LISTE DES FIGURES.
Figure n* 1 : Evolution du budget médicaments de
la R.D.Congo
de 1976 à 1989 en millions de dollar US.
Figure n*2 : Evolution du budget
des dépenses courantes de la santé de 1968 à
2004
Figure n°3 : Appréciation des gardes malades de la
manière dont ils ont été traités
aux CS
Figure n°4 : Temps écoule entre le
début de la fièvre et la prise de médicaments
Figure n°5 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Figure n°6 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins
Figure n°7 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Figure n°8 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins
Figure n°9 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Figure n°10 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins
Figure n°11 : Analyse comparative du coût
moyen direct des soins dans les CS
enquêtés
Figure n°12 : Analyse comparative du coût
moyen indirect des soins dans les CS
enquêtés
Figure n*13 : Coût total des soins
0. INTRODUCTION
1.
ENONCE DU PROBLEME.
Le coût des soins d'un épisode de paludisme
simple chez les enfants de moins de 5 ans supporté par les patients
(malades) est plus élevé dans les centres de santé du
secteur privé lucratif que dans les centres de santé du secteur
privé non lucratif (confessions religieuses). Cela est dû au fait
que dans ce secteur privé lucratif la tarification ne tient pas compte
du niveau de revenu de la communauté et ne poursuit que le lucre. La
situation est amplifiée par la non application de la politique des
soins de santé primaires dans ce secteur.
Cette situation est à la base des complications d'une
prise en charge incorrecte des malades, qui du reste est à la base de
près de 60% des cas de morbidité et de mortalité de cette
tranche d'âge.
En effet, le paludisme reste la maladie parasitaire la plus
fréquente au monde. Environ 41% de la population mondiale - soit 2,3
milliards de personnes - sont exposés au risque, et l'on recense entre
300 et 500 millions de cas par an (infections nouvelles ou
ré-infections), dont près de 80% en Afrique subsaharienne
(estimation de l'OMS en 1994). Il s'agit d'une des plus meurtrières
affections humaines. Elle tue chaque année 1,5 à 2,7 millions de
personnes dont 1 million d'enfants de moins de 5 ans.
En R.D. Congo, le paludisme figure parmi les principales
causes de morbidité et de mortalité surtout chez les enfants de
moins de 5 ans. En effet, plusieurs études menées à
travers le pays ont décrit les problèmes et les
conséquences dues à cette affection. A Kinshasa, les
études menées par le Programme National de Lutte contre le
Paludisme (PNLP) ont montré que 86% des cas reçus à la
salle d'urgence pédiatrique de l'Hôpital Général de
Kinshasa (HGK) étaient consécutives à une anémie
palustre (PNLP, 2000). D'autres études ont revelé que l'enfant
congolais de moins de 5 ans faisait en moyenne 8 à 10 épisodes de
fièvre palustre par an. (Kiyombo M, 2003)
Face à cette situation alarmante, le PNLP a mis en
place une stratégie s'articulant autour des axes suivants :
· Le renforcement de la capacité de prise en
charge des cas, tant à domicile que dans les formations sanitaires des
secteurs public et privé ;
· La prévention du paludisme y compris la lutte
anti-vectorielle ;
· La chimioprophylaxie pour les femmes enceintes et
l'assainissement du milieu ;
· La surveillance épidémiologique, le suivi
et l'évaluation des activités de lutte antipaludique et le
renforcement institutionnel.
Au regard de la première stratégie et vu
l'épidémiologie de cette maladie présente, une prise en
charge correcte du paludisme dans les structures des soins tant privées
que publiques a comme effet la réduction de la mortalité et de la
durée de la maladie chez les enfants de moins de 5 ans.
Malheureusement, en RD Congo, on observe qu'un épisode
de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans dans le secteur privé
lucratif coûte plus cher que dans le secteur privé non lucratif,
alors qu'ils servent la même population déjà appauvrie par
la situation socio-économique précaire que traverse le pays.
La politique sanitaire de la RD Congo recommande aux
structures des soins de respecter les échelons pour la prise en charge
du paludisme. En effet, pour le cas de paludisme simple, le patient doit
nécessairement commencer son traitement au Centre de Santé (1er
échelon). Une fois que la maladie se complique (paludisme grave), il est
transféré au niveau de l'hôpital général de
référence (2ème échelon).
Malheureusement, dans les milieux urbains, les patients ne
respectent pas ces échelons et n'ont pas cette culture, contrairement
à ceux du milieu rural. Ce comportement a des conséquences
néfastes sur le plan financier des ménages. Les centres de
santé assurent le paquet minimum d'activités, contrairement
à l'hôpital général de référence qui
assure le paquet complémentaire d'activités. Cette
différence fait que le coût d'un épisode de paludisme
simple au niveau du centre de santé doit nécessairement
coûter moins cher que celui au niveau de l'hôpital
général de référence.
Actuellement sur terrain, chaque structure des soins a son
système de tarification. Au nom du principe de recouvrement des
coûts, unique moyen de financer le fonctionnement de ladite structure en
attendant l'implantation effective des mutuelles de santé à
travers le pays, bon nombre de ces structures facturent en excès les
patients sans tenir compte de leur niveau de revenu.
La situation socio-économique que traverse le pays ne
permet pas aux congolais d'être en mesure de payer le coût des
soins tel que facturé par les structures des soins du privé
lucratif pour une prise en charge correcte du paludisme (la première
cause de la morbidité en RDC). Ce qui a comme conséquence,
l'inaccessibilité financière aux soins.
En dépit de leur pauvreté, les ménages
financent les soins de santé à la hauteur de 43% du total des
ressources utilisées dans ce secteur contre 10% pour l'Etat congolais
(PNCNS, 2002). Ainsi, ces structures devraient appliquer certaines
stratégies pour arriver à tarifer correctement les ménages
et jouer sur le taux de fréquentation pour couvrir les charges.
Ce qui fait que l'accès aux soins reste encore
difficile pour certaines couches de la population. Car même si celles-ci
sont disposées à payer pour se soigner, elles n'ont pas toujours
les moyens de le faire individuellement.
Notre préoccupation est de savoir expliquer la
différence de la prise en charge et du coût des soins du paludisme
observée entre d'une part le CS ESENGO de la zone de santé Masina
I et CS St JOSEPH de Biyela (le secteur privé non lucratif :
confessions religieuses) et, d'autres part le CS DEBORAH de N'djili (secteur
privé lucratif), analyser les éléments qui entrent dans le
coût de la prise en charge du paludisme simple des enfants de moins de 5
ans, dégager les facteurs déterminants de cette différence
et formuler des recommandations.
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