pour le nettoyage des
véhicules.
III - 4. Les risques pathologiques pour les
riverains
III - 4.1.La situation dans le Zounvi
Il existe des risques pathologiques qui vont en s'aggravant
dans ce bas-fond. En effet, la proximité des dépotoirs d'ordures
à l'habitat humain, la pollution de la nappe aquifère et du cours
d'eau créent un environnement infeste. La présence de ces
dépotoirs s'accompagne de la prolifération d'insectes
(moustiques, mouches, moucherons) qui sont des vecteurs de maladies et d'agents
pathogènes dans l'air immédiat. La proximité de ces
décharges aux habitations accroît nettement les risques
d'infections des riverains étant donné que les eaux sont
polluées par les larves de bactéries et d'insectes ; ces
derniers restent des vecteurs de transmission de pathologies.
Cet environnement malsain crée alors un mal vivre qui
s'empire jour après jour et dont la population n'est pas toujours
consciente. Ensuite l'incinération sauvage de certains résidus de
ménages dans ces tas d'ordures génère l'émission de
fumées très toxiques comprenant poussières, métaux
lourds, du monoxyde de carbone (CO), du dioxyde de soufre
(SO2) et des furannes (polluants
cancérigènes).
L'incinération des plastiques produit surtout du
PVC1(*)5,
du PET16,du chlorure d'hydrogène gazeux et
de l'ammoniac (NH3). Ces gaz augmentent des risques
de maladies respiratoires aiguës ( bronchites, rhinites, etc.)
d'après Valiron , 1989.
III - 4.2 La situation dans le Boué
Dans ce fond de vallon, il existe de faibles risques
d'intoxication en raison de l'absence d'ordures essentiellement ;
l'utilisation du Boué au niveau du pont pour l'entretien et le nettoyage
des engins et véhicules pourrait être à l'origine de
pollution. Cependant en l'absence de toute étude spécifique on ne
saurait conclure ici à une grave pollution. Aussi faudrait-il rappeler
le rôle épurateur de ces écosystèmes humides qui
pourrait freiner un temps soit peu ces risques.
III - 5. L'apparition de risques d'extinction des
fonctions vitales dans les milieux humides du Zounvi et du Boué.
Les milieux humides de ces deux vallons sont soumis à
l'exploitation de leurs ressources et aux méfaits des activités
humaines. Plusieurs fonctions de ces milieux sont remises en cause : des
risques environnementaux sont possibles et peuvent s'aggraver vu
l'intensité des actions anthropiques. Ainsi, un certain nombre de
fonctions de régulation hydrologique sont menacées et vont par
voie de conséquence modifier la vie de la biocénose (flore et
faune) qui est déjà soumise à une exploitation
relativement intense. Finalement les ressources qu'offrent ces milieux humides
et les activités possibles à y mener iront en s'amenuisant. Cette
chaîne de relation va donc se refermer en boucle en remettant en cause
une certaine stabilité socio-économique. Il faut remarquer que
ces risques sont plus élevés dans le Zounvi que dans le
Boué où l'occupation du sol et la dégradation des
écosystèmes est faible.
III - 5.1. La fonction "accumulation des eaux"
Le Zounvi reste le seul vallon qui connaît la
perturbation de cette fonction.
D'après la carte n°7, la plupart des ouvrages
d'assainissement (collecteurs, caniveaux) débouchent dans le Zounvi,
dans la partie ouest de Porto-Novo. Ces ouvrages en collectant les eaux de
ruissellement et de pluie drainent également d'importantes
quantités d'alluvions. Ces eaux en pénétrant dans la zone
humide du Zounvi sont freinées naturellement par la topographie (pente
faible du bas-fond) et surtout la forêt marécageuse, qui
amortissent les mouvements de surface comme en profondeur (courant). Ce
mécanisme a pour effet de favoriser la décantation des particules
en suspension.
Or l'assèchement des terres humides et la destruction
de la végétation sont de nature à limiter et même
empêcher l'accumulation de ces eaux dans le Zounvi.
Ainsi à moyen terme, 10 à 15 ans , si rien
n'était fait pour protéger l'intégrité de cette
zone humide, il ne serait plus possible d'évacuer ces eaux dans le
Zounvi puisque l'assèchement des terres humides en relevant le niveau
topographique va empêcher l'évacuation de ces eaux. La tête
de vallon (entre la Route Nationale n°1 et le Pont de Tokpota) est
vraiment exposée à ce risque.
III - 5.2. La fonction "amortissement des crues"
Du point de vue des écoulements de surface
à l'intérieur des bassins hydrographiques, les zones humides
jouent un rôle de zone tampon entre les régions d'amont et les
régions en aval. En effet, une zone humide atténue les
débits de pointe pendant la saison pluvieuse et augmente les
débits d'étiage pendant au moins une partie de la saison
sèche ; ainsi la régulation des écoulements de
surface offre une protection naturelle contre les crues.
Le rôle des zones humides ne
se limite pas seulement à un simple décalage des crues d'aval
dans le temps. Ces zones ne restituent pas toute l'eau qui y entre : une
partie de l'eau reçue et emmagasinée dans ces zones est perdue
par évapotranspiration et infiltration dans le sol. Or ces deux derniers
phénomènes dépendent essentiellement de l'état de
la végétation et du substrat pédologique.
Dans le Zounvi, où en tête de vallon, la
végétation est de plus en plus herbacée et
remplacée par les dépotoirs, l'évapotranspiration est donc
de plus en plus faible. Aussi la pollution des sols et le remblai du fond de
vallon essentiellement par du sable et de l'argile diminuent les
capacités d'infiltration de l'eau dans le sol. Par suite, les eaux de
pluies et de ruissellement seront moins retenues et les crues plus importantes
en aval.
La diminution des capacités d'infiltration de l'eau en
tête de vallon se traduira alors par des inondations pour les maisons
construites en fond de vallon et sur les berges lors des saisons de pluies.
Cette situation peut également s'observer dans le Boué si rien
n'est fait pour protéger un peu plus la végétation de
l'exploitation dont elle fait l'objet.
III - 5.3. La fonction de recharge des nappes
souterraines
Les milieux humides étant des zones où les eaux
s'épandent et stagnent ou s'écoulent lentement pendant une
période relativement longue, la nappe phréatique peut être
alimentée par infiltration dans le sol. Ainsi un milieu humide peut
jouer un rôle crucial dans l'approvisionnement en eau de toute une
région.
Dans le Zounvi où les pertes de terres sont
croissantes, on peut comprendre que les nappes souterraines soient moins
rechargées. D'ailleurs on peut déjà signaler une baisse du
niveau d'eau dans les puits construits à Foun-Foun Tokpa sur les berges
du fond de vallon surtout en saison sèche de 1 à 2 mètres
malgré la proximité du cours d'eau.
L'assèchement des terres en tête de
vallon entraîne donc le risque certain d'extinction de la fonction
alimentation de la nappe phréatique en dehors de la pollution dont cette
nappe fait déjà l'objet.
III - 5.4. Les fonctions écologiques :
relations entre la flore et la faune
Cette fonction concerne à la fois
l'intégrité des écosystèmes du Zounvi (par les
relations flore-faune) et l'intégrité des
écosystèmes humides adjacents à ce vallon.
En effet, l'exploitation et la destruction de la
végétation entraînent des conséquences certaines sur
la population faunique (avifaune, faune aquatique, faune terrestre).
