INSTITUT DES DROITS DE
L'HOMME DE LYON
LA PROTECTION DES DROITS ET INTERETS DES COMMUNAUTES
DES FORETS DANS LA GESTION DES ECOSYSTEMES FORESTIERS EN AFRIQUE
CENTRALE
|
RAPPORT DE STAGE EFFECTUE A LA RAINFOREST FOUNDATION UK POUR
L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES (DESS) EN
PRATIQUE DES ORGANISATIONS INTERNATIONALES
Du 22 mai au 08 aout 2006 A Londres
PRESENTE PAR :
KENDO YONOU VALERIE
SOUS LA DIRECTION DE :
Mr. Andre DIZDAREVICH
Directeur des etudes Master 2 professionnel
SUPERVISE PAR :
Dr. CATH LONG
Directrice des programmes
Mme Katherine COCHRANE
Responsable des Projets Afrique
Août 2006
DEDICACE
A ma fille bien aimée Jorelle NGUEYEP
KENDO
A ma fiancée
A mes chers parents
A tous mes frères et soeurs
INSTITUT DES DROITS DE
L`HOMME LYON
23, place Carnot, 69002 Lyon
196 Old Street London EC1V 9FR Tel. 0033
(0) 4.72.32.50.50 Tel. 0044
(0) 20 7251 6345 Fax.0033 (0) 4 72 32 51 74
Fax: 0044 (0) 20 7251 4969
idhl@uni-catholyon.fr
www.rainforestfoundationuk.org
Contact: vykendo@yahoo.fr
REMERCIEMENTS
Ce document marque le point d'achèvement de notre
formation en « pratique des organisations internationales et
protection des droits de l'homme » qui aura duré deux
années à l'Institut des Droits de l'Homme de Lyon. Il est
l'empreinte de notre pas en avant dans l'univers professionnel de la protection
des droits Humains à l'échelon national, régional et
mondial.
Je me permets avant de toucher à sa quintessence, de
saisir cette occasion qui m'échoit pour adresser mes sincères
remerciements à tous ceux qui de près ou de loin ont rendu la
réalisation de ma formation possible. Je ne saurais ainsi faire garde
de reconnaissance à tous les responsables administratifs et corps
enseignant de l'Institut des Droits de l'Homme de Lyon pour leur
dévouement durant toute cette durée de formation.
J'affirme mon entière satisfaction à l'endroit
de Monsieur Simon COUNSELL, Directeur de la Rainforest Foundation UK qui a
accepté de m'accueillir au sein de son organisation pour la
réalisation de mon stage. Je sais gré au Docteur Cath LONG et
à Madame Katherine COCHRANE qui n'ont ménagé aucun effort
pour me procurer attention et conseils pour le bon déroulement de mon
stage. Aussi, je ne saurais manquer de reconnaître la sympathique
collaboration des autres membres du staff technique de la Rainforest Foundation
UK et de certains de ses partenaires.
Mes remerciements s'adressent également à
Monsieur Samuel NGUIFFO du Centre pour l'Environnement et le
Développement (CED Cameroun), à Maryvonne BRETIN de la
SNV-Cameroun qui m'ont encouragé et ont soutenu ma candidature pour
l'obtention de la bourse à cette formation et, à Monsieur George
Arthur MAYOR pour son aide précieuse qui m'a permis d'aller à
bout de cette formation.
J'exprime toute ma gratitude à tous ceux qui ont rendu
mon séjour possible et agréable en France. Je pense ainsi
à Monsieur Emile THYON, Madame Fride NANA et enfants pour leur soutien
moral, à mes amis SONGWA Jude, TCHOUMTEU Armand, NZOUA NZE
Charlène, mes camarades de classe Julie, Sophie, Annabelle, Mehdi,
François, Nicolas.
Je tiens à remercier très sincèrement
Monsieur Ernest DJATCHA qui a eu la gentillesse de m'accorder
l'hébergement à Londres durant mon stage.
Je suis très reconnaissant pour leur patience et leur
soutien moral à la famille YONOU à Bazou, la famille KOUAMOU
à Yaoundé, la famille TANKOUA à Bangangté et NZOUPA
à Douala, à ma chère fiancée et ma fille bien
aimée qui ont accepté de souffrir de mon éloignement
pendant ces deux années. Enfin, je garde une mémoire forte pour
tous les proches qui ont quitté ce monde pendant que nous étions
en formation. Vivement que leur âme repose en paix.
SOMMAIRE
Remerciements
...........................................................................................3
Abréviations..................................................................................................7
Avant
Propos.................................................................................................8
Introduction................................................................................................10
PREMIERE PARTIE: LA
PRESENTATION DE « THE RAINFOREST
FOUNDATION »
CHAPITRE PREMIER :
Présentation générale de « The
Rainforest Foundation ».....13
Section I Création Et Domaine
D'activité.......................................... ..
.....13
Section II Le Développement De « The Rainforest
Foundation » Dans Le
Monde........................................................................................14
CHAPITRE II: « The Rainforest Foundation
United Kingdom» ................................16
Section I Son Organisation
.......................................................................16
Section II Son
Fonctionnement ...............................................................17
Section III Présence Et Activités En
Afrique Centrale......................... ........20
DEUXIEME PARTIE : NOTRE STAGE
CHAPITRE III : Le Contexte
Général De Gestion Des Forets
Dans Le Bassin Du Congo
.................................................................
24
Section I La Description Des Forets Du Bassin Du
Congo..................... .....24
Section II Les Différents Modes De Gestion Des
Forets............................. .. .25
CHAPITRE IV : Nos Missions Et Leurs
Spécificités.......................................
...32
Section I Les Activités En Rapport Avec Les
Projets.....................................32
I- Appui Aux projets En
RDC..............................................................................
37
II- Appui Du Projet De Mise En Place De La Loi Sur La
Protection Et La Promotion Des Droits Des Peuples Autochtones Au
Congo.........................................................52
III- Appui A La Recherche Sur La Question Foncière
Pygmée Au Cameroun..... ......56
Section II Les Activités
Liées Aux Aspects Organisationnel, Institutionnel Et A La
Logistique.........................................................................
....59
I- Les Réunions Et Visites
...............................................................................
...59
II- Les Activités
Subsidiaires....................................................................
...........62
Conclusion
Générale....................................................................................61
Bibliographie...............................................................................................65
Annexes
......................................................................................................73
ABREVIATIONS
ADIE : Agence Intergouvernementale pour le
Développement de l'Information Environnementale
AFLEG:
Africa Forest Law Enforcement
and Governance
CEFDHAC : Conférence sur les
Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d'Afrique Centrale
CED : Centre pour l'Environnement et le
Développement
COMIFAC: Conférence des ministres en
charge des forêts d'Afrique Centrale
DFID: Department for International
Development
FAO: Fond des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
FNPP : FAO-Netherlands Partnership
Programme
IDHL : Institut des Droits de l'Homme de Lyon
IIDE : Institut International pour le
Développement et l'Environnement
NEPAD: Nouveau partenariat pour le
développement de l 'Afrique
PFNL: produit forestier non ligneux
RAPAC : Réseau des Aires
protégées d'Afrique Centrale
RDC: République Démocratique
du Congo
OCDH : Observatoire Congolais des Droits
de l'Homme
OIT : Organisation Internationale du
Travail
OIBT : Organisation International des Bois
Tropicaux
ONG : Organisation Non Gouvernementale
WWF : World Wildlife Fund
AVANT PROPOS
Parce que l'importance économique, écologique,
et géopolitique des forêts d'Afrique centrale a rendu leur
aménagement aussi préoccupant qu'il ne l'avait été
après l'indépendance des pays d'Afrique centrale, depuis le
début de la décennie 90 plusieurs Etats de cette région se
sont engagés dans un processus de reforme de leur politique
forestière et législation y afférente et ont même
entrepris ces changements à l'échelon régional. Force est
de constater que la gestion des forêts est forcement en rapport avec les
réalités des droits humains que ces derniers soient individuels
ou collectifs. Elle affecte la vie des communautés des zones de
forêts car susceptible de porter atteinte toutefois sans être
exhaustif aussi bien au droit à la vie, y inclus le respect de
l'intégrité physique, au droit à la qualité de la
vie, au droit à la santé et à la sécurité
que le droit à la sécurité alimentaire, le droit à
la propriété, au développement et à la vie
culturelle, le droit à la liberté religieuse. La gestion des
forêts fait également appel à la mise en valeur du droit de
résistance, à l'information, à la participation et
à la capacité de décision, du droit de présenter
des requêtes en justice, de faire des pétitions et
dénonciations.
Mais en général, les Etats allèguent les
raisons économiques conséquentes de la crise économique,
pour justifier l'exploitation forestière industrielle et estiment
qu'elle contribue au recul de la pauvreté. Ainsi, certains
promoteurs1(*) de
l'exploitation industrielle des forêts la présentent comme la
meilleure option de développement en mettant l'accent sur les
bénéfices directs apportés par les emplois et par la
construction d'infrastructures et pourtant, à voir de près
l'impact de telles activités sur le développement local dans
certains pays la réalité prouve presque le contraire.
D'autre part, pour les raisons écologiques, ces
mêmes Etats ont souvent invoqué le réchauffement
climatique, la disparition de certaines espèces animales et/ou
végétales pour soutenir et promouvoir les projets de
conservation. Seulement, ces derniers n'ont pas toujours été
exemptés eux aussi d'atteintes aux droits et intérêts des
populations locales à savoir par exemple le respect des sites de
sépulture, les lieux de culte ancestral, le droit de
propriété et ses démembrements etc.
Pour dire vrai, les reformes engagées par les Etats du
bassin du Congo s'adaptent plus ou moins à la pratique de la foresterie
qui a connu une évolution ces trente dernières
années et qui se veut valorisant le facteur humain outre la
protection et l'aménagement des forêts. En Afrique centrale
malheureusement, la remarque est que la protection des droits et
intérêts des communautés locales ainsi que les populations
autochtones ne sont pas toujours une priorité pour les pouvoirs publics.
La situation des peuples et communautés des forêts en Afrique
Centrale varie d'un pays à un autre et considérant cette
complexité nous avons voulu limiter notre travail à quelques cas
probants comme celui de la République Démocratique du Congo, de
la République du Congo et celui du Cameroun.
INTRODUCTION
Le présent rapport est réalisé pour
l'exercice pratique de stage obligatoire de fin de formation en Master II
à L'Institut des Droits de L'homme de Lyon. Il est le support de notre
évaluation pour l'obtention du Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées en « pratique des organisations
internationales et la protection des droits de l'Homme ». Nous avons
espoir qu'il dépassera ce cadre purement académique pour
être un véritable outil de protection et de promotion des droits
de l'Homme en rapport avec les questions environnementales et à plus
forte raison avec la gestion des forêts tropicales.
La question de savoir à qui profitent les forêts
du bassin du Congo2(*) est encore récurrente et puisque nous
avons travaillé sur la question de gestion de l'environnement forestier
en rapport avec les droits humains, fort de nos deux années
d'expérience de terrain auprès des communautés
villageoises dans la province de l'Est au Cameroun en tant que conseiller
juridique des communautés forestières dans le projet
« communuty legal field worker3(*) », nous avions réalisé
déjà que le bien-être des communautés et peuples
villageois est l'incontestable baromètre des reformes de politiques
forestières ; Que celles-ci soient orientées en faveur de
l'exploitation industrielle ou vers la conservation des forêts. Ainsi
avons-nous voulu aussi saisir cette opportunité pour soutenir la
campagne «
Stoppons
le massacre des forêts congolaises », campagne menée
par la Rainforest Foundation UK sachant aussi que d'autres campagnes ont
été initiées par d'autres ONG pour la même cause.
Nous entendons nous joindre à ces actions afin de sensibiliser les
gouvernements et informer l'opinion publique internationale sur les risques
et/ou dangers qu'encourent les populations forestières du fait des
politiques ou des mesures législatives et réglementaires qui leur
sont désavantageuses.
Notre stage s'inscrit donc dans le cadre des politiques
environnementales et des questions sociales et le sujet qui sera traité
est « la protection des droits et intérêts des
communautés des forêts dans la gestion des
écosystèmes forestiers dans le bassin du
Congo ». Outre les raisons
précitées qui ont justifié notre choix,
d'autres questions relatives au développement rural, à
la stabilité sociale, à l'égalité de chance,
à l'approche genre et plus précisément la protection des
populations autochtones et/ou des minorités ont été au
centre de notre motivation.
Nous avons jugé nécessaire pour répondre
à tout cela d'effectuer notre stage dans une organisation
expérimentée qui jouit d'une notoriété tant au
niveau national, que sur la scène régionale et mondiale. Pour
cette raison, nous nous sommes orienté vers l'organisation britannique
« The Rainforest Foundation UK » qui depuis plusieurs
années travaille en faveur des communautés villageoises pour une
gestion forestière qui respecte leurs droits et
surtout ses projets ses repartissent sur les thèmes
ci-après : Le renforcement des capacités
des
forêts communautaires ; La
déforestation ;
Les
activités
génératrices de revenus ; Les
Cartes
territoriales et sécurité et enfin, La
Politique
et législation forestières.
Considérant que l'amélioration des conditions de
vie des populations forestières doit être pensée en amont,
les missions à nous confiées au cours du stage qui s'est
finalement déroulé au siège de la Rainforest Foundation UK
à Londres du 22 mai au 08 août 2006 (nonobstant le retard de deux
semaines du fait des péripéties de délivrance du visa.)
ont été axées pour la plupart autour du thème
«
Politique
et législation forestières ». Mais avant d'en
parler plus amplement nous croyons qu'il ne serait pas incongru de savoir ce
qu'est l'organisation qui nous a accordé ses services. Le présent
rapport comporte donc deux parties présentées comme
suit :
PARTIE I PRESENTATION DE
« THE RAINFOREST FOUNDATION »
Chapitre I/ THE RAINFOREST FOUNDATION: VUE GENERALE
Chapitre II/ THE RAINFOREST FOUNDATION UK EN PARTICULIER
PARTIE II NOTRE STAGE
Chapitre III/ L'ETAT GENERAL DE LA GESTION DES FORETS
DANS LE BASSIN DU CONGO
Chapitre IV/ NOS MISSIONS ET LES SPECIFICITES
PREMIERE PARTIE:
LA PRESENTATION DE « THE RAINFOREST
FOUNDATION»
CHAPITRE PREMIER
PRESENTATION GENERALE DE « THE RAINFOREST
FOUNDATION »
The Rainforest Foundation est une organisation non
gouvernementale à vocation internationale. Il en existe trois reparties
à travers l'Europe et l'Amérique. Elles ont une seule origine et
partagent le même domaine d'activité.
SECTION I CREATION ET DOMAINE D'ACTIVITE
La violation persistante des droits des peuples autochtones et
la destruction massive de leur environnement n'ont pu laisser le chanteur STING
et sa femme TRUDIE indifférents. En 1989 pour réagir, ils eurent
l'idée de créer la Rainforest Foundation. Dès lors, la
première importante initiative de la Fondation fut de mener
différentes campagnes de défense des terres amazoniennes des
Indiens Kayapo du Brésil. Le succès de ces campagnes a conduit en
1993 à la délimitation d'une région de plus de 44 000
km² en leur faveur laquelle devint d'ailleurs le domaine légal des
Menkragnotis.
Des projets furent par la suite élaborés pour
aider les Kayapos et les Autochtones de la région voisine du Xingu
Indigenous Park afin de leur permettre de gérer et défendre leurs
frontières, de développer leurs propres systèmes de
santé et d'éducation, et se lancer dans tout de même dans
les activités pouvant générer les revenus. Ce
succès important amena la Fondation à se développer et
à diversifier son compte de projets de soutien. Depuis 1993, de l'aide a
été donné à d'autres projets au Brésil et en
Amérique Latine, aussi en Afrique et le sud-est de l'Asie.
Aujourd'hui le soutient des peuples
autochtones et des populations traditionnelles des forêts tropicales dans
leur « combat » pour la protection de leur environnement et
la protection de leurs droits est une mission que s'est donnée la
Rainforest Foundation. Elle défend la cause collective qu'est la
protection des forêts tropicales du monde, et est active dans 16 pays.
SECTION II LE DEVELOPPEMENT DE « THE RAINFOREST
FOUNDATION » DANS LE MONDE
A présent il existe trois organisations de
« The Rainforest Foundation » dans le monde dont deux en
Europe et une en Amérique. Elles sont des « soeurs
jumelles » mais chacune est totalement indépendante des deux
autres, mais elles ne s'empêchent de collaborer continuellement dans des
projets qui leur sont communs. De plus en plus, la Fondation s'emploie
simultanément à soutenir des projets et à
développer des programmes de collaboration, ce qui lui permet de
bénéficier des compétences propres de chacune des
« soeurs » pour un résultat maximal. On retrouve
« The Rainforest Foundation » dans les pays ci
après :
1) La Norvège: « The Rainforest
Foundation NO » 4(*)
Son siège se trouve à
Oslo. «The Rainforest Foundation Norway»
appuie les projets au brésil, en Malaisie, en Indonésie en
Papouasie nouvelle Guinée, au Cameroun et en république
Démocratique du Congo Du fait de leurs connaissances et
capacités, tous les projets sont exécutés par les ONG
locales.
2) Les Etats-Unis d'Amérique:
« The Rainforest Foundation US »5(*)
Son siège se trouve à New York. Elle
travaille en Amérique du sud notamment en Equateur, au Brésil, en
Guyane, au Pérou, en Suriname. Avec les partenaires locaux, elle
intervient en faveur des populations autochtones dans cette partie du continent
notamment en faisant des campagnes pour leurs droits fondamentaux et pour la
défense de leurs terres. Elle soutient les initiatives locales de
développement et de gestion durable des ressources naturelles.
3). Le Royaume - Uni: « The Rainforest
Foundation UK»
Elle est la branche qui nous accueilli pour notre
stage. Son siège se trouve à Londres. « The Rainforest
Foundation » cherche à réunir les fonds
nécessaires à la réalisation de ses projets et travaille
en partenariat avec les organisations et associations locales. Les campagnes
sont menées en faveur des populations autochtones, pour un plus grand
respect de leurs droits et coutumiers, ainsi que pour le développement
d'un nouveau mode de gestion des ressources naturelles tropicales permettant de
maintenir leur subsistance.
La Rainforest Foundation réunit les fonds
nécessaires au financement de ses projets. Il en est ainsi pour
l'apprentissage aux organisations locales de la bonne gestion des
opérations de développement locale. Dans le principal dessein de
parvenir à leur donner une plus grande indépendance
économique, sociale et juridique, la Rainforest Foundation UK forme les
populations et organismes locaux à poursuivre eux-mêmes les
projets de développement dont ils ont eux-mêmes pris l'initiative.
Elle assiste les ONG locales dans leurs activités de
terrains. Ses secteurs d'intervention sont en Afrique centrale notamment au
Cameroun, en
République
Démocratique du Congo (RDC), au
Gabon, en
République
du Congo. Aussi, elle est présente à
Madagascar et
en Amérique surtout en
Guyane, au
Pérou au
Venezuela. Ses
activités s'étendent en Asie et plus précisément en
Indonésie.
CHAPITRE II
PRESENTATION DE LA RAINFOREST FOUNDATION UNITED
KINGDOM EN PARTICULIER
Elle est enregistrée en Grande Bretagne en tant
que organisation caritative. Son organisation et son fonctionnement lui ont
permis d'acquérir une certaine notoriété et beaucoup de
réussite dans l'accomplissement de sa mission.
SECTION I SON ORGANISATION
La Rainforest Foundation UK comprend deux principaux
organes dont un conseil d'administration et une équipe technique.
I- LE CONSEIL D'ADMINISTRATIF DE LA RAINFOREST
FOUNDATION UK
Il est l'organe délibérant de la Rainforest
Foundation. Il est composé d'imminentes personnalités. Ses
membres sont :
John Paul Davidson (Président)
Richard Reoch (Trésorier) Dr John Hemming
(Secrétaire) Dr Marcus Colchester Professor Sir
Ghillean Prance Ms Joji Carino Ms Louise Morriss Mark Campanalo
II- LE STAFF TECHNIQUE DE LA RAINFOREST FOUNDATION
UK:
La Rainforest Foundation UK est forte d'une équipe
responsable des taches exécutives. Le staff technique est comprend de
sept personnes et est composé d'hommes et des femmes. Le staff s'occupe
des différentes fonctions reparties entre les personnalités
suivantes :
Directeur: Simon Counsell,
mailto:simonc@rainforestuk.com Directrice
des programmes : Dr Cath Long,
mailto:cathl@rainforestuk.com Officier
de projet et de politique : Katherine Cochrane,
mailto:Katherinec@rainforestuk.com Responsable
collecte de fonds : Emly Strike Assistante collecte de
fonds : Rebecca Houghton,
mailto:rebeccah@rainforestuk.com Chargée
de communication : Rosemary Brown, Chef de bureau:
Patrice Fevre.
mailto:patf@rainforestuk.com
SECTION II SON FONCTIONNEMENT
La Rainforest Foundation UK se distingue des autres
organisations par son approche qui consiste en l'association de la
défense des droits de l'Homme et la protection de l'environnement, car
les objectifs premiers de la lutte pour la défense de l'environnement ne
tiennent pas souvent, ou que trop peu compte des populations locales. Ces
dernières sont souvent contraintes de fuir leurs terres ancestrales.
