Memoire Online - Les migrations internationales et le développement en Afrique: Elaboration et mise en place d'un dispositif de suivi évaluation de MIDA-BENIN

OPTION : DÉCISION PUBLIQUE ET GESTION DES PROJETS ET PROGRAMME DANS UNE ÉCONOMIE EN DÉVELOPPEMENT

LES MIGRATIONS INTERNATIONALES ET LE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE : ÉLABORATION ET MISE EN PLACE D'UN DISPOSITIF DE SUIVI-ÉVALUATION DE MIDA-BENIN

Du 9 au 11 avril 2001 s'est tenu à Libreville au Gabon un atelier consacré à la conceptualisation du programme dénommé "Migrations pour le Développement en Afrique (MIDA)". Au terme de cet atelier, le gouvernement béninois, à l'instar de plusieurs autres gouvernements des pays africains, s'est engagé à assurer la mise en oeuvre dudit programme. Il s'est également engagé à prendre les mesures nécessaires pour la formulation de politiques nationales visant à utiliser les compétences et autres ressources des Béninois de la diaspora, au profit du développement du Bénin.

Ainsi, depuis janvier 2002, le Bénin met en oeuvre le programme MIDA-Bénin qui est une déclinaison, au niveau national, de MIDA. Ce dernier a pour objectif de mobiliser les compétences et les ressources financières des Africains de la diaspora pour le développement de l'Afrique.

La gestion de MIDA-Bénin souffre de certaines insuffisances qu'il convient de combler si l'on tient à atteindre les résultats escomptés.

C'est pourquoi, dans le cadre du respect des obligations relatives à notre formation au Centre d'Etudes Financières Economiques et Bancaires (CEFEB) ; département de l'Agence française de Développement (AFD) spécialisé en formation, nous avons choisi de réfléchir sur la résolution de certains problèmes inhérents à la mise en oeuvre de MIDA-Bénin.

C'est dans cette perspective que s'inscrit la présente étude qui s'intitule : " Les migrations internationales et le développement en Afrique : élaboration et mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation de MIDA-BENIN".

Cette étude a pu être possible grâce aux diverses connaissances et aux multiples outils d'analyse que nous avons capitalisés durant notre formation au CEFEB. L'objectif visé est de contribuer au renforcement des capacités de gestion du programme MIDA-Bénin, en fournissant aux différents décideurs, un outil d'aide à la prise de décision.

Par ailleurs, nous nous devons de remercier la Direction Générale de l'Agence Française de Développement qui nous a offert cette opportunité.

Toute la démarche qui a conduit au but final n'aurait pas connu de succès sans l'appui et l'engagement des autorités administratives de l'ex-MCRI-SCBE, actuel Ministère Chargé de l'Intégration Africaine et des Béninois de l'Extérieur, notamment son excellence Monsieur le Ministre Valentin Aditi HOUDE et le Directeur de la Programmation et de la Prospective Monsieur Rigobert T. HOUNWANOU. Que ces personnalités veuillent croire en l'expression de notre profonde gratitude.

Nos remerciements s'adressent également à la Direction et au personnel du CEFEB qui nous ont permis de disposer d'un cadre de formation approprié et de bénéficier d'une formation de qualité exceptionnelle.

Nous tenons aussi à témoigner nos sincères remerciements à Monsieur Guillaume CRUSE, notre Directeur de mémoire et Monsieur Jean Claude TOUYA, Responsable de notre Option, pour leur disponibilité et le suivi qu'ils nous ont assuré tout au long de notre étude.

Toute notre gratitude à l'endroit de Monsieur AHOU K. Bernard pour son appui-conseil qui nous a beaucoup facilité la tâche durant la rédaction de ce mémoire.

Les résultats escomptés à travers l'approche adoptée pour la réalisation de la présente étude n'auraient pu être atteints sans la formation reçue au CEFEB. C'est pourquoi nous nous permettons de féliciter tous les intervenants de l'option « Décision Publique et Gestion des Projets et Programme dans une économie en développement ».

Nous dédions enfin ce mémoire à notre Feu père, Michel Z. WATCHINOU, arraché à notre affection en pleine réalisation de ce travail ; lui qui a toujours nourri une ambition sans précédent pour notre développement intellectuel. Que le Tout Puissant lui accorde sa grâce éternelle.

Nous ne saurions occulter le rôle joué par notre petite famille, nous voulons nommer notre épouse Arlette M. L. HOUNSOU et notre garçon Stéssy Marie-Claret WATCHINOU, pour leur affection permanente.

INTRODUCTION.........................................................................................1

CONCLUSION..........................................................................................49

ANNEXES ..................................................................................................I

BIBLIOGRAPHIE.......................................................................................I

ABMIDA :	Agence Béninoise des Migrations Internationales pour le développement en Afrique
ACP :	Afrique Caraïbes Pacifique
AFD :	Agence Française de Développement
ANBE :	Agence Nationale des Béninois de l'Extérieur
ARBB :	Association des Ressortissants Béninois de Belgique
ASVB :	Association Solidarité avec les Villages du Bénin
BAC :	Baccalauréat
BEAI :	Béninois de l'Extérieur Actif à l'Intérieur
CEFEB :	Centre d'Etudes Financières Economiques et Bancaires
CNHU-HKM :	Centre National Hospitalier et Universitaire- Hubert K. MAGA
DEPOLIPO :	Déclaration de la Politique de Population
DRBE :	Direction des Relations avec les Béninois de l'Extérieur
DSRP :	Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté
HCBE :	Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur
MCRI-SCBE :	Ministère Chargé des Relations avec les Institutions, la Société Civile et les Béninois de l'extérieur
MCIABE :	Ministère Chargé de l'Intégration Africaine et des Béninois de l'Extérieur
MIDA :	Migrations pour le Développement en Afrique
NEPAD :	New Partnership for Africa's Development (en français : Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique)
NLTPS :	National Long Term Prospective Studies (en français : Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme)
OIM :	Organisation Internationale pour les Migrations
ONG :	Organisation Non Gouvernementale
PAG :	Programme d'Actions du Gouvernement
PNBE :	Politique Nationale pour les Béninois de l'Extérieur
RQAN :	Return of Qualified African Nationals (en français : Retour et Réintégration de Nationaux Africains Qualifiés)

Tableau n°1 : Synopsis de quelques actions réalisées par les Béninois de l'Extérieur

Tableau n°4 : Récapitulatif des critères pour le suivi-évaluation des indicateurs de MIDA-Bénin

Tableau n°6 : Plan d'opérationnalisation de la mise en place de la cellule de suivi-évaluation du MIDA-Bénin

L'élaboration et la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin se situent dans le cadre du renforcement des capacités de gestion dudit programme. Ce programme est une déclinaison au niveau national du programme MIDA. L'objectif de ce dernier est de mobiliser les compétences pertinentes, les ressources financières et autres des Africains de la diaspora pour le développement de l'Afrique. C'est un programme de renforcement des capacités institutionnelles des pays africains, en vue de leur permettre de gérer et de réaliser leurs objectifs de développement. Le programme MIDA-Bénin constitue ainsi, pour le Bénin, un instrument de gestion des migrations internationales dont l'enjeu aujourd'hui, pour les pays en développement, n'est plus à démonter.

L'objectif final recherché, à travers la présente étude, est d'aboutir à une amélioration dans la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin en vue d'atteindre les résultats escomptés.

Pour mieux appréhender les implications de l'objectif global, notre étude a retenu comme objectifs spécifiques de :

- faire une analyse critique de la gestion du cycle du programme MIDA-Bénin au moyen de l'approche du cadre logique ;

- élaborer un dispositif de suivi-évaluation pour la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin.

L'approche méthodologique utilisée pour la réalisation de ce mémoire a consisté à impliquer toutes les parties prenantes à la mise en oeuvre de MIDA-Bénin, notamment les Béninois de l'Extérieur et leurs organisations respectives, ainsi que les bénéficiaires locaux. Elle s'est basée sur une grille d'analyse qui repose sur des techniques de collecte que sont les enquêtes, la recherche documentaire et les entretiens.

Pour ce qui concerne la pertinence et la cohérence des objectifs du programme MIDA-Bénin, il ressort que les objectifs fixés à MIDA-Bénin sont conformes aux orientations nationales contenues dans les documents de référence tels que le DSRP, la PNBE, la DEPOLIPO, les NLTPS, etc. Il en résulte alors que le programme MIDA-Bénin est opportun voire indispensable pour le développement socio-économique du Bénin.

Quant à la gestion du programme MIDA-Bénin, il s'est révélé que 67% des personnes interviewées ignorent l'existence du programme. Ce qui pose le problème de déficit d'informations sur MIDA-Bénin, lequel déficit est dû à un défaut d'internalisation du programme.

En outre, après trois années de mise en oeuvre, il est constaté que les activités menées n'ont pas respecté la chronologie initialement établie. Elles se résument essentiellement à des missions d'enseignement réalisées par les Béninois de l'Extérieur au niveau des universités publiques du Bénin. Les autres domaines prioritaires du développement national, notamment la santé, le développement rural et le secteur privé sont complètement occultés.

Par ailleurs, l'instabilité du responsable du programme n'a pas favorisé une mise en oeuvre efficace et efficiente des activités. Ceci est dû au mode de désignation inapproprié du responsable du programme. Ce dernier est aussitôt remplacé chaque fois qu'on opère un changement à la tête du ministère de tutelle.

L'analyse des résultats ci-dessus présentés est assortie d'une hiérarchisation des problèmes majeurs. Cette hiérarchisation a permis de dégager le problème central intitulé "Faible implication des Béninois de l'Extérieur dans le développement socioéconomique du Bénin". Ce problème central a pour cause fondamentale, "l'absence d'un dispositif de suivi-évaluation opérationnel pour le programme MIDA-Bénin". Les objectifs sont ensuite définis et une stratégie est retenue pour permettre au MIDA-Bénin de contribuer à une meilleure implication des Béninois de l'Extérieur dans le développement socioéconomique du Bénin. Cette stratégie consiste en la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation. Pour ce faire, la matrice du cadre logique du programme MIDA-Bénin est élaborée afin d'avoir une présentation globale et succincte du programme. Les outils et les indicateurs de suivi-évaluation sont également définis. Au nombre des outils, nous pouvons citer outre le cadre logique du programme, les fiches de suivi, le plan de travail annuel, le tableau de bord des indicateurs, le plan de consommation des crédits, les rapports mensuels/trimestriels, le plan de passation des marchés et le monitoring trimestriel.

Nous avons enfin proposé, la mise en place d'un système d'information sur lequel devra reposer le dispositif de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin. A cet effet, un cadre institutionnel de gestion de l'information dénommé "Cellule de suivi-évaluation" est recommandé ainsi que des canaux de diffusion de l'information. Ces canaux sont au nombre de trois à savoir : un site WEB, un bulletin d'information et un tableau d'affichage. Compte tenu de la nature du programme et de son champ d'action, nous avons proposé des points focaux de ladite cellule au niveau des représentations diplomatiques du Bénin dans les pays d'accueil des Béninois de l'Extérieur.

Une équipe de quatre personnes est proposée pour animer la cellule. Il s'agit d'un chef de la cellule, d'un statisticien/démographe, d'un informaticien et d'une secrétaire. La cellule de suivi-évaluation fait partie intégrante de l'unité de gestion du programme et relève de la tutelle du responsable du programme.

