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Tourisme et développement durable: quelles conjugaisons? cas du Maroc

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par Seloua GOURIJA
Université du Littoral Côte d'Opale - Docteur Es Sciences Economiques 2007
  

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III.2. Le développement local durable

III.2.1. La pertinence du local pour le développement durable

III.2.1.1. La fragilité des accords internationaux

La recherche d'un accord reste le leitmotive de toute négociation portant sur les problèmes environnementaux globaux, c'est-à-dire des problèmes affectant des régions entières du globe ou même tous les pays de la planète.

Or, le patrimoine naturel et le niveau des revenus sont très différents d'un pays à l'autre. Il est donc difficile de formuler des principes universels permettant de maîtriser l'impact de l'activité économique sur l'environnement.

Certes, des accords ont été signés sur tel ou tel problème (réduction de CFC, protocole de Montréal en 1987, la convention de Bâle en 1989 sur les déchets toxiques, convention de Vienne en 1985 sur la couche d'ozone...), mais tous les pays ne les ont pas ratifiés. Ainsi, les résultats sont souvent fragiles et inégaux. Ils dépendent en premier lieu du niveau de développement économique d'un pays et en second lieu de ce qu'on appeler la conscience écologique des Etats, laquelle est inégalement répartie entre le Nord et le Sud.

Les obstacles à l'instauration de nouvelles règles internationales, sont nombreux et importants.

Le premier est dû aux inégalités de développement entre les Etats dits du Nord et ceux du Sud. Les seconds, ne font que refaire avec retard ce que les pays développés ont déjà fait et continuent de faire, ils observent que ce sont les pays industrialisés qui ont compromis, par l'accumulation de leur pollution, les capacités d'autorégulation de l'environnement global. Au nom de leur « droit au développement », ils suspectent les pays riches de vouloir aujourd'hui entraver leur propre essor industriel sous le prétexte d'écologisme.

Le deuxième obstacle majeur n'est pas seulement localisé dans les pays en voie de développement. Il affecte à des degrés divers tous les Etats, puisqu'il s'agit précisément de l'obstacle naturel des souveraineté.

L'ampleur et la gravité de la tâche a accomplir nécessiterait en bonne logique une concertation des pouvoirs de planification ou, d'orientation des politiques de développement et d'exploitation des ressources naturelles entre les mains d'une autorité mondiale.

Le troisième obstacle tient a l'actuelle dispersion des responsabilités, à l'échelle des institutions internationales existantes, en matière de protection de l'environnement (ONU, FAO, L'UNESCO...).

Enfin, il est très difficile de mener une politique de protection de l'environnement au niveau international vu le nombre d'acteurs dont il faut coordonner le comportement.

La théorie économique de l'environnement propose une détermination simultanée des objectifs à poursuivre et des moyens pour les atteindre (taxation pigouvinne, normes optimales, marché de droit). Mais cette possibilité suppose que les agents disposent d'une information parfaite tant sur les technologies disponibles que sur l'ensemble des préférences relatives à l'état de l'environnement.

Or, dans le cas des risques globaux compte tenu des rigidités existantes, des incertitudes et controverses sur les enjeux, tout accord portera en pratique soit sur les objectifs à atteindre par pays soit sur des mécanismes d'incitation conçus comme règles du jeu, mais sans garantie d'objectifs la difficulté réside dans le fait de trouver une politique harmonieuse de protection de l'environnement qui ne laisse aucun pays. Il faut donc trouver un juste milieu entre les avantages de l'harmonisation et ce d'une différenciation légitime des réglementations nationales et du niveau de développement économique.

Toutefois, il existe une solution que l'on constate dans les faits et qui est rarement abordée, celle de protection de l'environnement au niveau locale. Face aux déclarations de principe auxquelles aboutissent certaines conférences (à l'image du sommet de Rio), l'engagement local peut s'imposer comme une alternative.

III.2.1.2. Un retour nécessaire au local

Jusqu'ici comme nous avons pu le constater, le développement durable est perçu comme une stratégie du global. Le rapport Brundtland à l'origine du développement durable par du constat suivant : problèmes globaux, solutions globales.

Dans cette perspective le rapport privilégie donc deux outils : d'une part la coopération économique et financière ; d'autre part la réforme du cadre juridique international, notamment en renforçant et en élargissant la portée des conventions et accords internationaux existants dans le domaine du développement et de l'environnement. Cependant, par l'analyse économique , les domaines « d'externalité » favorisent les comportements de « free riders » : un pays pourra bénéficier d'accords internationaux visant à réduire les pollutions globales sans y participer lui même. Selon la théorie des jeux, les agents économiques sont conduits à profiter d'un bien collectif sans avoir à en supporter le prix. Dans le cadre qui nous intéresse un pays profite des avantages de la protection de l'environnement sans en supporter le moindre coût.

