WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Approche du concept de développement durable et des outils macro économiques de protection de l environnement à  travers le problème du réchauffement climatique


par Nadim El Ghezal
Ecole des Mines de Nancy -  2002
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    Copyright (c) Nadim EL GHEZAL

    Permission is granted to copy, distribute and/or modify this document under the terms of the GNU Free Documentation License, Version 1.2 or any later version published by the Free Software Foundation;

    with no Invariant Sections, no Front-Cover Texts, and no Back-Cover Texts. A copy of the license is included in the section entitled "GNU

    Free Documentation License".

    Nadim El Ghezal FICM 2001

    Approche du concept de développement

    durable et des outils macro-

    économiques de protection de

    l'environnement à travers le problème

    du réchauffement climatique

    Sommaire

    1 - Le développement durable 3

    2 - La question du réchauffement climatique 5

    21 - que faire du réchauffement climatique? 6

    22 - avec quels moyens ? 7

    23 - comment choisir? 9

    3 - Remarques et critiques 11

    31 - qu'attendre du libéralisme? 11

    32 - Analyse personnelle 13

    4 - Bibliographie 15

    1 - Le développement durable

    L'exploitation insouciante des ressources animales, végétales, et minérales de notre planète (sans parler de l'eau et de l'air) << remonte à la plus haute antiquité », pour employer une expression chère à Alexandre Vialatte. En effet, la pollution par le plomb et les massacres d'animaux étaient monnaie courante à l'époque des romains. Cela ne portait pourtant pas à conséquence, vu l'ampleur relativement modeste des dégâts, et de toute façon, personne n'était en mesure d'observer ni de mesurer ces atteintes à l'environnement : la pollution est une invention de l'écologie, au sens épistémologique du terme. Cependant, l'extension des activités humaines a fait de ces dégradations environnementales une menace pour la pérennité de notre mode vie : il n'est pas possible d'envisager sereinement l'explosion démographique si nous continuons de gaspiller ainsi les ressources naturelles.

    Les dégradations susceptibles d'affecter à terme les conditions de vie des hommes sont, d'une part, celles qui portent directement atteinte à notre cadre de vie, comme la pollution de l'air, de l'eau, et des sols, l'accumulation de déchets non dégradables dus à la consommation de masse, et l'épuisement des ressources naturelles, en particulier des ressources minières et énergétiques1, et d'autre part, celles qui sont liées à l'exploitation de la faune et de la flore, comme la disparition de la biodiversité, qui affaiblit les écosystèmes et appauvrit le potentiel de ressources biologiques ou encore la disparition des espaces naturels. Tous ces problèmes se rapportent au fait que les activités humaines ne respectent pas les cycles de la nature, soit qu'elles introduisent des éléments extérieurs aux cycles existants (les déchets non recyclables), soit qu'elle épuise les ressources naturelles plus vite qu'elles ne se régénèrent.

    Cependant, cet impératif de préservation de l'environnement doit être concilié avec l'accroissement des besoins en biens et en services qu'induit l'explosion démographique et le développement du Tiers-Monde. On pourrait bien sûr envisager de mettre en place une meilleure répartition des richesses afin de réduire le niveau de pauvreté tout en limitant les prélèvements de l'homme sur l'environnement. Mais cette solution serait non seulement difficile à mettre en place à l'échelle mondiale, en particulier quand il s'agit de partager des richesses telles que l'eau potable, mais en plus, elle ne conduirait vraisemblablement qu'à une paupérisation collective. << Pour atteindre une véritable égalité de revenu entre tous les hommes, un calcul théorique montre que même les RMIstes français devraient partager leur

    allocation >> écrit Bernard Husson2. De plus, un accroissement du niveau de richesses paraît d'autant plus nécessaire que, selon l'expression des économistes de l'OCDE3, <<la demande de qualité environnementale croît avec les revenus des ménages. >> Comment en effet parler de pollution à des gens qui meurent de faim ? Or la préservation de l'environnement passe nécessairement par la prise de conscience collective, qui seule conduira à une véritable prise en compte des nécessités environnementales dans l'économie. Les masses n'ont pas pour seul rôle d'infléchir les politiques économiques des gouvernements. Elles ont aussi un rôle effectif à jouer dans la préservation de l'environnement, qui n'est pas le simple fait de quelques technocrates : d'abord en adoptant un mode de vie moins destructeur (on estime notamment à 10 tonnes par an et par personne la quantité de déchets produite dans les pays industrialisés) et ensuite en acceptant que l'amélioration de la productivité du travail ne soit pas entièrement absorbée par la diminution systématique de la durée du travail, mais permette aussi d'augmenter la productivité énergétique. << Concrètement, l'idée est de travailler 25 h au lieu de 20 h [en 2020], mais en adoptant les techniques les plus économes, notamment en matière de transport >> propose4 Benjamin Dessus, chercheur au CNRS.

    Opter pour un développement durable suppose des changements, surtout dans les pays industrialisés : il s'agit de rendre la croissance moins gourmande et moins destructrice qu'aujourd'hui, d'avoir le souci de préserver et de reconstituer les ressources naturelles pour les générations futures, bien que cela n'apporte aucun bénéfice à court terme aux entreprises privées. Cette évolution est en partie assumée par le progrès technologique qui permet la constante diminution de l'intensité énergétique5. L'OCDE6 envisage une augmentation autonome du rendement énergétique de 0.75 % par an. Toutefois, pour que les progrès techniques soit réellement profitables à cette évolution, il faudrait que les pays en voie de développement bénéficient d'un réel transfert de technologie. Or les usines construites dans le sud sont bien souvent de la génération précédente, et par conséquent grosses consommatrices d'énergie. << Est-il astucieux qu'une Fiat construite au Brésil consomme deux litres de plus au kilomètre ? >> demande à ce propos Benjamin Dessus. D'autre part, on ne peut pas envisager de préservation de l'environnement à long terme en continuant de considérer les contraintes environnementales comme un surcoût (souvent consenti uniquement dans l'espoir de retombées publicitaires.) Dans une optique de développement durable, il est essentiel de

