Université de Kinshasa
Faculté des Sciences sociales, administratives et
politiques
Département de sociologie et anthropologie
Filles-mères et conflits familiaux dans les
ménages de Kinshasa
Une enquête menée dans la Commune de
Bumbu
Par
Chandrelle Mafuele Filakembo
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention
du grade de lincencié en
sociologie.
Directeur : Nkuanzaka Inzanza
Professeur
Co-Directeur : Jean Pierre Mpiana Tshitenge wa Masengu
Chef de
Travaux
année académique 2005-2006
INTRODUCTION
1. Etat de la question
Le phénomène fille-mère ne date pas
d'aujourd'hui dans notre société. Il a pris de l'ampleur avec la
crise sociale qui frappe la République Démocratique du Congo en
général et la ville de Kinshasa en particulier depuis plus d'une
décennie, tel que nous révèle l'abondante
littérature y consacrée. Ce phénomène a
attiré l'attention non seulement des scientifiques mais aussi des
décideurs politiques et des agents de développement. KAMUNA MUSUL
le considère comme la conséquence sociale des rapports sexuels
non contrôlés qui, pour cet auteur, débouchent sur les
naissances non désirées1(*). Les enfants qui naissent dans des telles conditions
sont souvent mal aimés et au fur et à mesure qu'ils grandissent,
ils deviennent insupportables pour la famille en particulier et pour la
communauté en général du fait de leur mauvaise
conduite.
Dans ce même ordre d'idées, EVOLOKO a
porté son intérêt sur la maternité précoce et
la mortalité infantile qui s'en suit. Pour lui, cette triste
réalité relève d'une problématique complexe et
tient ses racines de la structure socio-économique et culturelle du
pays.2(*)
De son côté, SHOMBA KINYAMBA3(*), sur base des attitudes
adoptées vis-à-vis de la sexualité préconjugale,
catégorise les sociétés congolaises en trois groupes : les
sociétés qui tiennent compte de la virginité
féminine dont la tendance est la plus répandue et sont
caractéristiques des sociétés congolaises
précoloniales. C'est le cas de Luba du Kasaï, de Bembe, de Lunda,
de Ngombe, de Topoke, de Yaka, de Yansi et autres pour lesquelles la
virginité de la fille est exigée. Car elle était
considérée comme le symbole d'une bonne éducation et une
garantie de fidélité.
Pour les membres de ces sociétés, une fille qui
arriverait au mariage avec des expériences sexuelles antérieures
pourrait facilement commettre l'adultère. Il lui serait difficile de
résister aux sollicitations de ses amants et surtout à celles de
l'auteur de la défloration de son hymen.
NKUANZAKA INZANZA aborde le problème du contrôle
de la sexualité, c'est-à-dire sa limitation à la vie de
mariage grâce à une discipline sexuelle résultant
elle-même d'une continence qui débouche sur l'énergie
sociale, force qui agit comme moteur de la civilisation et du
développement. Il s'inspire des écrits de Unwin et Sorokin pour
noter que la grande liberté sexuelle conduit à la
réduction de l'énergie sociale et donc au déclin4(*).
Dans une autre de ses publications, ce chercheur pense que
les naissances non planifiées peuvent avoir sur le développement
et le bien-être des individus et des familles des incidences diverses,
généralement négatives : la malnutrition et, en
général, des risques élevés de mortalité
infantile et maternelle, des naissances indésirées et un
développement insuffisant, un taux de morbidité accru chez les
parents5(*).
A.R. ALLGEIER et ALLGEIER parlent de la maturation
féminine en disant que les adolescentes ont tendance à envisager
cet événement avec timidité, ce qui fait que l'adolescente
ignore son état physique6(*)
Dans l'identification des rôles sexuels, ces auteurs
pensent que le comportement et les caractères perçus comme
étant de la masculinité ou de la féminité sont
déterminés par le milieu culturel. Ils soutiennent que dans leur
culture, les hommes sont censés être actifs, agressifs, sportifs
et dépourvus d'émotivité; les femmes sont censées
être passives, maternelles, accommodantes, émotives et douces. Les
caractères que l'on attend des hommes et des femmes varient ainsi d'une
culture à une autre7(*).
Freud, pour sa part, s'est surtout attardé sur les
changements physiologiques et génitaux qui se produisent pendant la
puberté8(*).
PITIRIM SOROKIN résume les conclusions de ses
recherches en deux thèses principales :
Le régime qui limite la vie sexuelle au mariage
sanctionné par la société et qui désapprouve
moralement et interdit légalement les relations prénuptiales et
extraconjugales, crée un milieu plus favorable au développement
de la société et à sa puissance créatrice que ne le
fait le régime des relations sexuelles libres et sans frein, qui ne
désapprouve pas moralement et n'interdit pas légalement les
relations prénuptiales et extraconjugales.
Le régime qui autorise des relations sexuelles trop
fréquentes, illicites et sans retenue, contribue au déclin de
l'activité créatrice dans le domaine de la culture9(*)
Toutes ces études mentionnées ci-dessus ont
chacune abordé des problèmes que connaît la
société congolaise en général, et celle de Kinshasa
en particulier, et qui sont à la base de la maternité
précoce des jeunes filles ainsi que les conséquences qui en
résultent. En ce qui nous concerne, au-delà de ce que
dévoilent les études antérieures, nous voulons mettre dans
un mouvement d'ensemble cette problématique des filles-mères et
des différents conflits qui interviennent au sein des familles, pour
analyser les mutations qui affectent la famille dans les agglomérations
urbaines.
2. Problématique
Parmi les problèmes qui affectent les
familles dans plusieurs pays en voie de développement, comme la
République Démocratique du Congo, figure la pauvreté due
à la baisse des revenus et à la conjoncture économique
générale difficile qui contraint les habitants de ces pays,
surtout les citadins, à recourir à des stratégies de
survie multiples. Cette situation affaiblit la plupart des familles à
exercer leurs fonctions, notamment celles d'instance de socialisation et de
protection de ses membres.
Le nombre de plus en plus élevé des
filles-mères que l'on rencontre dans les ménages de la ville de
Kinshasa illustre bien cette triste réalité.
L'expansion de ce phénomène à Kinshasa
suscite des inquiétudes chez les parents qui voient diminuer la
probabilité de mariage auquel convergent tous leurs sacrifices et
actions éducatives.
Les inquiétudes s'accroissent avec la nouvelle charge
sociale que la fille introduit en famille, en cette période où la
crise côtoie plusieurs ménages. Selon NGONDO A PITSHIANGA, le
phénomène fille-mère a pris des proportions
inquiétantes d'autant plus que, d'après ses enquêtes, un
ménage sur quatre en est affecté et trois quarts de ces
filles-mères vivent chez leurs parents10(*)
En effet, à Kinshasa en général et dans
la commune de Bumbu en particulier, ce phénomène prend de
l'ampleur du fait que la crise socio-économique qui sévit au pays
n'épargne pas cette partie de la ville. Elle contraint les habitants de
cette contrée à trouver des mécanismes de survie. Pour
beaucoup des filles, l'échange des faveurs sexuelles contre les
avantages matériels constitue un moyen de résister à
ladite crise. C'est ainsi que s'observe le vagabondage sexuel au sein de la
jeunesse congolaise, au risque de compromettre l'avenir de cette
catégorie de la population qui est l'avenir de la nation. Ce qui aboutit
aux grossesses non désirées, au phénomène de
fille-mère et aux autres conséquences déjà mises en
exergue par diverses études.
Cette situation est amplifiée par le fait que la
jeunesse de la commune de Bumbu vit dans la sous information sur les
méfaits que peut avoir une sexualité non responsable dans la vie
sociale d'un individu. Comme le faisait remarquer IKOME NDA'OMBUN dans son
étude sur la jeunesse de Kisenso, celle-ci reste sous
informée en ce qui concerne la sexualité responsable, d'où
l'exacerbation du phénomène d'enfants de la rue, la
déperdition scolaire, les maladies et infections sexuellement
transmissibles et le VIH/SIDA, les grossesses précoces, etc. qui
aggravent la pauvreté et la désintégration
sociale.11(*)La liste
n'est pas exhaustive.
Il sied maintenant de tourner le regard vers un autre
fléau qu'entraîne le phénomène fille-mère
mais qui n'a pas encore attiré l'attention des analystes sociaux. Il
s'agit des conflits familiaux générés par la
sexualité non contrôlée ou non responsable qui perturbent
l'équilibre familial avec la dislocation et autres ruptures qui s'en
suivent.
En effet, dans le quartier Mbaki de la commune de Bumbu la
plupart des familles qui ont des filles-mères sont en proie à des
conflits qui marquent leur quotidienneté. Ces conflits trouvent souvent
leur dénouement dans la violence, la haine, la diffamation, voire dans
le divorce des parents dont l'ampleur ne peut laisser indifférent
l'analyste social qu'est le sociologue. D'où l'intérêt
à circonscrire les motivations qui concourent à leur survenance
est à suggérer des pistes de solution pour que s'édifient
à Bumbu des familles de développement, oeuvres d'une jeunesse
préparée à ses responsabilités familiales et
sociales.
A la lumière de ce qui précède, notre
préoccupation s'articule autour des questions fondamentales suivantes
:
- Pourquoi le phénomène fille-mère
engendre-t-il des conflits au sein des
familles à Bumbu?
- Quels sont les facteurs, les agents et les conditions qui
l'engendrent ?
- Comment y remédier ?
3. Hypothèses de travail
Dans notre tentative de réponses aux questions
soulevées dans la problématique, nous estimons que ce
phénomène engendre les conflits familiaux parce qu'il enfreint
à l'idéal africain de la virginité et du mariage pour la
jeune fille, introduit des nouveaux rapports sociaux dans la famille et
occasionne une charge supplémentaire pour ces familles elles-mêmes
démunies.
Parmi les déterminants (conditions, facteurs et
agents) de ces conflits nous pouvons aligner la pauvreté de familles,
l'environnement social dans lequel évolue la famille et les
filles-mères elles-mêmes et leurs enfants en tant qu'agents des
conflits familiaux.
Pour y remédier, il y lieu de mettre à
contribution tous les agents qui concourent à la socialisation et la
protection de la famille, c'est-a-dire l'Etat, l'Ecole, les Média,
l'Eglise et la famille elle-même.
4. Méthodologie du travail
La méthodologie est l'ensemble des méthodes et
des techniques utilisées dans une recherche en vue d'atteindre le
résultat escompté. En ce sens, la rédaction d'un travail
scientifique implique inévitablement une perspective
méthodologique pour l'analyse de la réalité sociale
observée.
4.1. Des techniques
Les techniques constituent d'une façon plus ou moins
concrète, précise, des instruments pratiques qui sont mis au
service des méthodes pour mieux les appréhender. Elles
interviennent du choix de l'échantillon à la présentation
des résultats en passant par la collecte des données.
Pour collecter les données de notre étude, nous
avons recouru aux techniques suivantes :
L'échantillonnage : Etant donné que
l'univers de notre étude est vaste, nous avons jugé
nécessaire de recourir à un échantillon. Nous reviendrons
de manière détaillée à la constitution de notre
échantillon au second chapitre de ce travail.
L'entretien : Au moyen d'un guide d'entretien,
nous nous sommes entretenue avec les responsables et les membres des familles
qui hébergent des filles -mères, y compris les filles
-mères elles-mêmes, dans le but de rassembler les informations
utiles à notre recherche.
Le questionnaire écrit: Celui-ci nous a permis
de comprendre le phénomène sous examen. La manière dont
naissent les conflits en famille ainsi que certains changements. A cet effet,
nous avons élaboré notre questionnaire qui a été
destiné aux seules filles-mères.
L'observation documentaire: Grâce à
celle-ci, nous avons consulté les documents relatifs à notre
sujet d'étude, notamment les ouvrages, les mémoires et les
travaux de fin de cycle.
4.2. Des méthodes
Par définition, la méthode est l'ordre
à imposer aux différentes démarches intellectuelles pour
arriver à une fin donnée12(*). Pour M. GRAWITZ, la méthode est un ensemble
concerté d'opérations mises en oeuvre pour atteindre un ou
plusieurs objectifs, un ensemble des normes qui permettent de faire la
sélection des données13(*)
Pour nous et au regard de ce qui précède, la
méthode peut se définir comme un ensemble de
procédés nécessaires qui permettent au chercheur de
saisir une réalité sociale donnée.
La méthode dépend grandement du but poursuivi
par la recherche, mais aussi dans une certaine mesure des
préférences du chercheur.
Dans le cadre de ce travail, nous avons fait recours à
la méthode dialectique pour expliquer les contradictions et les
changements qui affectent les familles urbaines du fait de la présence
en leur sein des filles-mères.
MWENE BATENDE reconnaît à juste titre que la
méthode dialectique recherche derrière les faits directement
perceptibles, les structures déterminantes, sous-jacentes, non
apparentes mais réelles par lesquelles le fait observé fonctionne
socialement. Il met l'accent sur les dynamismes sociaux et sur les perspectives
de transformation sociale14(*).
La dialectique entend privilégier les changements dans
la totalité sociale; elle cherche à cerner les effets
réciproques des facteurs les uns sur les autres dans une totalité
en mouvement. A cette démarche générale, nous avons
adjoint l'approche dynamiste dont le point fort réside dans la prise en
compte des déterminants sociaux du changement social. L'approche
dynamiste entend se baser sur l'analyse des éléments
déterminants du changement social, à savoir, les facteurs, les
agents et les conditions de changement social.
Nous privilégions la loi de la connexion universelle.
Les dialecticiens affirment que la loi de la connexion universelle se fonde sur
l'unité des contraires; elle soutient que l'univers est constitué
d'un tout où toutes les parties se tiennent tantôt en
équilibre, tantôt en déséquilibre. En d'autres
termes, dans la nature comme dans la société, aucun processus,
aucun phénomène ne peut être étudié
isolement, mais comme un sous-ensemble dans une véritable
totalité organique et vivante, c'est-à-dire les faits sont
interconnectés et ils agissent les uns sur les autres. C'est ainsi que
le phénomène fille-mère dans la commune de Bumbu ne peut
être appréhendé en dehors de la société
politique, économique et culturelle dans son ensemble. Il est
déterminé par cette macro configuration sociale de laquelle il
ressort : il est ainsi connecté aux ensembles politiques,
économiques et culturelles qui constituent le tout de la
société congolaise, c'est-à-dire sa totalité et son
univers macrosociologique.
L'approche dynamiste du changement social postule que pour ce
dernier survienne, il lui faut des facteurs qui le déterminent, des
agents qui le soutiennent et des conditions qui le favorisent ou le
défavorisent. Aucun changement social ne peut se produire en dehors de
cela et sans ces éléments. Notre hypothèse soutient que
les changements observés dans les comportements des familles et des
individus qui les composent dans notre champ d'étude sont imputables
à la situation socio-économique (la pauvreté des
familles) et aux facteurs d'ordre psychologique liés à la
personnalité de la fille elle-même (des prédispositions
naturelles); le manque d'une éducation sexuelle adéquate en
milieu familial, l'environnement social dans lequel évolue la jeune
fille constituent les conditions qui favorisent l'apparition de ce
phénomène et les filles-mères elles-mêmes
étant les agents de changement social.
5. Choix et intérêt du sujet
Suite aux difficultés que traversent les familles dans
la ville de Kinshasa, au nombre de plus en plus croissant des filles qui
connaissent une maternité précoce et aux conflits qui surgissent
dans des familles du fait de cette situation, le choix porté sur ce
sujet se justifie par notre volonté d'analyser et de comprendre les
causes profondes de cet état des choses. Ce faisant, nous poursuivons un
double intérêt : scientifique et social.
Du point de vue scientifique, notre travail constitue une
modeste contribution à la sociologie des conflits. L'analyse des
conflits au niveau microsocial que représente la famille peut
éclairer la compréhension des grands changements qui affectent la
société globale. En outre, la présente étude
permettra à coup sûr de comprendre théoriquement le
processus de transformation de la famille urbaine soumise à diverses
pressions.
Du point de vue social, l'étude apporte d'abord sa
modeste contribution à l'analyse des contradictions que renferme notre
société; elle apparaît ensuite comme une alarme aussi bien
pour les responsables politiques, que pour les agents de développement
et les familles pour éveiller leur conscience face aux conflits
résultant du phénomène fille-mère et qui
fragilisent de plus en plus l'institution familiale qui, aux dires des
sociologues, constitue le socle de toute société humaine, son
fondement.
6. Délimitation du sujet
Le temps et l'espace sont deux facteurs indispensables pour
circonscrire toute recherche qui se veut scientifique.
Dans l'espace, nous nous sommes intéressée au
quartier Lieutenant Mbaki, dans la commune de Bumbu, parce qu'il est
hétérogène et proche de notre milieu de résidence.
Par ailleurs, une première observation ordinaire nous a permis de
constater que le phénomène fille-mère est
particulièrement élevé dans ce quartier.
Dans le temps, notre étude se limite à la
période couverte par nos investigations. Notre souci de comprendre
l'essence de la conflictualité qui marque la vie quotidienne des
familles à Bumbu nous a poussé à nous pencher sur ce
phénomène et réaliser ainsi notre mémoire de
licence.
7. Esquisse du plan
Outre l'introduction et la conclusion, notre étude
est subdivisée en trois chapitres. Le premier chapitre est
consacré à la définition du cadre conceptuel et
socio-matériel de l'étude; le deuxième porte sur les
fondements du phénomène fille-mère dans le monde et en
République Démocratique du Congo, et enfin le troisième
présente la population d'enquête ainsi que les résultats
enregistrés au cours de celle-ci
8. Difficultés rencontrées
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET SOCIO-MATERIEL DE
L'ETUDE
Section 1 : Définition des concepts de base
A. De la famille
1. Notion de famille
La famille est considérée comme la
première société dans laquelle vit l'individu; elle est la
cellule sociale de base. Comme premier groupe d'appartenance de tout individu,
elle détermine les types des relations qui se développent entre
les membres qui la composent. Ces relations sont généralement des
relations de parenté par le sang.
Kuyunsa et Shomba définissent la famille comme
étant une unité sociale faite des personnes liées entre
elles soit part des liens de sang, soit par des liens de mariage ou par des
liens d'adoption. Du point de vue de ses dimensions, on distingue la famille
nucléaire ou famille restreinte composée des parents père
et mère) et des enfants auxquels l'union des parents a donné
naissance, et la famille élargie ou famille étendue pouvant dans
certains cas s'identifier au clan.15(*)
Partant de cette définition, nous comprenons que la
famille est à la fois traditionnelle et moderne. Elle est
traditionnelle, car selon la tradition africaine, elle est une institution
clanique; elle est un groupe élargi non seulement au-delà de la
famille restreinte du type occidental et moderne, mais aussi aux morts. En ce
sens, la famille restreinte apparaît comme un concept qui sert à
penser théoriquement un type de famille; elle ne correspond pas à
une réalité concrète. La vraie réalité,
celle qui est vécue sur le terrain est la famille élargie. Quant
à la famille dite moderne, c'est celle qui est d'inspiration occidentale
et qui serait composée uniquement du père, de la mère et
des enfants.
Selon MURDOCK, la famille est un groupe social
caractérisé par la résidence commune, par la collaboration
économique, par la reproduction de l'espèce humaine. Une telle
famille inclut, selon l'auteur, des adultes de deux sexes dont deux au moins
entretiennent des relations sexuelles socialement approuvés et un ou
plusieurs enfants propres ou adoptés16(*)
Pour MUNGALA, la famille est une réalité
sociale vivante, qui mérite bien l'attention dans nos
sociétés caractérisées par des récents
bouleversements sociaux. De ce fait, le sociologue doit arriver à
démontrer que :
- la famille en tant qu'institution sociale subit depuis deux
siècles environ une profonde et irréversible transformation
marquée par le passage de la famille patriarcale à la famille
nucléaire, le changement du statut de la femme, la régulation des
naissances, la maturation psychoculturelle précoce des enfants,
- l'urbanisation et l'industrialisation sont les
véritables facteurs ou causes scientifiquement observables de changement
social dans la famille17(*)
Jeannière BREMOND et Marie Martine SABORT pensent que
la famille sert à développer un système de valeurs,
à socialiser l'enfant, à organiser les relations sexuelles et la
reproduction. C'est un lieu privilégié de relations affectives.
Elle est, dans nos sociétés, le cadre prioritaire de transmission
du patrimoine culturel et financier. C'est le lieu d'apprentissage des
rôles les plus fondamentaux et la famille, telle qu'elle fonctionne,
contribue, comme la plupart des institutions, à la reproduction du
système social existant18(*)
Pour conclure, nous disons que la famille
est un tout composé du père, de la mère et des enfants
auxquels ils donnent naissance ou qu'ils adoptent ainsi que de tous les autres
membres qui ont un lien consanguin. On rencontre de plus en plus de nos jours
des familles qui ne sont composées que d'un parent et des enfants. Ce
sont des familles monoparentales où la mère assume, en tant que
chef de famille, tous les rôles masculins (autorité, finances) et
féminins (tendresses, etc.). C'est le cas des familles des
filles-mères.
2. Les fonctions majeures de la famille
Il existe plusieurs fonctions reconnues à la famille;
mais pour cette étude, deux catégories de fonctions peuvent
être retenues à savoir, les fonctions institutionnelles et les
fonctions personnelles
Les fonctions institutionnelles sont celles qui
concernent la famille et le mariage en tant qu'institutions sociales. Ces
fonctions sont :
- la fonction biologique qui consiste à transmettre la
vie humaine et qui est la fonction première du mariage;
- la fonction économique. Elle consiste à,
produire des biens matériels pour la maintenance de la famille et de ses
membres;
- la fonction de protection : il s'agit ici de la
sécurité des membres contre les risques de l'existence que la
famille est censée assurer;
- la fonction culturelle ou fonction de socialisation qui
consiste à transmettre les concepts et les valeurs sociales et à
modeler les comportements des membres pour les conformer aux normes;
- la fonction stratificatrice, c'est-à-dire de
différenciation des statuts entre le père, la mère, les
enfants et tous les autres membres qui composent la famille.
Les fonctions personnelles concernent la famille en
tant que groupe social. Il s'agit des fonctions suivantes :
- la fonction conjugale : elle concerne l'affectivité
entre le mari et la femme, tout ce qui intéresse leur vie et les
différents types de leurs rapports;
- la fonction parentale. Il est question de
l'affectivité entre géniteurs et enfants et tout ce que les
parents doivent aux enfants et réciproquement, tout ce que les enfants
doivent aux parents;
- la fonction fraternelle qui concerne l'affectivité
entre les enfants frères et/ou soeurs.
B. De la fille - mère ou mère
célibataire
La fille-mère est toute personne de sexe
féminin, généralement majeure, mais parfois aussi mineure,
parent biologique d'un enfant qu'elle élève souvent seule et dont
le père n'est pas clairement identifié. Cette fille-mère a
légalement le statut de célibataire, mais célibataire
mère. A cause du fait qu'elle élève seule son enfant ou
ses enfants, elle est considérée comme responsable d'une famille
monoparentale, une famille sans père.
1. Point de vue juridique
La fille-mère est d'abord considérée
comme tout être humain et en tant que telle, elle a droit à la
vie, droit à la liberté, droit à la sécurité
de sa personne, de saisir le tribunal en tant que fille et enfant. Elle a droit
à la vie, à l'éducation, à l'habillement, à
la nourriture, au logement, à la protection et au mariage comme toute
autre personne.
Du point de vue juridique, nous pouvons distinguer trois
catégories de filles-mères : la fille-mère mineure, la
fille-mère mineure émancipée et la fille-mère
adulte.
a) La fille-mère mineure
Partant de sa définition, est mineur tout individu de
l'un ou de l'autre sexe qui n'a pas encore atteint l'âge de 18 ans
(article 219 du Code de la famille congolais).
La législation congolaise autorise le mariage pour la
jeune fille dès l'âge de 16 ans .Cependant, si la mineure est
rendue mère en dehors du mariage, on considère qu'il y a eu
violation de la loi et cet acte constitue une infraction au regard de la loi et
il est punissable comme tel. Le couple formé des mineurs n'a de valeur
juridique que s'il est formé sur le principe du mariage civil et
coutumier. Dans le cas contraire, la société considère que
l'homme n'a pas honoré la famille de la femme et en conséquence
n'a aucun droit sur le statut du mariage et l'enfant issu de ce couple est
d'office déclaré né hors mariage. Cependant, il devra,
comme n'importe quel autre enfant, être déclaré à
l'Officier de l'état civil de la résidence de sa mère dans
les 30 jours qui suivent sa naissance.
Etant donné que la mère est encore mineure non
émancipée par cette aventure qui l'a rendue mère
célibataire, elle continuera à demeurer sous le toit paternel.
Son père ainsi que sa mère doivent subvenir à ses besoins
et à ceux de leur petit fils ou petite fille; le contraire serait
assimilé à la violation pure et simple de l'article 18 du Code
pénal congolais qui, à l'alinéa 2, punit quiconque
néglige de nourrir, d'entretenir et d'élever ses enfants selon
ses facultés et ses états.
b) La fille-mineure émancipée
Tout mineur est émancipé de plein droit par le
mariage, selon l'article 288 du Code de la famille. L'émancipation
confère au mineur la pleine capacité. Toutefois, lorsque
l'émancipation est accordée par une décision judiciaire,
le tribunal peut apporter certaines limitations à la capacité du
mineur.
La fille-mère émancipée non seulement
par le mariage, mais aussi par une autre voie judiciaire, devient adulte parce
qu'elle reste responsable des actes et faits juridiques qu'elle pose. Si elle
devient mère célibataire, c'est-à-dire qu'elle a un ou
plusieurs enfants nés hors mariage qui ne reçoivent aucune aide
du père, la loi l'autorise à ester en justice pour
requérir la pleine autorité sur l'enfant, en vertu de l'article
317 du Code de la famille congolais, alinéa 2 qui stipule que " en cas
de dissentiment entre le père et la mère, la volonté du
père prévaut. Toutefois, la mère a droit de recours devant
le tribunal de paix". La non-application de cette disposition constitue une
violation expresse de la loi et punie pénalement.
c) La fille-mère adulte
Nous la qualifions de fille-mère adulte par rapport
aux mineures. Elle est adulte parce qu'elle a déjà l'âge de
ponctualité, et elle est responsable de ses actes et de leurs
conséquences.
2. Point de vue sociologique
Pour comprendre l'expression fille mère au sens
sociologique, il convient mieux de dissocier le substantif de son qualificatif
et de définir chacun de deux termes distinctement de l'autre.
