Le comportement psychologique de l'investisseur( Télécharger le fichier original )par Boujlida Ahmed ISCAE Tunis - Maitrise en finance 2005 |
Melle. AKREMI RAJA
Année universitaire: 2005-2006 Nous adressons nos vifs remerciements à notre encadreur Melle. AKREMI RAJA pour son aide et ses fructueux conseils qui nous ont permis de mener à terme ce mémoire De même nous exprimons notre vive gratitude aux membres de jury pour l'honneur qu'ils nous ont fait en acceptant de juger ce travail Nos profonds remerciements s'adressent aux enseignants de l'ISCAE qui ont contribué à notre formation DEDICACES REMERCIEMENTS PLAN INTRODUCTION GENERALE 1 CHAPITRE 1: L'EFFICIENCE DES MARCHES FINANCIERS ET LA FINANCE COMPORTEMENTALE 4 SECTION 1 : L'EFFICIENCE DES MARCHES FINANCIERS 5 I. Définition et hypothèses de l'efficience 5 I.1. Définition........................................................................................5 I.2. Les conditions nécessaires à l'efficience des marchés financiers........................6 II. Les différentes formes d'efficience................................................................7 II.1. La forme forte..................................................................................8 II.2. La forme semi-forte................................................................................8 II.3. La forme faible.................................................................................9 SECTION 2 : LA FINANCE COMPORTEMENTALE............................................9 I. Historique de la finance comportementale 9 II. Emergence de la finance comportementale 10 CHAPITRE 2 : LES BIAIS EMOTIONNELS...........................................................13 SECTION 1 : L'AVERSION A LA REALISATION DES PERTES............................14 I. La notion d'aversion à la perte.................................................................. 14 I.1. L'importance de la théorie des perspectives dans l'apparition de l'aversion à la perte.........................................................................................................14 I.2. Développement de la notion d'aversion à la perte........................................16 I.2.1. Présentation et caractéristiques de l'aversion à la perte........................... 16 I.2.2. L'existence d'une aversion aux pertes myope 18 II. Les diagnostics et les remèdes de l'aversion à la perte 19 II.1. Les diagnostics de l'aversion à la perte...................................................19 II.2. Les remèdes de l'aversion à la perte.......................................................20 SECTION 2 : LA CONFIANCE EXCESSIVE.....................................................20 I. La notion de confiance excessive.................................................................20 I.1. Présentation et caractéristiques de la confiance excessive..............................20 I.2. L'echange excessif comme étant une conséquence de l'excès de confiance...........23 I.3. Le biais d'optimisme........................................................................ 23 II. Les diagnostics et les remèdes de la confiance excessive....................................24 II.1. Les diagnostics de la confiance excessive................................................24 II.2. Les remèdes de la confiance excessive...................................................25 CHAPITRE 3 : LES BIAIS COGNITIFS.................................................................27 SECTION 1 : L'ANCRAGE MENTAL..............................................................28 I. La notion d'ancrage mental........................................................................28 I.1. Présentation et caractéristiques du biais d'ancrage.......................................28 I.2. Les déclinaisons de l'ancrage................................................................29 I.2.1. Le biais de représentativité..............................................................29 I.2.2. Le biais de confirmation.................................................................31 II. Les diagnostics et les remèdes de l'ancrage....................................................31 II.1. Les diagnostics de l'ancrage................................................................31 II.2. Les remèdes de l'ancrage....................................................................32 SECTION 2 : LA COMPTABILITE MENTALE..................................................32 I. La notion de comptabilité mentale...............................................................32 I.1. Les composantes de la comptabilité mentale.............................................33 I.1.1. L'utilité de transaction...................................................................33 I.1.2. La compartimentation budgétaire......................................................34 I.1.3. La comptabilité temporelle..............................................................35 I.2. Le biais de diversification....................................................................35 II. Les diagnostics et les remèdes de la comptabilité mentale...................................36 II.1. Les diagnostics de la comptabilité mentale...............................................36 II.2. Les remèdes de la comptabilité mentale...................................................37 CHAPITRE 4 : ETUDE EMPIRIQUE....................................................................40 SECTION 1 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE............................................40 I. Préparation de l'échantillonnage..................................................................40 I.1. Définition de la population..................................................................40 I.2. Taille de l'échantillon.........................................................................40 II. L'élaboration du questionnaire...................................................................40 II.1. Structure du questionnaire..................................................................40 II.2. L'organisation du questionnaire............................................................40 III. Traitement des données...........................................................................41 III.1. Codification des données..................................................................41 III.2. Méthodes de dépouillement du questionnaire...........................................41 SECTION 2 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS.......................41 I. Statistiques............................................................................................42 I.1. L'aversion aux pertes.........................................................................42 I.2. La confiance excessive.......................................................................44 I.3. L'ancrage mental...............................................................................46 I.4. La comptabilité mentale.....................................................................48 II. Interprétation........................................................................................50 II.1. Interprétation générale......................................................................50 II.2. Interprétation détaillée......................................................................53 II.2.1. L'aversion aux pertes..................................................................53 II.2.2. La confiance excessive................................................................54 II.2.3. L'ancrage mental........................................................................55 II.2.4. La comptabilité mentale...............................................................56 CONCLUSION GENERALE...........................................................................57 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES Un marché est considéré comme efficient lorsque l'ensemble des informations pertinentes et nécessaires à l'évaluation des actifs financiers se trouve instantanément et à tout moment reflétée dans les cours des titres. La notion d'efficience des marchés se base essentiellement sur l'hypothèse de la rationalité des investisseurs. Cette hypothèse stipule que les investisseurs, tous égaux dans l'acquisition de l'information, sont supposés être extrêmement rationnels et avoir pour unique but la maximisation de la rentabilité de leurs portefeuilles.
Alors que la théorie économique et financière postule que l'individu est avant tout rationnel, les expériences des psychologues montrent, qu'au contraire, ses décisions sont constamment biaisées par les émotions et par des raisonnements erronés.
KAHNEMAN et TVERSKY (1979) proposent une étude alternative qui se focalise sur des évidences de comportements en totale opposition avec la rationalité suivant laquelle les investisseurs sont censés se comporter sur le marché. D'après ces deux auteurs les investisseurs sont la proie de plusieurs facteurs psychologiques qui affectent leur logique de raisonnement et les poussent à entreprendre des actions en contradiction avec l'hypothèse de rationalité. Les études financières récentes se sont intéressées aux modèles de comportements humains et plus particulièrement à la science basée sur la psychologie dans le but d'apporter une explication plausible aux écarts observés par rapport à l'hypothèse d'efficience des marchés. La confrontation des points de vue antagonistes de la finance et de la psychologie a donné naissance à un nouveau courant de recherche, la finance comportementale, qui entreprend de concilier les modèles financières et les observations empiriques des psychologues. Cette nouvelle discipline remet en cause le principe de comportement rationnel lié à l'hypothèse d'efficience des marchés et suppose qu'il est nécessaire de réfléchir à des modèles basés sur les comportements humains afin de pallier les anomalies financières mises en avant sur le marché financier. La finance comportementale a proposé ainsi des biais psychologiques qui sont définis comme étant des écarts de jugements des investisseurs à partir des normes et standards acceptés. GREENFINCH1(*) classe ces biais en deux grandes catégories à savoir les biais individuels et les biais collectifs. Chaque catégorie est divisée en biais émotionnels et biais cognitifs. Dans cette perspective, nous nous intéressons seulement aux biais individuels, principalement l'aversion à la perte et la confiance excessive pour les biais émotionnels et l'ancrage mental et la comptabilité mentale pour les biais cognitifs. Selon BRABAZON (2000), l'aversion à la perte est basée sur l'idée qu'une « pénalité » mentale associée à une perte donnée, est plus importante qu'une « récompense » mentale dû à un gain de la même valeur En ce qui concerne la confiance excessive, SHILLER (2000) affirme que les individus pensent savoir plus qu'ils ne sachent vraiment. Ils ont tendance à surestimer leurs capacités, leurs connaissances et leurs perspectives. L'ancrage se définit par le fait que les gens, lors de la formation de leurs jugements et la fixation de leurs prévisions, ont généralement tendance à se rattacher à des points de référence gardés au tréfonds de leurs esprits. KAESTNER (2005) affirme que le biais d'ancrage traduit le fait que les individus raisonnent par rapport à des valeurs de référence passées. La comptabilité mentale est popularisée par Richard Thaler dans les années 1980. Elle rassemble tous les trucs qui permettent de simplifier la prise des décisions économiques quotidiennes. Dans notre travail nous essayerons, d'une part, d'expliquer chacun de ces biais, d'autre part, nous allons tester leur existence, en effectuant une simulation chez un groupe d'étudiants de l' ISCAE.
Ainsi, notre travail est décomposé en quatre chapitres : Le premier chapitre sera consacré à l'étude de la notion de l'efficience des marchés financiers et la finance comportementale. Le second chapitre s'intéressera à l'étude des biais émotionnels, et particulièrement l'aversion à la perte et la confiance excessive.
Le troisième chapitre abordera les biais cognitifs : l'ancrage mental et la comptabilité mentale. Le dernier chapitre nous permettra de tester l'existence de ces quatre biais, à l'aide d'un questionnaire auprès d'un groupe d'étudiants de l'ISCAE suite à une simulation. Chapitre 1: INTRODUCTION L'hypothèse de l'efficience des marchés financiers a été la proposition centrale en finance durant environ trente ans. Dans son énoncé de l'hypothèse, FAMA (1976) définit un marché financier efficient comme « un marché sur lequel les prix des titres reflètent toute l'information disponible ». Au cours des années qui ont suivie sa conception, l'efficience apparaissait vérifier dans tous les cas de figure, et sur tous les marchés. De très nombreuses vérifications empiriques effectuées sur différents marchés et avec des méthodes convergentes ont amené des résultats positifs, l'efficience était dès lors considérée comme acquise. Des travaux plus récents concernant les anomalies du marché ou l'irrationalité des investisseurs, ont toutefois remis progressivement en cause le mythe de l'efficience. De nouveaux tests empiriques fondés sur des échantillons beaucoup plus larges et des méthodes statistiques plus sophistiquées ont permis de produire des résultats moins convaincants que ceux des études antérieures, les rendements théoriques et les supports empiriques ont été remis en cause. Les principales forces grâce aux quelles les marchés étaient supposés atteindre l'efficience, comme l'arbitrage, se sont révélées beaucoup plus faibles et limitées que ne le supposaient les théoriciens. La littérature financière a en outre accumulé un nombre conséquent d'anomalies évidentes. Ces anomalies suggèrent que le principe de comportement rationnel lié à l'hypothèse d'efficience des marchés n'est pas entièrement correct, ou du moins incomplet et que ces anomalies peuvent être dues à des erreurs de jugements de la part des investisseurs lors du processus de prise de décision. La finance comportementale mise en évidence par la littérature récente constitue un courant de recherche novateur, alternatif à la théorie de l'efficience des marchés, qui traite ces anomalies de rendements. Selon la finance comportementale, il est dés lors intéressant de se référer à des modèles basés sur les comportements humains afin de pallier les anomalies financières mises en avant sur les marchés financiers. La première section de ce chapitre traitera les principaux fondements de la théorie d'efficience. La seconde section sera consacrée à l'étude de la finance comportementale * 1 Voir site Internet http://perso.wanadoo.fr/pgreenfinch/f-bf2.htm |
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