UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DE MEDECINE
ECOLE DE SANTE PUBLIQUE
Programme de DES en Economie de
Santé.
ANALYSE COMPARATIVE DE LA PRISE EN CHARGE ET DU
COUT DES SOINS D'UN EPISODE DU PALUDISME SIMPLE CHEZ LES ENFANTS DE MOINS
DE 5 ANS DANS LES CENTRES DE SANTE
St JOSEPH, ESENGO ET DEBORAH
PAR
KIETO ZOLA
Spécialiste en Santé Publique
Mémoire présenté et
défendu
pour l'obtention du
DES en économie de la
santé.
Directeurs : Prof. Dr. Munyanga
Mukungo
Prof. Mvudi
Matingu
Co-Directeur : Dr.Wangata
Jacques
ANNEE ACADEMIQUE 2004 - 2005TABLE DES
MATIERES.
Pages
EPIGRAPHE.
4
DEDICACE.
5
REMERCIEMENTS.
6
0. INTRODUCTION
10
1. ENONCE ET CONTEXTE DU PROBLEME.
10
2. OBJECTIFS DE L'ETUDE
12
2.1. OBJECTIF GENERAL.
12
2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES.
12
3. HYPOTHESE DE RECHERCHE
12
4. METHODOLOGIE DE L'ETUDE.
13
4.1.
TYPE DE L'ETUDE
13
4.2.
ECHANTILLONNAGE
13
4.3. COLLECTE DES DONNEES.
15
4.4. TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES.
16
5. DIFFICULTES RENCONTREES.
16
1ère PARTIE : GENERALITES SUR LE
SYSTEME DE SANTE DE LA R.D.C
SUR LE PALUDISME ET SUR LE COUT DES SOINS.
17
CHAPITRE 1 : SYSTEME DE SANTE DE LA R.D.
CONGO
17
1.1. ORGANISATION DU SYSTÈME DE
SANTÉ DE LA RDC
17
1.2. FONCTIONNEMENT DES ZONES DE
SANTÉ
18
1.3.
DILEMME DE L'ACCESSIBILITE AUX SOINS FACE A LA
VIABILITE DU SYSTEME DE SANTE EN RDC
19
1.4. FINANCEMENT DU SECTEUR DE LA SANTE
20
1) SOUS FINANCEMENT CHRONIQUE
20
a) Période post indépendance
21
b) De 1980 à 1990
21
c) De 1990 à 1997
23
d) De 1997 à 2003 : la
belligérance
23
e) De juin 2003 à maintenant : la
renaissance
23
2) BUDGET VERTICAL ET INEQUITABLE
23
CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LE PALUDISME.
29
2.1.
DEFINITION.
29
2.2.
HISTORIQUE ET ACTUALITE.
29
2.3.
EPIDEMIOLOGIE.
31
2.4.
MODES DE TRANSMISSION.
32
2.5.
MANIFESTATIONS CLINIQUES.
34
2.6.
PRISE EN CHARGE DES CAS AU NIVEAU DU CENTRE DE
SANTÉ :
35
2.7.
TRAITEMENT.
37
2.7.1.
PREVENTION.
37
2.7.2.
TRAITEMENT AVEC LES ANTI-PALUDEENS.
37
CHAPITRE 3: DEFINITION DES CONCEPTS
39
3.1.
DEFINITION DES CONCEPTS DES COUTS
39
3.1.1.
COUT :
39
3.1.2.
COUT DES SOINS DE LA SANTE
39
3.1.3.
COUT DIRECT DES SOINS
39
3.1.4.
COUT INDIRECT DES SOINS
40
3.1.5.
COUT TOTAL DES SOINS
40
3.1.6.
COUT MOYEN DES SOINS
40
3.1.7.
COUT D'OPPORTUNITE
41
3.2.
DEFINITION D'AUTRES CONCEPTS
41
3.2.1.
PRIX DES SOINS
41
3.2.2.
TARIFICATION.
41
3.2.3.
PAQUET MINIMUM D'ACTIVITES
42
3.2.4.
CENTRE DE SANTE.
42
3.2.5.
SECTEUR PRIVÉ LUCRATIF.
42
3.2.6.
SECTEUR PRIVÉ NON LUCRATIF.
42
2ème Partie : TRAVAIL
PERSONNEL
43
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET DISCUSSIONS DE
L'ETUDE.
43
4.1.
PRESENTATION DES CENTRES DE SANTE ENQUETES
43
4.1.2.
CENTRE DE SANTE DEBORAH
43
4.1.3.
CENTRE DE SANTE ESENGO
43
4.1.4.
CENTRE DE SANTE St JOSEPH
44
4.2
CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES GARDES
MALADES
45
4.2.1.
AGE DES GARDES MALADES.
45
4.2.2.
NIVEAU D'INSTRUCTION DES GARDES MALADES.
46
4.2.3.
TAILLE DES MENAGES
46
4.2.4.
SYNTHESE DES CARACTERISTIQUES.
47
4.3
. APPRECIATION DES CENTRES DE SANTE ENQUETES PAR
LES
MALADES.
47
4.3.1.
RAISONS DU CHOIX DU CENTRE DE SANTÉ.
48
4.3.2.
APPRÉCIATION DE L'ACCUEIL AU CENTRE DE
SANTÉ
49
4.3.3.
APPRÉCIATION DU TRAITEMENT
BÉNÉFICIÉ AU CENTRE DE SANTÉ.
49
4.4
. PRISE EN CHARGE DE LA FIEVRE A DOMICILE.
50
4.4.1.
TRAITEMENT DU PALUDISME.
50
4.4.2.
PREVENTION CONTRE LE PALUDISME.
54
4.5.
STRUCTURE DE COUT DES SOINS D'UN EPISODE DU PALUDISME
SIMPLE AUX CENTRES DE SANTE.
55
4.5.1.
STRUCTURE DE COÛT CENTRE DE SANTE ST JOSEPH
(privé non
lucratif)...............................................................................................
55
4.5.2.
STRUCTURE DE COUT AU CENTRE DE SANTE ESENGO
(privé non lucratif)
59
4.5.3.
STRUCTURE DE COUT AU CENTRE DE SANTE DEBORAH
(privé luvratif).
62
4.6.
ANALYSE COMPARATIVE DU COUT MOYEN DES SOINS D'UN
EPISODE DE PALUDISME SIMPLE DANS LE SECTEUR PRIVE PUR ET PRIVE NON LUCRATIF
65
4.6.1.
COUT MOYEN DIRECT D'UN EPISODE DE PALUDISME.
65
4.6.2.
COUT MOYEN INDIRECT D'UN EPISODE DE PALUDISME.
67
4.6.3.
COUT MOYEN D'UN EPISODE DE PALUDISME
68
4.7
. TESTS D'HYPOTHESES.
70
5.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
75
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
78
ANNEXE
79
EPIGRAPHE.
« Dans la vie, quand on veut, on
peut et aucun chemin n'est si long une fois trouvée ce
qu'on cherche».
VINCENT PEALE.
DEDICACE.
A toi ETERNEL DES ARMÉES, LE TOUT-PUISSANT, pour
m'avoir donné, dans l'espace de deux années consécutives,
DEUX BOURSES D'ÉTUDES POST-UNIVERSITAIRES réalisant ainsi mes
rêves,
A toi Mon épouse MAMIE MOPUNGA et mes enfants EKRAINE
KIETO et EDWRINE KIETO, pour avoir passé avec moi LES TEMPS FORTS DE MA
VIE,
A vous mes parents, soeurs, frères, tantes, oncles,
nièces, neveux, amies, amis, et connaissances, pour m'avoir
ENCOURAGÉ ET ASSISTÉ dans mes interminables études,
A vous tous mes collègues de la promotion, pour avoir
passé LES BONS MOMENTS ENSEMBLES,
A toi Prof Dr MUNYANGA MUKUNGO, pour avoir accepté que
je fasse CE PROGRAMME DE DES EN ÉCONOMIE DE LA SANTÉ,
A toi Prof Dr KIYOMBO MBELA, pour m'avoir accepté
comme ton ASSISTANT, TRANSFORMANT AINSI MA VIE,
Je dédie ce Mémoire de DES en économie de
la santé.
REMERCIEMENTS.
« Avant de voler, il faut
savoir se tenir debout, avoir les ailes seules ne suffit pas, disait
l'écrivain Américain Niches ».
Au terme de la première
promotion du programme de DES en économie de la santé en RD
Congo, qu'il nous soit permis de remercier sincèrement les directeurs de
ce mémoire Professeurs Dr MUNYANGA MUKUNGO et MVUDI MATINGU pour avoir
accepté de nous encadrer malgré leurs multiples occupations.
Leurs Feed-back nous ont été utiles pour la finalisation de ce
travail.
Qu'il nous soit permis aussi de nous s'acquitter d'un
agréable devoir de remercier Dr WANGATA JACQUES en débit de ses
lourdes responsabilités, il n'a pas aménagé d'efforts pour
nous orienter dans ce mémoire. Son expérience du terrain nous a
été bénéfique. Qu'il trouve dans ces lignes
l'expression de notre gratitude.
Nous remercions assez particulièrement tout le corps
académique et tout le personnel administratif de l'Ecole de Santé
Publique pour leur fraternité et l'esprit d'équipe.
Tous ceux qui ont contribué de loin ou de près
à notre formation trouvent dans ces lignes notre reconnaissance.
ABREVIATIONS.
o AG : Administrateur-Gestionnaire
o ASBL : Association Sans But Lucratif
o AS : Aire de Santé
o ART+AQ : Artésunate Amodiaquine
o BCZS : Bureau Central de la Zone de Santé
o BDOM : Bureau Diocésain des Oeuvres
Médicales
o CPN : Consultation PréNatale
o CPS : Consultation post scolaire
o CS : Centre de Santé
o CH : Centre Hospitalier
o DES : Diplôme d'Etude
Spéciale
o FL
:Formule Leucocytaire
o HGK : Hôpital Général de
Kinshasa
o Hgb : Hémoglobine
o ISTM : Institut Supérieur de Technique
Médicale
o MICS2 : Multiple Indicator Cluster survey (2001)
ou Enquête par grappes
à Indicateurs Multiples
(2001)
o MII : Moustiquaire Imprégnée
d'Insecticide
o
NC : Nouveau Cas
o OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
o P : Plasmodium
o PCIME-C : Prise en Charge Intégrée des
Maladies d'Enfance à base
Communautaire
o PIB : Produit Intérieur Brut
o PMA : Paquet Minimum d'Activités
o PNCNS : Programme National des Comptes Nationaux de
la Santé
o PNLP : Programme National de lutte Contre le
Paludisme
o Q : Quartier
o RDC : République Démocratique du
Congo
o SIDA : Syndrome d'Immunodéficience
Acquise
o Syn. : Synonyme
o T° : Température
o ZS : Zone de Santé
LISTES DES TABLEAUX.
Tableau n*1 : Répartition des sujets de
l'étude selon les centres de santé et l'aire de
santé.
Tableau n*2 : Evolution du budget des dépenses
courantes de la santé de 1968 à
2004
Tableau n*3 : Posologie de la combinaison de l'ART-AQ selon
l'age et le poids pour
le cas du paludisme simple.
Tableau n*4 : Administration du paracétamol selon
l'age et le poids pour le cas
de paludisme simple.
Tableau n° 5 : Répartition par tranche d'âge
des gardes malades selon les CS et
pour l'ensemble.
Tableau n°6 : Niveau d'instruction des gardes malades par
CS et pour
l'ensemble.
Tableau n°7 : Taille des ménages par CS
enquêté.
Tableau n°8 : Caractéristiques
générales des ménages enquêtés (en
moyenne):
Tableau n°9 : Raison du choix des centres de
santé enquêtés.
Tableau n*10 : Appréciation de l'accueil
réservé aux malades/gardes malades
dans les structures
enquêtées.
Tableau n*11 : Appréciation des gardes malades de
la manière dont ils ont été
traités aux structures
enquêtées.
Tableau n°12 : Comportement du garde malade quand
l'enfant avait la fièvre.
Tableau n°13 : Traitement administré à
l'enfant avant de venir au CS.
Tableau n°14 : Temps écoulé entre le
début de la fièvre et la prise de
médicaments.
Tableau n° 15: Possession d'une Moustiquaire
imprégnée d'insecticide pour les
gardes malades.
Tableau n°16 : Part de chaque rubrique dans le
Coût moyen direct des soins.
Tableau n°17 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins.
Tableau n°18 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Tableau n°19 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins.
Tableau n°20 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Tableau n°21 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins.
Tableau n°22 : Part de chaque rubrique dans le
Coût moyen direct des soins par CS.
Tableau n°23 : Part de chaque rubrique dans le
Coût moyen indirect des soins
par CS.
Tableau n°24 : Part du Coût moyen direct et
indirect
dans le coût total des soins
par CS.
Tableau n° 25: Statistiques descriptives des
groupes de comparaison.
Tableau n° 26 : Test d'échantillons
indépendants
Tableau n° 27: Statistiques descriptives des
groupes de comparaison.
Tableau n°28 : Test
d'homogénéité des variances
Tableau n° 29 : Analyse de la variance (ANOVA)
Tableau n°30: Comparaisons multiples avec les tests de
Turkey, Scheffe et
Bonferroni
LISTE DES FIGURES.
Figure n* 1 : Evolution du budget médicaments de
la R.D.Congo
de 1976 à 1989 en millions de dollar US.
Figure n*2 : Evolution du budget
des dépenses courantes de la santé de 1968 à
2004
Figure n°3 : Appréciation des gardes malades de la
manière dont ils ont été traités
aux CS
Figure n°4 : Temps écoule entre le
début de la fièvre et la prise de médicaments
Figure n°5 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Figure n°6 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins
Figure n°7 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Figure n°8 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins
Figure n°9 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
Figure n°10 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins
Figure n°11 : Analyse comparative du coût
moyen direct des soins dans les CS
enquêtés
Figure n°12 : Analyse comparative du coût
moyen indirect des soins dans les CS
enquêtés
Figure n*13 : Coût total des soins
0. INTRODUCTION
1.
ENONCE DU PROBLEME.
Le coût des soins d'un épisode de paludisme
simple chez les enfants de moins de 5 ans supporté par les patients
(malades) est plus élevé dans les centres de santé du
secteur privé lucratif que dans les centres de santé du secteur
privé non lucratif (confessions religieuses). Cela est dû au fait
que dans ce secteur privé lucratif la tarification ne tient pas compte
du niveau de revenu de la communauté et ne poursuit que le lucre. La
situation est amplifiée par la non application de la politique des
soins de santé primaires dans ce secteur.
Cette situation est à la base des complications d'une
prise en charge incorrecte des malades, qui du reste est à la base de
près de 60% des cas de morbidité et de mortalité de cette
tranche d'âge.
En effet, le paludisme reste la maladie parasitaire la plus
fréquente au monde. Environ 41% de la population mondiale - soit 2,3
milliards de personnes - sont exposés au risque, et l'on recense entre
300 et 500 millions de cas par an (infections nouvelles ou
ré-infections), dont près de 80% en Afrique subsaharienne
(estimation de l'OMS en 1994). Il s'agit d'une des plus meurtrières
affections humaines. Elle tue chaque année 1,5 à 2,7 millions de
personnes dont 1 million d'enfants de moins de 5 ans.
En R.D. Congo, le paludisme figure parmi les principales
causes de morbidité et de mortalité surtout chez les enfants de
moins de 5 ans. En effet, plusieurs études menées à
travers le pays ont décrit les problèmes et les
conséquences dues à cette affection. A Kinshasa, les
études menées par le Programme National de Lutte contre le
Paludisme (PNLP) ont montré que 86% des cas reçus à la
salle d'urgence pédiatrique de l'Hôpital Général de
Kinshasa (HGK) étaient consécutives à une anémie
palustre (PNLP, 2000). D'autres études ont revelé que l'enfant
congolais de moins de 5 ans faisait en moyenne 8 à 10 épisodes de
fièvre palustre par an. (Kiyombo M, 2003)
Face à cette situation alarmante, le PNLP a mis en
place une stratégie s'articulant autour des axes suivants :
· Le renforcement de la capacité de prise en
charge des cas, tant à domicile que dans les formations sanitaires des
secteurs public et privé ;
· La prévention du paludisme y compris la lutte
anti-vectorielle ;
· La chimioprophylaxie pour les femmes enceintes et
l'assainissement du milieu ;
· La surveillance épidémiologique, le suivi
et l'évaluation des activités de lutte antipaludique et le
renforcement institutionnel.
Au regard de la première stratégie et vu
l'épidémiologie de cette maladie présente, une prise en
charge correcte du paludisme dans les structures des soins tant privées
que publiques a comme effet la réduction de la mortalité et de la
durée de la maladie chez les enfants de moins de 5 ans.
Malheureusement, en RD Congo, on observe qu'un épisode
de paludisme chez les enfants de moins de 5 ans dans le secteur privé
lucratif coûte plus cher que dans le secteur privé non lucratif,
alors qu'ils servent la même population déjà appauvrie par
la situation socio-économique précaire que traverse le pays.
La politique sanitaire de la RD Congo recommande aux
structures des soins de respecter les échelons pour la prise en charge
du paludisme. En effet, pour le cas de paludisme simple, le patient doit
nécessairement commencer son traitement au Centre de Santé (1er
échelon). Une fois que la maladie se complique (paludisme grave), il est
transféré au niveau de l'hôpital général de
référence (2ème échelon).
Malheureusement, dans les milieux urbains, les patients ne
respectent pas ces échelons et n'ont pas cette culture, contrairement
à ceux du milieu rural. Ce comportement a des conséquences
néfastes sur le plan financier des ménages. Les centres de
santé assurent le paquet minimum d'activités, contrairement
à l'hôpital général de référence qui
assure le paquet complémentaire d'activités. Cette
différence fait que le coût d'un épisode de paludisme
simple au niveau du centre de santé doit nécessairement
coûter moins cher que celui au niveau de l'hôpital
général de référence.
Actuellement sur terrain, chaque structure des soins a son
système de tarification. Au nom du principe de recouvrement des
coûts, unique moyen de financer le fonctionnement de ladite structure en
attendant l'implantation effective des mutuelles de santé à
travers le pays, bon nombre de ces structures facturent en excès les
patients sans tenir compte de leur niveau de revenu.
La situation socio-économique que traverse le pays ne
permet pas aux congolais d'être en mesure de payer le coût des
soins tel que facturé par les structures des soins du privé
lucratif pour une prise en charge correcte du paludisme (la première
cause de la morbidité en RDC). Ce qui a comme conséquence,
l'inaccessibilité financière aux soins.
En dépit de leur pauvreté, les ménages
financent les soins de santé à la hauteur de 43% du total des
ressources utilisées dans ce secteur contre 10% pour l'Etat congolais
(PNCNS, 2002). Ainsi, ces structures devraient appliquer certaines
stratégies pour arriver à tarifer correctement les ménages
et jouer sur le taux de fréquentation pour couvrir les charges.
Ce qui fait que l'accès aux soins reste encore
difficile pour certaines couches de la population. Car même si celles-ci
sont disposées à payer pour se soigner, elles n'ont pas toujours
les moyens de le faire individuellement.
Notre préoccupation est de savoir expliquer la
différence de la prise en charge et du coût des soins du paludisme
observée entre d'une part le CS ESENGO de la zone de santé Masina
I et CS St JOSEPH de Biyela (le secteur privé non lucratif :
confessions religieuses) et, d'autres part le CS DEBORAH de N'djili (secteur
privé lucratif), analyser les éléments qui entrent dans le
coût de la prise en charge du paludisme simple des enfants de moins de 5
ans, dégager les facteurs déterminants de cette différence
et formuler des recommandations.
2.
OBJECTIFS DE L'ETUDE
2.1. OBJECTIF GENERAL.
Notre étude a comme objectif général de
faire une analyse comparative de la prise en charge et du coût des soins
d'un épisode de paludisme simple chez les enfants de moins de 5 ans dans
les structures citées ci-haut en vue de déceler les raisons de
la différence des coûts et formuler des recommandations
adéquates.
2.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES.
Pour atteindre l'objectif général, les objectifs
spécifiques suivants seront accomplis :
· Déterminer la structure du coût des
soins d'un épisode de paludisme simple ;
· Identifier les éléments majeurs du
coût des soins ;
· Identifier les modalités de la prise en charge
du paludisme simple à domicile ;
· Comparer ces éléments dans les secteurs
privé lucratif et privé non lucratif ;
· Formuler des recommandations au Programme National de
Lutte contre le Paludisme, aux partenaires de la santé et à la
communauté.
3.
HYPOTHESE DE RECHERCHE
Le coût des soins d'un épisode de paludisme
simple chez les enfants de moins de 5 ans supporté par les patients
(malades) est plus élevé dans les centres de santé du
secteur privé lucratif que dans ceux du secteur privé non
lucratif (confessions religieuses).
En effet, le coût élevé des soins
supporté par les patients dans les centres de santé
privés purs serait dû au nombre élevé des examens de
laboratoire, à la prescription incontrôlée des
médicaments non essentiels et au prix des soins que les patients
bénéficient pendant sa maladie. Ces éléments
réunis ensemble contribueraient à la cherté des tarifs
observée dans le secteur privé lucratif.
4.
METHODOLOGIE DE L'ETUDE.
4.1. TYPE DE L'ETUDE
Il s'agit d'une étude analytique transversale en
rapport avec le coût des soins d'un épisode de paludisme simple
des enfants de moins de 5 ans supporté par les
patients/ménages.
4.2. ECHANTILLONNAGE
a) UNITE STATISTIQUE.
L'unité statistique était constituée par
le garde malade d'un enfant de moins de 5 ans avec paludisme simple.
b) TECHNIQUE
D'ECHANTILLONNAGE.
La technique d'échantillonnage utilisée pour
cette enquête est l'échantillonnage à 4
degrés.
Les étapes suivantes ont été suivies
pour atteindre notre cible :
Ø La taille de l'échantillon total de
l'étude :
Z² * p*q (1,96)² *
0,13 * 0,87
n = ---------- =
---------------------------------- = n = 173,79 gardes
malades
d²
(0,05)²
Où :
· p = 13% NC/Hab/an (Taux d'utilisation des soins
curatifs dans les centres de santé : Etude sur
l'accessibilité financière des communautés aux soins de
santé, 2004, p54)
· q = 1- p = 0,87 Z = 1,96
d = 0,05
Avec n = taille de l'échantillon
p= Proportion de la population cible ayant une
caractéristique donnée.
d= degré de précision voulu (en
général =0.05)
Z= coefficient de confiance pour un degré de
confiance de 95%
Etant donné qu'il faut tenir compte de
non-réponses (généralement 10% des cas), nous avons
arrondi la taille à 200.
Ø Choix des zones de santé :
Nous avons décidé d'enquêter dans la
partie Est de la ville de Kinshasa, précisément dans le District
Sanitaire de N'djili, parce qu'il est, en majorité, habités par
les populations à faible revenus1(*) avec un niveau de pauvreté semblable (faible
pouvoir d'achat). Elles sont aussi homogènes avec les mêmes
caractéristiques socio-économiques dont un niveau d'instruction
faible et vivent dans les banlieues et du débrouillardise, etc.
Les zones de santé ci-après : Biyela,
Masina I et N'djili ont été retenues après un tirage
aléatoire sur les 7 zones de santé que comprend le District
sanitaire de N'djili (Biyela, Kikimi, Kingasani, Kimbanseke, Masina I, Masina
II et N'djili).
Ce tirage aléatoire se faisait dans une boite avec des
bouts de papier portant le nom de l'objet à sélectionner.
Ø Choix de l'aire de
santé :
Sur base de la liste obtenue dans ces 3 zones de santé,
on a tiré au hasard 1 Aire de Santé (AS) dans chacune d'elle. Les
contraintes de temps et de moyens à notre possession ne nous ont pas
permis d'échantillonner plus d'une aire de santé par zone de
santé.
Ø Choix des centres de
santé :
Notre préoccupation est de comparer les secteurs
privé lucratif et privé non lucratif. Ainsi, avec le concours
des médecins chefs de zone, nous avons établi deux listes. D'un
coté les centres de santé du secteur privé lucratif et de
l'autre ceux du secteur privé non lucratif.
Nous avons procédé par un tirage
aléatoire pour sélectionner 1 centre de santé dans chaque
aire de santé de N'djili, de Masina I et de Biyela. Les 3 centres de
santé choisis aléatoirement sont les suivants :
1. CS DEBORAH de la ZS de N'djili : (AS Q7)
2. CS ESENGO de la ZS de Masina I : (AS Nzuzi wa
Mbombo)
3. CS St JOSEPH de la ZS de Biyela : (AS Luebo I)
Ø Choix des patients/gardes
malades.
Pendant trois semaines les enquêteurs formés ont
été envoyés dans ces trois structures pour
interviewer les gardes malades à l'aide d'un questionnaire
fermé. Les patients qui venaient pour la première fois avec un
cas de paludisme simple en consultation étaient
sélectionnés et retenus dans notre échantillon (nouveaux
cas).
Outre l'interview à l'aide d'un questionnaire, une
fiche d'enquête sur le coût des soins du traitement d'un
épisode de paludisme a été remplie par le garde malade
à domicile après son traitement.
Au regard de la répartition géographique, nous
avons tenu compte de la population de chaque aire de santé pour une
meilleure affectation des unités statistiques. Ainsi, la
répartition se présente de la manière suivante :
Tableau n*1 : Répartition des sujets de
l'étude selon les centres de santé et l'aire de
santé.
Aire de santé
|
Centre de santé
|
Population
|
Pourcentage
|
Patients/Gardes malades
|
Q7
|
DEBORAH
|
23688
|
46
|
92
|
NZUZI WA MBOMBO
|
ESENGO
|
13.904
|
27
|
54
|
LUEBO I
|
St JOSEPH
|
13.904
|
27
|
54
|
Total
|
51.496
|
100
|
200
|
4.3.
COLLECTE DES DONNEES.
Pour évaluer le coût moyen d'un épisode
de paludisme, l'instrument utilisé pour la collecte des données,
c'est un questionnaire fermé avec une fiche d'enquête sur le
coût des soins.
Les données étaient collectées en
utilisant les techniques les plus appropriées eu égard aux
objectifs de l'étude. Ainsi, une enquête dirigée avec
interview a été menée pour recueillir les informations sur
le coût des soins d'un épisode de paludisme chez les enfants de
moins de 5 ans aux CS DEBORAH, CS ESENGO, et CS St JOSEPH.
Un questionnaire pré-testé contenant les
variables d'intérêt était administré par les
enquêteurs recrutés et formés par l'expert en santé
publique. Ces enquêteurs ont accompli les tâches
suivantes :
· Administration du questionnaire par interview (face
à face) avec les gardes malades ;
· Remplissage de la fiche de l'enquête ;
· Suivie du patient à son domicile(ménage)
pour évaluer, avec les gardes malades, le coût des soins
supporté à domicile pendant l'épisode maladie.
Les tâches suivantes ont été accomplies
par le chercheur principal :
· La revue documentaire des structures
enquêtées.
· Le calcul du coût moyen des soins du
paludisme.
4.4.
TRAITEMENT ET ANALYSE DES DONNEES.
Après la collecte, les données recueillies ont
été contrôlées et corrigées. Après le
chiffrement et la codification, les données étaient saisies
à l'aide du logiciel Epi info 6.0 et analysées avec le logiciel
SPSS 11.0.
Pendant l'analyse des données recueillies, il
était question de synthétiser toutes les informations en
exploitant les méthodes statistiques indiquées :
fréquence, moyenne, médiane, écart-type et nous avons
vérifié notre hypothèse de recherche par la comparaison
des moyennes de ces 2 secteurs en utilisant le test t d'échantillon
indépendant. Les données sont présentées sous-forme
de tableaux et de graphiques à l'aide du logiciel Excel et en comparant
les différentes structures des soins privé lucratif et
privé non lucratif pour les paramètres importants.
5.
DIFFICULTES RENCONTREES.
Lors de la collecte des données sur terrain, les
enquêteurs ont rencontré plusieurs difficultés
notamment ;
o Vu le bas niveau d'instruction de certains gardes malades,
surtout ceux du CS St Joseph et du CS Esengo, ils trouvaient l'interview comme
un dérangement et refusaient parfois de répondre aux questions.
o Certains gardes malades donnaient de fausses adresses.
o Ce qui nécessitait un reéchantillonnage.
1ère PARTIE : GENERALITES SUR LE SYSTEME DE SANTE
DE LA R.D.
CONGO, SUR LE PALUDISME ET SUR
LE COUT DES SOINS.
CHAPITRE 1 : SYSTEME DE SANTE DE LA R.D. CONGO
1.1. ORGANISATION DU SYSTÈME DE SANTÉ DE LA
RDC
Un système de santé est défini par l'OMS
comme « un ensemble d'activités ayant pour but essentiel
de promouvoir, restaurer ou entretenir la santé2(*) ». C'est
à l'intérieur des limites dudit système que l'on retrouve
les services de santé public ou privé.
Le système de santé congolais est
constitué d'un réseau de structures publiques, privées et
confessionnelles, renforcé par un ensemble de programmes de
prévention et de lutte contre les maladies. Le tout est
intégré dans une unité opérationnelle
appelée « Zone de Santé ». En 1985 le pays
fut subdivisé en 306 zones de santé3(*), entendues comme unités de base dans la
hiérarchie du système de santé et un niveau
opérationnel de planification et de développement sanitaire.
Suite aux difficultés de fonctionnement et
d'intégration dans le système administratif national, les limites
desdites zones ont été revues en 2003, portant leur nombre
à 515.
L'organisation de ce système de santé est
pyramidale à 3 niveaux :
· Le niveau central, sommet du
système, a comme fonction principale : la conception, la
planification et la coordination de la politique et des actions sanitaires
nationales. Il est représenté par le Cabinet du Ministre de la
Santé, le Secrétariat général, les Directions et
les Programmes spécialisés ;
· Le niveau intermédiaire, niveau
d'appui, a comme fonction : la coordination et l'encadrement des
équipes des ZS pour une meilleure mise en application de la politique
sanitaire nationale. Il est représenté par les Inspections et les
Divisions provinciales de la santé ; les Inspections, Bureaux de
Districts et les Coordinations provinciales des Programmes
spécialisés ;
· Le niveau périphérique,
socle de la pyramide sanitaire, est le niveau opérationnel et
d'exécution des stratégies nationales des soins de santé.
Il est constitué des zones de santé constituée d'un Bureau
central, d'un Hôpital général de référence et
d'une constellation des centres de santé liés à ce dernier
par la relation de référence et de contre
référence.
1.2. FONCTIONNEMENT DES ZONES DE SANTÉ
Suite aux difficultés économiques et
financières mentionnées plus haut, la RDC qui se trouvait dans
l'incapacité d'assumer ses responsabilités de gestionnaire des
institutions publiques de santé avait déclaré en 1982
l'autonomie financière des ZS.
Cette autonomie eût comme conséquence
l'incapacité des hôpitaux d'assurer l'approvisionnement
régulier en médicaments et le renouvellement des matériels
des soins. La plupart d'entre eux ne gardent aujourd'hui que des
bâtiments dans un état de délabrement avancé, avec
des équipements vétustes, rarement en état de
fonctionnement satisfaisant.
Les rares efforts de construction et de maintenance (surtout
les centres de santé) ont été principalement l'oeuvre des
organisations confessionnelles, caritatives et non gouvernementales.
L'Etat congolais continuait néanmoins, à former
des médecins et d'autres professionnels de santé pour les
affecter dans des ZS (alors non financées) ! Ces jeunes
médecins fraîchement sortis de l'université, étaient
le plus souvent confrontés à des problèmes de gestion et
de fonctionnement. Face à cet environnement à la fois hostile,
défavorable et discréditant, la plupart prirent la voie de
l'émigration.
Les institutions médicales développèrent
des mécanismes illicites de survie qui n'étaient que la
privatisation des services publics dont les principales manifestations sont le
rançonnement et détournement des patients des institutions
publiques vers les privées. Une croissance importante, non
planifiée et non contrôlée de la pratique médicale
privée lucrative s'est développée. La plupart des
prestataires privés sont en même temps des personnels
salariés de l'Etat.
Le faible pouvoir d'achat des populations ne permit ni aux
structures des soins de s'autofinancer ni aux pauvres d'accéder aux
soins de santé. La qualité des soins laissait à
désirer, la population a donc perdu confiance dans les services de
santé.
Le cliché d'un hôpital public, depuis les
années 80 à ces jours, est celui d'un grand bâtiment
délabré avec un personnel pléthorique, sans
médicaments, accueillant à peine quelques patients par jour.
1.3. Dilemme de l'accessibilité aux soins face
à la viabilité du système de santé en RDC
Un point d'équilibre doit être trouvé
entre l'accessibilité et la viabilité pour l'amélioration
de l'état de la santé de la population et la pérennisation
des investissements consentis par l'Etat et ses partenaires de ce secteur.
L'accessibilité des services de santé qui se
définit comme la capacité d'un malade à recourir
aisément aux soins de santé nécessaires à son
état, est mesurée en fonction de la disponibilité des
services de santé, de l'acceptabilité culturelle, de la distance
à parcourir pour les atteindre et du coût à payer pour les
services obtenus4(*).
L'accessibilité est l'essence de la politique sanitaire
nationale formulée dans la stratégie des soins de santé
primaires. Elle a été envisagée, sous l'angle quantitatif,
comme l'accès aux soins par toute la population. C'est ce que rapporte
Janssens dans son ouvrage en parlant des objectifs des soins de santé
primaires en RDC : « l'objectif prioritaire est
l'accessibilité des soins à toute la
population 5(*)». Malheureusement, cette politique n'avait pas
défini la place exacte qu'elle accordait aux pauvres, aux indigents et
aux gagne petits.
Elle n'a pas non plus prévu des mécanismes ou
des solutions d'accès aux problèmes d'exclusions permanentes et
temporaires. Tout est resté une affaire des prestataires des soins.
C'est alors qu'est intervenu un autre concept, la viabilité
financière des formations sanitaires. C'est la
capacité des services à maintenir un niveau optimal de
fonctionnement à travers le temps. Elle est fondée
essentiellement sur la notion
d'« autofinancement ».
Vue sous l'angle des acteurs sanitaires, l'idée de
l'autofinancement était plutôt celle d'une autonomie d'utilisation
des recettes générées. Janssens affirme à
cet effet qu'« une des idées maîtresses nées
au cours des travaux de la commission réunissant les principaux
responsables de services de santé est que les formations d'une zone
de santé sont autorisées à utiliser les recettes qu'elles
ont recueillies (autofinancement) ». Conçue comme une
machine idéale fonctionnant avec un rendement à 100%,
l'autofinancement devrait alors devenir l'unique ressource de fonctionnement
grâce au recouvrement des coûts d'actes et des soins
médicaux. Les résultats attendus de l'autofinancement
étaient supposés être la viabilité à 100%,
c'est ce qui justifia la politique de désengagement de l'Etat et
l'anarchie dudit secteur.
L'état de santé de la population étant
désormais entre les mains des prestataires, ces derniers
commencèrent à fixer les règles d'accès aux soins
pour assurer la viabilité de leurs formations sanitaires. Avec moins
d'engagement gouvernemental, ils ne se souciaient pas du potentiel financier
des ménages, entraînant ainsi des exclusions aux soins des
ménages démunis.
Comment peut-on donner accès aux soins à toute
la population et donner en même temps aux services de santé leur
autonomie exprimée sur le plan financier en une viabilité
à 100%, et cela pour une population dont le pouvoir d'achat chute jour
après jour ? C'est la question de fond du débat entre
l'universalité d'accès et l'éligibilité
financière pour tous aux services de santé.
1.4.
FINANCEMENT DU SECTEUR DE LA SANTE6(*)
1) SOUS FINANCEMENT CHRONIQUE
L'analyse documentaire montre que l'évolution du
financement des soins de santé en République Démocratique
du Congo suit celle de la plupart des Etats africains. Elle est passée
de la logique d'un Etat providence à celle d'un Etat totalement
désengagé de sa fonction d'allocation des ressources. Si des
améliorations ont été notées par endroit en
Afrique, le cas de la RDC reste, à cause des crises multiformes
(politique, morale, sociale et économique), aggravé notamment par
le manque de réelle volonté politique de changement dans le
domaine social et en particulier par l'absence d'un cadre de protection pour
les vulnérables. Il en a résulté la marginalisation du
secteur de production des soins.
Pour plusieurs, le rôle premier de financement des
soins de santé revient d'abord et avant tout au pouvoir public, qui,
sensé protéger ses citoyens, en assume la totale
responsabilité conformément aux lois et règlements du
pays. Comme l'Etat ne peut assumer seul cette responsabilité suite
à une insuffisance de moyens, l'action de financement des soins de
santé est appuyée par la participation des partenaires
sociaux tels que les associations confessionnelles, les entreprises
publiques et privées, les initiatives individuelles et communautaires.
En principe, le système de financement avec comme
valeur sous-jacente l'équité dans la distribution de la charge de
paiement entre les différents intervenants et usagers est en soi un
déterminant de la qualité des services d'offre des soins et de la
protection contre le risque financier qui affecte les démunis.. Ces
préoccupations constituent, au moment où la communauté
internationale s'atèle à réduire la pauvreté, un
primum movens de la politique de financement des soins.
Le budget du Ministère de la Santé en RDC s'est
considérablement réduit au fil des années. En 1979, il
était de 4,1 % contre 2,1 % en 1984 (Pangu 1988). Le budget de 1985 en
dollar constant était de 15.156.112 $ US soit 6 fois moins que celui
de 1959. Les sources de financement extérieur représentaient 80 %
en 1985, alors qu'elles n'étaient que de 33 % en 1959. A la fin des
années 90, ce budget qui tournait autour de 0,2%(soit le dixième
de 2% habituel) pendant les années des guerres (1996-2003) a
été porté à 7% depuis la réunification en
juin 2003 pour l'exercice budgétaire 2004.
Le Congo est donc devenu incapable d'assurer le financement
du secteur de la santé, comme le montrent les soubresauts
budgétaires, ci-dessous, aux différentes périodes. En
dollar constant, si ce budget n'avait jamais dépassé 7% pendant
les années des guerres il ne représentait 2% du budget global.
Cette fois là, le salaire n'existait pas là où il
était néanmoins constant.
a)
Période post indépendance
A la période post coloniale immédiate, la
politique de financement de la santé mise en place suivant le plan Van
Hoof Duren de 1945 a été pérennisée. Il s'agissait
d'un financement central sur le budget de l'Etat aux 120 Districts sanitaires
du pays. A cette époque, la proportion du budget national alloué
à la Santé se situait de 10 à 20%7(*). Le Gouvernement du Congo s'est
efforcé d'assurer des soins quasi « gratuits »
à toute la population, en se basant sur un réseau d'organisation
sanitaire, qui était parmi les meilleures en Afrique Subsaharienne.
Axé sur le développement des dispensaires et des hôpitaux
dans tous les territoires, le système de santé de la RDC avait
une notoriété internationale en obtenant de bons résultats
avec une dépense minimum de 1 USD par habitant, par an.8(*)
b) De
1980 à 1990
Aux débuts des années 80, l'Etat a
continué, tant bien que mal, à assurer le financement des soins
de santé sur l'ensemble du territoire national, grâce à un
réseau des structures de santé qui marchaient encore.
L'échec de l'objectif de développement fixé pour 1980,
amena rapidement le Gouvernement du Zaïre (de l'époque) à
transférer vers la population, les partenaires internationaux et les
privés la charge de financer la santé. Cela aura de nombreuses
conséquences, principalement dans les milieux sans intérêt
particulier pour ces privés nationaux ou internationaux. Il s'en est
suivi, sur le plan de l'équité dans l'offre de services des
soins, des disparités plus qu'évidentes dont le comble est la
marginalisation pure et simple des démunis.
Le désengagement progressif de l'Etat a
été mieux documenté dans la Zone de santé de
Kasongo : « La déclaration de ALMA ATA, qui venait de
définir les groupes cibles, les activités prioritaires et le
rôle de la participation dans le processus de développement
sanitaire, présupposait une augmentation massive des cadres et des
budgets de santé par la mobilisation des ressources nationales et
l'accroissement de la solidarité internationale. Erreur, ni l'un ni les
autres ne se sont réalisées. Les subsides gouvernementaux
à la Zone de Santé de Kasongo, à l'Est de la RDC sont
passés des 0,45 USD par habitant par an en 1981 à moins de 0,10
USD en 1986.
Les salaires de l'Etat commencèrent à
accaparer une part grandissante et incompressible du budget récurrent,
tout en se dévalorisant ». Van Lerberghe9(*) constate qu'
« au début des années 1980, on pouvait
paradoxalement rencontrer au Zaïre des infirmiers dont le salaire
permettait en tout et pour tout d'acheter un oeuf par jour, des médecins
qui touchaient l'équivalent d'un casier de bière par
mois ».
En ce qui concerne les médicaments, le budget d'achat
qui était de 16 à 18 millions de dollars par an jusqu'en 1976,
est tombé quasiment à zéro pendant les années 80
(Van Lerberghe W, 2001) comme le montre le graphique 1.
Figure n* 1 : Evolution du budget médicaments de
la R.D.Congo
de 1976 à 1989 en millions de
dollar US.
Source :
Réformes et Politiques de Santé, W.V.Lerberghe,
2001.
Sur le plan de politique de financement des soins, le
Gouvernement a ratifié, en 1982, l'engagement pour le
développement du système des zones de santé, lequel
reposait, du point de vue de la stratégie de financement, sur le partage
des coûts. C'est ainsi que les fonds d'assistance des partenaires seront
surtout orientés à couvrir les dépenses d'investissement,
le paiement des primes et salaires de base pour le personnel engagé
localement tandis que les frais de fonctionnement des structures centrales et
intermédiaires seront supportés par le Gouvernement ou par
autofinancement pour les dépenses de fonctionnement et d'entretien du
niveau périphérique. Cette disposition de couvrir les
dépenses de fonctionnement conduira les zones de santé à
instaurer des services de santé payants et à introduire des
mécanismes de survie par le recouvrement des coûts des soins.
c) De
1990 à 1997
Cette période de fortes perturbations politiques a
affecté le niveau socio-économique de toutes les couches de la
population. Une longue transition, de nombreux remous sociaux en plus de
l'isolement du pays sur la scène internationale ont contribué
à la précarité sociale et ont eu un impact négatif
sur le fonctionnement, en particulier, des structures de santé
dépendant de l'Etat.
La plupart de ces structures ont cessé de fonctionner
et celles qui tournaient encore affichaient une baisse remarquable de la
qualité des soins. Les meilleurs cerveaux et les plus habiles
émigrent vers l'étranger. Les structures de santé
confessionnelles et privées ont récupéré une part
de plus en plus importante dans l'offre des soins. Et, c'est le
« qui paie, commande ! ».
Le budget de la Santé déjà faible a connu
une restriction drastique. Il est en baisse de 50% entre 1991 et 2002. Le
rapport de la Banque Mondiale de 1991 révèle, après examen
des dépenses publiques, que le Gouvernement Congolais n'accordait
à la santé qu'un montant estimé à entre 0,25 et
0,30 USD par habitant.10(*) Ce qui est trop faible par rapport au 12 à 15$
par habitant par an, exigé pour réaliser l'engagement pris dans
le cadre du Sommet du Millénaire de l'an 2000 de la lutte contre la
pauvreté en général.
d) De
1997 à 2003 : la belligérance
Les troubles politiques forment la toile de fond de la
situation sociale. Le morcellement du pays par des pouvoirs rebelles autonomes
fragilise d'avantage l'économie nationale. La part du budget
alloué à la santé est autour de 0,2%.
e) De juin 2003 à
maintenant : la renaissance
Le Gouvernement issu de l'Accord Global et Inclusif
négocié à Sun City en Afrique du Sud en 2002, accorde
à la Santé pour la toute première fois depuis 40 ans une
part de 7% du Budget national soit 0,5 $ par tête d'habitant dont
l'essentiel est malheureusement orienté vers les programmes verticaux de
santé (SIDA, PALUDISME et Tuberculose) sans prendre en compte les plus
démunis.
2)
BUDGET VERTICAL ET INEQUITABLE
Outre le fait que ce budget est traditionnel
c'est-à-dire établi par le niveau central sans tenir compte des
prévisions budgétaires des Provinces, une autre
caractéristique des dépenses publiques pour la santé en
RDC est que plus de 60% de ces dépenses portent sur la
rémunération du personnel (essentiellement du niveau central),
près de 14% pour le frais de fonctionnement et 13% aux dépenses
d'investissement11(*).
Dans cette dépense, plus de 60% est utilisé pour
le personnel oeuvrant dans la capitale, 35% est envoyé dans les 10
provinces de l'intérieur et 5% est destiné au personnel
émargeant au budget annexe12(*), principalement affecté aussi dans la
capitale.
On note également une certaine disproportion dans la
répartition entre différentes rubriques. A titre illustratif, en
2002, la dotation budgétaire pour la santé a été de
l'ordre de 13,5 millions USD, soit 1,5% du budget total de l'Etat. Dans ce
montant, la dépense de fonctionnement était de 14%, en termes des
crédits alloués au secteur de la santé. De ce montant, 44%
est utilisé par le Ministère et ses services administratifs
subordonnés, 39% est destiné aux dépenses dites communes
et aux crédits spécifiques du niveau central. Le reste, 18%, est
accordé aux bureaux de coordination des programmes à titre
d'interventions économiques ou sociales dans les provinces.
Tandis qu'en 2003, la dotation au secteur de la santé
dans le budget aménagé en novembre 2003 s'élevait à
44 millions USD, soit 5,3% du budget national. Une fois encore entre ce qui est
accordé et ce qu'on reçoit, il y a un énorme écart
comme le montre le tableau ci-dessous sur l'évolution du budget de la
santé depuis 1968.
De1980 à 1990, l'exécution des dépenses
pour le secteur de la santé est devenue irrégulière, non
contrôlée et très partielle. Si le budget des salaires du
personnel, qui couvre 70%, est effectivement exécuté, il n'en est
pas de même pour les frais de fonctionnement et les dépenses
d'investissements.
Pour faire face à cette situation de non
exécution régulière du budget de l'Etat, certains services
ont développé des mécanismes de financement facilement
contrôlable par eux-mêmes : le recouvrement des recettes
à partir des services dispensés à la population. Or cela a
fini par conduire à l'exclusion de certaines couches de la population
dans les soins de santé de qualité car elles ne pourraient pas
faire face aux prix des soins calculés de manière à
couvrir ne fut-ce que partiellement les coûts consentis.
Il faut noter que malgré l'autonomie dans l'utilisation
des recettes, beaucoup de centres de santé sont encore incapables
d'assurer convenablement leur fonctionnement suite à diverses raisons
socio-économiques qu'ils ne peuvent contrôler.
Un autre fait découlant de la non exécution du
budget de l'Etat est que les services perdent confiance dans ce budget. Un
désintéressement général est noté dans tous
les services publics. On néglige d'établir correctement les
prévisions budgétaires, on reconduit automatiquement les
prévisions de l'année précédente sans y apporter
des modifications conséquentes.
Dans les modules services publics de cette étude, il
n'a donc pas été possible d'obtenir des données relatives
aux prévisions budgétaires encore moins des budgets reçus
par les services publics des Entités Administratives
Décentralisées. Tous les services provinciaux de la
Santé, du Budget, des Finances et du Plan ignorent les crédits
qui sont alloués et exécutés par les services publics des
provinces depuis plusieurs années.
La faible part du budget allouée la
Santé depuis plusieurs décennies sous entend que la
santé n'a jamais été une priorité réelle du
gouvernement. Ce qui est démontré dans le tableau
ci-après :
Tableau n*2 : Evolution du budget des
dépenses courantes de la santé de 1968 à
2004
Année
|
Budget alloué par rapport au budget
global
|
Budget exécuté par rapport au budget
global
|
Pourcen
tage du budget exécuté par rapport au
budget alloué
|
Unité Moné
taire
des
|
Equivalence en USD
|
Taux de change par rapport au USD
|
Evolution temporelle de la population (en
milliers)
|
Part par habitant du budget
exécuté
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
|
|
|
|
|
1968
|
2 033
|
1,8
|
2 033
|
1,8
|
100%
|
en milliers des FC
|
1016500
|
2
|
---
|
---
|
1969
|
3 340
|
2,1
|
3 340
|
2,1
|
100%
|
en milliers des FC
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1970
|
3 699
|
2,3
|
6 761
|
4,1
|
183%
|
en milliers des FC
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1971
|
4 073
|
1,9
|
5 360
|
2,5
|
132%
|
en milliers des FC
|
2680000
|
2
|
---
|
---
|
1972
|
4 498
|
1,7
|
9 929
|
3,9
|
221%
|
en milliers des FC
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1973
|
6 775
|
2,2
|
11 293
|
4
|
167%
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1974
|
77 126
|
2,3
|
14 563
|
4,4
|
19%
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1975
|
9 550
|
2,4
|
7 982
|
2
|
84%
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1976
|
23 219
|
4,9
|
36 049
|
5,4
|
155%
|
en millions de Zaïre
|
31076724,14
|
1,16
|
---
|
---
|
1977
|
40 642
|
5,1
|
38 651
|
5,7
|
95%
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1978
|
44 800
|
4,4
|
41 666
|
5,3
|
93%
|
en millions de Zaïre
|
42954639,18
|
0,97
|
---
|
---
|
1979
|
93 273
|
3,8
|
45 221
|
6
|
48%
|
en millions de Zaïre
|
92287755,1
|
0,49
|
---
|
---
|
1980
|
94 040
|
3,3
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
0
|
0,34
|
---
|
---
|
1981
|
118 034
|
2,1
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
0
|
0,18
|
---
|
---
|
1982
|
286 361
|
3,9
|
0
|
4,6
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1983
|
115 197
|
0,9
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
---
|
---
|
1984
|
114 402
|
0,7
|
0
|
2,7
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
30739
|
0
|
Année
|
Budget alloué par rapport au budget
global
|
Budget exécuté par rapport au budget
global
|
Pourcen
tage du budget exécuté par rapport au
budget alloué
|
Unité Moné
taire
des
|
Equivalence en USD
|
Taux de change par rapport au USD
|
Evolution temporelle de la population (en
milliers)
|
Part par habitant du budget
exécuté
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
|
|
|
|
|
1985
|
604 244
|
1,8
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
31678
|
0
|
1986
|
1 189 014
|
1,8
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
32750
|
0
|
1987
|
1 378 704
|
0,2
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
33894
|
0
|
1988
|
1 330 816
|
1,1
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
35080
|
0
|
1989
|
5 427 210
|
1,6
|
0
|
0,3
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
36285
|
0
|
1990
|
5 133 384
|
1
|
0
|
---
|
---
|
en millions de Zaïre
|
cours change ND
|
ND
|
37460
|
0
|
1991
|
1 590
|
0
|
39 557
|
0,1
|
2488%
|
en millions de Zaïre
|
55049612,42
|
15587,1
|
38702
|
1,0
|
1992
|
286 500
|
0,1
|
4 124 470
|
0,6
|
1440%
|
en millions de Zaïre
|
264607913
|
645549
|
39984
|
103,1
|
1993
|
9 794 900
|
0,2
|
4 810 327
|
0,3
|
49%
|
en millions de NZ
|
638880,71
|
7529304
|
41281
|
116,5
|
1994
|
943
|
0,3
|
996
|
0,3
|
106%
|
en millions de NZ
|
834205,78
|
1193,95
|
42545
|
0,02
|
1995
|
23 484
|
1,4
|
23 254
|
0,2
|
99%
|
en millions de NZ
|
3302885,72
|
7040,51
|
43868
|
0,5
|
1996
|
61 907
|
0,7
|
63 667
|
0,4
|
103%
|
en millions de NZ
|
1268648,53
|
50184,9
|
45259
|
1,4
|
1997
|
199 358
|
0,3
|
77 664
|
0,2
|
39%
|
en milliers de NZ
|
591,29
|
131344,8
|
46674
|
1,6
|
1998
|
8 706
|
1
|
126
|
0
|
1%
|
en milliers de NZ
|
0,78
|
160666
|
48090
|
0,002
|
1999
|
3 394
|
0,2
|
20 344
|
0,4
|
599%
|
en milliers de FC
|
5060696,51
|
4,02
|
48518
|
0,4
|
2000
|
5 123
|
0,02
|
38 563
|
0,2
|
753%
|
en milliers de FC
|
1767323,55
|
21,82
|
---
|
---
|
2001
|
191 530
|
0.3
|
83 218
|
0,1
|
43%
|
en milliers de FC
|
|
ND
|
---
|
---
|
2002
|
304 752
|
0,2
|
182 445
|
0.1
|
60%
|
en milliers de FC
|
526551,99
|
346,49
|
---
|
---
|
2003
|
2 137 468
|
0,59
|
ND
|
---
|
---
|
en milliers de FC
|
---
|
405
|
---
|
---
|
2004
|
34 764 550
|
7,2
|
ND
|
---
|
---
|
en milliers de FC
|
---
|
389
|
---
|
---
|
Sources :
1) Banque Centrale du Congo, Rapports annuels 1973, 1979,
1985, 1990, 1996, 2000, 2002 - 2003
2)
http://www.minfinrdc.cd
La figure ci-dessus montre l'évolution annuelle du
budget alloué au secteur de la santé depuis 1968 à ces
jours. Il est intéressant de remarquer les pics de 1977 et surtout de
2004, qui démontre un début de réponse du Gouvernement
à l'engagement pris au Sommet d'Abuja en 2001 de
« consacrer au moins 15% du budget annuel à
l'amélioration du secteur de la santé «
Ce tableau et le graphique montrent aussi qu'il arrive que le
budget exécuté soit supérieur au budget alloué,
cela est du à certaines décisions politiques en faveur du social.
Il est également noté que le budget alloué est souvent
exécuté en dessous du montant accordé.
CHAPITRE 2 : GENERALITES SUR LE PALUDISME.
2.1. DEFINITION.
D'après la prophylaxie des maladies transmissibles
à l'homme13(*), le
paludisme (palus = marais) ou malaria (= mauvais air) est une
érythrocytopathie due à un hématozoaire, du genre
Plasmodium, transmis par un moustique, l'anophèle femelle.
Un cas de paludisme est tout sujet présentant une
fièvre lors de la consultation ou une histoire de fièvre
endéans 48 heures14(*) (T° >= 37,5°C).
Selon le dictionnaire médical pour les régions
tropicales, le paludisme est un malaise général accompagné
de fièvre apparaissant pendant les quelques jours qui
précèdent les accès paludéens aigu chez un sujet
non prémuni15(*).
Toutes ces différentes définitions nous
amènent à faire une différence entre le paludisme simple
et grave.
En effet, le paIudisme simple est une
maladie généralement caractérisée par une
fièvre dépourvue de signes
généraux de danger tels que les convulsions, la léthargie
ou l'inconscience, le refus de téter ou de boire, les vomissements
incoercibles tandis que le paludisme
grave est tout cas de fièvre avec un ou plusieurs
signes de danger ou de complication (PNLP, 2004).
2.2. HISTORIQUE ET
ACTUALITE16(*).
Avant 1630, on distinguait déjà, parmi les
fièvres intermittentes, la « fièvre des
marécages ». En 1630, Don Francisco Lopez apprend des Indiens
du Perou les vertus de l'écorce du quinquina : les fièvres
sont divisées en deux groupes, selon leur sensibilité ou leur
résistance à cette drogue. Pelletier et Caventou (1820) en
isolent l'alcaloïde actif, la quinine ; que Maillot utilise au cours
de la campagne d'Algérie (1830).
L'agent pathogène est découvert en 1880 par
Laveran à Constantine. Marchiafava, Celli et Golgi distinguent
bientôt trois espèces parasites de l'homme : plasmodium
vivax, Plasmodium falciparum et plasmodium malariae. De 1895 à
1897 , la transmission de cette affection par un moustique du genre
Anophèle est soupçonnée par Ross et confirmée par
Grassi en 1898. Stephens isole en 1922 une quatrième espèce
plasmodium : Plasmodium ovale.
En 1948, Shortt et Garnham mettent en évidence
l'existence de formes exoérythrocytaires tissulaires dans le foie
expliquant ainsi la phase prépatente et peut-être la survenue des
rechutes (accès de reviviscence schizogonique).
De 1820 jusqu'à 1940 environ, aucun progrès
thérapeutique n'avait été réalisé, mais peu
avant la seconde guerre mondiale, la chloroquine, premier antipaludique de
synthèse, est préparée et ouvre la voie à toute une
série de dérivés.
La guerre du pacifique à partir de 1942, privant les
Américains des plantations Indonésiennes de quinquina, active les
recherches, contre le vecteur , les insecticides de contact, à
effet rémanent tel le DDT, sont dès la fin de la guerre largement
utilisés. Grâce à ces nouvelles armes, l'éradication
du paludisme paraît possible.
En 1957, elle est entreprise à l'échelle
mondiale par l'Organisation Mondiale de la santé (OMS). Après des
succès rapides surtout en zones subtropicale et tempérée,
dans les pays développés, dans les îles, les progrès
deviennent lents, en particulier dans les pays
déshérités.
La résistance des vecteurs au DDT apparaît ;
les insecticides de remplacement sont beaucoup plus onéreux (4 à
10 fois plus). En 1961, l'avenir s'assombrit de la découverte de souches
de P. falciparum résistantes aux amino-4-quinoléines,
antipaludiques de synthèse largement utilisés, et leur extension
mondiale est actuellement inquiétante.
En 1968, force est de redéfinir un programme de lutte
visant à contenir les effets de la maladie (mortalité,
morbidité) plutôt qu'à l'éradiquer. Enfin, les
succès acquis ne sont pas toujours définitifs, comme le montrent
les récentes épidémies apparues dans des régions
autrefois débarrassées de la maladie.
Actuellement, la recherche demeure orientée vers la
lutte anti-vectorielle, le traitement curatif et prophylactique, la
vaccination ; contre le vecteur les problèmes sont d'ordre
technique (résistance aux insecticides), mais surtout économique
(coût des insecticides et de leur mise en oeuvre) ; le traitement du
paludisme requiert de nouveaux produits efficaces contre les souches de P
falciparum résistantes aux amino-4-quinoléines, et des
antipaludiques à visée exoérythrocytaire.
L'immunothérapie est sans doute la voie d'avenir, qu'il
s'agisse d'immuno-stimulation non spécifique, ou surtout d'un vaccin
dont la mise au point quoique difficile ne paraît plus utopique en raison
des succès obtenue en expérimentation animale, de la
réussite de la culture in vitro des stades érythrocytaires, puis
hépatiques de P. falciparum (Trager et Jensen 1976, Mazier et al. 1985),
des progrès de la biologie moléculaire des mécanismes
immunitaires engendrés par l'infection plasmodiale. Trois types de
vaccin sont à l'étude, selon que la cible est le
mérozoite, le sporozoite ou le gamétocyte.
2.3. EPIDEMIOLOGIE.
Les agents pathogènes : les quatre plasmodies
humaines.
Les quatre espèces plasmodiales parasitaires de l'homme
sont :
Ø Plasmodium falciparum
Ø Plasmodium vivax
Ø Plasmodium ovale
Ø Plasmodium malariae
1. Plasmodium falciparum :
c'est l'espèce la plus redoutable, celle qui
tue ; c'est aussi la plus largement répandue, mais dans les
régions chaudes seulement. En effet, le développment du cycle
chez le moustique nécessite une température supérieure
à 18°C, d'où l'absence de cet hématozoaire dans les
montagnes tropicales et dans les régions tempérées.
Son cycle exoérythrocytaire dure seulement 7 à
15 jours et il n'y a pas de reviviscence schizogonique ; la
longévité du parasite ne dépasse habituellement pas deux
mois, mais peut atteindre six mois ou même un an. P. falciparum parasite
toutes les hématies, quel qu'en soit l'âge de telle sorte que plus
de 10% des globules rouges peuvent être parasités.
La schizogonie érythrocytaire dure habituellement 48
heures (parfois mois) et s'effectue presque exclusivement dans les capillaires
viscéraux, encéphaliques notamment : nous reverrons les
conséquences cliniques de ce phénomène. Les frottis de
sang ont une allure monotone du fait de la présence uniforme de
trophozoites annulaires (schizontes et rosaces restent dans les capillaires
profonds) ; ces trophozoites, graciles, ont un aspect en bague à
chaton ; le polyparasitisme d'une hématie est fréquent. La
orme des gamétocytes, en cigare, en banane ou en faux, a valu son nom
à cette espèce plasmodiale.
2. Plasmodium vivax :
Largement répandue, mais moins intensément que
P. falciparum, cette espèce plasmodiale se rencontre du 37°
degré de latitude nord au 25° degré de latitude sud.
La durée de son cycle exoérythrocytaire primaire
varie de 15 jours à 9 mois, selon la souche et des
éléments parasitaires subsistent dans le foie pendant plus de
deux ans et sont à l'origine des accès de reviviscence
schizogonique survenant à distance de l'infestation. P vivax parasite
surtout les hématies jeunes (rétculocytes) ; la
parasitémie érythrocytaire dure 48 heures, ce qui correspond au
rythme de tierce des accès intermittents.
C'est hématozoaire parasite les hématies
vieilles (1 à 2%) qu'il diminue de volume sans qu'apparaissent de
granulations. Morphologiquement, P. malariae est caractérisé par
l'abondance et la précocité d'apparition du pigment souvent
visible dès le stade de trophozoite annulaire, la disposition en bande
quardrilatère ou équatoriale de ses schizontes, la
régularité de ses rosaces qui réalisent les
« corps en marquerite », et l'aspect de ses
gamétocytes petits ; ronds et denses.
Morphologiquement, les schizontes sont animés de
mouvements amoeboides que fixe la coloration de May-Grunwald-giemsa ; les
rosaces sont irrégulières ; les gamétocytes sont
ronds et souvent excentrés ; l'hématie-hote, plus grande que
les hématies normales, contient de nombreuses granulations de Schuffner
qui résultent de la dégradation de l'hémoglobine et lui
donnent un aspect moucheté.
3. Plasmodium ovale.
Très proche de P. vivax, avec lequel il a longtemps
été confondu, il le remplace là où cette
espèce n'existe pas (Afrique noire). Son incubation varie de 15 jours
à plusieurs mois ; sa longévité est importante. La
schizogonie érythrocytaire dure 48 heures (fièvre tierce). P.
ovale parasite les hématies jeunes ; le polyparasitisme est
possible ; l'hématie-hote, de grande taille, est ovalisée et
ses bords sont déchiquetés ; elle contient
précocement de nombreuses granulations de Schuffner.
4. Plasmodium malariae.
Sa distribution géographique est clairsemée.
Son incubation est d'environ trois semaines. Des rechutes peuvent survenir
pendant au moins trois ans, parfois vingt ans et même davantage :
elles seraient dues à des formes érythrocytaires latentes et
s'exprimeraient à l'occasion d'une agression, telle une intervention
abdominale, en particulier une splénectomie. La schizogonie
érythrocytaire de P. malariae dure 72 heures, d'où le rythme de
quatre des accès intermittents.
2.4. MODES DE
TRANSMISSION.
On distingue trois étapes du cycle des
plasmodiums ;
Ø Etape anophélienne, avec son cycle
sexué (ou sporogonique)
Ø Etape humaine tissulaire, avec son cycle
asexué (ou schizogonique) hépatique, et le stochage
éventuel d'hypnozoites.
Ø Etape humanie vasculuaire ou érythrocytaire,
avec son cycle asexué (schizogonique) et l'amorce du cycle
sexué.
CYCLE DES PLASMODIUMS :
Ø Chez l'homme s'effectue la multiplication
asexuée ou schizogonique des plasmodies17(*).
Au cours de la pigure, le moustique infecté injecte
avec sa salive des centaines de parasites, sous forme de sporozoites fusiformes
(8 à 12 m X 1 m) qui ne restent dans la circulation sanguine qu'une
demi-heure. Ils gagnent rapidement le foie où s `effectue le cycle
exoérythrocytaire primaire (syn. :cycle
pré-érythrocytaire, schizogonie tissulaire primaire) : les
sporozoites pénètrent dans les hépatocytes où ils
se « cachent » sous le nom de cryptozoites ; ceux-ci
grossissent, leur noyau se divise et en une semaine environ est
constitué un schizonte mature ou corps bleu, basophile, volumineux (40
à 100 m) contenant quelques milliers de noyaux, déformant
l'hépatocyte hôte et repoussant son noyau en
périphérie.
L'éclatement du corps bleu libère de nombreux
mérozoites qui, pour la plupart, s'embolisent dans les capillaires
sinusoïdaux et passent dans la circulation, amorçant les
premières schizogonies sanguines. Cependant, en cas d'infestation par P.
vivax, ou P. ovale, certains cryptozoites peuvent rester quiescents pendant un
temps variable ( quelque mois à plusieurs années)
déterminé génétiquement selon la souche.
Lors que ces parasites quiescents, appelés hypnozoites,
entrent en division, effectuant un cycle exoérythrocytaire secondaire,
ou plutôt retardé (syn. : Schizogonie tissulaire secondaire),
ils sont à l'origine de nouveaux corps bleus susceptibles de
réensemencer le sang en mérozoites des mois ou des années
après la primo-invasion et de déterminer ainsi des reviviscences
schizogoniques érythrocytaires. Il y aurait ainsi 2 populations de
sporozoites, les uns évoluant immédiatement jusqu'au stade de
corps bleu intrahépatique et les autres, les hypnozoites restant un
certain temps « endormis » dans les hépatocytes. P.
falciparum (et P. malariae sans doute) ne comporte ni hypnozoite ni schizogonie
tissulaire secondaire.
Dans le sang s'effectue le cycle asexué
érythrocytaire (syn. : schizogonie érythrocytaire à.
Chaque mérozoite pénètre par endocytose dans une
hématie et s'y transforme en trophozoite. Celui-ci mesure 2 à 3 m
et possède une volumineuse vacuole nutritive qui refoule en
périphérie son cytoplasme et son noyau. Il grossit, et son noyau
se divise : c'est alors un schizonte qui se charge de pigment malarique ou
hémozoine. La multiplication des noyau dont chacun s'entoure d'une plage
cytoplasmique forme un schizonte mur ou un corps en rosace.
Parallèlement, l'hémoglobine se dégrade
et dans l'hématie parasitée, apparaissent des granulations de
schuffner (P. vivax, P. ovale), des tâches de Maurer (P. falciparum) ou
rien. Le corps en rosace dilaté et mûr éclate ; cet
éclatement, contemporain de l'accès fébrile, libère
des mérozoites qui vont parasiter des hématies vierges et
effectuer de nouveau cycles schizogoniques érythrocytaires.
Chaque cycle érythrocytaire dure 48 heures pour P.
vivax, P. ovale, ou P. falciparum et 72 heures pour P. malariae. Lors de
l'éclatement des rosaces, l'hémozoine libérée est
phagocytée soit dans le sang par des polynucléaires neutrophiles
ou des monocytes, qui deviennet mélanifères, soit par des
histiocytes dans le foie (cellules de Kupffer), la rate ou la moelle
hématopoiétique. Dans le sang s'amorce enfin le cycle
sexué ou sporogonique.
Après plusieurs cycles schizogoniques, apparaissent
dans les hématies des éléments à potentiel sexuel,
les gamétocytes mâles et femelles.
Ø Chez l'anophèle femelle s'effectue
le cycle sexué ou sporogonique.
En prenant son repas sanguin sur un paludéen,,
l'anophèle femelle absorbe des trophozoites, des schizontes, des
rosaces, des gamétocytes. Les éléments asexués sont
digérés et seuls les gamétocytes ingérés
assurent la poursuite du cycle.
Dans l'estomac du moustique, le gamétocyte mâle
se transforme en gamète par exfflagellation, le gamétocyte
femelle par expulsion de corpuscules chromatiniens. La fécondation du
gamète femelle donne un noeud mobile, l'ookinète, qui traverse la
paroi de l'estomac de l'anophèle et se fixe au niveau de sa face externe
formant l'oocyste, dans lequel s'individualisent les sporozoites.
Libérées par l'éclatement de l'oocyste, ces derniers
gagnent avec prédilection les glandes salivaires de l'anophèle.
La durée du cycle sporogonique varie de 10 à 40
jours selon la température et l'espèce plasmodiale. Elle est de
12 jours pour P. falciparum en Afrique tropicale. Le cycle s'arrête lors
que la température moyenne est inférieures à 16°C
pour P. vivax et à 18°C pour P. falciparum.
2.5. MANIFESTATIONS
CLINIQUES.
Le paludisme est l'une des causes principales de
morbidité et de mortalité à cet âge. A la naissance,
bien que le parasite soit décelé dans 20 à 30 % des sangs
du cordon ombilical d `enfants nés de mères
infectées, le paludisme congénital
« maladie » est exceptionnel (moins de 3%o en
zones d'hyperendémie).
Sa symptologie n'a rien de particulier sauf de s'exprimer dans
les 7 à 10 premiers jours de la vie. En zone d'endémie, les
accès sont rares chez le nourrisson de moins de trois mois,
protégé par les anticorps maternels, mais ensuite ils sont
fréquents jusqu'à l'adolescence, où les survivants sont
prémunis. Les paludisme à P. falciparum conduit souvent à
l'accès pernicieux ou au paludisme viscéral évolutif, le
paludisme à P. vivax à la cachexie fébrile, surtout en cas
de malnutrition et d'anémie associées.
Le diagnostic de paludisme est souvent difficile chez
l'enfant : il faut s'en méfier devant tout syndrome fébrile
et savoir que c'est une cause importante de « gastro-entérite
infantile » et l'étiologie principale des convulsions
fébriles en Afrique noire.
Les différences entre accès graves à P.
falciparum chez l'enfant et chez l'adulte. Signalons la brièveté
de la phase précédant le coma chez l'enfant, 24 à 48
heures, ce qui implique une grande vigilance dans la prise en charge d'un
accès apparemment simple au début. Enfin, il apparaît que
contraiement ç une notion classique, l'enfant qui survit d'un
accès pernicieux peut garder des séquelles neurologiques dans 10%
des cas (hémiplégie, hypertonie pyramide, retard mental) dont la
moitié seulement régressera lentement.
Les néphrites quartanes, déterminées par
P. malariae, sont des néphropathies glomérulaires
sévères, souvent révélées par un syndrome
néphrotique dont les manifestations sont observées à un
âge plus avancé (4 à 8 ans) que chez l'enfant
européen, et avec des symptômes plus sévères ;
histologiquement, ce sont des glomérulites membranoprolifératives
non spécifiques ; de pronostic réservé, elles
évoluent, malgré le traitement (antipaludiques et corticoides),
plus ou moins rapidement vers l'insuffisance rénale.
On les attribue au paludisme à P. malariae en se
fondant sur la concordance entre leur répartition géographique et
celle de cette espèce plasmodiale et sur la découverte au niveau
de la basale des glomérules de dépôts d'immunoglobulines,
de complément et d'antigènes plasmodiaux.
2.6. PRISE EN CHARGE DES
CAS AU NIVEAU DU CENTRE DE SANTÉ.
A ce niveau, la prise en charge du paludisme simple comprend
le diagnostic, le traitement et la référence18(*).
Diagnostic :
la mise en évidence de l'hématozoaire dans le
sang est seule capable d'apporter une certitude diagnostique.
Comme technique, les prélèvements de sang sont
pratiqués avant toute prise d'antipaludique, de préférence
à l'occasion d'un clocher thermique. La recherche du parasite s'effectue
sur le frottis et sur goutte épaisse, colorés par la
méthode de Giemsa, ou de May-Grunwald-Giemsa qui teinte le cytoplasme en
bleu et le noyau en rouge.
Ces 2 techniques sont complémentaires : la goutte
épaisse réalise une concentration ; elle permet d'examiner
une plus grande quantité de sang et donc de dépister une
parasitémie moindre ; par contre, elle nécessite un bon
entrainement du microscopiste et l'identification de l'espèce
plasmodiale est difficile ; le délai de plusieurs heures qu'elle
nécessite est un inconvénient pour un diagnostic qui doit
être porté d'urgence. Le frottis, au contraire, peut être
coloré immédiatement et permet un diagnostic d'espèce
précis.
L'association frottis-goutte épaisse doit être
systématique ; elle se pratique volontiers sur la même lame
lors d'enquêtes épidémiologiques, l'identification du
malade étant portée au crayon sur le frottis.
En cas de doute devant un résultat négatif, il
ne faut pas hésiter à répéter l'examen ; en
effet, la densité parasitaire peut être faible même si le
tableau clinique est sévère.
D'autres techniques visant à concentrer les
hématies parasitées et/ou à identifier de façon
spécifique le plasmodium ou son noyau sont en cours
d'évaluation : centrifugation en tube à
microhématocrite avec coloration à l'acridine orange (QBC malaria
test), immunofluorescence directe avec révélation par anticorps
monoclonal (Monofluo kit P. falciparum), identification d'un antigène
spécifique de P. falciparum par une bandelette réactive,
hybridation avec des sondes d'ADN marquées. Aucune n'a actuellement fait
la preuve d'une sensibilité nettement supérieure à celle
d'une goutte épaisse lue par un bon spécialiste.
Selon le projet de politique nationale de lutte contre le
Paludisme, le paludisme simple est diagnostiqué au centre de
santé sur base de :
a. Histoire de la maladie (anamnèse)
On recherche des symptômes communs du paludisme
notamment la fièvre et les signes de danger ainsi que la notion de
voyage, de grossesse et de prise antérieure des médicaments ou
des produits traditionnels.
b. Clinique :
On diagnostique le paludisme simple chez tout malade qui a la
fièvre ou des antécédents de fièvre endéans
les 48 heures précédentes. Les autres causes de fièvre
doivent être envisagées et la difficulté d'exclusion sera
résolue par l'utilisation des ordinogrammes de Prise en Charge
Intégré de la Maladie de l'Enfance (PCIME).
c. Microscopie :
Le diagnostic du paludisme au centre de santé est
clinique. Cependant, la persistance de la fièvre après un
traitement correct avec l'antipaludique de première ligne impose une
goutte épaisse soigneuse pour la suite de la prise en charge.
2.7. TRAITEMENT.
2.7.1. PREVENTION.
On peut prévenir le paludisme en prenant suffisamment
de précautions pour ne pas se faire piquer par des anophèles.
Parmi les mesures qui permettent de se prémunir contre les
piqûres, on peut citer le port de vêtements protecteurs,
l'utilisation de répulsifs dont on enduit les parties exposées de
l'épiderme, les serpentins anti-moustiques et autres vaporisateurs
d'insecticides, l'utilisation de moustiques pendant les heures de sommeil et
l'amélioration des locaux.
Selon le Programme de lutte contre le paludisme, cette
prévention peut se résumer de la manière
suivante :
a) Prévention individuelle :
Elle se fait par les mesures ci-après :
o La chimioprophylaxie : elle est réservée
aux sujets migrants non immuns
o Le traitement intermittent de la femme enceinte
o L'utilisation des matériaux traités à
l'insecticide notamment la Moustiquaire Imprégnée d'Insecticide
(MII).
b) Prévention collective :
o La pulvérisation intra domiciliaire ou la fumigation
à pratiquer de manière ponctuelle en cas
d'épidémie
o Assainissement du milieu : l'aménagement de
l'environnement doit être réalisé avec la participation de
la communauté et des services compétents de l'Etat en
collaboration avec le Ministère de la santé.
2.7.2. TRAITEMENT AVEC LES
ANTI-PALUDEENS.
D'après l'arrêté Ministériel
n°1250/CAB/MIN/S/BYY/0024/2005 du 24 Mars 2005 portant redéfinition
de la politique de traitement du paludisme en RD Congo, la combinaison
ARTESUNATE-AMODIAQUINE est adoptée comme médicament de premier
intention dans le traitement du paludisme simple en remplacement de la
combinaison de Sulfadoxine-Pyrimethamine où l'on a constaté
plusieurs cas de résistance.
Néanmoins, l'ART+AQ n'est pas conseillée chez les
enfants de moins de 6 moins.
La
quinine constitue le médicament de traitement du paludisme simple en cas
d'échec thérapeutique au médicament de première
intention, ou en cas de paludisme grave. Ainsi, en
cas de paludisme simple, on donne l'ART-AQ aux doses de : ART 4 mg/kg/j et
AQ : 10 mg/kg/j de façon concomitante, en prise unique
journalière pendant 3 jours. La posologie selon l'âge et le poids
(avec comprimés de 50 mg ART et 153 mg AQ) se présente de la
manière suivante :
Tableau n*3 : Posologie de la combinaison de l'ART-AQ selon
l'age et le poids pour
le cas du paludisme simple.
Groupe d'âge
|
Poids en kg
|
Comprimés ART
50 mg
|
Comprimés AQ
153 mg
|
J1
|
J2
|
J3
|
J1
|
J2
|
J3
|
0-6 mois
|
<7kg
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
7-11 mois
|
7-10kg
|
½
|
½
|
½
|
½
|
½
|
|
12-36 mois
|
11-14kg
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
37-59 mois
|
15-20kg
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
6-13 ans
|
21-40kg
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
2
|
13 et plus
|
Plus de 40kg
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
4
|
Cette combinaison est associée avec l'administration du
paracétamol (comprimé de 50 mg) selon le schéma
ci-dessous :
Tableau n*4 : Administration du paracétamol selon
l'age et le poids pour le cas de
paludisme simple.
Groupe d'âge
|
Poids en kg
|
Comprimés de 500 mg
|
0-6 mois
|
<7kg
|
½
|
7-11 mois
|
7-10kg
|
½
|
12-36 mois
|
11-14kg
|
½+1/4
|
37-59 mois
|
15-20kg
|
1
|
6-13 ans
|
21-40kg
|
1 ½
|
13 et plus
|
Plus de 40kg
|
2
|
CHAPITRE 3: DEFINITION DES CONCEPTS
3.1. DEFINITION DES
CONCEPTS DES COUTS
3.1.1. COUT :
Pour un économiste, le coût se rapporte au
sacrifice (des avantages) que l'on consent quand on affecte une ressource
à une consommation donnée19(*).
En ce qui nous concerne, le coût est la valeur
monétaire des ressources dépensées pour le traitement d'un
épisode paludisme.
3.1.2. COUT DES SOINS DE LA
SANTE
Dans le domaine de la santé, on distingue deux
catégories des coûts. D'une part, il y a le coût
monétaire et d'autres part, il y a le coût non monétaire.
En effet, le coût monétaire englobe les
dépenses monétaires effectuées, premièrement par
les individus pour les soins de leur santé et deuxièmement par
les ménages et la société pour les soins de santé
respectivement de leurs membres et de sa population20(*).
C'est le montant équivalent à la somme
dépensée pour se faire soigner.
3.1.3. COUT DIRECT DES
SOINS
Le coût direct du paludisme recouvre les dépenses
individuelles et publiques pour la prévention et le traitement de la
maladie. Les dépenses individuelles incluent les moustiquaires
imprégnées d'insecticides, les honoraires médicaux, les
antipaludiques, le transport jusqu'aux services de santé, et le soutien
au malade et parfois à un membre de famille qui l'accompagne pendant sa
maladie.
Selon le Prof. Lututala M, les coûts directs sont des
coûts primordiaux qu'un malade est tenu de supporter21(*). Il s'agit notamment des
coûts relatifs aux éléments suivants :
q La consultation : c'est l `ensemble des
dépenses effectuées par le malade avant d'accéder au
cabinet de son médecin ;
q Le laboratoire : c'est l `ensemble des frais des
examens de laboratoire afin de confirmer le diagnostic posé ou de
proposer d'autres diagnostics ;
q Les médicaments : Le malade dépense aussi
dans l'achat des médicaments prescrits par le médecin
après le diagnostic ;
q Les transports : ceci englobe les frais
occasionnés après le déplacement du malade du lieu
d'habitation vers l'hôpital ;
q Les autres frais tels que le frais de restauration, de
lessive, de toilette, de vaisselle lors que celui-ci est hospitalier.
C'est tout frais lié directement à
l'administration des soins (fiche, consultation, hospitalisation, frais de
l'examen de laboratoire, achat médicaments, transport du patient,
etc.)
3.1.4. COUT INDIRECT DES
SOINS
Le coût indirect du paludisme inclut la perte de
productivité ou de revenu associé à la maladie ou au
décès. Il peut s'exprimer en terme de coût des
journées de travail perdues ou de l'absentéisme et de valeur du
travail non rémunéré accompli à domicile par les
hommes et par les femmes. En cas de décès, le coût indirect
comprend le revenu futur escompté du défunt.
La maladie fait subir au malade et à la
société (notamment à l'entourage de celui-ci) des pertes
économiques, morales et matérielles parmi lesquelles, il y a lieu
de citer :
q Le manque à gagner pour l'employeur du malade du fait
de l'absence de ce dernier ;
q Le transport, la toilette, la lessive, ... pour le garde
malade ;
q Les frais informels tels que ceux de motivation pour
être vite et bien `soigné » par le personnel
médical.
Quant à nous, les coûts indirects sont tous les
frais non directement liés à l'administration des soins
(alimentation, coût d'opportunité, transport du garde malade,
administration, motivation ou pourboire des infirmiers, médecins ou
personnel administratif, etc.)
3.1.5. COUT TOTAL DES
SOINS
C'est l'ensemble des coûts directs et indirects des
soins payés.
3.1.6. COUT MOYEN DES
SOINS
C'est le coût total des soins par le nombre des
patients/malades.
3.1.7. COUT D'OPPORTUNITE
C'est la valeur des avantages auxquels on renonce car la
ressource n'est pas disponible pour la meilleure alternative possible22(*).
C'est le montant dépensé pour les soins mais qui
pouvait être dépensé pour un usage alternatif plus
utile.
3.2. DEFINITION D'AUTRES
CONCEPTS
3.2.1. PRIX DES SOINS
C'est le montant fixé par une structure des soins que
le malade paye pour se faire soigner.
3.2.2. TARIFICATION.
La tarification fait appel à la notion de tarif qui se
définit comme dispositions réglementaires fixant le montant de la
redevance payée par le particulier usager d'un service. La tarification
se définit alors comme l'action de fixer des tarifs de prestation de
service ou de cession des biens23(*).
Nous pensons que la tarification est la structure de paiement
par catégorie de malade qui est décidé par une structure
des soins. Ainsi donc, les tarifs doivent être préalablement
portés à la connaissance du public et être affichés
très visibles aux usagers.
Ce qui nous a amené à distinguer 3 sortes de
tarification à savoir :
q Tarif à l'acte : c'est l'acte médical qui
est tarifé. De la sorte, le prix à payer sera la somme des
différents actes dont a bénéficié l'usager
multipliée par les tarifs de chaque acte.
q Tarif à l'activité : c'est
l'activité exercée par un praticien qui est payée. Cette
tarification se réfère plus à la pathologie traitée
qu `à l'acte pratiqué.
q Tarif forfaitaire : le caractère du tarif
forfaitaire est sa fixation à l'avance sans une véritable
relation exclusive avec ce que doivent coûter les prestations dont va
bénéficier l'usager ou le client.
C'est cette dernière catégorie qui est
appliquée dans les différentes structures de santé de la
RD Congo.
3.2.3. PAQUET MINIMUM
D'ACTIVITES
C'est un ensemble d'activités qui, une fois
implantées dans un centre de santé (C.S), permettent l'absorption
de nouvelles interventions sans violer les contraintes liées à
l'organisation du travail, au financement du C.S. et à la charge de
travail du personnel. Ce PMA comprend des activités curatives,
préventives, promotionnelles et sociales, dont les tâches sont
déléguées à l'infirmier titulaire sous la
supervision de l'équipe cadre de la ZS24(*).
3.2.4. CENTRE DE SANTE.
C'est toute structure publique des soins de santé
périphérique dont la mission est de dispenser les soins de
santé intégrés de bonne qualité à une
population d'une aire géographique de santé
délimitée.
3.2.5. SECTEUR PRIVÉ
LUCRATIF.
Le secteur privé lucratif, pour un centre de
santé, est tout centre de santé d'initiative privé
individuel sans subvention de l'Etat et appui des partenaires de la
santé. Un centre qui fonctionne comme toute entité
économique.
3.2.6. SECTEUR PRIVÉ
NON LUCRATIF.
Le secteur privé non lucratif est un centre appartenant
à une confession religieuse et bénéficiant de l'appui de
l'Etat et des partenaires. Un centre qui ne poursuit pas le lucre dans
l'accomplissement leur activité.
2ème Partie : TRAVAIL PERSONNEL
CHAPITRE 4 : RESULTATS ET
DISCUSSIONS DE L'ETUDE.
4.1. PRESENTATION DES
CENTRES DE SANTE ENQUETES
4.1.1. CENTRE DE SANTE
DEBORAH
Sous l'initiative privée du Dr DISONAMA,
pédiatre de formation, et avec la collaboration de l'ENSJCM, il fut
crée le 24 décembre 2001 un centre de santé
dénommé DEBORAH sis sur l'av. Commercial n°262, Quartier 7
(Q7) à la commune de N'djili. Ce centre se situe dans le District
sanitaire de N'djili, dans la zone de santé de N'djili et dans l'aire de
santé Q7.
Le CS organise les soins curatifs et n'applique pas la
politique des soins de santé primaires. Les activités telles que
la CPN, CPS, éducation nutritionnelle... ne sont pas organisées.
C'est donc un centre de santé privé lucratife. Il dispose
actuellement de 3 médecins dont 1 spécialiste en
pédiatrie et 2 généralistes. Il y a 7 infirmiers de niveau
A2 et 3 laborantins dont 1 gradué de l'ISTM.
Le CS a une capacité de 10 lits et reçoit en
moyenne 20 nouveaux cas par jour. Comme infrastructure, il a un bâtiment
avec les matériels et mobiliers de bureau, un microscope
électrique binoculaire, une centrifugeuse, un aspirateur à
pétrole et des lits métalliques pour les malades en
observation.
Ce centre de santé est dirigé comme une
entreprise privée à responsabilité limitée
où le Docteur est le responsable numéro un du centre. Le principe
de l'infirmier titulaire n'existe pas.
4.1.2. CENTRE DE SANTE
ESENGO
Ce centre de santé a été crée en
1984 et fait partie de l'ARMEE DU SALUT. C'est donc un centre de santé
de la confession religieuse (privé non lucratif). Il est situé
dans la zone de santé de Masina I, dans l'aire de santé Nzuzi wa
Mbombo. Il se trouve sur l'av. Mai-Ndombe n° 1, commune de Masina,
derrière le Marché de la Liberté.
Créé avec un effectif du personnel important de
20 personnels, ce centre de santé conventionné de l'Armée
du salut organise les soins curatifs et préventifs tels que CPN, CPS,
les activités promotionnelles ( éducation sanitaire), etc.
Il a la capacité d'accueil de 3 lits et actuellement,
il a un effectif du personnel de 12 notamment :
q 9 infirmiers dont 5 A2 et 4 A3.
q 1 laborantin de niveau A3
q 1 garçon de salle
q 1 surveillant
Le centre de santé applique la politique des soins de
santé primaires et reçoit en moyenne 10 nouveaux cas par jour
pour le paludisme. Il a un minimum de matériels et équipement
pour un centre de santé (1 microscope, 1 stérilisateur, 1
tension mettre, etc.).
4.1.3. CENTRE DE SANTE St
JOSEPH
Le centre de santé de référence Biyela,
St Joseph, a été créé sur l'initiative des Soeurs
de St Joseph de Turin en 1963. Les travaux de construction ont
été entrepris par les Révérandes Soeurs MERCEDE et
SECONTINA. Le centre de santé comptait 2 salles de consultation, 1
laboratoire, 1 réception et une salle des soins.
En 1973, la congrégation s `est dotée d'un
nouveau bâtiment pour le centre nutritionnel.
Le centre de santé St Joseph se trouve dans la partie
Est de la ville de Kinshasa, dans la commune de Kimbanseke plus
précisément au quartier Biyela sur la rue Lufutu n°106
(entre l'av. Misani et Nsanda) dans la Zone de santé de Biyela
(réf. Route Mokali, arrêt Magasin)
Il a la capacité d'accueil de 10 lits pour
observations. Il réfère ces malades au CH Mokali. Actuellement,
le centre comprend 21 travailleurs notamment :
q 11 infirmières dont 2 soeurs religieuses, 2
infirmiers A2 et 7 infirmiers A3
q 2 laborantins dont 1 de niveau A1 et 1
auxiliaire
q 2 monitrices nutritionnelles de niveau D4
q 3 filles de salle
q 1 médecin non permanent (1 fois/semaine)
q 1 AG
q 1 sentinelle
Il a comme infrastructure 3 salles de consultation, 1 salle de
réception, 1 salle des soins, 1 laboratoire avec microscope,
centrifugeuse, etc.
L'organigramme du centre de santé se présente de
la manière suivante :
Médecin Superviseur
BDOM
Consultation
Réception
Administrateur-Gérant
Soeur responsable
Coordonnateur des activités
Pharmacie
Laboratoire
Nutrition
Soins
Infirmier titulaire
4.2. CARACTERISTIQUES
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES DES GARDES
MALADES
4.2.1. AGE DES GARDES
MALADES.
En ce qui concerne l'âge des gardes malades, la
distribution par tranches d'âge apparaît dans le tableau
ci-dessous.
Tableau n° 5 : Répartition par tranche d'âge
des gardes malades selon les CS et pour l'ensemble.
Tranche d'âge
|
CS Déborah
(n=92)
|
CS Esengo
(n=54)
|
CS St Joseph
(n=54)
|
Ensemble
(n=200)
|
%
|
%
|
%
|
%
|
< 20 ans
|
2,2
|
3,7
|
5,6
|
3,5
|
20-24
|
10,9
|
31,4
|
25,9
|
20,5
|
25-29
|
39,1
|
33,3
|
22,2
|
33
|
30-34
|
32,6
|
22,2
|
16,7
|
25,5
|
35-39
|
8,7
|
5,6
|
16,7
|
10
|
40-44
|
6,5
|
1,9
|
9,2
|
4
|
45 et plus
|
0
|
1,9
|
3,7
|
3,5
|
Total
|
100,0
|
100,0
|
100,0
|
100
|
La moyenne d'age des gardes malades interrogés est de
30 ans et 33% de ces derniers sont dans la classe modale 25-29 ans. Il y a une
forte concentration dans la pyramide des ages entre 20-39 ans. Toutefois, 3,7%
des gardes malades fréquentent le CS St Joseph.
4.2.2. NIVEAU D'INSTRUCTION
DES GARDES MALADES.
Tableau n°6 : Niveau d'instruction des gardes malades par
CS et pour l'ensemble.
Niveau d'instruction
|
CS Déborah
(n=92)
|
CS Esengo
(n=54)
|
CS St Joseph
(n=54)
|
Ensemble
(n=200)
|
N'a jamais été à l'école
|
0,0
|
0,0
|
7,3
|
2,0
|
Primaire incomplet
|
1,1
|
3,7
|
14,5
|
5,5
|
Primaire
|
0,0
|
1,9
|
0,0
|
0,5
|
Secondaire incomplet
|
59,3
|
75,9
|
61,8
|
64,5
|
Secondaire
|
31,9
|
16,7
|
14,5
|
23,0
|
Universitaire/inst. Supérieur incomplet
|
6,6
|
1,9
|
1,8
|
4,0
|
Universitaire/inst. Supérieur
|
1,1
|
0,0
|
0,0
|
0,5
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Dans 64,5% des cas dans l'ensemble, les gardes malades ont
fait les études secondaires incomplètes. Ce qui est
déjà une bonne chose si l'on sait que 85,5% des gardes malades
interviewés étaient du sexe féminin.
Par ailleurs, nous constatons que 7,3% et 14,5% des gardes
malades du CS St Joseph n'ont jamais été à l'école
et ont fait le primaire incomplet respectivement contrairement aux autres CS
où l'on a constaté aucun cas de ce genre.
4.2.3. TAILLE DES MENAGES
Tableau n°7 : Taille des ménages par CS
enquêté.
Centres de santé
|
Moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Déborah (n=92)
|
6,51
|
1
|
20
|
Esengo (n=54)
|
6,59
|
1
|
15
|
St Joseph (n=54)
|
7,31
|
2
|
13
|
Ensemble (n=200)
|
6,75
|
1
|
16
|
La taille moyenne de ménage pour l'ensemble de
l'étude est de 6,75 personnes. Ce chiffre est presque le même que
celui obtenu lors de l'enquête nationale (MICS2, 2001) : 6,4 pour
l'ensemble du pays25(*).
Néanmoins, les résultats de l'étude nous
renseignent que dans les ménages des gardes malades fréquentant
le CS Déborah, la taille moyenne est de 6,51 personnes avec un maximum
de 20 personnes dans le ménage.
4.2.4. SYNTHESE DES
CARACTERISTIQUES.
Le tableau ci dessous synthétise les informations
générales en rapport avec les gardes malades
enquêtés.
Tableau n°8 : Caractéristiques
générales des ménages enquêtés (en
moyenne):
PARAMETRES
|
CS Déborah
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
Ensemble
|
Nombre des ménages dans la parcelle
|
2,81,8
|
2,71,9
|
2,72,5
|
2,82,0
|
Nombre de personnes dans la parcelle
|
16,68,6
|
16,410,1
|
14,913,3
|
16,110,5
|
Age du garde malade
|
29,514,9
|
27,35,6
|
34,616,6
|
30,317,1
|
Nombre des enfants dans les ménages
|
2,31,4
|
2,61,4
|
3,22,0
|
2,61,6
|
Nombre d'enfant de moins de 5 ans
|
1,50,6
|
1,40,6
|
1,70,7
|
1,50,6
|
Taille des ménages
|
6,53,3
|
6,62,7
|
7,32,5
|
6,83
|
Nombre de personne participant au budget de ménage
|
1,240,5
|
1,10,3
|
1,20,8
|
1,20,6
|
Il ressort de ce tableau que les 3 centres de santé ont
presque les mêmes caractéristiques générales des
ménages, excepté le centre de santé St Joseph où
nous constatons que l'âge minimum du garde malade est inférieur
des autres (18 ans) et le nombre maximum des enfants de moins de 5 ans dans
les ménages est supérieur des autres (5).
4.3. APPRECIATION DES
CENTRES DE SANTE ENQUETES PAR LES
MALADES.
Pour apprécier la structure, nous avons posé aux
gardes malades rencontrés sur place trois questions, à
savoir :
1. les raisons qui les ont poussé à
fréquenter le centre,
2. l'accueil réservé aux malades et
3. le traitement médical bénéficié
au centre de santé.
4.3.1. RAISONS DU CHOIX DU
CENTRE DE SANTÉ.
Tableau n°9 : Raison du choix des centres de
santé enquêtés.
Raisons du choix
|
CS Déborah
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
Total
|
n
|
%
|
n
|
%
|
N
|
%
|
n
|
%
|
Proximité à la maison
|
10
|
11,1
|
18
|
33,3
|
41
|
74,5
|
69
|
34,7
|
Efficacité pour ce type de maladie
|
70
|
76,9
|
13
|
24,1
|
23
|
41,8
|
106
|
53
|
Confiance dans ce traitement
|
68
|
74,7
|
29
|
53,7
|
46
|
83,6
|
143
|
71,5
|
Moindre coût du traitement
|
0
|
0,0
|
7
|
13,0
|
9
|
16,4
|
16
|
8,0
|
Modalité de paiement
|
0
|
0,0
|
2
|
3,7
|
5
|
9,1
|
7
|
3,5
|
Présence d'un pédiatre
|
19
|
20,9
|
0
|
0,0
|
0
|
0,0
|
19
|
9
|
CPN
|
0
|
0,0
|
3
|
5,6
|
0
|
0,0
|
3
|
1,5
|
Ne sait pas
|
0
|
0,0
|
1
|
1,9
|
0
|
0,0
|
1
|
0,5
|
Il ressort de ce tableau que dans l'ensemble des cas, 71,5%,
53% et 34,7% des gardes malades ont avancé comme raison du choix du
centre de santé respectivement la confiance dans le traitement,
l'efficacité pour ce type de maladie et la proximité à la
maison. Dans plus de 50% des cas, les gardes malades ont
préféré l'efficacité et la confiance pour le
traitement de leurs malades plutôt que la proximité et le
coût de traitement.
Ce qui nous amène à dire que devant la maladie,
nul ne peut résister en dépit du coût des soins et du
faible pouvoir d'achat de la population.
Néanmoins, outre les raisons avancées ci-dessus,
les gardes malades ont préféré le centre de santé
Déborah dans 20,9% à cause de la présence d'un
pédiatre. Par contre, aucun garde malade n'a avancé comme raison
du choix du CS Déborah le moindre coût du traitement.
Ces résultats sont proches de ceux obtenus lors de
l'enquête sur les coûts annexes des soins d'hospitalisation des
malades dans le réseau BDOM. En effet, la proximité à la
maison avait occupé la troisième position avec 14% des cas et la
tarification venait en dernière position (1,3%) Ce qui veut que le
coût des soins de santé n'est pas le seul élément
déterminant de la raison du choix du centre de santé.
4.3.2. APPRÉCIATION DE
L'ACCUEIL AU CENTRE DE SANTÉ
Tableau n*10 : Appréciation de l'accueil
réservé aux malades/gardes malades
dans les structures
enquêtées.
Accueil
|
CS Déborah
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
Total
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Très bon
|
10
|
11
|
3
|
5,6
|
8
|
14,8
|
21
|
10,5
|
Bon
|
72
|
80,0
|
25
|
46,3
|
20
|
37
|
117
|
58,5
|
Passable
|
10
|
9
|
24
|
44,4
|
18
|
33,4
|
52
|
26
|
Mauvais
|
0
|
0,0
|
2
|
3,7
|
8
|
14,8
|
10
|
5
|
Total
|
92
|
100
|
54
|
100
|
54
|
100
|
200
|
100
|
Les résultats de cette enquête nous
révèlent que dans l'ensemble 69% des gardes malades ont bien et
très apprécié l'accueil dans les structures
enquêtées. Dans 14,8% des cas, les gardes malades n'ont pas
apprécié l'accueil au CS St Joseph. Le CS Déborah a
été le meilleur dans l'appréciation de l'accueil 91%.
Aucun garde malade n'a déprécié l'accueil du CS
Déborah. Ce qui lui équivaut une fréquentation
très élevée par rapport aux deux autres CS
enquêtés qui sont des privés-asbl. Chez les privés
pures, le client/patient est ROI.
4.3.3. APPRÉCIATION DU
TRAITEMENT BÉNÉFICIÉ AU CENTRE DE SANTÉ.
Tableau n*11 : Appréciation des gardes malades de
la manière dont ils ont été
traités aux structures
enquêtées.
Traitements
|
CS Déborah
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
Total
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Très satisfaisant
|
7
|
7,6
|
3
|
5,5
|
5
|
9,3
|
20
|
10,0
|
Satisfaisant dans son ensemble
|
73
|
79,3
|
29
|
53,7
|
23
|
42,6
|
86
|
43,0
|
Assez satisfaisant
|
9
|
9,8
|
20
|
37,0
|
16
|
29,6
|
92
|
46,0
|
Pas du tout satisfaisant
|
1
|
1,1
|
1
|
1,9
|
7
|
12,9
|
2
|
1,0
|
Ne sait pas
|
2
|
2,2
|
1
|
1,9
|
3
|
5,6
|
0
|
0,0
|
Total
|
92
|
100
|
54
|
100
|
54
|
100
|
200
|
100
|
Les gardes malades ont été soit satisfaits, soit
très satisfaits dans son ensemble du traitement reçu aux CS
enquêtés dans 53% des cas. Ils n'étaient pas du tout
satisfait du traitement reçu au CS St Joseph dans 12,9% des cas. Par
contre, dans 86,9% des cas, ils étaient satisfaits ou très
satisfaits dans son ensemble du traitement reçu au CS Déborah.
Ce qui fait qu'à la question de savoir s'il arrivait
que dans l'avenir les malades/gardes malades avaient besoin des soins s'ils
seraient heureux de fréquenter de nouveau le CS, dans 95,6% , 87,0% et
32,7% des cas, les gardes malades ont répondus Oui respectivement dans
les CS Déborah, Esengo et St Joseph.
4.4. PRISE EN CHARGE DE
LA FIEVRE A DOMICILE.
4.4.1.TRAITEMENT DU
PALUDISME.
La prise en charge des maladies de l'enfance au niveau
communautaire (PCIME-C), notamment le paludisme, exige des pratiques à
domicile. Lors de la maladie, l'enfant doit être pris en charge à
domicile avant de l'amener au centre de santé. Cette situation
nécessite de la part de la mère ou du garde malade la
connaissance des signes de gravité et le recours immédiat au
centre de santé le plus proche. Pour ce qui est du paludisme, les signes
à connaître sont les suivants :
q L'enfant semble souffrant ou ne joue pas
q L'enfant ne mange pas ou ne boit pas
q L'enfant a la léthargie ou la difficulté de se
réveiller
q L'enfant a la forte Fièvre
q L'enfant a la difficulté de respirer
q L'enfant vomit toute chose
q L'enfant a la convulsion
q L'enfant pleure beaucoup
q Etc.
A cet effet, l'administration de l'antipaludéen et de
l'antipyrétique à domicile s'avère indispensable.
Malheureusement, on observe de plus en plus les pratiques
d'automédication à domicile dans la communauté. Cette
situation s'explique par le faible pouvoir d'achat des ménages, par la
libéralisation de la vente des médicaments et parfois par les
difficultés d'accéder au centre de santé.
Pour ce qui est de cette étude, les informations sur
la prise en charge de la fièvre à domicile sont
résumées dans les tableaux 12, 13 et 14 ci-après.
Tableau n°12 : Comportement du garde malade quand
l'enfant avait la fièvre.
Comportements
|
CS Déborah
(n=92)
|
CS Esengo
(n=54)
|
CS St Joseph
(n=54)
|
Ensemble
(n=200)
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Automédication
|
68
|
74,7
|
39
|
72,2
|
36
|
65,5
|
143
|
71,5
|
Prière
|
0
|
0,0
|
1
|
1,9
|
0
|
0,0
|
1
|
0,5
|
Rien
|
24
|
25,3
|
15
|
26,0
|
19
|
34,5
|
56
|
28,0
|
Total
|
92
|
100
|
55
|
100
|
55
|
100
|
200
|
100
|
Dans l'ensemble, 72% des gardes malades ont administré
des médicaments à leurs enfants à domicile. Ce chiffre est
trop élevé par rapport à celui obtenu lors de
l'enquête MICS2 qui est de 21% des mères des enfants de moins de 5
ans ayant souffert de la fièvre ont recouru à
l'automédication pour les soins26(*).
Nous savons que l'automédication est un danger pour la
santé, notamment par ce qu'elle entraîne des risques d'une
mauvaise prise en charge de la maladie, d'une intoxication par surdosage, d'une
rechute, d'une aggravation par sous-dosage. Elle conduit à la faible
fréquentation des services de santé par la population.
Néanmoins, pour cette étude, on constate que les
médicaments administrés à domicile (cfr tableau
n°13), sont bons pour le contrôle de la fièvre à
domicile car ils sont principalement des antipyrétiques.
Notons que 34,5% des gardes malades qui fréquentent le
CS St Joseph n'ont rien fait à domicile.
Tableau n°13 : Traitement administré à
l'enfant avant de venir au CS.
Traitement
|
CS Déborah
(n=92)
|
CS Esengo
(n=54)
|
CS St Joseph
(n=54)
|
Ensemble
(n=200)
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
N
|
%
|
Chloroquine
|
0
|
0,0
|
2
|
5,1
|
1
|
2,7
|
3
|
2,1
|
Flavoquine
|
0
|
0,0
|
0
|
0,0
|
1
|
2,7
|
1
|
0,7
|
Quinine en goutte
|
8
|
11,8
|
5
|
12,8
|
4
|
10,8
|
17
|
11,8
|
Malaritable
|
1
|
1,5
|
0
|
0,0
|
1
|
2,7
|
1
|
0,7
|
Amodia quine
|
0
|
0,0
|
0
|
0,0
|
1
|
2,7
|
2
|
1,4
|
Paracétamol
|
4
|
5,9
|
3
|
7,7
|
6
|
16,2
|
13
|
9,0
|
Aspirine
|
44
|
64,7
|
29
|
74,4
|
21
|
56,8
|
94
|
65,3
|
Temperine
|
0
|
0,0
|
3
|
5,6
|
1
|
1,8
|
10
|
5,0
|
Dypirone
|
0
|
0,0
|
2
|
3,8
|
4
|
7,3
|
8
|
4,0
|
Acide folique
|
0
|
0,0
|
0
|
0,0
|
3
|
5,4
|
6
|
3,0
|
Malariquine
|
0
|
0,0
|
3
|
5,6
|
0
|
0,0
|
3
|
1,5
|
Vitamine
|
6
|
6,0
|
0
|
0,0
|
1
|
1,8
|
9
|
4,0
|
Les données de ce tableau nous renseignent que dans
l'ensemble, 65,3% des gardes malades ont donné de l'aspirine, 11,8% la
quinine en goutte, 9% du paracétamol et 5% des capuces de temperine pour
soulager la fièvre à domicile avant d'amener l'enfant dans un CS.
Il en est de même pour les gardes malades fréquentant les
différents CS enquêtés.
L'enquête MICS2/2001 a relevé que 61% des
enfants ayant souffert de la fièvre ont pris le paracétamol que
les parents considèrent comme un médicament pour traiter le
paludisme alors ce n'est qu'un antipyrétique pour diminuer la
fièvre, symptôme principal du paludisme27(*).
La quinine en goutte a été administrée
dans 11,8% des cas. Alors qu'elle constitue le médicament de traitement
du paludisme simple en cas d'échec thérapeutique au
médicament de première intention ou en cas de paludisme grave
Tableau n°14 : Temps écoulé entre le
début de la fièvre et la prise de médicaments.
Temps écoulé
|
CS Déborah
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
N
|
%
|
Même jour
|
35
|
55,9
|
25
|
64,1
|
4
|
10,8
|
64
|
44,4
|
1 jour
|
31
|
29,4
|
12
|
30,8
|
10
|
27,0
|
53
|
36,8
|
2 jours
|
1
|
11,8
|
1
|
2,6
|
13
|
35,1
|
15
|
10,4
|
Plus de 2 jours
|
1
|
1,5
|
1
|
2,6
|
10
|
27,0
|
12
|
8,3
|
Total
|
68
|
100
|
39
|
100
|
37
|
100
|
144
|
100
|
Il ressort de ce tableau que 18,7% des gardes malades n'ont
donné des médicaments aux enfants qu'au-delà de 1 jour
dans l'ensemble. Ce qui n'est pas bien pour une prise en charge correcte de la
fièvre à domicile. La situation est alarmante pour le CS St
Joseph où l'on constate que seulement 11% des gardes malades ont
donné des médicaments le même jour à leurs enfants
et 62% des cas au-delà de 1 jour.
L'équipe du Bureau central de la Zone de santé
de Biyela doit arriver à sensibiliser les mères sur les pratiques
d'une prise en charge intégrée des maladies de l'enfance à
domicile.
Figure n°4 : Temps écoule entre le
début de la fièvre et la prise de médicaments
4.4.2. PREVENTION CONTRE LE
PALUDISME.
Actuellement, le Ministère de la Santé par le
biais du Programme National de Lutte contre le
Paludisme « PNLP », préconise les mesures
d'assainissement du milieu, l'utilisation des Moustiquaires
Imprégnées d'Insecticide (M.I.I.) pour lutter contre le paludisme
chez les populations cibles (enfant de moins de 5 ans et femmes enceintes).
Les résultats de l'enquête nous renseignent que
42% des ménages ont une moustiquaire et 40% sont des moustiquaires
imprégnées d'insecticides.
Il ressort de cette étude que 35% des enfants de moins
de 5 ans ont passé la nuit précédant l'enquête sous
une MII. C'est ce qui est contraire aux recommandations du sommet Africain
sur le projet « Faire Reculer le Paludisme » tenu à
Abuja au Nigeria en Avril 2000 selon lesquelles au moins 60% de ceux qui sont
exposés au paludisme, particulièrement les enfants de moins de 5
ans et les femmes enceintes, doivent bénéficier de la meilleure
combinaison possible des mesures préventives individuelles et
communautaires comme les MII28(*).
Ce pourcentage est inférieur et exige au gouvernement
de doubler les efforts afin d'atteindre le chiffre de 60% prévu
notamment dans la distribution des MII, dans l'allégement des droits
d'importation et dans l'accessibilité financière de ces MII.
En ce qui concerne la possession et l'utilisation d'une MII
dans les ménages, les informations sont synthétisées dans
le tableau ci-après.
Tableau n° 15: Possession d'une Moustiquaire
imprégnée d'insecticide pour les
gardes malades.
Paramètres
|
CS Déborah
|
CS
Esengo
|
CS
St Joseph
|
Ensemble
|
Possession de la moustiquaire
|
47,3
|
50,0
|
25,5
|
41,5
|
Possession de la MII
|
48,9
|
57,4
|
21,4
|
39,5
|
N'a pas de MII
|
52, 7
|
50,0
|
74,5
|
60,5
|
Ce tableau nous révèle que 39,5% des
ménages, dans l'ensemble, ont au moins une Moustiquaire
Imprégnée d'Insecticide. Le pourcentage est assez faible pour les
ménages fréquent le CS St Joseph, soit 21,4% seulement.
Les recherches scientifiques nous enseignent que la bonne
utilisation des MII épargne les ménages des dépenses
supplémentaires sur l'état de santé de leurs enfants. En
effet, la prévention du paludisme avec les MII réduit la
morbidité et la mortalité dans les ménages et la
communauté.
4.5. STRUCTURE DE COUT
DES SOINS D'UN EPISODE DU PALUDISME
SIMPLE AU CENTRE DE SANTE.
les résultats que nous
présentons dans cette section sont des dépenses effectuées
par les malades dans ces centres de santé. Dans les lignes qui suivent,
ces dépenses sont représentées en terme de coût
moyen des soins.
4.5.1. STRUCTURE DE COÛT
CENTRE DE SANTE ST JOSEPH
(privé non lucratif)
a)Coût moyen direct d'un épisode de
paludisme.
Le coût moyen direct des soins de santé a
été défini comme étant les coûts primordiaux
directement liés aux soins qu'un malade est tenu de supporter. Ainsi,
les éléments suivants sont pris en compte :
o fiche,
o consultation,
o dépense en médicaments,
o examen laboratoire,
o transport du malade,
o autres frais des soins.
Le tableau ci-après nous renseigne, en pourcentage, la
part de chaque rubrique sur le coût moyen direct des soins.
Tableau n°16 : Part de chaque rubrique dans le
Coût moyen direct des soins.
N°
|
Rubriques
|
Coût moyen
direct des soins
|
% du coût moyen des soins
|
1
|
Fiche
|
300
|
6
|
2
|
Consultation
|
500
|
10
|
3
|
Examen de laboratoire
|
1022
|
20
|
4
|
Médicaments
|
2791
|
55,5
|
5
|
Coût des soins jour 1
|
272
|
5,5
|
6
|
Dépenses des médicaments à domicile
|
157
|
3
|
|
Total
|
5042
|
100
|
La lecture de ce tableau nous renseigne que les
médicaments contribuent au coût moyen direct des soins à la
hauteur de 56%, suivi des examens de laboratoire 20% et des frais de
consultation 10%.
En effet, la moyenne des médicaments prescrits au CS
St Joseph est de 4,38. Il ressort de l'analyse de ces ordonnances prescrites
que l'arrêté ministériel portant redéfinition de la
politique de traitement du paludisme en RD Congo, sur la combinaison
ARTESUNATE-AMODIAQUINE n'est pas respecté. Les antipaludiques les plus
utilisés sont Manalaria, Quinine en goutte et Meyamicine.
Les données de cette étude
révèlent aussi que parmi les examens demandés par le CS St
Joseph, le Widal et l'hémoglobine représentent 12 cas sur 54 et
16 cas sur 54 respectivement, exceptés les gouttes épaisse et le
globule blanc (tableau n°2 en annexe). Alors qu'avec seulement les gouttes
d'épaisse associée de globule blanc, on peut déjà
détecter le trophon et éventuellement la présence des
infections possibles. Ainsi, l'administration de la combinaison de Amodiaquine
+Artésunate, d'un antipyrétique et un anti-biotique peuvent
soulager la maladie.
Figure n°5 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
b) Coût moyen indirect d'un épisode
de paludisme.
Le coût moyen indirect englobe tous les frais non
directement liés à l'administration des soins notamment :
alimentation, coût d'opportunité, transport du garde malade,
administration, motivation ou pourboire des infirmiers, médecins ou
personnel administratif, etc.
Le paludisme réduit de 1,3% par an le taux annuel de
croissance économique des pays africains, entraînant ainsi, sur
une période de 35 ans, une baisse du PIB de 32% par rapport à ce
qu `il aurait pu être, n'eût été l'action du
paludisme29(*).
Ainsi, pour ce qui est de cette étude, nous avons
estimé le manque à gagner ou le coût d'opportunité
que le paludisme peut causer aux gardes malades interviewés à
1,3% du PIB (2001) de 74$/hab/an et nous l'avons converti en monnaie locale. Ce
chiffre a été multiplié par 10 étant donné
que le paludisme peut causer en moyenne 10 jours de chômage. Ce qui nous
donne 11,8 Fc.
Tableau n°17 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins.
N°
|
Rubrique
|
Coût moyen indirect (en
Fc)
|
% du coût moyen indirect
|
1
|
Transport du garde malade
|
53
|
48,7
|
2
|
Motivation
|
27
|
24,7
|
3
|
Casse croûte
|
17
|
15,6
|
4
|
Manque à gagner
|
12
|
11
|
|
Total
|
109
|
100
|
Nous constatons que le transport et la motivation contribuent
respectivement à la hauteur de 49% et 25% au coût moyen indirect
des soins. Les enfants ont mangé une casse croûte pendant leur
séjour au CS à la hauteur de 15,6%.
Une étude plus approfondie et fouillée doit
être envisagée afin de déterminer la vraie part du manque
à gagner (coût d'opportunité) dans le coût moyen
indirect des soins. Le temps imparti pour cette étude ne nous a pas
permis de le faire.
Figure n°6 : Part de chaque rubrique
dans le coût moyen indirect des soins
c) Coût moyen d'un épisode de
paludisme.
Comme nous l'avons déjà dit dans les lignes qui
précédent, le coût moyen des soins d'un épisode de
paludisme est égal à la somme des coûts moyens directs et
indirects des soins.
Ainsi, le coût moyen des soins est égal
à : 5.042 Fc + 109 Fc = 5.151 Fc .
Ce montant équivaut à 11,4$/malade/épisode de
paludisme.
Etant donné qu'un enfant de moins de 5 ans peut faire
en moyenne 8 à 10 épisodes de paludisme par an, le coût
total d'un épisode de paludisme revient à 114$/malade/par an.
Donc, chaque ménage doit dépenser 114$ US pour un enfant de moins
de 5 ans. Alors que 36,4% des gardes malades interviewés, ont
rapporté que les chefs de ménage sont des débrouillards et
leur revenu mensuel n'atteint pas 32$ US par mois.
4.5.2. STRUCTURE DE COUT DES
SOINS AU CENTRE DE SANTE ESENGO
(privé non lucratif)
a) Coût moyen direct d'un épisode de
paludisme.
Le tableau ci-après donne la part de chaque rubrique
dans le coût moyen direct des soins.
Tableau n°18 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
N°
|
Rubriques
|
Coût moyen direct des soins (en Fc)
|
% de coût moyen direct des soins
|
1
|
Fiche
|
100
|
3
|
2
|
Consultation
|
550
|
13
|
3
|
Examen labo
|
640
|
17
|
4
|
Médicaments
|
1398
|
59
|
5
|
Soins jour 1+2
|
120
|
3
|
6
|
Dépenses des médicaments à domicile
|
160
|
4
|
|
Total
|
2968
|
100
|
Il ressort de ce tableau que les médicaments
contribuent au coût moyen direct des soins à la hauteur de 59%,
suivi des examens de laboratoire 17% et des frais de consultation 13%. En
effet, la moyenne des médicaments prescrits au CS Esengo est de 3,66.
Les antipaludiques les plus utilisés sont Fansidar et Quinine en
goutte.
Les résultats de cette enquête
révèlent aussi que parmi les examens demandés par le CS
Esengo, 25 cas sur 54 et 6 cas sur 54 respectivement pour les selles et urines.
outre la goutte épaisse et le globule blanc (tableau n°2 en
annexe).
Figure n°7 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
b) Coût moyen indirect d'un épisode
de paludisme.
Le coût moyen indirect, nous l'avons dit ci-haut, est
tous les frais non directement liés à l'administration des soins
notamment : alimentation, coût d'opportunité, transport du
garde malade, administration, motivation ou pourboire des infirmiers,
médecins ou personnel administratif, etc.
Tableau n°19 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins.
N°
|
Rubrique
|
Coût moyen indirect (en
Fc)
|
% du coût moyen indirect
|
1
|
Casse Croûte
|
41
|
77
|
2
|
Manque à gagner
|
12
|
23
|
|
Total
|
53
|
100
|
Nous constatons que les malades mangent un casse croûte
pendant leur séjours au CS à la hauteur de 77%. Ce qui est
positif pour le personnel soignant du CS Esengo, ils ne reçoivent rien
comme motivation de la part des gardes malades et ces derniers ne paient rien
comme frais de transport pour se rendre au CS. Le CS est proche de la
population desservit.
Figure n°8 : Part de chaque rubrique dans le coût
moyen indirect des soins
c) Coût moyen d'un épisode de
paludisme
Comme nous l'avons déjà dit dans les lignes qui
précédent, le coût moyen des soins d'un épisode de
paludisme est égal à la somme des coûts moyens directs et
indirects des soins payé.
Ainsi, le coût moyen des soins est égal
à : 2.968 + 53 Fc = 3.021 Fc .
Ce montant équivaut à 6,7$
Usa/malade/épisode paludisme.
4.5.3. STRUCTURE DE COUT DES
SOINS AU CENTRE DE SANTE DEBORAH
(privé-pur).
a) Coût moyen direct d'un épisode de
paludisme.
Le tableau ci-après nous renseigne sur la part de
chaque rubrique sur le coût moyen direct des soins.
Tableau n°20 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
N°
|
Rubriques
|
Coût moyen direct des soins
(en Fc)
|
% de coût moyen direct des soins
|
1
|
Consultation
|
1700
|
18,5
|
2
|
Examen labo
|
1618
|
17,6
|
3
|
Médicaments
|
3902
|
42
|
4
|
Soins jour 1+2
|
1700
|
18,5
|
5
|
Dépenses des médicaments à domicile
|
221
|
2,4
|
6
|
Frais des actes supplémentaires
|
63
|
1
|
|
Total
|
9203
|
100
|
La lecture de ce tableau nous révèle que les
médicaments contribuent au coût moyen direct des soins à la
hauteur de 42%, suivi des frais de consultation 18,5% et les frais des soins de
chaque jour où les malades s'y rendent au CS 18,5%. Les examens de
laboratoire sont aussi importants et représentent 17,6% de l'enveloppe
globale.
En effet, la moyenne des médicaments prescrits au CS
Déborah est de 3,9. Les antipaludiques les plus utilisés sont
Gentamicines, Bronchosolvin et Quinine en goutte. Il faut signaler qu'il y a
un désordre indescriptible des prescriptions des médicaments sans
tenir compte de l'arrêté ministériel et des
médicaments essentiels.
Les résultats de cette enquête
révèlent aussi que parmi les examens demandés par le CS
Déborah, outre le goutte d'épaisse et le globule blanc, est de 68
cas sur 92, 39 cas sur 92 et 33 cas sur 92 respectivement pour le Formule
Leucocytaire, Urines et Hémoglobine (tableau n°2 en annexe). Ces
examens qui sont demandés successivement chez tous les malades
coûtent chers. A tout le niveau des soins, cette structure
rançonne les malades.
Figure n°9 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen direct des soins.
b) Coût moyen indirect d'un épisode
de paludisme
Le coût moyen indirect, nous l'avons dit ci-haut, est
tous les frais non directement liés à l'administration des soins
notamment : alimentation, coût d'opportunité, transport du
garde malade, administration, motivation ou pourboire des infirmiers,
médecins ou personnel administratif, etc.
Tableau n°21 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins.
N°
|
Rubrique
|
Coût moyen indirect
|
% du coût moyen indirect
|
1
|
Transport du garde malade
|
148
|
74
|
2
|
Casse Croûte
|
40
|
20
|
3
|
Manque à gagner
|
12
|
6
|
|
Total
|
202
|
100
|
Nous constatons que les malades mangent un casse croûte
pendant leur séjours au CS à la hauteur de 20%. Ce qui est
positif pour le personnel soignant du CS Déborah, contrairement au CS St
Joseph, ils ne reçoivent que 1% comme motivation de la part des gardes
malades.
Comme nous l'avons déjà dit dans les lignes
précédentes, les malades fréquentant les CS viennent de
partout. Ce qui justifie les résultats obtenus pour les frais de
transport 73%. L'appréciation de cette structures par les gardes malades
témoigne cette fréquentation.
Figure n°10 : Part de chaque rubrique dans le
coût moyen indirect des soins
c) Coût moyen d'un épisode de
paludisme
Comme nous l'avons déjà dit dans les lignes qui
précédent, le coût moyen des soins d'un épisode de
paludisme est égal à la somme des coûts moyens directs et
indirects des soins payé.
Ainsi, le coût moyen des soins est égal
à : 9.203 + 202 Fc = 9.405 Fc .
Ce montant équivaut à 21$
Usa/malade/épisode paludisme.
4.6. ANALYSE COMPARATIVE
DU COUT MOYEN DES SOINS D'UN EPISODE
DE PALUDISME SIMPLE DANS LE SECTEUR PRIVE PUR
ET PRIVE-ASBL.
Nous présentons dans les lignes qui suivent l'analyse
comparative du coût moyen des soins effectuée dans les 3 CS
enquêtés.
4.6.1. COUT MOYEN DIRECT D'UN
EPISODE DE PALUDISME.
Tableau n°22 : Part de chaque rubrique dans le
Coût moyen direct des soins par CS.
N°
|
Rubriques
|
CS Déborah
|
CS
Esengo
|
CS
St Joseph
|
Montant
en Fc
|
%
|
Montant
en Fc
|
%
|
Montant
en Fc
|
%
|
1
|
Fiche
|
0
|
0
|
100
|
3
|
300
|
6
|
2
|
Consultation
|
1.700
|
18,5
|
550
|
13
|
500
|
10
|
3
|
Examen labo
|
1.618
|
17,6
|
640
|
17
|
1.022
|
20
|
4
|
Médicaments
|
3.902
|
42
|
1.398
|
59
|
2.791
|
55,5
|
5
|
Soins jours 1+2
|
1.700
|
18,5
|
120
|
3
|
272
|
5,5
|
6
|
Dépenses des médicaments à
domicile
|
221
|
2,4
|
160
|
4
|
157
|
3
|
7
|
Frais des actes supplémentaires
|
63
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
|
Total
|
9.203
|
100
|
2.968
|
100
|
5.042
|
100
|
L'analyse comparative du coût moyen direct des soins
renseigne que le montant payé au CS Déborah est deux fois plus
que le montant payé aux deux autres CS. Les frais de consultation
(1700), des médicaments (3902) et des soins des jours 1+2 (1700)
constituent les facteurs explicatifs de la cherté du coût moyen
direct des soins dans ce secteur privé lucratif.
Outre les frais que les malades paient à la
caisse/réception, ils sont encore obligés, à chaque fois
qu'ils se rendent au CS Déborah, de payer en moyenne 63 Fc chez les
infirmiers traitant comme frais des actes supplémentaires.
Bien que le CS Déborah ne fait pas payer la fiche
à ses malades, il les taxe 3 fois plus que les 2 autres CS, soit
1700Fc/malade. Ce qui est aussi à signaler le nombre élevé
des examens de laboratoire demandés par ce CS. Le CS St Joseph vient en
deuxième position pour le nombre d'examens demandés par
malade.
La différence du coût moyen direct des soins
entre les CS Esengo et St Joseph est assez importante (5.042 - 2.968 =
2.074 Fc). Ce qui nous pousse à faire, outre le t test
échantillon indépendant, le test ANOVA pour tester si ces
moyennes sont homogènes et différentes l'une des autres.
En outre, les médicaments contribuent à eux
seuls à la hauteur de 59% pour le CS Esengo et 56% pour le CS St Joseph.
Néanmoins, le coût de ces médicaments est de loin
inférieur à celui du CS Déborah.
Selon les informations reçues auprès de ces
gardes malades, les médicaments coûtent trop chers aux pharmacies
des CS comparativement aux médicaments achetés à
l'extérieur du CS.
Figure n°11 : Analyse comparative du coût moyen
direct des soins dans les CS
enquêtés
4.6.2. COUT MOYEN INDIRECT
D'UN EPISODE DE PALUDISME.
Tableau n°23 : Part de chaque rubrique dans le
Coût moyen indirect des soins
par CS.
N°
|
Rubriques
|
CS Déborah
|
CS
Esengo
|
CS
St Joseph
|
Montant
en Fc
|
%
|
Montant
en Fc
|
%
|
Montant
en Fc
|
%
|
1
|
Transport du garde malade
|
148
|
74
|
0
|
0
|
53
|
48,7
|
2
|
Motivation
|
0
|
0
|
0
|
0
|
27
|
24,7
|
3
|
Casse Croûte
|
40
|
20
|
41
|
77
|
17
|
15,6
|
4
|
Manque à gagner
|
12
|
6
|
12
|
23
|
12
|
11
|
|
Total
|
202
|
100
|
53
|
100
|
109
|
100
|
Il ressort de ce tableau que le montant du coût moyen
indirect des soins est toujours supérieur au CS Déborah (154 Fc)
comparativement aux deux autres CS (54 Fc et 93 Fc respectivement au CS Esengo
et CS St Joseph). Les facteurs explicatifs de cette cherté sont le
transport de garde malade (148 Fc) et le casse croûte (40 Fc).
La motivation pour le personnel soignant n'a été
donnée que pour le personnel du CS St Joseph.
Figure n°12 : Analyse comparative du coût moyen
indirect des soins dans les CS
Enquêtés.
4.6.3. COUT MOYEN D'UN
EPISODE DE PALUDISME
Tableau n°24 : Part de chaque Coût dans le
coût moyen total des soins par CS.
N°
|
Rubriques
|
CS Déborah
|
CS
Esengo
|
CS
St Joseph
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
Montant
|
%
|
1
|
Coût moyen direct des soins
|
9.203
|
98
|
2.968
|
98
|
5.042
|
98
|
2
|
Coût moyen indirect des soins
|
202
|
2
|
53
|
2
|
109
|
2
|
3
|
Coût moyen des soins (en FC)
|
9.405
|
100
|
3.021
|
100
|
5.151
|
100
|
4
|
Coût total des soins (en $ Usa)
|
21$
|
6,7$
|
11,4$
|
Il se dégage de ce tableau que le coût moyen
direct des soins de ces différents CS contribue à 98% dans le
coût moyen des soins. Il ressort clairement que le coût moyen des
soins du secteur privé lucratif (CS Déborah : 9.405 Fc) est
largement supérieur au coût moyen des soins du secteur
privé non lucratif (CS Esengo : 3.021 Fc et St Joseph : 5.151
Fc). Il est le double de ce que les malades paient dans le secteur privé
non lucratif. La poursuite de lucre pourrait justifier cette différence
ou cette cherté.
Figure n*13 : Coût moyen des soins
4.7. TESTS
D'HYPOTHESES.
Notre hypothèse de recherche est que le coût
moyen des soins d'un épisode de paludisme simple chez les enfants de
moins de 5 ans supporté par les patients (malades) est plus
élevé dans les centres de santé du secteur privé
lucratif que dans ceux du secteur privé non lucratif (confessions
religieuses).
Ce qui nous a amené à constituer 2 groupes de
comparaison, à savoir :
Ø secteur privé lucratif : CS
Déborah
Ø secteur privé non lucratif : CS St joseph
et CS Esengo
Mathématiquement, cela se présente comme
suit :
Ho : 1<=2 (les deux
coûts moyens sont égaux)
Ha : 1 > 2 (le
coût moyen du secteur privé lucratif est supérieur à
celui du
secteur privé non lucratif)
Etant donné que nous avons
eu trois structures (centre de santé) enquêtées, nous avons
voulu pousser notre raisonnement encore très loin pour vérifier
si l'un des coûts moyens était différent des autres. Ce qui
nous a amené à faire l'analyse de la variance (ANOVA) à
sens unique (One-Way) pour la simple raison qu'elle est utilisée
d'abord, pour estimer et tester une hypothèse sur la variance de
la population et ensuite, pour estimer et tester les hypothèses sur les
moyennes des populations.
Mathématiquement, cela se présente comme
suit :
Ho : 1 = 2 =
3 (les trois coûts moyens sont égaux)
Ha : 1 = 2 =
3 (l'un des coûts moyens est différent des autres).
a) Test t d'échantillons
indépendants.
Pour vérifier cette hypothèse, nous avons
utilisé le test t pour échantillons indépendants pour la
simple raison que ce test t (test t pour deux échantillons) permet de
comparer la moyenne d'une variable de deux groupes d'observations.
Le tableau suivant présente les statistiques des
groupes de comparaison.
Tableau n° 25: Statistiques descriptives des
groupes de comparaison.
Groupes
|
N
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard
moyenne
|
Intervalle de confiance à 95% pour la moyenne
|
Minimum
|
Maximum
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
Secteur privé non lucratif
|
109
|
4080,706
|
1688,97
|
161,77
|
3760,04
|
4401,37
|
1862
|
11812
|
Secteur privé lucratif
|
91
|
9406,835
|
3151,09
|
330,32
|
8750,59
|
10063,08
|
5642
|
33322
|
Total
|
200
|
6492,10
|
3620,58
|
256,01
|
5999,25
|
7008,94
|
1862
|
33322
|
Ce tableau montre les moyennes de deux groupes de comparaison.
En effet, 4.080,7 Fc pour le secteur privé non lucratif et 9.406,8 Fc
pour le secteur privé lucratif. Le coût des soins supporté
par les malades varie entre 1.862 Fc et 11.812 Fc pour le secteur privé
non lucratif et entre 5.6042 Fc et 33.322 Fc pour le secteur privé
lucratif.
Tableau n° 26 : Test t d'échantillons
indépendants
|
Test de Levene sur l'égalité des variances
|
Test-t pour égalité des moyennes
|
F
|
Sig.
|
t
|
ddl
|
Sig. (unilatéral)
|
Différence moyenne
|
Différence écart-type
|
Intervalle de confiance 95% de la différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
Hypothèse de variances égales
|
3,281
|
0,072
|
15,225
|
198
|
0,000
|
5326,13
|
349,82
|
6015,99
|
4636,27
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
14,481
|
132,021
|
0,000
|
5326,13
|
367,81
|
6053,69
|
4598,56
|
Interprétations des
résultats :
1. Pour passer à
l'interprétation des résultats du test t pour
l'égalité des moyennes, il est exigé de faire le test de
Levene sur l'égalité des variances. En effet, si la valeur de
signification pour le test de Levene est grand ( en général plus
grand de 0,05), on demande d'utiliser les résultats de
l'hypothèse de variances égales pour les deux groupes. Par
contre, si elle est petite, on demande d'utiliser les résultats de
l'hypothèse de variances inégales pour les deux groupes. Ainsi,
comme la valeur de signification pour le test de Levene est égale
à 0.072, nous allons utiliser les résultats de l'hypothèse
de variances égales pour les deux groupes.
2. Pour le test t
d'échantillons indépendants, comme la valeur de signification
(valeur de p) est inférieure à 0.05, cela indique qu'on rejette
l'hypothèse nulle Ho et accepte l'hypothèse
alternative Ha qui dit le coût moyen du secteur privé
lucratif est supérieur à celui du secteur privé non
lucratif. La supériorité est significative entre les deux
moyennes de groupe. Ceci peut être vérifié aussi par le
fait que l'intervalle de confiance de 95% pour la différence de moyenne
ne contient pas zéro.
b) Analyse de la variance
(ANOVA) à sens unique.
Tableau n° 27: Statistiques descriptives des
groupes de comparaison.
Noms de l'institution
|
n
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard
|
Intervalle de confiance à 95% pour la moyenne
|
Mini
|
Maxim
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
CS St Joseph
|
55
|
5149,6
|
1633,25
|
220,23
|
4708,1
|
5591,1
|
3012
|
11812
|
CS Esengo
|
54
|
2992,0
|
837,68
|
113,99
|
2763,3
|
3220,6
|
1862
|
6062
|
CS Déborah
|
91
|
9406,8
|
3151,09
|
330,32
|
8750,5
|
10063,1
|
5642
|
33322
|
Total
|
200
|
6504,1
|
3620,58
|
256,01
|
5999,2
|
7008,9
|
1862
|
33322
|
|
Les statistiques descriptives des
groupes de comparaison renseignent que les trois moyennes sont
différentes. En effet, 5149,6 Fc, 2992 Fc et 9406,8 Fc pour les CS St
Joseph, Esengo et Déborah respectivement. Le coût des soins
supporté par les malades varie entre 3012 Fc et 11812 Fc pour le CS St
Joseph, entre 1862 Fc et 6062 Fc pour le CS Esengo et entre 1862 Fc et 33322 Fc
pour le CS Déborah.
Tableau n°28 : Test d'homogénéité
des variances
Statistique de Levene
|
ddl1
|
ddl2
|
Signification
|
6,705
|
2
|
197
|
0,002
|
|
Anova à sens unique suppose
que toutes les variances des groupes de comparaison sont égales. Comme
la valeur de signification est inférieure à 0,05, les
statistiques de Levene suggèrent que les variances pour les trois
structures sont inégales ou ne sont pas homogènes.
Tableau n° 29 : Analyse de la variance (ANOVA)
|
Somme des carrés
|
ddl
|
Moyenne des carrés
|
F
|
Signification
|
Inter-groupes
|
1533740161,686
|
2
|
766870080,8
|
140,5
|
0,000
|
Intra-groupes
|
1074877381,509
|
197
|
5456230,4
|
|
|
Total
|
2608617543,195
|
199
|
|
|
|
|
Interprétation des
résultats :
Etant donné que le niveau de
signification de F-test est inférieur à 0,05, cela indique qu'il
y a des différences dans les groupes. En d'autres termes, au moins un
des coûts moyens est différent des autres.
Tableau n°30 : Comparaisons multiples avec les tests de
Turkey, Scheffe et
Bonferroni
Tests
|
(i) nom
de l institution
|
(j) nom de l institution
|
Différence de moyennes
(I-J)
|
Erreur standard
|
Signif
|
Intervalle de confiance à 95%
|
Borne
inférieure
|
Borne
supérieure
|
Test de Tukey
|
CS St Joseph
|
CS Esengo
|
2157,62*
|
447,49
|
0,000
|
1100,8
|
3214,3
|
CS Déborah
|
-4257,22*
|
398,95
|
0,000
|
-5199,3
|
-3315,0
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
-2157,62*
|
447,49
|
0,000
|
-3214,3
|
-1100,8
|
CS Déborah
|
-6414,84*
|
401,25
|
0,000
|
-7362,4
|
-5467,2
|
CS Déborah
|
CS St Joseph
|
4257,22*
|
398,95
|
0,000
|
3315,0
|
5199,3
|
CS Esengo
|
6414,84*
|
401,25
|
0,000
|
5467,2
|
7362,4
|
Scheffe
|
CS St Joseph
|
CS Esengo
|
2157,62*
|
447,49
|
0,000
|
1053,8
|
3261,3
|
CS Déborah
|
-4257,22*
|
398,95
|
0,000
|
-5241,2
|
-3273,2
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
-2157,62*
|
447,49
|
0,000
|
-3261,3
|
-1053,8
|
CS Déborah
|
-6414,84*
|
401,25
|
0,000
|
-7404,5
|
-5425,1
|
CS Déborah
|
CS St Joseph
|
4257,22*
|
398,95
|
0,000
|
3273,2
|
5241,2
|
CS Esengo
|
6414,84*
|
401,25
|
0,000
|
5425,1
|
7404,5
|
Bonferroni
|
CS St Joseph
|
CS Esengo
|
2157,62*
|
447,49
|
0,000
|
1077,1
|
3238,1
|
CS Déborah
|
-4257,22*
|
398,95
|
0,000
|
-5220,5
|
-3293,9
|
CS Esengo
|
CS St Joseph
|
-2157,62*
|
447,49
|
0,000
|
-3238,1
|
-1077,1
|
CS Déborah
|
-6414,84*
|
401,25
|
0,000
|
-7383,6
|
-5445,9
|
CS Déborah
|
CS St Joseph
|
4257,22*
|
398,95
|
0,000
|
3293,9
|
5220,5
|
CS Esengo
|
6414,84*
|
401,25
|
0,000
|
5445,9
|
7383,6
|
* La différence de moyennes est significative au niveau
0,05.
Les comparaisons multiples avec
les tests de Turkey, Scheffe et Bonferroni montrent que les coûts moyens
de ces trois centres sont différents. Ce qui veut dire que même
dans le secteur privé non lucratif, la politique nationale de
tarification n'est pas appliquée de la même manière.
5. CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Cette
étude avait pour but de faire une analyse comparative de la prise en
charge et du coût des soins d'un épisode de paludisme simple chez
les enfants de moins de 5 ans dans les secteur privé lucratif (CS
Déborah) et privé non lucratif (CS Esengo et CS St Joseph) en vue
de déceler les raisons de cette cherté et proposer des
recommandations adéquates. Ce qui nous a amené à faire une
étude analytique transversale avec l'échantillonnage en grappe
à plusieurs degré.
On est parti de l'hypothèse que le coût des soins
d'un épisode de paludisme simple chez les enfants de moins de 5 ans
supporté par les patients (malades) est plus élevé dans
les centre de santé du secteur privé lucratif que dans les centre
de santé du secteur privé non lucratif (confessions religieuses).
En effet, le coût élevé des soins
supporté par les patients dans les centres de santé
privés purs serait du au nombre élevé des examens de
laboratoire demandé, à la prescription incontrôlée
des médicaments non essentiels et au prix des soins que les patients
bénéficient pendant sa maladie. Ces éléments
réunis ensemble contribueraient au coût très
élevé des tarifs dans le secteur privé lucratif.
Pour vérifier cette hypothèse, une enquête
a été menée auprès de 200 malades/gardes malades
des CS Déborah, Esengo et St Joseph. Ces 3 CS appartiennent au District
Sanitaire de N'djili et se situe dans la partie Est de la ville de Kinshasa.
Les
résultats saillants de cette étude indiquent que :
Dans
l'ensemble, 71,5% des gardes malades ont avancé la confiance dans le
traitement comme raison du choix des CS enquêtés ;
Aucune personne n'a apprécié le coût de traitement du CS
Déborah ;
12,9% des gardes malades n'étaient pas du tout satisfaits du traitement
reçu au CS St Joseph. Par contre, 79,3% étaient satisfaits dans
l'ensemble du traitement reçu au CS Déborah ;
7,3%
des gardes malades du CS St Joseph n'ont jamais été à
l'école ;
La
taille des ménages pour l'ensemble de l'étude est de
6,75 ;
72%
des gardes malades ont fait l'automédication à domicile dans
l'ensemble et 34,5% n'ont rien fait pour les gardes malades du CS St Joseph.
Dans 74,3%, les gardes malades ont donné des antipyrétiques aux
malades (paracétamol et/ou aspirine)
Dans
l'ensemble, 18,7% des gardes malades ont donné un médicament
à l'enfant malade après 2 jours et 62,1% l'ont fait pour le CS St
Joseph et 13,3% pour le CS Déborah ;
40%
des ménages ont des Moustiquaires et 35% des enfants de moins de 5 ans
ont dormi sous une MII la nuit précédant
l'enquête ;
Les
médicaments (56%), les examens de laboratoire (20%) et le transport
(49%) sont des facteurs déterminants de la cherté du coût
total des soins (5151 Fc =11,4$ Usa/malade/épisode paludisme) au CS St
joseph ;
Les
médicaments (59%), les examens de laboratoire (17%), les frais de
consultation (13%) et les casses croûtes (78%) sont des facteurs
déterminant de la cherté du coût total des soins (3021
Fc=6,7$ Usa/malade/épisode paludisme) au CS Esengo ;
Les
médicaments (42%), les soins jour 1+2 (19%), les frais de consultation
(19%), les examens de laboratoire (18%), le transport (73) et les casses
croûtes (20%) sont de même pour le CS Déborah
(9405Fc=21/malade/épisode paludisme) ;
Le
coût total des soins du CS Déborah (8.564 Fc) est deux fois plus
que celui des CS Esengo (3.744 Fc) et CS St Joseph (3.974 Fc) :
les
frais de consultation du CS Déborah est le triple des autres
CS
les
examens de laboratoire est le double des autres CS
les
médicaments du CS Déborah sont supérieurs des autres CS
le
transport est le double des autres.
Le coût des soins
supporté par les malades est de 4.080,7 Fc pour le secteur
privé non lucratif
et de 9.406,8 Fc pour le secteur privé lucratif. Il vari entre 1.862
Fc et 11.812 Fc pour le secteur
privé non lucratif et entre 5.6042 Fc et 33.322 Fc
pour le secteur privé
lucratif :
Au seuil de signification de
(valeur de p) 0.05, on rejette l'hypothèse nulle Ho et
accepte l'hypothèse
alternative Ha qui dit le coût moyen du secteur
privé lucratif est
supérieur à celui du secteur privé non lucratif.
Les comparaisons multiples avec les tests de Turkey, Scheffe
et Bonferroni montrent que les coûts moyens de ces trois centres sont
différents
Au
regard de ces résultats, nous pouvons formuler les recommandations
suivantes :
Au Programme National de Lutte contre le Paludisme de
:
· Accentuer la distribution des MII et d'alléger
les frais d'importation des celles-ci afin de réduire la
morbidité et la mortalité due au paludisme ;
· Arriver à appliquer la politique des soins de
santé primaires tant dans le secteur privé lucratif que dans le
secteur privé non lucratif ;
· Intensifier les mesures de lutte
péri-domiciliaire ;
· Renforcer la capacité de prise en charge des
cas, tant à domicile que dans les formations sanitaires des secteurs
privé lucratif et privé non lucratif ;
· Appliquer et de faire respecter la politique de
fixation des prix des soins et la politique de traitement du paludisme tant
dans le secteur privé lucratif que dans le secteur privé non
lucratif ;
· Appuyer les structures des soins en médicaments
et en intrants de laboratoire.
Aux partenaires de la santé de:
· Appuyer les structures sanitaires du secteur
privé non lucratif et public afin de concurrencer le secteur
privé lucratif par le coût des soins de qualité
administrée ;
· Rendre disponible les ressources financières
pour la formation du personnel soignant, surtout des A3
· Appuyer les structures des soins en médicaments
et en intrants de laboratoire.
A la communauté de :
· Eviter l'automédication abusive à
domicile ;
· Se procurer les MII ainsi donner la chance aux enfants
de moins de 5 ans de passer la nuit sous celles-ci ;
· Participer massivement aux séances de PCIME-C
que les BCZS organisent dans les aires de santé.
· Fréquenter les structures sanitaires du secteur
public et privé non lucratif.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES.
1. Abram S. Benenson : « Prophylaxie des
maladies transmissibles à l'homme », 14ème
édition, 1985, p402-411
2. A. Mutabazi Ngaboyeka, S. Kisangani Endanda et
al : « Etude des couts et du financement des structures de
santé au Nord Kivu », GOTEC, Goma, mars 2005
3. Alfred Coffi Koussémou et Kibuey
Prospère : « Budget, Contrôle budgétaire et
tarification », module du cours, ESP-2004-2005, p49
4. Andrew Creese et David Parker : « Analyse
des coûts dans les programmes des soins de santé primaires,
OMS-Génève 1995, p
5. Bernard et Geneviève
Pierre : « Dictionnaire médical pour les
régions tropicales », Imprimérie St Paul-Limete,
p544
6. DEP-Minisanté : « étude sur
l `accessibilité financière des communautés aux soins
de santé », octobre 2004, p7
7. Francis Lelo N et Claudine Tshimanga M
:« Pauvreté urbaine à Kinshasa » Cordaid/RD
Congo, avril 2003, p42
8. IE5/I123M50/DRC-PER-Synthèse,
« République Démocratique du Congo : Revue des
dépenses publiques », Juin 2004
9. Kabeya Nshimbula Ph., « Financement de la
santé et de la protection sociale en RDC », Juillet 1997.
10. Katherine Wolf and C. Natasha Hsi : «Costing
Artemisinin-based Combination Therapy and Rapid Diagnostic Tests for Malaria in
democratic Republic of Congo», Usaid/PHRplus, june 2005.
11. Lututala Mumpasi et Alfred Coffi Koussémou :
les coûts annexes des soins d'hospitalisation des malades dans le
réseau BDOM-KINSHASA », avril 2004, p74
12. MICS2/2001, Rapport de l'enquête nationale sur la
situation des enfants et des femmes, RDC 2002, 234p
13. Ministère de la Santé « Rapport
d'Etat Santé et Pauvreté », RDC, avril 2004 (en
collaboration avec la BM)
14. Munyanga Mukungo et Kalonji Ntalaji :
« Economie de la santé », annexe du module, ESP,
2002-2003, p7
15. Munyanga Mumpasi, Kalindye et Wangata Zagalo
Jacques : « Politique de santé », annexe du
module, ESP, 2004-2005, p13
16. Mvudi Matingu et Bongo Bongo : « Notion de
base en économie », module de cours, ESP, 2004-2005, p2
17. NOVIB et IPS/Nord-
Kivu : « Enquête socio-économique et
accessibilité aux soins dans la province du Nord Kivu »,
CIF-Santé, mars 2005
18. Organisation Mondial de la
Santé : « Le Paludisme : manuel de l'agent de
santé communautaire », Genève 1997, p26
19. Organisation Mondial de la Santé et al :
« La déclaration d'Abuja et le plan d'action », 25
avril 2000, p1
20. Organisation Mondial de la
Santé : « La déclaration d'Abuja et le plan
d'action : faire reculer le paludisme», 25 avril 2005,
Who/CDS/RBM/2000,17
21. OMS, « Pour un système de santé
plus performant », Rapport sur la santé dans le monde, 2000
22. Programme National de Lutte contre le
Paludisme : « projet de politique nationale de lutte contre
le paludisme » ; février 2005, p25
23. W.V. Lerberghe « Réformes et politiques
de santé », CIPS 2000-2001
ANNEXE
1) TABLEAUX
Tableau n° 1 : SEXE DU GARDE MALADE
SEXE
|
Fréquence
|
%t
|
MASCULIN
|
28
|
14,5
|
FEMINIMIN
|
171
|
85,5
|
Total
|
200
|
100,0
|
|
Tableau n°2 : Examens de laboratoire demandés
N°
|
Examens de laboratoire
|
CS St Joseph
|
CS Esengo
|
CS Déborah
|
Nombre
|
Nombre
|
Nombre
|
1
|
Globule Blanc
|
45
|
42
|
86
|
2
|
Goutte épaisse
|
53
|
53
|
89
|
3
|
Widal
|
12
|
0
|
7
|
4
|
Selles
|
21
|
25
|
39
|
5
|
Urines
|
4
|
6
|
8
|
6
|
Hémoglobine
|
16
|
1
|
33
|
7
|
Vitesse de sang
|
3
|
2
|
1
|
8
|
Formule leucocytaire
|
1
|
6
|
0
|
2) QUESTIONNAIRE
UNIVERSITE DE
KINSHASA
ECOLE DE SANTE PUBLIQUE
Programme de DES en économie de la
santé
ANALYSE COMPARATIVE DE LA PRISE EN CHARGE ET DU
COUT DES SOINS D'UN EPISODE DU PALUDISME SIMPLE CHEZ LES ENFANTS DE MOINS
DE 5 ANS DANS LES CENTRES DE SANTE St JOSEPH, ESENGO ET
DEBORAH.
MODULE I : IDENTIFICATION.
N°
|
QUESTIONS
|
REPONSES
|
CODE
|
SAUT
|
1
|
Identification questionnaire
|
Numéro de fiche
|
|
|
2
|
Nom de l'enquêteur
|
|
|
|
3
|
Nom du superviseur
|
|
|
|
4
|
Date de l'enquête
|
|
|
|
5
|
Heure début de l'interview
|
|
|
|
6
|
Heure fin de l'interview
|
|
|
|
7
|
Zone de santé
|
|
|
|
8
|
Aire de santé/Quartier
|
|
|
|
9
|
Adresse/Avenue
|
|
|
|
10
|
Nom de l'institution sanitaire
|
|
|
|
MODULE II : INFORMATIONS
GENERALES.
N°
|
QUESTIONS
|
REPONSES
|
CODE
|
SAUT
|
Q5
|
Combien de ménages y a -t-il dans la parcelle ?
|
Nombre
|
/___/___/
|
|
Q6
|
Combien de personnes habitent dans cette parcelle ?
|
Nombre
|
/___/___/
|
|
Q7
|
Quel est votre sexe?
|
Masculin
Féminin
|
1
2
|
|
Q8
|
Quel est votre année de naissance?
|
|
/___/___/
|
|
Q9
|
Quel est votre état civil ?
|
Célibataire
Marié
Divorcé/séparé/veuf(ve)
Union libre (consensuelle)
|
1
2
3
4
|
|
Q10
|
Combien d'enfants avez-vous ?
|
Nombre
|
/___/___/
|
|
Q11
|
Parmi ces enfants, combien n'ont pas encore atteint l'âge
de 5 ans ?
|
Nombre
|
/___/___/
|
|
Q12
|
De combien de personnes est composé votre
ménage ?
|
Nombre
|
/___/___/
|
|
Q13
|
Combien de personnes participent au budget du
ménage ?
|
Nombre
|
/___/___/
|
|
Q14
|
Quel est le niveau d'étude le plus élevé que
vous avez atteint ?
|
N'a jamais été à l'école
Primaire incomplet
Primaire
Secondaire incomplet
Secondaire
Université ou Inst. Superieur incomplète
Université ou Inst. Superieur
Post-universitaire
|
1
2
3
4
5
6
7
8
|
|
MODULE III : PRISE EN
CHARGE DE LA FIEVRE A DOMICILE.
N°
|
QUESTIONS
|
REPONSES
|
CODE
|
SAUT
|
Q15
|
Qu'avez-vous fait quand l'enfant
avait la fièvre avant de venir au centre hospitalier?
|
Fait
l'automédication
Pris les produits indigènes
Suis allé à la prière
Rien fait
|
1
2
3
4
|
Si 1 aller a Q11
|
Q16
|
Si l'automédication ou
produits indigènes, quels médicaments a reçu l'enfant pour
traiter la fièvre ?
|
Fansidar
Chloroquine
Flavoquine
Manalaria
Amodiaquine-Artesunate (Larimal)
Quinine
Malaxin
Malaritable
Amodia quine
Artesunate
Paracétamol
Aspirine
Autres à préciser............
.....................................
.....................................
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
|
|
Q17
|
Pendant combien de
jours l'enfant a-t-il pris ces médicaments?
|
Nombre de jours
|
/___/___
|
|
Q18
|
Combien de jours se sont
écoulés depuis qu'on a noté que l'enfant avait la
fièvre et le début de la prise des médicaments contre la
fièvre ?
|
Même jour
Le jour suivant
Après 2 jours
Plus de 2 jours
|
1
2
3
4
|
|
Q19
|
Combien avez-vous
dépensé au total pour les médicaments de cette
fièvre à domicile ?
|
Montant
NSP
|
|
|
Q20. Avez-vous des moustiquaires dans votre maison ?
1. Oui 2. Non 3. NSP
Q21. Si oui, combien ? ............. Moustiquaires
Q22. Parmi ces moustiquaires, combien sont
imprégnées d'insecticide ?
Q23. OBSERVEZ la marque de la
MII : Serena ou permanet
Q24. Parmi les enfants de moins de 5 ans de votre ménage,
qui a dormi sous
une moustiquaire
imprégnée d'insecticide la nuit dernière ?
N° D'ordre
|
Nom de chaque enfant < 5 ans
|
1. Oui
|
2. Non
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MODULE IV : APPRECIATION
DES SOINS ADMINISTRES
Ce module concerne le garde
malade.
N°
|
QUESTIONS
|
REPONSES
|
CODE
|
SAUT
|
Q25
|
Pourquoi aviez-vous choisi ce centre hospitalier des soins
(traitement) plutôt que l'autres ?
Plusieurs réponses sont possibles.
|
Proximité à la maison
Efficacité pour ce type de maladie
Confiance dans ce traitement
Moindre coût du traitement
Modalité de paiement
Ce n'était pas grave
Ne sait pas
Autre (à préciser).........
.......................................
.......................................
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
|
|
Q26
|
Est-ce qu'il a été difficile pour vous de vous
rendre au lieu des soins ?
|
OUI
NON
|
1
2
|
|
Q27
|
Combien de temps cela vous a pris pour vous y rendre ?
|
Moins d'1 heure de marche (moins de 5 km)
Plus d'1 heure de marche (plus de 5 km)
|
1
2
|
|
Q28
|
Combien payez-vous par jour de transport pour atteindre le
CS ?
|
Montant
Rien
|
|
|
Q29
|
Chaque fois que vous allez au CS, combien payez-vous a celui qui
t'a soigné comme frais des actes
|
Montant
Rien
|
|
|
Q30
|
Avez-vous payé une seule fois pour tous les soins
reçus ou séparément la consultation, le laboratoire et les
médicaments ?
|
En une seule fois
Séparément
|
1
2
|
|
Q31
|
En dehors des frais payés à la caisse/
réception, avez-vous payé aux
infirmières/médecins/personnel quelques choses comme
motivation?
|
Oui
Non
|
1
2
|
|
Q32
|
Si oui, combien ?
|
Montant
|
|
|
Q33
|
Dans l'ensemble que diriez-vous de l'accueil qui vous a
été réservé au lieu des soins ?
|
Très bon
Bon
Passable
Mauvais
|
1
2
3
4
|
|
Q34
|
Combien de temps avez-vous eu à attendre au lieu des
soins avant d'être reçu?
|
________heures
________minutes
|
|
|
Q35
|
Que pensez-vous de cette durée d'attente ?
|
Trop longue
Plus ou moins longue
Acceptable
|
1
2
3
|
|
Q36
|
Que pensez-vous de
la manière dont vous
aviez été traité au lieu de
soins ?
|
Très satisfaisante
Satisfaisante dans son ensemble
Assez satisfaisante
Pas du tout satisfaisante
Ne sait pas
|
1
2
3
4
5
|
|
Q37
|
Que pensez-vous du coût de traitement (soins) que vous avez
reçu au CH ?
|
Très cher
Cher
Abordable
Moins cher
|
1
2
3
4
|
|
Q38
|
Que pensez-vous du CS où vous aviez reçu les
soins ?
|
Très confortable
Confortable dans son ensemble
Assez confortable
Pas du tout confortable
Ne sait pas
|
1
2
3
4
5
|
|
Q39
|
S'il vous arrivait d'avoir besoin des soins dans l'avenir,
seriez-vous heureux de fréquenter de nouveau ce lieu des soins ?
|
Oui
Non
Ne sait pas
|
1
2
3
|
|
Q40
|
Qu'est-ce que vous appréciez le plus dans le traitement
reçu ?
|
Accueil
Consultations
Laboratoire
Disponibilité des médicaments
Dévouement du personnel
Savoir-faire du personnel
Autres (à préciser)
|
1
2
3
4
5
6
7
|
|
Q41
|
Qu'est-ce que vous appréciez le moins dans le traitement
reçu ?
|
Accueil
Consultations
Laboratoire
Disponibilité des médicaments
Dévouement du personnel
Savoir-faire du personnel
Autres (à préciser)___
|
1
2
3
4
5
6
7
|
|
FICHE ENQUETE SUR LE COUT DES SOINS
SERVICE CONCERNE
Salle de Consultation curative ou triage
N°
|
Examens de laboratoire demandé
(Bon de Labo)
|
Montants
|
1
|
|
|
2
|
|
|
3
|
|
|
4
|
|
|
5
|
|
|
6
|
|
|
7
|
|
|
8
|
|
|
9
|
|
|
Total examen labo
|
|
Tarifs des Actes
|
Médicaments et consommables
|
Fiche : ..................................
Consultation curative ou triage :
..............................................
|
PHARMACIE DU CENTRE DE SANTE
Produits prescrits
(ENUMEREZ) :
.................................................
..............................................
.................................................
.................................................
.................................................
Montant global de l'ordonnance.........
Produits achetés
(ENUMEREZ) :
...............................................
..............................................
..............................................
..............................................
...........................................
Montant payé. ......................
|
ORDONNANCE ACHETEE A L'EXTERIEUR
Produits prescrits
(ENUMEREZ) :
...........................................
.................................................
.................................................
.................................................
.................................................
Montant global de l'ordonnance.........
Produits achetés
(ENUMEREZ) :
...............................................
........................................
..............................................
..............................................
..............................................
Montant payé. ......................
|
Total Actes
|
Total médicaments
|
Total Général
|
Q1. Combien avez-vous paye le 1er jour pour les soins
dans la salle des soins ?
Montant : ........................
Q2. Combien avez-vous paye le 2eme jour pour les soins
dans la salle des soins ?
Montant : ........................
Q3. L'enfant a-t-il mange un casse croûte endéans le
temps passé au CH ?
1. OUI 2. NON
Q4. Si Oui, lesquels ?
..........................................Montant :..................
* 1 Francis Lelo Net
Claudine Tshimanga M : « Pauvreté urbaine
à Kinshasa »Cordaid/RDCongo, 2003, p42
* 2 OMS, « Pour un
système de santé plus performant3, Rapport sur la santé
dans le monde, 2000
* 3 La terminologie ''Zone de
Santé'' au Congo-Kinshasa correspond au District Sanitaire dans d'autres
pays
* 4
DEP-Minisanté : « étude sur
l `accessibilité financière des communautés aux soins
de santé », octobre 2004, p7
* 5 DEP-Minisanté, op
cit
* 6 DEP-Minisanté, op
cit
* 7 Dr. KABEYA Nshimbula
Ph., « Financement de la santé et de la protection
sociale en RDC », Juillet 1997.
* 8
IE5/I123M50/DRC-PER-Synthèse, « République
Démocratique du Congo : Revue des dépenses
publiques », Juin 2004
* 9 W.V. Lerberghe
« Réformes et politiques de santé », CIPS
2000-2001
* 10 idem
* 11 Ministère de la
Santé « Rapport d'Etat Santé et
Pauvreté », RDC, avril 2004 (en collaboration avec la BM)
* 12 ibiden
* 13 Tshefu K et Kiyombo
M : « santé des groupes spécifiques et lutte
contre la maladie », annexe du module :
Prophylaxie des maladies transmissibles, ESP 2002-2003,
p92
* 14 Fiche technique
n°1 du PNLP, 2004
* 15 Bernard et
Geneviève Pierre : « Dictionnaire médical pour les
régions tropicales », édit BERPS, p544
* 16 Tshefu K et Kiyombo M,
op cit, p91
* 17 Tshefu K et Kiyombo M,
op cit, p92
* 18 PNLP :
« Projet de politique nationale de lutte contre le
paludisme », février 2004, p24
* 19 Munyanga M et
Kuzondisa : « Evaluation des projets », annexe du
module : Méthodes d'évaluation économique
des programmes de santé, ESP, 2004-2005, p61
* 20 Mvudi M et Bongo B:
« Notion de base en économie», annexe du module, ESP,
2004-2005, p2
* 21 Lututala M et Alfred
Coffi:: « les coûts annexes des soins d'hospitalisation des
malades dans le réseau BDOM-
KINSHASA », Avril 2004, p74
* 22 Munyanga M, op cit,
p62
* 23 Alfred Coffi
Koussémou : « Budget, Contrôle Budgétaire et
tarification », module de cours, ESP, 2004-2005, p49
* 24 Minisanté :
« Décret-Loi Cadre portant sur la santé
publique », juillet 2001, p13
* 25 MICS2/2001, Rapport de
l'enquête nationale sur la situation des enfants et des femmes, RDC,
234p, 2002
* 26 Ministère du
Plan : « Enquête nationale sur la situation des
enfants et des femmes MICS2/2001 », Vol 2,rapport d'analyse, juillet
2002,p108
* 27 MICS2/2001, op cit,
p102
* 28 OMS et al :
« La déclaration d'Abuja et la plan d'action », 25
avril 2000, p1
* 29 OMS et al :
« La déclaration d'Abuja et le plan d'action »,
Abuja, 25 avril 2000, p3