D'abord le concept de « fille ». Ce terme
désigne toute personne de sexe féminin non-adulte ou qui n'a pas
encore atteint l'âge ou un comportement que sa culture juge proche de la
maturité. Comme on peut le voir, la définition de
« fille » est liée à la fois à
l'âge biologique et à la maturité psychique qui peut
être précoce dans certaines circonstances.
Le concept de fille renvoie ensuite à l'état
matrimonial. Il s'agit dans ce cas de la personne adulte de sexe
féminin non mariée. On dit dans le langage courant de cette
personne qu'elle est une vieille fille, ou qu'elle a « coiffé
la sainte Catherine ».
Quant à la mère, elle est d'abord une parente
biologique directe, c'est-à-dire une génitrice. Il peut s'agir
ensuite d'une parente éloignée. Dans tous les cas, la mère
est appréciée par rapport à une quelconque relation de
consanguinité et par rapport à la capacité de donner
vie.
Dans ce contexte de définition des termes constitutifs
de l'expression la fille -mère, cette dernière devient
« toute adolescente qui tombe accidentellement enceinte d'un homme ou
d'un jeune homme avec qui elle n'est pas mariée et qui doit plus tard
assumer seule ou avec l'aide de sa famille la charge de son enfant. Selon le
dictionnaire Larousse, elle est « toute personne célibataire
de sexe féminin, peut importe l'âge qu'elle peut avoir par les
facteurs endogènes et exogènes pesant sur elle, qui devient
déviante et sans contracter le mariage compte déjà un ou
plusieurs enfants » Elle est plus généralement
définie comme une mère célibataire, c'est-à-dire
une femme non mariée qui élève seule son ou ses
enfants.
La fille - mère serait alors à la fois une
enfant sous la direction et le contrôle de ses parents,
bénéficiant ainsi de l'affection parentale, et mère d'une
petite famille qu'elle entretien ou est censée entretenir. Elle se
retrouve ainsi dans une situation ambivalente dont les conséquences sont
souvent les conflits au niveau personnel et au niveau familial.
B. Du conflit familial et des théories ad
hoc
1. Concept de conflit
D'après le dictionnaire Le Nouveau Petit Robert,
« le conflit est une rencontre d'éléments, de
sentiments contraires, qui s'opposent ; un antagonisme, une discorde, une
lutte, une opposition ou un tiraillement ».19(*)
La littérature distingue plusieurs types de conflits
dont les conflits d'intérêts, de passions, de
générations (entre parents et enfants, adultes et jeunes).
Selon Alain TOURAINE, un conflit est une relation antagonique
entre deux ou plusieurs unités dont l'une ou l'autre a tendance à
dominer le champ social de l'une des parties.20(*)
Pour J. FREUD, le conflit est un affrontement ou un heurt
intentionnel entre deux êtres ou deux groupes de même espèce
qui manifestent l'un à l'égard de l'autre une intention hostile
en général, à propos d'un droit et qui pour maintenir,
affirmer ou rétablir ses droits essaie de briser la résistance de
l'autre, éventuellement par le recours à la violence qui peut, le
cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de
l'autre.21(*) Pour SHOMBA,
le conflit est une situation dans laquelle deux ou plusieurs êtres ou
groupes humains cherchent activement à se contrecarrer les objectifs et
à s'empêcher la satisfaction des intérêts jusqu'au
point de se faire mal ou de détruire l'autre.22(*)
En définitive, le conflit social apparaît comme
un affrontement entre plusieurs groupes sociaux antagonistes, l'objet de tout
conflit étant de modifier le rapport de forces existant entre les
parties.
2. La théorie des conflits
La théorie des conflits a acquis une fonction
empirique. Dès que le conflit a été établi comme
une réalité dans la société, on a eu recours
à une tradition intellectuelle pour pouvoir l'interpréter.
Durkheim a donné une image harmonieuse de
l'organisation sociale. Ce qu'il privilégie, c'est la stabilité
qu'entraîne la solidarité. La source des conflits vient de la
nature des liens sociaux. Le conflit est le résultat d'un manque :
l'anomie. K. Marx, R. Dahrendorf et A. Touraine insistent sur le rôle du
conflit en tant que moteur du changement social. Le point de départ de
cette analyse est bien sûr l'analyse marxiste. On peut alors se demander
si l'analyse marxiste du conflit est toujours d'actualité.
Il est établi aujourd'hui que les conflits sont
normaux au sens sociologique, c'est-à-dire qu'ils sont inhérents
à la vie en société : ils sont des éléments
structurels des sociétés modernes. Tout d'abord, en interne, le
conflit génère l'existence d'une identité commune au
groupe contestataire; ensuite, le mouvement social s'appuie souvent sur un
principe de totalité, s'inspirant d'une pensée
générique (par exemple, l'intérêt national, la
justice sociale, etc.). Ceci a pour résultat de constituer
l'essence du groupe, et de le transformer une fois les buts initiaux
atteints.23(*)
L'image d'une société essentiellement
harmonieuse et paisible dont les parties composantes s'adapteraient
parfaitement les unes aux autres a été violement brisée
par des bouleversements divers et des conflits multiples vécus à
travers les sociétés, comme les affrontements raciaux,
professionnels ou d'intérêts.
Les travaux d'Adam FERGUSON ont montré notamment que
« bien que l'homme soit né dans la société,
certaines de ses importantes institutions sont formées par la force. Le
conflit dans les sociétés humaines est très
bénéfique et très nécessaire pour le
progrès ; sans rivalités entre les nations, ni pratique de
guerre, la société civile n'aurait jamais aucun objectif ni
forme».24(*)
Nous ne pouvons pas comprendre les autres si nous n'avons pas
encore lutté nous-mêmes. Les formes les plus diverses des luttes
et des conflits apparaissent surtout dans des compétitions
économiques et politiques, dans les guerres et les relations
internationales. La prospérité économique est basée
sur la lutte politique et militaire. Ferguson lui-même doute que la paix
soit l'objectif d'une société.
Il ressort ainsi que l'interprétation sociologique des
conflits confère à ces derniers une fonction positive dans la
société, malgré les effets négatifs qu'ils
comportent parfois. L'évolution normale d'une société peut
être vue comme un mouvement constant de ce qui est appelé conflit,
ajustement, stabilité ou équilibre et fin de conflit.
Le conflit peut être aménagé mais pas
éliminé ; cet aménagement du concept est
appelé intégration, ajustement, stabilité ou
équilibre ». La société en général
est bicéphale. Ce que Ralf Dahrendorf appelle
« janus-headed » : elle a deux natures :
coexistence et changement, intégration et conflits, fonction et
dysfonction, consensus et contrainte, etc.
Le conflit familial
Il s'agit ici de comprendre les conditions, les facteurs les
agents et les fonctions de conflit au sein de la famille.
Le terme facteur renvoie à un détonateur du
changement social ; un facteur est un effet, un élément
d'une situation donnée qui du seul fait de sa présence ou par le
rôle qu'il joue, occasionne le changement.25(*) Les causes du changement
apparaissent ainsi les causes qui créent le changement social.
Les conditions désignent des éléments de
la situation qui favorisent ou défavorisent, activent ou ralentissent,
encouragent ou retardent l'influence d'un ou de plusieurs facteurs de
changement. Enfin, les agents sont des individus, des groupes, des associations
qui introduisent le changement, le favorisent ou s'y opposent26(*).
L'étude des fonctions des conflits présente
ceux-ci comme inhérents à toute vie sociale. Les conflits
constituent aussi une variable de la vie en société et ils
prennent des formes variées et se distinguent par la nature de leurs
enjeux.
Lewis A. COSER a démontré le rôle
dynamique des conflits au sein des organisations et en a souligné
l'utilité. Il estime que les conflits surgissent à la suite de
certaines défaillances de l'organisation, en l'occurrence,
l'indifférence ou l'incapacité de celle-ci à
résoudre certains problèmes considérés comme
fondamentaux par un ou plusieurs de ses membres.
En ce qui concerne les fonctions des conflits, COSER en
énumère huit qui ont particulièrement retenu son
attention, à savoir que :
1° les conflits sociaux renforcent la conscience du
groupe et marque la séparation,
2° les conflits préservent la cohésion du
groupe et la signification des institutions qui servent de soupape de
sûreté,
3° les conflits conduisent à la stabilité
des systèmes sociaux,
4° les conflits poussent les gens à la
prudence,
5° les conflits externes renforcent les pouvoirs
attribués aux chefs,
6° les conflits idéologiques sont difficiles
à maîtriser la valorisation,
7° les conflits créent un investissement
émotionnel,
8°les conflits assurent l'intégration
mobilisée du groupe face aux dangers extérieurs.
La valorisation des conflits constitue une aberration dans la
mesure où ceux-ci constituent d'abord un élément
déstabilisateur et destructeur du système social, quelles que
soient leur forme, intensité, durée et ampleur.
Pour ce qui est de notre étude, nous disons que les
conflits qui apparaissent dans une famille sont souvent fonction de la
qualité des relations qui se tissent entre les jeunes filles et leurs
tuteurs, qu'ils soient parents ou autres personnes adultes. Le plus souvent
cependant, c'est entre filles et marâtres ou entre filles et tantes
(c-à-d l'épouse de l'oncle) que les plus de problèmes
surgissent. Ces relations sont comprises pour les uns en termes de violence ou
d'injustice, pour les autres elles sont vécues comme une forme de
privation qu'elles n'acceptent pas. A cause de cela, la maison familiale
devient pour beaucoup de ces filles un lieu de souffrances insupportables.
Section 2 : Cadre socio-matériel de
l'étude
Cette section de notre étude est consacrée
à la présentation historique, géographique et
administrative du milieu de recherche. Pour rappel, ce milieu est
constitué par le Quartier Mbaki dans la Commune de Bumbu.
2.1. La Commune de Bumbu dans la ville de Kinshasa
a) Aperçu historique
La Commune de Bumbu fut créée par
l'Arrêté ministériel n° 62-026 du 30 mars 1968, tel
que modifié et complété par l'Arrêté
ministériel n° 69-042 du 13 janvier 1969 déterminant, pour
la ville de Kinshasa, le nombre, la dénomination et les limites des
communes qui la composent.
Avant cette date, Bumbu fut une zone territoriale sous la
dépendance de l'administration territoriale urbaine de Kinshasa,
siège de sa première direction (actuel Mont-Ngafula). Cette
contrée deviendra ensuite une commune à l'instar d'autres
communes de la ville de Kinshasa et reconnue par ces arrêtés
ministériels.
L'histoire de la Commune de Bumbu peut s'écrire en
cinq étapes différentes :
- de 1963 à 1972, la zone territoriale est
créée sous la dénomination de SINALCO ;
- de 1963 à 1968 : la zone SINALCO change de nom
et devient la Commune de Bumbu ;
- de 1972 au 17 mai 1997 : la commune de Bumbu change de
dénomination. En effet, de la Zone de Bumbu, elle devient la Commune de
Bumbu.
- du 17 mai à ce jour : avec l'avènement
del'AFDL, l'entité redevient la Commune de Bumbu dirigée par un
bourgmestre, conformément à l'Arrêté
ministériel n° 97-001 du 12 juin 1997.
- Actuellement, la Commune de Bumbu est régie, comme
toutes les autres Communes de la ville de Kinshasa, par les décrets-lois
n° 031/97 du 08/101997 et n° 081/98 du 02/07/98, tous deux ayant
modifié les ordonnances n° 02-006 portant organisation
territoriale, politique et administrative de la République et 03-008
portant statut de la ville de Kinshasa.
b) Situation géographique
La Commune de Bumbu est l'une des 24 communes de la ville de
Kinshasa ; elle est bornée :
Au Nord, par la rue Kwilu qui la sépare de la Commune
de Ngiri-Ngiri (à l'intersection de l'axe de l'Avenue de La
Libération, ex Avenue du 24 Novembre, et l'Avenue Elengesa,
ex-Foncobel),
Au Sud, par la rue Kimvuidi « Haute
tension » (à 'intersection de la ligne de transport de courant
haute tension jusqu'à l'avenue du La Libération) ;
A l'Ouest, par l'avenue de la Libération qui la
sépare de la Commune de Selembao (à l'axe de l'intersection de
l'avenue de La Libération avec la rue Luvambanu et la direction Tudidi
jusqu'à la rue Kwilu),
A l'Est, par l'avenue Elengesa qui la sépare de la
Commune de Makala (le prolongement de l'avenue Elengesa à la ligne
haute tension)
La Commune de Bumbu aune superficie de 5,30 km² et elle
le compte 9.198 parcelles habitées et 191 non habitées, 11avenues
et 68 rues.
c) Situation administrative
Où sont les données de ce
point ?
d) Situation démographique
Pour mieux appréhender la situation
démographique de la Commune de Bumbu, il nous paraît utile de
présenter l'effectif de la population de la Commune à travers le
tableau ci-après :
Tableau n° 2 : La population congolaise de la
Commune de Bumbu (2003)
Quartiers
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
MONGALA
|
2923
|
2788
|
3340
|
3162
|
12217
|
UBANGI
|
2540
|
2965
|
3413
|
3614
|
12532
|
LOKORO
|
2241
|
2304
|
2610
|
2767
|
9933
|
MAIDOMBE
|
2271
|
2241
|
2981
|
3181
|
10674
|
KWANGO
|
2179
|
2421
|
2895
|
2972
|
10467
|
LUKENIE
|
2611
|
2403
|
2545
|
2650
|
10209
|
KASAI
|
4382
|
5522
|
4806
|
5750
|
20460
|
MFIMI
|
2599
|
2724
|
2916
|
2954
|
11193
|
Lt MBAKI
|
7271
|
7412
|
8738
|
9154
|
32575
|
DIPIYA
|
2702
|
2595
|
3785
|
3585
|
12657
|
NTOMBA
|
4201
|
3829
|
5190
|
5123
|
18343
|
MBANDAKA
|
8015
|
8228
|
10108
|
10524
|
36875
|
MATADI
|
9365
|
9709
|
6403
|
10388
|
38865
|
TOTAUX
|
53300
|
55141
|
62730
|
65818
|
236989
|
Source : Recensement Exercice 2003, Bureau de la
population de la Commune de Bumbu
Tableau n° 3 : La Population étrangère
de la Commune de Bumbu (2003)
Quartiers
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
MONGALA
|
434
|
465
|
483
|
517
|
1399
|
UBANGI
|
120
|
127
|
138
|
139
|
521
|
LOKORO
|
96
|
117
|
105
|
120
|
438
|
MAIDOMBE
|
35
|
49
|
32
|
94
|
260
|
KWANGO
|
152
|
219
|
200
|
241
|
812
|
LUKENIE
|
55
|
58
|
65
|
72
|
250
|
KASAI
|
75
|
63
|
49
|
41
|
228
|
MFIMI
|
730
|
698
|
710
|
726
|
2900
|
Lt MBAKI
|
112
|
124
|
202
|
211
|
649
|
DIPIYA
|
231
|
281
|
240
|
235
|
987
|
NTOMBA
|
93
|
125
|
183
|
179
|
580
|
MBANDAKA
|
111
|
146
|
113
|
111
|
481
|
MATADI
|
18
|
30
|
9
|
9
|
66
|
TOTAUX
|
2262
|
502
|
2615
|
2695
|
10071
|
Source : Rapport administratif de la Commune de
Bumbu, 2003.
Tableau n° 4 : Population totale de la
Commune de Bumbu en 2003
Quartier
|
Total population
|
MON GALA
|
14.116
|
UBANGI
|
13.056
|
LOKORO
|
10.360
|
MAINDOMBE
|
10.934
|
KWANGO
|
11.279
|
LUKENIE
|
10.459
|
KASAI
|
20.688
|
MFIMI
|
14.093
|
Lt MBAKI
|
33.224
|
DIPIYA
|
13.644
|
NTOMBA
|
18.923
|
MBANDAKA
|
37.356
|
MATADI
|
38.931
|
TOTAL GENERAL
|
247.063
|
La composition de la Commune de Bumbu en quartiers est telle
qu'elle apparaît dans les différents tableaux
présentés ci-dessus. En d'autres termes, cette commune compte 13
quartiers et 35 avenues et rues. Compte tenu de leur étendue, superficie
et densité, l'autorité municipale propose la scission des
quartiers Matadi, Mbandaka et Ntomba pour créer trois autres quartiers
qui seront les quartiers Lumumba, Laurent Désiré Kabila et 30
Juin.
2.2. Présentation du Quartier Mbaki
Il convient de rappeler que le Quartier Mbaki constitue notre
univers d'étude.
2.2.1. Aperçu historique
Partant de son histoire, le quartier Mbaki était un
quartier des anciens combattants que ces derniers avaient occupé de
force et qu'ils avaient dénommé Quartier 10. A l'époque de
cette occupation presque forcée, les parcelles ne portaient pas de
numéros. Plus tard, le quartier prendra le nom de Lieutenant Mbaki, en
mémoire d'un ancien combattant qui fut le premier pilote congolais.
2.2.2. Situation géographique
Le quartier Mbaki est borné :
Au Nord par la ruer Mafuta qui le sépare du quartier
Maïndombe,
Au Sud, par la rue Kimvuidi qui longe la ligne de transport de
courant à haute tension et qui constitue ne même temps la limite
avec la Commune de Selembao,
A l'Est, par l'avenue Gambela qui le sépare du quartier
Dipiya, et
A l'Ouest, par l'avenue Assossa qui le sépare du
quartier Ntomba.
2.2.3. Situation administrative
Le quartier Mbaki est dirigé par un chef de quartier
qui supervise son fonctionnement. Le chef de quartier est assisté par
le chef de quartier adjoint qui s'occupe spécifiquement de
l'administration et des finances et d'un secrétaire administratif,
responsable de la population. A ce titre, ce dernier centralise toutes les
données de la population que lui fournissent les agents recenseurs. Le
rôle de ces derniers consiste à suivre le mouvement de la
population (sorties et entrées) dans le quartier.
CHAPITRE II: LES FONDEMENTS DU PHENOMENE FILLES-MERES
DANS LE MONDE ET EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE Du CONGO
Ce chapitre rend compte des déterminants à
l'origine de l'émergence du phénomène fille-mère
dans le monde et en RDC en particulier. Mais avant de procéder à
ce relevé, certes non exhaustif, nous allons, dans la première
section, dire un mot sur la sexualité des adolescents. Ce
prélude nous parait indispensable pour la compréhension de la
survenance du phénomène fille-mère.
Section 1: La sexualité adolescente
La sexualité adolescente est celle qui se pratique
entre les jeunes avant l'âge de la majorité (avant 18 ans). Elle
est également le fait que les jeunes pratiquent l'acte sexuel en dehors
du mariage, une sexualité illégitime c'est-à-dire, non
reconnue par la communauté ou par la tradition ou par la loi. Bref une
sexualité irresponsable et dont les conséquences conduisent
notamment au phénomène fille-mère.
En effet, à Kinshasa, la jeunesse en
général et les filles-mères en particulier restent
confrontées à plusieurs problèmes. Il s'agit des
problèmes liés à l'éducation ou à
l'information, problème lié à l'économie, les
problèmes d'ordre politique, culturel, de l'environnement physique, etc.
L'ensemble de ces problèmes génère comme
conséquences, la prolifération des maladies et infections
sexuellement transmissibles mais aussi et surtout des grossesses
précoces (naissances indésirables) parmi les jeunes.
Mais dans cette section, nous mettrons plus l'accent sur la
notion de la sexualité des filles-mères comme participante
à la théorie de quatre trop et de la moindre application de la
contraception par la jeunesse.
1. Notion de la sexualité
La sexualité est un concept complexe et difficile
à expliquer du fait de son caractère tabou au sein de la
société africaine (famille, école, église,
média....). A cet effet les psychanalystes comprennent par la
sexualité, « les activités et les plaisirs qui
dépendent du sexe »27(*).
En d'autres termes, la sexualité est l'ensemble des
rapports amoureux que les individus entretiennent jusqu'à l'acte sexuel
(coït) ; ce qui importe également à signaler est que
« la sexualité ne réduit ni une forme de consommation,
ni un érotisme divin qui en est opposé ; il est un appel de
l'individu à lui-même, à sa libre création, à
son plaisir, à son bonheur ».
Elle paraît cependant comme le désir
dirigé vers l'autre et vers son désir, désir formé
de la combinaison de l'érotisme, de communauté de goût et
de reconnaissance de l'autre comme sujet.
Pour NKUANZAKA, la sexualité est une des composantes
fondamentales de la personnalité, une des façons d'exister,
d'exprimer et de vivre l'amour humain. Par là, elle fait partie
intégrante du développement de la personnalité et de son
processus de socialisation. La fonction première et universellement
reconnue de la sexualité humaine est la procréation
réfléchie dans le cadre d'une union socialement
reconnue.28(*)
Selon le petit Larousse illustré, la sexualité
signifie : « ensemble des caractères spéciaux,
externes ou internes, que présentent les individus et qui sont
déterminés par leurs sexes. Ensemble des phénomènes
relatifs à l'instinct sexuel et à sa satisfaction29(*)
En psychologie, la sexualité est un ensemble recouvrant
le plaisir lié au fonctionnement de l'appareil génital et le
plaisir lié à l'exercice d'une fonction vitale s'accompagnant par
étayage d'un plaisir immédiatement sexuel.
Pour les croyants, la sexualité est un don de Dieu, qui
voit l'intimité sexuelle dans le cadre du mariage, qui est l'un de ses
précieux dons ; elle rend possible la procréation et
favorise le développement, dans la tendresse et le plaisir.
Lorsqu'un homme et une femme s'unissent par le mariage, dans
la perspective des croyants, ils forment figurément
parlant, « une seule chair ». Deux personnes non
mariées qui ont des relations sexuelles, appelées dans ce cas
fornication, forment elles aussi un seul corps.
La fornication c'est des relations sexuelles sans engagement
véritable, non seulement elle sape le respect de soi mais elle peut
générer une maladie, une grossesse non désirée et
des souffrances affectives.
La sexualité en soi n'est pas mauvaise car elle est
une force essentielle qui pousse les êtres humains à se rapprocher
et à s'établir en communion de vie. L'idéal ici c'est la
vie en couple. Les relations sexuelles qui se réalisent en dehors du
mariage perdent leur valeur et les conséquences sont fâcheuses. Il
n'y a pas de bonnes pratiques sexuelles sans référence à
la parole de Dieu, parce que la Bible dit : c'est pourquoi l'homme
quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme et
les deux deviendront une seule chair.
2. Identité sexuelle et rôles sexuels
Une fois qu'on lui dit qu'il est un garçon ou qu'il est
une fille, l'enfant commence rapidement à acquérir le sens de la
masculinité ou de la féminité. Au moment où il
apprend à parler (habituellement entre la première et la
deuxième année), il est capable de se désigner
lui-même selon le sexe approprié, en reconnaissant les
différences fondamentales entre les sexes et commence à embrasser
une identité sexuelle. L'enfant met plus de temps à
maîtriser certaines dimensions liées au sexe. Ainsi, bien qu'il
soit capable à l'âge de deux ans d'appliquer la bonne
étiquette concernant son sexe et celui des autres, il ne manifeste pas
nécessairement de stabilité dans son identité sexuelle.
Par exemple, le petit garçon peut croire qu'à un certain moment
de sa vie, il deviendra une fille. À mesure qu'elle apprend à
devenir une femme, la fille apprend son rôle sexuel.
Bref l'identité sexuelle correspond au fait qu'une
personne se sent "homme " ou "femme" sur le plan psychologique. Et les
rôles sexuels sont déterminés par les attentes culturelles
au sujet des comportements et des caractères appropriés aux
garçons et aux hommes, aux filles et aux femmes30(*).
Section2 : Déterminants de l'émergence du
phénomène fille mère dans le monde et au Congo
Nous abordons dans cette section les éléments de
la situation à la base de la pratique de la sexualité non
contrôle en milieu adolescent ou juvénile au monde et au Congo.
Ces éléments sont multiples, mais nous retiendrons ceux que nous
estimons avoir une incidence directe sur ces pratiques et en les ajustant
à la situation spécifique de la RDC en général et
de la ville de Kinshasa en particulier.
§1. La crise socio-économique et la
pauvreté
1. La crise socio-économique
Sur le plan social et économique, la
République Démocratique du Congo connaît aujourd'hui une
crise multiforme qui s'est amplifiée depuis les années 90.
En outre, tout le monde soutient que cette crise a une
dimension internationale. En admettant ce point de vue, on reconnaît que
la situation économique et sociale au Congo est fonction du
système économique international en train de se mondialiser et
dont le siège se trouve au Nord. Nous pensons que la crise que traverse
le Congo est unique à son genre et que son intelligence nécessite
des analyses approfondies (31(*)).
Cette crise généralisée
n'épargne aucun secteur de la vie.
Makwala en 1982 notait que « la période qui
va de la zaïrianisation à nos jours est marquée par une
crise qui, au zaïre semble avoir pris une coloration particulière.
En effet, cette crise y est persistante, globale mais surtout rebelle à
toutes les thérapies » (32(*)).
Il s'agit essentiellement de la crise du secteur formel et le
degré de régression de l'économie congolaise est tel que
d'aucun parlent de la reconstruction totale de cette dernière (33(*)).
Depuis les années 80, la crise économique et les
politiques d'ajustement structurel se traduisent par une baisse sensible des
revenus de population. Cette baisse a concerné les ruraux dans les
périodes de chute des prix aux producteurs des produits de rente
(café, cacao, coton, arachide, huile de palme). Elle concerne aussi les
citadins du fait de la réduction des emplois salariés et du
blocage du salaire, tant dans les secteurs publics que privés.
A cette baisse tendancielle s'ajoute un accroissement des
instabilités des revenus (34(*)). La crise en réduisant le revenu des
ménages a ralenti le puissant mouvement de scolarisation qui a
caractérisé l'Afrique après les indépendances dans
certains pays, on a même connu des scolarisation brute,
c'est-à-dire une diminution de l'effectif des enfants scolarisés,
alors que la croissance démographique augmente chaque année le
nombre de candidats à la scolarisation.
Depuis 1997, le pays continue à connaître des
sérieux problèmes pour son développement. Les deux guerres
de 1996 et de 1998, le manque de volonté politique ont conduit le pays
au gaspillage des ressources nécessaires à la production, aussi
au déclin du secteur agricole, à l'absence de planification,
à l'inflation monétaire, à l'insuffisance des
crédits budgétaires en faveur des secteurs productifs et sociaux.
A ceci, il sied d'ajouter la corruption, la fraude fiscale et douanière
sont les maux qui sont à la base de la crise socio-économique de
notre pays.