L'intégrité des écosystèmes du Zounvi étant
de plus en plus menacée, cela va induire des impacts négatifs
sur les écosystèmes contigus au Zounvi.
III - 5.4.1 Dysfonctionnement des relations
écologiques
La richesse des deux zones humides en
eau et ressources forestières offre un habitat, c'est-à-dire un
abri et de la nourriture à un certain nombre d'animaux. En retour ces
animaux fournissent de la matière organique au sol donc à la
végétation par leurs déjections et les cadavres (
carcasses d'animaux). Il existe donc d'étroites relations entre ces
populations fauniques et floristiques. Cependant, la pression anthropique tend
à rompre ces relations.
En effet, la destruction des palmiers raphia dans le Zounvi et
le Boué empêche les oiseaux de trouver un abri pour y nicher.
Cette situation s'observe bien dans le Zounvi où on
retrouve des nids d'oiseaux aux endroits où la densité de palmier
raphia est élevée. En tête de vallon, la forêt
marécageuse est quasiment remplacée par « une
prairie » de Cyclosorus essentiellement, et là les nids
d'oiseaux sont rares, seulement sur les quelques palmiers encore sur pied.
Cette formation herbacée offre moins d'abri aux animaux en
général et moins de ressources puisqu'elle est assez pauvre en
espèces végétales en générale et en ligneux
en particulier.
L'assèchement des terres à l'amont a
entraîné une migration de la population aquatique vers l'aval
où la forêt marécageuse offre beaucoup plus d'abris et de
nourriture. D'après les enquêtes auprès des populations
riveraines (en tête de vallon),il est exceptionnel de pêcher encore
du poisson si ce n'est dans les bassins piscicoles aménagés par
les hommes.
De ces observations, on peut distinguer trois grandes sortes
d'écosystèmes dans le Zounvi rassemblées au tableau
n° 23.
a- Le premier est caractérisé par une
végétation surtout herbacée et composée
essentiellement de Cyclosorus. La faune y est très peu fournie et ce
type d'écosystème est localisé surtout en tête de
vallon et sur les berges connaît directement les impacts des
décharges d'ordures, des aménagements divers et reste le
témoin d'une destruction de la forêt marécageuse d'antan.
b- Le second est une forêt marécageuse assez
dégradée où la strate arbustive est presque absente. La
faune y est plus fournie que dans le premier écosystème
décrit plus haut. Cependant l'avifaune est absente parce que les ligneux
ne sont pas assez hauts ; les oiseaux sont donc plus menacés.
c- La troisième est une végétation
à trois strates (strates herbacées, sous-arbustive et arbustive
). La pression anthropique y est très faible, voire nulle. La faune est
assez riche et les nids d'oiseaux sont nombreux.
Tableau n° 23 : Les trois (3) types
d'écosystèmes dans le Zounvi
Paramètres de la description des
écosystèmes
Ecosystème/localisation
|
|
Faune
|
Actions anthropiques entreprises.
|
Type de formation végétale
|
Diversité
|
Importance des populations
|
Ecosystèmes n°1 en tête de vallon et sur les
berges du bas-fond
|
formation herbacée dominée par le cyclosorus
|
rongeurs reptiles insectes quelques mammifères
|
Présence assez importante de rongeurs
|
- culture de thallia
- dépotoirs
- remblai du fond de vallon
- Construction de maisons
|
Ecosystème n°2
dans le fond de vallon.
|
forêt marécageuse de raphia en
dégradation.
|
poissons reptiles insectes mammifères avifaune
|
Faible présence d'animaux
|
- exploitation des palmiers raphia
|
Ecosystèmes n°3
en aval en fond de vallon.
|
forêt marécageuse de raphia assez intacte.
|
poisson reptiles insectes mammifères avifaune
|
Forte présence d'animaux
|
très faible exploitation des végétaux.
|
Source : Travaux de terrain, novembre 2001
Dans le Boué l'ampleur de la dégradation des
écosystèmes est vraiment faible. De ce fait les relations
écologiques flore-faune ne sont pas menacées actuellement. Mais
ces relations flore-faune viendraient à être menacées si
les activités d'exploitation de Raphia et d'Elæis guinensis
s'intensifiaient avec l'avancée du front d'urbanisation
incontrôlée.
III - 5.4.2 La préservation de la
stabilité des écosystèmes voisins.
Les modifications du biotope dans le Zounvi vont affecter le
biotope à l'aval, étant donné que le Zounvi est
inséré dans un plus grand système écologique. Aussi
au niveau de la lagune des impacts liés à la dégradation
de la forêt marécageuse pourraient s'observer à partir d'un
moment donné si la pression anthropique devenait plus forte. On
pourrait observer par exemple une pollution de la lagune, une diminution
importante du niveau d'eau par l'assèchement du fond de vallon. Le tout
dépendrait de l'ampleur des modifications que connaissent ces
écosystèmes en amont.
Dans le Boué, une plus forte
déforestation en amont entraînera une plus forte érosion
sur les versants en amont par les eaux de ruissellement ; et on observera
un apport de sédiments plus accru en aval et dans la lagune de
Porto-Novo.
III - 5.5. La fonction de pourvoyeur de ressources et
de services
III - 5.5.1. L'affaiblissement des capacités de
pisciculture
La pisciculture est souvent un mode intensif d'exploitation
des ressources ichtyologiques. Les populations riveraines du Zounvi et du
Boué tirent profit des conditions naturelles de ces zones humides.
Dans le Boué, la pisciculture se fait surtout en aval
par utilisation d'étangs pièges où les poissons
pénètrent mais ne peuvent plus ressortir. Ceux-ci sont alors
élevés et pêchés par la suite lorsqu'ils atteignent
une certaine taille. Ce système d'aquaculture n'est pas menacé
dans le Boué.
A l'opposé du Boué, la pisciculture est
confrontée à de nombreux problèmes dans le Zounvi.
Là, elle se fait dans des bassins formés par des diguettes. Ces
bassins de dimensions rectangulaires, de 12 m sur 8 m ou de 20m sur 12 m,
bénéficient des conditions écologiques telles que
l'humidité, la température, la végétation et les
sols hydromorphes.
Mais ces périmètres piscicoles qui sont des
aménagements indiqués et réalisés dans le Zounvi
sont contraintes de plus en plus à disparaître sous la pression de
l'habitat et des surfaces d'ordures. Les ordures envahissent ces bassins ou
encore ces bassins sont comblés pour laisser place aux maisons.
III - 5.5.2. L'affaiblissement des capacités de
maraîchage
Ce phénomène s'observe dans le Zounvi où
les champs de Thallia sont confrontés à un apport de
sédiments plus accru signalé par l'apparition du Cyclosorus. Les
récoltes de feuilles de Thallia mettent plus de temps : un (1)
mois et demi au lieu d'un mois. En effet, l'humidité du sol ou la faible
profondeur d'eau sont autant de conditions propices à l'agriculture
maraîchère.
Cette activité tend aujourd'hui à
disparaître sous la pression de l'assèchement et le remblai des
terres humides. A ces facteurs, s'ajoutent l'extension des dépotoirs et
la pollution des sols qui ne sont pas favorables à cette forme
d'agriculture.
III - 5.5.3. La disparition des ressources en
pêche
La grande concentration de poissons et donc de
protéines animales, qui caractérise les zones humides du Zounvi
et du Boué constitue la base d'un secteur traditionnel de la pêche
souvent très actif. De plus une variété de dispositifs et
d'instruments de fabrication locale sont adaptés aux conditions
hydrologiques qu'offre le milieu et permettent la capture d'espèces bien
déterminées. Ainsi par exemple les pêcheurs du Zounvi
utilisent le filet, les paniers faits à partir de joncs pour capturer
les poissons.
