2.3. EPIDEMIOLOGIE.
Les agents pathogènes : les quatre plasmodies
humaines.
Les quatre espèces plasmodiales parasitaires de l'homme
sont :
Ø Plasmodium falciparum
Ø Plasmodium vivax
Ø Plasmodium ovale
Ø Plasmodium malariae
1. Plasmodium falciparum :
c'est l'espèce la plus redoutable, celle qui
tue ; c'est aussi la plus largement répandue, mais dans les
régions chaudes seulement. En effet, le développment du cycle
chez le moustique nécessite une température supérieure
à 18°C, d'où l'absence de cet hématozoaire dans les
montagnes tropicales et dans les régions tempérées.
Son cycle exoérythrocytaire dure seulement 7 à
15 jours et il n'y a pas de reviviscence schizogonique ; la
longévité du parasite ne dépasse habituellement pas deux
mois, mais peut atteindre six mois ou même un an. P. falciparum parasite
toutes les hématies, quel qu'en soit l'âge de telle sorte que plus
de 10% des globules rouges peuvent être parasités.
La schizogonie érythrocytaire dure habituellement 48
heures (parfois mois) et s'effectue presque exclusivement dans les capillaires
viscéraux, encéphaliques notamment : nous reverrons les
conséquences cliniques de ce phénomène. Les frottis de
sang ont une allure monotone du fait de la présence uniforme de
trophozoites annulaires (schizontes et rosaces restent dans les capillaires
profonds) ; ces trophozoites, graciles, ont un aspect en bague à
chaton ; le polyparasitisme d'une hématie est fréquent. La
orme des gamétocytes, en cigare, en banane ou en faux, a valu son nom
à cette espèce plasmodiale.
2. Plasmodium vivax :
Largement répandue, mais moins intensément que
P. falciparum, cette espèce plasmodiale se rencontre du 37°
degré de latitude nord au 25° degré de latitude sud.
La durée de son cycle exoérythrocytaire primaire
varie de 15 jours à 9 mois, selon la souche et des
éléments parasitaires subsistent dans le foie pendant plus de
deux ans et sont à l'origine des accès de reviviscence
schizogonique survenant à distance de l'infestation. P vivax parasite
surtout les hématies jeunes (rétculocytes) ; la
parasitémie érythrocytaire dure 48 heures, ce qui correspond au
rythme de tierce des accès intermittents.
C'est hématozoaire parasite les hématies
vieilles (1 à 2%) qu'il diminue de volume sans qu'apparaissent de
granulations. Morphologiquement, P. malariae est caractérisé par
l'abondance et la précocité d'apparition du pigment souvent
visible dès le stade de trophozoite annulaire, la disposition en bande
quardrilatère ou équatoriale de ses schizontes, la
régularité de ses rosaces qui réalisent les
« corps en marquerite », et l'aspect de ses
gamétocytes petits ; ronds et denses.
Morphologiquement, les schizontes sont animés de
mouvements amoeboides que fixe la coloration de May-Grunwald-giemsa ; les
rosaces sont irrégulières ; les gamétocytes sont
ronds et souvent excentrés ; l'hématie-hote, plus grande que
les hématies normales, contient de nombreuses granulations de Schuffner
qui résultent de la dégradation de l'hémoglobine et lui
donnent un aspect moucheté.
3. Plasmodium ovale.
Très proche de P. vivax, avec lequel il a longtemps
été confondu, il le remplace là où cette
espèce n'existe pas (Afrique noire). Son incubation varie de 15 jours
à plusieurs mois ; sa longévité est importante. La
schizogonie érythrocytaire dure 48 heures (fièvre tierce). P.
ovale parasite les hématies jeunes ; le polyparasitisme est
possible ; l'hématie-hote, de grande taille, est ovalisée et
ses bords sont déchiquetés ; elle contient
précocement de nombreuses granulations de Schuffner.
4. Plasmodium malariae.
Sa distribution géographique est clairsemée.
Son incubation est d'environ trois semaines. Des rechutes peuvent survenir
pendant au moins trois ans, parfois vingt ans et même davantage :
elles seraient dues à des formes érythrocytaires latentes et
s'exprimeraient à l'occasion d'une agression, telle une intervention
abdominale, en particulier une splénectomie. La schizogonie
érythrocytaire de P. malariae dure 72 heures, d'où le rythme de
quatre des accès intermittents.
|