Comment augmenter la demande de soins des pauvres( Télécharger le fichier original )par Dosseh Aglè Djadou Université d'Auvergne (Cerdi) - Master Professionnel "Economie du développement dans les pays en développement et en transition 2006 |
CONCLUSIONPlusieurs politiques de santé se sont intéressées à l'accès aux soins des pauvres ces dernières décennies, en particulier « les soins gratuits pour tous » qui a fait l'objet de la conférence d'Alma Atta, « l'Initiative de Bamako ». Le bilan mitigé de ces politiques fait replacer au centre des débats la question : « comment augmenter la demande de soins des pauvres ? ». Le rapport sur le développement dans le monde de 2004 en son premier chapitre intitulé : « Services can work for poor people but too often they fail » en a fait un large écho. Tout ceci dénote l'importance de la question du fait du lien que sa réponse aurait avec l'état de santé des populations qui se trouve être des points saillants MDG25(*). Pour répondre à cette question plusieurs programmes se sont développés en s'attaquant aux principales barrières la demande de soins des pauvres en particulier : les barrières financières, les barrières sociales et culturelles, le niveau d'éducation et la qualité de l'information, le facteur éloignement des centres de santé, la qualité des soins. Les barrières financières bien que n'étant pas les plus importantes ont reçu le plus grand intérêt à travers les principaux programmes en particulier les programmes d'exemption, les fonds d'équité, les transferts conditionnels, les mécanismes assurantiels etc. Le succès relatif de ces programmes témoigne de l'implication d'autres facteurs dans la demande de soins des pauvres. Les barrières sociales et culturelles sont d'une importance capitale dans la demande de soins des pauvres. A elles seules, elles peuvent rendre totalement inopérantes toute politique destinée à augmenter la demande de soins des pauvres. Il peut s'agir par exemple de l'impératif de recourir à la médecine traditionnelle plutôt que d'aller se soigner dans un centre de santé en cas de maladie ou encore les femmes qui ne peuvent pas se faire consulter par un personnel de santé masculin. Il faut donc des interventions destinées à extirper ces comportements afin de rendre plus concluants les objectifs des programmes. Les programmes d'éducation à la santé peuvent y jouer un rôle primordial, tout en éliminant les problèmes relatifs à l'information soulignés dans le développement, s'ils sont correctement mis en oeuvre. Plutôt que de donner la priorité à une politique de demande ou d'offre pour augmenter la demande de soins des pauvres, il faut combiner ces deux types de politique. En effet, la création de la demande ne se substitue pas à une amélioration de la qualité et vice versa. Ceci peut être illustré par le fait que, les patients fréquentent des centres de santé éloignés de leur domicile plutôt que les structures locales à dont la qualité des services n'est pas garantie. Les politiques étant destinées à augmenter la demande de soins des pauvres, il faut veiller à ce que les vrais bénéficiaires soient ces derniers. En conséquence la méthode de ciblage doit être choisie délicatement. Actuellement, la randomisation est la méthode la plus utilisée ; elle permettrait de cibler réellement les pauvres au regard des résultats d'analyse d'incidence réalisée pour savoir si un programme pro pauvre bénéficie réellement aux pauvres. Les efforts pour atteindre les pauvres sont louables et méritent d'être de plus en plus encouragés. Mais au même moment il faut reconnaître que, des pauvres demeurent toujours exclus ; c'est le cas des indigènes dont la situation est de plus en plus prise en compte dans de nombreux programmes en faveur des pauvres. En augmentant la demande de soins des pauvres, l'état de santé de ceux-ci peut s'améliorer. Selon la théorie du capital humain, cette amélioration de l'état de santé peut se traduire par une amélioration de la productivité du travail qui peut aussi avoir un effet positif sur le développement par le canal de la croissance. L'enjeu de l'augmentation de la demande de soins des pauvres est grand, aussi il est opportun de lui accorder une importance capitale. * 25 Millenium Development Goal en particulier en ses objectifs 4, 5 et 6 qui concernent respectivement la réduction de la mortalité infantile de 2/3, améliorer la mortalité maternelle et combattre le VIH/SIDA et d'autres maladies. |
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