I. Les stages AFAA
Dans le cadre de sa politique de formation des acteurs du
milieu culturel, l'AFAA (Association française d'action artistique,
Ministère des Affaires étrangères) propose à des
étudiants de 3ème cycle d'effectuer des stages de
longue durée (6 mois) dans les structures du réseau culturel
français à l'étranger (Services culturels des ambassades,
Instituts français, Alliances françaises). Ce programme est
appelé « Jeunes Professionnels Culture ».
Etant étudiant en gestion culturelle avec
spécialité relations et échanges internationaux (DESS
Relations interculturelles, Paris III-Sorbonne nouvelle), je m'étais
intéressé de près à ce programme en ayant l'espoir
d'y participer. C'est pourquoi j'avais au mois de février 2000
déposé un CV ainsi qu'une lettre de motivation au service
compétent de l'AFAA. Lorsque Nadine Descendre, directeur de l'Institut
français de Rabat, m'a confirmé quelque temps après un
entretien que j'étais accepté pour effectuer un stage dans son
établissement, j'ai été à la fois très
enthousiaste et gratifié de sa confiance, d'autant plus que ma mission
principale de stage concernerait la communication et les relations de presse
relatives à la programmation artistique et culturelle de l'Institut.
Ainsi, je pourrais apprendre in situ le
fonctionnement d'une structure importante du réseau culturel
français à l'étranger en y participant et,
parallèlement, perfectionner ma pratique et connaissance d'un domaine de
prédilection parmi mes souhaits professionnels prioritaires.
II. Lieu du stage : Institut français de
Rabat
1. Structure générale
Rabat est la capitale administrative du Royaume du Maroc,
là où se trouvent les ambassades, délégations et
consulats des pays entretenant des relations diplomatiques avec le Royaume. Il
est à noter que les relations France-Maroc sont
privilégiées, chacun considérant l'autre pays comme un
partenaire de premier plan. Cela a des conséquences sur la vie de
l'Institut, dont la taille et le budget sont proportionnels à
l'importance du Maroc comme poste diplomatique français.
Les différents services de l'Institut sont : le
service administratif (direction, secrétariat, régie), la
médiathèque, la cinémathèque, la coopération
éducative et linguistique et les cours de langues, le service de la
programmation artistique et culturelle (également chargé de la
communication et des relations publiques, en concertation avec les autres
services), le service technique. Ces services se répartissent en
plusieurs lieux : l'Espace Al Yanboua, « centrale » de
l'Institut (administration, médiathèque, programmation, service
technique, salles polyvalentes pour spectacles, conférences et
projections), l'Espace bleu (cinémathèque et coopération
éducative et linguistique), l'Espace des Orangers (cours de langues),
l'Espace Balzac, sorte d'annexe déconcentrée située
à Kénitra, non loin de Rabat, et proposant à son
échelle l'ensemble des activités de l'Institut.
Bientôt un regroupement des services de l'Institut entre
seulement deux lieux va s'opérer: l'Espace Al Yanboua où se
trouveront la médiathèque, les cours de langue et la
coopération éducative et linguistique, tandis que les autres
services seront transportés à l'Archevêché,
bâtiment appartenant à l'Ambassade de France au Maroc. L'Espace
Balzac restera dans son état actuel.
L'organigramme détaillé du personnel de
l'Institut n'étant pas encore diffusé sous une forme
définitive lors de mon départ, je n'ai pas pu le faire figurer
dans ce rapport. Pour tout renseignement veuillez vous adresser directement
à l'Institut, 00 212 37 70 11 22/38.
2. L'Institut français de Rabat au sein du
réseau culturel français au Maroc
Etant donné l'état des relations diplomatiques
entre les deux pays (cf. 1. a.) le réseau culturel français
au Maroc est très développé. On trouve 7 Instituts
français : Agadir, Casablanca, Fès-Meknès, Marrakech,
Rabat, Tanger-Tétouan et Oujda ; ainsi qu'une Alliance
franco-marocaine à Agadir et une Alliance française à El
Jadida. L'enseignement en Français est également très
important au Maroc, pays francophone qui privilégie l'usage du
Français dans de nombreux secteurs.
