1.4/ La qualité des soins de santé et le
demande de soins des pauvres
La qualité des soins de santé dépend du
protocole thérapeutique, de la disponibilité des
médicaments essentiels et l'amélioration de la gestion des
systèmes de santé. L'utilisation accrue des centres de
santé du fait de l'amélioration de la qualité des soins de
santé surpasse la diminution de la demande de soins de santé qui
peut résulter de l'introduction du recouvrement des coûts ou de
l'augmentation du prix des actes médicaux. Ainsi, une politique de
santé qui associe à l'augmentation du prix des soins de
santé, l'amélioration de la qualité des soins, se traduit
par un effet net positif c'est-à-dire une augmentation de l'utilisation
des centres de santé. La considération de la qualité
apparaît important pour assurer le succès à long terme des
mesures de partage de risque utilisées pour améliorer
l'accès aux soins de santé des pauvres.
Les pauvres ne perçoivent pas toute la dimension de la
qualité. Seulement la disponibilité des médicaments leur
est perceptible en plus de l'accueil dont ils font l'objet dans les centres de
santé. Il est donc important de mettre un accent particulier sur ces
deux dimensions dans les politiques de santé. L'autre dimension qui est
liée, au protocole thérapeutique déterminé par la
compétence du personnel soignant est plus perceptible par les
autorités, mais aussi par les usagers à long terme dans la mesure
où on va assister une dégradation continue de l'état de
santé des populations. Une plus grande rigueur dans la formation du
personnel de santé est donc importante. Une enquête faite au Mali
sur 1200 ménages montre que ceux-ci sont prêts à payer 30%
supplémentaires du prix des soins habituels s'il y a une
amélioration de la qualité des soins de santé ;
Mariko (2003). La même tendance a été observée dans
des centres de soins à Abidjan dans une étude
réalisée par Escalon (2000).
Augmenter la demande de soins des pauvres ne peut pas se
résumer au simple fait de sensibiliser ou d'éduquer les pauvres
ou encore accroître leur revenu pour leur permettre de payer des soins de
santé. Quisumbing et Maluccio (1999) trouvent que l'écart entre
les niveaux d'éducation des femmes et des hommes détermine la
position de responsabilité dans la famille. En Inde, les femmes qui
n'ont pas reçu une éducation supérieure, ou, ne gagnent
qu'un revenu très faible ne s'occupent que des travaux domestiques et
sont reconnues comme telles. Cette position peut réduire leur demande de
soins de santé en cas de maladie (Ramasubban et Rishyasringa 2000).
De nombreuses expériences ont été faites
pour augmenter la demande de soins des pauvres. Nous allons voir dans la suite
ce qui été envisagé par rapport à certains
déterminants de la demande de soins pour améliorer l'accès
aux soins de santé des pauvres. Nous allons aussi évoquer
d'autres expériences dont l'objectif était d'améliorer la
demande de soins des pauvres en particulier : les fonds
d'équité au Cambodge et en Tanzanie, les exemples de transfert
conditionnel.
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