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Rapport de stage à l'Institut français de Rabat (Maroc)

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par Thomas Perrin
Université Paris III - Sorbonne Nouvelle - DESS (master) de Relations interculturelles 2000
  

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I. Les stages AFAA

Dans le cadre de sa politique de formation des acteurs du milieu culturel, l'AFAA (Association française d'action artistique, Ministère des Affaires étrangères) propose à des étudiants de 3ème cycle d'effectuer des stages de longue durée (6 mois) dans les structures du réseau culturel français à l'étranger (Services culturels des ambassades, Instituts français, Alliances françaises). Ce programme est appelé « Jeunes Professionnels Culture ».

Etant étudiant en gestion culturelle avec spécialité relations et échanges internationaux (DESS Relations interculturelles, Paris III-Sorbonne nouvelle), je m'étais intéressé de près à ce programme en ayant l'espoir d'y participer. C'est pourquoi j'avais au mois de février 2000 déposé un CV ainsi qu'une lettre de motivation au service compétent de l'AFAA. Lorsque Nadine Descendre, directeur de l'Institut français de Rabat, m'a confirmé quelque temps après un entretien que j'étais accepté pour effectuer un stage dans son établissement, j'ai été à la fois très enthousiaste et gratifié de sa confiance, d'autant plus que ma mission principale de stage concernerait la communication et les relations de presse relatives à la programmation artistique et culturelle de l'Institut.

Ainsi, je pourrais apprendre in situ le fonctionnement d'une structure importante du réseau culturel français à l'étranger en y participant et, parallèlement, perfectionner ma pratique et connaissance d'un domaine de prédilection parmi mes souhaits professionnels prioritaires.

II. Lieu du stage : Institut français de Rabat

1. Structure générale

Rabat est la capitale administrative du Royaume du Maroc, là où se trouvent les ambassades, délégations et consulats des pays entretenant des relations diplomatiques avec le Royaume. Il est à noter que les relations France-Maroc sont privilégiées, chacun considérant l'autre pays comme un partenaire de premier plan. Cela a des conséquences sur la vie de l'Institut, dont la taille et le budget sont proportionnels à l'importance du Maroc comme poste diplomatique français.

Les différents services de l'Institut sont : le service administratif (direction, secrétariat, régie), la médiathèque, la cinémathèque, la coopération éducative et linguistique et les cours de langues, le service de la programmation artistique et culturelle (également chargé de la communication et des relations publiques, en concertation avec les autres services), le service technique. Ces services se répartissent en plusieurs lieux : l'Espace Al Yanboua, « centrale » de l'Institut (administration, médiathèque, programmation, service technique, salles polyvalentes pour spectacles, conférences et projections), l'Espace bleu (cinémathèque et coopération éducative et linguistique), l'Espace des Orangers (cours de langues), l'Espace Balzac, sorte d'annexe déconcentrée située à Kénitra, non loin de Rabat, et proposant à son échelle l'ensemble des activités de l'Institut.

Bientôt un regroupement des services de l'Institut entre seulement deux lieux va s'opérer: l'Espace Al Yanboua où se trouveront la médiathèque, les cours de langue et la coopération éducative et linguistique, tandis que les autres services seront transportés à l'Archevêché, bâtiment appartenant à l'Ambassade de France au Maroc. L'Espace Balzac restera dans son état actuel.

L'organigramme détaillé du personnel de l'Institut n'étant pas encore diffusé sous une forme définitive lors de mon départ, je n'ai pas pu le faire figurer dans ce rapport. Pour tout renseignement veuillez vous adresser directement à l'Institut, 00 212 37 70 11 22/38.

2. L'Institut français de Rabat au sein du réseau culturel français au Maroc

Etant donné l'état des relations diplomatiques entre les deux pays (cf. 1. a.) le réseau culturel français au Maroc est très développé. On trouve 7 Instituts français : Agadir, Casablanca, Fès-Meknès, Marrakech, Rabat, Tanger-Tétouan et Oujda ; ainsi qu'une Alliance franco-marocaine à Agadir et une Alliance française à El Jadida. L'enseignement en Français est également très important au Maroc, pays francophone qui privilégie l'usage du Français dans de nombreux secteurs.