Pour permettre à la Cellule de suivi-évaluation d'être opérationnelle à court terme, un plan indicatif de mise en place est suggéré pour l'opérationnalisation de la cellule durant le premier trimestre de l'exercice 2007.

Situé en Afrique de l'Ouest, le Bénin couvre une superficie de 112 600 km² avec une population estimée en 2002 à près de sept millions d'habitants^1(*). A l'instar d'autres pays en développement, il enregistre, chaque année, une importante émigration volontaire de ressources humaines de tous ordres. D'après les statistiques disponibles, la diaspora béninoise est estimée aujourd'hui à plus de quatre millions^2(*) de personnes dispersées à travers le monde. Les Béninois résidant à l'étranger sont partis du pays en rang dispersé, en fonction de leurs motivations et de leurs intérêts particuliers. Aujourd'hui, ils disposent de savoir faire, d'expériences, de ressources financières et /ou matérielles susceptibles d'être mis à la disposition de leurs pays d'origine.

Jusqu'à l'avènement de la démocratie, cette diaspora est restée à l'écart de la vie politique, économique, sociale et culturelle du Bénin, bien que chaque membre entretienne des rapports particuliers avec sa famille à travers des soutiens matériels et financiers.

Ces dernières années, la question migratoire a suscité une attention croissante, jusqu'à se hisser en première position de l'ordre du jour des préoccupations internationales. En effet, son impact se révèle considérable tant sur le plan économique qu'en matière de contribution aux efforts de développement. La migration internationale est donc devenue un enjeu important aussi bien pour les pays d'origine que pour les pays d'accueil des migrants. Les premières tentatives de régulation de ce mouvement sont à l'origine de la création de l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

Face à cet enjeu, le Bénin s'est doté en juin 1999 d'un Ministère dont le portefeuille mettait en relief la diaspora. Il s'agit du Ministère Chargé des Relations avec les Institutions, la Société Civile et les Béninois de l'Extérieur (MCRI-SCBE). Pour une première fois, la gestion des relations du Gouvernement avec les Béninois établis à l'étranger est devenue une préoccupation pour l'Etat. Elle l'est devenue davantage avec les mutations intervenues au sommet de l'Etat, au lendemain de l'élection présidentielle de mars 2006. Depuis le 8 avril en effet il est créé, en lieu et place du Ministère chargé des Relations avec les Béninois de l'extérieur, un Ministère Chargé de l'Intégration Africaine et des Béninois de l'Extérieur (MCIABE). De la simple gestion des relations entre le Gouvernement et la diaspora, on est donc passé à l'établissement d'un partenariat avec les Béninois vivant à l'extérieur et le Gouvernement. La définition et la mise en place d'une véritable politique de gestion des questions migratoires, pour une meilleure contribution au développement s'est en effet imposée au Bénin qui, pour y répondre, a fait recours à l'OIM.

Ainsi, en collaboration avec les services techniques de l'OIM, le programme intitulé «programme MIDA-Bénin» a été élaboré par le Bénin en 2002. Il poursuit comme objectif de mobiliser l'expérience, le savoir-faire et le cas échéant, les ressources financières et autres des Béninois de l'Extérieur pour le développement socio-économique du Bénin. Le MCIABE en assure donc la maîtrise d'ouvrage.

Cependant, les secteurs prioritaires de développement du Bénin continuent de souffrir d'une insuffisance prononcée de compétences. Les capacités des unités de production se trouvent ainsi affaiblies ce qui ne favorisent point leur compétitivité. Or, la diaspora béninoise regorge des compétences tant recherchées qui devraient être mobilisées à travers le programme MIDA-Bénin. Mais force est de constater que trois (03) ans après son lancement, très peu de Béninois de l'Extérieur participent à ce programme.

Cette situation s'explique par un défaut d'information tant au niveau des acteurs locaux qu'au niveau de la diaspora. Ce qui a engendré une méconnaissance quasi-totale de ce programme par ces derniers.

Lorsqu'on observe les différentes étapes de la gestion du cycle de MIDA-Bénin, on se rend compte que :

- il y a une faible implication des véritables acteurs, notamment les Béninois de l'Extérieur ;

- le programme est dépourvu de dispositif d'analyse systémique, complète et cohérente à l'image du cadre logique ;

- il a connu une trop grande mobilité à la tête de la direction (03 coordonnateurs en 03 ans).

Envisager de nouvelles solutions s'avère donc nécessaire si l'on veut atteindre les objectifs fixés. C'est pourquoi ce mémoire se propose de réfléchir sur : "les migrations internationales et le développement en Afrique : élaboration et mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation du programme MIDA-BENIN"

Pour ce faire, le mémoire s'articulera autour de deux (02) parties avec pour objectif de faire :

- en premier lieu, la présentation du cadre institutionnel et théorique de l'étude ;

- en second lieu, l'analyse des résultats assortie des propositions de solutions conséquentes.

1. CADRE INSTITUTIONNEL DE L'ETUDE

1.1- Présentation du dispositif institutionnel

1.1.1- Dispositif Etatique

Face à la masse critique des migrants béninois dont l'importance numérique est avérée et leur poids économique virtuel dans le développement du pays notable, les hautes autorités du Bénin ont commencé par introduire dans les portefeuilles ministériels, le volet relatif à la gestion des Béninois de l'Extérieur. C'est ce qui a donné naissance en 1999 au Ministère Chargé des Relations avec les Institutions, la Société Civile et les Béninois de l'Extérieur (MCRI-SCBE). Ce ministère a, entre autres, pour mission de concevoir et de mettre en oeuvre la politique du Gouvernement dans le domaine de la gestion de ses relations avec les Béninois de l'Extérieur. Le MCRI-SCBE s'est en conséquence doté d'une agence sous tutelle dénommée "Agence Nationale des Béninois de l'Extérieur (ANBE)", créée le 29 décembre 2000 en vue de fournir aux Béninois de l'Extérieur un cadre institutionnel de collaboration et d'intermédiation. Les objectifs généraux de cette agence se présentent comme suit^3(*) :

- définir un cadre de collaboration et de relations efficaces entre les structures étatiques et les organismes des Béninois de l'Extérieur, notamment le Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur (HCBE) ;

- assurer l'implication et la participation des Béninois de l'Extérieur à l'élaboration et à la mise en oeuvre du Programme d'Action du Gouvernement ;

- assurer la protection sociale, économique, culturelle, politique et juridique des Béninois de l'Extérieur aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du Bénin ;

- promouvoir la réinsertion effective des Béninois de l'Extérieur au Bénin.

Aujourd'hui, avec le changement intervenu au sommet de l'Etat, au lendemain de l'élection présidentielle de mars 2006, le MCRI-SCBE a connu de profondes mutations et est devenu le MDCIABE. Il est dirigé par un Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères.

Par ailleurs, il convient de signaler que ces structures nationales collaborent avec les représentations diplomatiques du Bénin à l'extérieur. Il faut également reconnaître qu'aucun organe spécialisé dans la gestion des migrations n'est institué au niveau desdites représentations diplomatiques.

Le dispositif étatique ci-dessus présenté travaille de concert avec le dispositif communautaire mis en place par les Béninois de l'Extérieur.

1.1.2- Dispositif communautaire

Organisés en associations ou en amicales, les Béninois de l'Extérieur, en dépit de quelques divergences inhérentes à tout regroupement humain, vivent, dans l'ensemble, en harmonie et entretiennent de solides relations de solidarité entre eux. Ainsi, dans la perspective de soutenir cette dynamique et au regard de l'énorme potentiel humain et économique que constituent les Béninois de l'Extérieur, les participants à la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation tenue à Cotonou en février 1990 ont recommandé la prise en compte de la diaspora dans le processus de développement du Bénin.

C'est dans cette perspective que le Chef de l'Etat, le Président Mathieu KEREKOU, a initié l'Assemblée Générale des Béninois de l'Extérieur, tenue à Cotonou du 15 au 19 décembre 1997. Cette rencontre a favorisé l'instauration d'un dialogue responsable et constructif entre les communautés béninoises de l'étranger et l'Etat. Elle a abouti à la mise en place d'une structure faîtière, à caractère consultatif et apolitique dénommée « Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur (HCBE)», enregistrée sous le n°2000/399/MISAT/DC/SG/DAI/SAAP-Assoc du 06 novembre 2000 et reconnue d'utilité publique par le gouvernement^4(*).

- permettre aux Béninois établis à l'étranger de participer malgré leur éloignement à la vie nationale ;

- donner des avis et formuler des recommandations dans le cadre de l'élaboration et de la mise en application de la politique de la Nation en matière de protection, de gestion et de promotion des Béninois vivant à l'Extérieur ;

- susciter et encourager, encadrer et suivre l'investissement des Béninois vivant à l'Extérieur aux fins de leur participation effective au développement national ;

- développer une stratégie pour sauvegarder les intérêts des Béninois de l'Extérieur ;

- participer à l'élaboration et à la mise en oeuvre d'une politique adéquate d'intégration des Béninois de l'Extérieur, dans le tissu économique et socioculturel du pays ;

- promouvoir des échanges culturels, économiques et sportifs entre le Bénin et les pays d'accueil ;

- oeuvrer à éviter toutes formes de discrimination entre les Béninois de l'Extérieur et ceux de l'intérieur.

a) au plan supranational : l'Assemblée Générale, le Comité de Coordination et le Bureau Exécutif ;

b) au plan national, dans les pays de résidence : l'Assemblée Communautaire, le Conseil Communautaire et le Bureau Communautaire.

Le Bureau Exécutif qui est l'organe d'exécution des décisions de l'Assemblée Générale, est composé d'un président, d'un secrétaire général et d'un trésorier général. Ils sont tous élus à l'Assemblée Générale pour un mandat de quatre (04) ans renouvelable une seule fois.

Cependant, malgré la pertinence de ses objectifs et la détermination de ses acteurs, les actions du HCBE sont peu visibles dans le pays. Toutefois, en dehors du HCBE, il existe des exemples concrets d'actions quoique isolées, émanant des Béninois de l'Extérieur qui contribuent au développement de la nation.

1.2- Interventions des Béninois de l'Extérieur dans le processus de développement du Bénin de 2000 à 2005

1.2.1- Approche d'intervention des Béninois de l'Extérieur

L'intervention des Béninois de l'Extérieur dans le processus de développement du Bénin se fait suivant plusieurs approches. Elle se manifeste autant par des envois de fonds de soutien à titre de subsistance aux familles restées au pays, des réalisations au plan de l'investissement privé, notamment dans l'industrie, les transports, le commerce, l'habitat que par des actions au plan communautaire à savoir, entre autres, la construction et l'équipement de modules de classe dans les écoles, la construction et l'équipement de centres de santé, la réalisation de pistes de desserte rurale, de réseaux d'adduction d'eau potable, de puits, de périmètre irrigués etc. Tout ceci à partir de fonds provenant de cotisations et du « démarchage » des institutions de coopération décentralisée ainsi qu'à partir des matériels et équipements reçus à titre de dons auprès des structures des pays d'accueil. Ces différentes actions sont réalisées sous la supervision d'un membre mandaté de l'association donatrice. Elles sont également réalisées par des parents, des fondations mises en place par certains Béninois de l'Extérieur, des associations mixtes de Béninois de l'Extérieur et de l'Intérieur, des coopératives ou ONG. A tout cela, il faut ajouter le retour temporaire au pays de certaines compétences de la diaspora, pour la mise à contribution de leurs connaissances dans les domaines de l'enseignement supérieur et de la santé. Cette intervention temporaire de spécialistes établis à l'étranger est beaucoup plus effective dans le domaine de l'enseignement supérieur à travers le programme MIDA-Bénin. Pour mieux apprécier l'importance des interventions des Béninois de l'Extérieur, un inventaire desdites réalisations est faite pour la période allant de 2000 et 2005.

