Analyse comparative de la prise ne charge et du coût des soins d'un épisode du paludisme simple chez les enfants de moins de 5 ans dans les centres de santé St Joseph, Esengo et Déborah( Télécharger le fichier original )par Eddy Kieto Zola Ecole de Santé Publique de l'Université de Kinshasa - DES en Economie de la Santé 2004 |
4.4. PRISE EN CHARGE DE LA FIEVRE A DOMICILE.4.4.1.TRAITEMENT DU PALUDISME.La prise en charge des maladies de l'enfance au niveau communautaire (PCIME-C), notamment le paludisme, exige des pratiques à domicile. Lors de la maladie, l'enfant doit être pris en charge à domicile avant de l'amener au centre de santé. Cette situation nécessite de la part de la mère ou du garde malade la connaissance des signes de gravité et le recours immédiat au centre de santé le plus proche. Pour ce qui est du paludisme, les signes à connaître sont les suivants : q L'enfant semble souffrant ou ne joue pas q L'enfant ne mange pas ou ne boit pas q L'enfant a la léthargie ou la difficulté de se réveiller q L'enfant a la forte Fièvre q L'enfant a la difficulté de respirer q L'enfant vomit toute chose q L'enfant a la convulsion q L'enfant pleure beaucoup q Etc. A cet effet, l'administration de l'antipaludéen et de l'antipyrétique à domicile s'avère indispensable. Malheureusement, on observe de plus en plus les pratiques d'automédication à domicile dans la communauté. Cette situation s'explique par le faible pouvoir d'achat des ménages, par la libéralisation de la vente des médicaments et parfois par les difficultés d'accéder au centre de santé. Pour ce qui est de cette étude, les informations sur la prise en charge de la fièvre à domicile sont résumées dans les tableaux 12, 13 et 14 ci-après. Tableau n°12 : Comportement du garde malade quand l'enfant avait la fièvre.
Dans l'ensemble, 72% des gardes malades ont administré des médicaments à leurs enfants à domicile. Ce chiffre est trop élevé par rapport à celui obtenu lors de l'enquête MICS2 qui est de 21% des mères des enfants de moins de 5 ans ayant souffert de la fièvre ont recouru à l'automédication pour les soins26(*). Nous savons que l'automédication est un danger pour la santé, notamment par ce qu'elle entraîne des risques d'une mauvaise prise en charge de la maladie, d'une intoxication par surdosage, d'une rechute, d'une aggravation par sous-dosage. Elle conduit à la faible fréquentation des services de santé par la population. Néanmoins, pour cette étude, on constate que les médicaments administrés à domicile (cfr tableau n°13), sont bons pour le contrôle de la fièvre à domicile car ils sont principalement des antipyrétiques. Notons que 34,5% des gardes malades qui fréquentent le CS St Joseph n'ont rien fait à domicile. Tableau n°13 : Traitement administré à l'enfant avant de venir au CS.
Les données de ce tableau nous renseignent que dans l'ensemble, 65,3% des gardes malades ont donné de l'aspirine, 11,8% la quinine en goutte, 9% du paracétamol et 5% des capuces de temperine pour soulager la fièvre à domicile avant d'amener l'enfant dans un CS. Il en est de même pour les gardes malades fréquentant les différents CS enquêtés.
L'enquête MICS2/2001 a relevé que 61% des enfants ayant souffert de la fièvre ont pris le paracétamol que les parents considèrent comme un médicament pour traiter le paludisme alors ce n'est qu'un antipyrétique pour diminuer la fièvre, symptôme principal du paludisme27(*). La quinine en goutte a été administrée dans 11,8% des cas. Alors qu'elle constitue le médicament de traitement du paludisme simple en cas d'échec thérapeutique au médicament de première intention ou en cas de paludisme grave Tableau n°14 : Temps écoulé entre le début de la fièvre et la prise de médicaments.
Il ressort de ce tableau que 18,7% des gardes malades n'ont donné des médicaments aux enfants qu'au-delà de 1 jour dans l'ensemble. Ce qui n'est pas bien pour une prise en charge correcte de la fièvre à domicile. La situation est alarmante pour le CS St Joseph où l'on constate que seulement 11% des gardes malades ont donné des médicaments le même jour à leurs enfants et 62% des cas au-delà de 1 jour. L'équipe du Bureau central de la Zone de santé de Biyela doit arriver à sensibiliser les mères sur les pratiques d'une prise en charge intégrée des maladies de l'enfance à domicile. Figure n°4 : Temps écoule entre le début de la fièvre et la prise de médicaments * 26 Ministère du Plan : « Enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes MICS2/2001 », Vol 2,rapport d'analyse, juillet 2002,p108 * 27 MICS2/2001, op cit, p102 |
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