    2 Bernard Husson, L 'impératif de croissance, Alternatives économiques, hors-série n°17, 3e trimestre 1993, p.38

    3 OCDE, Les perspectives de l 'environnement de l 'OCDE ( 2001 ), chapitre 4

    4 Philippe Frémeaux, Le pire n 'est jamais sûr, entretien avec Benjamin Dessus, Alternatives économiques, horssérie n°17, 3e trimestre 1993, p.28

    5 quantité d'énergie nécessaire pour produire une unité de PIB

    6 OCDE, op.cit.

    parvenir à internaliser le coût de ces contraintes dans l'investissement de développement. Il serait même judicieux de réviser la comptabilité nationale dans ce sens, car, comme le souligne Hervé Kempf7 : « [actuellement,] un pays pourrait épuiser ses ressources minérales, couper ses forêts, éroder ses sols, polluer ses nappes phréatiques, conduire sa faune sauvage à l'extinction, la disparition de ce capital n'affecterait pas son Produit Intérieur Brut. »

    En conclusion, le développement durable8 inclut aussi bien la notion de supportabilité par l'environnement physique que d'acceptabilité sociale et nécessite un changement en profondeur des us économiques.

    2 - La question du réchauffement climatique

    L'une des pollutions les plus préoccupantes est sans doute le rejet de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone qui est le produit de toute combustion9. Comme ils retiennent les rayonnements infrarouges émis par la Terre sans arrêter les rayonnements du Soleil, ces gaz favorise, voire provoque un réchauffement du climat, comme l'avait imaginé J.-B. Fourier dès 1827. Ce réchauffement est très inquiétant dans la me sure où il pourrait entraîner une désertification, et une montée du niveau de la mer (due à la fonte des pôles), entraînant la disparition de zones côtières. C'est pourquoi, à la suite des pays industrialisés, conscients de leur responsabilité historique dans ce processus, la communauté internationale s'est mobilisée. Un Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a d'abord été mis en place, et quelques vagues promesses ont été faites au sommet de Rio en 1992. Mais les rapports alarmistes du GIEC ont réussi faire comprendre aux pays impliqués qu'il ne fallait pas prendre ce risque à la légère, et il a été signé en 1997 un accord international beaucoup plus sérieux : le protocole de Kyoto. Malheureusement, sa mise en application se fait attendre pour de multiples raisons parmi lesquelles l'arrivée de Bush à la présidence des Etats-Unis n'est pas la moindre.

    21 - que faire du réchauffement climatique?

    Si la thèse du réchauffement climatique est relativement consensuelle, l'ampleur du réchauffement et ses conséquences font l'objet d'une vive polémique. Certains scénarios nous promette un avenir calamiteux mais d'autres sont moins alarmistes : peut-être aurons-nous l'heureuse surprise d'un << Sahara vert >>, comme le suggère certains modèles ? Il faut savoir que le climat n'est pas figé, il connaît des variations naturelles importantes et relativement rapides : ainsi, on sait qu'il y a 4000 ans, le Sahara était une mer, et qu'au moyen-âge la planète était si chaude que le Groenland était une terre verte colonisée par les vikings10. Le réchauffement actuel pourrait donc n'être qu'une fluctuation mineure, et nos inquiétudes sans fondements. Mais le risque est grand, car en négligeant l'hypothétique catastrophe, l'humanité court peut-être à sa perte. Dès, lors, comment assumer notre responsabilité sans entraver inutilement le nécessaire développement économique ? Cette question, proche d'une analyse coût-bénéfice (mais avec un tout autre enjeu) est d'autant plus délicate qu'il est permis de douter tant des constats que des remèdes.

    Le principe de précaution11, maintes fois invoqué depuis la Conférence de Rio, n'est pas d'une grande aide, car sans contenu pratique. De plus, il se laisse interpréter de très diverses façons, certains allant même jusqu'à l'interpréter comme un << principe du pire >> qui conduit à n'envisager que le pire des scénarios, ce qui n'est bien sûr pas compatible avec le développement économique. Il s'agit de distinguer clairement prévention et précaution : tandis que la première se place dans un cadre statique, c'est-à-dire à un moment donné, dans un contexte stable, la seconde se place dans un environnement dynamique et vise à gérer l'incertitude. Comme les connaissances scientifiques ne cessent d'augmenter, il est peu judicieux de sanctionner très sévèrement les émissions de CO2, de même qu'il ne faut pas interdire définitivement les OGM dès aujourd'hui. Il vaut mieux adopter des mesures prudentes et une réglementation flexible que l'on pourra facilement modifier plus tard : il faut s'inscrire dans une optique séquentielle. Concrètement, il s'agit d'amorcer la réduction des émissions à court terme en introduisant une flexibilité suffisante pour faciliter la transition future vers le scénario qui s'avèrera le plus probable. C'est cette stratégie qu'adopte le protocole de Kyoto, lequel fixe des objectifs précis qui seront révisées d'ici une ou deux

    10 Emmanuel Le Roy Ladurie rappelle dans son Histoire du climat que ce réchauffement favorisa le développement des activités humaines mais ne fut en aucun cas causé par ces dernières

    11 défini dans le droit français par la loi Barnier du 2 février 1995 : << l'absence de certitude, compte tenu des connaissances scientifiques et techniques du moment, ne doit pas retarder l'adoption de mesures effectives et proportionnées, visant à prévenir un risque de dommages graves et irréversibles >>

    décennies. En tout état de cause, il est nécessaire de commencer dès aujourd'hui à réduire les émissions de CO2 afin de ne pas réduire l'ensemble des choix futurs : en termes économiques, il existe une valeur d'option à réduire les émissions12.

    22 - avec quels moyens ?