Autre éventualité : un pays volontaire à l'égard d'un schéma de développement durable pourrait voir ses efforts êtres ruinés du fait de la « non durabilité » des autres et perdre ainsi toutes incitation à la poursuite de cette politique.

De manière précise, en théorie des jeux, le « dilemme prisonnier » nous montre que si la coopération de tous conduit au meilleur résultat global, chaque pays a intérêt à ne pas coopérer quand les autres coopèrent. Mais au delà de ces considérations, la coopération est tout à fait opératoire dans certains cas et les différents accords le confirme. Ainsi, le développement durable a du mal à entrer dans les moeurs politico-économiques au niveau international, aussi ne faudrait il pas revenir à un niveau plus restreint pour son application.

En effet, la prise en compte de l'environnement au niveau local est aussi pertinent plus qu'au niveau global. Donc, bâtir une politique de développement durable n'a de sens qu'a un niveau proche des populations. En somme, la vision globale doit répondre à l'action locale.

A travers le développement local, de multiples actions de protection de l'environnement voient le jour au niveau des collectivisés locales qui interviennent de plus en plus au niveau économique dans les pays industriels notamment (gestion des déchets ménagés, initiative en faveur des entreprises de recyclages...). C'est pourquoi, il faut penser toute solution globale comme une somme de solutions inventées localement.

III.2.1.3. L'environnement dans les politiques locales : quel mode d'intégration ?

De plus en plus, les politiques locales prennent en compte l'environnement. Au niveau national, les problèmes d'environnement locaux relèvent de la compétence des pays. Ces derniers sont libres de mener les politiques d'environnement qu'ils souhaitent, qu'elles soient rigoureuses ou laxistes.

Les Etats sous l'impulsion d'institution internationales, sont les artisans privilégiés des normes, réglementations ou encore des taxes. Ils disposent aussi des pouvoirs de contrainte permettant d'appliquer les normes suer leur territoires respectifs.

Les Etats ont en main plusieurs moyens pour mener des politiques de protection de l'environnement. Les échelons intermédiaires ont, quant à eux, davantage un rôle incitateur vis-à-vis des acteurs locaux. Rôle incitatif économique, en aidant financièrement les entreprises pour alléger le coût de la durabilité, rôle incitatif d'ordre éthique en promouvant des actions de sensibilisation.

Cependant, l'émergence de la prise de conscience de la nécessité d'une diversité de réponses locales à un problème de nature globale entraîne une intervention de plus en plus importante au niveau locale.

L'une des interventions du niveau local qu'on a tendance à minimiser se trouve au niveau de la gestion des déchets. La problématique de la gestion des déchets des ménages représente un cas concret de mise en application des développement durable au niveau local.

Ainsi, en France, la liberté de choix est laissé aux collectivités locales quant à la collecte et le traitement des déchets ménagers. Mais les collectivités locales manque de moyens pour assurer une véritable politique d'environnement et donc mener une politique de développement local durable.

III.2.2. Le développement local durable : un concept incontournable

La prééminence du local dans le développement durable impose donc un nouveau concept : le développement local durable. Afin d'appréhender le développement durable dans toute sa dimension, nous exposerons tout d'abord le rôle des acteurs locaux et des institutions, et enfin croiser les exigences d'un développement durable local avec celle des agendas 21 locaux.

III.2.2.1. Le rôle des acteurs locaux et des institutions

Le développement local durable ne peut être réussi sans l'implication des acteurs et les relations interactives qu'ils peuvent mener quant à l'environnement.

L'une des clés de la réussite d'un développement durable, c'est sans conteste l'adhésion de la société civile, son enthousiasme, sa participation et son initiative. C'est d'ailleurs, ce que soulignent D.-G. TRMBLAY et J.-M. FONTAN226(*) : la mobilisation d'acteurs locaux est au coeur du processus de développement local. Il suppose une réelle mobilisation endogène des potentiels et des connaissances afin de générer une dynamique socio-économique. M. CUARESMA et B. PECQUEUR227(*) rappellent, en effet, que le risque est grand d'instrumentaliser le développement local en se cantonnant dans une pure logique d'équipement.

C'est pourquoi le développement local ne peut se limiter à une simple politique d'aménagement du territoire, même si cette dernière reste nécessaire afin d'éviter de trop grandes disparités de développement entre régions infra-nationales. Ces mêmes auteurs affirment également que, « le compromis maîtrisé, la synergie des personnes et des institutions et l'apprentissage collectif constituent des ressources autrement plus pérennes qu'un gisement de pétrole, une mine d'or ou une grande disponibilité en main d'oeuvre à bas salaire. ».228(*)

Le pouvoir d'attraction d'un territoire ne peut s'opérer que si celui-ci possède des acteurs locaux conscients des potentialités économiques et sociales territoriales et désireux de les développer. Dans ce cadre, E. GLON, D. PARIS et J.-P. RENARD proposent une définition de l'acteur au sens du développement local : « Un acteur est un individu qui se mobilise en fonction de ses compétences et d'un ancrage dans une réalité locale pour prendre des initiatives censées impulser le développement territorial au sens large. Ces actions peuvent concerner des domaines variés : économique, culturel, social, associatif, touristique, environnemental. ».229(*)

L'acteur en question n'agit pas seul et, selon son statut (élus, associatif, etc.) va solliciter ses réseaux. Ainsi, pour B. Pecqueur, le territoire peut se définir comme une portion d'espace habitée par des acteurs, il est façonné par les pratiques d'acteurs 230(*).

Il faut alors un outil qui permette aux membres du territoires aussi bien qu'à la population extérieure de reconnaître le territoire en tant que tel. Institution intercommunale en tant que révélateur, laboratoire local et élément de reconnaissance vis-à-vis de l'extérieur s'impose alors naturellement. Or, dans cette logique, ce sont les acteurs publics qui induisent le processus.

Les responsables locaux et leurs modes d'action sont des facteurs qui s'analysent à la fois au niveau de l'étendue des groupes impliqués et dans les manières de gouverner. En effet, les acteurs concernés par l'intercommunalité et le développement local regroupent une portion plus ou moins large de la population locale : il peut s'agir exclusivement des élus ou bien le projet peut impliquer des responsables associatifs ou socioprofessionnels. En général, les méthodes employés au sein de la structure intercommunale prolongent celles utilisées au niveau communal.

La coopération au sein d'une institution qu'elle soit communale ou intercommunale répond alors à deux phénomènes : la concertation entre acteurs et l'émergence de partenariats. La concertation consiste à s'entendre pour agir ensemble et réfléchir sur des modalités de réalisation d'une action conjointe. Le partenariat est une action partagée entre différents acteurs qui agissent selon une entente établie entre eux par la concertation. Ce processus ne doit pas être considéré comme mécanique : l'arrivée de nouveaux acteurs sur la scène intercommunale ou un conflit politique peuvent changer les modalités de la coopération, voire les détruire.

La concertation et le partenariat entrent tout à fait dans le cadre de la coopération entre communes. Cependant, cette adhésion ne peut être complète dans la réalité. En effet, il ne faut pas en déduire de suite que l'existence d'une volonté de concertation implique que les groupes en présence sont égaux et qu'ils auront la même influence sur les consensus qui se dégagent, ni même que la démarche répondra à des idéaux démocratiques. Souvent, les groupes qui y participent ne représentent pas l'ensemble de la société locale. La concertation peut améliorer la qualité de la vie démocratique locale, mais ce n'est pas nécessairement le cas.

Une autre catégorie d'acteurs peut également posséder un certain poids lors des négociations intercommunales : il s'agit d'une partie de la population regroupée sous le terme générique de leaders. Les leaders forment un groupe dont la population locale attend qu'il prenne des initiatives. Ces « notables » peuvent être des élus ou bien appartenir à une sorte de « hiérarchie de fait ».

On peut distinguer trois hiérarchies parallèles231(*), plus ou moins confondues selon les territoires, et dont la combinaison varie avec le temps. La hiérarchie officielle des mandats territoriaux implique les élus, depuis les parlementaires jusqu'aux élus municipaux.

La hiérarchie fonctionnelle des organismes intercommunaux regroupe différents acteurs de l'organigramme intercommunal.

Enfin, la hiérarchie sociale est composée des personnalités possédant une position particulière dans la société locale (les notables). De plus, l'autorité peut s'exercer dans divers domaines, c'est ainsi que l'on peut voir apparaître l'élu leader, le groupe-leader (groupe restreint responsable de la démarche intercommunale) ou le technicien-leader.

Ainsi, après avoir précisé les modalités pragmatiques du développement local, nous allons nous intéresser aux critères qui peuvent lui permettre d'obtenir le qualificatif « durable ».

III.2.2.2. Développement local durable et agendas 21 locaux

C'est lors de la conférence de Rio (3-4 juin 1992) que le programme de l'Action 21 fut élaboré. Celui-ci, sous le nom d'Agenda 21, s'est développé lors de la convention internationale sur les établissements humains ou « Habitat II » en 1996. il décline différents chapitre concernant l'application concrète des principes du développement durable.