D'après les travaux de terrain les espèces
suivantes sont surtout capturées : le Thilapia guinensis,
l'Oreochromis niloticus, le Lates niloticus (Capitaine), le Bagrus bayad. La
richesse de l'ichtyofaune recensé au tableau n° 24 est un atout
pour la pêche.
Avec la forte demande de poissons, les pêcheurs
utilisent d'autres procédés. Les paniers faits à partir de
joncs et dont les mailles sont plus serrées, sont utilisés pour
prendre directement les poissons et les nasses sont placées dans les
frayères pour faire une meilleure prise. Ce dernier
procédé prélève les petits poissons et
empêche une bonne reproduction de ces espèces. Ainsi cette forte
pression exercée par les pêcheurs sur l'aquafaune dans le Zounvi
va diminuer progressivement l'empoissonnement de ce milieu humide et à
long terme interdire les activités de pêche.
A l'opposé, dans le Boué les techniques de
pêche reposent surtout sur l'aménagement des
étangs-pièges. Il s'agit de surfaces aménagées
à l'ouest de l'aval du Boué pour recevoir
Graphique n°8 : Itinéraire
économique des pisciculteurs
Elevage des poissons
Pièges dans les bassins piscicoles
Fumage des poissons
Récolte
Pêche dans le cours d'eau
Vente des poissons sur les marchés péri-urbains de
Porto-Novo
Source :
d'après les travaux de terrain 2001
les poissons : une fois ces poissons dans ces bassins,
ils ne peuvent plus sortir et sont alors élevés pendant 3
à 5 mois selon les espèces (graphique 8). On retrouve quasiment
les mêmes espèces de poissons dans le Zounvi que dans le
Boué. Un certain nombre d'espèces s'y ajoutent : le Clarias
anguillaris (Clariidae), le Lates niloticus (Clariidae).
Tableau n° 24 : Quelques espèces
de poissons pêchés dans les deux bas-fonds
Famille des espèces
|
Exemples d'espèces
|
Characidae
|
Bycinus carolinae
|
Cichlidae
|
Thilapia guinensis, Sarotherodon melanotheron
|
Clariidae
|
Clarias gariepinus
|
Claroteidae
|
-
|
Mormyridae
|
-
|
Mochockidae
|
Synodontis sp
|
Source : d'après les travaux de terrain et le
rapport de formulation sur les zones humides PAZH/ Bénin.
Ce système intensif de pêche présente
moins de risques que les méthodes utilisées dans le Zounvi.
Environ 30% de la pêche effectuée est destinée en partie
à la consommation des ménages, le reste est vendu sur les
marchés locaux de Vakon et de Ouando ( graphique n°8).
III - 5.5.4 Le tarissement et la disparition
éventuelle des sources d'approvisionnement en bois et
végétaux
Ce risque est en fait lié à l'exploitation de la
végétation : la fréquence et les méthodes de
ponction sont de nature à mener à la disparition de ces sources
d'approvisionnement.
Suivant l'utilité de chaque espèce et du besoin
(donc la demande économique) la ponction des végétaux est
effectuée régulièrement par les hommes et même les
femmes. Cette activité très rentable est exercée dans les
deux (2) vallons.
Ainsi les feuilles d'Alchornea cordifolia, du Polygonum
langerum, du Cyrtosperma Senegalensis et Polygonum senegalense sont
prélevées en quantités importantes pour remplir
essentiellement les fonctions d'emballage d'aliments (surtout de l'akassa). Les
quantités varient par unité de tas de 100 ou 300 feuilles ;
le prix d'un tas variant entre 1000 et 2000 F CFA.
Le Schwenkia americana est utilisé pour fournir du
cure-dent : la tige est donc systématiquement coupée. Ces
arbustes et herbacées sont alors envahis par des plantes parasites
telles que le Cuscuta sp ou le Cassytha filiformis.
D'autres graminées telles que le Leersia hexandra,
l'Echinochloa sp. et les feuilles de Polygonum langerum sont
prélevées pour utilisation médicale.
Quant aux palmacées, (Elæis guinensis et Raphia
sp) elles remplissent plusieurs fonctions (graphique 9 ) et sont très
exploitées dans les deux (2) vallons.
Graphique n°9 : Itinéraire
économique des exploitants de bois et de plantes
Déboisement
Coupe en bûches
Incinération
Vente sur les marchés péri-urbains
Pour bois de chauffe et de toiture
Utilisation à des fins médicales
Source : D'après les travaux de terrain, novembre
2001
Les feuilles de raphia et palmier à huile sont
utilisées tant pour la toiture et les palissades des maisons que pour le
bois de chauffe par les populations (photo n°3).
Le tronc du raphia ou de l'Elæis guinensis est
exploité pour obtenir du vin local (atan en goun). Pour ce faire le
tronc de l'arbuste est "saigné" pour recueillir la sève (photo
n°4) ; et lors de chaque extraction on saigne davantage pour obtenir
plus de sève. D'après les enquêtes effectuées,
l'extraction se fait au moins deux (2) fois par jour, rarement 3 fois par jour.
On peut estimer à 30 litres la quantité de sève
recueillie par raphia par jour.
Cette activité de ponction de la sève et
d'exploitation des raphia, rentable aux dire des exploitants, va à
l'encontre de la régénérescence des palmiers raphia. A ce
rythme, la forêt marécageuse dégradée va laisser
place à une formation herbacée telle qu'observée en
tête de vallon dans le Zounvi. Par conséquent, il ne sera plus
possible de s'approvisionner en bois et autres produits
végétaux.
Enfin on note le déboisement de certains grands arbres
tels que: l'Artocarpus communis
( l'arbre à pain) et le Manilkara obovata dans le
Boué.
Photo n°3 : Tas de bûches de
raphia à Vakon Gbo (vallon du Boué)
Cliché N. Ahouandjinou, février 2002
Ce tas de troncs de raphia est destiné à
l'utilisation domestique(au 1er plan); on peut remarquer des
branches incinérées de palmiers à huile destinées
également à l'utilisation domestique (2è plan à
droite).
Photo n°4 :
Saignée du tronc de raphia (vallon du Zounvi)
Cliché N. Ahouandjinou, novembre 2001
III - 5.5.5. Modélisation de l'exploitation des
ressources végétales et fauniques
Les différentes enquêtes et
résultats nous ont permis d'élaborer un modèle pour
appréhender les relations entre les besoins et les activités
anthropiques, d'une part, et les modifications significatives de ces
écosystèmes d'autre part au graphique n°10.
D'après le graphique n°10, on peut distinguer dans
l'analyse plusieurs processus qui transforment l'état des ressources
végétales et fauniques :
- les types d'actions et besoins : ici sont
regroupés un certain nombre de besoins de la population et les actions
pour satisfaire ces besoins. Il s'agit surtout de la demande de combustible
à un prix très modéré, de poissons et viande
(besoins alimentaires locaux).Les activités de pêche et de
déforestation en amont sont destinées à répondre
à ces besoins
- les types d'impacts provoqués par la
surexploitation des ressources végétales et fauniques, laquelle
est liée à la forte demande et la modification du régime
hydrologique résultant de l'assèchement des terres en amont du
vallon.
