Pression urbaine sur les milieux humides: cas des vallons du Zounvi et Boué à Porto-Novo( Télécharger le fichier original )par Nathanaël AHOUANDJINOU Université d'Abomey-Calavi UAC (Bénin) - Maîtrise en géograhie 2004 |
II - 4. La production et le besoin de rejet des orduresOn entend par ordures ménagères les résidus de production ou de consommation des ménages. L'augmentation du nombre de ménages dans les nouveaux quartiers périphériques, et la multiplication des activités urbaines engendrent un accroissement des quantités d'ordures produites ; le besoin de rejeter ces ordures loin de ces ménages devient grandissant or, lorsque les déchets solides s'amoncellent en un lieu, ils deviennent très vite une nuisance. II - 4.1. La situation dans la ville de Porto-Novo La ville de Porto-Novo se distingue par une quasi-absence d'industries. Il n'existe quasiment pas de déchets industriels. Les déchets sont surtout ménagers et issus des activités de transformation artisanale. Les autorités municipales ont laissé à des entreprises privées, toute la chaîne de l'assainissement quotidien de la ville avec l'avènement de la démocratie et du libéralisme économique. Celles-ci collectent auprès des ménages qui se sont abonnés et transportent les ordures par traction humaine (dans des chariots) ou par des engins motorisés vers les décharges. Ainsi a-t-on assisté à la prolifération de décharges sauvages à plusieurs endroits de la ville surtout les zones a priori inhabitables (les fonds de vallon). Ces dernières ont commencé timidement dans les années 1990 et 1991 ; sept années plus tard, en 1998, elles avaient pris de l'importance et collectaient environ 89 m3 d'ordures par jour selon Tchibozo H. F. 2002. Aujourd'hui ces structures de collecte arrivent à collecter environ 33,76% des ordures ménagères1(*)1 de la ville soit un peu plus de 65 000m3. Cette quantité d'ordures collectées inquiète, étant donné qu'elle n'est pas traitée. Il existe des zones sans abonnés. Ce sont les zones longeant la lagune de Porto-Novo, les périphéries extrêmes de la ville, les quartiers situés sur les berges des vallons du Zounvi ou de Donoukin, etc. Dans ces quartiers, les populations trouvent les zones basses des vallons toutes proches des sites de dépôt créés par les ONG de collecte de déchets. Elles ne s'abonnent pas à ces ONG de pré-collecte. Ces organisations ou entreprises (tableau n°13) utilisent par exemple le Zounvi comme la destination finale des ordures qu'elles collectent. Tableau n° 13: Services et organisations privées de collecte d'ordures déversant les ordures dans le Zounvi
Source : Travaux de terrain novembre 2001 et enquêtes CIPCRE (décembre 2001-janvier 2002) Le tableau n°13 présente 7 entreprises et structures privées qui s'occupent de la collecte des ordures auprès de 3398 ménages et utilisent le Zounvi comme la destination finale de ces ordures. La plupart de celles-ci collectent les ordures dans les quartiers limitrophes (Foun Foun, Tokpota, Ouando, Houinmè) et peu éloignés (Déguè Gare, Iléfiè, Louho) du vallon, et estiment moins coûteux de diriger et déposer leurs collectes d'ordures sur les berges et dans le fond du vallon. Ces entreprises sont les principaux responsables de l'amoncellement des ordures dans ce vallon. * 11 Tchibozo H. F. (2002) :Rapport final du projet de gestion des déchets urbains et aide à la décision municipale : municipalité de Mopti et Circonscription de Porto-Novo. Programme : « Gestion durable des déchets et de l'assainissement urbain ». 53 pages. |
|