Tous ces établissements dépendent du Service de coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France au Maroc, situé à Rabat. L'action des Instituts est coordonnée par le Service de Didier Deschamps, Conseiller de coopération et d'action culturelle adjoint chargé de la coopération culturelle et artistique.

L'Institut français de Rabat jouit d'un contact privilégié avec le Service de coopération et d'action culturelle pour deux raisons : d'une part la proximité géographique facilite la communication et les rencontres fréquentes, d'autre part (et surtout) le budget et la taille de l'Institut de Rabat sont supérieurs à ceux des autres Instituts au Maroc, ainsi que de ceux de la plupart des Instituts du réseau culturel français dans le monde. Ainsi, l'Institut de Rabat a les moyens et le devoir de mettre en oeuvre une coopération de grande envergure, ce qui n'a fait que rendre mon stage plus intéressant et valorisant.

3. Le Service de la programmation

La programmation est suivie de près par la direction, qui l'initie, car elle représente la partie la plus visible (et donc exposée) de l'activité de l'Institut. En effet la programmation culturelle et artistique d'un Institut est organisée par le directeur, qui a le choix entre présenter des projets en réseau avec les autres Instituts français au Maroc (voire dans d'autre pays, cf. exposition Pierre Paulin), la plupart du temps avec le soutien du Service de coopération et d'action culturelle, ou bien présenter des projets selon sa propre initiative, projets labellisés par l'Institut qui les présente. Par exemple la venue de Lambert Wilson à Rabat s'est faite dans le cadre de sa tournée dans plusieurs Instituts français (mars 2001), alors que les expositions de photographies du mois de décembre 2000 ont été présentées uniquement par l'Institut français de Rabat.

Une des caractéristiques de la programmation actuelle de l'Institut français de Rabat est de développer ses liens et collaborations avec des partenaires marocains, ce qui redonne un sens au terme de coopération. L'Institut travaille notamment avec l'Université de Rabat (participation à un Colloque international de littérature comparée dédié à Georges Perec, par la présentation d'une exposition et d'une installation de Christian Boltanski), avec l'Union des Ecrivains du Maroc (Lectures poétiques Le Pouvoir du verbe). La recherche de sponsors et mécènes parmi le milieu commercial et entrepreneurial marocain fait également partie de cette démarche d'ouverture extérieure, tout comme en fait partie la recherche de nouveaux lieux d'exposition (Espace Fath, Maison M'rini, etc.)

Le travail du Service de la programmation est polyvalent, allant de la réservation de places d'avion à l'organisation de conférences de presse, de la diffusion d'affiches pour des événements à l'élaboration de fiches financières de projets, etc. Ce travail oscille donc entre l'administratif, le technique et le relationnel. Une des caractéristique de ce service est le rythme de travail, élément qu'il m'a fallu prendre en compte dès mon arrivée. La routine s'installe rarement dans le service, car les événements suivis requièrent des travaux de natures différentes. Il faut donc bénéficier d'une grande capacité de réaction et d'adaptation, savoir faire face aux imprévus et être capable d'articuler son travail aux besoins du moment. Ayant déjà travaillé de façon similaire (relations publiques et de presse pour des événements culturels et artistiques, en Angleterre) ces conditions de travail m'étaient donc plutôt familières.

Deux permanents travaillent actuellement dans le service : Mounia Lazrak, en poste depuis plusieurs années, et Jean-Paul Catherin Noah Tanga, embauché récemment à la suite d'un stage AFAA. Pendant mon séjour à Rabat je n'étais pas le seul stagiaire dans le service. Marie-Christine Eyéné, étudiante en Histoire de l'Art à Paris IV-La Sorbonne, suivait comme moi un stage AFAA, Séverine Bernard effectuait un stage long dans le cadre de sa formation à l'Institut d'Etudes Politiques de Lyon, et Louise Drubigny, étudiante aux Beaux-Arts de Reims, nous a rejoint pendant le mois de janvier 2001.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard