2.3.5 -MARQUEURS DE L'INFECTION :
Une femme enceinte qui n'a jamais contractée la
toxoplasmose est dépourvue des marqueurs sérologiques pour
cette infection.
L'infection par toxoplasma gondii provoque une
réaction humorale très riche avec des anticorps persistant durant
toute la vie de l'individu (Figure n° 13).
Les tests habituellement pratiqués permettent de mettre
en évidence des immunoglobulines Ig de type G et M.
-Au jour zéro où se développe
l'épisode infectieux, des anticorps spécifiques apparaissent dans
le sang, ce sont tout d'abord des IgM qui sont les marqueurs
de l'infection active et qui vont persister en moyenne 6 mois.
-Chez 80 % des malades, on trouve également des
IgA longtemps utilisé pour dater l'infection toxoplasmique, ce
marqueur est tombé en désuétude avec l'apparition des
tests d'avidité.
-Enfin, les IgG montent très
rapidement pour atteindre un plateau et décroître par la suite,
ils resteront cependant positifs à vie (DEROUIN et THULLIEZ,
1993).
Fig. n°14: Courbe
sérologique chez la femme enceinte
(AMBROISE, 1998).
2.3.6-DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE DE LA TOXOPLASMOSE :
Le diagnostic doit être constant chez toute femme
enceinte en début de grossesse, et mieux, avant la
procréation.
Il est sérologique et doit comprendre la recherche des
IgG et celle des IgM (MERGER et al.,
1995).
Celle des IgG se fait par réaction
d'agglutination directe ou par réaction d'immunofluorescence indirecte
donnant une limite de positivité a 10UI/ml.Les IgG
spécifiques n'apparaissent que 12à 15 jours après
l'infection, avec un taux maximum vers les 2 mois , puis une
décroissance
jusqu'à un taux faible qui persiste
définitivement.
La recherche des IgM se fait par
immunofluorescence (test de REMINGTON), celles-ci ne s'observent qu'au
début de la maladie et disparaissent au delà de 2à 4
mois.
-Si le taux d'IgG est compris entre 10 et
300 UI/ml et le test de REMINGTON négatif, la femme est immunisée
et n'a pas besoin d'être surveillée.
-Si le taux d'IgG est inférieur
à 10 UI/ml et le test de REMINGTON négatif, la femme est
exposée à la toxoplasmose, ce qui impose une surveillance
mensuelle pendant toute la grossesse. Une contamination se traduira par
séroconversion.
-Si le taux d'IgG est supérieur
à 300UI/ml, la femme est atteinte de toxoplasmose évolutive,
très récente si le test de REMINTON est positif (MERGER
et al., 1995).
2.3.7-PREVENTIONS:
La prévention ne concerne que les femmes
séronégatives au cours de leur grossesse (absence de vaccination)
(AMBROISE, 1998).
Il y a des règles
hygiéno-diététiques à suivre telles que :
-Eviter les contacts avec les chats et leur litière.
-Lavez vous les mains soigneusement après avoir
manipulé de la viande saignante, ou de la terre potentiellement
souillée, ou bien porter des gants en cas de manipulation.
-Si vous avez un chat à la maison, faites le examiner
et éventuellement traiter par votre vétérinaire.
-Lavez soigneusement les fruits et les légumes,
privilégier les légumes cuits, éviter la consommation des
crudités.
-Bien cuire la viande, éviter la consommation de viande
fumée ou grillée, préférez le poisson et la
volaille en cas de repas en dehors du domicile
(EDWIGE ,1994).
-Chez toutes les femmes, un examen sérologique est
obligatoire avant la grossesse ou lors de l'examen prénuptial, en
l'absence d'immunité, il sera refait dés que le diagnostic de
grossesse est posé, et répété tous les mois afin de
dépister une séroconversion dont la découverte trop
tardive est cause de la plupart des échecs (MERGER et
al., 1995).
-A titre de prévention, un suivi systématique
est effectué en France, depuis 1978, chez les femmes non
immunisées contre la toxoplasmose tout au long de leur grossesse
(BOUGNOUX et HUBERT, 1990).
2.3.8-TRAITEMENT :
Les femmes enceintes qui ne sont pas immunisées
contre la toxoplasmose sont donc contrôlées tous les mois (une
prise de sang suffit) afin de vérifier qu'il n'y a aucune atteinte.
Cela permet si elles contractent la toxoplasmose de prendre
des mesures immédiates afin de diminuer au maximum le risque de passage
du parasite au foetus grâce à un traitement et d'essayer
d'éviter ainsi toute atteinte grave (AMBROISE, 1998)
Dés que le diagnostic d'infection maternelle est
établi ou fortement suspecté : Spiramycine jusqu'à
l'accouchement.
Si une infection foetale est démontrée ou
fortement suspectée : Pyriméthamine + sulfamides + acide
folinique, en remplacement de la Spiramycine (tableau N°3) (ROMAND
et THULLIEZ, 2003).
-Dans le cas où le foetus a été
contaminé, il existe plusieurs hypothèses selon la gravité
de l'atteinte :
-Soit l'atteinte est grave, il existe des lésions
cérébrales importantes visibles à l'échographie et
il peut être nécessaire d'interrompre la grossesse.
-Soit il n'existe pas des lésions échographiques
et le cas est alors discuté avec les médecins, un traitement
intensif médicamenteux est possible avec une surveillance
rapprochée par échographie.
Tout dépendra donc du terme où la toxoplasmose
a été contractée (AMBROISE,
1998).
Tab.n°3 : Traitement
anténatal (ROMAND et THULLIRZ, 2003).
Indications
|
Médicaments
|
Posologie
|
Durée
|
Infection maternelle en cours de grossesse
|
Spiramycine
(Rovamycine®)
|
3 g / jour
|
Jusqu'à l'accouchement
|
Infection foetale ou infection maternelle tardive
|
Pyriméthamine
(Malocide®)
Sulfadiazine
(Adiazine®)
Acide folinique
(Lederfoline®)
|
50 mg / jour
3 g / jour
50 mg / semaine
|
Jusqu'à l'accouchement
|
|