    Il existe différents moyens macro-économiques permettant de réduire les émissions de CO2. Si l'on occulte les limites administratives et les normes, qui ne sont pas suffisamment flexibles, et les labels qui ne sont pas très sûrs, les seules solutions vraiment concurrentes sont les taxes et les PEN ou Permis d'Emission Négociables, qui ont chacun leur légitimité, leurs effets pervers et leurs champs d'application privilégiés. Le choix entre ces deux outils (il n'est pas non plus exclu de les combiner) est au coeur des négociations engagées à partir du protocole de Kyoto. Le principe des taxes, qu'elles portent sur l'énergie ou directement sur les émissions (ce qui demande de mettre en place un dispositif de mesure systématique et précis), est simple : il s'agit d'inciter les unités de production à réduire leurs émissions en pénalisant ces dernières. Le principe des permis d'émissions est moins connu : il s'agit de titres échangeables sur le marché, comme des actions, qui confèrent à leur détenteur un <<droit à polluer». Le volume de titres étant contrôlé par les autorités, le système permet de fixer précisément la quantité d'émissions. De plus, sa grande flexibilité permet de minimiser les coûts de la réduction des émissions de CO2 : il permet en effet de réduire d'abord les émissions là où les coûts marginaux de réduction sont les plus faibles. Ainsi, si l'on est en présence de deux entreprises qui émettent toutes deux des quantités égales de CO2, mais dont les coûts marginaux de réduction diffèrent d'un facteur 10, et que l'on veut réduire les émissions de moitié, il vaut mieux que les entreprises s'entendent pour que l'une ne réduise ses émissions que de 10 % et l'autre de 90 % : elles seront toutes les deux gagnantes puisque l'une évite une réduction d'émission très coûteuse, et l'autre réalise un profit en vendant 40 % de ses <<droits à polluer». Dans ce genre de cas très favorable, l'économie globale peut être très importante. Le marché a naturellement optimisé la répartition de l'effort, alors que si une quelconque autorité avait voulu le faire en assignant des objectifs de réduction différents au cas par cas, cela aurait nécessité une enquête préalable et beaucoup de réflexion : ce n'est pas envisageable à l'échelle nationale, et encore moins internationale. La principale différence entre taxes et permis d'émission tient à ce que, avec les premières, l'Etat prélève de l'argent,

    12 la valeur d'option est associée à la possibilité de reconsidérer plus tard une décision et traduit l'intérêt de privilégier la prudence à court terme

    et pas avec les seconds, à condition toutefois que les permis soit initialement distribués gratuitement aux entreprises au prorata de leurs émissions passées, et non vendus aux enchères.

    Ces deux systèmes économiques ont déjà été expérimentés au niveau national pour résoudre un problème analogue à celui de la réduction des émissions de CO2 : la réduction des émissions d'oxyde de soufre SO2, responsables des pluies acides. A la suite de la première conférence des nations unies sur l'environnement, la Suède envisagea de mettre en place une taxe sur ces émissions. Cette mesure ne fut effectivement adoptée qu'en 1988 et s'accompagna d'une baisse de l'impôt sur le revenu des personnes physiques, afin que la part des prélèvements obligatoires dans le PNB ne fût pas modifiée. Cette écotaxe était réellement incitative puisqu'elle s'élevait à 30000 francs par tonne de SO2 émise. Une taxe sur les émissions de CO2 fut également adoptée, mais elle était peu significative et avait essentiellement valeur d'exemple. Le fait est que la taxe sur le SO2 permit de ramener les émissions à un niveau raisonnable, bien que légèrement en dessous des espérances. De leur côté, les Etats-Unis, fidèles à leur tradition libérale, ont mis en place en 1990 un marché de permis d'émission de SO2 destinés aux centrales électriques consommant des combustibles fossiles, afin de respecter les dispositions du Clean Air Act (40% de réduction des émissions.) La loi de 1990 précise que « les permis alloués [...] peuvent être transférés entre opérateurs des installations polluantes et toutes les personnes qui se trouvent en posséder, ou qui souhaitent en acquérir. L'administrateur de L'Environmental Protection Agency doit mettre en place un système pour émettre et enregistrer les permis et pour recenser les transactions ; il prendra les dispositions nécessaires à un fonctionnement ordonné et concurrentiel du système. >> Elle prévoit une phase I (1995-1999) au cours de laquelle seules les centrales les plus puissantes et les plus polluantes sont impliquées. Au cours de la phase II (2000-2009), toutes les centrales le sont, et les émissions doivent être ramenées à la moitié de ce qu'elles étaient en 1980, soit 9 millions de tonnes par an. Une centrale électrique a donc le choix entre l'adoption de solutions techniques (installation de filtres ou substitution de charbon à basse teneur en soufre au charbon habituel) pour réduire ses émissions et l'achat de permis. Craignant une inflation des prix du charbon et des permis, les entrepreneurs ont massivement investi dans les filtres ou passé des contrats d'achat de charbon « propre >> à long terme. Leurs anticipations étant trop pessimistes, le prix des permis a rapidement chuté de 250 à 100 dollars en 1995. Une fois stable, le marché a parfaitement fonctionné. Quant à la répartition initiale des permis, elle a fait l'objet d'une loi, afin de lui assurer une bonne sécurité juridique. Les permis ont été attribués selon la moyenne des consommations entre 1985 et 1987. Notons

    toutefois que les expériences suédoises et américaines ne sont peut-être pas directement transposables à la réduction des émissions de CO2, dans la mesure où il n'existe pas de solutions techniques aussi simples dans ce cas que dans celui du dioxyde de soufre, en particulier il n'existe pas de réel produit de substitution aux hydrocarbures, car la production d'énergie nucléaire émet presque autant de gaz à effet de serre que le gaz naturel dans une centrale de dernière génération (une centrale nucléaire ne rejette que de l'eau mais c'est le bilan de la filière nucléaire entière, de l'extraction au stockage, qu'il faut considérer) ; les faibles gains d'émissions dus au nucléaire ne pèsent pas lourds face aux risques majeurs qu'induit cette technologie.