Ces deux (2) types d'impacts peuvent être
disséqués en une chaîne de conséquences qui sont la
diminution des prises et ensuite celle des revenus. Ce qui crée alors un
certain déséquilibre socio-économique qui conduit à
des réactions de la part de la population qui la vit. Selon nos
enquêtes, il y a :
- des conflits sociaux au sein du groupe de ceux qui se
livrent à ces activités ; c'est le cas de certains
exploitants de bois dans le Zounvi qui ne veulent pas que d'autres personnes se
joignent à leur groupe. Cela a parfois
dégénéré en de vives altercations.
- des changements d'activités; cette réaction a
été observée dans le Zounvi où certains exploitants
de bois ont préféré abandonner leur activité
d'exploitation pour se convertir en collecteurs d'ordures pour la plupart.
Ces réactions ont un effet rétroactif sur les
actions et besoins dans tous les cas.
Demande de combustibles
Manque de nourriture pour les poissons
Obstacle à la migration des poissons
Modification du régime hydrologique
Destruction des frayères
Pêche intense
Besoins alimentaires locaux
Déforestation en amont
Conflits sociaux
Types d'actions
Types d'impacts
Graphique n°10 : Modèle de
l'exploitation des ressources végétales et fauniques dans les
écosystèmes humides du Zounvi et du Boué
Diminution des revenus
Pénurie de combustibles
Diminution de la végétation et de la faune par
surexploitation
Conséquences
écologiques
Obstacle à la régénération des
végétaux et animaux
Déséquilibre
socio-économique
Diminution de l'empoissonnement
Diminution des prises de ressources naturelles
: Action néfaste
Réactions
Changement d'activités économiques
: Rétroactions possibles
III - 6.Les insuffisances de la gestion urbaine
actuelle
III - 6.1. Les excès dans la conception et les
opérations de lotissement
D'après les scénarios élaborés, il
est nécessaire pour préserver les écosystèmes
humides du Zounvi et du Boué d'identifier des séries de mesures
à prendre en tenant compte à la fois des besoins des populations
et de l'état des écosystèmes.
En effet, on pouvait considérer l'homme en tant que
problème majeur en matière de conservation des milieux humides.
Aujourd'hui cependant on convient qu'il fait partie de la solution mais
seulement s'il prend davantage conscience des questions relatives aux milieux
humides et s'il participe au processus de planification et de gestion.
Toutes ces actions menées dans le Zounvi et le Vakon
sont contraires aux textes et dispositions généraux et
légaux visant à la gestion et la protection des zones humides en
général, et des textes plus particuliers. En effet le
Bénin a ratifié la convention de Ramsar.
Cette convention a adopté en 1996 un plan
stratégique Ramsar 1997-2002 qui précise que les Parties
contractantes, en matière de gestion des zones humides, doivent oeuvrer
pour une "utilisation rationnelle des ressources ".
Dans ce sens, l'utilisation rationnelle des milieux humides
consiste en leur utilisation durable au bénéfice des populations
d'une manière qui soit compatible avec le maintien des
caractéristiques naturelles de ces écosystèmes. Une
utilisation rationnelle met l'accent sur le mode et les principes de gestion de
manière à ce que les générations présentes
en tirent le maximum d'avantages tout en maintenant les capacités de ces
écosystèmes pour satisfaire les besoins et les aspirations des
générations futures. Or l'utilisation actuelle gestion et
l'urbanisation vont à l'encontre de l'application de ces textes.
Plus spécifiquement, il existe des dispositions
légales nationales visant une certaine protection des zones humides. En
effet, l'arrêté ministériel N°002 du 7 Février
1992 considère, à l'article 2, comme impropres à
l'habitation entre autres, « les terrains inondables,
marécageux ou mouvants les lits et les berges des cours d'eau, des lacs
permanents ou saisonniers sur une distance de 100 mètres à partir
de la ligne des plus hautes eaux, les portions du littoral situées
à moins de 100 mètres de la ligne des marées hautes, (...)
sauf dispositions administratives contraires »
L'article 3 du même arrêté et l'article 80
de la loi relative à la protection, ajoutent que ces zones
« sont exclues de tout aménagement spatial, urbain ou rural,
impliquant l'installation permanente des populations notamment les
lotissements. Enfin l'article 5 précise que l'Etat devrait les
protéger.
En face de ces textes, il se trouve que le bas-fond du Zounvi
connaît aujourd'hui un aménagement urbain ; et dans le Vakon
le lotissement actuel va entraîner des incidences négatives sur
les écosystèmes adjacents.
L'urbanisation mal contrôlée se fait donc en
remettant en cause l'application desdites dispositions légales.
Le lotissement en entamant les berges est en contradiction
avec les textes prévus à cet effet et met en relief non seulement
les insuffisances dans la gestion urbaine mais aussi et surtout un
dysfonctionnement des structures administratives dans la conception des plans
de lotissement.
Face à toutes ces actions néfastes à la
préservation des milieux humides, l'éducation et la
sensibilisation des populations concernées sont une approche de
solutions a priori indiquées à utiliser dans la gestion urbaine
des milieux humides du Zounvi et Boué.
Aussi, si rien n'est fait ou encore si la gestion urbaine
n'est pas un peu plus rigoureuse, ces écosystèmes humides
viendront inéluctablement à disparaître. A cet
égard, le Boué reste un vallon test de l'urbanisation
réflective. Le Zounvi lui est déjà détruit en
grande partie par une urbanisation sauvage. Dans quelques années, le
Boué connaîtra le même sort car la concentration
démographique naissante et les opérations de lotissement sont des
signes précurseurs d'une situation similaire.
III - 6.2. L'impasse de la gestion des ordures : le
jeu des acteurs
La gestion des ordures actuellement à Porto-Novo se
pose dans les termes de (pré)-collecte, d'entreposage et de traitement
de ces ordures. Actuellement, la gestion des ordures reste très
inefficace en raison d'une faible collecte des ordures d'où l'existence
de plusieurs dépotoirs à proximité des maisons. Et du fait
de l'absence de site(s) indiqué(s) de décharges de ces
ordures ; enfin le traitement des ordures ménagères ne
compte pas encore dans l'actuelle gestion des ordures car les ordures
collectées ne sont pas traitées mais plutôt
déplacées d'un endroit à un autre dans la ville et la
périphérie. On va assister à la multiplication des
décharges d'ordures.
La question des ordures reste fortement liée à
celle de la conquête de terres à bâtir. Présentement
les espaces "libres", sont des zones de bas-fond et les fonds de vallon, en
parties inondées ou inondables ; il est nécessaire de
procéder à un long travail de remblaiement avant de construire
une maison or les ordures représentent de par leur faible coût
quasi-gratuit la matière de comblement. Il existe donc une contradiction
entre la volonté des décideurs qui veulent éliminer les
ordures et les pratiques d'une partie de la population qui a besoin de ces
ordures.
Il faudrait alors pour la gestion des ordures que les
différents acteurs se concertent. Aussi les structures de collecte
devraient se faire mieux connaître et les ménages être plus
coopératifs.
Une fois cette étape franchie, il restera la
destination et le traitement des ordures. A ce niveau trois acteurs
s'identifient :
- les structures de collecte d'ordures
- l'administration en charge de la gestion des ordures donc la
municipalité
- les ménages
La quantité produite, le mode de répartition
spatiale et le traitement des ordures dépendent des objectifs et des
actions menées par chaque type d'acteurs. Aujourd'hui, l'enjeu est de
mettre en place un système de gestion qui valorise les déchets et
préserve l'environnement de concert avec tous les acteurs du
système.
Les premiers, les structures de collecte d'ordures doivent
assurer la collecte efficace des déchets ménagers. Cela suppose
une certaine régularité dans la collecte, un personnel bien
formé, du matériel pour accomplir la tâche de pré-
collecte et collecte soit par traction humaine soit par camions-bennes.
La destination des ordures ici est importante, étant
donné que ce lieu doit respecter les normes environnementales et faire
l'objet d'études d'impacts environnementaux. Ces sites d'entreposage
devront surtout remplir les conditions de pente quasiment nulle,
d'étanchéité (non-infiltration dans le sol de substances
nocives ou toxiques), de protection de l'environnement immédiat
(couverture du site).
A ce niveau, l'intervention de l'autorité
administrative est indispensable et devrait se faire avec rigueur. Aussi
faudrait-il que ce site choisi soit accepté par les populations
riveraines ; ce qui nécessite une approche participative dans le
choix et la construction du site d'entreposage. La réalité
aujourd'hui est toute différente.
Il a été prévu deux décharges
finales pour les ordures par la municipalité. Il s'agit des sites de
Dowa et de Takon1(*).
Le premier, d'une étendue de 1,93 ha, est situé
en bas de pente du talus de la grande croupe de Porto-Novo. La disposition
topographique fait qu'il reçoit en torrent les eaux de ruissellement de
la partie supérieure du talus ; ce qui n'est pas une bonne
disposition topographique car les eaux de ruissellement vont permettre une
infiltration de substances nocives. Ensuite, le terrain est déjà
pris d'assaut par de nombreuses constructions de maisons, ce qui pose le
problème de la gestion foncière.
Le second, est un terrain de 52 ha situé au nord de
Porto-Novo à mi-chemin entre Katagon et Takon dans la commune
d'Akpro-Missérété; le site est orienté est-ouest et
se trouve exactement en crête de bassin. Cette situation pose
essentiellement deux grandes difficultés. D'abord ce site est assez
éloigné de la ville ( à 25 km de la ville) et cela suppose
des moyens plus adéquats de transport des déchets
(camions-bennes) que ceux utilisés actuellement par les Organisations
Non Gouvernementales et les différentes structures de collecte. Ensuite
avec l'avènement de la décentralisation on peut se demander qui
va accepter de recevoir et d'entreposer les ordures d'une autre commune; ainsi
se pose le problème de disponibilité foncière à
Porto-Novo.
Enfin la dernière étape concerne essentiellement
le traitement des déchets parce qu'on ne saurait entasser ou entreposer
de façon continue sans aucun traitement de ces déchets
ménagers urbains.
Dans ce volet on peut entreprendre les actions
ci-après :
- La récupération de certaines matières
dans les ordures (certains objets métalliques, sable, plastiques)
- La décomposition ou destruction d'autres
matières (verre, végétaux, les résidus de
cuisine)
- Une industrie de recyclage
Le traitement des ordures est l'étape de la gestion des
ordures qui permet de rendre utiles certaines matières et de
détruire d'autres : cela permet de réduire et de transformer
les importantes volumes d'ordures collectées auprès des
ménages. Le site de traitement des ordures doit être
envisagé comme un centre de recyclage et de traitement des
déchets lesquels constitueraient la matière première d'un
vrai complexe industriel où plusieurs unités sont envisageables
pour la fabrication de compost et de terreau avec sa chaîne de
distribution pour les cultures maraîchères, la fabrication de
biogaz et sa chaîne de distribution, et l'incinération pour les
déchets dangereux.
CONCLUSION
L'analyse de l'urbanisation en général dans les
espaces tropicaux et au Bénin en particulier montre qu'il existe des
espaces très dynamiques, sujets à de nombreux transformations et
problèmes.
Les multiples préoccupations et recherches dans ce sens
vont à la compréhension de ces phénomènes qui
entraînent d'énormes conséquences.
Aujourd'hui ces préoccupations sont les impacts
négatifs de ces changements sur des écosystèmes
menacés, par exemple les milieux humides.
La présente étude sur la pression urbaine dans
les vallons du Zounvi et du Boué à Porto-Novo a voulu
élucider, par l'ensemble des résultats d'enquêtes et
l'analyse des données, les relations entre changements
démographiques et modifications de l'environnement à travers les
processus de dégradation progressive des écosystèmes
humides du Zounvi et du Boué. Le premier vallon, totalement
englobé par la ville, connaît une dégradation très
sensible de ses écosystèmes. Le second vallon est moins sujet
à la péri-urbanisation
On constate que les effets du milieu urbain et les
problèmes d'environnement de la ville sont spécifiques. Ils sont
principalement liés aux besoins d'espace, aux fortes consommations
d'énergie sous plusieurs formes en région urbaine et à
l'intense production de déchets.
Le Zounvi reste un vallon où la préservation des
ressources naturelles est incertaine. Le comblement, la pollution sous ses
différentes formes, l'exploitation des ressources animales et
végétales sont de nature à inhiber l'évolution
naturelle des différents processus écologiques. Les deux
principales sources de menace de ces écosystèmes proviennent de
la présence des décharges sauvages et de l'habitat.
L'exploitation des ressources fauniques et floristiques reste une cause
secondaire.
La gestion urbaine de ce vallon doit prendre en compte la
question des déchets ménagers, et celle de l'habitat qui entament
le fond de vallon.
Le besoin d'espace se traduit par une compétition pour
le sol : le Zounvi offre un terrain d'investigation dans ce sens. On a
besoin d'espace pour construire les maisons, pour déposer les ordures
ménagères collectées et enfin pour satisfaire des besoins
divers tels que l'utilisation des ressources végétales en tant
que source d'énergie (bois), plantes médicinales. Les besoins
d'espace pour construire et déposer des ordures sont de nature à
nuire à l'existence de ces écosystèmes.
Ces besoins spatiaux sont le signe même des diverses
perceptions qu'ont les acteurs qui interviennent dans cet espace
géographique.
Aussi du fait que les actions et phénomènes
observés ont lieu dans un cadre spatial ouvert, ces modifications
d'écosystèmes induisent des impacts aussi bien sur les
activités socio-économiques que sur la santé des
hommes ; ces derniers sont victimes de maladies provoquées par une
dégradation et une pollution de leur milieu.
Cependant l'homme restant la ressource et l'acteur principal
dans l'oeuvre à la protection des zones humides, il faudra à
travers des directives conséquentes et précises organiser
l'utilisation et l'occupation du sol dans ces deux (2) vallons. Dans cette
perspective, il faut commencer à penser à un aménagement
du vallon du Boué qui, si rien n'est fait se retrouvera d'ici à
quelques années dans la même situation que le Zounvi. Cet
aménagement se trouve d'autant plus justifié que les signes
précurseurs comme les lotissements et l'installation humaine ont
amorcé une certaine transformation de la tête de vallon tout comme
dans le Zounvi totalement englobé dans Porto-Novo.
Une fois encore la question d'une prévision à
court et long terme de l'urbanisation doit rester au coeur d'un certain nombre
de travaux afin de définir et prévoir la dynamique urbanisante
des villes du Bénin d'une manière générale, et en
particulier celle de Porto-Novo.
Enfin dans la perspective d'un développement durable,
il importe de valoriser autrement ces milieux humides ; ce qui pourrait
faire l'objet d'autres recherches sur l'adaptation de ces milieux aux fonctions
d'espaces verts urbains que les autorités devraient leur attribuer.