La Rainforest Foundation UK recherche une protection de
l'environnement qui respecte les droits des communautés
forestières et dans laquelle ces droits seraient une des
priorités. Elle est une des rares organisations à avoir pris
conscience et à développer un partenariat avec les
communautés des forêts pour une meilleure protection de leur
milieu naturel. Ainsi la participation des populations autochtones et leur
connaissance de l'écologie locale sont à présent
considérées comme les éléments efficaces et
prometteurs pour une gestion durable de l'environnement.
La singularité de la Rainforest Foundation c'est aussi
qu'en plus de ce qu'elle supporte les régions de forêts humides,
elle mène des campagnes de sensibilisation dans le monde entier. Cette
combinaison concrète de travail sur le terrain et de lobbying semble
représenter le moyen le plus efficient de parvenir à un
développement durable.
I- LES CAMPAGNES
La Rainforest Foundation UK développe de nouvelles
politiques de recherche, d'analyses ainsi que des programmes de soutien aux
populations locales. Par les campagnes elle dénonce les abus des droits
des populations forestières, et la destruction massive et irrespectueuse
de leur cadre de vie. Ces campagnes visent entre autre une amélioration
des politiques, des lois, des normes et des pratiques nationales et
internationales. La Fondation coopère avec des organisations locales de
pays tropicaux, qui aident leurs communautés à acquérir
les compétences leur permettant de poursuivre leur propre politique de
protection et de développement.
La Rainforest Foundation UK mène des programmes de
défense des populations autochtones et dénonce les
préjudices engendrés par une exploitation forestière
massive et irrespectueuse sur les forêts tropicales et surtout sur ses
habitants.
Les campagnes actuelles:
o
Règlementation forestière en Afrique ;
o
Défendre les droits des populations autochtones ;
o
Réforme du Forest Stewardship Counsil (FSC) ;
o
La révision des aides européennes ;
o
Stoppons le massacre des forêts congolaises ;
o
Tackling
deforestation
II- LES PROJETS
La fondation cherche à réunir les fonds
nécessaires à la réalisation de ses projets, et travaille
en partenariat avec des organisations et associations locales. Ses
projets/campagnes sont menés en faveur des communautés des forets
en général et surtout des populations autochtones, pour un plus
grand respect de leurs droits coutumiers, ainsi que pour le
développement d'un nouveau mode de gestion des ressources naturelles
leur permettant de pouvoir subsister. En outre, la Fondation réunit les
fonds nécessaires au financement de ses projets, tel que l'apprentissage
aux organisations locales à poursuivre la bonne gestion des
opérations de développement locale afin de à leur donner
une plus grande indépendance économique, sociale et juridique,
Ainsi la Rainforest Foundation UK forme les populations et organismes locaux
à poursuivre eux-mêmes les projets de développement qu'ils
ou elles initient.
La Rainforest Foundation UK tente d'identifier et de
développer des moyens de réunir des fonds, pour le financement de
ses projets et campagnes de soutien aux populations autochtones et de gestion
durable des ressources naturelles dont celles-ci dépendent.
III- LES PUBLICATIONS
Les publications générales et
spécialisées des organisations partenaires de la Rainforest
Foundation UK dans les pays tropicaux sont mises en lignes sur le site
Internet6(*) de
l'organisation. Elle met à la disposition des documents auxquels il est
habituellement difficile d'accéder.
Les informations et documentations détaillées
sur l'action menée par la fondation dans la région du bassin du
Congo se trouvent également sur ledit site lequel procure la plupart
des documents gratuitement. La fondation encourage toute contribution
personnelle et reçoit pour être publies toutes les documents qui
pourraient avoir une place sur ce site. Les différentes
catégories de publications sont :
· Les
Rapports
annuels et comptes
· Les
Rapports
de nos campagnes
· Les
Publications
Générales
· Les
Revues de
presse
· Les
Rapports de
nos projets
· Les « News letters »
Ces publications sont accessibles à tout type de
lecteurs, qu'ils soient expérimentés ou néophytes.
SECTION III PRESENCE ET ACTIVITES EN AFRIQUE CENTRALE
La Rainforest Foundation UK est présente en Afrique
centrale depuis plus d'une décennie. Elle développe ses projets
en partenariat avec les organisations locales basées notamment au
Cameroun, en RDC et au Congo. A présent, elle assiste ces
différentes organisations dans six (6) grands projets et plusieurs
petits projets.
Au Cameroun, elle appuie les projets « BAKA,
BAGYELI, BAKOLA » dit projet « BBB » pour la
promotion et la protection des droits des baka, bagyeli et bakola, le projet
« Community LegaL Field Worker » (CLFW). Au Congo,
elle supporte le projet d'élaboration de la loi pour la promotion et la
protection des droits des peuples autochtones ; En RDC, elle soutient les
projets « africapacity » pour le renforcement des
capacités des ONG accompagnent les populations autochtones ainsi que le
projet sur la cartographie participative et le projet d'appui pour la
gouvernance forestière.
En Afrique centrale, l'objectif de la Rainforest Foundation
est de faire en sorte que les droits des populations forestières
à la propriété, à l'accès et au
contrôle des territoires forestiers soient reconnus et respectés
et que ces populations aient accès à la formation et aux
ressources requises pour gérer leurs forêts de manière
durable dans leur intérêt, à long terme. Selon elle,
adopter une approche fondée sur les droits est la manière la plus
efficace de garantir que les forêts soient protégées et
gérées dans l'intérêt de la postérité
et que les peuples forestières puissent jouir de moyens de subsistance
certain et durable. En volant au secours des dites populations dans leur lutte
pour faire valoir leurs droits à la terre et aux ressources, elle veille
en même temps que les forêts continuent de prospérer
Ainsi, chaque projet, programme ou campagne pour lequel la
Rainforest Foundation se mobilise part du principe que les peuples qui vivent
et dépendent des forêts tropicales ont droit à
l'autodétermination et au respect du principe de consentement
préalable libre et informé sur les décisions les
concernant ainsi que leur milieu. Pour ce faire elle s'attache à ce que
les peuples forestiers puissent faire valoir ce droit, ensuite qu'ils disposent
des informations et des ressources nécessaires pour l'exercer.7(*) Pour savoir ce qu'il en est
exactement des projets de la Rainforest Foundation en Afrique centrale en 2006,
il suffit de se référer à la carte ci après.
Carte des projets de The Rainforest Foundation UK dans
le bassin du Congo en 2006 (ci-dessous)
DEUXIEME PARTIE
NOTRE STAGE A LA RAINFOREST FOUNDATION UK
CHAPITRE III
LE CONTEXTE GENERAL DE GESTION DES FORETS
DANS LE BASSIN DU CONGO
Il est question dans ce chapitre d'une part, de la description
des forêts du bassin du Congo et d'autre part, de la présentation
des différents modes de gestion et leurs implications sur la vie des
communautés des forêts.
SECTION I LA DESCRIPTION DES FORETS DU BASSIN DU CONGO
Le Bassin Du Congo est la deuxième grande surface de
forêt tropicale dense humide après l'Amazonie. Il est
réputé pour sa biodiversité. Les forêts couvrent
près de 204 millions d'hectares (FAO 1997) dont 184 millions d'hectares
de forêts humides, soit 46 % de la superficie forestière. C'est
l'un des trois principaux ensembles boisés tropicaux de la
planète. Les forêts renferment les ressources naturelles les plus
partagées et sont reparties entre six pays à savoir le Cameroun,
la République du Congo, le Gabon, la Guinée Équatoriale,
République Centrafricaine et la République Démocratique du
Congo8(*). Une description
en chiffre du bassin du Congo se présente comme suit
:
· 100 millions d'habitants ;
· 12 millions de m3 de bois produits par an,
· 20 millions d'hectares de forêts marécageuses ;
· 400 espèces mammifères ;
· 1300 espèces d'oiseaux ;
· 336 espèces d'amphibiens ;
· 400 espèces de reptiles ;
· 20 000 espèces de plantes
répertoriées, dont 8000 environ sont
endémiques ;
· PFNL: 2,8 % du CA (source ADIE).9(*)
Carte géographique des forêts du bassin du
Congo (ci-dessous)
SECTION II LES DIFFERENTS MODES DE GESTION DES FORETS
I- L'UTILISATION COUTUMIERE DES TERRES ET
RESSOURCES
Ces forêts aussi dites équatoriales abritent les
populations de diverses cultures qui en dépendent plus ou moins
directement pour leurs ressources alimentaires, les matériaux de
construction et les produits médicinaux etc. Selon une évaluation
de l'ONG CARPE10(*)environ
29 millions d'humains comprenant plus de 150 groupes ethniques principalement
d'origine bantoue et pygmée vivraient actuellement dans cette zone. Ils
sont considérés comme vivant en relation directe avec la
forêt dont environ trois millions dépendent de
l'écosystème forestier pour leur survie.
La gestion des forêts par ces groupes se
caractérisent essentiellement par la différence de leurs cultures
et leurs modes de vie. Ainsi, à coté des fermiers bantous, les
pygmées y pratiquent l'agriculture de subsistance, chassent,
pêchent et collectent les produits. Ils ne peuvent survivre que si elles
ont accès aux terres ancestrales et aux ressources naturelles qui s'y
trouvent.
Les forêts sont une réserve stratégique
vitale pour les populations qui y habitent car elles constituent non seulement
le refuge mais aussi une réserve de nourriture, de matériaux, de
produits divers particulièrement importants. Les produits forestiers non
ligneux et l'agriculture de subsistance constituent la base traditionnelle des
moyens d'existence et des réseaux d'échanges entre ces
différents groupes humains vivant dans ces espaces. Ainsi existent entre
ces groupes des relations économiques et sociales complexes en termes de
pouvoir.
II- LA GESTION CONTEMPORAINE ET SES
CONSEQUENCES
Les pays d'Afrique centrale ont en commun un passé
colonial partagé entre la France, la Belgique, l'Allemagne, le Portugal
et l'Espagne. Ce passé a été très présent
dans la gestion des forêts jusqu'à l'avènement de la
conférence de Rio en 1992 qui a marqué un début
déterminant de changement d'approche. Du fait de ce passé
colonial, la sous région ne forme pas une entité politique
uniforme et cela justifie le fait que les politiques diffèrent d'un pays
à l'autre.
Toute fois au lendemain du sommet de RIO de Janeiro en
juin 1992, chacune de ces nations, a pris des engagements portant
sur la Déclaration relative aux droits et responsabilités
des Nations dans la poursuite du développement et le bien-être des
peuples ; La gestion, la conservation et le développement durable
de tous types de forêts ; et aussi l'Agenda 21 comme programme
d'actions relatives au développement social, économique et
environnemental.
Pour appuyer ces engagements, les instruments internationaux
ont été mis en place tels que :
· La convention de Bâle relative au contrôle
des mouvements transfrontaliers des déchets dangereux et leurs
dispositions ;
· La convention de Stockholm pour les polluants
organiques persistants ;
· La convention de Rotterdam sur l'information en
matière de produits chimiques ;
· La convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques ;
· La convention sur la diversité biologique.
Ces instruments auxquels ont adhéré plusieurs de
ces pays ont constitué aussi bien des avantages que des
obligations ayant influencé directement et indirectement le mode
de vie des populations à travers leur mode de production et de
consommation11(*).
Depuis le début de la décennie 90 et la mise en
place des plans d'action forestiers tropicaux, l'ensemble des pays de l'Afrique
centrale s'est doté des politiques de développement forestier
dont les objectifs répondent plus ou moins aux principes du
développement proposés lors de la Conférence de Rio. Afin
d'appliquer ces politiques parfois très récentes (Gabon,
Cameroun, la RDC, le Congo etc.) certains pays ont modifié leur
législation forestière. En ce qui concerne les
différentes institutions nationales via leur politique
forestière et leur législation, le Cameroun par exemple a
adopté en 1994 la loi n° 94-01 du 20 janvier 1994 portant
régime des forêts ; La République du Congo pour sa
part a procédé à une reforme grâce à la loi
16-2000 du 20 Novembre 2000 portant code forestier alors que à la RDC a
mis en route la reforme depuis le 29 août 2002 par la loi n011/2002
portant code forestier.
Ces Etats, parce qu'ils sont parties à certaines
conventions entourant la gestion forestières et protégeant en
principe les droits et intérêts des communautés
villageoises riveraines et en particulier des populations autochtones, sont
supposés y être liés. Malheureusement, ils leur
sont dans l'ensemble souvent défavorables d'autant plus
que ces politiques parfois sont suggérées de l'extérieur
et sont souvent peu négociées avec tous les intérêts
en présence. Il en est ainsi par exemple des cas dans lesquels les Etats
ont tendance à développer des stratégies d'exploitation
forestière sans inclure les droits des groupes humains qui vivent et
dépendent des forêts. Cela a souvent été fait sous
la contrainte des créanciers multilatéraux et bilatéraux,
les intérêts privés qui estiment ne pas trouver leur compte
ou même internationalement par les lobbies de conservation. Par
conséquent, la mise en oeuvre et donc l'application des
règlements sont parfois contestée localement par les populations
concernées. Les politiques forestières et leur application sont
remises en question, puisqu'elles entraînent parfois la confusion dans la
gestion des forêts.12(*)
A titre d'illustration et pour ne considérer que le cas
du Cameroun pourtant présenté comme le standard, la reforme
engagée ces dernières années a montré les limites
des pouvoirs publics dans la gestion des ressources naturelles et de leur
utilisation pour le bien-être des communautés. La forêt ne
cesse de régresser et se dégrader alors que les
bénéfices attendus de la mise en valeur des terres
forestières se font attendre. La forêt est devenue source de
conflits entre les utilisateurs. La mauvaise définition des droits
d'utilisation des ressources ou de propriété des terres fait
naître des sentiments d'injustice sociale et de frustration. A ce propos,
un rapport de la Communauté européenne datant de 1990 avait
établi que « dans les pays tropicaux, le développement
forestier et la déforestation vont de pair avec la redistribution des
richesses des plus pauvres... vers une élite nationale et vers les
sociétés étrangères, et agrandissent encore plus la
fracture entre les riches et les pauvres ».13(*) Pour corroborer un rapport
d'Oxfam de 1992 relevait que l'ouverture des forêts d'Afrique à
l'exploitation par la création des forets d'exploitation et la
création des aires protégées « provoque une
augmentation de la pauvreté plutôt que sa résorption
».
En février 2000, une rencontre organisée par le
Département pour le développement international (DFID) du
gouvernement britannique avait établi que la production industrielle de
bois au Cameroun « tend à bénéficier à une
petite minorité (souvent des investisseurs étrangers). En outre,
sa contribution au recul de la pauvreté est des moindres
».14(*)Les
communautés locales elles-mêmes ne bénéficient pas
ou peu, de l'argent issu du commerce international du bois. De plus,
l'implantation de chantiers forestiers de grande taille perturbe les pratiques
locales et l'accès aux ressources forestières. Les PFNL se font
rares, ce qui induit une perte directe de revenus pour de nombreuses
populations locales. Les droits coutumiers des populations sur la
propriété (ou l'usage) de la terre ou la disponibilité de
la ressource ne sont pas toujours reconnus par les administrations. Cette
situation entraîne une mise à l'écart des
communautés des forets sur la gestion des ressources forestières.
Les changements des rôles et des rapports de pouvoir qui
se développent au sein, mais aussi entre les communautés
engendrent des conflits et mènent souvent à la marginalisation de
certaines communautés, comme les Pygmées, et de certains membres
des communautés, comme les femmes et les personnes âgées.
Les chantiers d'exploitation forestière agissent comme
un pôle d'attraction, attirant souvent des milliers de personnes au coeur
de la forêt tropicale. Ces nouveaux villages sont totalement
dépendants des activités forestières et une fois
l'extraction du bois terminée, ces camps sont sans exception
laissés à l'abandon. De tels camps, dont l'économie se
développe et s'effondre en un rien de temps, ne sont pas viables : ils
causent des tensions sociales entre les nouveaux arrivants et les
communautés déjà sur place.
Certaines des essences les plus valorisées pour leur
bois ont aussi une grande valeur localement, pour un grand nombre d'usages. La
surexploitation de ces essences peut sérieusement bouleverser les moyens
d'existence locaux et conduire à une perte nette de revenus pour
beaucoup de personnes.
En ce qui concerne particulièrement les populations
autochtones de cette zone, l'arsenal juridique des Etats du bassin du Congo mis
à part le Cameroun, n'a pas reconnu jusqu'ici leur existence encore
moins leurs droits. Aucun de ces Etats n'a ratifié la Convention 169 de
l'OIT qui pourtant roule en faveur des populations autochtones.
Néanmoins, tous sont membres de l'Union Africaine qui reconnaît
aujourd'hui, l'existence des peuples autochtones et la nécessité
de protéger et de promouvoir leurs droits humains par le biais de la
Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples.
Egalement, du fait de leurs engagements internationaux par
l'adhésion ou la ratification de certaines conventions qui lient la
gestion des forêts à la protection des populations autochtones,
c'est à juste titre que ces populations devraient jouir d'une protection
particulière. Mais, les Pygmées sont particulièrement
affectés par la présence des compagnies forestières et
deviennent encore plus marginalisés par rapport à leurs voisins
agriculteurs et aux migrants. Ils souffrent de problèmes de
santé, de malnutrition et dans leur vie spirituelle. Les maladies telles
que l'alcoolisme, le paludisme, les ulcères et la tuberculose sont
très répandues dans les camps.
La dégradation des forêts entraîne la
destruction des pratiques coutumières, menaçant leur
sécurité alimentaire et leurs moyens d'existence. Les Etats ont
plutôt tendance à détruire leurs moyens de subsistance
qu'à les renforcer et à les développer. De même, le
modèle de développement sur lequel s'appuient les politiques
desdits pays favorise la « modernisation » et
néglige leur savoir et leurs systèmes de production qui leur
permettraient de subvenir à leurs besoins économiques.
La reforme forestière a d'autre part aggravé la
spoliation de leurs terres. Ainsi, lorsqu'elles ne sont pas tout simplement
annexées par le gouvernement, les terres des populations autochtones
sont utilisées par des communautés d'agriculteurs qui
empiètent sur leur territoire, quand ils n'en sont pas chassés
par de grosses sociétés forestières, pour l'extraction des
ressources naturelles, ou pour la création de parcs naturels et
réserves animalières, etc.... Ces phénomènes qui
amplifient leur paupérisation sont la plus grosse menace pour la survie.
En somme, l'ensemble ces multiples problèmes sont la
preuve que pour dessiner et organiser le développement du secteur, il
serait souhaitable de penser différemment c'est dire, d'introduire
des formes d'organisations nouvelles qui permettent à tous les
utilisateurs de la forêt de participer à sa gestion et de
bénéficier équitablement de ses ressources. La
participation des populations locales et autochtones peut, si elle s'inscrit
dans le cadre complet des mesures préconisées par les
Conventions, directives etc., contribuer de manière substantielle au
maintien ou à la restauration de l'intégrité
écologique tout en concourant au bien-être des communautés
et en garantissant un accès plus équitable aux
ressources15(*).
Comment Alors s'assurer que les droits coutumiers des peuples
autochtones des forêts seront respectés; comment être
certain que le développement et/ou la conservation intègre toutes
les composantes et ne favorisent pas un groupe par rapport à un autre;
Comment garantir que les bénéfices du développement seront
répartis de façon équitable sur le long terme entre les
sociétés privées, l'Etat et les populations locales ?
Comment protéger l'intégrité des espaces-clés en
termes d'importance biologique et culturelle, de façon équitable
et culturellement acceptable ? Comment atténuer ou stopper les
activités forestières et commerciales engendrant de la
pauvreté, la dégradation des forêts et la diminution des
droits des populations locales sur les forêts ? Les solutions
à certains de ces problèmes demanderont des changements radicaux
dans l'équilibre des pouvoirs, mais aussi dans l'approche de la gestion
forestière et dans l'élaboration des politiques15(*).
Toutes ces interrogations ont été au centre de
nos préoccupations dans l'accomplissement de nos missions au cours de
notre stage.
CHAPITRE IV
NOS MISSIONS ET LEURS SPECIFICITES
Deux groupes d'activités ont fait partie de nos
missions au cours de notre stage. Certaines sont directement liées aux
projets alors que d'autres sont en rapport avec les aspects organisationnel,
institutionnel ou logistique.
SECTION I : LES ACTIVITES EN RAPPORT AVEC LES
PROJETS
Cette section concerne particulièrement les projets
suivants :
· L'appui du travail en RDC à savoir analyser et
faire des commentaires sur la législation forestière ;
préparer les documents et informations pour les groupes en RDC ;
· L'appui avec du projet avec OCDH
à Brazzaville consistant à faire une analyse et
développer le programme de rédaction des textes pour une nouvelle
loi ;
· L'appui à la recherche de solution sur la
question foncière pygmée au Cameroun.
I- APPUI AUX PROJETS EN RDC
A- Les priorités de la Rainforest Foundation UK en RDC
et nos objectifs
Les priorités de la Rainforest Foundation UK en RDC
sont les suivantes :
· Améliorer la situation des droits des
communautés forestières
· Améliorer les moyens de subsistance des
communautés forestières ;
· Améliorer la gestion et la gouvernance
forestière, veiller à ce que les interventions internationales
suivent des principes de bonne gouvernance et de bonne gestion.
Notre mission consistait donc à aider la
société civile de la RDC dans son travail d'appui aux
communautés et d'aménagement de la politique
forestières via la Rainforest Foundation UK; A aider la Rainforest
Foundation pour trouver les éléments nécessaires de
Lobbying auprès de la Banque Mondiale et autres partenaires de la RDC en
vue de les amener à la réorientation leur politique en
matière forestière en RDC.
B- Aperçu du problème
La RDC a une forêt vaste de près de 125000000
d'hectares soit 52% de sa superficie nationale. Ces forets ou entre 25000000
à 35000000 pygmées habitent sont le terreau culturel pour
plusieurs communautés. On retrouve les pygmées sous l'appellation
de « Bambuti » ou « Efe » dans la
région de l'Ituri et « batwa » au Kivu16(*).
La RDC a ratifié plusieurs accords et traités
internationaux reliant les droits des peuples et communautés aux forets
parmi lesquels:
· Le pacte international relatif aux droits et
politiques ;
· La charte africaine des droits de l'Homme et des
peuples ;
· La convention d'Alger du 15 juillet 1965 sur la
conservation de la nature et des ressources naturelles ;
· La convention Ram sar ;
· La convention sur la biodiversité biologique.
· La convention cadre sur les changements climatiques
Elle accède à la convention de Carthagène
sur les risques biologiques et au protocole de Kyoto.
Sur le plan régional, Elle a signé les accords
sous régionaux tels, le Traité relatif à la conservation
et la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique
Centrale. Elle a également pris part au sommet des Chefs d'Etats
d'Afrique Centrale qui a abouti à une déclaration dite «
La Déclaration de Yaoundé » et à la mise en place
de la Conférence des ministres en charge des forêts d'Afrique
Centrale (COMIFAC)17(*).
Par ailleurs, la RDC a participé à la conférence
ministérielle sur l'application des législations
forestières (AFLEG)18(*) ayant donné lieu à une
déclaration finale incitant les Etats signataires à «
prendre en considération les intérêts des toutes les de la
société civile dans l'élaboration des législations
forestières, y compris la prise en compte des lois et pratiques
traditionnelles et coutumes telles que la chasse traditionnelle ». Cette
Déclaration réaffirme la volonté des Etats
concernés à analyser les politiques et les lois foncières
et faire en sorte que les droits de propriété y compris les
savoirs traditionnels liés aux forêts, soient respectés. La
RDC est membre du Réseau des Aires
Protégées d'Afrique Centrale (RAPAC) et de la Conférence
sur les Ecosystèmes de Forêts Denses et Humides d'Afrique Centrale
(CEFDHAC).
La protection des droits et intérêts des
populations des forêts fait donc partie des obligations liées aux
engagements internationaux de la RDC auxquels elle devrait s'incliner en tout
état de cause en les respectant aussi bien dans son code forestier
qu'à travers ses mesures d'application.
Sans être exhaustif, Ces droits sont entre
autres :
o Le droit de possession sur les terres qu'elles
occupent ;
o Le droit d'usage sur des territoires utiles a leurs
activités économiques, écologiques, religieuses etc.
o Le droit de participer dans la gestion des ressources
naturelles sur leurs terres.
Une l'analyse faite par la Rainforest Foundation UK19(*) relève qu'après
le retour de la paix en 2002, ce pays fragilisé par de nombreuses
guerres s'est aussitôt engagé dans une profonde reforme. Cela a
donc donné lieu à une nouvelle loi portant code forestier du 29
août 2002 et l'adoption de la Constitution intervenue quatre (4) ans plus
tard en février 2006. Depuis lors, un processus appuyé par la FAO
et la coopération Néerlandaise vise à développer
les normes d'application du code qui sont en fait les panneaux de direction
pour sa mise en pratique. Ce processus ayant subi une précipitation, le
code a été adopté sans véritable consultation des
communautés ainsi que la société civile. Il appert que ce
code est défectueux et ne traduit pas nécessairement les
réalités de terrain.
A présent la Rainforest Foundation estime que les
mesures d'application du code forestier en cours d'élaboration devraient
tenir compte des droits incorporés dans la constitution et les
instruments internationaux roulant en faveur des populations locales. Selon
elle, les pressions exercées lors de la formulation de nouvelles
politiques et/ou législations pour l'obtention rapide des
résultats et la mise en place des structures se traduisent par des
décisions hâtives qui peuvent avoir des conséquences
négatives20(*).
Partant de cette analyse elle travaille avec la société civile
congolaise pour qu'elle participe au développement de la politique
forestière en cours afin qu'elle soit efficace et respectueuse des
droits des communautés forestières. Son intervention a aussi pour
but d'aider les ONG locales pour renforcer les capacités des
communautés forestières de façon à ce qu'elles
parviennent à faire valoir elles mêmes leurs droits.
C- Notre mandat
Elément
clé : décryptage du processus et
approche genre (protection des populations autochtones et des
minorités).
Il a été question pour nous de faire un
état des lieux des mesures d'application du code forestier en dressant
leur nomenclature. Il s'agissait de recenser toutes les mesures d'application
du code forestier déjà entrées en vigueur, celles qui ne
sont pas encore adoptées et dont les moutures sont disponibles
auprès de la société civile, et enfin celles dont aucune
initiative d'élaboration n'est encore prise. La finalité de cet
exercice consistait d'une part à faire ressortir à travers les
différentes normes d'exécution du code forestier, toutes celles
qui seraient en rapport avec les droits et intérêts des
communautés. Le but étant de les ériger comme normes
prioritaires. D'autre part, notre mission a porté sur la description du
processus par l'identification des principaux acteurs et la définition
de leur rôle; la finalité de cette opération consistant
à relever quelles sont les failles et les obstacles. Ce travail s'est
terminé par une le commentaire détaillé sur chacune des
dispositions des différentes mesures d'application mises à la
disposition de la société civile, suivi par une critique des
paramètres liés à la protection catégorielle
(population autochtones, femmes, vieillards, jeunes et autres minorités
au sein des communautés) et à la démocratie locale.
1- La nomenclature des mesures d'application en
RDC
Nous avons réalisé que les chiffres
avancés sur le nombre des mesures d'application du code forestier
varient d'une source à l'autre. Ainsi, selon le Dr BARUME, il y aurait
142 dispositions du code forestier nécessitant mesures
d'exécution soit au total 142 textes21(*). Quant au projet TCP /DRC 2905
« appui à la relance du secteur forestier », il y en
aurait 45. Pour sa part, une étude réalisée par
« Avocats verts « sous la demande de WWF en a
répertorié 6122(*).
Après avoir finalement répertorié une
quarantaine mise à la disposition de la société civile,
nous avons dressé la liste des mesures affectant les communautés
en nous référant sur celles identifiées
préalablement par le projet FNPP. Cette liste classée selon la
nature des textes se présente comme suit :
Décrets présidentiels :
1-Procédure de classement et déclassement des forêts; 2-
modalités d'attribution des forêts des communautés
locales ; 3-organisation et fonctionnement des conseils consultatif
national des forêts ; 4-statut, organisation de fonctionnement du
fond forestier national.
Arrêtés
Interministériels : 1-institution des forêts de
production permanente ; 2- réglementation du zonage et
modalités de mise en culture des terres forestières.
Arrêtés
ministériels : 1- modalités de détermination
de l'emprise villageoise à l'intérieur d'une forêt
classée ; 2- composition , organisation et fonctionnement des
conseils consultatifs provinciaux des forêts, procédure de
reboisement mesures d'encouragement et conditions requises aux personnes
physiques ou morales pour jouir des bénéfices de
reboisement ; 3- critères d'estimation de la mise à prix
des forêts et des cahiers des charges ; 4- normes et critères
de zonage du territoire national ; organisation et fonctionnement de la
commission chargée des règlements des différents
forestiers ; 5- mesures relatives à l'exploitation des forêts
des communautés locales ; 6 - récolte des produits
forestiers nécessitant contrôle.
Arrêtes du gouverneur de
province : 1 - fixation de la liste des produits forestiers
soumis au droits d'usage et admis à la commercialisation ; 2-
Interdiction de la pratique des cultures dans certaines parties des
forêts protégées.
Mais dresser la liste des ces mesures d'application seule ne
saurait être suffisant pour qu'elles existent et qu'elles soient
gardiennes des communautés puisqu'elles sont tributaires de la
démarche actuellement mise en place.
2- Description du processus d'élaboration des
mesures d'applications du code forestier de la RDC
Les éléments
recherchés : Les différentes étapes,
les acteurs et leurs rôles, les failles et les responsabilités.
Alors que le code est présenté comme une lueur
d'espoir pour les communautés, son succès dépend surtout
de la qualité des mesures d'exécution. Pour cette raison, leur
rédaction et le cheminement suivis actuellement sont une étape
assez importante pour leur assurer l'éviction de toute lésion.
Nonobstant le nombre d'acteurs impliqués dans ce processus, il s'est
avéré que le bilan n'est guère positif pour plusieurs
raisons : L'absence de structure d'appui appropriée chargée
des questions purement juridiques parmi lesquels l'évaluation du niveau
d'implication des populations locales ; Absence de formalisme
procédural23(*)
dont la conséquence est logiquement l'exclusion des
communautés.
Notre étude a conduit à un schéma
simplifié qui présente les étapes du processus
jonchée chacune d'obstacles24(*) . Résumé en sept étapes, Il a
été noté que le processus souffre:
1. de l'incompétence de certains consultants en charge
de rédiger les moutures des textes en faveur des communautés
forestières ;
2. du défaut de distribution des moutures dans les
délais convenus pour commentaires à la société
civile protectrice des droits et intérêts des
communautés ;
3. de la modification des avis et considérations de la
société civiles après délibération au
comité de pilotage ;
4. de l'entrave au bon fonctionnement du projet FNPP et
empiétement du fait de la pré- éminence de la banque
mondiale ;
5. du Blocage du bon fonctionnement du comité de
pilotage.
A l'issue de ce travail, les recommandations suivantes ont
été adressées au gouvernement de la RDC, à la
Banque Mondiale, et à la FAO qui sont les principaux fils
conducteurs.
Au gouvernement de la RDC :
1) De privilégier d'abord le plan de zonage forestier
qui permettrait de circonscrire la part de forêt réservée
aux communautés ;
2) De réorganiser le nouveau comité de pilotage
de façon à impliquer de manière équitable aussi
bien la société civile que les représentants des
communautés pour leur permettre de défendre leurs
intérêts.
3) De s'assurer que les textes envoyés par le
comité de pilotage ne soient ni falsifiés, ni amputés par
rapport aux avis et considérations convenus après
délibération au comité de pilotage.
A la Banque Mondiale :
1) D'appuyer le gouvernement dans l'élaboration du plan
de zonage préalable à toutes les autres opérations
forestières;
2) D'encourager le gouvernement à créer le
nouveau comité de pilotage dans le plus bref délai au lieu
de s'y substituer;
3) De promouvoir aussi bien la foresterie rurale que
l'exploitation industrielle tout en ayant veille à l'application des
directives en faveur des populations autochtones;
A la FAO :
1) De distribuer dans le délai chaque mouture pour
permettre aux parties prenantes au comité de pilotage de disposer du
temps nécessaire pour ajouter leurs commentaires ;
2) De privilégier la préparation des textes
identifier par FNPP comme prioritaires25(*). Tous affectant de quelque manière les
communautés.
3- Critique sur la législation forestière
en RDC
Notre tâche consistait à analyser et à
commenter en détail les dispositions de certaines mesures d'application
en cours d'élaboration. Ensuite, il était question pour nous
d'apporter notre jugement par rapport aux paramètres relatifs à
la stabilité sociale et à sa durabilité.
Au total 33 textes ont été étudiés
desquels nous avons tenu particulièrement rigueur à la protection
catégorielle (populations autochtones, les femmes, les vieillards, les
jeunes, les autres minorités non appartenant à la
« communauté locale »). Nous nous sommes alors
inspiré de la constitution qui véhicule un certain nombre de
principes et de valeurs auxquels devraient être rattachés aussi
bien au code forestier que ses mesures d'exécution. Cela s'est
avéré important dans la mesure où la constitution a
été redigée longtemps après l'adoption du code
forestier.
Parce qu'il appartient surtout aux textes d'exécution
du code forestier de servir comme panneaux de surveillance contre toute forme
de dérive dans la phase pratique de la politique forestière, il
leur appartient de considérer toutes ces préoccupations. Alors se
doivent-ils d'être assez claires et
cohérents, également, de concilier les objectifs du code
forestier avec ceux de la nouvelle constitution ainsi qu'avec les principes et
les valeurs qu'elle défend.
Considérant la situation de guerre qu'à
traversée la RDC depuis 1995 dont les séquelles persistent
encore, nous avons estimé que la gestion durable et
décentralisée des ressources forestières pouvait
être une aubaine pour le nouveau départ à partir de la base
en faveur de la reconstruction de la paix, de l'unité ; du
renouveau démocratique, de la restauration de l'égalité
des chances et du développement, bref de la prospérité
sociale.
En ce sens, notre critique est un appel à la prudence
ce, afin d'éviter que les différentes mesures d'application et
surtout celles qui affecteront plus ou moins, à long ou à court
terme les populations forestières les défassent au lieu de les
construire. Les observations que nous nous sommes permis de qualifier
« les risques de faux départ » sont inspirées
pour l'essentiel des dispositions de la constitution du 16 février 2006,
de la loi no 001/2002 du 29 août portant code forestier de la RDC et de
nombreux textes d'exécution en cours d'élaboration.
a- La Protection Catégorielle.
Ici, nous avons voulu vérifier comment les
intérêts des populations autochtones, des femmes et des jeunes
sont envisagés et protégés dans les moutures des
différents textes d'application du code forestier.
i- La définition de « la
Communauté Locale » : un imbroglio
sémantique
Telle qu'elle est définie par le code forestier, la
« communauté locale » assurerait une protection
catégorielle approximative. L'Etat congolais pourtant à travers
sa constitution affirme son désir de consolider son unité
nationale, affirme sa détermination à la sauvegarder et à
la consolider dans le respect de ses diversités et de ses
particularités positives25(*). La nouvelle constitution oblige l'Etat de tenir
compte dans l'accomplissement de ses tâches, de la diversité
culturelle du pays.26(*) L'Etat a le devoir d'assurer et de
promouvoir la coexistence pacifique et harmonieuse de tous les groupes
ethniques du pays dont assurent la protection et la promotion des
groupes vulnérables et de toutes les minorités et
par conséquence veille à leur épanouissement27(*).
Le code forestier de la RDC en désignant les
communautés villageoises des forêts par plusieurs
appellations : « communauté locale» ou
« populations riveraines » ne définit que la
première. C'est « une population traditionnellement
organisée sur la base de la coutume et unie par les
liens de solidarité clanique ou parentale qui fondent sa
cohésion interne ; caractérisée en outre par
son attachement à un terroir
déterminé ».28(*)
Nous pensons que cette définition au sens strict des
termes pourrait être difficilement applicable dans les villages mixtes
où vivent Bantous et pygmées car les deux communautés ne
partagent pas les mêmes ancêtres et ont les coutumes
différentes. Même si cette définition se rapproche de celle
des peuples tribaux29(*),
fort est de constater qu'elle ne met pas en valeur le critère de
distinction qui doit être établie par rapport aux autres
communautés nationales. Juridiquement, la « communauté
locale » ne serait existante que dans les villages homogènes.
Ce qui mettrait à mal la protection des populations autochtones et
autres minorités qui cohabitent.
A la lecture des différents textes, nous avons
relevé trois appellations des populations forestières ; Ces
différentes appellations étant : la communauté
locale, populations riveraines, populations autochtones
· La définition de la communauté
locale : le risque de quiproquo
Dans cette définition les critères de
définitions des populations autochtones n'ont pas été pris
en compte même si elle est proche de peuples tribaux sans toute fois
designer la même chose. Une telle définition risquerait de
créer une sorte de confusion entre les communautés et d'engendrer
des conflits entre les familles qui la composent. Il est aussi clair à
travers cette situation que les populations autochtones seront les principales
exclues et par conséquent cela pourrait renforcer leur marginalisation,
et leur précarité.
Le projet de loi sur la conservation de la nature reprend la
définition du code forestier en son article 2.18.
· La population riveraine30(*) : une appellation
ambiguë
Ni le code, ni même un autre texte législatif ou
réglementaire national ne la définit. Cette appellation ne nous
semble pourtant pas gratuite. Par exemple le projet de loi sur la conservation
de la nature dans son exposé des motifs précise ceci :
« dans le processus de création d'aires
protégées, le projet de loi fait obligation au gouvernement
........de procéder à la consultation préalable des
communautés locales ou riveraines en vue de la
prise en compte de leurs besoins communautaires afin de garantir la paix
sociale et la gestion participative des aires
protégées ».
Dans un premier sens, les deux expressions pourraient bien
déterminer une seule et même chose à savoir toute
communauté qui partagerait les mêmes limites avec les forêts
auquel cas il n'y aurait aucune difficulté. Par contre, une
interprétation stricte pourrait amener à penser qu'il s'agit
uniquement des populations dépendant totalement des forêts. Alors,
on pourrait craindre au regard des enjeux en présence que les
populations autochtones soient victimes plus tard d'annexion ou même
d'expulsion manu militari par d'autres communautés.
· La population autochtone :
une appellation flottante
La nouvelle constitution est innovante également en ce
qui concerne la question des populations autochtones. Sans toutefois
l'évoquer littéralement, elle promeut la diversité
culturelle nationale31(*) ; impose à l'Etat le devoir d'assurer la
protection et la promotion des groupes vulnérables et de toutes
les minorités dont il doit veiller à leur
épanouissement. 32(*)
On pourrait à juste titre conclure qu'en tenant compte
de la spécificité culturelle des populations autochtones de la
RDC, de leur état de vulnérabilité et leur statut social,
elles devraient jouir au moins de la protection à travers le code
forestier et ses mesures soit en tant que groupe vulnérable soit encore
en tant que minorité.
Cette appellation n'est ni évoquée ni
définie dans le code forestier. Et pourtant comme que l'exigent les
dispositions constitutionnelles notamment dans le paragraphe 5 du
préambule et l'article 60, le code forestier devrait faire preuve de
respect des engagements internationaux de la République
Démocratique du Congo. En cela, la convention sur la
biodiversité, la convention Ramsar ainsi que la charte africaine des
droits de l'homme seraient bien venues.
Quant aux mesures d'application, le projet de loi sur la
conservation de la nature les a citées mais reste aussi confus tout
comme l'arrêté fixant la procédure d'enquête publique
préalable à l'octroi des concessions forestières33(*) qui propose
que «... les parties prenantes seront consultées en
vue ...de la prise en compte et du respect des valeurs esthétiques et
culturelles des communautés locales ou des
populations des autochtones... »
Aussi, le Projet de loi sur la conservation de la nature
dispose que « le gouvernement encourage et assure la protection
et le maintient des connaissances, innovations et pratiques des
communautés locales et populations
autochtones...... »34(*). On pourrait très vite conclure qu'il y a eu
une petite rectification au niveau des mesures d'application pour la prise en
compte à part des intérêts populations autochtones par
rapport au code forestier. Mais, la remarque est que dans ces normes la
population autochtone fait fusion avec la communauté locale ou lui est
incorporée35(*). A
titre d'illustration, l'article 4 à l'opposée de l'article 45
n'opère plus cette distinction et dispose seulement
que: « Dans le cadre du processus d'élaboration et de
mise en oeuvre de la politique nationale..., le ministère implique...les
autorités traditionnelles, les communautés locales, les
femmes et les jeunes ». Ce bémol laisse supposer que les
droits et intérêts des populations autochtones seraient
considérés au gré de ceux qui auront la charge de conduire
les opérations de terrain
En somme, la « globalisation des populations des
forêts » n'est pas en faveur des populations autochtones car
elle crée une fusion des parts. Les populations autochtones risqueraient
dans ce cas de payer le pire tribut de la politique forestière lorsqu'il
s'agira véritablement de la phase pratique des activités
forestières comme elles l'ont déjà été au
Cameroun. Pour éviter que ce mélange leur soit
préjudiciable, il est souhaitable de faire abstraction de la
définition de « la communauté locale » dans
les mesures d'application et afin de reconnaître en les précisant
tous les droits propres aux populations autochtones selon le standard
international.
Recommandations aux consultants de la FAO et la
Banque Mondiale dans le processus en RDC
o Les consultants doivent prendre en compte des
spécificités des populations autochtones par rapport à
leur culture, leurs liens à la terre, l'accès aux ressources
etc. ;
o Les consultants doivent prévoir la Protection
d'autres minorités non originaires des communautés villageoises
concernées ;
o La Banque Mondiale devrait veiller à ce que soient
appliquées toutes ses directives relatives aux populations autochtones.
ii Imprécision du rôle de la femme dans
la législation forestière
Il serait injuste de faire garde du rôle que joue la
femme dans la gestion des forêts étant donné qu'elle femme
est particulièrement touchée car c'est elle qui collecte et
commercialise les PFNL dont elle tire la nourriture et des revenus pour la
famille. Son implication pourrait intervenir dans le cadre de son accès
aux emplois, aux activités génératrices de revenue. Ceci
pourrait être intéressant dans le cadre de la gestion
forestière dans la mesure où le constituant congolais a voulu
adapter la constitution aux signes du temps en aménageant le statut de
la femme congolaise.
La consécration constitutionnelle de la parité
homme femme est aujourd'hui une réalité. En effet, il y est
stipulé à l'article 14 de la constitution du 18 février
2006 que « les pouvoirs publics veillent à
l'élimination de toute forme de discrimination à l'égard
de la femme et assurent la protection et la promotion de ses droits. Ils
prennent dans tous les domaines civil, politique, économique, social et
culturel, toutes les mesures appropriées pour assurer le total
épanouissement et la pleine participation de la femme au
développement de la nation... ».36(*) La gestion
participative et décentralisée des ressources naturelles devrait
être un excellent champ de la concrétisation de cet engagement.
Le mutisme du code forestier sur cette question est absolu. Un
seul texte fait allusion aux femmes37(*) notamment dans la procédure de classement des
forêts. Ce texte fait obligation au Ministère de les impliquer
dans le cadre du processus d'élaboration et de mise en oeuvre de la
politique nationale.
En somme, le rôle de la femme est encore minimisé
dans le processus forestier en cours en RDC.
Recommandations au comité de
pilotage
· D'exiger l'inclusion des femmes dans tous les textes
portant sur les procédures et modalités de consultation des
populations.
· De faciliter l'implication et d'encourager à
travers les textes la participation des femmes aux activités concernant
leurs forêts y compris.
iii Une faible implication des jeunes
L'interdépendance de la protection des droits de
l'homme et de la protection de l'écosystème forestier voudrait
comme le veut la Convention sur la Biodiversité, que les Etats parties
favorisent et encouragent une prise de conscience de l'importance de la
conservation de la diversité biologique et des mesures
nécessaires à cet effet et en assurent la promotion par les
medias, ainsi que la prise en compte de ces questions dans les programmes
d'enseignement38(*).
Pour sa part, la Charte africaine consacrée par la
constitution du Congo impose aux Etats parties l'obligation de promouvoir et
d'assurer, par l'enseignement, l'éducation et la diffusion, le respect
et la compréhension des droits et des libertés contenus dans la
charte, laquelle garantie un droit à un environnement satisfaisant et
global, propice au développement des peuples. La formation des jeunes
s'inscrit irrévocablement dans ce registre puisque les jeunes sont,
comme on a coutume de dire « le fer de lance » pour
garantir la gestion durable de ressources dès lors qu'ils sont
formés pour. Ceci étant, Ils devraient être associés
et être libres d'apporter leurs contributions à toutes les
étapes depuis l'identification des projets liés à leurs
forets jusqu'à la réalisation des actions. Cela signifie d'autre
part qu'ils doivent être sensibilisés, informés,
formés, et éduqués pour la l'exploitation durable des
ressources forestières aussi bien industrielle que artisanale afin de
préserver leur milieu de vie.
En effet, la constitution de la RDC dispose que les pouvoirs
publics ont l'obligation de protéger la jeunesse contre toute atteinte
à sa santé, à son éducation et à son
développement intégral.... les pouvoirs publics ont le devoir de
promouvoir et d'assurer, par l'enseignement, l'éducation et la
diffusion, le respect des droits de l'homme, des libertés fondamentales
et des devoirs du citoyens. Ils ont les devoir d'assurer la diffusion et
l'enseignement de la constitution, de la déclaration universelle des
droits de l'homme, de la charte africaine des droits de l'homme et des peuples,
ainsi que de toutes les conventions régionales et internationales
relatives aux droits de l'homme et au droit international humanitaire.
39(*)
Le code forestier pour sa part fait référence
aux installations scolaires dans les communautés riveraines des
concessions forestières (Article 89) mais ne fixe pas de programme ou de
projet de formation à l'éducation environnementale des
jeunes des communautés des forêts. Les dispositions relatives aux
cahiers des charges dans le cadre d'attribution et d'exploitation des
concessions font part de construction d'école dans la réalisation
des oeuvres sociales.
Aucun projet de mesure d'application ne fait signe de
programme d'éducation et de formation.
Recommandations au gouvernement de la
RDC
· Le ministère en charge de l'enseignement
primaire et secondaire devrait intégrer dans les programmes scolaires
des séances d'éducation environnementale
· Le ministère en charge de l'environnement et des
forets devrait créer dans les zones affectées par l'exploitation
forestière, des centres de formation environnementale gratuits et
ouverts à tout le monde. Il devrait aussi déléguer parmi
ses fonctionnaires les responsables quelques agents en charge de formation et
d'animation rurale.
b- La Démocratie Locale:
La gestion locale doit asseoir la dynamique de débat,
de discussion et de dialogue autour de la gestion des forêts. La
non-représentation, l'illégitimité, ou
l'irresponsabilité des représentants peuvent conduire à de
graves crises au sein voire entre les communautés (P. BIGOMBE). La
représentation étant l'une des choses sur lesquelles reposent la
gestion décentralisée et la gouvernance locale, nous avons
insisté par rapport à la législation congolaise et aux
mesures d'exécution en cours d'élaboration, sur les manquements
relatifs aux modes de désignation des représentants des
communautés des forêts, à la carence de leurs
responsabilités et de la représentativité des groupes
défavorisés ou minoritaires.
i- Statut et responsabilité des
représentants des communautés locales
Une des avancées dans la constitution de la RDC est le
fait d'avoir prévu la création des centres d'impulsion et de
développement à la base. Cela siée avec la gestion
décentralisée de ressources forestières qui se veut,
fondée sur les principes de la démocratie et bien entendu qui
suppose la dévolution effective des pouvoirs à des institutions
endogènes locales et aux responsables démocratiquement
élus à
l'échelle des communautés. Ces derniers devraient être
responsables aussi bien devant les institutions de l'Etat que devant les
communautés respectives afin d'éviter toute sorte de contestation
de la leur légitimité qui sans doute est une des causes
fondamentales des crises.
Malheureusement à la lecture des différents
projets de mesure d'application, il ressort que le Ministre en charge des
forêts jouit d'un large pouvoir de nomination. Pire encore, la
représentation est le privilège réservé dans
certains cas, aux seules personnes qui jouissent d'un statut social
particulier. C'en est ainsi le cas pour les chefs traditionnels40(*) ou des responsables des
comités villageois de développement. Au regard des textes y
afférents, il n'est prévu aucune garantie de débat ou de
concertation préalable au sein des villages du moins en ce qui concerne
le processus en cours. On pourrait alors mettre en doute la bonne fois de
l'Etat même si dans d'autres projets on fait mention de
« délégués41(*) » ou de « mandataires42(*) » des
communautés. Le danger d'une telle imprécision réside
dans le fait que le processus au niveau des communautés pourrait
être dévié pour leur propre bénéfice, par
l'élite intellectuelle ou par un petit groupe de personnes dont le
statut social leur donne d'office le statut de représentants des
communautés.
Recommandations au comité de pilotage
· S'assurer que les différents projets
Prévoient des modes démocratiques pour la désignation des
représentants ;
· Prévoir les moyens de recours ouverts aux
communautés et leurs membres contre les manquements
avérées des représentants.
ii- Une représentation catégorielle
absente
Cette considération s'inscrit dans l'approche genre. Il
est évident que les changements des rôles et des rapports de
pouvoir qui se développent au sein, mais aussi entre les
communautés engendrent des conflits et mènent souvent à la
marginalisation de certaines communautés, comme les Pygmées, et
de certains membres des communautés, comme les femmes et les personnes
étrangères etc. nous avons voulu ici jauger le niveau de leur
représentation à travers les projets de texte.
1) Des populations autochtones
Bien que l'on trouve dans certains projets de texte
l'implication des chefs coutumiers43(*), cela n'est pas suffisant pour représenter
équitablement les populations autochtones puisque dans les faits,
l'autorité coutumière bantoue a une
« prééminence » sur les pygmées dont
l'organisation traditionnelle parfois n'est toujours pas reconnue par l'Etat.
Par conséquent, ils ont très peu de chance de voir leurs
autorités coutumières réellement impliquées dans le
processus.
2) De la femme
La constitution congolaise a valorisé la promotion du
leadership féminin basée sur tout ce qui se réfère
aux rôles et responsabilités des femmes et des hommes, à la
redistribution des rôles et l'attribution des statuts sur la base de
l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Elle peut
désormais avoir accès au pouvoir social, économique et
politique.44(*)
La législation forestière semble s'être
largement écartée de ces considérations. Aucun texte
n'exige et moins, ne prévoit même un quota pour la
représentation des femmes à quelque niveau dans la
communauté locale. Il est de toute évidence que les femmes
pourraient être marginalisées par rapport aux retombées de
la forêt.
3) Des minorités étrangères vivant
dans la « communauté locale ».
Les chantiers d'exploitation forestière sont souvent
des pôles d'attraction des milliers de personnes dans les villages.
Certains y restent une fois que l'extraction du bois est terminée et
parfois se considèrent comme membres à part entière de
leur nouvelle communauté. La définition du code forestier de
la « communauté locale » peut ainsi faire obstacle
pour leur intégration.
D'après la Constitution de la RDC, l'Etat a le devoir
d'assurer et de promouvoir la coexistence pacifique et harmonieuse de tous les
groupes ethniques du pays. Il assure également la protection des groupes
vulnérables et de toutes les minorités dont il veuille
à leur épanouissement45(*). Ainsi, la constitution prévoit qu'aucun
congolais ne peut faire l'objet d'une mesure discriminatoire, qu'elle
résulte d'un acte de la loi ou d'un acte de l'exécutif, en raison
de sa religion de son origine familiale, de sa condition sociale, de sa
résidence, de ses opinions ou de ses convictions politiques, de son
appartenance à une race, à une ethnie, à une tribu,
à une minorité culturelle ou linguistique46(*). Elle considère que le
clanisme, le tribalisme... sont à l'origine de l'inversion
générale des valeurs et de la ruine du pays.
Mais le code forestier tel qu'il définit la
« communauté locale » semble s'éloigner
totalement de ce principe de non discrimination pourtant claire dans la
Constitution et ne promeut pas une coexistence pacifique et harmonieuse. Cette
définition peut constituer un véritable obstacle et même
une source des conflits quant la jouissance des droits d'usage coutumier.
Aucun projet de textes d'exécution du code forestier ne
s'étant penché sur la question des minorités au sein des
communautés forestières, nous avons suggéré les
solutions suivantes :
A la Banque Mondiale :
· De veiller à ce que soient appliquées
toutes les directives opérationnelles relatives aux populations
autochtones en RDC.
Aux consultants en charge de rédiger les
textes et au comite de pilotage:
· De tenir compte des spécificités des
populations autochtones (pygmées) et de l'intérêt qu'ils
attachent à leurs terres et aux ressources ;
· De reconnaître le droit des minorités
vivant dans les communautés villageoises concernées par les
activités forestières d'ou ils ne sont pas originaires ;
· D'élaborer des mesures pour pouvoir impliquer
dans le processus, toute personne étrangère à la
communauté, mais intéressée par quelque
opération ;
· D'exiger la présence des femmes lors des
consultations ;
· D'encourager la participation et l'implication des
femmes pour les activités concernant la gestion des forets des
communautés ;
· De redéfinir la « communauté
locale » de façon à la rendre ouverte afin
d'éviter les exclusions,
· D'exiger que les représentants des populations
forestières soient choisis démocratiquement ou selon les us et
coutumes;
· De reconnaître et d'insister sur l'obligation de
rendre compte des représentants des communautés et prévoir
les moyens de recours celles ci et leurs membres.
Conclusion
L'engagement pris par l'Etat du Congo est sûrement
louable, cependant la précipitation en faveur de l'exploitation
industrielle ne roule certainement pas en faveur des communautés et
mettrait en péril leur stabilité et leur durabilité.
L'élaboration des mesures d'application étant encore en cours, il
est souhaitable de saisir cette occasion pour une nette amélioration.
Ces mesures d'exécution devraient être cohérentes,
respectueuses des règles, valeurs et principes internationaux et
constitutionnels.
II/ APPUI DU PROJET DE MISE EN PLACE DE LA LOI SUR LA
PROTECTION ET LA PROMOTION DES DROITS DES PEUPLES AUTOCHTONES AU CONGO
BRAZAVILLE
A- Objectifs
Aider la Rainforest Foundation et la société civile
congolaise à préparer l'atelier de mise en forme du projet de loi
sur la protection et la promotion des populations autochtones au Congo47(*).
B- Ébauche de la question
La République du Congo elle aussi est fortement
boisée. Les forêts occupent environ 64.6 pour cent du territoire
(22 millions d'hectares).
En novembre 2000, le Congo a adopté un nouveau
code
forestier qui à travers ses objectifs principaux entend instituer un
cadre juridique approprié pour assurer la gestion durable des
forêts et des terres forestières sur la base d'un
aménagement rationnel des ressources ; déterminer les
critères et les normes d'organisation et de gestion concertée et
participative. Ainsi, un programme d'action forestier national a
été élaboré avec pour objectif la gestion durable
et intégrée des ressources forestières, impliquant
à la fois les pouvoirs publics, les populations rurales, les ONG et le
secteur privé.
La reforme forestière de 2000 n'a guère
amélioré la situation de populations autochtones du Congo
essentiellement composées des batwa, des Mbendjele, des Baaka, des
Mkikayo, des Ngule, des Balouma, des bagyeli, des babis, des Bagombe. Ces
populations vivent traditionnellement de la chasse, de la cueillette et se
caractérisent par leur mobilité. Elles ne sont pas trop
rattachées aux biens fonciers ; Seulement, leur culture et leurs
rites culturels sont intimement liés avec la forêt. Cependant, la
nouvelle politique forestière n'a pas tenu compte de certains droits qui
leurs sont essentiels. Elles vivent une situation extrême de
marginalisation et discrimination. Le nouveau code en ne prenant pas en compte
les spécificités des peuples autochtones, constitue un obstacle
pour la jouissance de leurs droits.48(*) En plus, au Congo il n'y a aucune
référence aux peuples autochtones dans la législation.
Théoriquement, les peuples autochtones seraient protégés
par les instruments juridiques qui protègent les droits humains, tels
que la Constitution.
Le Congo bien que n'ayant pas ratifié la Convention 169
de l'OIT est quand même lié par des engagements internationaux en
matière de gestion des forêts qui l'obligent à tenir compte
de la protection des communautés forestières y compris les
populations autochtones. Il a signé le Traité Relatif à la
Conservation et la Gestion des Ecosystèmes Forestiers d'Afrique
Centrale, la Convention de Carthagène sur les risques biologiques. Il a
ratifié la Convention cadre sur les changements climatiques, la
Convention sur la diversité biologique ainsi que le Protocole de
Kyoto ; la Charte africaine des droits de l'Homme et des peuples.
Il est membre de plusieurs organisations internationales,
régionales et sous-régionales à l'instar de la FAO,
OIBT, COMIFAC, RAPAC, CEFDHAC etc.
Ayant pris conscience de ce fait, le Gouvernement de la
République du Congo par la voix de la Direction des droits humains a
pris l'initiative d'élaborer une loi en faveur de populations
autochtones présentes sur son territoire. Subséquemment pour
appuyer cette initiative, suite à une analyse de la situation des
peuples autochtones au Congo basée sur les données d'une
consultation de terrain et d'une recherche sur les normes internationales et
nationales concernant les peuples autochtones, un rapport a été
préparé en mai 2006 par l'Observatoire Congolais des Droits de
l'Homme (OCDH) avec la collaboration de la Rainforest Foundation UK, puis
présenté à la Direction Générale des Droits
Humains et des Libertés Fondamentales. Ces données du terrain et
analyses nationales et internationales ont été examinées
conjointement au cours d'une réunion de concertation de la
société civile (mai 2006) laquelle avait formulé les
recommandations finales49(*) qui ont été au centre de notre
travail.
C- Notre Travail
Élément
clé : protection du droit à la
terre et aux ressources pour les populations autochtones de la
République du Congo.
Nous nous sommes consacré à établir la
comparaison entre les dispositions du projet de loi et les recommandations
faites dans le rapport élaboré à l'attention de la
Direction générale des droits Humains et des libertés
fondamentales, comme contribution de la société civile à
l'élaboration de « la loi portant promotion et protection de
peuples autochtones au Congo ». Cet exercice consistait d'une part
à vérifier que les articles du projet de loi concordent avec la
lettre, du moins à l'esprit des recommandations. D'autre part, il a
été question pour nous de relever toutes les omissions
constatées dans ledit projet de loi et à identifier les apports
nouveaux y intégrés. Il s'est agit aussi de repérer
les dispositions qui pourraient faire l'objet d'une réglementation
spéciale ou qui nécessiteraient des textes additifs
d'application. Nous avons pour la cause, dans un premier temps,
procédé au moulage des articles en vérifiant les
recommandations correspondantes parmi les 61 en présence. Par ailleurs,
il a été mis en évidence l'applicabilité du projet
de loi par rapport à son fond et à sa forme.
Conclusion :
L'initiative prise par l'Etat du Congo est la première en
Afrique Centrale voire toute l'Afrique. Il est souhaitable que dans le texte
final ne fasse pas omission des dispositions relatives au droit à la
terre et aux ressources comme cela en a été dans le projet de loi
au moment de notre étude.
II- APPUI A LA RECHERCHE SUR LES DROITS FONCIERS DES
PYGMEES AU CAMEROUN
A- Objectifs
Aider la société civile camerounaise et la
Rainforest Foundation UK pour le lobbying auprès des autorités
politiques camerounaises en vue de restituer aux pygmées leurs terres
ancestrales et leur faciliter l'accès aux ressources par la
création des chefferies traditionnelles dans leurs villages.
B- Contexte
Le Cameroun est un pays bien boisé, où les
forêts et les autres terres boisées occupent respectivement 40
pour cent et plus de 30 pour cent du territoire. Il est le premier pays de
l'Afrique centrale à avoir modifié sa loi sur les forêts
des le début de la décennie 90 exactement en 1994.
En matière de protection des droits des
communautés liée aux questions environnementales, le Cameroun a
ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques,
la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination
raciale, la Convention sur la biodiversité biologique, la Charte
africaine des droits de l'homme et des peuples, la Convention cadre sur les
changements climatiques. Il a également accepté Protocole de
Kyoto.
Au plan sous régional, le Cameroun a signé le
Traité relatif à la conservation et la gestion durable des
écosystèmes forestiers d'Afrique Centrale et fait partie de la
COMIFAC, de la CEFDHAC et du RAPAC.
Sur le plan interne, la constitution du Cameroun du 18 janvier
1996 entend protéger et promouvoir les droits des populations
autochtones et des minorités.
Mais, la loi forestière qui date du 20 janvier 1994 n'a
pas réhabilité les peuples autochtones dans leurs droits fonciers
ancestraux. Cette loi qui pourtant est supposée venir en rescousse
à la lutte contre la pauvreté a établi quelques
dispositifs à l'instar des forêts communautaires », de la
redevance forestière, de la participation aux processus de classement et
d'aménagement des forêts. Seulement, ces mesures n'ont pu apporter
la solution à la pauvreté extrême, à
l'analphabétisme quasi général, à la
marginalisation et à l'exclusion dont souffrent plusieurs peuples
indigènes et tribaux et plus précisément des
pygmées au Cameroun. Ces derniers sont répartis parmi trois
principaux groupes que sont les bagyélis, les baka, les bakola. Le lien
commun c'est leur mode de vie essentiellement liée à la
forêt qui par ailleurs est le cadre naturel de vie. Les Baka, groupe le
plus important, sont estimés à plus de 50000 âmes et se
trouvent dans le Sud Est à Lomié, Yokadouma, Moloudou.et dans le
Sud dans les environs de la ville d'ébolowa. Abam, Djoum.
Le second groupe sont les Bagyeli/bakola au Sud, et se
retrouvent dans la région de Bipindi-Lolodorf. Moins étendus sont
moins nombreux soit environs 10000 individus. Dans la région de
Ngambé Tikar, on retrouve le troisième groupe qui compte quelques
centaines de personnes. A la différence des deux premiers, ils habitent
la zone de transition entre la forêt et la savane.
Le Cameroun n'a pas ratifié la convention 169 de l'OIT,
mais s'est engagé à travers sa Constitution à
protéger et à promouvoir les droits de ses populations
autochtones. Cependant, au lieu de les protéger, la politique
forestière de 1994 a plutôt mis à mal la survie des
populations pygmées qui ont quasiment perdu toutes leurs terres
ancestrales et n'ont quasiment plus accès libres aux ressources
forestières.
En effet, depuis quelques années déjà la
Rainforest Foundation appuie ses partenaires du Cameroun afin qu'ils agissent
auprès du gouvernement pour la création dans les villages
pygmées des chefferies traditionnelles de troisième degré.
Cela dans le but de délimiter les terres qu'ils occupent en leur faveur
et pour qu'ils accèdent facilement aux ressources forestières.
C- Notre mission
Eléments clés :
la sécurisation des terres ancestrales des
pygmées par la mise en place des chefferies traditionnelles au
Cameroun ; La participation des populations pygmées à la
gestion des espaces forestiers et ressources.
La finalisation de la rédaction de la brochure sur les
droits fonciers des pygmées au Cameroun a constitué l'axe
principal de notre mission. La brochure au premier plan met en exergue les
conséquences de la spoliation des terres ancestrales des populations
pygmées au regard des normes internationales et nationales. Dans le
second mouvement, il a été question pour nous de faire valoir
quelques avantages économiques, sociaux et politiques qu'auraient les
pygmées en disposant de leurs propres chefferies traditionnelles.
D'autre part, la brochure décrit les étapes de mise en place des
chefferies traditionnelles au Cameroun partant, de leur création, de la
désignation des chefs et de leur installation. En outre, ce document
traite du règlement des conflits entre les villages étant
donné que la loi forestière a favorisé l'exclusion des
pygmées de leurs terres aussi bien par les sociétés
d'exploitation ou de conservation par communautés bantoues50(*).
Conclusion
La suspension de création des chefferies
traditionnelles de troisième degré par le gouvernement
Camerounais (qui correspond mieux aux villages pygmées) a sans doute
aggravé l'exclusion des pygmées (pourtant dits
« Maîtres des forêts ») de leurs terres. Elle
est venue ainsi s'additionner à la loi foncière et la loi
forestière qui particulièrement leur sont défavorables.
Par conséquent, les populations autochtones (pygmées) du Cameroun
connaissent davantage la misère et la marginalisation. La question
d'accès à leurs terres et aux ressources y compris tout autre
avantage se fait pressent. En guise de solution, il est souhaitable que le
gouvernement Cameroun crée les chefferies afin de sécuriser les
limites des terres qu'ils occupent à présent51(*). A défaut, il devrait
adapter la loi forestière et réviser sa loi foncière en
tenant compte des particularités et besoins des pygmées.
SECTION II LES ACTIVITES LIEES A D'AUTRES
ASPECTS
Il s'agit ici de celles réalisées au plan
organisationnel, institutionnel ou de la logistique. Dans cette
catégorie nous classons les réunions, les visites et autres
activités subsidiaires.
I- LES REUNIONS ET VISITES
Eléments
clés : La gestion des projets, le lobbying.
Les réunions sont de plusieurs ordres. Certaines
s'inscrivent dans le cadre du suivi de nos missions principales, et d'autres au
fonctionnement interne de l'organisation, au développement du
partenariat et aux échanges d'expériences avec quelques
organisations non gouvernementales.
En ce qui concerne les premières, plusieurs rencontres ont
été organisées par nos deux superviseurs pour faire le
point sur les orientations et l'évaluation de nos activités.
Une séance de travail avec mes superviseurs
(Cath à Droite et Kath à Gauche)
Il a été aussi question pour nous de prendre
part aux réunions d'équipe. Cela nous donné l`occasion par
exemple de nous former sur l'autoévaluation et
l'élaboration du plan d'action d'une ONG au cours de la réunion
d'évaluation et de planification tenue à Oxford. Nous avons
retenu de cette réunion que la démarche à suivre se
présente ainsi qu'il suit :
1). Bilan de l'année précédente
(travail à faire
individuellement)
2). Présentation des forces et faiblesses de
l'organisation (travail en ateliers)
FORCES
|
FAIBLESSES
|
OPPORTUNITES
|
CONTRAINTES
|
|
|
|
|
3). Vision de l'organisation
(travail individuel)
A COURT TERME
|
A LONG TERME
|
|
|
NB : prévoir une fiche pour les idées non
prioritaires et à capitaliser plus tard.
4). Identification et Classification des
besoins / actions selon les priorités
a) identification (en atelier)
b) comparaisons des résultats des différents
groupes (travail de toute l'équipe)
c) classification (travail de toute
l'équipe)
Actions à grand impact
Difficile à réaliser
plus facile à réaliser
Moindre impact
5). Définition des actions
(travail de toute l'équipe)
ACTIONS IMMEDIATES
|
ACTIONS IMMEDIATES
|
ACTIONS À LONG TERME
|
|
|
|
6). Elaboration du plan d'action (travail de toute
l'équipe)
QUOI/ACTIONS
|
PAR QUI/RESPONSABLES
|
QUAND
|
Séance de travail du staff technique de la
Rainforest Foundation UK sur l'identification et la classification des
besoins / actions selon les priorités.
Plusieurs autres réunions ont eu lieu avec d'autres ONG
pour des échanges d'expérience ou pour le développement de
nouveaux partenariats. C'es ainsi que nous avons pris part à la
réunion avec les responsables de l'ONG PRONATURA basée au
Mexique, des responsables de l'Institut International pour l'Environnement et
le Développement (IIDE), de CHARITYSOFTWARE LIMITED basées toutes
deux au Royaume-Uni. Ces réunions nous ont permis de développer
nos capacités en matière de gestion des projets.
Réunion d'échange avec deux
responsables de l'ONG PRONATURA (R. Dominguez B.et Rosa Maria VIDAL
R.)
En ce qui concerne les visites, elles ont été le
point important d'apprentissage du lobbying. Ainsi, une visite a eu lieu au
parlement anglais les débats ayant été portés sur
l'exploitation frauduleuse des ressources naturelles et les conséquences
sur la vie politique et la stabilité de la RDC. Nous avons pu nous
rendre à DFID qui est un partenaire financier; à Global Witness,
ONG anglaise qui lutte contre l'exploitation frauduleuse des ressources
naturelles en RDC. Aussi avons-nous assisté à la
conférence organisée à l'université SAS sur les
échéances politiques en RDC. Cette occasion nous a permis
d'échanger avec certains responsables politiques ainsi que les
observateurs des droits de l'homme de ce pays.
II- ACTIVITES DIVERSES
Eléments
clés : Notre implication et participation au
travail de l'équipe technique
Travailler aussi avec toute l'équipe de la Rainforest
Foundation UK pratiquement d'expression anglaise nous a amené quelque
fois à leur venir en aide langue pour la pratique de la langue
française.
Aussi, nous n'avons pu hésiter de donner notre coup de
main pour en cas de nécessité pour quelques activités
manuelles.
CONCLUSION GENERALE
Nous arrivons à la fin de notre stage et probablement
de notre formation aussi, fier d'avoir posé notre pierre au vaste
chantier des droits de l'Homme en pleine édification au coeur de la
forêt équatoriale d'Afrique. Nous regrettons la durée assez
courte réservée pour le stage. Ainsi, n'ayant aucunement le
sentiment d'être arrivé au bout du tunnel car conscient que le
chemin reste long et scabreux, nous avons espoir que notre travail grâce
à la Rainforest Foundation UK, sera tant soit peu utile pour
l'amélioration des conditions de vie des communautés des
forêts dans le bassin du Congo et en particulier celles des populations
autochtones qui y vivent.
Au moment où nous quittons ce chantier à travers
l'Afrique Centrale, nous retenons que les politiques de conservation et de
développement des forêts sont nécessaires certes, le
facteur humain est indispensable. Notre voyage pour la découverte des
politiques nationales du moins celles des pays ici étudiés nous
aura permis de relever leur déficience en ce qui concerne la prise en
compte du facteur humain dans la gestion des forêts ; nous retenons
également que la contribution du secteur forestier au
développement social n'est pas garantie et que les
communautés forestières et particulièrement les
populations autochtones sont presque des laissées pour compte dans les
projets de conservation et de développement des forêts ;
Aussi avons-nous noté que les populations vivant dans les forêts
ou des forêts ne sont pas souvent invitées ou alors ne participent
pas assez à leur gestion et que les aspects culturels de la
forêt sont délaissés voire ignorés. Tout ceci
pourrait légitimement susciter un sentiment d'injustice pour les
populations forestières et la société civile et qui
pourtant sont motivées à prendre aussi des responsabilités
dans la gestion durable de ressources afin d'améliorer les conditions de
vie des populations. Alors il n'y a pas suffisamment voire véritablement
de garantie de partage équitable des bénéfices forestiers
entre d'une part les Etats et les communautés et d'autre part entre les
composantes des communautés elles même.
Notre proposition à tous ces Etats est qu'ils
intègrent une approche holiste en amont dans leur politique
forestière. Ce faisant elle doit lier les dimensions juridique,
anthropologique, écologique, économique, environnementale,
démographique, sociologique, etc. ce qui permettrait de prendre en
considération les droits et intérêts des communautés
des forêts.
Au terme ce stage, nous nous réjouissons que la
Rainforest foundation UK nous ait permis de mettre en valeur nos connaissances
théoriques relevant notamment du droit international des droits de
l'homme, de la gestion des projets, de la méthodologie de la
communication des organisations, du droit des minorités et des
populations autochtones, de la pratique institutionnelle des droits de l'Homme,
des droits sociaux économiques et culturels etc. Grâce au staff de
la Rainforest Foundation UK nous avons pu mettre à profit la pratique de
la langue anglaise. Nous ne saurons donc nous garder de recommander fortement
le maintient et le renforcement de ces enseignements à l'IDHL.
Nous saisissons l'occasion que nous offert notre passage
à la Rainforest Foundation UK pour recommander l'inclusion dans ses
programmes et projets des opportunités de bourses et de stages au profit
des étudiants. Nous exhortons par ailleurs la Rainforest Foundation UK,
qu'elle développe le partenariat avec les institutions de formation des
droits de l'Homme.
BIBLIOGRAPHIE
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de la RDC et les communautes des forets, Kinshasa, Octobre 2003
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2003
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1998
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participatives dans la gestion des ecosystemes forestiers d'Afrique
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Cameroun bilan et perspectives í Division de
la Cooperation et des Programmes, MINEF, 2005
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Republique Democratique du Congo ; une mise en (c)«uvre potentielle
des obligations internationales relatives a la protection de l'environnement et
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peuples autochtones í PUF, 1996
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traditionnelles et la decentralisation, octobre 2002.
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sociaux pour une gestion durable des forets Un guide pour
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marginalisation des populations pygmees.
Victor BISSENGUE, Contribution a
l'histoire ancienne des Pygmees: l'exemple des Aka, Collection Etudes
africaines, Editions l'Harmattan, Octobre 2004
Serge BAHUCHET, Pierre GRENAND avec la
collaboration de Francoise AUBAILE-SALLENAVE, Francoise GRENAND, Daou JOIRIS et
Pierre de MARET Synthese des interactions entre l'homme et la foret
tropicale,
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http://www.ulb.ac.be/soco/apft/GENERAL/TEXTE/RESUME1.HTM
http://www.ramsar.org/key_guide_indigenous_f.htm
http://www.riddac.org/docs/traitecomifac.pdf
http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/glossaire-dd.pdf
http://www2.gtz.de/forest_certification/download/wp3f.doc.
http://www.fao.org/documents/show_cdr.asp?url_file=/docrep/x3030f/x3030f07.htm
http://www.congo-site.net/v4x/instit/home.php
http://www.pdm-net.org
http://www.gitpa.org//GITPA%20100-35.htm
http://www.ifiasite.com/index.php?rub=Presse&langue=fr
http://www.minef.cm
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b. AEPERO News, N·#172;004 Mai 2002.
c. Bubinga nÆ65 mars 2003.
d. Perspectives nÆ6 decembre 1982.
e. Ouest echo
f. Droit foncier (dossier special) bulletin nÆ10
4eme trimestre 2004; justice et democratie; RCN, Belgique
g. Ter gantai nÆ14, edition internationale, octobre 1999
h. Les peuples indigenes leurs forets, leurs luttes et leurs
droits, WRM, 2005
Normes Juridiques Internationales
1. Declaration universelle des
droits de l'homme
2. Pacte
international relatif aux droits, economiques, sociaux et culturels
3. Pacte
international relatif aux droits civils et politiques
4. Convention sur la biodiversite
5. Convention RAMSAR
6. Convention 169 de l'OIT
7. Charte Africaine des droits de l'Homme
8. Declaration des droits des populations autochtones (adoptee
depuis le 30 juin 2006)
9. La Declaration des chefs d'Etats d'Afrique centrale
(Declaration de Yaounde du 17 mars 1999)
10. Manuelle operationnelle de la banque Mondiale (directive
operationnelle OD 4.20 ; OD 4.30 etc.)
11.
Resolution 1803 (XVII) de l'Assemblee generale en date du 14 decembre 1962,
"Souverainete permanente sur les ressources naturelles
12.
Declaration des droits des personnes appartenant a des minorites nationales ou
ethniques, religieuses et linguistiques
13. Declaration
sur l'elimination de la discrimination a l'egard des femmes
14.
Convention sur l'elimination de toutes les formes de discrimination a l'egard
des femmes.
Normes Juridiques Nationales
Du Cameroun :
o Loi n96-06 du 18 janvier 1996 portant revision de la
constitution du 02 juin 1972
o Code de procedure civile et commerciale, 2eme
edition 2001, editions MINOS, Yaounde
o Code civil 2000, editions Minos, Yaounde
o Loi n2003/016 du 22 decembre 2003 sur le reglement des litiges
portant sur les limites administratives et des unites de commandement
traditionnel.
o Loi n80-22 du 14 juillet 1980 portant repression des atteintes
a la propriete fonciere et domaniale (modifiee par la loi n85-05 du 4 juillet
1985)
o Ordonnance N7461 du 6 juillet 1974 modifiee par l'ordonnance
n77-1 du 10 janvier 1977 et les Lois n81-21 du 14juillet 1980 et 83-19 du 26
novembre 1983 fixant regime foncier;
o Ordonnance n74-2 du 6 juillet 1974 modifiee par l'Ordonnance
n77/2 du 10 janvier 1977 fixant le regime domanial
o Decret n76/166 du 27 avril 1976 fixant les modalites de gestion
du domaine national
o Decret n76/167 du 27 avril 1976 modifie par les decrets N77-339
du 3 octobre 1977 et n90-1480 du 9 novembre 1990
o Decret n84-311 du 22 mai 1984 portant modalites d'application
de la loi n80-22 du 14 juillet 1980
o Decret n87-1872 du decembre 1987 portant application de la loi
n85-9 du 4 juillet 1985 relatives aux expropriations pour cause d'utilite
publique et aux modalites d'indemnisation
o Decret n76-165 du 27 avril 1976 modifie par le decret n90- 1482
du 9 novembre 1990 fixant les conditions d'obtention du titre foncier
o Decret n77/245 du 15 juillet 1977 portant organisation des
chefferies traditionnelles
o Decret n78/322 du 3 aout 1978 portant institution des
commissions pour les reglements des litiges relatifs aux limites des
circonscriptions administratives et des unites de commandement traditionnel
De la Republique du Congo
o Constitution du Congo du 20 janvier 2002
o Loi no 10-2004 du 26 mars 2004 fixant les principes generaux
applicables aux regimes domanial et foncier
o Loi no 9-2004 du 26 mars 2004 portant code du domaine de
l'Etat
o Loi nÆ 3-2003 du 17 janvier 2003 fixant l'organisation
administrative territoriale. 17/012003
o Loi nÆ 7-2003 du 6 fevrier 2003 portant organisation et
fonctionnement des collectivites locales 06/02/2003
o Loi nÆ 8-2003 du 6 fevrier 2003 portant loi organique
relative a l'exercice de la tutelle sur les collectivites locales
06/02/2003
o Loi nÆ 9-2003 du 6 fevrier 2003 fixant les orientations
fondamentales de la decentralisation 06/02/2003
o Loi nÆ 10-2003 du 6 fevrier 2003 portant transfert de
competences aux collectivites locales 06/02/2003
o Decret nÆ 2003-20 du 6 fevrier 2003 portant
fonctionnement des circonscriptions administratives territoriales
De la Republique Democratique du Congo
o Constitution du 26 fevrier 2006
o Loi forestiere du 29 aout 2002
Textes d'application du Code forestier en cours
d'elaboration :
1. Decret fixant la procedure de classement et
declassement des forets
2. Decret portant organisation et fonctionnement du conseil
consultatif national des forets
3. Decret fixant la procedure d'attribution des concessions
forestieres
4. Decret fixant modalites d'attribution des forets aux
communautes locales
5. Arrete relatif a l'exportation des produits forestiers
6. Arrete portant mesures economiques pour le developpement de
ì filiere bois í et la gestion durable
7. Annexe 1 de l'Arrete fixant modeles de contrat de concession
forestiere et de cahier de charge
8. Arrete fixant les criteres de preselection des
soumissionnaires des concessions forestieres
9. Arrete fixant la procedure d'enquete publique prealable a
l'octroi des concessions forestieres
10. Arrete relatif a l'exploitation forestiere
11. Arrete portant reglementation de la recolte des produits
forestieres dont
12. l'exploitation est soumise au controle
13. Arrete fixant la procedure des transactions en matiere
forestiere
14. Arrete portant organisation et fonctionnement du cadastre
forestier
15. Arrete fixant la procedure d'elaboration, d'attribution et de
controle de la mise en (c)«uvre des plans d'amenagement forestier
16. Procedure d'elaboration approbation, suivi et controle de la
mise en (c)«uvre du plan d'amenagement forestier d'une unite forestiere
d'amenagement
17. Arrete relatif a l'exportation des produits forestiers
Personnes Contactées / Rencontrées
Eric JOYCE, Membre du parlement anglais;
Stephen Carter, coordinator All Party Parliament
Group on the Great Lakes Region and Genocide Prevention, House of commons;
Luis Rodriguez-Pinero, Enseignant a l'Universite
d'Arizona ; Etats-Unis d'Amerique
Joseph BOBIA, Coordinateur du Reseau des
Ressources Naturelles, RDC.
Lionel DISS, Responsable des projets Afrique,
Rainforest Foundation Norvege.
Roger MUCHUBA, Secretaire Generale
ì heriter de la justice í, RDC.
Pasteur Jacques BAKULU, Coordinateur du Centre
pour la promotion et l'Education des communautes de base, BOMA I kongo central,
RDC.
Lorenzo COTULA, Chercheur associe Droit et
developpement Durable, Programme zones Arides, Groupe Ressources Naturelles,
IIDE.
David JONES, sales Manager,
CHARITYSOFTWARELIMITED ; Londres.
Rosa Maria VIDAL R. Directrice adjoint
PRONATURA, Chiapas, Mexique.
Romeo DOMINGUEZ, Directeur general PRONATURA,
Chiapas, Mexique;
Anneke Van WOUDENBERG, Observateur human rights
watch, RDC.
ANNEXE I
CENADEP
CNONGD
Centre National d'Appui au Développement
Conseil National des Organisation Non Gouvernementales
et à la Participation Populaire
de Développement du Congo
Avenue Tabora N°1150 Kinshasa-Barumbu
345, Petit Boulevard Lumumba, Kinshasa-Limete
B.P. 14.582 Kinshasa I / R.D.CONGO
B.P. 5.744 Kinshasa - Gombe / R.D. CONGO
Kinshasa, le 12 février 2004
A Son Excellence Monsieur le Ministre de l'Environnement,
Eaux et Forêts à Kinshasa - Gombe
A Monsieur le Représentant Résident de la
Banque Mondiale à Kinshasa-Gombe
A Monsieur le Représentant de la FAO à
Kinshasa-Gombe
Copie pour information :
Son Excellence Monsieur le Président de la
République
Son Excellence Monsieur le Vice - Président
Chargé des Questions Economiques et Financières
Excellence Monsieur le Président du Sénat
Excellence Monsieur le Président de
l'Assemblée Nationale
Excellence Monsieur le Ministre des Finances
Monsieur le Représentant Résident du PNUD
Objet :
Le devenir des forêts de la République
Démocratique du Congo et des populations vivant dans ces forêts.
Excellence Monsieur le Ministre,
Messieurs les Représentants,
Nous, les Organisations de la société civile
congolaise nous adressons directement à vous qui définissez
aujourd'hui les objectifs et termes de la future politique forestière de
la République Démocratique du Congo.
Nous sommes très inquiètes de la situation
actuelle. Le « développement » des forêts de la RDC, si
ses objectifs et conditions d'exécution ne sont pas
reconsidérés, aura des répercussions majeures sur les
droits et les conditions de vie de millions de Congolais, ce qui
entraînera également des conséquences graves et
irréversibles pour cette ressource vitale que sont les forêts
congolaises.
· Nous notons que, à la date du 24 janvier
2003, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adoptait à
l'unanimité la Résolution 1457 qui `notait avec
préoccupation' que « le pillage des ressources naturelles [en
RDC] se poursuit et constitue l'un des principaux éléments qui
entretiennent le conflit ». Nous sommes inquiètes de constater
que l'actuel développement du secteur forestier, de la politique et de
la législation forestière en RDC ne prend pas en compte ce
problème fondamental.
· La gestion de ces forêts ne doit en aucun cas
être guidée par l'hypothèse selon laquelle le
développement d'une exploitation industrielle des forêts contribue
nécessairement au développement de la population et de
ses franges les plus défavorisées.
· Le nouveau Code Forestier de la RDC (Loi No. 011-2002
portant Code Forestier) présente plusieurs handicaps
identifiés dans des documents de recherche commissionnés par
Rainforest Foundation pour un atelier organisé par le Groupe de Travail
sur la Forêt / GTF en novembre 2003 à Kinshasa:
o Le Code s'avère ne pas être en conformité
avec toutes les obligations mises à la charge de la RDC
en vertu de divers traités internationaux, y compris l'article
8(j) de la Convention sur la diversité biologique ;
o Le Code ne prend pas suffisamment en compte les
communautés tributaires de la forêt et pourrait
besoins spécifiques des conduire à de
sérieux conflits en matière de droits communautaires et
d'accès aux ressources forestières ;
o Le Code ne tient pas compte des leçons
tirées de l'application d'une législation forestière
similaire au Cameroun, et de nombreuses dispositions seraient
inappropriées.
· Le développement des actes
réglementaires est tout aussi préoccupant,
particulièrement en ce qui concerne les opportunités de la
société civile de participer à ce processus. Par
exemple, parmi les actes réglementaires qui ont déjà
été adoptés ou qui sont en cours d'élaboration,
seuls trois (3) ont jusqu'ici été mis à notre disposition.
· Le zonage des forêts est un processus critique ;
il déterminera la relation juridique liant la population aux
forêts, pouvant ainsi affecter les droits ayant trait aux ressources de
subsistance de millions de personnes vivant dans les forêts de la RDC. En
ce moment, les consultations locales relatives à la définition de
la méthodologie d'intervention et des critères de
découpage du territoire ont uniquement impliqué les services
d'Etat et le secteur privé.
· La connaissance par la société civile de
l'existence de la « Cellule de coordination » au sein
du Ministère de l'Environnement, Eaux et Forêts, et des
responsabilités de cette dernière dans le développement
d'un Plan Forestier National, est à l'heure actuelle
extrêmement limitée.
Nous, ONG congolaises, avons entrepris depuis plusieurs mois
de nombreuses démarches en direction de la Banque Mondiale, de
la FAO et du Ministre de l'Environnement, Eaux et Forêts
de la République Démocratique du Congo afin de vous
encourager à assurer une participation effective de la
société civile dans le processus de mise en oeuvre du Code
Forestier, et plus particulièrement dans le processus
d'élaboration des normes d'application du Code Forestier et de sa
vulgarisation.
Les paroles et bonnes intentions formulées par la
Banque Mondiale et la FAO jusqu' aujourd'hui n'ont été suivies
d'aucun acte concret répondant aux inquiétudes de la
société civile mise à l'écart d'un processus
décidant en ce moment-même, sans notre contribution, du sort du
patrimoine écologique de notre pays et du devenir de ses populations
dont la subsistance et la simple existence dépendent
directement de leur accès aux ressources et aux bénéfices
issus d'une gestion durable de leurs forêts.
L'absence de consultation et de participation de la
société civile annonce la mise en place d'une politique
forestière dépourvue de toute légitimité populaire.
Cette politique risque ainsi de ne pas être acceptée par la
population et d'engendrer de nombreux conflits sociaux.
2
La société civile prend acte et requiert
des mesures d'urgence
Prenant acte de l'immobilisme dans la conduite du processus de
mise en oeuvre du Code Forestier vis-à-vis de nos recommandations, nous
vous demandons ainsi solennellement de prendre les mesures suivantes :
Adoption impérative d'un moratorium
portant sur le processus d'élaboration des normes d'application du
Code Forestier.
La durée initialement prévue pour la conduite
du processus est d'ores et déjà entamée de
moitié. Le moratorium devra être maintenu
aussi longtemps que les manquements de la Banque Mondiale et de la FAO
ne seront pas adressés, et qu'une participation effective de la
société civile ne sera pas assurée.
Ce moratorium permettra un nouvel examen de tous les
textes visant à la mise en oeuvre du Code Forestier, avec
la consultation et la participation de la société civile
et de toutes les communautés concernées. Les textes
visés ici sont ceux ayant déjà été
adoptés à ce jour ou étant en cours d'élaboration,
ainsi que ceux considérés comme « ne nécessitant pas
de consultation ».
Les normes d'application et le Code lui-même doivent
être réexaminés à la lumière des
obligations internationales liant juridiquement la RDC, en particulier
celles découlant de conventions internationales relatives à la
protection des droits de l'homme ou de l'environnement.
Augmentation du nombre de
représentants de la société civile siégeant
au Comité de pilotage du projet TCP/DRC/2905 de la FAO de trois (3)
à six (6).
Prise en compte effective et
systématique des droits et pratiques traditionnels et coutumiers des
communautés locales dans le processus d'élaboration des normes
d'application, ainsi que dans le développement d'un Plan Forestier
National, et en particulier dans le plan de zonage.
La méthodologie et les
critères de zonage doivent faire l'objet d'une attention
particulière, en intégrant les recommandations recueillies
à l'occasion de consultations élargies de la
société civile.
Le plan de zonage pilote doit être accompagné
des consultations locales effectives incluant des techniques de
participation appropriées, par exemple pour la délimitation
des territoires communautaires et la détermination de l'utilisation des
terres.
La Banque Mondiale et la FAO doivent s'assurer
que leurs interventions en RDC sont conformes au droit international, aux
obligations découlant des
Nous rappelons ici les termes du mémo vous
adressé (19 novembre 2003) qui réclamait une meilleure
représentation de la société civile au sein du
Comité, en proposant la nomination du CNONGD, du
GTF et d'un représentant des
intérêts des peuples autochtones.
Une lettre du Secrétaire Général
à l'Environnement, Eaux et Forêts, datée du 7
février dernier, convie le Coordonnateur du GTF à désigner
trois experts supplémentaires à titre de membres au Comité
de pilotage, « suivant l'esprit du mémo ». Nous attendons donc
les suites de cet avancement du Ministère par la nomination officielle
desdits experts.
Conventions internationales relatives à
la protection des droits de l'homme ou de l'environnement et à la
Constitution de la RDC. En outre :
La Banque Mondiale doit s'assurer que ses
interventions en RDC sont conformes aux termes de ses politiques et directives
internes.
La FAO doit s'assurer du respect de son
engagement à garantir la participation de tous les acteurs
concernés dans ses interventions en RDC, en particulier en
matière de droits des communautés forestières.
Nous, ONG congolaises, attendons maintenant de vous,
Excellence Monsieur le Ministre, Messieurs les Représentants, des actes
et sommes résolues à tout mettre en oeuvre pour obtenir gain de
cause.
Dans l'espoir que vous saurez entendre cet appel que vous
lance la population congolaise, les ONG travaillant au bien-être de tous
les Congolais vous prient de croire, Excellence Monsieur le Ministre, Messieurs
les Représentants, en l'assurance de leurs sentiments les meilleurs.
ANNEXE II
Recommandations De La Société Civile au
Gouvernement de la République du Congo sur le projet de loi de
protection et de promotion de droits des populations autochtones :
A. Recommandations par rapport au droit international
1. Le Gouvernement devrait promouvoir la ratification de la
Convention N° 169 de la OIT sur les Peuples Indigènes et Tribaux dans
les Pays Indépendants (1989).
B. Recommandations par rapport au cadre juridique
national
2. Il serait urgent et prioritaire d'adopter une loi qui
prenne compte la situation de marginalisation et discrimination dont souffrent
historiquement les peuples autochtones de Congo, et qui les empêche de
jouir des droits garantis par la Constitution et la législation
nationale sur un pied d'égalité avec le reste de la population.
3. La nouvelle loi devrait être compatible avec les
développements internationaux et africains par rapport à la
protection des peuples autochtones, en prenant en considération les
instruments internationaux spécifiques existants et la jurisprudence des
organismes internationaux des droits de l'Homme comme éléments
d'inspiration.
4. Le Gouvernement congolais doit être appuyé
dans tous ses efforts pour promouvoir la loi sur les peuples autochtones, y
compris l'appui des organismes internationaux des droits de l'Homme et les
organisations de la société civile nationale et
internationale.
5. Il serait souhaitable d'inclure une disposition dans la
Constitution de la République du Congo qui reconnaît l'existence
des peuples autochtones et garantit leurs droits humains, sans discrimination.
C. Recommandations par rapport aux contenus de la future
loi
Définition
La future loi sur les droits des peuples autochtones
devrait inclure une définition des peuples ciblés dans
ladite loi. Concernant cette définition, il serait souhaitable
de :
6. Utiliser le terme « autochtone » au
lieu de « pygmée » afin d'éviter toute
connotation péjorative pour s'approcher des standards
internationaux en la matière.
7. Eviter les éléments discriminatoires, dans le
corps de la loi, concernant les peuples autochtones, pouvant donner
l'idée qu'ils sont inférieurs ou sous évolués et
qui contredisent les objectifs de la loi.
8. Inclure les éléments que l'on trouve dans les
définitions internationales des peuples autochtones, dont :
spécificité culturelle ; occupation originelle du
territoire ; traditions et coutumes diverses.
En tenant compte de l'ensemble de ces
éléments, le groupe a élaboré une proposition de
définition, reproduite dans la page
Erreur ! Signet non
défini. de ce document.
Egalité et non-discrimination
Il conviendrait pour la future loi d'inclure les
objectifs suivants:
9. La loi congolaise doit s'assurer que les peuples
autochtones jouissent pleinement et effectivement de l'ensemble des droits que
le droit international et la loi nationale garantissent au reste de la
population congolaise.
10. En l'absence d'égalité entre les peuples
autochtones et le reste de la population congolaise, il est indispensable
d'adopter des mesures spéciales afin de protéger les droits des
peuples intéressés, sans qu'aucune forme d'atteinte ne soit
portée à leur qualité de citoyen.
11. La loi doit prêter une particulière attention
au respect de l'exercice des droits sociaux, économiques et culturels
envers les populations autochtones en condition d'égalité avec le
reste de la population congolaise.
12. La loi doit condamner tout agissement visant à
maintenir une catégorie de la population dans une situation de
domination et d'infériorité, incluant des pénalités
spécifiques pour tout acte de discrimination contre les personnes
autochtones.
Droits de citoyenneté et accès à
la justice
Par rapport à la jouissance des droits
généraux de citoyenneté garanties aux toutes les citoyens
congolais, la loi devrait
13. Promouvoir l'obtention gratuite des pièces
d'identité par les personnes autochtones, incluant les programmes
mobiles d'identification.
14. Garantir l'égalité d'accès à
la justice des peuples autochtones.
15. Garantir le respect des droits de l'Homme des peuples
autochtones à la même condition d'égalité que le
reste de la population congolaise.
16. Assurer la protection spéciale des peuples
autochtones contre : des actes de torture ; des traitements inhumains
et dégradants ; atteinte au droit à la vie et
intégrité physique ; atteinte à la liberté de
circulation ; esclavage et travail forcé ou
non-rétribué.
17. Garantir d'une manière spéciale les droits
des femmes autochtones avec pleine jouissance de tous les droits humains dans
les mêmes conditions d'égalité que le reste de la
population congolaise, inclus le droit de ne pas être objet de violence
sexuelle ou manipulation par raison de leur origine ethnique.
18. Instaurer des mécanismes spéciaux de
répression des violations des droits de l'Homme des personnes
autochtones à cause de leur origine ethnique.
Auto-gouvernance et participation
Par rapport aux droits de peuples autochtones à la
auto-gouvernance et participation, la loi devrait:
19. Reconnaître le droit des peuples autochtones
d'administrer eux même leurs affaires intérieures et locales.
20. Reconnaître les autorités traditionnelles des
peuples autochtones, propre à leurs cultures, incluant la juridiction
coutumière dans le système judiciaire congolais, en respectant
les normes des droits de l'Homme.
21. Assurer la consultation des peuples autochtones par des
procédures appropriées chaque fois que l'on envisage des mesures
législatives ou administratives susceptibles de les toucher directement.
Les consultations doivent être menées de bonne foi et sous une
forme appropriée aux circonstances, en vue de parvenir à un
accord ou d'obtenir un consentement au sujet des mesures envisagées.
22. Garantir la représentation des peuples autochtones
dans les institutions politiques, au niveau local, régional et national,
en instaurant des mécanismes spéciaux pour leur permettre d'y
participer. Par exemple, l'adoption des quotas des représentants
autochtones à chaque niveau.
23. Promouvoir la participation électorale des peuples
autochtones en instaurant des mécanismes spéciaux.
Intégrité culturelle
Par rapport à la protection et reconnaissance de
l'identité et culture des peuples autochtones, la loi devrait:
24. Reconnaître l'importance de la diversité
culturelle, et que les cultures autochtones : leurs langues, histoires,
modes de vie et coutumes, enrichissent l'identité culturelle de l'Etat
congolais.
25. Assurer que la pleine propriété des biens
culturels et intellectuels des peuples autochtones soit reconnue et que les
droits au contrôle et à la protection de ces biens soit
assurée pour ces peuples.
26. Valoriser et promouvoir les cultures autochtones :
a. en instaurant une journée nationale des peuples
autochtones, développée avec la participation des peuples
autochtones eux-mêmes.
b. en stimulant la collaboration entre les peuples autochtones
et l'État dans la préservation des rites et des lieux
sacrés des communautés en tant que lieux d'expression de leur
culture.
c. en encourageant le droit des peuples autochtones à
revivifier, utiliser et transmettre aux générations futures leur
histoire, leurs langues, leurs traditions orales et leurs philosophies.
d. Empêcher et réparer les conséquences
des formes d'assimilation ou d'intégration imposée par d'autres
cultures ou modes de vie ainsi que des formes de propagande dirigée
contre les peuples autochtones.
e. Prendre des mesures à titre collectif ou individuel
contre la disparition des cultures des peuples autochtones.
Terre et ressources naturelles
Il serait souhaitable que la loi incluse une section
spécifique relative au droit de peuples autochtones à la terre et
aux ressources naturelles.
Terre
Par rapport au droit à la terre, la loi
devrait :
27. Reconnaître les droits collectifs de peuples
autochtones à la propriété, possession ou jouissance des
terres qu'ils occupent traditionnellement ou utilisent d'une autre
manière.
28. Reconnaître le principe de territorialité,
c'est-à-dire, les droits de propriété, possession ou
jouissance sur la totalité de l'environnement ou habitats que les
peuples autochtones occupent traditionnellement ou qu'ils utilisent d'une autre
manière.
29. Reconnaître le caractère collectif du droit
des peuples autochtones à la propriété, possession ou
usage des leurs terres, selon leurs coutumes et usages.
30. Reconnaître l'importance spéciale que
revêt la culture et les valeurs spirituelles des peuples
intéressés dans la relation qu'ils entretiennent avec leurs
forêts traditionnelles.
31. Reconnaître le droit coutumier des peuples
autochtones sur les terres qu'ils occupent traditionnellement d'une
manière permanent ou semi permanente, en valorisant la mise en valeur
des leurs terres selon leurs coutumes et usages.
32. Reconnaître, garantir et protéger les
principes de l'inaliénabilité, l'imprescriptibilité et
l'intangibilité de la propriété des terres autochtones.
33. Reconnaître le droit d'usage sur les terres que les
peuples autochtones utilisent traditionnellement, même s'ils n'occupent
ou utilisent pas ces terres d'une manière permanant, ou si lesdites
terres sont utilisées de manière conjointe avec d'autres
communautés.
34. Protéger les droits de propriété,
possession et jouissance des terres autochtones a travers la mise en oeuvre de
programmes de démarcation et octroi de titres foncières, prenant
en conte le droit coutumier, valeurs, usages et coutumes des ces peuples.
35. L'octroi de titres fonciers sur les terres autochtones
devrait être gratuit et libre de charges.
36. Interdire le déplacement forcé des peuples
autochtones de leurs terres traditionnelles, sauf en cas exceptionnels, pour
motifs de sécurité nationale ou de santé publique. Dans
les cas où ce déplacement est indispensable, les
communautés concernées doivent avoir le droit de retourner sur
leurs terres. Quand un tel retour n'est pas possible, ils doivent être
relocalisés sur des terres similaires et indemnisés pour toute
perte ou dommage subi de ce fait.
37. Empêcher l'occupation ou expropriation illicite des
terres autochtones par des personnes qui n'appartiennent pas à ces
peuples ; ou que ces personnes puissent se prévaloir des coutumes
desdits peuples ou de l'ignorance de leurs membres à l'égard de
la loi en vue d'obtenir des droits sur ces terres.
38. Reconnaître les modes de transmission ou de
répartition interne des droits sur la terre entre les membres des
communautés autochtones.
Ressources naturelles
Par rapport aux droits des peuples concernés à
l'accès et à l'usage des ressources naturelles dont sont
dotées leurs terres, ou sur l'exploitation des ressources naturelles
susceptibles d'affecter directement leur environnement ou habitat, la loi
devrait :
39. Reconnaître le droits des peuples autochtones
à l'accès et l'utilisation des ressources naturelles qu'ils
occupent ou exploitent traditionnellement ou pour leur subsistance, y compris
les eaux, la faune, la flore et autres ressources de la forêt. Les
mécanismes de forets classés ou de zones de
chasse prévues par la législation nationale pourraient
être utilisés à cet égard.
40. Reconnaître spécialement les droits des
peuples autochtones à la chasse et à l'utilisation de ressources
forestières pour l'autoconsommation, dans les termes reconnus par la loi
congolaise. Il serait souhaitable de reconnaitre le droit
à la commercialisation des produits forestiers non ligneux par les
peuples autochtones, en dehors du système de permis spéciaux
prévus par le Code Forestière.
41. Inclure les mécanismes pour la consultation des
peuples autochtones chaque fois que l'on envisage l'exploration, l'exploitation
ou la conservation des ressources naturelles dans leur environnement ou
habitat.
42. Inclure la nécessité d'élaborer des
études de l'impact sur l'environnement des communautés
autochtones des projets d'exploitation ou de conservation des ressources
naturelles, incluant les aspects sociaux et culturels.
43. Inclure l'amélioration des conditions de vie et du
niveau d'éducation et de santé des peuples autochtones comme
objectifs prioritaires des cahiers des charges associés aux concessions
d'exploitation forestière ou minière.
44. Inclure le devoir de l'Etat de consulter les peuples
autochtones chaque fois que l'on envisage la création des aires
protégées susceptibles d'affecter directement leurs
capacités d'utiliser les ressources naturelles ; ainsi que de les
associer à l'utilisation, à la gestion et à la
conservation des ressources dont sont dotées ces aires.
45. Protéger et valoriser les connaissances,
innovations et pratiques des peuples autochtones sur la diversité
biologique et assurer le partage équitable des avantages y
découlant.
Droits économiques et sociaux
Par rapport a la garantie des droits économiques et
sociaux dans la loi, il conviendrait de tenir compte de la
conservation de l'identité culturelle ainsi que la participation et la
consultation des peuples autochtones dans les recommandations dans le domaine
de l'éducation, l'emploi, la santé et l'habitat et d'instaurer
des mécanismes spéciaux contre la discrimination dans ces
domaines.
Education
Concernant l'éducation, il serait souhaitable
de :
46. Prendre en compte dans le design et développement
des services d'éducation :
a. Les spécificités de vie semi nomade, incluant
la mobilité des communautés et un calendrier scolaire
adapté aux pratiques des peuples concernés.
b. Une dispense du critère d'âge pour la
scolarisation des enfants autochtone.
c. Le respect de l'article 83 de la Constitution congolaise du
20 janvier 2002 sur la gratuité de l'école et l'octroi des
bourses d'études aux enfants autochtones à partir du secondaire.
d. La diversité des langues autochtones et leur
valeur.
e. La formation des enseignants autochtones.
47. Instaurer un système d'alphabétisation qui
est adapté aux cultures autochtones.
Conditions de travail
Concernant les conditions de travail, il serait
souhaitable de :
48. Rémunérer l'expertise des peuples
autochtones, par exemple leur connaissance de la forêt et ses
espèces, dans la justice et l'équité.
49. Exiger que les peuples autochtones soient prioritairement
recrutés par les sociétés forestières,
minières et autres qui exercent dans leur milieu.
50. Prendre des mesures spéciales pour garantir
l'accès à la formation professionnelle des peuples
autochtones.
51. Veiller à ce que les autochtones employés
dans le secteur privé, le secteur public ou les structures de la
société civile perçoivent la même
rémunération que les autres personnes exerçant le
même travail.
52. Accorder l'égalité des chances en avantages
sociaux, indemnités et promotion aux travailleurs autochtones
53. Veiller au respect des dispositions des articles 87 et 88
du Code du Travail
Santé
Concernant la santé, il serait souhaitable
de :
54. Instaurer les services de soins de santé primaire
intégrée en milieu autochtone, prenant en compte les
spécificités d'une vie semi nomade.
55. Mettre en place des mécanismes pour valoriser la
médecine traditionnelle des peuples autochtones, par exemple des centres
de médecine traditionnelle.
56. Favoriser l'accès à moindre coût des
peuples autochtones aux soins médicaux dans les structures sanitaires
publiques et dans les centres médicaux des entreprises
forestières
57. Interdire l'utilisation des produits toxiques qui mettent
en danger la santé ou favoriser la pollution du milieu dans lequel
vivent les peuples autochtones
58. Former les agents de santé autochtones aux soins de
la santé primaire intégrée
Environnement
59. La loi devrait reconnaître le droit des
peuples autochtones à un environnement sain et satisfaisant dans les
terres ou ils habitent, et la nécessite de las mis en ouvre des mesures
pour protéger et préserver cet environnement.
D. Recommandations par rapport au processus
d'élaboration de la loi
Concernant les processus d'élaboration de la loi,
il conviendrait de :
Garantir que les peuples autochtones sont consultés
dans toutes les étapes de l'élaboration de la loi. A cet
égard, le Gouvernement pourrait réaliser des visites de
consultation auprès des communautés autochtones sur le terrain
pour leur expliquer les principes inclus dans la nouvelle loi, en vue d'obtenir
leur consentement au contenu de ladite loi.
ANNEXE III
LES PYGMEES ET L'EXPLOITATION FORESTIERE INDUSTRIELLE :
CAS DES
BAGYELI DU SUD-CAMEROUN
Communication présentée à la
Conférence Internationale sur la Conservation des
écosystèmes forestiers et le développement du Sud et de
l'Est Cameroun
Yaoundé 16-17/02/99
Par : Jacques NGOUN
Leader Pygmée Bagyeli
RESUME
C'est depuis une quarantaine d'années que
l'Exploitation Forestière Industrielle est opérationnelle dans la
région de Bipindi- Lolodorf. La SAFOR et la SFILY ont mené des
activités respectivement dans les années 59 et 70. Par la suite,
se sont installées la WIJMA, la BECOL, la SFK, et autres. En essayant de
faire un bilan aujourd'hui, il apparaît clairement que loin d'être
un facteur de développement, l'Exploitation Forestière
Industrielle est une menace pour la vie et la survie des populations
forestières en général et des Pygmées en
particulier. Les avantages que ceux-ci ont pu tirer des sociétés
forestières sont limités; alors que les inconvénients sont
multiples: destruction du milieu de vie, d'alimentation et de méditation
d'ou la persistance des questions suivantes qui interpellent les
Décideurs et les Exploitants Forestiers:
- Où devons-nous vivre maintenant?
- Que mangeront nos enfants et nous-mêmes ?
- Avec quelles écorces nous guérirons-nous ?
- Le gouvernement et nos frères tiennent-ils compte de
notre situation ?
- Allons-nous survivre avec la disparition de la forêt
?
INTRODUCTION
C'est depuis une quarantaine d'années,voire plus que
l'exploitation forestière industrielle existe dans le département
de l'Océan, plus précisément dans les localités de
Bipindi- Kribi. Nous avons entendu parler de la SAFOR dans les années
1959, et de la SFIL dans les années 1970. Il s'agit d'une
activité qui aujourd'hui ne fait que prendre de l'ampleur, avec la
multiplication des licences et autorisations délivrées aux
exploitants forestiers. Nous connaissons dans la même zone la WIJMA, la
BECOL, la SKC, UTC pour ne citer que ceux-là. Pendant ces années,
les compagnies ont transporté de plus en plus de billes de bois, elles
ont dévasté de plus en plus les forêts, et ont pu ainsi
atteindre les coins les plus reculés. Malheureusement, il se trouve que
dans ces forêts exploitées, vivent les communautés
Pygmées Bakola/Bagyeli. Nous avons tous appris l'histoire sur les
communautés Pygmées de notre pays. Il s'agit des groupes d'hommes
relativement petits qui vivent dans les forêts du Sud Cameroun,
installés dans des points appelés Campements. Depuis un certain
nombre d'années, les Pygmées sont de plus en plus stables, dans
les campements choisis en forêt ou en route au point où certains
parlent de villages Pygmées. Cependant, depuis que l'exploitation
forestière fait des ravages, les Pygmées connaissent des
difficultés nouvelles dans la forêt qui aujourd'hui donnent lieu
à un autre rythme de vie, celui de l'incertitude et de
l'inquiétude permanente.
I LES EFFETS DE L'EXPLOITATION FORESTIERE INDUSTRIELLE SUR LES
COMMUNAUTES PYGMEES BAGYELI
Nous savons que les Pygmées vivent principalement de la
chasse et la cueillette. Ce qui veut dire que grâce à la
forêt, les Pygmées peuvent se nourrir. La forêt est leur
mère nourricière. Elle est pour eux, une source de vie. La chasse
et la cueillette se font normalement dans ma forêt. Malheureusement
aujourd'hui, cette forêt est l'objet de plusieurs troubles. Y a-t-il
quelques avantages de l'exploitation forestière industrielle pour les
Pygmées de ces zones d'exploitation ? Difficile à dire.... Il
faut craindre qu'avec l'appauvrissement progressif de
l'écosystème forestier dû davantage à
l'accélération de l'exploitation forestière industrielle,
le système alimentaire des pygmées Bakola/Bagyeli ne tombe dans
une récession et que la sécurité alimentaire connue
jusqu'ici connaisse des perturbations préjudiciables à leur
vie.
II.LES INCONVENIENTS DE L'EXPLOITATION FORESTIERE INDUSTRIELLE
SUR LES BAKOLA/BAGYELI
Nous pensons que les exploitants forestiers ne devraient pas
envahir nos forêts surtout dans la zone où habitent les
Pygmées, car ils abattent certains arbres riches par les fruits ou les
écorces. Parfois, ils renversent d'autres qui portent le strophantus,
plante à la base de notre économie, même si les acheteurs
nous trompent là-dessus.
Ils détruisent également une multitude des
graines qui sont très riches pour la préparation de la
nourriture. Nous sommes inquiets du fait que les forestiers prennent toute
notre forêt en la détruisant et nous en sommes à nous
demander comment et de quoi vivront les Pygmées aujourd'hui et
demain.
Prenons l'exemple d'un campement Pygmées
traversé par les engins d'une société forestière.
Certes, inconvénients du danger qui les menace, les Pygmées
seront contents de voir les bulls passer devant leur porte. Mais dès le
lendemain ce sera certainement les pleurs et les grincements de dents.
L'arbre où on extrayait du miel est abattu; celui qui
portait le strophantus a été coupé; les pièges que
l'on avait posé ont été écrasés; le filet
qui avait été posé a été
entraîné; le gibier qui se faisait prendre facilement s'est
éloigné, devenant méfiant, le ruisseau qui donnait de
l'eau à boire est devenu une mare du fait des bulls
dévastateurs.
Chers participants, imaginez un seul instant la
réaction de cet homme. Il poussera certainement un cri et si nous
analysons ce cri, nous trouverons en fin de compte qu'il s'agit ni plus ni
moins de la transmission d'un profond message en une multitude des
questionnements:
- Que devient notre environnement ?
- Que deviennent nos forêts?
- Que mangerons-nous ?
- Avec quelles écorces nous guérirons-nous ?
- Le gouvernement et nos frères tiennent-ils compte de
notre situation?
- Pourquoi tant de désordre dans l'exploitation
forestière industrielle ?
- En un mot chers frères et soeurs les Pygmées
survivront-ils?
Dans toutes ces choses nous devons savoir que la forêt
et l'homme Pygmées sont inséparables, car l'homme a pour
première école la forêt et cela date de longtemps. Mais
pourquoi priver ces gens de leur forêt, puisque c'est là dedans
qu'ils trouvent tout ce qu'il leur faut pour vivre. Nous devons savoir que la
sagesse de l'homme Pygmées est dans la forêt.
III. CONSEQUENCES DIRECTES DES ACTES DE L'EXPLOITATION
FORESTIERE INDUSTRIELLE DANS LA SOCIETE BAGYELI
1. Perturbation extrême de l'habitat et du cadre de vie
général des Pygmées.
2. Généralement des conflits entre les
Pygmées et les Bantou voisins.
3. Dispersion des Pygmées
sédentarisés.
4. Disparition partielle voire totale des produits
alimentaires (gibier, poisson, fruits, feuilles, ignames sauvages, ...)
5. Eloignement des sources d'approvisionnement en bois
énergie.
6. Pollution des cours d'eau pendant l'approvisionnement en
eau précaire.
7. Perturbation des rythmes de pratiques traditionnelles ayant
un lien étroit avec la forêt primaire.
8. Profanation des lieux sacrés.
9. Ralentissement des activités de chasse, de
cueillette et de collecte; ce qui engage un changement brusque à notre
mode de vie.
10. Accélération de la méfiance des
Pygmées vis-à-vis des Bantous, des structures d'accompagnement et
des exploitations forestières.
IV. L'EXPLOITATION FORESTIERE INDUSTRIELLE ET LES COMMUNAUTES
BAGEYLI:QUELQUES SUGGESTIONS.
L'environnement pour l'homme Pygmées c'est la
forêt. Pour aider le Bagyeli, il faut protéger cet environnement
qui est la forêt. Son exploitation doit être mieux
organisée. Les communautés doivent être respectées,
dans leur cadre de vie, elles doivent être associées à
l'exploitation de leur patrimoine, que l'exploitation forestière prenne
en compte la politique de la régénération
forestière qui reste un simple folklore.
Par ailleurs la nouvelle loi relative à la gestion des
ressources forestières doit être vulgarisée et
appliquée par les exploitants forestiers à partir d'un
modèle de coopération (Etat des populations et ONGs). Les
exploitants forestiers doivent être sensibilisés par l'Etat et les
ONGs dans la perspective de les persuader à devenir les facteurs de
développement de nos
régions.
CONCLUSION
Le Pygmée Bagyeli est l'une des premières
victimes de l'exploitation forestière industrielle. Il la subit quel que
soit les efforts qu'il peut faire. La gestion de notre forêt, de notre
environnement reste un problème sérieux. Cependant, il est
possible que des solutions réfléchies et concrètes soient
apportées. Allant dans le sens de la préservation des
équilibres et des liens entre les populations Pygmées du Cameroun
en général et celles du Cameroun forestier en particulier et leur
environnement immédiat.
Puisque la présente Conférence Internationale de
Yaoundé être l'amorce de la mise sur pied d'une stratégie
de gestion rationnelle durable et bénéfique de la forêt et
de ses ressources.
Je vous remercie
ANNEXE IV
PB 4.10
Juillet 2005
MANUEL OPÉRATIONNEL DE LA BANQUE MONDIALE
Procédures de la Banque
POPULATIONS AUTOCHTONES
Le présent document est la traduction du texte anglais
de la BP 4.10, Indigenous Peoples, en date de juillet 2005, qui
contient la formulation de cette directive qui a été
approuvée par la Banque mondiale. En cas de divergence entre le
présent document et la version anglaise de la BP 4.10, en date
de juillet 2005, c'est le texte anglais qui prévaudra.
Note : Les PO/PB 4.10 remplacent la directive
opérationnelle sur les Peuples autochtones (DO 4.20). Cette PO/PB
s'applique à tous les projets d'investissement dont l'examen du
descriptif est intervenu le 1er juillet 2005 ou après cette date. Pour
toute question, s'adresser au directeur du Département
développement social (SDV).
1. Pour tout projet d'investissement conduit sur un territoire
dans lequel des populations autochtones sont présentes, ou bien pour
lequel elles ont un attachement collectif, l'équipe projet de la Banque
(EP) se concerte avec l'Unité régionale responsable des
sauvegardes et le Département juridique (LEG) tout au long du cycle du
projet.1
2. Consultation préalable, libre et fondée
sur la communication des informations requises. Chaque fois qu'un projet
affecte des populations autochtones, l'EP apporte son assistance
à l'emprunteur pour qu'il engage au préalable un processus de
consultation communautés affectées, libre et
fondé sur la communication des informations requises, tout au
long du cycle du projet proposé, en prenant en compte les
éléments suivants :
a) « Consultation préalable libre et
fondée sur la communication des informations requises »
désigne une consultation se déroulant de manière libre et
volontaire, sans aucune manipulation, interférence, ni
coercition, pour laquelle les parties consultées ont eu un
accès préalable à l'information sur les objectifs et la
portée du projet proposé, d'une manière
culturellement appropriée, dans la forme et dans le choix du
langage ;
b) les approches de consultation prennent en compte les
Organisations de populations autochtones (OPA) existantes, y compris les
conseils d'anciens, les notables et leaders tribaux, et accorde une attention
particulière aux femmes, jeunes et vieillards ;
c) le processus de consultation démarre le plus en
amont possible, ce qui est souhaitable du fait que la prise de décision
chez les populations autochtones peut fort bien être un processus
itératif et qu'un temps de gestation suffisant pour pleinement
comprendre et incorporer les préoccupations des populations autochtones
dans la conception du projet est nécessaire ; et enfin,
1 Le manuel intitulé Indigenous Peoples Guidebook
(à paraître) donne au personnel des conseils sur les
pratiques recommandées en matière d'application de la
présente politique.
d) une trace écrite du processus de consultation est
conservée dans les archives du projet.
Identification du projet
3. Examen préalable. Aux tout premiers stades
du cycle du projet, le chef de l'équipe projet (CEP) procède
à une recherche pour déterminer si des populations autochtones
(voir PO 4.10, paragraphe 4) vivent ou pas dans la zone du projet ou y ont des
attaches collectives. Dans ce cadre, le CEP sollicite l'avis technique de
spécialistes en sciences sociales connaissant bien les groupes sociaux
et culturels vivant dans la zone du projet. Si l'information adéquate
n'est pas disponible, le CEP organise des consultations directes avec les
populations autochtones qui seront affectées par le projet
proposé.
4. Consultation avec l'emprunteur. Si l'examen
préalable indique la présence de populations autochtones dans la
zone du projet ou ayant des attaches collectives avec cette dernière, le
CEP :
a) Informe l'emprunteur du fait que la politique sur les
populations autochtones s'applique au projet et attire son attention sur les
directives des PO/PB 4.10 ;
b) Engage un dialogue avec l'emprunteur sur les politiques et
les dispositions institutionnelles et légales en vigueur dans le pays
à l'égard des populations autochtones;
c) Parvient à un accord avec l'emprunteur sur les
modalités d'application de la politique
dans le cadre du projet2 ; et enfin
d) Discute de l'assistance technique de toute sorte à
fournir à l'emprunteur.
5. Documentation, examen, approbation et diffusion de
l'information. L'EP résume dans la Note de descriptif du projet
(NDP) et le Document d'information sur le projet (DIP) les résultats de
l'examen préalable et les accords passés avec l'emprunteur pour
se conformer aux exigences de la présente politique ; il mentionne
ensuite dans la Fiche de données intégrées sur les
sauvegardes (FDIS) que la PO 4.10 est déclenchée. Le CEP
sollicite les commentaires de l'Unité régionale responsable des
sauvegardes sur les NDP, DIP et FDIS et lui demande d'approuver ces documents.
Une fois le DIP approuvé, le CEP l'envoie à l'InfoShop.
2 S'il lui est impossible de s'accorder avec l'emprunteur sur
les termes de l'application de la politique, le CEP sollicite les conseils de
l'Unité régionale responsable des sauvegardes et de LEG dans
l'optique d'un verdict technique définitif.
Préparation du projet
6. Évaluation sociale. Lorsque l'examen
préalable révèle la présence de populations
autochtones vivant dans la zone du projet ou ayant des attaches collectives
avec celle-ci, le CEP demande à l'emprunteur d'entreprendre une
évaluation sociale (ES) selon les modalités décrites au
paragraphe 9 et à l'annexe A de la PO 4.10, aux fins d'évaluer
les répercussions potentiellement positifs et négatifs du projet
sur les populations autochtones et, là où d'importantes
répercussions négatives sont à craindre, d'examiner des
alternatives au projet. L'EP :
(a) analyse soigneusement les termes de
référence de l'ES, s'assurant en particulier des dispositions
qu'ils contiennent en matière de participation des populations
autochtones affectées dans le cadre d'un processus de consultation
préalable, libre et fondé sur la communication des informations
requises (voir paragraphe 2 de la présente PB) ; et
(b) donne ses commentaires sur les qualifications et
l'expérience requise des spécialistes en sciences sociales qui
réaliseront l'ES.
7. Soutien massif de la communauté. Lorsque
l'emprunteur fait parvenir à la Banque la documentation sur l'ES et le
processus de consultation, l'EP procède à l'examen critique de
ces documents pour s'assurer que l'emprunteur a obtenu le soutien massif des
représentants des principaux segments de la communauté, comme le
requiert la présente politique. L'EP poursuit la préparation du
projet une fois l'existence d'un tel soutien confirmée. La Banque
n'instruit aucun projet plus avant si elle n'est pas en mesure vérifier
cette existence.
8. Choix des instruments. Selon la nature du projet
et sur la base d'un examen des problèmes spécifiques
rencontrés par les populations autochtones, le CEP se met d'accord avec
l'Unité régionale responsable des sauvegardes sur le type
d'instruments relatifs aux populations autochtones (Plan en faveur des
populations autochtones ou Cadre de planification en faveur des populations
autochtones ) ainsi que sur les autres outils (Plan de réinstallation et
ou Cadre fonctionnel pour les parcs nationaux et les aires
protégées) à développer par l'emprunteur ainsi que
sur la portée et le niveau de détail requis.
Le CEP fait part de ces choix à l'emprunteur, discute
avec lui des actions requises pour développer le ou les instrument(s) et
se met d'accord avec l'emprunteur sur un calendrier pour sa/leur
élaboration et sa/leur remise à la Banque.
a) Plan en faveur des populations autochtones (PPA).
L'emprunteur prépare le PPA conformément aux exigences de
l'annexe B de la PO 4.10 et intègre ce plan dans la conception du
projet. Le niveau de détail du PPA est proportionnel à la
complexité du projet proposé et est fonction de la nature et de
l'échelle des répercussions potentiels sur les populations
autochtones du projet proposé (voir PO 4.10, paragraphe 7). Si les
activités du projet dépendent étroitement de la mise en
place de droits légalement reconnus sur des terrains ou des territoires
ayant été traditionnellement en la possession ou sous
l'occupation ou l'utilisation coutumière des populations autochtones, le
PPA décrit dans leurs grandes lignes les étapes et le calendrier
permettant d'arriver à une reconnaissance légale de telles
propriétés, occupations ou usages (voir PO 4.10, paragraphe 17).
Pour des projets impliquant l'exploitation à des fins commerciales de
ressources présentes sur de tels terrains ou territoires, ou de
ressources culturelles, voire du savoir des populations autochtones, le PPA
inclut des mécanismes permettant aux populations autochtones de
participer à un partage équitable des bénéfices
découlant du projet et d'en recueillir les fruits d'une manière
culturellement appropriée (voir PO 4.10, paragraphes 18-19). De
surcroît, pour les projets impliquant une mise en valeur à des
fins commerciales de ressources culturelles et de savoirs locaux propres aux
populations autochtones, on trouve dans le PPA l'accord conclu avec les
communautés affectées pour une telle exploitation. Lorsque les
groupes autochtones sont les seuls bénéficiaires directs du
projet, ou bien en représentent une écrasante majorité, un
document PPA séparé n'est pas requis ; l'emprunteur
intègre alors les éléments constitutifs d'un PPA dans la
conception d'ensemble du projet. L'EP prépare un bref exposé des
motifs montrant en quoi le projet est conforme à la politique, notamment
les exigences en matière de PPA, sous la forme d'une annexe du Document
d'évaluation du projet (DEP).
b) Plan de réinstallation (PR). Si
l'emprunteur propose une relocalisation physique de populations autochtones,
l'EP se doit de vérifier très spécifiquement que : a)
l'emprunteur a exploré des conceptions alternatives du projet afin
d'éviter une relocalisation physique ; et b) l'emprunteur a obtenu un
soutien massif de la part des communautés dans le cadre du processus de
consultation préalable, libre et fondé sur la communication des
informations requises. L'emprunteur prépare également un PR
conformément aux exigences des PO 4.12, Réinstallation
involontaire et 4.10, paragraphe 20.
c) Cadre fonctionnel pour les parcs et aires
protégées. Lorsque l'accès des populations
autochtones aux zones officiellement désignées comme parcs ou
aires protégées est restreint, l'emprunteur prépare un
cadre fonctionnel incluant une consultation des communautés de
populations autochtones affectées, préalable, libre et
fondée sur la communication des informations requises et selon les
directives de la PO 4.12, Réinstallation involontaire, et de la
PO 4.10, paragraphes 20-21.
d) Cadre de planification en faveur des populations
autochtones (CPPA). Pour des projets impliquant la préparation et
la mise en oeuvre de programmes d'investissement annuels ou de multiples
sous-projets, l'emprunteur prépare un CPPA selon les directives de
l'annexe C de la PO 4.10 et en intègre les résultats dans la
conception du projet.
e) Préparation d'un PPA de programmes et de
sous-projets. Si le balayage des répercussions d'un programme ou
d'un sous-projet identifié dans le CPPA indique que des populations
autochtones vivent dans la zone couverte par le programme ou le sous-projet, ou
y ont des attaches collectives, l'EP s'assure que l'emprunteur entreprend une
ES et prépare un PPA, ainsi que d'autre(s) instrument(s) pertinent(s),
conformément aux directives de la PO 4.10. L'emprunteur remet chaque
instrument pertinent à la Banque. Le CEP transmet les instrument(s)
à l'Unité régionale responsable des sauvegardes pour
examen et approbation avant que le programme ou sous-projets ne soit
considéré comme éligible au financement de la Banque. Dans
les cas où l'Unité régionale responsable des sauvegardes
juge le CPPA conforme aux exigences de la politique, le CEP peut se mettre
d'accord avec l'emprunteur pour faire abstraction de l'examen préalable
par la Banque des PPA ou autre(s) instrument(s) pour des programmes ou
sous-projets individuels.
L'EP, toutefois, supervise la préparation de l'ES (voir
paragraphe 6 de la présente PB), ainsi que la formulation de tout PPA et
autre(s) instrument(s) et leur mise en oeuvre par l'emprunteur (voir PO 4.10,
paragraphe 14 et note de bas de page 15).
9. Examen et diffusion des instruments. Lorsque
l'emprunteur soumet les versions provisoires du ou des instrument(s) à
la Banque, l'EP examine chaque instrument pour s'assurer de : sa
conformité avec les directives de la PO 4.10 ; sa diffusion
auprès des communautés de populations autochtones
affectées, dans un lieu accessible et sous une forme, d'une
manière et dans une langue qu'elles comprennent ; son intégration
appropriée dans la conception du projet ; et la possibilité de
s'en servir comme base d'évaluation du projet. L'EP transmet la version
provisoire du/des instrument(s) à l'Unité régionale
responsable des sauvegardes pour commentaires et approbation. Une fois les
documents approuvés, l'EP les met à la disposition du public,
conformément à la politique de la Banque en matière de
diffusion de l'information.
Évaluation du projet
10. Le CEP s'assure que l'équipe d'évaluation
est dotée de la compétence adéquate en sciences sociales,
afin d'être en mesure d'apprécier la faisabilité et la
viabilité des mesures spécifiques contenues dans les instruments
relatifs aux populations autochtones et autres outils, ainsi que d'une
expertise juridique appropriée lui permettant d'évaluer les
cadres légal et de politique économique du pays tels qu'ils
s'appliquent au projet. L'EP intègre les dispositions relatives aux
populations autochtones dans le DEP et inclut sous forme d'annexe
spécialisée le ou les instrument(s) pertinents à ce
dernier document.
Lorsque les groupes autochtones sont les seuls
bénéficiaires directs du projet, ou bien en représentent
une écrasante majorité, l'annexe du DEP inclut un
résumé des motifs montrant en quoi le projet est conforme
à la politique. De plus, lorsque l'emprunteur propose une
réinstallation physique d'une population autochtone ou bien des
restrictions de leur accès aux ressources, le PR ou le cadre fonctionnel
est inclus dans une annexe du DEP.
Le CEP sollicite les commentaires à la fois de
l'unité régionale responsable des sauve- gardes et de LEG sur
l'ensemble des documents d'évaluation (DEP et PPA, CPPA, ou
résumé, ainsi que le PR ou le cadre fonctionnel, selon les cas)
ainsi que leur approbation.
Négociations et diffusion de
l'information
11. En préalable aux négociations, l'EP confirme
que l'autorité responsable au sein du système national de
l'emprunteur a donné une approbation finale du/des instrument(s) et
autres outils relatif(s) aux populations autochtones. L'accord de prêt
matérialise l'obligation faite à l'emprunteur de mettre en oeuvre
le/les instrument(s) pertinent(s). Une fois que l'emprunteur et la Banque se
sont mis d'accord sur le/les instrument(s) définitif(s) et que le projet
a été approuvé, la Banque met le DEP et les versions
finales du/des instrument(s) à la disposition du public
conformément à sa politique de diffusion de l'information.
L'emprunteur met ces documents à la disposition des communautés
autochtones affectées sous une forme, d'une manière et dans une
langue qu'elles comprennent, comme il l'a fait avec la version provisoire des
instruments (voir paragraphe 9 plus haut).
Supervision
12. Le Vice-président Régional, en coordination
avec le directeur des opérations concerné, s'assure que les
ressources disponibles permettront une supervision effective des projets
affectant des populations autochtones. Tout au long de la mise en oeuvre du
projet, le CEP s'assure que la supervision par la Banque sera effectuée
par une équipe dotée de l'expertise requise en sciences sociales
et en droit, et ce afin de mettre en oeuvre les dispositions de l'Accord de
prêt. L'EP vérifie également si les dispositions
légales et autres instruments s'appliquant aux populations autochtones
sont bien respectés. Dans le cas contraire, la Banque attire l'attention
de l'emprunteur sur ces manquements et se met d'accord avec lui sur les mesures
correctives nécessaires (voir PO/PB 13.05, Supervision des
projets).
Rapport de fin d'exécution
13. Une fois le projet terminé, le Rapport de fin
d'exécution (voir PO 13.55, Rapport de fin d'exécution)
évalue la conformité du projet à la PO 4.10 et, plus
précisément :
a) le degré de participation des populations
autochtones tout au long du cycle de projet ;
b) l'impact, tant positif que négatif, du projet sur
les populations autochtones affectées ;
c) le degré de réalisation des objectifs du/des
instrument(s) pertinent(s) ; et enfin
d) les enseignements à tirer pour les opérations
impliquant, dans l'avenir, des populations Autochtones.
Si les objectifs du/des instrument(s) pertinent(s) n'ont pas
été atteints, le Rapport de fin d'exécution peut proposer
une ligne d'action future, y compris, le cas échéant, la
poursuite de la supervision par la Banque après la clôture du
prêt.
Stratégie d'aide-pays et dialogue en
matière de politique économique
14. Dans les pays affichant une série
d'opérations affectant des populations autochtones, le dialogue en cours
avec les gouvernements dans les domaines macro-économique et sectoriel
intègre tous les problèmes liés au cadre national
économique, institutionnel et juridique en faveur des populations
autochtones, y compris les groupes auxquels cette politique s'applique. Les
résultats ultimes de ce dialogue sont reflétés dans les
Stratégies d'aide-pays.
ANNEXE V
16 mai 2006
Conseil économique et social
DH/4890
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Department of Public Information · News and
Media Division · New York
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Instance permanente des Nations Unies
sur les questions autochtones
3e et 4e séances - matin et
après-midi
LES OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE
DÉVELOPPEMENT DOIVENT
INTÉGRER LA PERSPECTIVE AUTOCHTONE
L'Instance permanente des Nations Unies sur les questions
autochtones a tenu aujourd'hui deux tables rondes associant les
représentants des peuples autochtones et des organismes du
système des Nations Unies. Ces dialogues avaient pour thème
la redéfinition des Objectifs du Millénaire pour le
développement (OMD) à l'aune des besoins spécifiques des
populations autochtones. Conformément à son mandat,
l'Instance fournit depuis 2002, date de sa création, l'occasion pour les
peuples les plus vulnérables de la planète de faire part de leurs
expériences, préoccupations et recommandations au système
des Nations Unies.
L'autodétermination et le contrôle sur les
terres et les ressources naturelles ont été identifiés par
les représentants des premières nations comme des conditions
préalables à la réalisation des OMD. Parmi ces
objectifs figurent l'accès à l'éducation universelle et la
réduction de moitié de l'extrême pauvreté d'ici
à 2015. Des appels unanimes ont été lancés
pour que les États et différentes parties prenantes tiennent
compte des perspectives autochtones dans les stratégies de
développement.
« Il est urgent de redéfinir les OMD afin
d'y inclure les préoccupations des peuples autochtones et de mieux
refléter leur définition de la pauvreté », a
ainsi fait valoir la représentante du Caucus de la région
nord-américaine. La définition de la pauvreté a fait
l'objet de nombreuses déclarations, les intervenants reconnaissant
qu'une telle notion n'était pas univoque du point de vue autochtone,
l'argent n'en étant qu'une composante parmi d'autres. Ils ont
ainsi jugé crucial d'élaborer des indicateurs de qualité
de vie adaptés aux peuples concernés...
ANNEXE VI
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La coopération française en faveur de l'environnement et des
forêts dans le bassin du Congo
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Les objectifs de la coopération
française
Un objectif majeur : la préservation des
écosystèmes forestiers. Pour la France, il s'agit principalement
de valoriser au mieux le patrimoine naturel du bassin du Congo au plan
économique, social et environnemental.
L'action de la France vise à la fois : l'augmentation du revenu des Etats par l'amélioration
du système d'octroi de concessions forestières et la
révision des législations sur la forêt dans les
différents pays de la région l'amélioration du niveau de vie des populations
locales par le soutien à la filière " bois " dans son ensemble et
par une meilleure implication des populations dans les processus de
décision au plan local (concession forestière,
périphérie des aires protégées...). la protection de la biodiversité dans les aires
protégées, mais surtout en dehors de ces aires au niveau des
concessions par le soutien au processus d'aménagement forestier et de
gestion locale contractuelle de ces ressources. Les engagements
stratégiques de la France vis-à-vis des forêts du Bassin du
Congo
A Johannesburg : la France a affirmé son
intérêt pour l'appui institutionnel aux pays en voie de
développement pour une meilleure prise en compte de l'environnement et
une gestion plus rationnelle et décentralisée du patrimoine
naturel... A Paris, en janvier 2003, lors de la première réunion
du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo (PFBC), elle a
rappelé ses engagements et confirmé sa volonté de
coopération dans le domaine des forêts dans le Bassin du Congo.
Les apports scientifiques, techniques et
financiers
La recherche : elle capitalise des décennies de
travaux en partenariat dans la région menés à
l'échelle locale, nationale et régionale principalement par trois
institutions : le CIRAD, l'IRD, le CNRS.
Les ressources humaines et l'assistance technique : plus de
20 assistants techniques et chercheurs scientifiques sont mobilisés sur
le terrain pour mener à bien, en concertation avec les équipes
locales et avec les autres bailleurs de fonds, la définition des
stratégies, la mise en oeuvre des actions, la réalisation des
objectifs. La formation des capacités locales constitue aussi l'une des
priorités, notamment grâce au projet à compétence
régionale " FORINFO " et au projet mobilisateur " forêt et
développement durable ".
En termes financiers, les engagements pris en 2003 étaient
les suivants : 50 M€ répartis comme suit : 15 M€
pour le MAE, 5M€ pour le FFEM et 30 M€ pour l'AFD. A ce jour, les
actions engagées ou devant l'être sur la période portent
sur plus de 40 M€ : MAE :11,5 M€ , AFD : 22 M€ , FFEM
:7 M€. Ces financements sont complétés par les ressources
propres des Organismes de recherches et des Organisations Non Gouvernementales.
Les perspectives
La France a accepté de jouer le rôle de facilitateur
dans le cadre du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo pour une
période de deux années à compter de février 2005.
Un plan d'action résultant d'une étroite
concertation entre les actuels 29 membres sera adopté à l'issue
du sommet de la COMIFAC et de la 3ème réunion du Partenariat. La
France s'attachera à promouvoir la réalisation des objectifs du
Plan de convergence de la COMIFAC retenus comme prioritaires pour 2003-2005.
Elle jouera par ailleurs son rôle de bailleur de fonds national et
régional, d'appui technique et scientifique à l'aide de ses
assistants techniques.
|
* 1
http://www.grandslacs.net/doc/4027.pdf
* 2
http://www.agirici.org/HTML/ACTIONS/ACTIONS_CAMP_VOIR.php?IdCampagne=69
Les Amis de la Terre et Greenpeace Avec le soutien : AEDH,
ATTAC, Biocoop, CADTM France, CANVA, ENDA, Fondation Bruno Manser, Freres des
Hommes, La Garance Voyageuse, Max Havelaar, MDLP, MIR, RITIMO, Sherpa, Silence
ecologie, Survie, Terre des Hommes, La Vie Nouvelle.
* 3 Projet pilote realise au
Cameroun entre 2001 et 2003 par le Centre pour l'Environnement et le
Developpement avec l'appui de la Rainforest Foundation UK
* 4 Rainforest Foundation
Norway, Grensen 9b, 0159 OSLO, Norway. Telephone 47 23 10 95 00 Fax 47 23
10 95 01 E-mail:rainforest@rainforest.no
* 5 Rainforest Foundation US, 32
Broadway, Suite 1614, New York, NY 10004 212 431 9098 212 431 9197
(fax) rffny @ rffny.org
* 6
www.rainforestfoundation.org.uk
* 7 Document la Rainforest en
RDC#177; EN BREF.
* 8
http://www.comifac.org/accueilfr.htm
* 9
http://www.comifac.org/activites/activitesindex.htm
* 10
http://carpe.umd.edu/products/PDF_Files/FOCB_APrelimAssess_FR.pdf
* 11
http://www.greenpeace.org/france/campaigns/forets/afrique-forets-bassin-congo
* 12
http://www.fao.org/DOCREP/003/X6642F/X6642F04.htm
* 13 Cited in Witte J, 1992,
"Deforestation in Zaire: Logging and Landlessness", The Ecologist Vol
22 No 2
* 14 DFID, 2000, Report of
the Preliminary Workshop on the Contribution of the Forestry Sector to Poverty
Alleviation in Cameroon, Kribi, Jan 31 to Feb 01, 2000, E Hakizumwami and
C. Milol eds
* 15
http://www.iucn.org/themes/ceesp/wcc/CPEES%20mandat%20fra.pdf
* 16 Albert K. BARUME
* 17 Le Sommet des Chefs
d'Etat d'Afrique centrale sur la gestion durable des forets, s'est tenu a
Yaounde le 17 mars 1999, elle fut la premiere grande assise internationale de
haut niveau sur la question de la conservation et la gestion durable des forets
denses et humides du Bassin du Congo. Organise a l'initiative du President
camerounais, ce sommet avait reuni les Chefs d'Etats du Congo, du Gabon, de la
Guinee Equatoriale, de la RCA, de la RDC et du Tchad, en presence notamment du
Prince PHILLIP, Duc D'EDINBOURG, membre d'honneur du WWF, et des principaux des
bailleurs de fonds.
* 18 Rencontre ayant eu lieu
du 13 au 16 octobre 2003 a Yaounde au Cameroun,
* 19 La Rainforest Foundation
en RDC, le contexte des droits des peuples forestiers
* 20 La Rainforest Foundation
en RDC, Informer le developpement des politiques par la recherche et la
documentation
* 21 Le nouveau code forestier
congolais et les droits des communautes des forets, Kinshasa, octobre
17Th-19th, 2003
* 22 Liste harmonise des textes
d'application de la loi forestiere. Reference document : FNPP/DRC - Doc
002 /2005
* 23 VUNDU MASSAMBA, °etat
des lieux du processus de l'elaboration de la legislation forestiere de la
RDC#177;
* 24 Voir le tableau descriptif
du processus en annexe.
* 25 Paragraphe 4 du preambule
de la constitution
* 26 Article 46 al 36 de la
constitution
* 27 Article 51 al 1, 2,
3 de la constitution
* 28 Article 2.17 du code
forestier.
* 29 Article 1.1. a) convention 169 de l'OIT
ì peuples qui dans les pays independants qui se distinguent des
autres secteurs de la communaute nationale par leurs conditions sociales,
culturelles et economiques et qui sont regis totalement ou partiellement par
des coutumes ou des traditions qui leur sont propres ou par une legislation
speciale í
* 30 Article 2 al 3, 63 (3), de
l'arrete relatif a l'exploitation forestiere.
Article 29 al 3, 39 al 1 projet de loi relative a la
conservation de la nature.
* 31 Article 46 al 3
* 32 Article 51 al 1, 2, 3
* 33 Article 6 (4)
* 34 L'article 45 Projet de loi
sur la conservation de la nature
* 35 L'article 4 Projet de loi
sur la conservation de la nature
* 36 Article 14 de la
constitution du 18 fevrier 2006
* 37 Article 4 projets de
loi relative a la conservation de la nature
* 38 Article 13
* 39 Article 42
* 40 Article 7 al 2 decret
fixant procedure de classement et de declassement des forets ; Article 5
Decret fixant modalites d'attribution des forets aux communautes
* 41 Article 10 (9), 27(8)
Arrete fixant procedure d'elaboration, d'approbation et de controle de la mise
en (c)«uvre des plans d'amenagement
* 42 Article 4 paragraphe 3 (2)
Arrete sur l'organisation et le fonctionnement des conseils consultatifs
provinciaux des forets.
* 43 Article 207 de la
constitution : ì l'autorite coutumiere est reconnue.
Elle est devolue conformement a la coutume locale, pour autant
que celle-ci ne soit pas contraire a la constitution, a la loi, a l'ordre
public et aux bonnes m(c)«urs... í
* 44 Selon l'article 14 de la
constitution ì la femme a le droit a une representation
equitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales.
L'Etat garantit la parite homme femme dans lesdites institutions
* 45 Selon l'article 51,
* 46 Article 13 de la
constitution
* 47 Atelier organise le 24
juillet 2006 a Brazzaville
* 48 Rapport sommaire les
droits des peuples autochtones en Republique du Congo : analyse du
contexte national et recommandations, The Rainforest Foundation UK, mai 2006
* 49 Voir Annexe II
* 50 Voir annexe III
* 51 Voir annexe III
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