1.2.2- Activités réalisées au Bénin par les Béninois de l'Extérieur entre 2000 et 2005

Diverses initiatives entreprises par les Béninois de l'Extérieur sont connues et peuvent être mises en exergue. Ainsi, nous avons pu recenser à partir de nos investigations auprès de l'Agence Nationale des Béninois de l'Extérieur (ANBE), du Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur (HCBE), des associations et fondations des Béninois de l'Extérieur, un certain nombre de réalisations. Ces actions émanent des Béninois de l'Extérieur pris individuellement et en associations. Les réalisations ainsi recensées sont récapitulées dans le tableau ci-après :

Tableau n°1 : SYNOPSIS DE QUELQUES ACTIONS REALISEES PAR LES BENINOIS DE L'EXTERIEUR

N°	STRUCTURE DE BENINOIS DE L'EXTERIEUR/BENINOIS DE L'EXTERIEUR	REALISATIONS	BENEFICIAIRES	PERIODE	COUT APPROXIMATIF
01	Associations Solidarité avec les villages du Bénin (ASVB)	Réalisation de réseaux d'adduction d'eau potable	Gbéhova et Ayou (Commune d'Allada)	2001-2002	100 millions
		Construction de modules de classe	Hwawé, Akopkonawa (Commune de Bopa), Kétonou (Commune de Sèmè-Kpodji), Sakété (Commune de Sakété), Magoumi (Commune de Glazoué), Tokpa-Avagoudo (Commune d'Allada)	2002-2004	65 millions
		Construction et équipement d'un centre pédiatrique et de récupération nutritionnelle à l'hôpital d'Allada	Commune d'Allada	2003	42 millions
		Construction d'un centre de formation et de perfectionnement	Commune d'Allada	En cours depuis 2001	Non Disponible
		Appui à la création et au fonctionnement d'une coopérative agricole	Ayou (Commune d'allada)	2003	5millions
02	Fondation IFE (créée par un Béninois de l'Extérieur résidant au Japon)	Construction et équipement d'écoles	Borgou et Atacora	2000-2001	687 millions
		Appui en fournitures scolaires aux écoles	Axe Cotonou-Parakou, Ouémé, Plateau
		Appui financier aux Associations des Parents d'Elève pour le paiement des instituteurs communautaires	Axe Cotonou-Parakou, Ouémé, Plateau	2000-2003
		Création d'une coopérative scolaire d'élevage de porcins	EPP de Tchitchakou (Atacora)	2002-2003
		Forage/Réhabilitation de puits	Borgou et Collines	2000-2002
		Construction de latrines scolaires	Nord-Bénin	2003
		Appui à l'alphabétisation des populations rurales	Nord-Bénin	2003
		Création d'un espace d'échanges et de communication entre jeunes béninois et japonais	Cotonou	2002
		Recrutement de deux jeunes filles béninoises pour la promotion du Bénin en Asie, notamment au japon		2003
		Organisation des cours de langue japonaise	Cotonou	Depuis 2002
03	Association des Ressortissants Béninois de Belgique (ARBB)	Organisation de deux éditions de colonies de vacances	Ø 1^ère édition de colonie : 15 jeunes béninois nés et résidant en Belgique ont passé leurs vacances au Bénin ; Ø 2^ème édition de colonie : 24 jeunes béninois résidant au Bénin ont passé leurs vacances en Belgique	2003 et 2004	50 millions
03	Association des Ressortissants Béninois de Belgique (ARBB)	Dons de vêtements, de bottes, de livres et de jouets	EPP de Ladji (Cotonou)	2004	5 millions
04	Amitié France-Bénin	Organisation de compétition de football dénommée « Challenge Amitié France-Bénin »	Atacora et Donga	2005	110 millions
04	Amitié France-Bénin	Dons de matériels informatiques et médicaux, de groupe électrogène, de motopompe et de matériel didactique	Atacora et Donga	2005	110 millions
05	Conseil des Béninois de France	Dons de matériels informatiques et de matériels didactiques	Collèges et établissement technique du Bénin	2004-2005	55 millions
06	Solidarité et Cultures	Dons de matériels didactiques et informatiques	CEG Gbokou et EPP Kandévié à Porto-Novo	2003	188 millions
		Création de site Internet	Trois collèges de Natitingou et de Djougou	2003
		Construction de bibliothèque	EPP Tokplégbé	2003
07	Groupe de Béninois résidant à Marseille et à Beyrouth	Projet Noël pour enfants des campagnes (collecte de jouets dans les pays d'accueil, envoi au Bénin et distribution aux enfants	Tous le Bénin	2001	Non Disponible
08	Emick HOUETO (béninois résidant à Bordeaux en France)	Installation d'une imprimerie moderne	Cocotomey	En cours depuis 2005	Non Disponible

Précisons que les actions répertoriées dans le tableau ci-dessus ne concernent que les interventions des Béninois de l'Extérieur hors programme MIDA-Bénin. Les réalisations effectuées dans le cadre du programme MIDA-Bénin concernent essentiellement les missions d'enseignement organisées au profit des écoles, instituts et facultés des universités d'Abomey-Calavi et de Parakou. Dans ce contexte, entre 2002 et 2005 Dix (10) Béninois de l'Extérieur ont effectué au Bénin des retours de courtes durées (15 jours à 1 mois) pour dispenser des enseignements dans des domaines tels que "réseaux et télécommunications, droit maritime, protection biologique des plantes, électricité, marketing international et cyber marketing, programmation orientée objet langage C++ et langage java, réseaux informatique, dessin assisté par ordinateur, géologie, mathématiques, statistique etc." Le nombre d'étudiant ayant bénéficié de ces enseignements est estimé à environ 1100^5(*).

2. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

2.1- Problématique, Objectifs et Hypothèses de l'Etude

2.1.1- Problématique

Les mouvements migratoires atteignent de nos jours une dimension considérable, avec les effets socio-économiques induits faisant d'eux un facteur positif du développement des nations.

Ainsi, on retrouve un peu partout dans le monde plusieurs africains nantis de savoir faire, d'expériences et de ressources financières et /ou matérielles susceptibles d'être mis à la disposition de leurs pays d'origine.

Cette situation a commencé par focaliser l'attention, aussi bien des organismes internationaux que des dirigeants des pays d'accueil et d'origine des migrants. Le mouvement international des populations communément appelé "Migration Internationale" est reconnu aujourd'hui comme une véritable source pourvoyeuse de bien être pour les migrants, leurs familles ainsi que leurs patries d'origine.

Selon la Banque Mondiale, les transferts de fonds des travailleurs migrants ont dépassé 232 milliards de dollars en 2005. Sur ce total, 167 milliards de dollars ont pour destination les pays en développement, soit plus du double du montant total de l'aide au développement^6(*). La même source estime que les envois de fonds effectués par des mécanismes informels pourraient accroître de 50 % ou davantage les estimations officielles, faisant ainsi des envois de fonds, la principale source de capitaux extérieurs dans de nombreux pays en développement.

Face à cet enjeu, l'OIM a pris l'initiative d'un programme africain intitulé "Migrations pour le Développement en Afrique (MIDA)". L'objectif général de ce programme est d'aider au renforcement des capacités institutionnelles des pays africains à gérer et à réaliser leurs objectifs de développement par le transfert de compétences pertinentes, de ressources financières et autres de la diaspora. C'est un programme qui est élaboré pour constituer une référence pour les pays africains désireux de mettre en place leurs propres politiques en matière de gestion des migrations.

C'est dans ce cadre que le Bénin a élaboré en 2002 son programme relatif à la gestion des migrations internationales dénommé «Programme MIDA-Bénin».

Mais l'étude diagnostique réalisée sur ce programme montre, d'une part, qu'il a connu une très grande mobilité au niveau de l'équipe dirigeante (03 coordonnateurs en 03 ans) et d'autre part, qu'il ne dispose ni d'un dispositif d'analyse systémique, complète et cohérente à l'image du cadre logique, ni d'un système d'information approprié pour son suivi- évaluation. Toutes choses qui ne favorisent guère une mise en oeuvre conséquente et efficace dudit programme.

Or, le programme MIDA-Bénin, au vu de ses objectifs, devrait bénéficier d'une attention particulière dans toutes ses composantes. Aussi, devrait-il être doté d'un dispositif de suivi-évaluation plus opérationnel, ce qui n'est pas le cas de nos jours.

C'est pour tenter de combler, quelque peu, ce vide opérationnel que le présent mémoire se propose de contribuer au renforcement des capacités de gestion du programme à travers l'élaboration et la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation.

2.1.2- Objectifs et Hypothèses

Cette étude vise à contribuer au renforcement des capacités de gestion du programme MIDA-Bénin, en fournissant aux décideurs un outil d'aide à la prise de décision.

La réalisation de cet objectif général passe inéluctablement par celle des objectifs spécifiques qui constituent le fil conducteur du présent travail.

2.2- Méthodologie et Revue de littérature

2.2.1- Méthodologie

Le test des hypothèses ci-dessus formulées exige une série de travaux qui doivent être menés suivant une méthodologie conforme aux normes scientifiques admises. Pour ce faire, nous optons dans le cadre de ce travail, pour une démarche empirique basée sur des enquêtes de terrain auprès de certaines cibles pour une meilleure compréhension des problèmes précédemment évoqués et de leurs causes explicatives. A cet effet, nous concevrons d'abord les bases de notre recherche et les outils qui vont permettre de réaliser une collecte appropriée des données. Nous soumettrons ensuite lesdites données à des modèles d'analyse pour tirer les conclusions qui s'imposent.

Mais quelle population cible permettra de réaliser ou de mettre en oeuvre cette démarche méthodologique ?

La cible de notre étude est constituée d'abord des responsables actuels et passés de la gestion du programme MIDA-Bénin. Ensuite, nous nous intéresserons aux différentes structures impliquées dans la gestion des Béninois de l'Extérieur. La raison qui motive ce choix réside dans le fait que la gestion du volet "Béninois de l'Extérieur" n'est pas restée sous la tutelle permanente d'un département ministériel. Il est passé de la tutelle du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération à la tutelle du Ministère Chargé des Relations avec les Institutions, la Société Civile et les Béninois de l'Extérieur. Actuellement, la gestion de ce volet est encore retournée dans le portefeuille du Ministère des Affaires Etrangères, avec la création d'un Ministère Chargé de l'Intégration Africaine et des Béninois de l'Extérieur. Ce dernier est géré par un Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires Etrangères.

A ce groupe, il faut ajouter les responsables des structures bénéficiaires des actions des Béninois de l'Extérieur, notamment les autorités rectorales des deux universités publiques du Bénin et les responsables de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin (en ce qui concerne le secteur privé). Enfin, les responsables de l'OIM basés à Dakar, ceux du Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur et d'autres associations des Béninois de l'Extérieur, de même que les Béninois de l'extérieur pris isolement seront également interviewés.

Les données à recueillir auprès de ces groupes de personnes permettront d'analyser les hypothèses. Cette analyse est réalisée à travers la grille ci-dessous.

La grille d'analyse (tableau n°2) permet de faire une étude plus détaillée des hypothèses formulées pour une meilleure appréciation de la situation. Cette grille nous permet de mettre en exergue les principaux éléments à examiner pour chacune des variables, les techniques à privilégier ainsi que les outils de collecte de données.

HYPOTHESES

VARIABLES

INDICATEURS

SOURCES DE VERIFICATION

TECHNIQUE DE COLLECTE

OUTILS DE COLLECTE

Hypothèse n°1 : Les objectifs du programme MIDA-Bénin manquent de pertinence et de cohérence.

Les objectifs du programme MIDA-Bénin (contribution à l'atteinte des objectifs de développement national et la logique d'intervention du programme)

- Nombre d'objectifs nationaux de développement dans lesquels s'incèrent les objectifs du programme MIDA-Bénin

- Compatibilité qui existe entre les résultats et activités, entre les résultats et les objectifs spécifiques, et enfin entre les objectifs spécifiques et l'objectif général

- Documents de politique nationale en matière de gestion des Béninois de l'Extérieur

- Document du programme MIDA-Bénin

- Les ENPLT,

- Le PAG2

- Le DSRP,

- La DEPOLIPO

Recherches documentaires

Fiches de lectures

Hypothèses n°2 : Le programme MIDA-Bénin ne dispose pas d'un cadre de concertation et d'actions participatives opérationnel.

Le niveau d'implication des Béninois de l'Extérieur et des bénéficiaires locaux à la gestion du programme MIDA-Bénin

- Nombre de Béninois de l'Extérieur qui ont participé au programme MIDA-Bénin entre 2002 et 2005

- Nombre de réalisations effectuées par les Béninois de l'Extérieur dans le cadre de MIDA-Bénin entre 2002 et 2005

- Nombre de structures nationales bénéficiaires des transferts du programme MIDA-Bénin entre 2002 et 2005

- Rapports d'activités de MIDA-Bénin

- Rapports d'activités des structures bénéficiaires des transferts de MIDA-Bénin

- Les informations recueillies auprès des Béninois de l'Extérieur et leurs associations

- Les informations recueillies auprès des responsables de MIDA-Bénin

- Les informations recueillies auprès des responsables des structures bénéficiaires

Recherches documentaires

Enquêtes

Entretiens directs

Fiches de lectures

Questionnaire

Guide d'entretien

Source : notre étude sur les problèmes de la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin, mai 2006Ø Echantillonnage

La population cible et la grille d'analyse des hypothèses précédemment présentées, permettent d'entrevoir une difficulté majeure, celle de déterminer avec précision la taille réelle de cette population. Cela est dû à la répartition géographique des individus composant cette population. Il est alors irréaliste de prétendre toucher l'ensemble des individus de cette population dans le cadre de la présente étude. D'où la nécessité de réaliser un échantillonnage. Dans cette perspective, le mode d'échantillonnage choisi est "l'échantillonnage raisonné". Il nous a permis de cibler des personnes réellement accessibles dans le cadre de notre étude. Ainsi, nous avons identifié les individus et les structures cibles par rapport au champ supposé être couvert par les activités du programme MIDA-Bénin et l'intensité des activités du programme à l'endroit desdites structures. L'échantillon ainsi défini est composé des catégories socioprofessionnelles ci-après :

- les responsables de l'Agence Nationale des Béninois de l'Extérieur (ANBE) (deux personnes) ;

- les responsables de l'Université d'Abomey-Calavi, notamment ceux du rectorat (deux personnes), des facultés, écoles et instituts (dix personnes) ;

- les responsables de l'Université de Parakou, notamment ceux du rectorat (deux personnes), des facultés, écoles et instituts (quatre personnes) ;

- les responsables du Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur (deux personnes) ;

- les responsables de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Bénin (deux personnes) ;

- les responsables du Ministère de la Santé, notamment ceux du CNHU-HKM (deux personnes), des services centraux du Ministère (cinq personnes) ;

Au total, quarante quatre (44) personnes ont été interviewées ; les unes directement, les autres par l'intermédiaire de questionnaire, pour une meilleure compréhension du problème de la non atteinte des objectifs du programme MIDA-Bénin.

Pour tester les hypothèses formulées, nous avons collecté des données relatives aux indicateurs identifiés dans la grille d'analyse. Les techniques et les outils de collecte utilisés à cet effet sont la recherche documentaire (avec une fiche de lecture), les entrevues au moyen de guide d'entretien et l'enquête par questionnaire.

Avant de commencer le traitement proprement dit des données collectées, nous avons procédé à la mise en place du masque de saisie, puis à la codification des questionnaires. Ensuite, nous avons dépouillé l'ensemble des questionnaires et des notes prises au cours des entretiens. L'outil statistique utilisé pour le traitement des données collectées est le tableur excel.

Par ailleurs, la méthode d'analyse des problèmes utilisée pour mieux appréhender la situation est celle de l'approche de cadre logique.

Une étude comme celle-ci gagnerait à être enrichie par les contributions d'un grand nombre de personnes, notamment des responsables de l'OIM basés à Genève en Suisse et à Dakar au Sénégal, des responsables d'autres programmes MIDA tel que ceux du programme MIDA Grands Lacs, MIDA-Ghana, MIDA-Burkina et des personnes ayant occupé des postes de responsabilité à un certain niveau dans l'administration de l'Ex MCRI-SCBE. Seulement, il est difficile de retrouver toutes ces personnes qui ont eu à jouer un rôle déterminant dans l'élaboration et la mise en oeuvre du programme MIDA en général et du programme MIDA-Bénin en particulier. En ce qui concerne le Bénin, une telle difficulté aurait dû être épargnée si la fréquence de mobilité des cadres n'était pas trop élevée dans l'administration publique béninoise.

Cette situation nous a certainement fait perdre une masse importante et précieuse d'informations qui auraient pu enrichir nos réflexions. Une autre insuffisance est celle relative à la disponibilité d'informations nécessaires aux analyses, car la principale technique utilisée est la recherche documentaire. Lorsqu'on connaît l'état des archives dans les différentes structures étatiques et les pratiques de rétention de l'information et de méfiance auxquelles se livre généralement le personnel de l'administration publique béninoise, on comprend aisément les limites d'une étude fortement basée sur l'exploitation de la documentation et des entretiens. Les changements intervenus au niveau des administrations au lendemain de l'élection présidentielle de mars 2006 ont également influencé la situation.

Plusieurs difficultés ont jalonné le déroulement de notre étude. Entre autres, nous pouvons citer les nombreux déplacements requis par les entretiens avec les personnes ciblées. Ces dernières font preuve d'une grande indisponibilité du fait des responsabilités qu'elles assurent au niveau de leurs différentes structures. Cette indisponibilité s'est accentuée en raison de la contrainte du temps qui est la nôtre et des perturbations de calendrier qui caractérisent l'agenda des responsables à interviewer. En effet, la période de réalisation de l'étude a coïncidé avec la période des audits commandités par le nouveau Président de la République dans les différentes structures de l'administration publique béninoise.

En dépit de tout ce qui précède, nous pouvons nous réjouir d'avoir touché la plupart de ceux que nous étions censé questionner. Ce qui nous a permis d'accorder une crédibilité certaine aux données collectées et par conséquent, aux analyses sur lesquelles nous avons fondé l'essentiel de nos conclusions. Ces analyses ont été renforcées par les résultats de notre recherche documentaire.

2.2.2- Revue de littérature

Ce paragraphe présente quelques généralités sur les principales expressions contenues dans ce mémoire notamment les "migrations internationales et développement", les "Béninois de l'Extérieur" et le "programme MIDA-Bénin".

Selon le dictionnaire français "le ROBERT quotidien", les migrations sont les déplacements de populations d'un pays dans un autre pour s' y établir. Ainsi, les migrations internationales peuvent être définies comme les mouvements de personnes par-delà les frontières. A l'exception de quelques pays, ces mouvements ont augmenté en Afrique après les indépendances. Cette situation est due, en partie, à des liens coloniaux très forts, à un secteur privé non développé, à la détérioration du marché de travail, à des violations des droits de l'homme, à de mauvaises pratiques gouvernementales, à des guerres civiles, à de la détérioration de l'environnement et à des systèmes d'enseignement souvent inadaptés. Les Gouvernements des pays africains, dans leurs efforts pour créer les compétences spécialisées dont ils ont besoins pour leurs programmes de développement, ont pendant des décennies, encouragé leurs ressortissants à faire des études et à acquérir une formation dans les Institutions des pays du Nord. Cela a eu pour résultat la perte de leur main-d'oeuvre qualifiée au profit de ces pays. Et pour cause, après avoir reçu leur formation, nombre de ces ressortissants qualifiés ont poursuivi des études spécialisées complémentaires et ont intégré le tissu professionnel de leurs Etats d'accueil. Après avoir travaillé pendant quelque temps, ils hésitent de rentrer dans leurs pays d'origine surtout à cause de la peur du chômage dû au gel du recrutement à la fonction publique et de l'absence d'un secteur privé performant, capable d'embaucher des cadres hautement qualifiés. En outre, les nombreuses guerres civiles qui sévissent en Afrique et qui entretiennent l'insécurité, contribuent à retarder le retour des africains. La conséquence qui découle de ce phénomène est la création d'une pénurie de ressources humaines indispensables au développement socio-économique de l'Afrique. Nombre d'entre eux créent de nouveaux foyers dans les pays d'accueil et retardent indéfiniment leur retour au pays d'origine.

C'est ainsi que le nombre d'africains résident en Europe et en Amérique du nord est estimé aujourd'hui à plus de 3,6 millions^7(*) dont environ 3 millions pour l'Europe seul. Plus de 100 000 d'entre eux sont des cadres. La Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique et l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) estiment qu'entre 1960 et 1975, 27 000 Africains ont quitté le continent pour les pays industrialisés. De 1975 à 1984, ce chiffre a atteint 40 000. Selon la Banque Mondiale, 23 000 universitaires et 50 000 cadres supérieurs quittent l'Afrique chaque année.

Cette hémorragie continuelle prive les économies des pays africains des compétences dont elles ont un besoin vital ; le développement et la consolidation des Etats s'en trouvent ainsi gravement altérés et les pays, loin de «décoller», s'enfoncent de plus en plus dans un marasme qui fait que le fossé entre la plupart des pays d'Afrique et les pays industrialisés, se creuse davantage.

Néanmoins, les Africains expatriés ont pour la plupart garder le contact avec leurs familles restées au pays. De plus, un grand nombre d'entre eux auraient aimé rentrer dans leur pays sans couper les ponts définitivement avec les pays d'accueil. Toutefois, les politiques d'immigration de ces derniers ne sont pas encore assez souples pour le permettre.

Les responsables du MCRI-SCBE, dans une approche de conceptualisation du terme «Béninois de l'Extérieur» lui ont donné la définition ci-après : « Est Béninois de l'Extérieur, toute personne physique, d'origine béninoise de naissance ou par acquisition, résidant régulièrement à l'extérieur et se réclamant tel. Parmi eux, se retrouvent toutes les catégories socioprofessionnelles, allant du simple ouvrier à l'intellectuel qualifié. On y distingue également les Béninois de l'Extérieur Actifs à l'Intérieur (BEAI). Ces derniers sont ceux qui ont choisi volontairement de rentrer temporairement pour enrichir leur pays des expériences acquises à l'extérieur».