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ANNEXES
Guide d'enquête sur les activités
d'exploitation de végétation, de pisciculture
I - Exploitation de végétation
Nom et prénoms de l'enquêté :
Adresse :
Activité principale :
Activité(s) auxiliaire(s) :
1-Types d'exploitation de végétation
Déboisement
? méthodes utilisées : coupe
systématique saignée des troncs autres
.............................................................................................
? quantité prélevée par jour :
.........................................
? espèces végétales
prélevées :
......................................................
..............................................................................................
Ponction de feuilles des plantes
? quantité prélevée par jour :
.........................................
? espèces végétales
prélevées :
......................................................
..............................................................................................
Extraction de sève des plantes
? méthodes utilisées : saignée
des troncs autres : .........................
..............................................................................................
? quantité prélevée par jour :
..........................................
? espèces végétales faisant l'objet
d'extraction :.................................
2-Traitement réservé
incinération des troncs pour obtention de fagots de
bois
disposition en tas des troncs d'arbres/des feuilles
fermentation de la sève pour obtention du vin
local
autres : ..
3- Vente ou utilisation domestique
Vente
? Prix de vente : ............ ? Marchés
fréquentés : ........................
........................
Utilisation domestique : ? construction de
toits, palissades
? autres (préciser) :
................................................
? Utilisation à des fins médicales
4- Problèmes rencontrés :
..................................................................
..............................................................................................
II - Pisciculture
Nom et prénoms de l'enquêté :
Adresse :
Activité principale :
Activité(s) auxiliaire(s) :
1-Types de bassins de pisciculture :
étangs-pièges bassins piscicoles avec diguettes
2- Description des bassins :
Forme.
Dimensions :...................................
3- Matériaux utilisés pour la réalisation de
ces bassins piscicoles :
Végétaux (préciser les
espèces ): ...............................................
Sable Autres :
...............................................................
4- Pisciculture :
Espèces de poissons élevées :
.......................................................
..............................................................................................
Temps d'élevage :
...................................................................
5- Difficultés rencontrées :
.............................................................
..............................................................................................
Guide d'enquête sur les ordures
I - Fiche d'identification des tas d'ordures
N° d'identification des tas d'ordures :
Localisation du dépôt d'ordures:
Quartier :........................
Lot :................ Parcelle :....................
Rue :..................
Description de l'environnement du dépôt
d'ordures :
1- Etat de la voie
voie en : terre pavée bitumée autres
2 -Nombre de maisons bâties autour du
dépotoir :.............................
3 -Eléments de fond de vallon ou de berge :
Fond de vallon
eau courante eau polluée eau recouverte de
végétation
eau stagnante fond de vallon entièrement
comblé par les ordures
autres à préciser :
............................................................
Berge
eau courante eau polluée eau recouverte de
végétation
maisons bâties autres à
préciser : ........................................
Description du dépôt d'ordures :
Formes :
...................................................................................
Dimensions :..............................................................................
II - Structure de collecte d'ordures
Dénomination de la structure :
..........................Siège : ....................
Fréquence de dépôt des ordures :
......................................................
Lieu de dépôt des ordures :
............................................................
Lieu de provenance des ordures ( quartier par exemple):
..........................
Traitement réservé aux tas d'ordures :
Aucun Incinération récupération de
certains matériaux autres
..............................................................................................
Question 1 : Pourquoi déversez-vous ces ordures dans
le bas- fond ?
Réponse :
................................................................................
..............................................................................................
Question 2 : Depuis quand le faites-vous ?
Réponse :.............................................................................................................................................................................
Placeaux pi
Espèces
|
P1
|
P2
|
P3
|
P4
|
P5
|
P6
|
P7
|
P8
|
P9
|
P10
|
Total
|
1- Cyclosorus striatus
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
6
|
2- Polygonum senegalense
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
5
|
3- Thallia welwitschii
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
4- Polygonum langerum
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
3
|
5- Nymphea lotus
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
5
|
6- Nymphea maculata
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
6
|
7- Elæis guinensis
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
9
|
8- Raphia hookerii
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
6
|
9- Raphia vinifera
|
0
|
1
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
7
|
10- Symphonia globulifera
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
4
|
11- Cyperus iria
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
4
|
12- Cyrtosperma senegalensis
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
6
|
13- Oryza barthii
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
5
|
14- Polygonum langerum
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
4
|
15- Raphia humilis
|
0
|
1
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
8
|
16- Artocarpus communis
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
3
|
17- Cyperus difformis
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
5
|
18- Echinochloa stagnina
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
6
|
19- Leersia hexandra
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
7
|
20- Panicum maximum
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
4
|
21- Eragrostis tenella
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
4
|
22- Triumfetta cordifolia
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
4
|
23- Kyllinga erecta
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
4
|
24- Emilia caccinea
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
4
|
25- Ludwigia abyssinica
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
5
|
26- Anthonotha macrophylla
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
3
|
27- Acroceras amphectens
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
6
|
28- Ficus exasperata
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
5
|
29- Schenckia Americana
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
4
|
Total
|
|
7
|
18
|
19
|
16
|
10
|
15
|
24
|
16
|
12
|
8
|
145
|
Fiche de présence/absence des relevés
d'espèces végétales (Boué)
0 = absence
1 = présence
Placeaux pi
Espèces
|
P1
|
P2
|
P3
|
P4
|
P5
|
P6
|
P7
|
P8
|
Total
|
1- Cyclosorus striatus
|
1
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
6
|
2- Polygonum senegalense
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
2
|
3- Daplazium sammatii
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
2
|
4- Leersia hexandra
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
2
|
5- Cyperus articulatus
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
2
|
6- Thallia welwitschii
|
1
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
7- Echinochloa stagnina
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
2
|
8- Echinochloa colona
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
9- Cyrtosperma senegalensis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
3
|
10- Clappertonia ficifolia
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
3
|
11- Oryza barthii
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
2
|
12- Ipomea aquatica
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
13- Alchornea cordifolia
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
14- Polygonum langerum
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
15- Raphia hookerii
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
16- Cassytha filiformis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
2
|
17- Schenckia americana
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
3
|
18- Polygonum langerum
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
2
|
19- Nymphea lotus
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
3
|
20- Salvinia nymphellula
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
21- Symphonia globulifera
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
3
|
22- Raphia vinifera
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
1
|
4
|
23- Oryza longistaminata
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
3
|
24- Cuscuta australis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
2
|
25- Cyperus difformis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
1
|
0
|
3
|
26- Panicum laxum
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
2
|
Fiche de présence/absence des relevés
d'espèces dans le Zounvi ; présence= 1 et absence = 0
|
Matières
|
E1
|
Quantité en %
|
E2
|
Quantité en %
|
E3
|
Quantité en %
|
E4
|
Quantité en %
|
E5
|
Quantité en %
|
|
plastiques et matières synthétiques
|
|
31
|
|
16
|
|
28
|
|
19
|
|
28
|
|
Sable
|
45
|
32
|
26
|
32
|
28
|
|
|
feuilles mortes
|
0
|
4
|
5
|
3
|
5
|
|
|
boites de conserve et ferraille
|
12
|
20
|
25
|
30
|
6
|
|
|
tessons de bouteilles et matière en verre
|
10
|
18
|
8
|
10
|
31
|
|
Textiles
|
2
|
6
|
5
|
4
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autres
|
0
|
2
|
3
|
2
|
0
|
|
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Matières
|
E6
|
Quantité en %
|
E7
|
Quantité en %
|
E8
|
Quantité en %
|
E9
|
Quantité en %
|
E10
|
Quantité en %
|
plastiques et matières synthétiques
|
|
21
|
|
32
|
|
25
|
|
30
|
|
27
|
sable
|
|
36
|
|
27
|
|
35
|
|
24
|
|
28
|
feuilles mortes
|
|
4
|
|
10
|
|
17
|
|
15
|
|
10
|
boites de conserve et ferraille
|
|
6
|
|
10
|
|
11
|
|
13
|
|
12
|
tessons de bouteilles et matière en verre
|
|
18
|
|
20
|
|
10
|
|
5
|
|
5
|
textiles
|
|
15
|
|
0
|
|
2
|
|
10
|
|
15
|
autres
|
|
0
|
|
1
|
|
0
|
|
3
|
|
3
|
total
|
|
100
|
|
100
|
|
100
|
|
100
|
|
100
|
Composition des ordures à partir de 10 échantillons
d'ordures.
