PERRIN Thomas
Année universitaire 1999 / 2000
RAPPORT DE STAGE
Stage à la Direction régionale des
affaires culturelles Midi-Pyrénées
mai, juin, juillet 2000
DESS Relations Interculturelles
Filière Echanges
Interculturels
UFR de Formation continue
Université Paris III - Sorbonne
Nouvelle
Remerciements
Je remercie l'ensemble des personnes avec qui j'ai
été amené à travailler pendant ce stage, notamment
pour l'accueil et l'encadrement dont j'ai bénéficié.
Je pense particulièrement aux responsables de stage,
présentés en B. III. de la première partie, mais
également à toutes les personnes avec qui je suis entré en
contact à un moment ou à un autre du stage, qu'elles soient
citées ou non dans ce rapport.
Merci pour votre indulgence et patience au début, pour
votre accompagnement et confiance tout le long, et pour votre encouragement
à la fin, (cette chronologie restant indicative ! ).`
Enfin, ce rapport de stage n'aurait pu être
numérisé sans l'aide d'Arnaud Taffin de Tilques, à ce
titre je le remercie chaleureusement.
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PRESENTATION
pp. 3-10
A. LES DRAC : RÔLE ET MISSION
I. Mise en oeuvre des priorités définies
par le ministère
II. Administration générale
III. Les actions sectorielles
B. LA DRAC MIDI-PYRÉNÉES
I. Spécificités
régionales
II. Organigramme
III. Les responsables de stage
MISSION ET THEME DU STAGE
pp. 11-25
A. CONDITIONS ET DÉROULEMENT
B. CADRE ET AXES DE MISSION
I. Le Contrat de Plan état
/région
II. La préparation du PIC INTERREG III en zone
pyrénéenne
C. NATURE ET ASPECTS DU TRAVAIL
I. Travail administratif et
organisationnel
II. Travail de recherche, collecte et synthèse
d'information et de documentation
III. Les déplacements sur le terrain
APPRECIATION ET APPORTS DU STAGE
pp. 26-30
A. UNE EXPÉRIENCE FORMATRICE ET
ENRICHISSANTE
I. Pertinence du stage par rapport à mon
projet professionnel
II. Une période de formation fructueuse
B. LA CONTRIBUTION DE CE STAGE AU TRAVAIL DE LA
DRAC :
COMPTE-RENDU DES ENTRETIENS DE FIN DE STAGE
I. Apports du travail effectué
II. Apports personnels offerts par le stagiaire
lui-même
III. Inquiétudes
CONCLUSION
INTRODUCTION
Emmanuel Négrier, chercheur à
l'université Montpellier I, constatait, en 1996 : "Le
développement des échanges culturels internationaux sur la base
de l'affirmation des politiques culturelles locales".
On est en droit de se demander comment mettre en oeuvre,
soutenir ou promouvoir des échanges de ce type en France, pays de
l'interventionnisme étatique culturel par excellence et membre de la
Communauté européenne, laquelle accorde de plus en plus de poids,
d'une part aux collectivités territoriales, et d'autre part, au
développement de la coopération culturelle, la culture
étant reconnue comme catégorie d'intervention communautaire.
Tout d'abord, on constate qu'il y a en France deux niveaux
d'intervention : l'état et les collectivités, chaque niveau
menant sa politique en fonction de ses compétences et de ses
objectifs.
En matière de culture, le rôle de l'état
est prééminent en France, et ce n'est pas le fruit d'un
décision arbitraire.
Guy Saez, dans sa préface à Politique
culturelle et décentralisation,(Moulinier, 1995), rappelle que "les
artistes et les autres professionnels de la culture, tout comme les
responsables locaux, ont manifesté leur accord pour que l'état
continue de veiller à la qualité des activités culturelles
en France".
Cette responsabilité de l'état permet de garder
les priorités sur des questions d'intérêt national comme
par exemple "l'égalité d'accès aux biens culturels, leur
répartition équitable sur le territoire, la négociation
avec les industries culturelles"(ibid.). L'échelon central peut seul
assurer l'égalité d'accès à la culture et
l'aménagement culturel du territoire.
On peut aussi penser au discours de Rodolphe Pesce à
l'Assemblée nationale le 24 juin 1983, quand il dénonça,
en cas de trop large transfert de compétences de l'état vers les
collectivités, le danger d'«atomisation» de la politique
culturelle nationale, donc son effondrement" (Moulinier, 1995, 166). Ce qui
l'amenait à conclure "Il est indispensable d'avoir une politique
nationale pour faire face à l'enjeu des multinationales" (ibid.),
réflexion d'actualité à l'heure de la mondialisation.
Par ailleurs, l'action internationale a été
reconnue comme relevant des compétences de l'état, même par
les plus favorables à une décentralisation culturelle. On peut
penser à Jacques Toubon, qui préconisait de réserver
à l'état "la diffusion de la culture française à
l'étranger".
De plus, l'état tempère le "développement
d'un néo-populisme fondé sur la notion d'identité
régionale" (ibid.), ce qui serait en total désaccord avec la
construction d'une culture de l'Europe, ou une volonté d'ouverture aux
cultures du monde.
Enfin, l'état est un garant de qualité, comme
Pierre Moulinier, pour ne citer que lui, nous le rappelle tout au long de son
ouvrage.
Ainsi l'état, de par ses compétences, garde un
rôle prédominant en ce qui concerne les affaires culturelles, et
donc en matière d'échanges culturels internationaux. Mais il doit
pouvoir adapter son action à la tendance générale en
Europe vers la "régionalisation".
Le développement de l'action culturelle des
collectivités depuis les débuts de la décentralisation est
un fait incontestable.
Ainsi, on constate sans difficulté l'accroissement des
politiques et actions des collectivités territoriales orientées
vers l'international et l'Europe ( par exemple l'émergence des
Eurocités), le développement de la coopération
culturelle décentralisée à l'échelle
européenne, la création de réseaux européens (par
exemple Les Rencontres - Association des Villes et Régions de la
Grande Europe pour la culture, qui a pour but la formation d'un "lobby des
élus auprès de la Commission", d'après le président
de l'association Roger Tropeano).
Il est à noter que cette évolution est un
élément positif pour la reconnaissance du caractère
multiculturel de la société. Lors de son intervention au colloque
Culture, collectivités territoriales et construction
européenne, le 24 et 25 mars 1995, Hans Jung, responsable du
Département culture du Land de Rhénanie-Palatinat, rappelle que
"Les rencontres entre les hommes qui découlent des rencontres entre les
régions, et plus particulièrement des rencontres culturelles
entre les régions, constituent un instrument important des
échanges interculturels".
Cependant, l'indépendance totale des
collectivités est loin d'être acquise, surtout en France, et
particulièrement dans le domaine culturel (on peut penser à
l'article de Patrick Baleynaud en 1991, "La culture, l'oubliée de la
décentralisation ?", et Pierre Moulinier va même jusqu'à se
demander "La décentralisation, une idée dépassée?"
(Moulinier, 1995, 226-231).
De plus, l'état est souvent un partenaire important de
la coopération culturelle décentralisée (système
des cofinancements, état présenté comme un "partenaire -
clé" (Moulinier, 1995, 198).
A ce propos Hans Jung, au cours du colloque sus-cité,
soutient que "les instances nationales doivent initier et encourager les
partenariats".
Les Directions Régionales des Affaires Culturelles
(DRAC), administrations d'état déconcentrées, se
présentent non seulement comme les principaux lieux de mise en oeuvre
d'une politique culturelle en région, mais encore comme les lieux de
"croisement" état/collectivités.
Il est ainsi possible, au sein des DRAC, d'organiser une
intervention de l'état qui soit en accord avec les contextes
régionaux, ainsi qu'une "mise en cohérence" (Alliès,
Négrier et alii, 1994, 80-83) du partenariat
état/collectivités, en harmonisant les compétences
respectives. Cela est évidemment valable pour tous les secteurs
culturels, y compris les affaires culturelles internationales.
On retrouve les idées exposées ci-dessus dans le
projet professionnel que j'avais présenté en février 2000
à mes enseignants, dans le cadre de mon année de Diplôme
d'études supérieures spécialisées (DESS) de
Relations Interculturelles.