    23 - comment choisir?

    Les détracteurs de la taxe pigouvienne13 soutiennent qu'en l'absence d'autorité mondiale, il est impossible de généraliser le recours à des instruments fiscaux. C'est là un argument fallacieux car la mise en place d'un marché de permis d'émission requiert également l'existence d'institutions internationales : si ce système a bien fonctionné au Etats-Unis, c'est parce qu'il y a dans ce pays un pouvoir législatif, éxécutif et judiciaire réel, assisté pour l'occasion par un organe de surveillance et de régulation du marché des permis, l'EPA. Il est donc clair que permis et écotaxes nécessite tous deux un cadre économique et politique encore inexistant14 : ce n'est pas sur ce point que doit se faire le choix.

    Il existe en fait une différence fondamentale entre ces deux outils économiques : comme l'Etat n'a qu'une vague idée du coût des réductions, il ne peut pas être sûr du résultat en terme de réduction d'émissions au moment de fixer la taxe, tandis qu'avec les permis, on sait chiffrer la réduction mais pas son coût. Face à cette double incertitude, il faut se référer aux critères de choix établis par l'économiste Martin Weitzman, à condition toutefois d'avoir une idée de l'allure des courbes des coûts. Si les coûts des dommages croissent plus vite que ceux des réductions d'émissions, il vaut mieux être sûr de contrôler la pollution, donc utiliser un système de permis. En revanche, si les coûts qui ont la plus forte croissance sont ceux de la diminution des rejets, il est préférable d'utiliser l'écotaxe afin de plafonner le coût de l'effort de dépollution. Il y a bien sûr d'autres paramètres de décision. Il est par exemple plus aisé d'utiliser les permis dans le cas d'une pollution industrielle : les Etats-Unis ont montré que la mise en place d'un tel système ne posait pas de problème majeur. On voit moins comment, en revanche, on pourrait établir un marché de permis d'émission à l'usage des conducteurs automobiles. Il existe bien à Singapour un système de licence pour acheter une voiture, mais il sert surtout à limiter les importations automobiles. De même, comment s'attaquer à la réduction des émissions dues au chauffage domestique ? L'écotaxe semble alors plus appropriée, mais il est quand même possible d'imaginer encore dans ce cas un système de permis : il s'agirait de le mettre en place en amont, à l'usage de ceux qui font rentrer du carbone dans l'économie : les coûts financiers retomberaient alors sur leurs clients tout se passerait comme si les conducteurs ou les ménages payaient une écotaxe.

    L'Union Européenne serait plutôt partisane de l'écotaxe, essentiellement parce qu'elle en espère un double dividende : d'une part l'écotaxe permettrait de réduire les émissions de CO2, et d'autre part elle permettrait de diminuer les charges sociales qui sont à l'origine de pertes économiques. La diminution du coût du travail permettrait donc de diminuer le chômage. L'exemple suédois a montré que, si ce deuxième dividende n'était pas miraculeux, il a bel et bien existé. Le gouvernement français a cherché à utiliser la taxe pigouvienne pour financer le passage aux 35 heures. Cependant, pour ne pas handicaper les industries dont le coût énergétique est beaucoup plus important que le coût salarial, le programme présenté par Lionel Jospin en janvier 2000 proposait une exemption de taxe pour les entreprises fortement consommatrice, à condition qu'elle entre dans un système restreint de permis. Ce mécanisme hybride a le mérite de permettre la convergence des coûts marginaux dans le secteur où ils sont élevés, et de préserver la concurrentialité de l'économie française. C'est peut-être dans cette combinaison entre taxes et permis que se trouve la meilleure solution. L'Union Européenne en a d'ailleurs inventé une variante : chaque pays membre s'est vu assigné un

    objectif de réduction de ses émissions, de telle sorte que la réduction globale corresponde à l'engagement pris de réduire d'ici 2010 les émissions de CO2 de 8% par rapport à 1990, mais avec un coût global le plus faible possible. Ainsi, la France, dont les émissions par habitant sont déjà très basses, doit se stabiliser à 0% tandis que l'Allemagne, dont les coûts marginaux de réduction sont peu élevés à cause de la restructuration à l'est, doit réduire ses émissions de 35% par rapport à 1990. A chaque pays d'adopter par la suite les mesures qu'il préfère : permis, taxes pigouviennes ou une combinaison des deux. Touj ours est-il que le système de Jospin est bien mal engagé depuis qu'il a été annulé par le Conseil Constitutionnel en décembre 2000. Ce système ne touchait en effet qu'une minorité d'entreprise, par souci de ménager les secteurs délicats des transports et de l'agriculture. De plus, il avait provoqué de vives protestations car les entreprises fortement énergivore avait déjà fortement réduit leur consommation depuis les chocs pétroliers des années 70.

    En ce qui concerne les négociations autour de l'application du protocole de Kyoto, elles ont tendance à piétiner, essentiellement à cause de l'intransigeance des américains et de leurs alliés15, qui ne retiennent du protocole que la nécessité de flexibilité, et aussi d'un certain manque d'ouverture de l'Europe. Le protocole est en train d'être littéralement dénaturé notamment depuis que les européens ont dû céder sur les « puits de carbone » : les forêts et les cultures donneront droit à des abattements importants dans les objectifs de réduction d'émissions, alors que la communauté scientifique est très réservée quant à la pertinence de cette mesure, car il est très difficile d'évaluer la quantité de CO2 réellement absorbée par les forêts. Certains projets de reforestation sont même considérés comme des aberrations, plus nuisibles qu'autre chose.

    3 - Remarques et critiques

    31 - qu'attendre du libéralisme?

    Les permis d'émissions négociables incarnent bien le libéralisme. C'est pourquoi on peut poser le problème du choix entre permis et écotaxe d'une autre manière : qu'attendre du libéralisme en matière de protection de l'environnement ? C'est une question d'autant plus importante que la doctrine libérale a le vent en poupe.

    Michelle Kergoat16 soutient que le renforcement de la propriété privée est bénéfique à la préservation de l'environnement, pour la simple et bonne raison que nous faisons plus attention à ce qui nous appartient qu'à un bien commun. Dans le même ordre d'idée, Bernard Husson signale que les bûcherons de la forêt de Bandia, au Sénégal, respectent la rotation des secteurs pour la coupe des arbres17. Même le conservatoire français du littoral estime que l'appartenance de ce dernier au domaine public est un statut moins protecteur que s'il était sa propriété privée18. Toutefois, je me demande si les céréaliers de la Beauce respectent leur terre et ont bien le souci de sa pérennité. La transformation progressive de leurs exploitations en entreprises les a conduits à considérer leur terre comme un capital que l'on amortit et dont on peut user comme d'un bien renouvelable. La mondialisation accentue encore plus cette irresponsabilité des propriétaires : plus la distance est grande, plus les scrupules sont rares. Ainsi, Candados Prestos, filiale mexicaine d'une multinationale italienne, avait tellement dégradé son environnement qu'elle a été contrainte de fermer par le gouvernement mexicain19.

    Michelle Kergoat considère que si des états forts comme les pays de l'ex-bloc soviétique n'ont pas pu préserver leur environnement, il est impensable qu'un état démocratique soit en mesure de le faire. En effet, l'état se trouve face à des intérêts très divergents, ce qui entraîne des complications administratives importantes. De plus, il n'est pas possible de s'appuyer sur un solide droit environnemental : l'ignorance des impacts des dégradations environnementales et l'incertitude des seuils rendent l'appréciation difficile, dépendante de l'évolution des connaissances et des << subjectivités des individus20 >>, et introduit une grande complexité (accumulation de correctifs) qui rend le droit facilement contournable. Ensuite, sous la pression des lobbies, l'Etat se rend lui-même coupable d'erreurs causant d'importants dégâts environnementaux. Par exemple, l'état français a longtemps subventionné l'utilisation d'engrais dans l'agriculture, et a autorisé l'extension de l'élevage porcin en Bretagne sans se préoccuper des conséquences sur les nappes phréatiques (pollution par l'azote du fumier.) Confier la prévention de l'environnement à l'état, c'est aussi prendre le risque de déviances totalitaires (<< dictature verte >>) : l'état en profiterait pour étendre son emprise sur la société civile. Enfin, une centralisation excessive peut être néfaste, notamment en matière d'aménagement territorial : par exemple, en vendant, au nom de l'égalité, de l'électricité à un

    16 Libéralisme et protection environnementale, L'harmattan, 1999

    17 Bernard Husson, L 'Impératif de croissance, Alternatives économiques, hors-série n°17, 3e trimestre 1993, p.41

    18 Véronique Inserguet Brisset, 1999, Propriété publique et environnement, Paris, Librairie générale de droit et de jurisprudence, p.194

    19 Attac, 2001, Enquête au coeur des multinationales, Mille et une nuits, p.49

    20 Michelle Kergoat, op.cit., p.19

    prix unique sur tout le territoire français qui ne reflète pas le prix réel, EDF rend artificiellement le recours à des énergies renouvelables peu compétitif, alors qu'il l'est normalement en milieu rural.

    Quelques soient les vertus de la propriété privée, il n'en reste pas moins qu'elle peut s'apparenter à une confiscation en cas de rareté : est-il légitime de s'approprier un puits dans un désert? C'est précisément ce que pourraient faire les pays riches en instituant un marché mondial des droits à polluer : ils seraient alors en mesure d'acheter la quasi-totalité de ces droits, ce qui leur permettrait de continuer à polluer sans remettre leur croissance en cause, pendant que l'économie des pays pauvres se trouverait bloquée. C'est d'autant plus choquant que la croissance dans les pays riches répond à des besoins superflus tandis que celle des pays pauvres vise à satisfaire des besoins fondamentaux. Et même si les échanges internationaux de permis d'émissions étaient limités, comme le propose l'Union Européenne, il reste l'un des principaux problèmes du marché de permis : la distribution initiale. Car si on a recours à la méthode des Etats-Unis, dite du grandfathering, qui consiste à distribuer gratuitement les permis suivant les émissions passées, le partage est peu équitable, même si la compétitivité est normalement conservée, car même si une entreprise a reçu plus de droit qu'une autre, le coût marginal de sa production inclut le prix des permis et elle ne peut donc pas prendre de nouvelles parts de marché. Les pays en voie de développement seraient les principaux laissés pour compte du grandfathering et trouvent donc ce principe inacceptable : il suggère que la répartition soit faite proportionnellement à la population.

    32 - Analyse personnelle

    Le problème majeur et la limite de toutes les approches économiques des problèmes environnementaux est qu'elles négligent le caractère d'irréversibilité de certaines dégradations environnementales. Cette irréversibilité ne permet pas d'estimer la << valeur des dégâts » ou le préjudice pour l'humanité, qui sont intrinsèquement non quantifiables. Il n'est donc pas question de cautionner une analyse micro-économique telle que celle de l'économiste Martin Weitzman. Si l'idée de << droit à polluer », qu'il soit explicitement reconnu par l'intermédiaire de permis ou implicitement par l'existence d'une écotaxe, est assez choquante en elle-même, celle que la Terre soit la propriété des entreprises qui en dispose à leur guise l'est encore plus. Il me semble qu'il y a des domaines où les risques sont tels qu'il n'y a pas d'analyse coût-bénéfice qui tienne. Seuls les problèmes sociaux graves me semblent pouvoir peser contre une réduction massive des émissions de polluants. Il n'est pas question, par exemple, de transformer l'Afrique en musée d'artisanat pour réparer les erreurs

    des pays industrialisés. C'est parce qu'il ne faut pas se priver de solutions futures à la famine et à la malnutrition qu'il ne serait pas non plus bon d'interdire définitivement les OGM : leur bénéfice pour le Tiers-Monde sera peut-être important. Toutefois, pour décider s'il est légitime de prendre un risque, il faudrait le faire étudier systématiquement, au frais des industriels, mais sous le contrôle d'organismes indépendants. Il est en effet étonnant de voir, par exemple, qu'aucune étude sérieuse n'a jamais été effectuée pour déterminer l'impact sur les écosystèmes des rejets de saumure chaude et concentrée par les usines de dessalement de l'eau qui se succèdent sur les côtes du Golfe Persique. Il serait bon de faire plus de prévention et moins de << rafistolage >> en matière d'environnement.