Les 10 échantillons ont été effectués
sur les ordures que venaient de jeter les agents chargés de ramassage
d'ordures.
Chaque échantillon a un volume équivalent à
1 m3 environ
Liste des espèces végétales
citées dans ce mémoire
Noms scientifiques Familles
Noms en goun
Alchornea cordifolia
Euphorbiaceae Klan Madu
Aeschynomene indica Fabaceae
Cassytha filiformis
Lauraceae
Clappertonia ficifolia
Tiliaceae
Cocos nucifera
Palmaceae Agunkè
Cuscuta australis
Cuscutaceae
Cyclosorus striatus
Cyperus articulatus
Cyperacea Fen, ofen
Cyperus difformis
Cyperaceae
Cyrtosperma senegalensis Araceae
Tungoman
Daplazium sammatii
Athyriaceae
Echinochloa colona
Poaceae
Echinochloa stagnina
Poaceae
Eleais guinensis
Palmaceae
Icacina trichantha
Icacinaceae Agbegbema
Ipomea aquatica
Convolvulaceae
Ipomea stagnina
Convolvulacea
Leersia hexandra
Poaceae
Ludwigia decurrens
Onagranaceae
Musa paradisica
Musaceae Akuekue
Musa siniensis
Musacea Akuekue
Nymphea lotus
Nympheacea
Nymphea maculata
Nympheacea
Oryza barthii
Poaceae Wosè
Oryza longistaminata Poaceae
Wosè
Polygonum langerum
Polygonacea
Polygonum Senegalense Polygonacea
Towé
Raphia hookerii
Palmaceae
Raphia vinifera
Palmaceae
Salvinia nymphellula
Salviniaceae
Schwenkia americana
Solanaceae
Symphonia globulifera
Guttiferacea Agbeligbetin
Thallia welwitschii
Marantacea Aflema
Wossia luspidata
Poaceae Wekozosu
Zea mays
Poaceae Gbado
Liste des photographies
pages
Photo n°1 : Décharges d'ordures à
Avakpa.....................................................
|
37
|
Photo n°2 : Formation herbacée dans le talweg du
Zounvi....................................
|
45
|
Photo n°3 : Tas de bûches de raphia à
Vakon Gbo( vallon du Boué)........................
|
59
|
Photo n°4 : Saignée du tronc de raphia (vallon
du Zounvi)...................................
|
59
|
Liste des graphiques
Graphique 1 : Le bas-fond dans la
toposéquence................................................
|
13
|
Graphique 2 : Croissance démographique dans la ville de
Porto-Novo......................
|
23
|
Graphique 3 : Evolution de la densité de population de
Porto-Novo.........................
|
25
|
Graphique 4 : Composition moyenne d'un m3 d'ordures
dans le Zounvi ...................
|
39
|
Graphique 5 : Proportion moyenne de matières
biodégradables dans 1m3 d'ordures ......
|
41
|
Graphique 6 : Les différents faciès de la
dégradation de la forêt marécageuse du Zounvi
|
47
|
Graphique 7 : Itinéraire économique des
pisciculteurs..........................................
|
57
|
Graphique 8 : Itinéraire économique des exploitants
de bois et de plantes..................
|
58
|
Graphique 9 : Modèle d'exploitation des ressources
végétales et fauniques dans les
écosystèmes du Zounvi et du
Boué ................................................ 61
Liste des cartes
Carte n° 1 : Le Boué et le Zounvi dans
Porto-Novo.......................................... .. 12
Carte n°2 : Occupation du sol dans le
Zounvi...................................................
|
16
|
Carte n°3 : Occupation du sol dans le
Boué............................................................
|
18
|
Carte n°4 : Extension de la ville de
Porto-Novo......................................................
|
24
|
Carte n°5 : Implantation humaine dans le
Zounvi.....................................................
|
28
|
Carte n°6 : Implantation humaine dans le
Boué........................................................
|
29
|
Carte n°7 : Pistes et routes dans le
Boué...........................................................
|
32
|
Carte n°8 : Aménagements et infrastructures dans le
Zounvi .............................................
|
33
|
Carte n°9 : Surfaces de décharges d'ordures dans le
Zounvi.........................................
|
37
|
Carte n°10: Volumes de décharges d'ordures dans le
Zounvi.......................................
|
41
|
Carte n°11 : Végétation dans le
Zounvi.................................................................
|
45
|
Carte n°12 : Végétation dans le
Boué................................................................
|
50
|
Liste des tableaux
pages
tableau 1 : Occupation du sol dans le Zounvi
...................................................
|
15
|
tableau 2 : Occupation du sol dans le
Boué......................................................
|
17
|
tableau 3 : Comparaison des valeurs des zones humides du
Zounvi et du Boué............
|
20
|
tableau 4 : Evolution des effectifs de population dans
les quartiers riverains du Zounvi..........
|
24
|
tableau 5 : Accroissement du nombre de ménages
dans les quartiers riverains du Zounvi...35
|
24
|
tableau 6 : Evolution des effectifs de population dans 3
quartiers riverains du Boué................
|
25
|
tableau 7 : Evolution des effectifs de population et
densités dans certains quartiers
du vieux centre de
Porto-Novo.........................................................
|
26
|
tableau 8 : Décroissance des effectifs de populations
et densités dans certains quartiers
du vieux centre de
Porto-Novo.........................................................
|
26
|
tableau 9 : Evolution des effectifs de population et
densités dans la zone d'extension de
Porto-Novo.............................................................................
|
27
|
tableau 10 : Caractéristiques du pont
métallique de Tokpota...................................
|
30
|
tableau 11 : Caractéristiques du pont de
Djassin.................................................
|
31
|
tableau 12 : Caractéristiques du pont de
Boué....................................................
|
31
|
tableau 13 : Services et Organisations privées de
collecte d'ordures déversant les ordures
dans le Zounvi
..........................................
|
35
|
tableau 14 : Profil pédologique n°1 sur la
voie Foun Foun - Tokpota (tête de vallon) .....
|
41
|
tableau 15 : Profil pédologique n°2 sur la
voie Foun Foun menant à Tokpota (tête de
vallon)...................................................................................
|
42
|
tableau 16 : Profil pédologique n°3
près d'un dépotoir à
Avakpa..............................
|
42
|
tableau 17 : Résultats de placeaux
réalisés dans le Zounvi......................................
|
45
|
tableau 18 : Résultats de placeaux
réalisés dans le Zounvi......................................
|
46
|
tableau 19 : Résultats de placeau
réalisé dans le Zounvi........................................
|
46
|
tableau 20 : Résultats de placeaux
réalisés dans le
Boué........................................
|
48
|
tableau 21 : Résultats d'analyses
bactériologiques de prélèvements d'eau de puits sur les
berges du
Zounvi.......................................................................
|
51
|
tableau 22 : Recommandations OMS et normes
béninoises pour une eau potable...........
|
51
|
tableau 23 : Les trois types d'écosystèmes
dans le Zounvi....................................
|
55
|
tableau 24 : Quelques espèces de poissons
pêchés dans les deux vallons.................
|
57
|
Table des matières
|
pages
|
Avant-propos........................................................................................
|
3
|
Résumé/Abstract
....................................................................................
|
4
|
Introduction
.........................................................................................
|
5
|
I- Les zones humides du vallon du Zounvi et du
Boué.....................................
|
10
|
1.Les vallons du Zounvi et du Boué : un trait
morphologique des plateaux du bassin
sédimentaire
côtier............................................................................
|
12
|
1.1.L'héritage de la transgression : ouverture
des vallées dans les formations
sédimentaires..............................................................................
|
13
|
1.2.Les vallons-échancrures du plateau
Sakété-Pobè.....................................
|
14
|
1.3.Les vallons du Zounvi et du Boué :
position dans la hiérarchie des vallons-
échancrures de
Porto-Novo..............................................................
|
14
|
2.Les caractéristiques des zones humides du Zounvi et
du Boué.........................
|
17
|
2.1.Le vallon du Zounvi
.....................................................................
|
18
|
2.2.Le vallon du
Boué.........................................................................
|
19
|
2.3.Eléments de comparaison du Zounvi et du
Boué.......................................
|
22
|
II-Les facteurs déterminants de l'occupation du
sol du Zounvi et du Boué...........
|
27
|
1.La dynamique
démographique.................................................................
|
28
|
1.1.Croissance de la population de la ville de
Porto-Novo...............................
|
28
|
1.2.Croissance de la population des quartiers limitrophes
des deux vallons............
|
31
|
2.La répartition de la population dans la ville de
Porto-Novo..............................
|
32
|
2.1.Les densités de population dans
Porto-Novo............................................
|
33
|
2.2.Différenciation du peuplement: comparaison
entre le Zounvi et le Boué...........
|
35
|
2.3.L'extension urbaine par les lotissements :
comparaison entre le Zounvi et le
Boué..........................................................................................
|
38
|
3.L'extension urbaine par les infrastructures et les
équipements : comparaison entre
le Zounvi et le
Boué..........................................................................
|
39
|
3.1.Les ouvrages de
transport.............................................................
|
39
|
3.2.Les ouvrages d'assainissement
......................................................
|
43
|
4.La production et le besoin de rejet des
ordures...........................................
|
44
|
4.1.La situation dans la ville de
Porto-Novo..............................................
|
44
|
4.2.La situation dans la zone périurbaine ouest de
Porto-Novo........................
|
45
|
III- La dégradation des zones humides des vallons
des vallon du Zounvi et du
Boué et la gestion
urbaine................................................................
|
48
|
1.La perte de superficie et en terre du fond de
vallon : berges et talweg...............
|
49
|
1.1.La situation dans le
Zounvi...............................................................
|
49
|
1.2.La situation dans le
Boué..................................................................
|
55
|
2.La destruction de la
végétation...............................................................
|
55
|
2.1.La situation dans le
Zounvi...............................................................
|
56
|
2.2.La situation dans le
Boué..................................................................
|
61
|
3.La pollution de la nappe
phréatique..........................................................
|
66
|
3.1.La situation dans le
Zounvi...............................................................
|
66
|
3.2.La situation dans le
Boué..................................................................
|
68
|
4.L'aggravation des risques pathologiques pour les
riverains..............................
|
68
|
4.1. La situation dans le
Zounvi..............................................................
|
68
|
4.2. La situation dans le
Boué.................................................................
|
69
|
5.L'apparition et l'aggravation des risques d'extinction
des fonctions vitales dans
les milieux humides du Zounvi et du Boué
..........................................
|
69
|
5.1.La fonction « accumulation des
eaux ».................................................
|
70
|
5.2.La fonction « amortissement des
crues »................................................
|
70
|
5.3.La fonction de recharge des nappes
souterraines.....................................
|
71
|
5.4.La fonction écologique : la flore et la
faune...........................................
|
71
|
5.5.La fonction de pourvoyeur de ressources et de
services..............................
|
74
|
6.Les faiblesses de la gestion
urbaine.........................................................
|
82
|
6.1.Les excès dans la conception et les
opérations de lotissement......................
|
82
|
6.2.L'impasse de la gestion urbaine : le jeu des
acteurs..................................
|
85
|
Conclusion..............................................................................................
|
86
|
Bibliographie...........................................................................................
|
88
|
Annexes.................................................................................................
|
91
|
Liste des
photographies...............................................................................
|
99
|
Liste des
graphiques...................................................................................
|
99
|
Liste des
cartes.........................................................................................
|
99
|
Liste des
tableaux.....................................................................................
|
100
|
Table des
matières.....................................................................................
|
101
|
* 1 SERHAU SA 2000 : Revue
permanente du secteur urbain au Bénin.Cotonou : SERHAU SA.
2 N'BESSA B. 1997 : Porto-Novo et Cotonou
(Bénin) : origine et évolution d'un doublet urbain, Bordeaux
III,
Université Michel de
Montaigne : thèse de doctorat d'Etat ès lettres.
* 3 Convention de Ramsar sur
les zones humides
* 4 fagne : marais ou
prairie tourbeuse, d'après le dictionnaire de la Géographie,
Georges P. et Verger F. (Dir.) 2000.
* 5 La tourbière
est constituée par une accumulation de matière organique en
décomposition en un milieu réducteur.
* 6 intertidal : qui
connaît l'influence des marées hautes et basses
* 7Boué : nom
donné au cours d'eau sur la carte ; Hessou est celui
utilisée par les riverains
* 8 VOLKOFF B. 1976 :
Notice explicative de la carte pédologique de reconnaissance de la
république populaire de Bénin au 1/200.000, feuille de
Porto-Novo. Paris ORSTOM.
* 9 Id.
* 10 Lavigne et alii
(1995).Voir Bibliographie
* 11 Tchibozo H. F. (2002)
:Rapport final du projet de gestion des déchets urbains et aide à
la décision municipale : municipalité de Mopti et Circonscription
de Porto-Novo. Programme : « Gestion durable des
déchets et de l'assainissement urbain ». 53 pages.
* 18Définition du
Dictionnaire du Conseil International de la Langue Française (CILF)
* 14 Cette hypothèse
nous est fournie par le fait que pour combler les parcelles dans le bas-fond,
les riverains utilisent environ 10 m3 de sable et les plastiques en
proportion 50%, il était donc possible d'utiliser cette
donnée.
* 15 PVC : Poly chlorure
de vinyle
16 PET : Polyéthylène
* 19 Tchibozo H. F. (2002)
:Rapport final du projet de gestion des déchets urbains et aide à
la décision municipale : municipalité de Mopti et Circonscription
de Porto-Novo. Programme : « Gestion durable des
déchets et de l'assainissement urbain ». 53 pages.
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