Cette évolution négative de l'économie
nationale explique l'accélération de la paupérisation de
la population et cela a des répercussions sur le développement du
pays. Suite à cette crise, bon nombre de parents sont dans
l'impossibilité totale de subvenir aux besoins fondamentaux de leurs
enfants.
La pauvreté sans croissante qui en résulte
entraîne de nombreuses filles adolescentes à se livrer au
commerce sexuel.
2. La pauvreté
La pauvreté est aussi la cause majeure d'accroissement
des filles mères dans notre pays. Quand elle se trouvent dans les
besoins que les parents devraient combler et qu'ils ne parviennent pas, la
fille peut se décider de se prendre en charge en recourant à la
prostitution qui est devenue le troisième commerce mondial après
la vente des drogues et le trafic d'armes.
D'après l'UNESCO, l'exploitation et la prostitution
qui multiplient le nombre des filles-mères sont de toute évidence
liées à la désagrégation de la famille, et le fruit
de la misère et de la famine.
La plupart des ménages des fonctionnaires de l'Etat
connaissent des perturbations car ils travaillent presque
bénévolement et se trouvent sans ressources nécessaires
pour subvenir aux besoins de leurs ménages.
Ainsi, à cause de la famine, existe dans certaines
familles le système de délestage ce qui veut signifier tout
simplement que le mangé est donné à tour de rôle.
Bref, le fait que chaque membre de la famille apporte quelque chose pour sa
survie de celle-ci, l'autorité parentale s'est amassée et les
jeunes filles comme les jeunes garçons se lancent dans des comportements
défectueux tels que la mendicité, le vol, les crimes et la
prostitution. Delà résulte la dépravation des moeurs.
§ 2.La prostitution
Celle-ci constitue un phénomène qui date de
longtemps parce qu'il tire ses origines dans un passé lointain. Elle est
un fléau qui touche le monde entier ; la RDC notre pays
n'échappe pas à ce phénomène. La prostitution est
un des plus vieux métiers du monde. Toutefois, elle est principalement
un métier féminin, et la plupart des consommateurs de
prostitution sont des hommes.
D'après SHOMBA Kinyamba « la pratique
prostitutionnelle est caractérisée par l'absence de choix de
partenaire et la satisfaction des besoins économiques de la femme par le
client 35(*)».
Ce faisant, les filles vont au gré de vague et mettent
leurs corps enjeu pour avoir de quoi manger, de quoi se vêtir pour payer
leurs frais scolaires et par- fois pour assister financièrement et
matériellement leurs parents et leurs membres de la famille en
difficultés.
Il se manifeste en effet une dégradation des valeurs
traditionnelles qui entraîne aussi une perversion sexuelle qui, à
son tour, favorise de nombreuses naissances hors mariage et la destruction de
l'avenir des jeunes filles encore immatures. Etant par exemple à
l'âge de 12 ans et entretenant des rapports sexuels à cet
âge, la fille est incapable d'assurer les responsabilités
parentales. Elles deviennent un problème pour leur famille
déjà malades de la pauvreté.
Ce genre des filles, on les trouve partout mais surtout dans
des endroits où elles peuvent facilement trouver des hommes pour les
exploiter.
4. Abus sexuel
Nous évoquons le cas de l'abus sexuel qui est une
agression qui étouffe, broie et humilie, l'âme et le corps des
jeunes filles.
L'abus sexuel des jeunes adolescents peut se traduire de
manière directe et immédiate par une grossesse imprévue ou
l'acquisition du VIH/ SIDA. A long terme, ce type d'abus semble associé
à la réplication de ces deux résultats adverses et c'est
sous forme de deux mécanismes. Premièrement, le fait d'avoir subi
comme jeune personne des mauvais traitements a été lié
à la prise des risques sexuels pendant l'adolescence.
Deuxièmement, il a été associé à la
victimisation sexuelle ultérieure des femmes.
La question de savoir si l'abus sexuel d'enfants est la cause
directe des problèmes de santé, y compris en matière de
santé de la reproduction, reste posée parce que beaucoup de
facteurs qui font courir des risques d'abus sexuels à un enfant sont les
mêmes que ceux qui l'exposent ultérieurement à des
conséquences négatives sur le plan de la santé. Ce
facteur regroupe l'instabilité familiale, la psychologie parentale, le
délaissement des enfants et les mauvais traitement qui leur sont
infligés, l'appartenance à une classe sociale
défavorisée, le chômage, l'abus d'alcool et d'autres
drogues par les parents et la pauvreté.36(*)
Nombre de filles sont devenues mères en RDC car les
crimes de violences sexuelles ont commis et le sont encore par tous les
belligérants, forces régulières, groupes armés
nationaux et étrangers.
5. La mauvaise socialisation
Ø L'influence des pairs
Les adolescents sont aussi appelés «
fleur de la jeunesse », et c'est à cette période que
les désirs sexuels culminent en eux. Cela dit, dans cette
période, les jeunes cherchent à se découvrir,
c'est-à-dire, les garçons veulent connaître les filles et
vice versa.
La plupart de ces adolescents pensent aujourd'hui
qu'être amoureux les autorise à avoir les relations sexuelles.
Comme ils le disent : « Nous sommes jeunes une fois et nous
devons en profiter ». En voulant trop initier le comportement des
autres, plusieurs adolescentes se sont retrouvées enceintes. Celles-ci
veulent s'habiller, se maquiller, bref, paraître comme les autres sans
tenir compte des moyens financiers de leurs parents.
Les jeunes devenus consommateurs des valeurs et producteurs
dans la construction de nouvelles sociétés, influencent les
autres à faire comme elles. Ces jeunes confondent passion et amour,
convoitise et attachement sincère. Une adolescente qui a un copain et
qui n'a pas eu de relations sexuelles est une fille exceptionnelle.
Ces filles s'entretiennent de leurs exploits sexuels et se
vantent des cadeaux reçus de ces apports comme pour dire aux autres de
faire comme elles. Comme nous le constatons aujourd'hui, ces filles aiment plus
l'argent d'une personne que la personne elle-même, se laissent emporter
par ce vent qui souffle devant elles. Souvent, ce sont surtout les innocentes
qui sont victimes des grossesses précoces.
Plusieurs problèmes résultent de la mauvaise
pratique de la sexualité entre les jeunes sur les plans moral et
social.
L'acte se fait souvent en cachette et personne ne peut se dire
totalement satisfaisante. Car au lieu de vivre l'amour profond, ces jeunes n'y
trouvent qu'un moment sexuel passager et sont obligés à continuer
leurs recherches croyant trouver mieux un jour, simplement parce qu'elles
veulent faire et être comme les autres.
Bref, la responsabilité de chacun est de
réfléchir sur chaque acte à poser et savoir choisir ses
amis pour échapper à l'influence néfastes des pairs.
Ø L'influence des médias
Dans la ville de Kinshasa, les mass média
entraînent une dépravation des moeurs surtout chez les jeunes avec
les multiples chaînes de télévision. Les enfants se lancent
dans le monde des adultes surtout quand ils sont en contact avec la
télévision. Celle-ci leur apporte l'opportunité de changer
de comportement, plonge l'enfant dans un autre monde culturel et peut
modifier tout ce que l'enfant a reçu comme valeurs morales dans la
famille et à l'école. Les jeunes sont vite informés dans
ce domaine et très souvent, grâce aux médias. L'information
reçue n'est toujours pas la bonne.
Ce qu'il y a de nouveau, c'est le degré de
nudité et de poses provocatrices que montrent les médias
électroniques et la presse écrite. Il est évident que la
mesure dans laquelle les annonces dévoilent le corps humain a
changé. Les effets de la télévision ne sont pas que
négatifs mais aussi positifs parce qu'elle livre les informations de
la société ainsi que du monde entier. Mais les parents doivent
faire attention sur l'influence négative qu'elle peut exercer sur les
enfants afin d'éviter de les rendre précocement adultes.
Les parents devraient aussi savoir que ce que les enfants
reçoivent comme connaissance par les médias, doit être
complété et corrigé par les parents eux-mêmes
précisément. Il est donc temps que l'Etat ait le contrôle
sur ce que vulgarise la presse pour sauver la morale des jeunes. Ayant un
impact important sur le comportement des jeunes, l'exploitation intelligente de
médias peut contribuer de manière significative à la
promotion d'une meilleure éducation.
CHAPITRE III. POPULATION D'ENQUETE ET RESULTATS
ENREGISTRES.
Ce chapitre expose les résultats de nos enquêtes.
Nous décrivons dans la première section la démarche suivie
lors de la collecte des données qui sont présentées dans
la deuxième section. La discussion de ces résultats dans la
troisième section clôture ce chapitre.
Section 1. Population d'enquête
Pour MUCCIHELLI, la population d'étude ou l'univers
d'enquête est l'ensemble des groupes humains concernés par
l'enquête.1(*) Notre
préoccupation ici n'est pas d'établir les statistiques
démographiques mais de déterminer la population qui fait l'objet
de notre enquête.
Celle-ci est composée essentiellement des
filles-mères de la commune de Bumbu et plus précisément du
quartier Lieutenant MBAKI, dont la taille n'est pas connue du fait de
l'inexistence des statistiques spécifiques sur les 33.224 habitants que
compte ce quartier.
1.1 Echantillon et collecte des données.
a. Echantillon
Bernard BEKELSON le définit comme un choix
scientifique dans l'ensemble d'une population.2(*) Il s'agit d'en prélever une portion car la
population toute entière ne peut être examinée en
particulier parce qu'elle est trop nombreuse par rapport aux moyens dont
dispose le chercheur.3(*)
Il constitue une partie représentative de personnes
à interroger au cours d'une enquête sondage. Jacques Maître
abonde dans le même sens lorsqu'il parle de sondage, c'est-à-dire
de recensements sur les questionnaires d'opinion. A ce sujet, il estime que la
théorie statistique des jugements sur l'échantillon permet de
résoudre pratiquement le problème que l'on traite.
Pour constituer notre échantillon, nous avons
fixé les critères de sélection ci-dessous :
· Avoir une habitation réelle dans la commune de
Bumbu.
· Vivre dans le quartier MBAKI.
· Etre réellement fille mère.
Etant donné que la taille réelle de la
population mère n'est pas connue, nous avons accidentellement
prélevé un échantillon de 55 filles - mères. Ces
unités d'échantillons ont été puisées dans
les 11 avenues sur les 35 que compte le quartier Mbaki comme l'indique le
tableau ci-après.
Tableau n°1 : Répartition des filles
- mères interrogées selon leurs avenues
Avenues
|
Effectifs
|
%
|
KINVUIDI
|
6
|
10,9
|
MANIFESTE
|
6
|
10,9
|
NGUFU
|
4
|
7,27,
|
MABUANA
|
4
|
7,27
|
MASENGI
|
5
|
9
|
LUNGUENI
|
4
|
7,27
|
LAVAMBANU
|
5
|
9
|
LANDU
|
4
|
7,27
|
KIMAYILA
|
5
|
9
|
KOKOLO
|
6
|
10,9
|
MAFUTA
|
6
|
10,9
|
Total
|
55
|
99,68 100
|
Ce qui concerne la validité de notre
échantillon, nous épousons le point de vue de DAYHAM, L.T, qui
affirme que « d'ailleurs, la loi statistique reconnaît la
validité d'un échantillon d'étude dès que celui-ci
est de taille minimale de 30 sujets d'enquêtés au moins((*)1).
En général, ce qui importe plus, c'est la
manière dont les catégories de l'univers se trouvent
imbriquées lors de la constitution de l'échantillon.
b. Technique de collecte des données
Pour mieux cerner le phénomène fille -
mère et les conflits qu'il produit dans les familles kinoises de Bumbu,
nous avons fait recours au questionnaire qui permet au chercheur d'obtenir les
opinions des enquêtés sur un fait. Eu égard à
ce qui précède, notre questionnaire à comporté les
questions d'identification et d'opinion parmi ces dernières les
questions fermées et ouvertes.
c. Technique de dépouillement
Nous avons préféré utiliser l'analyse de
contenu pour mieux dépouiller les données. Pour DELANDSHEERE
l'analyse de contenu est une technique ayant pour but la description objective,
systématique et quantitative d'un comportement symbolique, communication
par parole, l'écrit, le geste, la mimique, etc.
Grâce à ces deux techniques, nous avons relever
les résultats de nos enquêtes que nous présentons dans la
section suivante.
Section 2. Présentation et analyse des
données recueillies
Nous présentons et analysons ici les résultats
de nos enquêtes. Nous avons traduit les fréquences
exprimées en pourcentages et ceux-ci ont été
calculés partant de la taille de l'échantillon.
Tableau n°1. Répartition des
enquêtés selon leur âge
Catégories
|
effectifs
|
%
|
14 - 17 ans
18 - 21 ans
22 - 25 ans
|
25
12
18
|
45,4
21,8
32,7
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Nos enquêtes
Les données de ce tableau nous renseignent que 45,4%
des filles - mères sont âgés de 14 à 17 ans ;
21,8% sont âgées de 18 à 21 ans et enfin 32,7% entre 22 et
25 ans.
Tableau n°2 : Répartition des
enquêtés selon le niveau d'études
Niveau d'étude
|
effectif
|
%
|
Sans instruction
Etudes primaires
Cycle d'orientation
Etudes secondaires
Etudes supérieures
|
13
9
11
14
8
|
23,6
16,3
20
25,4
14,5
|
Total
|
55
|
99,8 100
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau indique une proportion élevée des
filles - mères ayant fait les études secondaires, soit 25,4%,
celles qui sont sans instruction représentent 23,6% ; 20% ont
terminé le cycle d'orientation ; 16,3% n'ont fait que les
études primaires et enfin 14,5% ont atteint le niveau
supérieur
Tableau n°4 : Répartition selon
la profession des parents des enquêtées.