    Pour en revenir aux droits d'émission, on peut se demander s'ils sont compatibles avec la libre-concurrence, dans la mesure où ils introduisent une barrière à l'entrée des marchés : les entreprises qui se créent ont des prix de revient beaucoup plus élevés que les entreprises qui ont reçu des permis gratuits, même si elles peuvent avoir les mêmes coûts marginaux. D'autre part, il est malaisé de procéder à la répartition initiale de tels permis, et même une répartition par tête ne serait pas équitable : sachant que le tiers des émissions de CO2 est du au chauffage, doit-on accorder des PEN supplémentaires aux pays froids ? Ensuite, si les permis permette de réduire globalement la pollution, ce n'est pas pour autant une solution satisfaisante, dans la mesure où ce système aurait pour conséquence une répartition non-uniforme de la pollution : or de fortes concentrations peuvent détruire définitivement certains écosystèmes. Enfin, il faut reconnaître que même sans un marché de permis, les entreprises sauraient bien réduire les frais d'émission en se délocalisant... Mais si les PEN permettent un réel transfert de technologies du Nord vers le Sud, pourquoi ne pas y consacrer l'attention qu'ils méritent ?

    Toutefois, il faut se méfier des évidences en économie : il ne me semble pas évident en l'occurrence que le progrès technologique soit une véritable cause de diminution des dégradations environnementales, du moins, pas dans tous les secteurs. Ainsi, un calcul sommaire m'amène à me demander si l'on ne pollue pas plus en produisant de nouvelles voitures plus << propres >>, plutôt qu'en utilisant les anciennes le plus longtemps possible : estce que le progrès technologique ne serait pas le moteur d'une consommation superflue plutôt que la cause d'une amélioration du respect de l'environnement ?

    Enfin, il se pose le problème de la comptabilité des émissions : il est nécessaire d'aménager le territoire afin de disposer de mesures sûres, précises et exhaustives des émissions. Il n'y a en effet pas de réelle équivalence énergie/émissions, et d'ailleurs, le développement des énergies renouvelables ou une avancée technologique telle que la découverte de la fusion froide enlèverait toute légitimité à cette équivalence.

    4 - Bibliographie

    Nicolas Treich, Le principe de précaution est-il économiquement acceptable ?, INRA - Sciences Sociales, n°6, juillet 2001

    Claude Henry et Laurence Tubiana, Instruments économiques dans la perspective du changement climatique, Economie et prévision, n°2-3, avril 2000

    Jean-Charles Hourcade, Le climat au risque de la négociation internationale, Le Débat, n°1 13, janvier 2001

    Cedric Philibert, Permis d'émissions et écotaxes, les outils du développement durable, Alternatives économiques, n°179, mars 2000

    Guillaume Duval, Requiem pour l'écotaxe, Alternatives économiques, n°195, septembre 2001

    Hors-série Demain la Terre, Alternatives économiques, n° 17, 3ème trimestre 1993

    GNU Free Documentation License

    Version 1.2 November 2002

    Copyright (C) 2000,2001,2002 Free Software Foundation, Inc.

    59 Temple Place, Suite 330, Boston, MA 02111-1307 USA Everyone is permitted to copy and distribute verbatim copies of this license document, but changing it is not allowed.

    0. PREAMBLE

    The purpose of this License is to make a manual, textbook, or other functional and useful document "free" in the sense of freedom: to assure everyone the effective freedom to copy and redistribute it, with or without modifying it, either commercially or noncommercially. Secondarily, this License preserves for the author and publisher a way to get credit for their work, while not being considered responsible for modifications made by others.

    This License is a kind of "copyleft", which means that derivative

    works of the document must themselves be free in the same sense. It complements the GNU General Public License, which is a copyleft license designed for free software.

    We have designed this License in order to use it for manuals for free software, because free software needs free documentation: a free program should come with manuals providing the same freedoms that the software does. But this License is not limited to software manuals; it can be used for any textual work, regardless of subject matter or whether it is published as a printed book. We recommend this License principally for works whose purpose is instruction or reference.

    1. APPLICABILITY AND DEFINITIONS

    This License applies to any manual or other work, in any medium, that contains a notice placed by the copyright holder saying it can be distributed under the terms of this License. Such a notice grants a world-wide, royalty-free license, unlimited in duration, to use that work under the conditions stated herein. The "Document", below, refers to any such manual or work. Any member of the public is a licensee, and is addressed as "you". You accept the license if you copy, modify or distribute the work in a way requiring permission under copyright law.

    A "Modified Version" of the Document means any work containing the Document or a portion of it, either copied verbatim, or with

    modifications and/or translated into another language.

    A "Secondary Section" is a named appendix or a front-matter section of the Document that deals exclusively with the relationship of the publishers or authors of the Document to the Document's overall subject (or to related matters) and contains nothing that could fall directly within that overall subject. (Thus, if the Document is in part a textbook of mathematics, a Secondary Section may not explain any mathematics.) The relationship could be a matter of historical connection with the subject or with related matters, or of legal, commercial, philosophical, ethical or political position regarding them.