Tous ces établissements dépendent du Service de
coopération et d'action culturelle de l'Ambassade de France au Maroc,
situé à Rabat. L'action des Instituts est coordonnée par
le Service de Didier Deschamps, Conseiller de coopération et d'action
culturelle adjoint chargé de la coopération culturelle et
artistique.
L'Institut français de Rabat jouit d'un contact
privilégié avec le Service de coopération et d'action
culturelle pour deux raisons : d'une part la proximité
géographique facilite la communication et les rencontres
fréquentes, d'autre part (et surtout) le budget et la taille de
l'Institut de Rabat sont supérieurs à ceux des autres Instituts
au Maroc, ainsi que de ceux de la plupart des Instituts du réseau
culturel français dans le monde. Ainsi, l'Institut de Rabat a les moyens
et le devoir de mettre en oeuvre une coopération de grande envergure, ce
qui n'a fait que rendre mon stage plus intéressant et valorisant.
3. Le Service de la programmation
La programmation est suivie de près par la direction,
qui l'initie, car elle représente la partie la plus visible (et donc
exposée) de l'activité de l'Institut. En effet la programmation
culturelle et artistique d'un Institut est organisée par le directeur,
qui a le choix entre présenter des projets en réseau avec les
autres Instituts français au Maroc (voire dans d'autre pays, cf.
exposition Pierre Paulin), la plupart du temps avec le soutien du Service de
coopération et d'action culturelle, ou bien présenter des projets
selon sa propre initiative, projets labellisés par l'Institut qui les
présente. Par exemple la venue de Lambert Wilson à Rabat s'est
faite dans le cadre de sa tournée dans plusieurs Instituts
français (mars 2001), alors que les expositions de photographies du mois
de décembre 2000 ont été présentées
uniquement par l'Institut français de Rabat.
Une des caractéristiques de la programmation actuelle
de l'Institut français de Rabat est de développer ses liens et
collaborations avec des partenaires marocains, ce qui redonne un sens au terme
de coopération. L'Institut travaille notamment avec l'Université
de Rabat (participation à un Colloque international de
littérature comparée dédié à Georges Perec,
par la présentation d'une exposition et d'une installation de Christian
Boltanski), avec l'Union des Ecrivains du Maroc (Lectures poétiques
Le Pouvoir du verbe). La recherche de sponsors et
mécènes parmi le milieu commercial et entrepreneurial marocain
fait également partie de cette démarche d'ouverture
extérieure, tout comme en fait partie la recherche de nouveaux lieux
d'exposition (Espace Fath, Maison M'rini, etc.)
Le travail du Service de la programmation est polyvalent,
allant de la réservation de places d'avion à l'organisation de
conférences de presse, de la diffusion d'affiches pour des
événements à l'élaboration de fiches
financières de projets, etc. Ce travail oscille donc entre
l'administratif, le technique et le relationnel. Une des caractéristique
de ce service est le rythme de travail, élément qu'il m'a fallu
prendre en compte dès mon arrivée. La routine s'installe rarement
dans le service, car les événements suivis requièrent des
travaux de natures différentes. Il faut donc bénéficier
d'une grande capacité de réaction et d'adaptation, savoir faire
face aux imprévus et être capable d'articuler son travail aux
besoins du moment. Ayant déjà travaillé de façon
similaire (relations publiques et de presse pour des événements
culturels et artistiques, en Angleterre) ces conditions de travail
m'étaient donc plutôt familières.
Deux permanents travaillent actuellement dans le
service : Mounia Lazrak, en poste depuis plusieurs années, et
Jean-Paul Catherin Noah Tanga, embauché récemment à la
suite d'un stage AFAA. Pendant mon séjour à Rabat je
n'étais pas le seul stagiaire dans le service. Marie-Christine
Eyéné, étudiante en Histoire de l'Art à Paris IV-La
Sorbonne, suivait comme moi un stage AFAA, Séverine Bernard effectuait
un stage long dans le cadre de sa formation à l'Institut d'Etudes
Politiques de Lyon, et Louise Drubigny, étudiante aux Beaux-Arts de
Reims, nous a rejoint pendant le mois de janvier 2001.
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