Profession des parents
|
effectif
|
%
|
Fonctionnaire
Sans emploi
Chauffeur
Autres
|
13
18
15
9
|
23,6
32,7
27,2
16,3
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 32,7% des parents des filles
-mères sont sans emploi, 27,2% sont chauffeurs de taxi, 23,6 des parents
sont fonctionnaires de l'Etat et enfin 16,3% assument d'autres fonctions parmi
lesquelles nous pouvons citer les mécaniciens, les boulangers, les
vendeurs, domestiques...
Tableau n°5 : Répartition des
enquêtées selon le nombre d'enfants.
Nombre d'enfants
|
effectifs
|
%
|
1
2
3 et plus
|
20
18
17
|
36,3
32,7
30,9
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Les données de ce tableau nous renseignent que 36,3%
des filles - mères ont un enfant ; 32,7% ont deux enfants et enfin
30,9% ont 3 enfants et plus.
Tableau n°6. : Répartition des
enquêtées selon les circonstances de la survenance de leur
grossesse
Opinion
|
effectifs
|
%
|
Acte prémédité
Acte involontaire
Autres réponses
|
7
35
13
|
12,7
63,6
23,6
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau nous révèle que 63,6% des filles
mères se sont retrouvées grosse par accident ; 23,6% pour
d'autres raisons et enfin 12,7% se sont retrouvés grossesse par leur
propre consentement.
Tableau n°7 : Causes ayant
occasionné la grosse
Causes
|
effectifs
|
%
|
Crainte d'être abandonnée par le copain
Manque d'information
Voie de fait
Manque d'argent
Autres réponses
|
7
5
20
23
-
|
12,7
9
36,3
41,8
-
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Nous remarquons ici que 41,8% des filles - mères n'ont
pas pû éviter leur grossesse par manque d'argent ; 36,3 ne
savaient pas quoi faire ; 12,7% avaient peur d'être abandonné
par les amants ; et enfin 9% par manque d'information.
Tableau n°8 : Répartition des
enquêtées selon l'âge à la première
maternité.
Age à la première maternité
|
effectifs
|
%
|
14 - 17 ans
18 - 20 ans
21 - 25 ans
|
28
18
9
|
50,9
32,7
16,3
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que parmi nos enquêtées
50,9% ont eu leur premier enfant à l'âge de 14 à 17
ans ; 32,7% en ont eu entre 18 et 20 ans et enfin 16,3 entre 21 et 25 ans.
Ces résultats montrent que des nombreuses filles - mères ont
connu des maternités précoces.
Tableau n°9 : Réactions des
parents par rapport à cette situation
Réactions des parents
|
Effectifs
|
%
|
Négative
Indifférence
compréhensive
|
38
12
5
|
69
21,8
9
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Sources : Nos enquêtes
Au regard des données établies dans ce tableau,
il se dégage que 69% de parents des enquêtées affichent (ou
ont affiché) un comportement négatif face à la grossesse
précoce, 21,8% sont restés indifférents et enfin 9% ont
assumés cette situation.
Tableau n°10 : La situation du
père de l'enfant de la fille-mère
Situation
|
Effectifs
|
%
|
Vivant
Décédé
Inconnu
|
38
1
16
|
69
1,8
29
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Ce tableau nous renseigne que 69% des géniteurs des
enfants sont en vie ; 29% des filles - mères ignorent la situation
des géniteurs de leurs enfants et enfin 1,8% sont
décédés.
Tableau n°11 : Maintien des relations
avec le père de leur(s) enfant (s)
Opinion
|
effectifs
|
%
|
Oui
non
|
27
28
|
49
50,9
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Dans ce tableau, nous remarquons que 50,9% des filles -
n'entretiennent plus des relations avec les géniteurs de leur(s)
enfant(s) et 49% continuent à entretenir des relations avec les
géniteurs de leurs enfants.
Tableau n°12 : Sources de subsistance
des filles - mères et leur (s) enfant (s)
Opinions
|
effectifs
|
%
|
Parents
Père de (s) enfant (s)
Autres amants
Efforts personnels
|
28
12
6
9
|
50,9
21,8
10,9
16,3
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
A la lumière de ce tableau, il ressort que 50,9% des
enquêtées tirent leur source de subsistance auprès de leurs
parents ; 21,8% chez les géniteurs de leur (s) enfant(s) ;
16,3% par le débrouillardise et enfin 10,9% vivent de la
prostitution.
Tableau n°13 : Motivation de la
grossesse
Opinions
|
effectifs
|
%
|
La crise
La souffrance
Prouver la fécondité
L'influence des pairs
Prouver l'amour
|
20
18
2
8
7
|
36,3
32,7
3,6
14,5
12,7
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
La tableau de ce tableau nous montre que 36,3% des filles -
mères, leur grossesse a été motivé par la
crise ; 32,7% par la souffrance ; 14,5 par l'influence des
pairs ; 12,7% c'était par preuve d'amour et enfin 3,6% pour
prouver la fécondité.
Tableau n°14 : Nature des rapports avec
la famille pendant la première grossesse
Opinions
|
effectifs
|
%
|
Harmonieux
Conflictuel
Indifférence
|
5
38
12
|
9,09
69
21,9
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Les données de ce tableau démontrent que 59% des
filles - mères étaient en conflit avec leur famille, lors de la
première grossesse ; 21,9% des filles - mères,
étaient dans une situation d'indifférence et enfin 9%
étaient en harmonie avec leur famille, pour des raisons qui leur
concerne.
Tableau n°15. Principaux agents des conflits
avec la fille-mère
Agents des conflits
|
Effectifs
|
%
|
Les deux parents
Père
Mère
Frères et soeurs
Aucun
|
18
16
9
7
5
|
32,7
29
16,3
12,7
9,09
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
De ce tableau, il s'observe que 32,7% des filles -
mères sont en conflit avec les deux parents ; 29% avec leur
père ; 16,3% avec leurs mères ; 12,7% avec leurs
frères et soeurs et enfin 9% semblent ne pas en avoir
Tableau n°16 : Enjeu de
conflit
Enjeu du conflit
|
Effectifs
|
%
|
La grossesse
La nouvelle charge (enfant)
Aucun problème
|
10
38
7
|
18,1
69
12,7
|
Total
|
55
|
99,9 100
|
Source : Nos enquêtes
Ce tableau nous renseigne que chez 69% des familles
enquêtées, les conflits tournent autour de la nouvelle charge,
12,7% ne semblent avoir aucun problème et enfin chez 9,0% des familles,
leurs conflits tournent autour de la grossesse avant que l'enfant ne soit
né.
Tableau n°17 : Modes de
résolution des conflits
Mode de résolution
|
Effectifs
|
%
|
Améliorer la situation socio-économique
Améliorer les services destinés aux
adolescents
Informer les parents à s'occuper de l'éducation
sexuelle des adolescents
dialogue permanent parents- enfants
|
20
5
18
12
|
36,3
9,09
32,7
21,8
|
Total
|
55
|
100
|
Les données de ce tableau nous révèlent
que 36, 3% des parents souhaitent qu'on puisse améliorer la situation
socio-économique ; 32,7% des parents des filles - mères
souhaitent qu'on puisse informer les parents à s'occuper de
l'éducation sexuelles des adolescents ; 21,8% souhaitent que tout
parent ait un dialogue ouvert et franc avec son enfant et enfin 9,09%
souhaitent l'amélioration des services destinés aux adolescents,
notamment la récréation saine.
Section 3. Discussion des résultats
A travers cette section nous relevons et discutons les
principaux résultats de nos enquêtes. Nous dresserons dans le
premier point le portrait des enquêtées, puis, dans le
deuxième point, nous décrivons les circonstances de survenance
des grossesses et, enfin, nous analysons les rapports antagonistes qui
traversent la vie familiale à la suite de la présence des
filles-mères.
1. Portrait des enquêtés.
Au regard des résultats des nos enquêtes, il se
dégage que la majorité des personnes interrogées sont des
adolescentes dont l'âge varie entre 14 et 17 ans. Il s'agit là de
l'âge de la minorité et donc de l'immaturité qui,
logiquement parlant, exclurait ces jeunes filles de l'activité
sexuelle. Et pourtant, nos entretiens avec ces enquêtées ont
dévoilé qu'elles ont eu leur première expérience
sexuelle à 12 ans et que pour la plupart, la première
maternité était intervenue à 14 ans. Aussi, les
données des enquêtes montrent qu'en moyenne, les
filles-mères interrogées ont 2 enfants.
Cette situation paraîtrait normale si nous
étions dans la société traditionnelle où
l'idéal de la virginité et du mariage amenait les parents
à marier leurs filles à bas âge. Mais, la
société urbaine moderne, avec toutes ses contraintes et valeurs,
laisse à la fille l'opportunité de développer tous ses
talents au même titre que le garçon. C'est pourquoi, à
l'âge de 14 à 17 ans, nos enquêtées seraient
normalement à l'école pour suivre une formation qui les rendrait
utiles dans la société moderne. Mais, force est de constater que
la majorité d'entre elles sont soit sans instruction, soit d'un niveau
d'études assez bas, études qu'elles ont interrompues certainement
à la suite de leur grossesse.
Cette situation des adolescentes affecte toute notre
société et l'intensité de la sexualité chez elles
est très élevée qu'elle ne l'était avant. Les
adolescentes avaient une autre considération avant. Elles étaient
vues comme étant des enfants en plein croissance, mais aujourd'hui
elles sont toutes adultes parce qu'elles se permettent de tout faire,
prétendent connaître tout sur la vie et enfin jusqu'au point
d'entretenir des relations sexuelles avec les hommes mariés plus
âgés.
Quant à leur origine sociale, il s'avère que la
quasi-totalité des enquêtées sont issues des familles
modestes comme l'attestent les catégories socio-professionnelles de
leurs parents. Ceux-ci sont pour la plupart des fonctionnaires, des chauffeurs,
des vendeurs, des mécaniciens et des sans emploi, dont les maigres
revenus se répercutent négativement sur la vie des membres de
leurs familles. Ce qui laisse présager sur les circonstances de la
survenance des grossesses de la plupart d'entre elles.
2. Survenance des grossesses
Il s'agit ici d'examiner tous les éléments de la
situation qui ont concouru à la survenance de la grossesse qui a rendu
mère la fille adolescente ou adulte. Ces éléments sont
multiples, mais nous discutons seulement de ceux qui sont significatifs au
regard des résultats de nos enquêtes.
Observons d'entrée de jeu que pour la majorité
des enquêtés (63,7%) la survenance de la grossesse a
été un acte involontaire. Elles sont tombées enceinte,
comme elles le disent elles-mêmes, par accident. De nos entretiens avec
elles, il s'est dégagé que nombreuses en sont arrivées
précocement à la grossesse par l'ignorance de leur cycle mensuel.
D'ailleurs, c'est au premier coït que certaines d'entre elles
s'étaient malheureusement vues enceinte. Les bribes, et mêmes
fausses informations, qu'elles avaient glanées auprès de leurs
amies ne leur ont pas épargné. Ce manque d'information et de
formation fiables a amené ces mineures à payer ce lourd tribut.
D'autres filles-mères par contre, n'ont pas pu
éviter la grossesse en dépit de la connaissance qu'elles avaient
aussi bien sur leur cycle que sur les méthodes contraceptives. Sans le
vouloir, elles se sont retrouvées enceinte parce que ne pouvant pas
résister à la pression ou aux bousculades du partenaire, soit
aussi parce que ce dernier avait refusé le port du préservatif,
soit encore parce qu'elles ont offert les faveurs sexuelles en période
d'ovulation par crainte de perdre un partenaire qui leur venait en aide
matériellement et/ou financièrement. C'est donc la faiblesse
à la fois physique, morale et matérielle qui a exposé la
jeune fille à la grossesse, la rendant ainsi précocement
mère.
Une minorité des enquêtés ont
affirmé que leurs grossesses ont été des actes
délibérés. Ceci parce que les unes pensaient contraindre
leurs partenaires au mariage par le fait de la grossesse alors que d'autres
voulaient défier les parents qui s'opposaient à un
éventuel mariage.
Dans un cas comme dans un autre, certaines
enquêtées nous avaient révélé leur intention
d'avorter pour échapper aux sanctions parentales, mais elles se sont
résignées par manque d'argent pour payer les soins y
afférents.
Terminons ce point par la situation sociale des
filles-mères face aux géniteurs de leurs enfants et à
leurs belles familles.
Elles sont souvent abandonnées et même
méconnues par les auteurs de leurs grossesses et, par voie de
conséquence, ne sont pas acceptées par leurs belles familles.
Elles vivent ainsi en rupture totale avec leurs anciens amants. Cet
état des choses les contraint à vivre avec leurs enfants sous le
toit parental avec toutes les conséquences que cela implique. Quelques
unes parmi elles continuent à entretenir les rapports avec les
géniteurs de leurs enfants avec espoir d'être
récupérées un jour par la belle famille ou prise en
mariage par l'auteur de la grossesse. Alors que les garçons se
retrouvent souvent dans l'impossibilité de payer la dot et prendre les
filles en mariage selon les normes de la société ; le
maintien des rapports avec l'auteur de la première grossesse et la
longue attente de la fille-mère au lieu d'être un moment de
méditation et de remise en question pour eux, c'est plutôt un
autre bébé qui s'annonce.