Les recherches effectuées pour la rédaction de
ce projet m'ont permis de nourrir ma réflexion sur ce thème.
Pourtant, cette seule connaissance théorique du sujet ne peut suffire
à le maîtriser, tant que l'on n'en pas acquis une certaine
pratique.
C'est pourquoi j'ai accepté avec grand
intérêt de suivre un stage à la DRAC
Midi-Pyrénées, stage consacré à la
coopération culturelle transfrontalière avec l'Espagne.
PRESENTATION
A. LES DRAC : RÔLE ET MISSION
I. Mise en oeuvre des priorités définies
par le ministère
II. Administration générale
III. Les actions sectorielles
B. LA DRAC MIDI-PYRÉNÉES
I. Spécificités
régionales
II. Organigramme
III. Les responsables de stage
A. Les DRAC : rôle et missions
Depuis 1977, (décret n°77-115 du 3 février
1977), le ministère de la culture est présent dans chaque
région grâce aux directions régionales des affaires
culturelles.
La loi du 6 février 1992 organisant l'administration
territoriale de la République fait des services
déconcentrés de l'Etat l'échelon de droit commun de son
action. Placées sous l'autorité des préfets de
région, les DRAC sont chargées de la mise en oeuvre,
adaptée au contexte régional, des priorités
définies par le ministère.
Proposant aux préfets l'attribution des soutiens
financiers de l'Etat, elles exercent aussi une fonction de conseil et
d'expertise auprès des partenaires culturels et des collectivités
territoriales.
C'est sur la DRAC que repose la cohérence d'une
politique globale du ministère en région. Pour mener à
bien cette mission, le directeur régional est entouré d'une
équipe aux compétences à la fois scientifiques,
techniques, artistiques et administratives, très diversifiées.
Le fonctionnement et les actions de la DRAC s'articulent selon
trois axes : les objectifs définis comme prioritaires par le
ministère, l'administration générale, les actions
sectorielles.
I. Mise en oeuvre des priorités définies
par le ministère
1. Aménagement du territoire et
élargissement des publics
La culture, élément déterminant de la
cohésion sociale, est aujourd'hui un facteur reconnu de
développement local. Malheureusement les ressources culturelles ne sont
pas équitablement réparties sur le territoire, et l'on constate
des déséquilibres, que ce soit entre Paris et la province, entre
les régions, et entre les centres villes et les quartiers
périphériques.
Le ministère de la culture mène une politique
contractuelle d'aménagement culturel du territoire, dans le cadre des
partenariats que les DRAC définissent avec les collectivités :
contrats de plan Etat-Région, contrats de ville, conventions de
développement culturel.
Cette politique a pour objectifs de compléter le
maillage du territoire en terme d'équipements structurants, encourager
le développement des équipements de proximité, susciter
les collaborations et projets communs entre professionnels du secteur culturel
et du secteur socio-éducatif.
2. L'éducation artistique et
culturelle
Les DRAC soutiennent financièrement des écoles
de musique agréées, et parfois des écoles d'arts
plastiques. Elles mènent des actions interministérielles en
liaison avec les rectorats, dans le but de promouvoir et développer
l'éducation artistique en milieu scolaire et universitaire, mettre en
place des jumelages entre établissements scolaires et culturels,
développer l'offre de formation pour les enseignants et les acteurs
culturels.
Ces actions se concrétisent dans le cadre de plans
locaux pour l'éducation artistique, signés avec les
collectivités et les autres services de l'Etat.
3. L'économie du secteur culturel
Les DRAC apportent aide et conseils aux entreprises
culturelles, en matière de gestion, et peuvent demander la
réalisation d'audits. Elles favorisent le développement du
mécénat culturel.
Par ailleurs, les DRAC suivent de près le secteur de la
formation et de l'emploi culturels : évaluations des offres et demandes
en matière de formation, diffusion de l'information relative à la
législation sociale et contrôle de son application.
II. Administration générale
Placé sous l'autorité du directeur
régional, le service des affaires générales et
financières assure la coordination horizontale des différents
domaines d'activité de la DRAC, l'exécution du budget, le
contentieux, les études et évaluations.
1. Coordination
Ce service est chargé des relations administratives et
financières avec les préfectures de région et
départements, notamment de la préparation de la conférence
administrative régionale pour l'utilisation des crédits
d'investissement, et du suivi des dossiers avec la trésorerie
générale, sollicitée pour avis sur toutes les
opérations financières.
La mission de coordination inter-administrative et
intersectorielle se retrouve également au plan des affaires
européennes, notamment concernant les financements communautaires dans
le cadre des politiques et programmes régionaux.
2. Gestion
Outre sa mission de coordination, le service des affaires
générales et financières comprend en règle
générale trois secteurs :
· une cellule "gestion financière",
chargée de toutes les démarches
comptables concernant d'une part les crédits de
fonctionnement (crédits
centraux ou déconcentrés, dans tous les
domaines du ministère); d'autre part les dépenses
d'investissement (maîtrise d'ouvrage de l'Etat ou subventions);
· une cellule "personnel et formation", chargée
de la gestion, en relation avec le service du
personnel et des affaires sociales de la direction de
l'administration générale, des
fonctionnaires du ministère en poste dans la
région (direction régionale au sens strict
et organismes nationaux).
· une "centre de responsabilités", qui assure la
logistique matérielle de la
direction régionale (achats et entretien des
équipements informatiques, gestion des
matériels, du courrier, etc.).
Les services des affaires générales et
financières bénéficient d'une grande souplesse de
fonctionnement grâce à la globalisation des crédits.
III. Les actions sectorielles
1. Les arts plastiques
La mission des DRAC dans le domaine de l'art contemporain,
(peinture, sculpture, photographie, audiovisuel, nouvelles technologies, arts
décoratifs et création industrielle, bande dessinée, mode,
graphisme, etc.) est triple : l'aide à la diffusion, le soutien à
la création et à la formation.
Elles apportent les conseils et les informations
nécessaires aux créateurs pour faciliter leurs conditions de
travail et leur insertion sociale et économique, instruisent les
demandes de subventions, assurent le secrétariat du Fonds
régional d'art contemporain (FRAC), dont la politique d'acquisition
d'oeuvres contemporaines est conduite en partenariat avec le Conseil
régional.
La DRAC a pour mission de promouvoir la création
contemporaine, par l'encouragement et l'accompagnement de projets et
événements en région.
Elles assurent le suivi des dossiers relatifs aux
opérations de commande publique (entre autres le 1%) et aux programmes
d'investissement pour la création d'ateliers d'artistes.
2. Le cinéma et l'audiovisuel
Les DRAC travaillent en liaison avec les
délégués régionaux du CNC. Elles exercent une
fonction d'information et de conseil, d'analyse et d'impulsion.
Par le biais des crédits déconcentrés mis
à leur disposition, elles apportent un soutien à certains
festivals et à des actions cinématographiques et audiovisuelles
d'envergure régionale, voire nationale.
Elles entretiennent également des relations avec les
services de l'Education Nationale (soutien au partenariat culturel en milieu
scolaire et aux enseignements artistiques, enseignements supérieurs et
formations professionnelles), avec les collectivités territoriales et
les acteurs culturels régionaux (en matière d'implantation et
animation de salles de cinéma, de soutien à l'art et essai,
d'action culturelle des associations, etc.)
Elles sont en permanence associées à la mise en
oeuvre locale et régionale des mesures nationales en faveur du
cinéma (promotion et diffusion du cinéma, soutien au film de
qualité, sensibilisation et formation du jeune public, etc.).
3. Le livre et la lecture
Dans le domaine du livre et de la lecture et du centre
national du livre, le champ d'intervention des DRAC se répartit en
plusieurs missions prioritaires :
* soutenir les opérations de promotion du livre
(salons, foires, expositions, colloques) et la création
littéraire (écrivains, revues et éditions);
* encourager le développement de la lecture et la lutte
contre l'illettrisme, par tous les moyens, associatifs ou institutionnels, en
particulier dans le domaine de la formation, de l'information et de
l'animation;
* renforcer le réseau des bibliothèques
publiques, et les actions de coopération des bibliothèques entre
elles;
* mettre en valeur le patrimoine écrit, en encourageant
les collectivités territoriales à mieux le conserver et le
promouvoir.