Au niveau politique, l'Agenda 21 mise sur six principes 232(*).

Le premier a trait à la solidarité et à la lutte contre l'exclusion. Il est lié au respect de la dignité humaine, à son intégrité physique et morale mais également à la dégradation de l'environnement qui touche en première ligne les plus démunis, sachant que, simultanément, la pauvreté est elle-même source de dégradation de l'environnement.

Le deuxième principe tente de jeter un pont entre les niveaux global et local en mettant en exergue les impacts sur les phénomènes globaux de la superposition des décisions locales ; cette notion légitime la collectivité locale en tant qu'échelle de concrétisation des objectifs de développement durable.

Troisième principe, la transversalité et la multidisciplinarité succèdent à l'approche purement sectorielle des pollutions. Ainsi, le développement durable propose une approche systémique des problèmes posés, qu'il s'agisse d'urbanisme, de gestion des ressources en eau ou de traitement des déchets. Dans la pratique, il s'agit de prendre en compte la complexité et l'interdépendance des phénomènes et l'ensemble de impacts d'une décision dans l'espace et dans le temps. Il faut donc se doter d'outils techniques, économiques et politiques pour gérer les problèmes. Cette approche conduit à l'objectif du « multidividende ».

La participation de la société civile incarne le quatrième principe : le développement durable introduit la nécessité d'une concertation avec les grands groupes sociaux concernés, avant toute prise de décision engageant les populations et leur devenir.

Le cinquième principe concerne la nécessité pour les Etats de mettre en place des procédures d'évaluation des impacts, des coûts et des investissements, celles-ci permettant d'optimiser l'efficacité et la lisibilité par les citoyens des politiques publiques.

Enfin, le sixième principe introduit le concept de gouvernance. Celui-ci est emprunté aux analyses régulationnistes qui utilisent le concept de réseau pour qualifier la dimension spatiale d'une forme de régulation des rapports entre unités productives et la notion de gouvernance pour définir le mode de régulation de ces rapports, combinaison de hiérarchie, sous-traitance, partenariat, agences publiques u para-publiques. La gouvernance, dans le champs du développement durable, caractérise une procédure de décision alliant démocratie délégative (élective) et participative. Le partenariat privé/ public, les procédures contractuelles, la diffusion d'information entre les différents acteurs en sont les éléments principaux.

C'est en s'appuyant sur ces principes que le chapitre 28 « Initiatives des collectivités locales à l'appui d'action 21 » de l'Agenda 21 décrit les objectifs à atteindre au niveau local :

« Les problèmes abordés dans Action 21 qui procèdent des activités locales sont si nombreux que la participation et la coopération des collectivités à ce niveau seront un facteur déterminant pour atteindre les objectifs du programme. (...)[les collectivités locales] jouent, au niveau administratif le plus proche de la population, un rôle essentiel dans l'éducation, la mobilisation et la prise en compte des vues du public en faveur d'un développement durable »233(*).

Cette déclinaison locale du développement durable a pris le nom d' « Agenda 21 local ». Il s'est notamment nourri de la charte d'Aalborg en 1994, du Plan d'action de Lisbonne en 1996 ainsi que de l'Appel d'Hanovre en 1999-2000. L'Agenda 21 local constitue le plan de développement d'une collectivité (généralement une ville) pour le 21éme siècle. Il met en jeu trois grands groupes de préoccupations ainsi que les conditions de leur coexistence et de leur articulation.

Les agendas 21 locaux semblent, de ce fait, incarner les impératifs que H. ZAOUAL234(*) voudrait voir appliqués à la politique économique, c'est-à-dire qu'ils établissent une connexion entre la sphère social (qui contient les valeurs, les normes, les modalités de relations et de solidarité entre acteurs), la sphère économique (représentée par les impératifs d'efficacité des projets et des politiques de développement) et l'échelon local (c'est-à-dire la prise en compte des acteurs et des contingences locales).

Parmi les objectifs des Agendas 21 locaux énoncés à l'occasion de la charte d'Aalborg figurait notamment : « d'ici à 1996, la plupart des collectivités locales de tous les pays devraient mettre en place un mécanisme de consultation de la population et parvenir à un consensus sur un programme Action 21 à l'échelon de la collectivité. »235(*).

Cependant, ce but ne peut-il être atteint de façon informelle par une structure intercommunale, sans même faire référence à l'Agenda 21 ? finalement, le développement durable appliqué au local, que ce soit dans le cadre de l'Agenda 21 local ou pas, permet une nouvelle forme de gouvernance, c'est-à-dire un programme transversal conçu, négocié, appliqué et validé dans le cadre d'une concertation.

Or, il n'y a pas de développement local durable sans impulsion politique : l'implication politique des élus, et en premier lieu des maires, est incontournable. Les modes d'organisation qui en découlent doivent, dans ce cadre, prendre en compte à la fois les aspects environnementaux, sociaux et économiques des politiques.

Cela suppose un décloisonnement et donc un travail en commun pour lesquels la structure intercommunale constitue un cadre propice qui permet l'élaboration d'un état des lieux économique, social et environnemental et d'en déduire les objectifs à atteindre.

En outre, cette institution jouissant d'une certaine légitimité au yeux des citoyens, elle favorise leur mobilisation et leur appropriation du projet de territoire. Ces éléments constituent bien les fondements d'une action de développement durable local, au sens où l'entend le programme des Agendas 21 locaux.

Conclusion du chapitre : 

L'idée de développement est née de la croissance économique et du progrès social. Ce fut la grande affaire de la seconde moitié du XXe siècle jusqu'au moment où l'on sait rendu compte de l'impact négatif de certains de ses aspects, en particulier sur la réduction des inégalités, la protection de l'environnement, les incompréhensions culturelles et sociales entre les peuples.

Le développement destiné de ces errements, « nos modes de vie fondés sur l'usage prodigue de ressources non renouvelables grèvent le développement des générations futures et sacrifient les groupes sociaux les pus fragiles des sociétés contemporaines.»236(*)

Alors que la croissance est un concept quantitatif, le progrès et le progrès technique sont un changement d'état, le passage à un degré supérieur grâce aux avancées techniques ( le progrès est l'évolution de l'humanité vers un terme idéal). Le développement est un concept plus qualitatif que celui de croissance, outre l'économique, il inclut le progrès social, technique, culturel. Le concept de développement durable part de l'idée que la croissance à tout prix ne repose pas sur des notions éthiques. Le développement veut lier l'économique et le social. Le développement durable ou soutenable y ajoute l'environnement et l'éthique.

Les objectifs et les conditions de mise en oeuvre du développement durable le placent au coeur de la vie des sociétés, justifiant d'en faire un domaine pilote des relations de coopération internationale, en particulier entre pays développés et pays en développement, générateur de nouvelles solidarités pour rendre cohérentes les trajectoires socio-économiques des pays, en limiter les écarts et en éviter les ruptures.

Les objectifs de développement durable peuvent être atteints de diverses manières, mais il convient que tous les secteurs d'activité participent à l'effort. ainsi le tourisme doit, lui aussi, prendre en compte le développement durable. Nous sommes d'avis que le développement d'un tourisme durable, pour lequel de nombreuses solutions peuvent être avancées, peut résoudre le problème de déséquilibre entre ses effets sur l'économie, société et environnement. Après avoir défini les caractéristiques importantes du développement durable et l'avoir croisé avec les impératifs du développement local, il s'avère d'analyser la conjugaison du développement durable et le tourisme. Ce qui sera l'objectif du troisième chapitre de ce travail.

* 226 TREMBLAY D.-G. et FONTAN J.-M., 1994, op. cit., p.2.

* 227 CUARESMA M. et PECQUEUR B., Mener un projet de développement local, l'Organisation, 1997, p.11.

* 228 Ibid., p. 13.

* 229 GLON E., PARIS D., RENARD J.-P., « Zones d'activités, développement local et territoire », IFRESI, 1997, p. 57.

* 230 PECQUEUR B., De l'espace fonctionnel à l'espace territoire. Essai sur le développement local, Thèse, Université des sciences sociales de Grenoble, 1987, p. 29.

* 231 MOQUAY P., L'intercommunalité en 12 facteurs. Comprendre le conteste local, les cahiers de l'intercommunalité, n°5, Paris, Syros, 1996, p. 126. in DERUE C., Institutions et territoire : l'expérience de l'intercommunalité dans la gestion de l'eau potable. Thèse de doctorat, 2001, Université de sciences et technologies de lille I, p. 219.

* 232 D'après la démarche agenda 21 local, www.agora21.org.

* 233 Rapport de la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (1992), chapitre 28 : Initiatives des collectivités locales à l'appui d'action 21, principe n° 28.1.

* 234 ZAOUAL H.(dir.), La socio-économie des territoires. Expériences et théories, Paris, l'Harmattan, 1998, p. 23.

* 235 Rapport de la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (1992), chapitre 28 : Initiatives des collectivités locales à l'appui d'action 21, objectif n°28.2a.

* 236 ROUXEL F., Rist D., op. cit, p. 21.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe