Cette convention a adopté en 1996 un plan
stratégique Ramsar 1997-2002 qui précise que les Parties
contractantes, en matière de gestion des zones humides, doivent oeuvrer
pour une "utilisation rationnelle des ressources ".
Dans ce sens, l'utilisation rationnelle des milieux humides
consiste en leur utilisation durable au bénéfice des populations
d'une manière qui soit compatible avec le maintien des
caractéristiques naturelles de ces écosystèmes. Une
utilisation rationnelle met l'accent sur le mode et les principes de gestion de
manière à ce que les générations présentes
en tirent le maximum d'avantages tout en maintenant les capacités de ces
écosystèmes pour satisfaire les besoins et les aspirations des
générations futures. Or l'utilisation actuelle gestion et
l'urbanisation vont à l'encontre de l'application de ces textes.
Plus spécifiquement, il existe des dispositions
légales nationales visant une certaine protection des zones humides. En
effet, l'arrêté ministériel N°002 du 7 Février
1992 considère, à l'article 2, comme impropres à
l'habitation entre autres, « les terrains inondables,
marécageux ou mouvants les lits et les berges des cours d'eau, des lacs
permanents ou saisonniers sur une distance de 100 mètres à partir
de la ligne des plus hautes eaux, les portions du littoral situées
à moins de 100 mètres de la ligne des marées hautes, (...)
sauf dispositions administratives contraires »
L'article 3 du même arrêté et l'article 80
de la loi relative à la protection, ajoutent que ces zones
« sont exclues de tout aménagement spatial, urbain ou rural,
impliquant l'installation permanente des populations notamment les
lotissements. Enfin l'article 5 précise que l'Etat devrait les
protéger.
En face de ces textes, il se trouve que le bas-fond du Zounvi
connaît aujourd'hui un aménagement urbain ; et dans le Vakon
le lotissement actuel va entraîner des incidences négatives sur
les écosystèmes adjacents.
L'urbanisation mal contrôlée se fait donc en
remettant en cause l'application desdites dispositions légales.
Le lotissement en entamant les berges est en contradiction
avec les textes prévus à cet effet et met en relief non seulement
les insuffisances dans la gestion urbaine mais aussi et surtout un
dysfonctionnement des structures administratives dans la conception des plans
de lotissement.
Face à toutes ces actions néfastes à la
préservation des milieux humides, l'éducation et la
sensibilisation des populations concernées sont une approche de
solutions a priori indiquées à utiliser dans la gestion urbaine
des milieux humides du Zounvi et Boué.
Aussi, si rien n'est fait ou encore si la gestion urbaine
n'est pas un peu plus rigoureuse, ces écosystèmes humides
viendront inéluctablement à disparaître. A cet
égard, le Boué reste un vallon test de l'urbanisation
réflective. Le Zounvi lui est déjà détruit en
grande partie par une urbanisation sauvage. Dans quelques années, le
Boué connaîtra le même sort car la concentration
démographique naissante et les opérations de lotissement sont des
signes précurseurs d'une situation similaire.
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