4. Les musées
En contact permanent avec les différents partenaires
dont dépendent les musées, et en liaison étroite avec les
services de la Direction des Musées de France ( reconnaissance des
musées, architectes et conservateurs conseils, etc.), les DRAC ont une
mission générale d'assistance et de soutien : projets de
création, de rénovation et d'agrandissement des musées,
action en direction du public (expositions, animations, publications, accueil),
programmes de recherche, etc.
Elles assurent d'autre part la gestion des crédits
déconcentrés destinés à l'acquisition d'oeuvres
d'art pour enrichir les collections. Les décisions sont prises par les
comités des fonds régionaux d'acquisition des musées
(FRAM) dont le financement est partagé entre l'Etat et les
régions.
5. La musique et la danse
Les DRAC contribuent à une action globale de
développement et de mise en valeur des activités musicales et
chorégraphiques : développement de la création musicale
contemporaine, l'ouverture aux musiques actuelles, soutien à des
ensembles instrumentaux et vocaux, ainsi qu'à des structures de
diffusion (concerts, animations ou stages), aides aux compagnies et festivals
de danse, actions de sensibilisation.
Elles apportent également leur soutien à
l'enseignement, à la formation et aux pratiques amateurs (notamment dans
le cadre des conservatoires et écoles nationales de musique), et
assurent le coordination régionale de la fête de la musique.
6. Le théâtre et les
spectacles
Les DRAC soutiennent les propositions artistiques les plus
talentueuses faites au public par les metteurs en scène, compagnies,
festivals et structures de diffusion, suivant les avis qualitatifs de
comités d'experts qui, chaque année, analysent l'évolution
du paysage de la création et de la diffusion théâtrales en
région.
Les DRAC suivent, en concertation permanente avec
l'administration centrale, l'activité et la gestion des scènes et
centres dramatiques nationaux, et disposent de moyens en équipement pour
la rénovation voire la construction de théâtres.
Enfin, les DRAC participent aux actions en milieu scolaire,
à l'accompagnement des pratiques amateurs par des professionnels,
informent les professionnels de la région sur les programmes de
formation continue, et jouent un rôle de conseil, voire d'encouragement
(grâce à la politique conventionnelle) auprès des
collectivités (villes, groupements de communes, départements,
région).
7. Le patrimoine
Les services patrimoniaux en région s'orientent autour
de quatre secteurs : l'archéologie, la protection et la conservation des
monuments historiques, l'ethnologie et l'inventaire.
Le service régional de l'archéologie a pour
mission d'étudier, de protéger, de conserver et de promouvoir le
patrimoine archéologique de la région. Son action s'exerce dans
trois directions qui sont la recherche (coordination des fouilles
archéologiques menées dans la région), la protection du
patrimoine archéologique (établissement de la carte des gisements
et sites, préparation des dossiers de classement et d'inscription des
sites au titre de monuments historiques, etc.), la formation et l'information
(formation technique au travers de stages spécialisés).
La conservation régionale des monuments historiques
s'attache à protéger (au titre de la loi de 1913 sur les
monuments historiques.), conserver et mettre en valeur (programmation,
contrôle et subventionnement de travaux de restauration) le patrimoine
architectural et mobilier.
Elle est composée d'une équipe administrative,
scientifique et technique qui travaille en relation avec les architectes des
bâtiments de France et les conservateurs des antiquités et objets
d'art (ces derniers travaillant également au service régional de
l'archéologie).
Il existe deux mesures de protection : le classement parmi les
monuments historiques, et l'inscription à l'inventaire
supplémentaire; qui correspondent à des critères de
définition différents.
Le service de l'inventaire général a pour
mission de recenser, d'étudier et de faire connaître toute oeuvre
qui, d'un point de vue artistique, historique ou archéologique est un
élément du patrimoine national. Cette mission de recherche et de
documentation a pour objectif de constituer les archives artistiques et
patrimoniales de la France: édifices, oeuvres d'art, équipements,
meubles, outils et objets qui caractérisent le legs du passé,
même récent, de chaque région.
Son travail s'effectue selon deux approches
complémentaires: le pré-inventaire (repérage
systématique des oeuvres) et l'inventaire fondamental (étude
approfondie des oeuvres).
Les résultats, consignés sous forme de dossiers
(textes, photographies, graphiques), microfichés et informatisés,
sont accessibles au public par le biais des centres régionaux de
documentation du patrimoine, des expositions, et des publications
(itinéraires, images et cahiers du patrimoine).
Le service de l'ethnologie a pour mission de favoriser les
recherche sur l'ensemble des expressions matérielles (outils, costumes,
habitat) et immatérielles (traditions, savoir-faire) par les groupes
culturels qui forment notre communauté nationale.
La promotion de ce patrimoine passe par des stages de
formation, l'organisation d'expositions et de colloques, des publications,
etc.
B. La DRAC Midi-Pyrénées
I. Spécificités régionales
Comme dans la plupart des secteurs professionnels, certaines
caractéristiques de la région Midi-Pyrénées
influencent l'activité de la DRAC.
1. Eléments de diagnostic
· Midi-Pyrénées est la plus vaste
région de France, formée de 8 départements (Aveyron, Tarn,
Tarn et Garonne, Lot, Ariège, Hautes-Pyrénées, Gers,
Haute-Garonne), pour une superficie de 45.000 km ², près du
dixième du territoire national, mais seulement 4 % de la population. La
région, organisée autour de l'axe majeur que constitue la
vallée de la Garonne, regroupe des ensembles orographiques et des
terroirs très variés : la chaîne
pyrénéenne au sud ; au coeur de la région, un monde
de collines cloisonné en une multitude de micro-régions ;
enfin, au nord et à l'est, les petits Causses du Quercy et les grands
Causses du Rouergue, adossés à des zones montagneuses (Massif
Central) comme l'Aubrac. Cette diversité physique se retrouve
également dans l'histoire et la géographie humaine, thèmes
plus en rapport avec la mission de la DRAC. A côté de grands
ensembles comme le Rouergue ou le haut Languedoc, on trouve des provinces
beaucoup plus petites comme le Comminges ou le Couserans, qui toutes ont leur
histoire propre, parfois d'ailleurs plus liée aux régions
d'outre-Pyrénées qu'aux autres provinces limitrophes.
En ce qui concerne les transports et déplacements, le
réseau autoroutier commence à peine à se structurer dans
les dernières années du XX ème siècle,
et Toulouse demeure l'un des chefs-lieux de région les plus mal
reliés à la capitale. De plus, les trajets nécessaires
pour atteindre les zones les plus reculées de la région, de
surcroît très montagneuses, réclament plusieurs
heures ; cet élément constitue un facteur déterminant
dans l'action d'un service comme la DRAC qui ne possède pas
d'échelon départemental. Ainsi, la direction et les conseillers
sectoriels ont très régulièrement à se
déplacer pour des missions en région, qui peuvent durer plusieurs
jours, compte tenu des distances parcourues. Le problème d'enclavement
de la région se retrouve notamment dans l'organisation et la mise en
oeuvre de projets transfrontaliers, malgré l'aménagement
progressif du réseau routier transpyrénéen vers Barcelone
et Saragosse.
· La répartition démographique est
très contrastée. Bien que la région présente un
solde migratoire positif depuis plusieurs années (ce qui en fait une des
régions les plus attractives de France), l'écart ne cesse de se
creuser entre un monde rural qui se dépeuple, et le pôle urbain
hypertrophié de Toulouse, qui pousse des
« antennes » le long des principales vallées (au
sud, celle de l'Ariège vers Pamiers et Foix, au nord, celle de la
Garonne vers Montauban, au nord-est, celle du Tarn vers Albi). Ainsi, on ne
trouve guère, en dehors des vieux bassins industriels en déclin
d'Albi-Carmaux et de Castres Mazamet, que les pôles urbains isolés
de Tarbes-Lourdes au sud-ouest, et Rodez au nord-est, ensembles demeurant tout
de même de taille modeste.