    The "Invariant Sections" are certain Secondary Sections whose titles are designated, as being those of Invariant Sections, in the notice that says that the Document is released under this License. If a section does not fit the above definition of Secondary then it is not allowed to be designated as Invariant. The Document may contain zero Invariant Sections. If the Document does not identify any Invariant Sections then there are none.

    The "Cover Texts" are certain short passages of text that are listed,

    as Front-Cover Texts or Back-Cover Texts, in the notice that says that the Document is released under this License. A Front-Cover Text may be at most 5 words, and a Back-Cover Text may be at most 25 words.

    A "Transparent" copy of the Document means a machine-readable copy, represented in a format whose specification is available to the general public, that is suitable for revising the document

    straightforwardly with generic text editors or (for images composed of pixels) generic paint programs or (for drawings) some widely available drawing editor, and that is suitable for input to text formatters or for automatic translation to a variety of formats suitable for input to text formatters. A copy made in an otherwise Transparent file

    format whose markup, or absence of markup, has been arranged to thwart or discourage subsequent modification by readers is not Transparent. An image format is not Transparent if used for any substantial amount of text. A copy that is not "Transparent" is called "Opaque".

    Examples of suitable formats for Transparent copies include plain ASCII without markup, Texinfo input format, LaTeX input format, SGML or XML using a publicly available DTD, and standard-conforming simple HTML, PostScript or PDF designed for human modification. Examples of transparent image formats include PNG, XCF and JPG. Opaque formats

    include proprietary formats that can be read and edited only by proprietary word processors, SGML or XML for which the DTD and/or processing tools are not generally available, and the

    machine-generated HTML, PostScript or PDF produced by some word processors for output purposes only.

    The "Title Page" means, for a printed book, the title page itself,

    plus such following pages as are needed to hold, legibly, the material this License requires to appear in the title page. For works in

    formats which do not have any title page as such, "Title Page" means the text near the most prominent appearance of the work's title, preceding the beginning of the body of the text.

    A section "Entitled XYZ" means a named subunit of the Document whose title either is precisely XYZ or contains XYZ in parentheses following text that translates XYZ in another language. (Here XYZ stands for a specific section name mentioned below, such as "Acknowledgements", "Dedications", "Endorsements", or "History".) To "Preserve the Title"

    of such a section when you modify the Document means that it remains a section "Entitled XYZ" according to this definition.

    The Document may include Warranty Disclaimers next to the notice which states that this License applies to the Document. These Warranty Disclaimers are considered to be included by reference in this License, but only as regards disclaiming warranties: any other implication that these Warranty Disclaimers may have is void and has no effect on the meaning of this License.

    2. VERBATIM COPYING

    You may copy and distribute the Document in any medium, either commercially or noncommercially, provided that this License, the copyright notices, and the license notice saying this License applies

    to the Document are reproduced in all copies, and that you add no other conditions whatsoever to those of this License. You may not use technical measures to obstruct or control the reading or further copying of the copies you make or distribute. However, you may accept compensation in exchange for copies. If you distribute a large enough number of copies you must also follow the conditions in section 3.

    You may also lend copies, under the same conditions stated above, and you may publicly display copies.

    If you publish printed copies (or copies in media that commonly have printed covers) of the Document, numbering more than 100, and the Document's license notice requires Cover Texts, you must enclose the copies in covers that carry, clearly and legibly, all these Cover Texts: Front-Cover Texts on the front cover, and Back-Cover Texts on the back cover. Both covers must also clearly and legibly identify you as the publisher of these copies. The front cover must present the full title with all words of the title equally prominent and visible. You may add other material on the covers in addition. Copying with changes limited to the covers, as long as they preserve the title of the Document and satisfy these conditions, can be treated as verbatim copying in other respects.

    If the required texts for either cover are too voluminous to fit legibly, you should put the first ones listed (as many as fit reasonably) on the actual cover, and continue the rest onto adjacent pages.

    If you publish or distribute Opaque copies of the Document numbering more than 100, you must either include a machine-readable Transparent copy along with each Opaque copy, or state in or with each Opaque copy a computer-network location from which the general network-using public has access to download using public-standard network protocols a complete Transparent copy of the Document, free of added material. If you use the latter option, you must take reasonably prudent steps, when you begin distribution of Opaque copies in quantity, to ensure that this Transparent copy will remain thus accessible at the stated location until at least one year after the last time you distribute an Opaque copy (directly or through your agents or retailers) of that edition to the public.

    It is requested, but not required, that you contact the authors of the Document well before redistributing any large number of copies, to give them a chance to provide you with an updated version of the Document.

    4. MODIFICATIONS

    You may copy and distribute a Modified Version of the Document under the conditions of sections 2 and 3 above, provided that you release the Modified Version under precisely this License, with the Modified Version filling the role of the Document, thus licensing distribution and modification of the Modified Version to whoever possesses a copy of it. In addition, you must do these things in the Modified Version:

    A. Use in the Title Page (and on the covers, if any) a title distinct from that of the Document, and from those of previous versions (which should, if there were any, be listed in the History section of the Document). You may use the same title as a previous version if the original publisher of that version gives permission.

    B. List on the Title Page, as authors, one or more persons or entities responsible for authorship of the modifications in the Modified Version, together with at least five of the principal authors of the Document (all of its principal authors, if it has fewer than five), unless they release you from this requirement.

    C. State on the Title page the name of the publisher of the Modified Version, as the publisher.

    D. Preserve all the copyright notices of the Document.

    E. Add an appropriate copyright notice for your modifications adjacent to the other copyright notices.

    F. Include, immediately after the copyright notices, a license notice giving the public permission to use the Modified Version under the terms of this License, in the form shown in the Addendum below.

    G. Preserve in that license notice the full lists of Invariant Sections and required Cover Texts given in the Document's license notice.

    H. Include an unaltered copy of this License.

    I. Preserve the section Entitled "History", Preserve its Title, and add to it an item stating at least the title, year, new authors, and publisher of the Modified Version as given on the Title Page. If there is no section Entitled "History" in the Document, create one stating the title, year, authors, and publisher of the Document as given on its Title Page, then add an item describing the Modified Version as stated in the previous sentence.

    J. Preserve the network location, if any, given in the Document for public access to a Transparent copy of the Document, and likewise the network locations given in the Document for previous versions it was based on. These may be placed in the "History" section. You may omit a network location for a work that was published at least four years before the Document itself, or if the original publisher of the version it refers to gives permission.

    K. For any section Entitled "Acknowledgements" or "Dedications", Preserve the Title of the section, and preserve in the section all the substance and tone of each of the contributor acknowledgements and/or dedications given therein.

    L. Preserve all the Invariant Sections of the Document, unaltered in their text and in their titles. Section numbers or the equivalent are not considered part of the section titles.

    M. Delete any section Entitled "Endorsements". Such a section may not be included in the Modified Version.

    N. Do not retitle any existing section to be Entitled "Endorsements" or to conflict in title with any Invariant Section.

    O. Preserve any Warranty Disclaimers.

    If the Modified Version includes new front-matter sections or

    appendices that qualify as Secondary Sections and contain no material copied from the Document, you may at your option designate some or all of these sections as invariant. To do this, add their titles to the list of Invariant Sections in the Modified Version's license notice. These titles must be distinct from any other section titles.

    You may add a section Entitled "Endorsements", provided it contains nothing but endorsements of your Modified Version by various parties--for example, statements of peer review or that the text has been approved by an organization as the authoritative definition of a standard.

    You may add a passage of up to five words as a Front-Cover Text, and a passage of up to 25 words as a Back-Cover Text, to the end of the list of Cover Texts in the Modified Version. Only one passage of Front-Cover Text and one of Back-Cover Text may be added by (or through arrangements made by) any one entity. If the Document already includes a cover text for the same cover, previously added by you or by arrangement made by the same entity you are acting on behalf of, you may not add another; but you may replace the old one, on explicit permission from the previous publisher that added the old one.

    The author(s) and publisher(s) of the Document do not by this License give permission to use their names for publicity for or to assert or imply endorsement of any Modified Version.

    5. COMBINING DOCUMENTS

    You may combine the Document with other documents released under this License, under the terms defined in section 4 above for modified versions, provided that you include in the combination all of the Invariant Sections of all of the original documents, unmodified, and list them all as Invariant Sections of your combined work in its license notice, and that you preserve all their Warranty Disclaimers.

    The combined work need only contain one copy of this License, and multiple identical Invariant Sections may be replaced with a single copy. If there are multiple Invariant Sections with the same name but different contents, make the title of each such section unique by adding at the end of it, in parentheses, the name of the original author or publisher of that section if known, or else a unique number. Make the same adjustment to the section titles in the list of

    Invariant Sections in the license notice of the combined work.

    In the combination, you must combine any sections Entitled "History" in the various original documents, forming one section Entitled "History"; likewise combine any sections Entitled "Acknowledgements", and any sections Entitled "Dedications". You must delete all sections Entitled "Endorsements".

    6. COLLECTIONS OF DOCUMENTS

    You may make a collection consisting of the Document and other documents released under this License, and replace the individual copies of this License in the various documents with a single copy that is included in the collection, provided that you follow the rules of this License for verbatim copying of each of the documents in all other respects.

    You may extract a single document from such a collection, and distribute it individually under this License, provided you insert a copy of this License into the extracted document, and follow this License in all other respects regarding verbatim copying of that document.

    7. AGGREGATION WITH INDEPENDENT WORKS

    A compilation of the Document or its derivatives with other separate and independent documents or works, in or on a volume of a storage or distribution medium, is called an "aggregate" if the copyright resulting from the compilation is not used to limit the legal rights of the compilation's users beyond what the individual works permit. When the Document is included in an aggregate, this License does not apply to the other works in the aggregate which are not themselves derivative works of the Document.

    If the Cover Text requirement of section 3 is applicable to these copies of the Document, then if the Document is less than one half of the entire aggregate, the Document's Cover Texts may be placed on covers that bracket the Document within the aggregate, or the electronic equivalent of covers if the Document is in electronic form. Otherwise they must appear on printed covers that bracket the whole aggregate.

    8. TRANSLATION

    Translation is considered a kind of modification, so you may

    distribute translations of the Document under the terms of section 4. Replacing Invariant Sections with translations requires special permission from their copyright holders, but you may include translations of some or all Invariant Sections in addition to the original versions of these Invariant Sections. You may include a translation of this License, and all the license notices in the

    Document, and any Warranty Disclaimers, provided that you also include the original English version of this License and the original versions of those notices and disclaimers. In case of a disagreement between the translation and the original version of this License or a notice or disclaimer, the original version will prevail.

    If a section in the Document is Entitled "Acknowledgements", "Dedications", or "History", the requirement (section 4) to Preserve its Title (section 1) will typically require changing the actual title.

    9. TERMINATION

    You may not copy, modify, sublicense, or distribute the Document except as expressly provided for under this License. Any other attempt to copy, modify, sublicense or distribute the Document is void, and will automatically terminate your rights under this License. However, parties who have received copies, or rights, from you under this License will not have their licenses terminated so long as such parties remain in full compliance.

    10. FUTURE REVISIONS OF THIS LICENSE

    The Free Software Foundation may publish new, revised versions

    of the GNU Free Documentation License from time to time. Such new versions will be similar in spirit to the present version, but may differ in detail to address new problems or concerns. See http://www.gnu.org/copyleft/.

    Each version of the License is given a distinguishing version number. If the Document specifies that a particular numbered version of this License "or any later version" applies to it, you have the option of following the terms and conditions either of that specified version or of any later version that has been published (not as a draft) by the Free Software Foundation. If the Document does not specify a version number of this License, you may choose any version ever published (not as a draft) by the Free Software Foundation.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle