Intégration des adolescents adoptés d'origine étrangère au Québec( Télécharger le fichier original )par Delphine MOYTIER Université de Caen - Master IUP Management Social Santé 2006 |
L'abandonÀ l'adolescence, le phénomène d'abandon est réactivé pour que le jeune puisse travailler sur cette situation. Il lui amène à nouveau la crainte d'être rejeté. Chez certains, tout ce passe dans le calme. Chez d'autres, on assiste à des situations particulières. Certains adolescents ont tellement peur du rejet, qu'ils nous donneront l'impression de tout faire pour être rejetés. Ils tentent de savoir s'ils peuvent s'éloigner sans que le lien ne se brise. Ils se servent de cette attitude pour tester leurs parents, tester les liens qui les rattachent ensemble. Des phrases comme "Tu n'es pas ma vraie mère !" seront parfois entendues. D'autres ont peur de s'affirmer, de crainte de ne plus être aimé de leurs parents. Ils ont peur d'être rejetés s'ils ne pensent pas comme eux. Ils ont peur de blesser leurs parents s'ils viennent qu'à se révolter où démontrer qu'ils sont différents d'eux. C'est ce qu'on appelle le conflit de loyauté42(*). Ils seront totalement loyaux même si en dedans ça brasse. Il n'est pas rare de voir des adolescents inquiets à l'idée de quitter le nid familial. Ils ont peur de revivre une perte en s'éloignant de leurs parents. Ceux qui souhaitent quitter la région pour étudier, seront très nerveux à cette idée. Au contraire, chez les adoptés ayant eu des « problèmes d'attachement », l'idée de quitter le nid familial plus tôt est, pour eux, une solution qui leur procure un grand soulagement. Ils ne vivent plus la tension des attentes familiales pour lesquelles ils ne se sentent pas capables de répondre. Certains adolescents adoptés vivent un retard affectif dû aux blessures et perturbations de leur situation. Ils « mûrissent » plus tardivement et atteignent l'autonomie affective plus tard. * 42 MAURY Françoise, L'adoption interraciale, éditions L'Harmattan INC, Montréal, 1999, 330 pages. |
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