3. Filles-mères et conflits familiaux
La survenance de la grossesse chez la fille
adolescente et sa maternité précoce bouleversent les rapports
sociaux au sein de sa famille. Comme nous l'ont montré les
résultats des enquêtes, elles génèrent des rapports
conflictuels de natures diverses entre les différents acteurs de la vie
familiale. Ces conflits brisent naturellement l'harmonie familiale et, le cas
échéant, peuvent entraîner la rupture de la famille tout
entière. Nous présenterons d'abord les enjeux de ces conflits et,
ensuite, leurs acteurs et leurs manifestations.
a. Enjeux des conflits familiaux
Il ressort de nos entretiens avec les filles-mères et
leurs parents que les conflits qui déchirent leurs familles se
structurent autour de trois enjeux majeurs d'importance, bien entendu,
différents.
Le premier enjeu est relatif à l'honorabilité
de la famille entamée par la grossesse et la maternité de la
fille adolescente. Celles-ci, du point de vue de parents et des autres membres,
ont jeté de l'opprobre à la famille du fait qu'elles sont
intervenues hors mariage, c'est-à-dire en dehors des normes
sociétales. Comme nous le savons, l'idéal de tout parent, surtout
africain, est de marier sa fille suivant les règles établies en
la matière. Ce qui procure au parent non seulement l'honneur pour avoir
fait preuve d'une bonne éducation assurée à sa fille mais
aussi tous les avantages matériels y relatifs au travers de la dot.
Mais, la fille adolescente qui tombe enceinte (précocement) et accouche
hors mariage (le mariage étant le seul espace idéal où se
consomme le sexe) montre par là sa mauvaise éducation et prive
les parents de la dot qui aurait couronné tous les sacrifices qu'ils ont
consentis en sa faveur. Cette situation ne peut qu'alimenter les conflits au
sein de la famille en mettant en opposition la fille mère et ses
parents.
Le deuxième enjeu tient à la nouvelle charge
socio-économique qu'introduit dans la famille la fille-mère. Il
sied de rappeler ici que la plupart des familles de la Commune de Bumbu en
général et du quartier Lieutenant Mbaki sont d'un faible niveau
de vie. Elles rencontrent des difficultés pour nouer les deux bouts de
mois. C'est par la débrouille qu'elles parviennent à survivre.
Si les parents éprouvent déjà des difficultés pour
subvenir aux besoins de leurs propres enfants, celles-ci se complexifient
davantage avec la maternité d'une fille adolescente qui par ce fait
accroît le nombre des personnes en charge. Car comme nous l'avons
indiquer dans les pages précédentes, les filles mères
ainsi que leurs progénitures sont à charge des parents, les
auteurs de leurs grossesses les abandonnant souvent. Cette situation
accroît la frustration des parents qui ne savent pas à quel saint
se vouer en cette période de basse conjoncture économique. Ainsi,
la pauvreté des parents autant qu'elle amène les adolescentes
à licence sexuelle qui les rend filles-mères, autant elles
suscitent les conflits entre parents et fille-mères.
Le troisième enjeu résulte des nouveaux rapports
sociaux introduits dans la famille à la suite de la progéniture
de la fille-mère. Celle-ci est une nouvelle donne avec laquelle les
autres membres de la famille doivent désormais compter. Elle rend grands
parents ceux qui étaient jusqu'ici parents, double des statuts de oncle
et tante ceux qui n'étaient que simple enfants. Ce qui appellent
de ces derniers des nouvelles attitudes et des nouveaux comportements
à l'égard du (de la) petit(e) fils ou fille, du neveu ou de la
nièce. Si ces rapports sont mal négociés, cela
entraîne généralement des frictions entre la mère
de l'enfant et les autres membres de la famille. De là les querelles qui
marquent au quotidien certaines familles. En définitive, l'enfant
devient l'enjeu même du conflit.
b. Les agents et la manifestation des conflits.
- Du Conflit
Nous l'avons dit : le phénomène fille
mère engendre les conflits dans la famille et brise son harmonie. Comme
nous le savons à la suite de J. Freud, le conflit est un affrontement
ou un heurt intentionnel entre deux êtres ou deux groupes de même
espèce qui manifestent l'un à l'égard de l'autre une
intention hostile en général, à propos d'un droit et qui
pour maintenir, affirmer ou rétablir ses droits essaie de briser la
résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la
violence qui peut, le cas échéant, tendre à
l'anéantissement physique de l'autre.37(*) Les affrontements ou les heurts intentionnels
surviennent généralement dans les familles à la suite des
grossesses et maternité précoces des adolescentes. Ils peuvent,
s'ils ne sont pas gérés, conduire même à la
fragilisation complète de la famille.
Au niveau des familles enquêtées, il s'est
dégagé que l'avènement de la fille-mère
occasionnait souvent des disputes entre les parents d'une part, et
altérait la confiance et la concorde entre ceux-ci et les autres enfants
(surtout les autres filles). Cela conduit parfois le père à
répudier la mère de la fille-mère comme nous l'a
révélé une des nos enquêtées dont la
mère avait subi ce sort. Aussi, ces filles-mères se voient
souvent expulsées du toit familial par leurs parents. Les querelles se
multiplient au quotidien entre enfants autour de certains avantages qu'ils ne
bénéficient plus à cause notamment de la
fille-mère. Toute cette conflagration pollue le climat au sein de la
famille et anéantit toute possibilité de son
épanouissement. Qui sont alors les agents des conflits ?
- Des agents impliqués dans le conflit
Les conflits familiaux qui font suite à la
présence de la fille-mère impliquent plusieurs acteurs dont
l'interaction influe sur la dynamique de la vie familiale. Parmi eux,
citons :
1. Parents (père et mère de la
fille-mère)
La présence d'une fille-mère dans la famille
fait naître un conflit entre les parents. Il oppose le père
à la mère. Généralement, le père accuse la
mère d'être complice de sa fille, d'avoir tû les
« bêtises » de sa fille alors qu'elle en était
informée, de ne lui avoir pas assuré une bonne éducation.
Ces accusations vont jusqu'à des graves insinuations telles que telle
mère, telle fille. En d'autres termes, pour le père la fille n'a
fait que reproduire le comportement de jeunesse de sa mère. Le conflit
qui résulte de ces accusations se manifestent soit par des querelles
entre les deux parents, soit par des violences verbales (injures) du
père à l'endroit, soit par la violence physique (rixe entre
parents), soit par une expulsion temporaire ou définitive de la
mère du toit conjugal.
Cette attitude du père vis-à-vis de la
mère découle de tradition africaine qui responsabilise la femme
en général de l'éducation des enfants, surtout des filles.
Tout dérapage de leur part lui est directement imputé en
dépit des charges qu'elle assume aujourd'hui dans vie urbaine. C'est
elle qui est devenue, du fait de la crise socio-économique, l'actrice
principale de la vie familiale grâce aux activités qu'elle exerce.
Ces activités mettent hors ménage toute la journée
l'empêchant d'avoir un contrôle suivi sur la vie de ses enfants.
L'homme se disculpe, prétextant n'avoir pas le temps à passer
à la maison pour dialoguer avec ses enfants (filles). Ce malentendu
fait que la mère sort toujours victime d'une telle situation; alors que
le problème de l'éducation incombe à tous les parents,
c'est-à-dire père et mère
2. Parents et fille-mère
On s'assiste au second degré au conflit entre parents
et fille-mère. Ce conflit est dû au fait que les parents
accueillent négativement la maternité précoce et hors
mariage de leur fille. Au délà de la charge supplémentaire
que cela entraîne pour la famille, Ils (les parents) considèrent
que par son acte, la fille-mère les a déshonorés et
mérite par conséquent une sanction proportionnelle. Celle-ci va
de la bastonnade à l'expulsion du toit parental en passant par des
privations de tout genre. D'après les parents des filles-mères
que nous avons interrogés au cours de nos enquêtes, cette attitude
tient à la nécessité de corriger la coupable mais aussi
à dissuader toute velléité similaire de la part des autres
filles.
La détérioration des relations entre parents et
filles-mères fait surgir ainsi un état d'oppression qui
occasionne un conflit qui pousse les filles-mères à se
considérer comme abandonnées à leur triste sort et prendre
les parents pour les antagonistes. La persistance de ce conflit amène
les filles-mères à se prendre en charge. Cette autoprise en
charge conduit, malheureusement, à d'autres grossesses.
3. Filles-mères et les autres enfants
A côte de deux précédents conflits, un
troisième oppose les filles-mères et les autres enfants. Celui
tourne souvent autour des avantages matériels et de l'enfant de la
fille-mère. La divergence d'intérêts des unes et des autres
engendre des conflits qui brisent la quiétude familiale. Si les autres
enfants trouvent d'un mauvais oeil que de certains avantages
matériels, notamment la nourriture, les vêtements, soient
accordés en priorité à la progéniture de la
fille-mère, celle-ci par contre pense par contre qu'elle est aussi un
ayant droit au même titre que les autres enfants de la maison. Aussi, les
filles-mères s'évertuent à mettre à l'abri leurs
enfants contre les remontrances de la part des oncles et tantes qui eux, par
contre, se voient en droit d'exercer leur autorité sur un enfant de la
maison. Toutes ces contradictions ne peuvent que provoquer des heurts entre les
filles-mères et leurs frères et soeurs.
Cette ambiance morose créée par la
présence des filles-mères dans la plupart des familles de la
Commune de Bumbu, désarticule les rapports familiaux, entraîne des
clivages entre membres de la famille, bouscule la
sérénité des parents, torpille l'éducation des
enfants et, en définitive, freine leur épanouissement. Quel
avenir pour la famille dans cette contrée de la ville de
Kinshasa ?
Section 4 : Perspectives
Nous avons tout au long de ce chapitre montrer comment le
phénomène fille-mère entraîne les conflits dans les
familles du quartier Lieutenant Mbaki dans la Commune de Bumbu. Notre effort de
circonscrire les causes à la base de l'émergence du
phénomène fille-mère et des conflits familiaux qui en font
suite, nous ouvre les perspectives non pas pour éradiquer les conflits
dans les familles, mais pour les réduire au maximum sinon les canaliser
afin d'éviter les déchirements qui fragilisent les familles de
cette contrée de la ville de Kinshasa.
A titre de rappel, la pauvreté des parents et
l'effritement de leur autorité, les manques de structures d'encadrement
des jeunes, l'influence des média, la licence des jeunes eux-mêmes
contribuent à l'émergence du phénomène
fille-mère qui, à son tour, engendre les conflits qui
désarticulent les familles dans l'univers de nos enquêtes.
La question fondamentale qui se pose à tous les
responsables et analystes sociaux est celle de savoir quel est l'avenir de la
famille urbaine congolaise de Bumbu face au menace que représente le
phénomène fill-mère à la base de multiples conflits
qui la déchirent ? La réponse doit être trouvée
dans la mise dans une dynamique d'ensemble les parents, l'Etat et les autres
agences de socialisation qui sont des véritables responsables de
l'encadrement de la jeunesse. Chacun de ces acteurs a un rôle
prépondérant à jouer pour que finalement que les jeunes en
général et les jeunes filles en particulier soient
épargnés des risques qui peuvent détourner leur destin.
1. Les parents.
Il est important de signaler que la population de la commune
de Bumbu en général et celle du quartier Mbaki ont un niveau de
vie assez modeste. Cette pauvreté des parents due à la crise
socio-économique, fait que bon nombre des parents ne sont plus
à mesure de subvenir à l'éducation et aux besoins de leurs
enfants. C'est pourquoi la plupart des gens et adolescents ont tendance
à se lancer dans la débrouille et rare sont ceux qui
fréquentent l'école ou soit, elles peuvent aller à
l'école mais tout en supportant elles-mêmes leurs études
parce que certains parents n'ont pas des moyens. Ce qui les entraîne dans
la licence sexuelle cause des grossesses précoces dont sont victimes les
adolescentes.
Bien que la crise envahisse nos familles, l'avenir de notre
société dépend de l'éducation donnée aux
jeunes. Pour ce faire, les parents ne peuvent pas se décharger de leurs
responsabilités du fait la crise ou la pauvreté, mais doivent se
mobiliser pour garantir l'éducation des enfants. Pour ce faire, un
dialogue franc et ouvert est nécessaire pour que ces derniers ne se
confient pas à la rue. Ceci pour amener l'enfant à comprendre que
la sexualité n'est pas un sujet tabou et qu'il n'y a rien à
cacher aux parents, mais qu'elle n'est pas non plus un jeu d'enfants.
Donc, étant les premiers éducateurs de leurs
enfants, les parents doivent s'efforcer à s'occuper de leur
éducation sexuelle. De ce fait, il leur est conseillé, d'avoir
une communication ouverte et franche pour que l'enfant ait confiance en eux au
lieu qu'il se confie à la rue.
Et dans cet effort, il est donc nécessaire pour les
parents de ne pas établir la différence entre le garçon et
la fille en ce qui concerne la sexualité. Ils doivent expliquer au
garçon et à la fille que tout ce qu'il lui arrive est naturelle,
mais doivent multiplier des efforts pour domestiquer leurs pulsions et de les
magnifier à travers un sentiment plus durable et dire surtout à
la fille, bien que la pauvreté est là, elle est appelée
à se marier dignement et non de transformer son corps en une
marchandise et surtout à la faire comprendre l'intérêt
qu'elle a à se préserver avant le mariage pour éviter tous
les risques possibles.
2. L'Etat
Le rôle de l'Etat est de veiller à ce que la vie
publique soit une source de prospérité et non de
déchéance pour les citoyens. Pour ce faire, il doit garantir un
minimum d'aisance nécessaire à tout homme((*)1).
Etant donné que tout travailleur a le droit de jouir du
fruit de son travail, ainsi, il faut que le salaire donne la possibilité
aux chefs de ménages d'accomplir leurs devoirs vis-à-vis des
personnes à leur charge. Si le gouvernement congolais prenait en charge
effectivement les études à tous les niveaux, il aurait
évité la déperdition scolaire des filles et
procédé à l'amélioration des salaires des parents
ou aux tuteurs des enfants afin d'éviter les conséquences qui
surviennent dans certains ménages.
Par ailleurs, il est du devoir de l'Etat d'élaborer une
politique d'encadrement et d'emploi au regard du volume de la population
active. Ainsi, on aura multiplié les chances à chaque famille de
se prendre en charge et de veiller sur les enfants par une éducation
appropriée.
Si l'Etat peut organiser des campagnes nationales et des
services en faveur des aspects importants concernant la santé de la
reproduction de façon efficace, il peut contribuer largement à
la correction et à la réduction du comportement sexuel à
risque des jeunes et les amener à opter pour une sexualité
responsable et raisonnable.
Par ailleurs, il est nécessaire que l'Etat ait le
contrôle sur ce que vulgarise la presse pour sauver la morale des jeunes.
Ayant un impact important sur le comportement des jeunes, l'exploitation
intelligente de médias peut contribuer de manière significative
à la promotion d'une meilleure éducation, sinon à son
déclin.
Le gouvernement est appelé, enfin, à prendre en
charge les jeunes filles. Les consultations préscolaires et
prénuptiales sont une grande prévention dont l'Etat doit
s'occuper.
3. L'Ecole
Pour éviter les conflits que le phénomène
des filles - mères engendre dans la famille, il faut que l'école
s'occupe de l'éducation sexuelle des enfants adolescents pour les aider
à devenir des adultes équilibrés et capables d'assurer la
transmission de la culture.
4. L'Eglise
La religion a aussi une grande influence sur la morale de ses
adeptes. Car, l'église est d'une importance capitale pour
éviter aux jeunes la confusion en matière de sexualité et
autres relations au sein de la famille et dans toute la société.
Les jeunes d'aujourd'hui ne connaissent plus des contraintes morales et font
tout ce qu'ils veulent, dans une inversion totale des valeurs morales,
où l'immoralité sexuelle et les pratiques contre-nature sont
encouragées, notamment par plusieurs adultes. Bref, l'église est
aussi appelée à contribuer à l'éducation sexuelle
des adolescents.
Ce problème étant plus l'affaire de la
société que les adolescentes elles-mêmes, il importe non
seulement d'améliorer les services destinés aux adolescents
(filles et garçons), mais aussi d'informer les parents, les enseignants
et les pouvoirs publics de la nécessité d'agir au moment opportun
pour protéger l'équilibre reproductif des adolescents,
équilibre dont dépend la société de demain. Cette
entreprise n'est pas facile, elles exige des mécanismes et des
stratégies bien élaborés((*)1).
En définitive, les éducateurs comprendront que
l'éducation sexuelle inadaptée et moralement confuse que
reçoivent les jeunes auprès des amis à l'école,
dans les revues, dans la rue, ou encore à la télévision ne
suffit pas ; parce que les informations qu'ils y recueillent, les aident
souvent à tomber dans l'immoralité avec toutes les
conséquences qui s'en suivent : grossesses précoces, IST et
VIH/SIDA.
Alors, les parents kinois et tous ceux qui s'occupent des
jeunes sont interpellés à changer des stratégies et parler
convenablement de la sexualité aux adolescents. Cela les aidera à
faire la différence entre le vrai amour et un simple attrait sexuel, et
ils arriveront ainsi à pratiquer la sexualité qu'au mariage ou
alors, d'être responsable de tout ce qu'ils veulent ou décident de
faire.
CONCLUSION
Conclure un travail scientifique n'est pas l'achever, mais
c'est une occasion pour le chercheur de faire l'inventaire de ce qui a
été l'essentiel des préoccupations et
éventuellement, ouvrir d'autres perspectives pour de nouvelles
recherches.
Au terme de cette étude qui a porté sur
« le phénomène fille - mère et les conflits
familiaux dans la commune de Bumbu », il y a lieu de rappeler les
préoccupations qui l'ont suscitée. En abordant cette
étude, la préoccupation majeure était celle de savoir
pourquoi le phénomène fille - mère engendrait-il des
conflits au sein des familles dans la Commune de Bumbu et quels en
étaient les facteurs, les agents et les conséquences qui en
découlent.
Nous avons avancé à titre d'hypothèse
que ce phénomène fille - mère engendre les conflits au
sein des familles parce qu'il entrait en contradiction avec les valeurs
sociétales et constituait une charge supplémentaire pour les
familles déjà laminées par la crise
socio-économique qui sévit au pays.
En vue de vérifier de notre hypothèse nous avons
mobilisé un ensemble d'instruments scientifiques à savoir la
méthode dialectique doublée de l'approche dynamiste et des
techniques documentaires, d'observation directe, du questionnaire et
d'interview.
L'argumentation qui a sous-tendue la démonstration de
l'hypothèse a été déployée à travers
les trois chapitres qui constituent l'ossature de ce travail. Après
avoir discuté des concepts de base de cette étude dans le premier
chapitre, nous avons fait, dans le deuxième chapitre, un tour d'horizon
sur les facteurs à la base de l'émergence du
phénomène fille-mère dans la commune de BUMBU en le
rattachant à la situation général du Congo et de la ville
de Kinshasa. Fidèle à notre démarche dialectique
inspirée par l'approche dynamiste, nous avons, dans le troisième
chapitre, présenté et discuté les principaux
résultats de nos enquêtes.
Des analyses faites, il s'est dégagé que le
phénomène fille-mère résultait de la
pauvreté qui frappe la majorité des famille de la Commune de
Bumbu, de l'éducation diffuse, des abus sexuels dont sont victimes
certaines adolescentes de la part des certains adultes et de la
sexualité incontrôlée dont fait preuve la jeunesse de cette
Commune de la ville de Kinshasa.
La survenance de ce phénomène a
entraîné des conflits dans plusieurs familles dont les enjeux
majeurs sont l'honorabilité de ces dernières, la charge
supplémentaire que représentent la fille mère-mère
et sont enfant pour des familles déjà laminées par la
crise socio-économique et, enfin, les nouveaux rapports sociaux
introduits dans la famille par l'enfant de la fille-mère. Ces conflits
opposent plusieurs acteurs de la vie familiale, notamment les parents, ces
derniers et la fille-mère et, enfin, celle-ci et les autres enfants.
Ces conflits sont à l'origine des mutations
observées dans les familles habitant notre univers d'enquêtes.
Parmi ces mutations nous pouvons noter l'émergence des familles
monoparentales due au divorce des parents à la suite de la
fille-mère, l'apparition des ménages
plurigénérationnels et la permanence de la conflictualité.
Toutes ces mutations fragilisent la famille en milieu urbain
et appellent des analystes sociaux des réflexions profondes pour une
issue heureuse pour que s'édifient finalement des familles de
développement dans la Commune de Bumbu. Nous avons pensé, en ce
qui concerne, que ce fléau ne pouvait être vaincu que si l'on met
dans un mouvement d'ensemble, à travers un dialogue permanent, tous les
responsables de l'éducation de la jeunesse, à savoir la famille,
l'Etat, l'école, l'église, les mass média et les jeunes
eux-mêmes pour un encadrement efficace et efficient de ces derniers.
C'est à ce prix et à ce prix seulement que peut être
contenu le phénomène fille-mère, cause des conflits qui
fragilisent la plupart des familles.
L'étude des modalités de la mise en chantier de
ce partenariat pourra mobiliser d'autres chercheurs qui prolongeront à
coup sûr nos réflexions dans ce domaine.
Bibliographie.
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* 1 KAMUNA a
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* 2 EVOLOKO , E.,
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* 3 SHOMBA K.,
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1983, pp.21-22.
* 4 NKUANZAKA I., La
problématique de l'éducation à la vie familiale et
sexuelle à l'école, mémoire de DES (inédit),
Université de Kinshasa, 1997.
* 5 NKUANZAKA INZANZA,
Planification familiale à Kinshasa : une option possible ou un
impératif de développement? Enquête sociologique
menée auprès des cadres et agents du Ministère de la
fonction publique, Thèse de doctorat en sociologie,
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* 6 A.R. ALLGIEIR et ALLGEIER,
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p. 379.
* 7 Idem, p.124
* 8 FREUD, cité par A.R.
Allgeieri et Allgeieri, Idem, p.389.
* 9
........................................................................
* 10 NGONDO A
PITHSIANGA,................................................
* 11 IKOME NDA'OMBUN,
Jeunesse et sexualité dans la ville de Kinshasa. Cas de la
prostitution dans la commune de Kisenso, Travail de fin de cycle en
sociologie, Université de Kinshasa, 2003, p.5
* 12 MUKENDI WA META,
Méthode de travail en sciences sociales, Cours inédit de
1èr graduat sociologie et anthropologie, Université de
Kinshasa, 1999-2000.
* 13 GRAWITZ, M.,
Méthodes des sciences sociales, 10ème
édition, Dalloz, Paris, 1996, p. 379.
* 14 MWENE BATENDE,
Méthodologie sociologique, Cours inédit de
1ère Licence sociologie, FSSAP, Université de
Kinshasa, 2003-2004.
* 15 KUYUNSA ET SHOMBA,
Dynamique sociale et sous-développement en République
Démocratique du Congo, P.U.C., Kinshasa, 2000, p. 24.
* 16 MURDOCK, cité par
MUNGALA, Notes inédites de Séminaire de sociologie de la
famille, Département de sociologie, Université de Kinshasa,
2000 - 2001, p.2;
* 17 MUNGALA O.S., Op.
cit., p...........................
* 18
* 19 Dictionnaire Le Nouveau
Petit Robert, nouvelle édition, 2000, Paris, p.510.
* 20 A. TOURAINE,
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Universalis, Paris, 1988, p.301.
* 21 J. FREUD, Sociologie
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* 22 SHOMBA KINYAMBA, Cours
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Licence sociologie, Université de Kinshasa, 2006.
* 23 Banque des ressources
Interactives en Economie et Sciences Sociales (BRISES), Conflits
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www.Google.cd
* 24 A. FERGUSON, cité
par PAYANZO N., Cours inédit de Systématique des
théories sociologiques, G2 sociologie, université de
Kinshasa, 2005.
* 25 (G. ROCHER,
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Paris, 1968, p.
* 26 G. Rocher, Op. cit.
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* 27 MUNGALA ASSINDIE,
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L1 et L2, sociologie, SSAP, UNIKIN, 1988
* 28NKUANZAKA I.A..
« sexualité et progrès social : quels fondements
synergiques », in Mouvements et Enjeux Sociaux Numéro
01, , p.12, septembre, octobre, 2001.
* 29 Le petit Larousse
illustré
* 30 A.R ALLGEIER et ALLGEIER,
Sexualité humaine, De Boeck université, Bruxelles, 1992,
p.124
* 31 Mbaya Mudimba et
Fridhelm's, Secteur informel au Congo-Kinshasa: Stratégie pour un
développement endogène, Ed. University Africaine, kinshasa,
1990, p.45
* 32 Makwala, M., Cité
par Mbaya M.et Friedlem's, Idem p.45
* 33 Mbaya M. etFriedlem's,
Op cit, p.45
* 34 Jean Caussy et Jacques
VALLIN, (Sous la direction de), Crise et population en Afrique,
Crisess économiques, Politique d'ajustement et dynamique
démographique, Etudes du CEPED, n°13, 1996, p.183
* 35 SHOMBA KINYAMBA, La
prostitution, son vrai visage au Zaïre, éd. AFRICA,
Lubumbashi,1987. pp 16-17
* 36 Familyt Health
International, les rapports sexuels non consensuels « network en
français »,
www.fhi.org, , p. 4, volume 23,
numéro 4, 2005
* 1 MUCCHIELLI R : Les
questions d'enquêtes psycho-sociales, Paris, 1971, p. 16
* 2 BEKELSON B. :
Programme de régularisation des naissances dans le monde, New
York (une
population concil), 1971, p. 24
* 3 Reuchlin cité par
Nentoto, Analyse du processus d'engagement à l'ONATRA à la
planification
d'éducation et d'emploi, mémoire
de licence en sciences de l'éducation, EPSE, UNIKIN, 1993,
p.32
* (1) DAYHAM, L.T, cité
par MULAMBA TSHONDO, Phénomène enfant de rue à
Kinshasa. Expression de l'atomisation de la solidarité
traditionnelle,. Mémoire de DEA en anthropologie, Unikin, 2003,
p.113
* 37 J. FREUD, Op-cit,
p.65.
* (1) LELOTTE, F.S.J, La
solution du problème de la vie, synthèse du catholicisme
5ème cahier ; problèmes sociaux : familles,
Etat, bien matériels, Centre international d'études de formation
religieuse, Bruxelles, Paris Casteman, Tournai, P.32
* (1) NKUANZAKA INZANZA,
op.cit, thèse, p.249
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