Le nombre de Béninois de l'Extérieur est estimé aujourd'hui à plus de 4 millions soit plus de 57,14% de la population béninoise évaluée à environ 7 millions d'habitants^8(*). Ces données sont issues des différentes visites de prise de contacts effectuées par les responsables du MCRI-SCBE à l'endroit des communautés des Béninois de l'Extérieur. A ce jour, aucune étude sérieuse n'est encore réalisée dans ce domaine. La répartition spatiale des Béninois de l'Extérieur montre que les grandes concentrations se trouvent en Afrique (Occidentale et Centrale) et en Europe. A l'instar des ressortissants d'autres pays africains en quête du mieux-être en dehors de leurs pays d'origine, les Béninois ont développé un goût particulier pour l'étranger. Ainsi, avec ou sans qualification professionnelle, ils émigrent légalement ou clandestinement.

Cette tendance a pris une ampleur notable après les indépendances au Bénin (1972-1990). Ainsi, étudiants en formation ou en fin de formation, anciens étudiants ayant eu et accepté des offres d'emploi intéressantes dans le pays d'accueil, intellectuels en quête de meilleures conditions de travail, fonctionnaires internationaux, commerçants, opérateurs économiques, pêcheurs, émigrés clandestin évoluant dans le secteur informel, exilés politiques, simples aventuriers ainsi que l'ensemble de leurs progénitures constituent pour l'essentiel, ce qu'il convient d'appeler les Béninois de l'Extérieur.

Dans les pays d'Europe de l'Ouest et d'Amérique du Nord, les communautés béninoises sont généralement composées de personnes hautement qualifiées : universitaires, intellectuels exerçant des professions libérales (avocats, notaires, architectes, médecins, etc.).

Par contre, les communautés béninoises qui séjournent dans les autres pays africains disposent de qualifications intellectuelles ou professionnelles moyennes. Ils s'adonnent pour la plupart au négoce, aux activités halieutiques ou toutes autres activités du secteur informel. On les rencontre majoritairement au Nigeria (1 million), au Ghana (900 000), en Côte d'Ivoire (400 000), au Sénégal (350 000), au Gabon (200 000) au Congo (100 000), au Cameroun (100 000)^9(*).

Au Bénin, les termes "Béninois de l'Extérieur", "Béninois de l'Etranger" ou "Diaspora béninoise" sont explicitement mis en exergue et ont constitué un centre d'intérêt national à l'occasion de la conférence des forces vives de la nation tenue à Cotonou en février 1990. Cette conférence a, entre autres, jeté les bases d'une prise en compte effective et réelle des potentialités des Béninois de l'Extérieur comme ressources indispensables au développement du Bénin.

Ø Le programme de Migrations pour le Développement en Afrique volet Bénin (MIDA-Bénin)

Dans le cadre de la gestion des migrations, l'OIM a conçu et mis en oeuvre plusieurs programmes qui ont pour objet l'utilisation des compétences et des connaissances des nationaux qualifiés résidant un peu partout dans le monde, pour le développement de leur nation d'origine. Plusieurs programmes sont alors mis en oeuvre en Amérique latine, en Asie et en Afrique.

Ainsi, dans le contexte des conventions Lomé II, III et IV, l'OIM a lancé en 1983, le Programme de retour et de réintégration de nationaux africains qualifiés (RQAN). Grâce à ce programme, plus de 2000 nationaux africains hautement qualifiés et expérimentés reçoivent une aide au retour et à la réintégration dans 11 pays d'Afrique à savoir l'Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, la Sierra Leone, le Mozambique, le Ghana, le Kenya, l'Ouganda, la Somalie, la Zambie et le Zimbabwe^10(*). Cette main d'oeuvre très qualifiée ramène avec elle ses expériences, dans des domaines variés de développement.

A la fin des années 90, la gestion des mouvements migratoires et les liens entre la migration et le développement font l'objet de débats croissants sur la scène internationale.

Les Accord de Cotonou, signés le 23 juin 2000, entre l'Union Européenne et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) constituent une remise à jour des anciens accords de Lomé signés en 1975. Ils encadrent trois des principales mesures nécessaires pour atteindre les objectifs de lutte contre la pauvreté par un développement adapté à la fois aux conditions de la mondialisation et à l'état des pays à savoir : dispositions institutionnelles, stratégie de coopération et financement du développement. Trois, parmi les cents articles de ces accords, concernent la migration et les migrants. Il s'agit de :

- l'Article 13 qui est consacré aux conditions des migrations. Il souligne, entre autres, la nécessité de "l'élaboration de stratégies de mise en oeuvre de programmes de coopération nationaux et régionaux en faveur de l'amélioration des conditions de vie et de travail et de la création d'emplois, et, du développement d'actions visant à l'insertion professionnelle des ressortissants des pays ACP dans leurs pays d'origine ou dans un Etat membre de l'Union Européenne" ;

- l'Article 79, alinéa 1, qui stipule que "la coopération technique doit aider les pays ACP à développer leurs ressources humaines nationales et régionales, à développer durablement les institutions indispensables à leur développement grâce, entre autres, au renforcement de bureaux d'études et d'organismes privés des ACP, ainsi que d'accords d'échanges de consultants appartenant à des entreprises des ACP et de l'Union Européenne" ;

- l'Article 80, qui précise que "en vue d'inverser le mouvement d'exode des cadres des Etats ACP, la communauté assiste les Etats ACP qui en font la demande pour le retour des ressortissants ACP qualifiés résidant dans les pays développés par des mesures appropriées d'incitation au rapatriement".

Ces trois articles constituent le cadre dans lequel s'inscrit le rôle de la migration dans le partenariat pour le développement.

A partir des enseignements tirés du RQAN, l'OIM a lancé en 2001 à Libreville au Gabon, un nouveau programme intitulé «Migrations pour le Développement en Afrique (MIDA)». Ce programme s'intègre parfaitement aux deux principales stratégies de développement récemment élaborées : les Accords de Cotonou et la Nouvelle Initiative Africaine qu'est le NEPAD. C'est un programme de renforcement des capacités qui vise à développer les synergies potentielles entre les profils des migrants africains et les besoins des pays, en facilitant le transfert des compétences et des ressources vitales de la diaspora africaine dans les pays d'origine. Il s'appuie sur la notion de mobilité des personnes et des ressources et, de cette façon, offre des options de réinvestissement du capital humain, notamment sous la forme de retours temporaires, de longue durée ou virtuels. Dans ses approches, le programme s'adapte aux besoins du pays d'origine sans porter préjudice au statut légal des migrants dans les pays qui les ont accueillis ou dans leur patrie d'adoption récente. Pourvus de leurs compétences, de nouvelles idées et savoir-faire acquis à l'étranger, les migrants représentent un atout énorme pour le développement de leur pays d'origine dans différents domaines. Ils apportent avec eux une nouvelle vision et personnalisent les forces du changement.

En application d'une des recommandations de l'atelier de Libreville et en vue de favoriser l'élaboration d'un mécanisme en matière de migration pour le développement, le Bénin a élaboré en 2002 le programme MIDA-Bénin. Il est une émanation du programme MIDA qui vise l'Afrique toute entière.

3. PRESENTATION DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

Ce chapitre sera consacré à la présentation et l'analyse des résultats issus de nos diverses investigations. La vérification des hypothèses de recherche se fera ensuite à la lumière de l'analyse desdits résultats.

3.1- Présentation des Résultats

3.1.1- Résultats relatifs à la pertinence et la cohérence des objectifs de MIDA-Bénin

Toutes les personnes interviewées, malgré leur connaissance limitée de MIDA-Bénin, ont reconnu l'importance de ce programme pour le développement socio-économique du Bénin.

Par ailleurs, au terme de notre recherche documentaire, nous avons essayé d'établir l'arrimage entre les objectifs du programme MIDA-Bénin et les objectifs contenus dans les principaux documents d'orientations stratégiques globales et spécifiques tels que la Déclaration de la Politique de Population (DEPOLIPO), les Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme BENIN 2025 (NLTPS), le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), le Programme d'Action du Gouvernement (PAG) et la Politique Nationale pour les Béninois de l'Extérieur (PNBE). Il convient de signaler que le DSRP est un document d'opérationnalisation du PAG qui, lui, est une émanation des NLTPS. Le DSRP a également pris en compte certains objectifs de la DEPOLIPO. Cette dernière, a entre autres, pour objectif de "prendre en compte les migrations internationales dans le processus de développement". Cet objectif est bien en conformité avec les objectifs du MIDA-Bénin, lesquels devront tous contribuer à la réduction de la pauvreté, à travers le renforcement des capacités des unités de production nationales.

Enfin, les interviewés ont manifesté tous, leur intérêt en ce qui concerne l'opportunité du programme MIDA-Bénin.

3.1.2- Résultats relatifs à la gestion du programme MIDA-Bénin

A l'exception des personnes interviewées au niveau des Ministères (le Ministère chargé des Béninois de l'Extérieur et le Ministère des Affaires Etrangères), un béninois sur trois (33% environ)^11(*) maîtrise dans une moindre mesure, les véritables objectifs du programme. Ces dernières ont seulement une connaissance limitée de MIDA-Bénin. Pour les unes, le programme MIDA-Bénin permet de résoudre le problème de pénurie d'enseignants qui se pose au niveau des universités, tandis que pour les autres il constitue une opportunité de vacances pour certains béninois vivant à l'étranger et désireux de passer quelques jours dans leur pays d'origine. La troisième catégorie de personnes interrogée (67%) ignore complètement l'existence du programme.

Par ailleurs, les recherches ont révélé qu'entre 2002 et 2005, le programme MIDA-Bénin a effectué seize (16) transferts de courtes durées (15 jours) dans douze (12) spécialités. Dix (10) Béninois de l'Extérieur ont participé à ces transferts. Certains parmi eux ont effectué de retour unique tandis que d'autres ont été sollicités plusieurs fois au cours de cette même période. Ces différents transferts ont eu comme seul bénéficiaire au cours de la période d'étude choisie, l'enseignement supérieur. Les principaux bénéficiaires sont les deux universités publiques du Bénin. Il s'agit de l'Université d'Abomey-Calavi (la Faculté des Sciences et Techniques, la Faculté de Droit et de Sciences Politiques, l'Institut Universitaire de Technologie de Lokossa et l'Institut de Mathématiques et de Sciences Physiques de Porto-Novo) et de l'Université de Parakou (l'Institut Universitaire de Technologie). Nous avons constaté qu'aucune structure du secteur privé n'a bénéficié des transferts du programme MIDA-Bénin. Aussi, convient-il de préciser que la quasi-totalité des personnes interviewées au niveau du secteur privé ont avoué leur méconnaissance totale de MIDA-Bénin. Les Béninois de l'Extérieur que nous avons eu la chance de questionner ne connaissent pas véritablement le programme. Ces derniers continuent toujours d'investir dans le développement du Bénin à travers les canaux traditionnels auxquels ils sont habitués. Ils ont cependant exprimé le désir de participer au programme MIDA-Bénin, à condition que des actions de sensibilisation et d'information soient menées à leur endroit.

Enfin, en ce qui concerne la gestion des transferts, les bénéficiaires ont dénoncé l'absence d'un cadre formel de collaboration entre eux, le programme MIDA-Bénin et les Béninois de l'Extérieur. Les Béninois de l'Extérieur quant à eux, ont dénoncé la multiplicité d'interlocuteurs qui existe au niveau de leur Ministère de tutelle à savoir l'ABMIDA, l'ANBE et la DRBE. Ils souhaitent qu'une clarification soit faite à ce niveau en vue de favoriser la synergie et la visibilité des actions.

3.2- Analyse Critique et Vérification des hypothèses

3.2.1- Analyse et vérification de l'hypothèse de recherche n°1

Les résultats présentés ci-dessus montrent que les objectifs du programme MIDA-Bénin intègrent les objectifs contenus dans les documents d'orientations stratégiques globales et spécifiques nationales. En effet, ces objectifs sont compatibles avec plusieurs orientations nationales, notamment : "impliquer davantage la diaspora béninoise dans le développement socio-économique de leur nation d'origine" (la Politique Nationale pour les Béninois de l'Extérieur), "promouvoir la diaspora béninoise" (les Etudes Nationales de Perspectives à Long terme - Bénin 2025), "impliquer les Béninois de la diaspora dans le processus de développement national ", "développer les liens entre les Béninois de l'Extérieur et leur patrie", "contribuer à une meilleure organisation de la diaspora béninoise et l'impliquer davantage dans le processus du développement national", "mobiliser l'épargne des Béninois de l'Extérieur" (Programme d'Action du Gouvernement), "promouvoir l'emploi durable et renforcer les capacités des pauvres à participer au processus de décision et de production" (le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté au Bénin) et " prendre en compte les migrations internationales dans le processus de développement" (la Déclaration de Politique de Population).

On retrouve ainsi une harmonie parfaite entre les activités et les résultats attendus; entre les résultats et les objectifs spécifiques d'une part, et, la compatibilité entre les objectifs spécifiques et l'objectif général du programme d'autre part. Il en résulte alors que les objectifs du programme MIDA-Bénin sont bien pertinents et assez cohérents, d'où l'infirmation de l'hypothèse n°1.

3.2.2- Analyse et vérification de l'hypothèse de recherche n°2

Les résultats montrent que les actions réalisées dans le cadre du programme MIDA-Bénin sont essentiellement concentrées dans le domaine de l'éducation, notamment l'enseignement supérieur. Elles ne sont pas du tout diversifiées. Les autres secteurs prioritaires du développement (la santé et le secteur privé) sont complètement laissés pour compte. Par contre, au cours de la même période, plusieurs autres interventions des Béninois de l'Extérieur sont relevées dans ces domaines délaissés par MIDA-Bénin. Plus d'une trentaine de Béninois de l'Extérieur continuent d'intervenir dans le développement du Bénin à travers des réalisations hors MIDA-Bénin, au niveau de la santé, des petites et moyennes entreprises, de l'éducation etc. Cette situation s'explique par le fait que le programme est peu connu des véritables acteurs de sa mise en oeuvre. L'approche utilisée pour contacter les Béninois de l'Extérieur qualifiés et susceptibles de participer au programme MIDA-Bénin reste peu formelle. Aucune action de sensibilisation et d'information sur le programme n'est réalisée. Ce qui pose le problème d'internalisation du programme au niveau des différents acteurs tant sur le plan national qu'au niveau de la diaspora.

En somme, le programme MIDA-Bénin est dépourvu d'un système d'information pouvant permettre une mise en réseau relationnel des différentes parties prenantes, d'où la confirmation de l'hypothèse n°2.

4. CONTRIBUTION POUR UNE MEILLEURE GESTION DU PROGRAMME MIDA- BENIN

4.1- Rappel des Problèmes majeurs

4.1.1- Analyse des problèmes et des objectifs

Il ressort de l'analyse faite dans les sections précédentes que le programme MIDA-Bénin souffre d'un problème fonctionnel, notamment l'insuffisance d'information pour les bénéficiaires locaux et les Béninois de l'Extérieur. Avant d'aborder l'analyse desdits problèmes, il est indispensable de procéder à l'inventaire des différents acteurs.

Les parties prenantes identifiées pour la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin se présentent comme ci-après :

- Le Ministère Chargé des Béninois de l'Extérieur (l'Agence Nationale des Béninois de l'Extérieur) en tant que maître d'ouvrage ;

- Le Ministère chargé des Affaires Etrangères, pour ce qui concerne les aspects diplomatiques ;

- Le Ministère chargé des Finances, pour le financement sur le Budget national ;

En décidant d'apporter une contribution à la résolution du problème d'implication des Béninois de l'Extérieur dans le développement du Bénin, notamment à travers une information plus accessible sur le programme MIDA-Bénin, nous avons mené des investigations auprès des principaux acteurs tels que identifiés dans notre échantillon.

Les responsables actuels et passés de la gestion de MIDA-Bénin nous ont été d'un apport capital pour l'identification des différents problèmes inhérents à la mise en oeuvre dudit programme. Ainsi, sur la base de la méthode du cadre logique, nous avons pu obtenir l'arbre à problèmes qui suit :

Faible implication des Béninois de l'Extérieur dans le développement socioéconomique du Bénin

Source : Elaboré à partir de notre enquête et nos recherches documentaires, mai 2006

Dans le but d'apporter une amélioration à la situation défaillante décrite à travers l'arbre à problèmes ci-dessus, nous avons positivé les différents problèmes. Cet exercice nous a permis de définir les objectifs qui sont représentés par l'arbre à objectifs ci-après :

Implication des Béninois de l'Extérieur dans le développement socioéconomique du Bénin améliorée

Source : Elaboré à partir de notre enquête et nos recherches documentaires, mai 2006.

4.1.2- Analyse et choix de la stratégie

L'arbre à objectifs ci-dessus montre qu'il existe plusieurs variantes pour la réalisation des objectifs visés. Il nous revient alors de définir, selon le contexte du projet, les stratégies possibles et d'en retenir celle qui apparaît la plus efficace.

Dans le présent contexte, notre arbre à objectifs nous permet de déduire deux stratégies ou alternatives : celle relative à l'adoption d'un mode plus approprié de désignation du coordonnateur MIDA-Bénin d'une part, et, celle relative à la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation opérationnel pour la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin d'autre part.

La stratégie relative à l'adoption d'un mode plus approprié de désignation du coordonnateur MIDA-Bénin comporte des limites. Lorsqu'elle est adoptée, elle va permettre de résoudre le problème de stabilité du coordonnateur et de suite dans la mise en oeuvre du programme. Mais elle ne garantit en aucun cas une meilleure participation des Béninois de l'Extérieur encore moins une forte adhésion des bénéficiaires locaux. Donc son impact en ce qui concerne l'atteinte des objectifs visés apparaît faible.

La stratégie qui concerne la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation opérationnel pour la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin permettra d'impliquer davantage les principaux acteurs du programme à savoir les Béninois de l'Extérieur et les bénéficiaires locaux. En effet, cette stratégie va permettre la mise en place d'un système d'information sur MIDA-Bénin. Ce qui favorisera la résolution du problème de déficit d'informations et de communication sur MIDA-Bénin. Il permettra alors au Béninois de l'Extérieur désireux de participer au programme, d'être au même niveau d'informations.

Il résulte de tout ce qui précède que la stratégie la mieux adaptée pour le cas que nous étudions est celle relative à la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation opérationnel pour la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin, mise en exergue par la figure N°3 ci-après. L'adoption d'un mode de désignation adéquat du coordonnateur devient alors une supposition importante pour la mise en oeuvre dudit programme.

Implication des Béninois de l'Extérieur dans le développement socioéconomique du Bénin améliorée

Stratégie d'adoption d'un mode de désignation plus approprié du coordonnateur

Stratégie de mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin

Source : Elaboré à partir de notre enquête et nos recherches documentaires, mai 2006

La mise en oeuvre de la stratégie ci-dessus retenue exige la constitution du cadre logique du programme concerné.

Notre étude nous a permis de nous rendre compte de l'inexistence d'un cadre logique pour le programme MIDA-Bénin. Ainsi, nous avons essayé d'élaborer un cadre logique pour le programme sur la base des informations issues de nos investigations (recherches documentaires et enquêtes). La matrice de cadre logique du MIDA-Bénin ainsi élaboré se présente comme suit :

Logique d'intervention	Indicateurs objectivement vérifiables	Sources de vérification	Suppositions importantes
Objectif global : Contribuer à une transformation de la fuite des cerveaux en gain de compétences provenant de la diaspora béninoise	X% des besoins en compétences du gouvernement et Y% de ceux du secteur privé en ce qui concerne leurs programmes de développement sont satisfaits	- Questionnaire d'enquête ; - Rapport sur l'état de l'économie Nationale	Le Gouvernement et le secteur privé continueront à soutenir le programme MIDA-Bénin

Objectif spécifique : Mobiliser l'expérience, le savoir-faire, les ressources financières et autres de la diaspora béninoise au profit du développement socio-économique du Bénin	Augmentation de X% du taux des diplômés béninois de la diaspora qui retournent chaque année au Bénin.	- Questionnaire d'enquête ; - Données figurant dans la base de données ;	La situation sociale, politique et économique du Bénin incite les Béninois de l'Extérieur à transférer leurs compétences et autres ressources

Résultats attendus :
Les besoins en compétences dans les secteurs de développement prioritaires, susceptibles d'être mieux satisfaits grâce aux compétences et aux ressources financières et autres des Béninois de l'Extérieur sont identifiés.	Au moins X employeurs d'institutions des secteurs public et privé fournissent des informations sur leurs besoins en compétences. Un bureau spécialisé est établi pour traiter l'information.	- Questionnaire d'enquête ; - Rapport d'évaluation du programme MIDA-Bénin ; - Données figurant dans la base de données	Le Gouvernement met en place les infrastructures de base Les partenaires continuent à prendre une part active au programme MIDA-Bénin
Les compétences, les ressources financières et autres des Béninois de l'Extérieur disponibles pour aider les programmes de développement au Bénin sont identifiées.	Au moins X Béninois de l'Extérieur et d'autres parties prenantes intéressées demandent des renseignements sur le programme MIDA-Bénin. Au moins X Béninois de l'Extérieur acceptent de participer au programme MIDA-Bénin.	Comptes-rendus de réunions Les courriers électroniques Les formulaires remplies pour participation au programme MIDA-Bénin Rapport d'évaluation du programme MIDA-Bénin Base de données sur les Béninois de l'Extérieur	Le Gouvernement impose des restrictions qui suppriment toute souplesse Peu d'institutions du secteur privé sont au courant du programme MIDA-Bénin
Les besoins en compétences identifiés et les compétences appropriées des Béninois de l'Extérieur sont mis en corrélation en vue d'effectuer les transferts possibles.	X personnes sont recrutées et formées pour gérer le programme MIDA-Bénin Un comité de sélection des besoins à satisfaire est opérationnel dès la fin du premier trimestre ayant suivi le démarrage du projet	Dossiers du département des ressources humaines du MIDA-Bénin Nombre de retours dans le cadre du MIDA-Bénin	Associations des Béninois de l'Extérieur disposées à soutenir le programme. Le Gouvernement du Bénin soutient le programme
Activités :	Ressources (en dollars des Etats-Unis)	Responsable	Calendrier
Organiser les séances d'information et de sensibilisation au Bénin et au niveau de la diaspora	434 000	ANBE, MIDA-Bénin, OIM, autres partenaires	Non défini
Etablir et tenir à jour une banque de données sur les besoins en compétences, les emplois et les vacances de poste ainsi que les possibilités d'investissement du Bénin	150 000	MIDA-Bénin	Non défini
Etablir et tenir à jour une banque de données sur les Béninois de l'Extérieur possédant des ressources dont a besoin le Bénin	200 000	MIDA-Bénin	Non défini
Recruter et former des responsables de terrain à la fois au Bénin et au niveau des pays d'accueil de la diaspora béninoise	Non défini	MIDA-Bénin / OIM	Non défini
Elaborer des directives pour le transfert des compétences et autres ressources correspondant aux besoins identifiés au Bénin	Non défini	MIDA-Bénin	Non défini
Recueillir et analyser les questionnaires d'enquête reçus des employeurs et des Béninois de l'Extérieur participant au programme et faire rapport à leur sujet	30 000	Comité de sélection	Non défini
Etablir et tenir à jour une banque de données sur les Béninois de l'Extérieur dont les ressources ont été transférées au Bénin par l'entremise du MIDA-Bénin	22 608	MIDA-Bénin	Non défini
Transférer les compétences et autres ressources des Béninois de l'Extérieur vers le Bénin	626 000	MIDA-Bénin/OIM	Non défini
Transférer les ressources financières et autres des Béninois de l'Extérieur aux fins d'investissements au Bénin	Cf. ci-dessus	MIDA-Bénin/OIM	Non défini
Mettre en place un mécanisme de suivi-évaluation		Les rapports de la cellule de suivi
			Que le financement soit disponible

Source : Elaboré à partir de notre étude sur la gestion du cycle du programme MIDA-Bénin, mai 2006.

4.2- Elaboration d'un dispositif de suivi-évaluation du programme MIDA-BENIN

Conformément à la stratégie retenue, l'amélioration de la situation au niveau du programme MIDA-Bénin passe par la mise en place d'un dispositif de suivi-évaluation opérationnel. Pour ce faire, nous allons procéder d'abord à l'élaboration des outils et des indicateurs et ensuite à la mise en place du système d'information.

4.2.1- Elaboration des outils et des indicateurs de suivi-évaluation

Les indicateurs qui seront suivis ne sont rien d'autres que ceux identifiés dans le cadre logique présenté ci-dessus. Il reste seulement à définir les critères qui seront observés pour apprécier l'évolution de ces indicateurs. Le tableau ci-dessous présente les critères ainsi définis.

Tableau n°4 : RECAPITULATIF DES CRITERES POUR LE SUIVI-EVALUATION DES INDICATEURS DE MIDA-BENIN

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'élaboration des indicateurs de suivi du programme MIDA-Bénin, mai 2006

Les outils seront adaptés aux spécificités des activités ainsi qu'aux différentes parties prenantes du programme MIDA-Bénin. Ceux que nous proposons pour un bon suivi du programme concernent les fiches de suivi, le plan de travail annuel, le tableau de bord des indicateurs, les rapports mensuels ou trimestriels d'activités, le plan de consommation des crédits, le plan de passation des marchés et le monitoring trimestriel. Le canevas type de certains documents est présenté en annexes. La consistance de chacun de ces outils se présente ainsi qu'il suit :

§ Le cadre logique de MIDA-Bénin : c'est un cadre de référence pour la gestion, le suivi, les contrôles, les réévaluations intermédiaires éventuelles, les constats d'achèvement et les évaluations rétrospectives pour le programme.

§ Les fiches de suivi : elles permettent de collecter les données qui seront ensuite soumises à un traitement.

§ Le plan de travail annuel : il décrit les activités ou les tâches à exécuter, les résultats intermédiaires à atteindre, le chronogramme d'exécution, l'attribution des responsabilités, les besoins en ressources (humaines, matérielles et financières) et les indicateurs à suivre. Ce plan constitue une base indispensable pour le suivi-évaluation des activités.

§ Le tableau de bord des indicateurs : il est constitué des signes pour comparer et mesurer dans le temps, par rapport aux valeurs de base.

§ Les rapports mensuels / trimestriels : c'est une compilation des fiches de suivi ou autres rapport d'activités sur des modèles établis, consolidés ensuite par des notes et des commentaires à différents niveaux d'intervention.

§ Le plan de consommation des crédits : c'est un synopsis sur l'allocation des crédits par activités/tâches et par chronogramme d'exécution. Le chronogramme choisi dans notre contexte est le mois décomposé en semaine.

§ Le plan de passation des marchés : c'est un cadre tracé pour la mise en oeuvre de la procédure de passation des marchés. Il définit les délais à respecter pour les différentes étapes d'attribution d'un marché.

§ Le monitoring trimestriel : c'est un atelier de suivi-évaluation qui se tiendra toutes les dates 15 ouvrables du mois suivant la fin de chaque trimestre. Il réunira les principaux acteurs de la mise en oeuvre du programme. Cet atelier se chargera de se prononcer entre autres sur l'état d'avancement du programme (point d'exécution physique et financier).

Les outils ci-dessus présentés serviront de base pour la collecte des données. Ces données seront ensuite compilées dans une base de données. La gestion de cette base sera faite à l'aide d'un logiciel comme ACCESS ou EXCEL. Les informations issues du traitement de ces données pourront être récapitulées dans un tableau de synthèse tel que celui proposé ci-dessus.

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'élaboration des outils de suivi du programme MIDA-Bénin, mai 2006

4.2.2- Mise en place d'un système d'information du programme MIDA-Bénin

Les informations relatives à la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin doivent désormais faire l'objet de traitement et d'analyse appropriés. Ainsi, elles pourront servir comme un véritable instrument d'aide à la prise de décision. Pour ce faire, nous suggérons un cadre institutionnel fonctionnel de gestion de l'information sur MIDA-Bénin. Aussi, avons-nous identifié certains canaux de diffusion desdites informations.

Comme canaux de diffusion de l'information, nous proposons la création et l'animation d'un site web, la publication trimestrielle d'un bulletin d'information et la mise en place de tableau d'affichage.

§ Création et animation d'un site WEB : ce canal favorisera une meilleure information des Béninois de l'Extérieur. Ce qui permettra de mieux identifier les compétences disponibles au niveau de la diaspora béninoise et susceptibles d'être mises au service du développement national. C'est sur ce site qu'on pourra lancer le formulaire d'inscription au programme MIDA-Bénin, recueillir les offres de participation des Béninois de l'Extérieur et les besoins des employeurs locaux. Aussi permettra-t-il de partager les informations avec les autres partenaires comme l'OIM et les représentations diplomatiques du Bénin dans les pays d'accueil. En outre, on peut diffuser sur le site des films documentaires sur les interventions des participants MIDA-Bénin. Nous suggérons comme nom du site : http://www.midabenin.bj.

§ Publication trimestrielle d'un bulletin d'information : ce bulletin permettra avant tout de publier les actualités sur les migrations internationales. Il permettra également de publier les statistiques relatives à MIDA-Bénin. Ainsi, on peut retrouver dans ce bulletin, les informations sur les participations récentes de la diaspora au développement national, les domaines d'intervention ainsi que les opportunités existantes au Bénin etc. Nous proposons que ce bulletin soit dénommé "la gazette de MIDA-Bénin".

§ Mise en place d'un tableau d'affichage : il permettra de mettre à la disposition de tous les usagers du programme MIDA-Bénin, les informations utiles et de première nécessité. On pourra y retrouver par exemple les procédures d'intervention de MIDA-Bénin, les appels à candidature et le prospectus sur le programme.

La mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin exige la mise en place d'un cadre institutionnel opérationnel de suivi-évaluation pour la gestion du système d'information.

L'opérationnalisation du dispositif d'information qui vise à répondre aux besoins en matière d'information sur MIDA-Bénin nécessite la mise en place d'une cellule de suivi-évaluation. Elle sera chargée de la gestion de l'ensemble des procédures de collectes, de traitement et de diffusion de l'information. En outre, elle mènera des études spécifiques ou enquêtes permettant, à différents stades de la mise en oeuvre de MIDA-Bénin, de mesurer les effets et l'impact des interventions des Béninois de l'Extérieur. Dans l'accomplissement de ses tâches, la cellule de suivi-évaluation va s'appuyer sur des antennes que nous proposons de nommer "points focaux". Ces derniers seront logés dans les représentations diplomatiques du Bénin.

Par ailleurs, il est indispensable de pourvoir la cellule de suivi-évaluation des ressources (humaines, matérielles et financières) nécessaires pour son bon fonctionnement. Pour ce faire, nous proposons comme structuration de la cellule, une petite équipe composée comme il suit :

- Un chef de la cellule du niveau BAC+5 spécialisé en suivi-évaluation des projets : il sera chargé de la coordination de toutes les activités au niveau de la cellule et plus précisément de la gestion de l'information ;

- Un statisticien ou un démographe du niveau BAC+3 (ingénieur des travaux statistiques ou démographiques) : il sera chargé de la définition et de la standardisation des supports de collecte d'informations ;

- Un informaticien du niveau BAC+3 (analyste programmeur) : il sera chargé de l'élaboration du logiciel et des programmes informatiques d'exploitation et de gestion de l'information ;

- Une secrétaire du niveau baccalauréat pour la préparation logistique des enquêtes et autres opérations administratives.

Les points focaux quant à eux, seront constitués d'au plus deux personnes par représentation diplomatique. Ils seront identifiés sur place et formés en conséquence.

Il convient de préciser que la cellule de suivi-évaluation sera partie intégrante de l'unité de gestion de MIDA-Bénin. Elle sera placée sous la tutelle du responsable du programme.

Les principales étapes de la mise en place de cette cellule de suivi-évaluation se présentent ainsi qu'il suit :

- le recrutement du personnel technique de la cellule. Ce personnel est composé des personnes citées ci-dessus.

- l'acquisition des équipements informatiques et de la logistique d'appui. La dotation en équipements informatiques permettra l'informatisation de la chaîne d'exploitation et de gestion de l'information, notamment les points de collecte et de transmission des informations, les lieux de stockage, de traitement et d'analyse des données. Les transferts d'informations entre les points focaux et la cellule de suivi-évaluation se feront par courrier électronique et postal à partir d'une infrastructure réseau à créer à cet effet.

Les organigrammes de fonctionnement et de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin, dans le contexte de l'amélioration que nous proposons, se présentent comme ci-après :

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'organisation fonctionnelle du programme MIDA-Bénin, mai 2006

Source : Elaboré à partir de notre étude sur le suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin, mai 2006

Tableau n°6: Plan d'opérationnalisation de la mise en place de la cellule de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin.

Objectifs	Résultats	Activités / Taches	Durée	Janvier-mars 2007			Responsable	Personnes impliqués	Lieu	Coût (millions FCFA)
Objectifs	Résultats	Activités / Taches	Durée	M1	M2	M3	Responsable	Personnes impliqués	Lieu	Coût (millions FCFA)
Doter le programme MIDA-Bénin d'un outil d'aide à la prise de décision	La cellule de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin est fonctionnelle	Prendre l'acte administratif portant institution de la Cellule de suivi-évaluation au sein du programme MIDA-Bénin.	5 jours	X			Ministre délégué Chargé des Béninois de l'Extérieur	Responsable du programme MIDA-Bénin	Cotonou/Bénin	-
		Identifier et aménager le local devant abriter la Cellule.	10 jours	X			Responsable du programme MIDA-Bénin	Directeur des Ressources Financières et Matériel du MCIABE	Cotonou/Bénin	0,5
		Recruter le personnel technique de la Cellule	30 jours		X		Responsable du programme MIDA-Bénin	Directeur des Ressources Humaines du MCIABE	Cotonou/Bénin	5
		Acquérir l'équipement informatique et la logistique d'appui	10 jours		X		Responsable du programme MIDA-Bénin	Directeur des Ressources Financières et Matériel du MDCIABE	Cotonou/Bénin	10
		Former le personnel	15 jours			X	Consultant	Responsable du programme MIDA-Bénin et Directeur des Ressources Humaines du MCIABE	Cotonou/Bénin	2
		Faire l'installation officielle de la cellule	1 jour			X	Ministre délégué Chargé des Béninois de l'Extérieur	Responsable du programme MIDA-Bénin	Cotonou/Bénin	0,5

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'opérationnalisation de la cellule de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin, mai 2006

L'objectif que nous nous somme fixé est d'élaborer et de mettre en place un dispositif de suivi-évaluation pour la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du renforcement des capacités de gestion dudit programme. Le Bénin a initié ce programme dans la perspective d'une meilleure gestion des ressources disponibles au niveau de sa diaspora en vue de les mobiliser, de façon plus efficace, au profit du développement de la Nation.

L'approche méthodologique utilisée dans notre étude a combiné la recherche documentaire, les enquêtes et les entretiens avec les différents acteurs de la gestion des Béninois de l'Extérieur (migrants béninois). L'analyse de nos hypothèses est faite suivant une grille que nous avons élaborée à cet effet.

Les résultats issus de l'analyse desdites hypothèses ont montré l'envergure de la carence en information dont souffre la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin. Ce manque d'information et de communication sur MIDA-Bénin a constitué pendant longtemps, un handicap énorme pour l'atteinte des objectifs fixés à ce programme. Ceci est d'autant plus vrai que tous ceux avec qui nous avons eu des entretiens ainsi que ceux à qui un questionnaire a été adressé, ont reconnu à l'unanimité le déficit d'information et donc de communication sur le programme. Cette situation a ainsi créé une méconnaissance quasi-totale de MIDA-Bénin, tant au niveau des Béninois de l'Extérieur qu'au niveau des bénéficiaires nationaux. Or, lorsque nous essayons d'apprécier le potentiel que représentent les effets induits des migrations internationales, MIDA-Bénin constitue aujourd'hui une opportunité non négligeable pour le développement socio-économique du Bénin.

Par ailleurs, les Béninois de l'Extérieur ainsi que les employeurs nationaux interviewés, ont exprimé leur engouement pour participer à MIDA-Bénin. Ils ont également montré, pour ce qui concerne les Béninois de l'Extérieur, combien la diaspora béninoise regorge de compétences, de savoir-faire et autres ressources qui n'attendent qu'à être mobilisés au profit du développement de la Nation, à condition que des canaux et des mécanismes soient mis en place pour bien gérer leurs transferts. Aussi, ont-ils souligné la nécessité d'organiser le suivi des réalisations afin de toucher à terme les véritables bénéficiaires. Les employeurs nationaux quant à eux, ont exprimé la faiblesse de leurs capacités et les besoins en expertise qui deviennent de plus en plus difficiles à satisfaire. Ces expertises reviennent excessivement coûteuses lorsqu'il s'agit d'un recours à une expertise expatriée. C'est pour cette raison que le recours à la diaspora devient de nos jours, une nécessité pour l'émergence des pays en développement en général et le Bénin en particulier.

En définitive, le dispositif de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin que nous avons proposé se veut un véritable instrument d'aide à la prise de décision pour la gestion du programme MIDA-Bénin. C'est pourquoi, ce dispositif repose sur un socle institutionnel qu'est la cellule de suivi-évaluation. L'opérationnalisation de cette cellule devra se baser sur les principaux axes ci-après : (i) l'organisation de la planification des activités de suivi-évaluation, (ii) la définition des besoins en information, (iii) l'organisation de la collecte et du traitement des données, (iv) l'organisation de l'analyse et l'animation de la réflexion critique, c'est-à-dire comment interpréter les données recueillies aux fins d'une meilleure utilisation pour la mise en oeuvre de MIDA-Bénin et (v) l'organisation de la diffusion de l'information.

La mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin doit désormais tenir compte de la dimension suivi-évalution à travers l'opérationnalisation de son dispositif.

Tous les acteurs impliqués dans la mise en oeuvre du programme sont vivement interpellés pour la mise en place diligente de la cellule de suivi-évaluation. Les mesures nécessaires devront également être prises pour rendre opérationnelle ladite cellule. Le plan d'opérationnalisation de la mise en oeuvre de la cellule de suivi-évaluation du programme MIDA-Bénin présenté ci-dessus peut servir de référence.

Toutefois, tous les problèmes et alternatives identifiés par la présente étude n'ont pas pu être approfondis. Il s'agit entre autres des instruments et critères pour assurer une stabilité du responsable du programme. Ce qui favorisera une certaine cohérence dans l'exécution des activités du programme. Car si tous les éléments évoqués sont d'une importance capitale, leur cohérence dépend d'un mode de désignation approprié du coordonnateur du programme MIDA-Bénin.

Autres ? Précisez....................................................................................

.............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

5a) Si oui, pourquoi ? ....................................................................................

5b) Si non, pourquoi ? ....................................................................................

6) Votre structure a-t-elle bénéficié des interventions de MIDA-Bénin ? Oui Non

7a) Si Oui, précisez le(s) domaine(s) et le(s) année(s) ................................................

.................................................................................................................

7b) Combien de bénéficiaires finaux ont-ils été touchés par ces interventions ?.........................

.................................................................................................................

8) Si non, souhaitez-vous bénéficier des interventions de MIDA-Bénin ? Oui Non

8a) Si oui, quels sont les domaines qui vous intéressent ? .............................................

9) Selon vous, l'information est-elle suffisamment disponible sur le programme MIDA-Bénin ? Oui Non

10) Si non, quelle approche de solution préconisez-vous ? ...........................................

..................................................................................................................

Autres ? Précisez....................................................................................

5a) Si oui, pourquoi ? ....................................................................................

5b) Si non, pourquoi ? ....................................................................................

7a) Si Oui, précisez le(s) domaine(s) d'intervention et le(s) année(s) ..............................

.................................................................................................................

8a) Si oui, dans quel(s) domaines ? .......................................................................

8b) Si non, pourquoi ?...................................................................................................................

..................................................................................................................

9) Selon vous, l'information est-elle suffisamment disponible sur le programme MIDA-Bénin ? Oui Non

10) Si non, quelle approche de solution préconisez-vous ? ...........................................

..................................................................................................................

Tableau n°7 : MODELE DE FICHE DE SUIVI MENSUEL DES OPERATIONS PHYSIQUES

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'élaboration des outils de suivi du programme MIDA-Bénin, mai 2006.

Objectifs

Résultats

Activités

Durée

Période

Responsable

Personnes impliqués

Lieu

Modalités

Coût

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'élaboration des outils de suivi du programme MIDA-Bénin, mai 2006.

Activités/Tâches

Source

Coût

Ventilation du coût par mois suivant chronogramme

0bservations

Jan.

Fév.

Mars

Avril

Mai

Juin

Juil.

Août.

Sept.

Oct.

Nov.

Déc.

Total

Total Cumulé

Taux prévisionnel de décaissement

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'élaboration des outils de suivi du programme MIDA-Bénin, mai 2006.

Titre du marché

Montant

Elaboration du Dossier d'Appel d'offres

Publication de l'Appel d'Offres

Dépouillement des offres et Adjudication du marché

Signature du contrat

1^er tr

2^è tr

3^è tr

4^è tr

1^er tr

2^è tr

3^è tr

4^è tr

1^er tr

2^è tr

3^è tr

4^è tr

1^er tr

2^è tr

3^è tr

4^è tr

Source : Elaboré à partir de notre étude sur l'élaboration des outils de suivi du programme MIDA-Bénin, mai 2006.

1.	ANBE/MCRI-SCBE, (2001), Politique Nationale pour les Béninois de l'Extérieur/Recueil des Textes Réglementaires, Cotonou-Bénin, 65 pages.
2.	CEFEB/AFD/Jocelyne VAUQUELIN, (2005), l'Approche du cadre logique, 21 pages.
3.	CNDLP, (2002), Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté au Bénin 2003-2005, 77 pages.
4.	Commission Européenne, (2001), Gestion du cycle de projet : guide récapitulatif des formations, 74 pages.
5.	F3E, (2002), Guide méthodologique : le suivi des projets de développement, 84 pages.
6.	MCAG-PPD/PNUD, (2000), Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme Bénin 2025, 184 pages.
7.	MCPPD/INSAE/DSE, (2003), Troisième recensement général de la population et de l'Habitation 2002 : Synthèse des Résultats, 35 pages
8.	MCRI-SCBE, (2004), Actes de la quinzaines des Béninois de l'Extérieur du 09 au 23 décembre 2004, Cotonou-Bénin, 12 pages.
9.	MCRI-SCBE, (2005), Analyse diagnostique stratégique des domaines d'intervention du MCRI-SCBE, 20 pages.
10.	MCRI-SCBE, (2005), Plan d'Actions Triennal 2005-2007 du volet Béninois de l'Extérieur, 55 pages.
11.	MPREPE, (1996), Déclaration de Politique de Population (DEPOLIPO) Cotonou, 100 pages.
12.	Office Fédéral Suisse des migrations et l'Organisation Internationale pour les Migrations, (2005), l'Agenda International pour la Gestion des Migrations, 151 pages.
13.	OIM, (2001), Déclaration de Madame NDIORO NDIAYE, Directeur Général Adjoint de l'OIM, au 1^er forum panafricain pour le renforcement des capacités, 9 pages.
14.	OIM, (2001), Migrations pour le Développement en Afrique (MIDA) : Programme de Renforcement des Capacités dans les pays Africains, 36 pages.
15.	OIM, (2001), Rapport de l'Atelier Technique sur le programme MIDA, 37 pages.
16.	OIM, (2004), Migrations pour le Développement en Afrique (MIDA), 20 pages.
17.	OIM, (2005), Programme MIDA Grands Lacs : stratégie sectorielle de la République Démocratique du Congo/Draft n°1 pour discussion, 62 pages.
18.	OIM/ANBE/MCRI-SCBE, (2002), Programme MIDA-Bénin, 17 pages.
19.	Perpétue MONSI AGBOKA, (2005), Valorisation des compétences des Béninois de l'Extérieur comme contribution au renforcement des capacités dans l'enseignement supérieur au Bénin, 77 pages.
20.	PNUD, (2002), Guide du Suivi et de l'Evaluation Axés sur les Résultats, 133 pages.
21.	Présidence de la République du Bénin, (2001), Programme d'Action du Gouvernement 2001-2006, 143 pages.
22.	UNESCO, (2004), La fuite des compétences en Afrique Francophone, 31 pages.
22.	World Bank, (2005), Global Economic Prospects: Economic Implications of Remittances and Migration 2006, 182 pages.

* ² Etudes de préfaisabilité pour le recensement des Béninois de l'Extérieur, INSAE, 2003

* ³ Document de Politique Nationale pour les Béninois de l'Extérieur (Recueil des Textes réglementaires), août 2001.

* ⁴ Décret n°2001-153 du 26 avril 2001 portant reconnaissance d'utilité publique du Haut Conseil des Béninois de l'Extérieur (HCBE).

* ⁶ Global Economic Prospects (en français : Perspectives Economiques Mondiales) 2006 (GEP) ; 2005.

* ⁷ Document du programme Migrations pour le Développement en Afrique (MIDA), 2001

* ⁹ Rapports d'activités 2002, 2003, 2004 et 2005 de la Direction des Relations avec les Béninois de l'Extérieur.

* ¹⁰ Document du programme Migrations pour le Développement en Afrique (MIDA), 2001

* ¹¹ Les résultats de notre enquête sur la mise en oeuvre du programme MIDA-Bénin, mai 2006.