· Economiquement, la région est marquée
par les bassins industriels en déclin sus-cités, dont la
reconversion ne va pas sans poser des problèmes sociaux, qui à
leur tour se répercutent sur la culture locale, en particulier sur la
perception à forte connotation patrimoniale de toute une série de
traditions, de savoir-faire qui contribuent à bâtir une forte
identité. Ces zones réclament une attention
particulièrement soutenue dans le cadre d'une politique
d'aménagement culturel du territoire, notamment par l'implantation
d'équipements qui peuvent jouer un rôle important dans la
cohésion sociale de certaines communautés.
Par ailleurs, Midi-Pyrénées présente un
caractère rural très accusé : plus de 12% de la
population active se consacre encore à l'agriculture (activité
dominante du Gers par exemple). Cette caractéristique fait de
Midi-Pyrénées la région du «bon-vivre »,
mais fragilise une économie agricole, de qualité certes, mais mal
adaptée à la réalité du moment, face aux
conséquences de la politique agricole commune, ainsi qu'aux
conséquences que peut avoir la déshérence des terres sur
le « paysage » au sens large de cette région. D'ores
et déjà, la maintenance d'un patrimoine bâti
spécifiquement lié à certains modes d'exploitation pose
une série de problèmes auxquels la DRAC doit faire face.
En contraste avec ce monde en difficulté, le pôle
technologique et industriel de l'agglomération toulousaine semble
très performant, mais constitue en quelque sorte un monde à part
dans sa région : si la ville de Toulouse, forte de sa tradition
dans le domaine de l'aéronautique (tradition en partie impulsée
par l'Etat), affiche de hautes ambitions en matière de
développement des technologies nouvelles, il faut bien constater que,
paradoxalement, elle a longtemps souffert d'un sous-équipement en
matière culturelle. Ce retard a pu être rattrapé ces
dernières années avec la réalisation d'un vaste programme
d'équipements culturels, que la ville a pu réaliser avec la
soutien notamment de l'Etat et de la Région.
A noter le souci de positionnement de la région, et
particulièrement de sa capitale, dans le cadre de la construction
européenne, et particulièrement vis-à-vis des voisins
espagnols, la crainte étant grande de voir l'isthme
midi-pyrénéen délaissé au profit des deux grands
arcs atlantiques et méditerranéens. La tentation est alors de
voir se constituer une sorte de dorsale centre-européenne qui irait de
Munich à Madrid et Lisbonne, en passant par Rodez et Toulouse. Sans
forcément chercher une adhésion entière à ce
projet, la DRAC peut tendre à développer des relations avec les
partenaires sus-cités, étant certain que la dimension
transfrontalière doit être l'une des dominantes d'une action
culturelle cohérente.
· Concernant la part consacrée à la
culture dans le budget des collectivités, la région occupe une
place légèrement au dessus de la moyenne dans les statistiques
nationales pour les dépenses culturelles, rapportées à
leur budget global comme au nombre d'habitants. Ainsi le conseil
régional, qui en 1993 a consacré 5,2 % de son budget à la
culture, occupe-t-il le 7ème rang national, cependant que la
moyenne des dépenses des huit conseils généraux de la
région est un quart plus élevée que la moyenne nationale.
Quant à Toulouse, elle se situe dans la moyenne des grandes villes
comparables, compte tenu de la présence de grands équipements
structurants de niveau régional ou national.
2. Synthèse : les principaux axes d'action de
la DRAC Midi-Pyrénées
Contrairement par exemple aux régions voisines
espagnoles, la région Midi-Pyrénées est une unité
administrative qui a du mal à trouver son identité :
formée de provinces historiques et d'ensembles géographiques
très divers, elle ne trouve de véritable point de convergence que
dans la ville de Toulouse, pôle important pour les industries de pointe
et l'innovation technologique, mais capitale hypertrophiée d'un monde
à faible densité de population (la moitié de la moyenne
nationale), à dominante rurale, ponctué de bassins industriels
traditionnels en perte de vitesse.
L'enclavement tardif de la région a des
répercussions dans le domaine culturel : en effet, la seule
richesse équitablement répartie dans ce secteur est celle du
patrimoine, ce qui, paradoxalement, peut constituer un handicap pour certaines
collectivités aux moyens financiers faibles mais propriétaires
d'un « parc » monumental important. Malgré
l'existence de manifestations culturelles d'importance (Le Printemps de
Cahors par exemple), la carence en équipements culturels
structurants demeure une des faiblesses notoires de la région. Trois
scènes nationales seulement pour huit départements, et un Centre
dramatique national, ne suffisent pas à irriguer l'ensemble du
territoire régional.
Depuis quelques années déjà, les choix
stratégiques globaux de la DRAC sont largement dictés par
l'impératif d'aménagement culturel du territoire, en
référence aux objectifs prioritaires du Ministère de la
Culture, démarche fortement soutenue par la globalisation des
crédits. Le déséquilibre marqué entre
l'agglomération toulousaine et le reste de la région, a
incité à la double stratégie de maintenir, voire de
développer, les capacités culturelles de Toulouse, pour en faire
une des grandes capitales culturelles européennes, et de mailler le
reste du territoire en équipements de qualité qui inciteront
à la mobilité des équipes artistiques et à
l'émergence de pôles de diffusion culturelle de proximité.
Par ailleurs, la DRAC porte une attention soutenue à la mise en place de
pôles d'éducation artistique et culturelle, à la
création d'emplois dans le domaine culturel et à la formation de
médiateurs culturels . Dans tous les secteurs on peut relever
l'émergence de réseaux, la constitution d'équipes de
professionnels et la mise en place de pôles de diffusion à partir
de quelques équipements structurants.
Le développement du maillage culturel de la
région, encore insuffisant on l'a vu, ne peut être que la
résultante d'une stratégie culturelle commune de l'Etat et des
collectivités territoriales. A ce titre, une Commission
thématique culture, émanant de la Commission régionale
d'aménagement et de développement du territoire, et regroupant
des représentants de l'Etat (DRAC), des collectivités, et des
professionnels du secteur culturel, a été réunie deux
fois en mars 1999, et ce afin d'élaborer un Schéma des
services collectifs culturels , outil de l'aménagement
culturel du territoire régional.
II. Organigramme
Pour une présentation détaillée du personnel
de la DRAC Midi-Pyrénées, cf. en Annexe1(*) ou sur le site Internet
http://www.culture.gouv.fr
III. Les responsables de stage
Bien que pendant ce stage l'aspect transversal de ma mission
m'ait amené à entrer en contact avec plusieurs personnes de
différents services, j'ai surtout travaillé sous la direction de
deux personnes : Claire Fournier et Martine Jaoul.
· Claire Fournier passe les concours d'entrée du
Ministère de la Culture après une maîtrise d'histoire de
l'art à l'université de Toulouse. De 1974 à 1992, elle
travaille à la cellule recensement-protection de la conservation
régionale des monuments historiques de Midi-Pyrénées.
Depuis 1992 elle est responsable du centre de documentation du service
régional de l'inventaire de Midi-Pyrénées, au sein duquel
elle a ouvert une base informatisé de dépouillement
topo-bibliographique. De 1984 à 1992 elle participe à la
préparation des Journées du patrimoine, puis de 1995 à
1998 elle organise les Journées pyrénéennes du patrimoine,
version transfrontalière des Journées du patrimoine. Actuellement
elle est toujours chargée de mettre en place une activité de
coopération transfrontalière à la DRAC
Midi-Pyrénées, plus particulièrement concernant le secteur
du patrimoine.
· Martine Jaoul a obtenu en 1969 un DEA
d'archéologie romaine à l'université Paris I, puis un DEA
de muséologie l'année suivante à Paris IV. De 1976
à 1992, elle est conservateur au Musée national des Arts et
Traditions Populaires, chargée à la fois du département
techniques et cultures, et de la gestion des réserves (conservation
préventive). Parallèlement à cette activité, elle
est professeur à l'Ecole du Louvre sur les mêmes sujets. En 1992
elle est nommée directrice du Musée national des ATP, et ce
jusqu'en 1995. Depuis 1996 elle est conseillère pour les musées
à la DRAC Midi-Pyrénées, chargée du réseau
transfrontalier des musées pyrénéens. Martine Jaoul est
membre actif de l'ICOM depuis 1976, et membre et administrateur de la
Fédération des Ecomusées et Musées de
Société de 1992 à 1995, et depuis 1997. Au cours de sa
carrière elle a organisé plusieurs expositions et colloques
(Vers un réseau des musées
pyrénéens ?, Lourdes, décembre 1996), et
écrit des articles dans des revues spécialisées
(Museum, Cahiers d'études de l'ICOM).
· En dehors de ces deux principales responsables de
stage, j'ai été encadré par Pierre-Jean Dupuy, directeur
adjoint de la DRAC, et sa secrétaire administrative Marie Laurence de
Challup, chargée du suivi des affaires européennes. J'ai
également bénéficié du suivi de Richard Lagrange,
directeur régional des affaires culturelles. Par ailleurs, une partie de
mon stage s'est déroulée au service de la communication, sous la
direction d'Anne-Françoise Kowalewski.
MISSION ET THEME DU STAGE
A. CONDITIONS ET DÉROULEMENT
B. CADRE ET AXES DE MISSION
I. Le Contrat de Plan état
/région
II. La préparation du PIC INTERREG III en zone
pyrénéenne
C. NATURE ET ASPECTS DU TRAVAIL
I. Travail administratif et organisationnel
II. Travail de recherche, collecte et synthèse
d'information et de documentation
III. Les déplacements sur le
terrain
A. Conditions et déroulement
J'ai effectué ce stage pendant une durée de
trois mois, de mai à juillet 2000.
Bien entendu, le fait d'avoir été accepté
pour ce stage m'a paru gratifiant, ne serait-ce que par la confiance que l'on
me témoignait, et m'a donné encore plus envie d'être
à la hauteur de la mission que l'on me confiait.
La durée de travail était de 120 heures
mensuelles, ce qui en moyenne équivalait à 6 ou 7 heures
quotidiennes. J'étais libre de répartir mes heures de travail, en
accord avec les responsables de stage, du moment que j'effectuais les 120
heures mensuelles requises, et que je remettais chaque mois un emploi du temps
détaillé à la responsable des ressources humaines.
Les conditions de travail ont été très
confortable. En effet, je disposais pendant le stage d'un bureau personnel,
équipé d'un ordinateur et d'un téléphone, et
où je travaillais la plupart du temps. Il m'arrivait parfois d'occuper
le bureau de Martine Jaoul, quand nous avions à travailler ensemble, ou
pour imprimer des documents.
Ainsi, j'ai conscience, en le comparant à des stages
précédents, que ce stage s'est déroulé dans des
conditions privilégiées. A mi-chemin entre stage et emploi, cette
période de formation a marqué une progression dans mon parcours
pré-professionnel.
B. Cadre et axes de mission
Avant d'aborder le travail effectué pendant le stage,
il m'est apparu utile de présenter le contexte général
qui, à mon arrivée à la DRAC, a déterminé ma
mission.
I. Le Contrat de Plan Etat - Région
Le Contrat de Plan, signé entre l'Etat (gouvernement)
et la Région (Conseil régional), définit les
modalités de partenariat entre les services déconcentrés
de l'Etat en région, et l'administration territoriale du Conseil
régional. Les deux partenaires s'engagent à mettre leurs
compétences et leurs moyens en commun afin de mener à bien le
développement du territoire régional concerné.
Ce contrat s'étale sur une période de six ans,
et les nouveaux Contrats de Plan concernent la période de 2000 à
2006.
Le Contrat de Plan entre Midi-Pyrénées et
l'Etat, signé le 20 mars 2000 en présence de Lionel Jospin,
premier ministre, et de Martin Malvy, président de région,
comporte un axe « Culture », dans lequel les partenaires
s'engagent, entre autres, à soutenir et encadrer la coopération
culturelle transfrontalière avec les régions espagnoles
pyrénéennes ( Pays basque, Navarre, Aragon, Catalogne). A noter
que l'inscription au Contrat de Plan a permis de légitimer et de
redynamiser les projets transfrontaliers.
Par ailleurs, il est également fait mention de ces
projets dans une autre partie du Contrat de Plan, la Convention
interrégionale du massif des Pyrénées, qui réunit
les trois régions pyrénéennes, Aquitaine,
Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées (cf. en Annexe).
Ainsi, à la dimension transfrontalière de la
coopération culturelle avec l'Espagne s'ajoute une dimension
interrégionale. En effet, on retrouve ces caractéristiques dans
les projets transfrontaliers initiés, soutenus et encadrés par
les services de la DRAC.
1. La coopération culturelle
transfrontalière :
présentation de deux projets phares, autres
projets
J'ai choisi de présenter deux projets en particulier
car, étant parmi les plus avancés des projets transfrontaliers,
ils m'ont le plus occupé pendant mon stage ( cf. aussi
Présentation, B. III.).
a. Le réseau des musées
pyrénéens
Le projet d'organiser une collaboration
transfrontalière et interrégionale entre les musées des
Pyrénées remonte à 1996, lorsqu'un colloque sur ce sujet a
réuni à Lourdes les conservateurs et responsables d'une centaine
d'institutions réparties sur tout le massif. Ces rencontres ont
été suivies en 1997 et 1998 de réunions
régulières et de mise en place de groupes de travail qui ont
permis de préciser les objectifs communs, mais également de
cerner les difficultés de structuration d'un tel réseau. En plus
d'être inscrit au Contrat de Plan 2000/2006, le développement du
réseau doit pouvoir prétendre aux financements communautaires (
Culture 2000, INTERREG ).
Les objectifs du réseau sont de :
Ø Créer une émulation entre les
professionnels, encourager le travail en équipe et le partage des
connaissances sur leurs collections .
Ø Rendre plus visible la complémentarité
entre ces musées, qui traitent tous d'un même patrimoine,
vis-à-vis des populations locales et d'un public élargi.
Ø Intégrer les musées
pyrénéens dans le projet d'aménagement du territoire et de
développement durable, en faire des lieux d'animation et de promotion du
territoire pyrénéen .
Dans un premier temps, il faut mettre en oeuvre la
structuration du réseau, selon deux niveaux :
Ø Une tête de réseau, chargée de
la coordination générale des partenariats et collaborations entre
les différents membres, de la diffusion de l'information, de la
communication interne et externe du réseau. Ce premier niveau peut
prendre la forme d'un secrétariat général du
réseau, agissant sous la direction d'un comité de pilotage,
formé de professionnels scientifiques et administratifs du
réseau.
Ø Des correspondants régionaux du
réseau, qui sont volontaires, parmi les professionnels des musées
membres du réseau, pour participer à des réunions
régulières et développer et promouvoir l'activité
du réseau dans leur région ( diffuser sur leur territoire la
méthode de travail en réseau, encourager l'extension des
collaborations à l'ensemble des établissements
intéressés dans leur région, etc.).
Réalisations prioritaires : un guide des
musées pyrénéens, un site Internet, une base de
données commune sur les collections.
Toutes ces réalisations encouragent la diffusion et
l'usage des langues nationales et régionales des
Pyrénées.
b. Les itinéraires interrégionaux et
transfrontaliers du patrimoine
En 1995, la DRAC Midi-Pyrénées a inauguré
des circuits culturels pyrénéens transfrontaliers, qui ont permis
de faire collaborer, autour de leur patrimoine, l'Ariège, le Pays de
Luchon, les Hautes Pyrénées, ainsi que l'Andorre, le Val d'Aran,
et quelques vallées pyrénéenne de Catalogne et du Haut
Aragon.
Cette opération, largement soutenue, à ses
débuts, par le DAI du Ministère de la Culture, était
intitulée Journées pyrénéennes du
patrimoine, et avait lieu le troisième week-end du mois de
septembre, dans la cadre des Journées du patrimoine . Après
une période de retombée en 1998/1999, la DRAC envisage une
nouvelle configuration du projet, et de nouvelles réalisations.
Il s'agit de :
Ø Restructurer l'opération
- du côté français, en la
plaçant dans la perspective du nouveau Contrat de Plan, en
établissant un partenariat avec l'ensemble des administrations et
collectivités concernées, en proposant une collaboration
interrégionale entre les trois régions pyrénéennes,
et en suscitant la participation et l'implication des élus et des
acteurs locaux.
- du côté espagnol, en sollicitant les
corollaires et partenaires appropriés pour chacune des entités
concernées.
Ø Etablir les règles d'un financement
équitable entre les deux communautés et demander des
crédits INTERREG.
Ø Pérenniser l'opération sur
l'année patrimoniale (en la nommant Itinéraires
transfrontaliers et interrégionaux du patrimoine), en inscrivant
les itinéraires dans la durée et non plus dans
l'événementiel, mais en maintenant la date des Journées du
patrimoine comme moment-clé de l'opération (organisation d'une
fête transfrontalière du patrimoine, etc.).
Ø Proposer des circuits libres, à
thèmes, ayant pour support des dépliants illustrés, dans
lesquels ont été sélectionnés un certain nombre de
sites, regroupés par des notices explicatives et une carte
simplifiée. Accompagner ces circuits par des manifestations
pédagogiques (expositions, colloques, conférences, classes
patrimoniales transfrontalières, cycles de formation), à
dérouler sur l'ensemble de l'année.
Ø Faciliter l'approche linguistique, en soulignant
l'aspect qualitatif et culturel de cette approche : documents
d'édition bilingues, pouvant concerner cinq langues : catalan,
castillan, aragonais, basque et français.
Ø Etablir une collaboration et des liens avec d'autres
projets transfrontaliers, comme par exemple le réseau des musées
pyrénéens. Les musées des Pyrénées pourrait
servir de points d'information et d'animation des itinéraires, un site
Internet pourrait être réalisé en commun, etc.
c. Autres projets transfrontaliers
Parmi les autres projets transfrontaliers auxquels la DRAC
participe, on trouve :
- Un guide des sources d'archives sur les relations
transfrontalières, impliquant dans un premier temps un travail en commun
entre les services d'archives départementales des départements de
la chaîne pyrénéenne, entre les services d'archives des
trois DRAC des régions pyrénéennes, et entre ces
partenaires et la direction des archives d'Andorre.
- Une étude documentaire du chemin historique de Saint
Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) à Roda de Isábena
(Aragón), à laquelle collabore le service régional de
l'archéologie.
- Dans le secteur du spectacle, un projet d'échanges
franco-espagnols, coordonné par le Théâtre de la
Cité de Toulouse avec l'appui du service théâtre de la
DRAC, et auquel seront associés les CDN de Montpellier et de Bordeaux,
le festival de Bayonne, le festival GREC à Barcelone, les scènes
nationales des trois régions, l'ONDA, le DAI, l'AFAA, l'Ambassade de
France à Madrid, le Ministère de la Culture espagnol et les
services culturels des autonomies (régions) espagnoles. La
première étape du projet serait d'organiser des rencontres entre
professionnels espagnols et français à Toulouse, (une sorte de
GRAC transfrontralier, expérience qui a déjà eu lieu il y
a quelques années à Saint Gaudens, Haute-Garonne).
Pour une présentation de l'ensemble des projets
transfrontaliers, cf. en Annexe.
2. Un projet de collaboration Etat -
Région :
Le guide régional des Journées du patrimoine
2000
Le guide régional des Journées du patrimoine
recense tous les édifices ouverts au public, gratuitement ou non, lors
des Journées du patrimoine, le troisième week-end de
septembre.
Réalisation : les données,
récupérées du logiciel national Journée
du patrimoine, sont exportées sous Word et transmises au
maquettiste. La carte centrale est réalisée par le service
régional de l'archéologie, qui donne une sortie couleur
simplement flashée. La couverture, illustrée obligatoirement par
le visuel de l'année, est transmise par l'agence de communication
centrale.
Jusqu'à présent, ce travail était
entièrement mené par la DRAC, pour un coût de revient
très faible (environ 46 000 francs pour 60 000 exemplaires). Un des
problèmes rencontré par le personnel de la DRAC était
celui des délais de réalisation extrêmement courts,
entraînant une surcharge de travail (environ 1 millier de fiches des
sites et monuments à saisir et à mettre en forme en l'espace d'un
mois et demi, puis 60 000 guides à diffuser de fin août à
mi-septembre).
Dans le cadre du Contrat de Plan Etat - Région, il est
pertinent que le guide fasse l'objet d'un partenariat, ce qui permettrait
d'aboutir :
- à un guide plus élaboré :
description plus précise des édifices et des animations, textes
de présentation de la politique en faveur du patrimoine, illustrations
plus nombreuses, encarts sur des thèmes particuliers, etc.
- à une diffusion plus importante, par la
collaboration entre les deux services de communication, DRAC et Conseil
régional.
III. La préparation du PIC INTERREG III en zone
pyrénéenne
Parallèlement au Contrat de Plan, un nouveau Programme
d'Initiative Communautaire INTERREG III a démarré pour la
période 2000 / 2006.
Le volet A du programme a pour but de favoriser et de soutenir
la coopération entre les régions transfrontalières de la
Communauté européenne. La région
Midi-Pyrénées fait partie de la zone pyrénéenne,
qui comprend, pour la France, Aquitaine, Languedoc-Roussillon et
Midi-Pyrénées, et pour l'Espagne, le Pays basque, la Navarre,
l'Aragon et la Catalogne.
Le volet B concerne la coopération transnationale, et
Midi-Pyrénées s'inscrit dans la zone Sud-ouest
européen, qui comprend le sud-ouest de la France (les trois
régions sus-citées plus Poitou-Charentes, le Limousin et
l'Auvergne) et l'ensemble de la péninsule ibérique.
Le volet C concerne la coopération
interrégionale entre zones non contiguës, et couvre uniquement des
opérations de coopération liées à des sujets
spécifiques.
La dotation financière globale française pour
INTERREG III s'élève à 397 millions d'Euros. Le Commission
a souhaité que le volet transfrontalier (volet A) représente au
minimum 50 % de la dotation globale, 30 % pour le volet B, et 6 % pour le volet
C.
Pour chaque volet du programme, il revient aux administrations
déconcentrées et territoriales des régions
concernées d'élaborer une proposition de programme
opérationnel, présentant les projets et opérations
à soutenir dans le cadre d'INTERREG, proposition soumise à l'aval
de Bruxelles.
Ainsi, la DRAC est naturellement invitée à
participer aux réunions de préparation de la contribution de
l'Etat à l'élaboration du programme opérationnel, afin de
présenter les projets de coopération culturelle. A noter que ces
réunions se font à un niveau interrégional, regroupant des
services de l'Etat des trois régions pyrénéennes. Cela
donne lieu à un document unique de programmation pour toutes les
régions concernées.
Pendant la durée de mon stage, ces réunions
concernaient le programme opérationnel de coopération
transfrontalière franco-espagnole (volet A), la préparation du
volet B (transnational) n'ayant pas lieu à ce moment là. Les
réunions se déroulaient à Toulouse, la préfecture
de région Midi-Pyrénées ayant été
désigné comme coordonnateur d'INTERREG III volet A.
A noter que le Conseil régional Aquitaine est
autorité de gestion du volet A, le Conseil régional
Midi-Pyrénées étant celui du volet B. Cela correspond au
souhait exprimé dans une circulaire du ministère de
l'aménagement du territoire (circulaire Voynet du 21 mars 2000) de voir
la gestion des programmes INTERREG confiée aux collectivités
territoriales.
A noter également qu'il y a une correspondance entre
INTERREG et le Contrat de Plan. Ces deux programmes se déroulent sur la
même durée, et certaines mesures du Contrat de Plan peuvent servir
de contreparties nationales au programme INTERREG III.
Par ailleurs, la DRAC a également participé,
avec les autre services de l'Etat en région et les services
territoriaux, à l'élaboration d'un Document Unique de
Programmation Objectif 2 (le DOCUP) pour l'utilisation des fonds
structurels européens sur l'objectif 2, pour la même
période 2000/2006. INTERREG est d'ailleurs financé par des fonds
structurels, d'où les correspondances possibles entre le DOCUP Objectif
2, et les orientations d'INTERREG III, ( cf. en Annexe).
Ainsi, mon stage s'est déroulé à une
période d'effervescence à la DRAC, tous ces projets et programmes
démarrant en 2000, et nécessitant une organisation et un suivi
approfondis.
C. Nature et aspects du travail
Durant ce stage j'ai eu pour mission d'assister la direction,
notamment le directeur adjoint et son secrétariat, et les conseillers
sectoriels, sur les affaires de coopération culturelle
transfrontalière avec l'Espagne.
Cela nécessitait d'une part un travail administratif et
organisationnel, d'autre part un travail de recherche, concernant en majeure
partie la relance des projets de réseau des musées
pyrénéens, et d'itinéraires transfrontaliers et
interrégionaux du Patrimoine.
I. Travail administratif et organisationnel
1. Organisation et suivi de réunions
La relance des projets de coopération
transfrontalière, ainsi que leur inscription au Contrat de Plan, a
donné lieu à plusieurs réunions entre la DRAC et la
direction de la Culture du Conseil régional, pour prendre connaissance
des projets à soutenir et à mettre en oeuvre, et définir
les modalités du partenariat DRAC - Conseil régional.
Lors de ces réunions le directeur régional et le
directeur adjoint étaient présents, ainsi que les conseillers
sectoriels ou leurs assistants, ayant à présenter et
défendre des projets. La coopération culturelle franco-espagnole
intéresse également le commissariat à l'aménagement
des Pyrénées de la DATAR, basé à Toulouse. Le
Conseil régional était représenté par la directrice
des affaires culturelles, ainsi que par la responsable de l'association de
coopération interrégionale Les Chemins de
Compostelle.
D'autres personnes ont participé à ces
réunions: la déléguée aux relations internationales
de l'académie de Toulouse, le chargé de mission pour
l'éducation artistique à la DRAC, la chargée de mission
pour les musées à la direction de la Culture du Conseil
régional, etc.
De mai à juillet 2000, trois réunions de relance
de la coopération transfrontalière ont eu lieu à la DRAC :
le 12 mai, le 30 mai et le 11 juillet.
Chaque réunion nécessitait un travail en amont
et en aval.
a. En amont : préparer les documents de
travail
Dans un premier temps il s'est agi de travailler
d'après une Etude sur la coopération culturelle entre la
région Midi-Pyrénées et l'Espagne et l'Andorre,
réalisée en 1994 par Christine Laval, à la demande
conjointe de la DRAC et du Conseil régional . Pour chaque projet dont
Christine Laval rendait compte, il m'a fallu vérifier leur
actualité, recontacter les acteurs du projet, ou les lieux et structures
cités, afin de pouvoir rédiger une synthèse
réactualisée de l'étude (cf. II., 2).
L'étape suivante consistait à établir une
liste des projets de coopération transfrontalière, liste à
présenter lors des réunions. Pour cela il s'agissait d'entrer en
contact avec les services sectoriels, afin d'obtenir les informations
nécessaires à l'élaboration d'un tableau de
présentation des projets . A la suite de la réunion du 30 mai, le
directeur régional Richard Lagrange m'a demandé de rédiger
une nouvelle synthèse : en fonction de la liste des différents
projets par secteur, il fallait définir les axes principaux de la
coopération culturelle transfrontalière, afin d'en avoir une
vision à la fois globale, synthétique et précise(cf. en
Annexe).
Dans la mesure du possible, si les délais sont
suffisants, les documents de travail doivent être diffusés
auprès des participants attendus pour la réunion , afin qu'ils
préparent leur intervention. Il faut parfois leur rappeler la date de la
réunion, son ordre du jour, voire leur envoyer une invitation
officielle le cas échéant.
Les tableaux des projets, et la synthèse des axes de la
coopération, ont également servi à élaborer la
contribution de la DRAC à la préparation du programme INTERREG
III, contribution envoyée au SGAR (Secrétariat
Général des Affaires Régionales) dans le cadre des
réunions de préparation d'INTERREG. J'ai assisté la
direction de la DRAC sur ces réunions, le 24 mai, 22 juin, 28 juin, 12
juillet et 21 juillet. Parallèlement à la rédaction et
à l'envoi de la contribution écrite de la DRAC, j'ai eu pour
mission, à l'issue de ces réunions, de produire un compte-rendu
sur la méthodologie d'élaboration, de mise en oeuvre et
d'application d'INTERREG. Cette information est destinée au personnel de
la DRAC, afin de lui donner les moyens de conseiller et d'orienter les porteurs
de projet qui souhaitent monter un dossier INTERREG pour émarger
à des financements communautaires.
b. En aval : diffusion de l'information
A la suite des réunions, il faut en rédiger le
compte-rendu, rappelant les différents points abordés et
débattus, ainsi que les décisions prises et les actions à
réaliser.
Les comptes-rendus sont diffusés auprès des
personnes présentes à la réunion, excusées, ou
encore devant restées informées de l'évolution des
affaires de coopération transfrontalière.
Parallèlement aux réunions de relance
générale de la coopération transfrontalière, se
tenaient régulièrement des réunions internes à la
DRAC, regroupant les personnes les plus impliquées et
intéressées dans le suivi de la coopération
transfrontalière (Martine Jaoul, Claire Fournier, MG Allabert, Pierre
Philibert, etc.), auxquelles s'associent Pierre-Jean Dupuy, directeur adjoint
chargé des affaires européennes. Ces réunions internes
assurent un suivi des projets de coopération, de leur évolution,
et permettent de préparer l'ordre du jour des réunions
générales avec les partenaires extérieurs. Là aussi
j'étais chargé de rédiger le compte-rendu, et de le
diffuser.
c. La réunion de relance du réseau des
musées pyrénéens
Cette réunion a eu lieu le 7 juillet, et regroupait les
professionnels des musées français et espagnols les plus
intéressés et motivés par la constitution du
réseau, et qui pourraient en être des correspondants
régionaux. J'ai travaillé à la préparation de cette
réunion sous la direction de Martine Jaoul.
Après avoir établi la liste des personnes
à inviter pour cette réunion, il a fallu rédiger les
lettres d'invitation officielles, en version française et espagnole,
à faire signer par Richard Lagrange, le directeur régional.
Entre temps, Martine Jaoul a déterminé la date
de la réunion en fonction des disponibilités de Aline Tomasin et
Jocelyne Saint Avit, chargées des affaires culturelles au Conseil
régional. En effet, le réseau des musées
pyrénéens est un projet inscrit au Contrat de Plan
Etat-Région 2000-2006. Le Conseil régional est donc le premier
partenaire naturel du projet, et sa participation à la réunion de
relance apparaissait comme indispensable. Le rythme de travail dans
l'administration régionale est soumis à l'imprévu et aux
changements, en fonction des priorités et préoccupations des
élus, c'est pourquoi Martine Jaoul a tenu à s'assurer de la
présence de représentants du Conseil régional pour
arrêter une date de réunion.
Il a fallu ensuite procéder, avec l'aide de Simonne
Foresti, secrétaire du service musées, à l'envoi des
courriers, comprenant chacun : la lettre d'invitation, un exemplaire de la
proposition la plus récente (février 99) de Charte du
réseau des musées pyrénéens, un coupon de
réponse détaillant l'adresse et le plan d'accès de la
DRAC, un plan de Toulouse sur lequel la DRAC était indiquée
(notamment pour les partenaires venant d'Espagne). Une fois les courriers
envoyés, j'étais chargé de collecter les réponses
(par lettre, fax ou courrier électronique), afin d'établir la
liste des participants effectifs de la réunion, et des
excusés.
Quelque temps avant le 7 juillet, j'ai commencé
à préparer les dossiers de travail pour les distribuer aux
participants avant la réunion. Chaque dossier comportait : l'ordre du
jour de la réunion, la liste des participants et des excusés,
classés par régions, avec présentation de leur fonction,
un extrait de l'axe Culture du Contrat de plan. De plus, les
correspondants de Navarre, après réception de la lettre
d'invitation, nous avaient envoyé leur contribution à la Charte
du réseau, qu'il a donc fallu intégrer dans une nouvelle version
de la Charte(cf. 2.). La Charte ainsi réactualisée figurait dans
le dossier de travail de la réunion. Tous ces documents devaient
être réalisés en Français et en Espagnol, ce qui m'a
permis de faire un exercice de traduction intéressant, avec l'aide de
Cristina San Juan-Foucher, du service régional de
l'archéologie.
Organiser la réunion signifie également
s'occuper de l'aspect "logistique" des choses : réserver les chambres
d'hôtels pour les participants restant la nuit à Toulouse, se
charger des rafraîchissements servis à la pause. Ainsi, Martine
Jaoul souhaitait garantir un accueil convivial et professionnel aux
correspondants potentiels du réseau des musées
pyrénéens.
A la suite de la réunion, j'ai été
chargé du compte-rendu, et de sa diffusion aux participants et aux
excusés par courrier postal ou électronique. Bien entendu il
fallait aussi leur envoyer la nouvelle version de Charte du réseau des
musées pyrénéens, établie au cours de la
réunion.
Les réunions permettent de susciter des collaborations
et partenariats, de faire avancer des projets. A ce titre elles
nécessitent un suivi attentionné, autant pour la
préparation, dont dépend en grande partie l'efficacité de
la réunion, que pour le compte-rendu, qui permet de valider les
décisions prises en réunion, et de garder le contact avec les
partenaires pressentis.
2. Relance et suivi de dossiers
Cet aspect du travail a concerné pour l'essentiel le
réseau des musées pyrénéens et,
parallèlement, les itinéraires transfrontaliers. Martine Jaoul et
Claire Fournier ont constitué un fond bibliographique et documentaire
sur ces projets. Mon arrivée correspondant à une période
de relance, il m' a fallu consulter ce fond documentaire, afin de prendre
connaissance de l'historique et du contexte général des projets,
depuis leur initiation jusqu'à leur évolution la plus
récente . Par ailleurs, je devais essayer de voir si certains
éléments du fond documentaire n'étaient pas
obsolètes au regard de la situation actuelle. Cette « prise de
contact » informative avec les projets s'est donc doublée
d'une première remise à jour des dossiers.
Ensuite, pendant toute la durée du stage, je me suis
occupé de suivre les dossiers dans leur évolution, comme par
exemple prendre en compte les nouvelles informations (sur des partenaires ou
des initiatives pouvant s'associer aux projets), gérer les courriers, et
veiller à ce que l'information circule entre Martine Jaoul (service des
musées) et Claire Fournier (service de l'inventaire). En effet, le
service de l'inventaire (ainsi que celui de l'archéologie) est
délocalisé par rapport au bâtiment principal de la DRAC, ce
qui fait que des informations communes au réseau et aux
itinéraires (les projets étant croisés) se doivent de
figurer dans chacun des dossiers.
Dans une moindre mesure, j'ai effectué le même
travail de suivi de dossiers en assistant Marie Laurence de Challup sur la
préparation du PIC INTERREG III.
Une partie importante du suivi de dossiers a été
le travail sur la Charte du réseau des musées
pyrénéens. Ce document permet aux membres du réseau de se
reconnaître et de s'accorder, donne une cohérence et une
identité au réseau. A mon arrivée, la version la plus
récente de Charte incluait les propositions de l'Aragon,
Midi-Pyrénées, la Catalogne, Andorre (envoyés par les
correspondants régionaux pressentis du réseau). La proposition de
la Navarre avait été reçue mais non incluse dans la
Charte, bien que les partenaires navarrais souhaitent ajouter des modifications
à la Charte. C'est donc ce que j'ai dû faire . Par ailleurs,
il est apparu utile de reprendre toutes les propositions reçues
auparavant, et de modifier ou de préciser certains points de la Charte
en fonction de cette relecture. Ainsi, ce travail a donné lieu à
une nouvelle proposition de Charte, synthèse des propositions
reçues, présentée lors de la réunion du 7 juillet.
A l'ordre du jour de la réunion figurait la validation de la Charte par
les participants présents, et là encore certaines modifications
furent apportées. La version actuelle de Charte est donc issue de cette
réunion de relance, et après la réunion je l'ai
envoyée à l'ensemble des invités de la réunion
(présents et excusés). A noter que les régions
Languedoc-Roussillon, Aquitaine et le Pays basque n'ont pas fait de
proposition, mais les correspondants de ces trois régions ont en
principe validé la version « juillet 2000 ».
Quoiqu'il en soit il est toujours temps de remodifier la Charte en y incluant
les propositions supplémentaires, bien que de manière
générale les intérêts et préoccupations des
membres du réseau convergent, à quelques détails
près.
Un autre aspect du travail organisationnel consistait à
remettre à jour le carnet d'adresses informatisé du réseau
des musées pyrénéens.
Depuis le début du projet, plusieurs réunions
ont permis à de nombreuses personnes de manifester leur
intérêt pour la création du réseau. Martine Jaoul et
son assistante d'alors décidèrent d'inscrire les adresses
rassemblées au cours des différentes réunions dans un
dossier informatique, suivant la classification suivante : associations,
musées, institutions (états, collectivités), chercheurs
(personnes et organismes intéressés par le réseau). A
l'intérieur de chaque catégorie les adresses sont classées
par pays (France, Espagne et Andorre), ou encore par territoire (région,
département, provincia). Le carnet d'adresse ainsi
constitué donne une vision globale des participants et partenaires du
réseau, et représente un outil de travail fondamental pour la
coordination du réseau.
Un tel outil nécessite un entretien particulier,
c'est-à-dire une réactualisation fréquente. En effet, de
nombreuses personnes changent de fonction, que ce soit dans le milieu
institutionnel ou professionnel, de nouveaux partenaires manifestent leur
intérêt pour le réseau, ou plus simplement des changements
d'adresses interviennent. Par ailleurs, afin de favoriser une communication
efficace, il est apparu pertinent de rajouter aux adresses postales les
coordonnées téléphoniques et électroniques, ce qui
n'avait pu être réalisé auparavant.
J'ai donc rassemblé, sous la direction de Martine
Jaoul, les coordonnées de personnes à associer au réseau,
qui n'avaient pas été portées dans le fichier
informatique. Ensuite j'ai procédé à la
réactualisation du carnet d'adresse, à la lumière des
informations en ma possession.
Une fois la réactualisation opérée, il
s'est agi d'imprimer les pages du carnet d'adresses, pour pouvoir effectuer les
modifications, corrections, et classifications nécessaires.
Ainsi, Martine Jaoul est à même de doter le
réseau des musées pyrénéens d'un outil de travail
en phase avec l'actualité du projet. L'étape suivante de ce
travail, à réaliser probablement dans le cadre de la mise en
oeuvre du projet, serait d'utiliser pour le fichier d'adresse un logiciel
informatique conçu à cet effet, à l'image des fichiers de
presse, qui permettent une classification plus complète, et des
recherches alphabétiques ou thématiques.
II. Recherche, collecte et synthèse
d'information et de documentation
Cet autre axe de la mission de stage était
étroitement lié au travail administratif et organisationnel, et
à la relance des projets de coopération transfrontalière
avec l'Espagne.
1. Le cadre juridique de la coopération culturelle
transfrontalière
En début de stage il m'a été
demandé de réaliser un document synthétique sur le cadre
juridique de la coopération culturelle transfrontalière. En
effet, lorsque l'on veut mettre en oeuvre et financer des projets
transfrontaliers, on se heurte souvent à des difficultés d'ordre
juridique, et ce malgré le contexte de la construction
européenne. Chaque pays membre de la communauté possède
son système juridique propre, bien que de plus en plus le droit
communautaire se substitue aux droits internes nationaux, et que des
règles de droit international régissent des aspects de la
coopération transfrontalière.
Quoi qu'il en soit, le montage de projets culturels
franco-espagnols n'est pas si facilement réalisable à l'heure
actuelle, et nécessite une connaissance approfondie de la marche
à suivre pour travailler en toute légalité. Du point de
vue de la DRAC, le principal écueil réside dans le fait qu'elle
est une administration qui, bien que déconcentrée, reste une
administration de l'état central, alors que la plupart des lois et
traités relatifs à la coopération transfrontalière
concernent la coopération décentralisée,
c'est-à-dire entre collectivités. Par ailleurs, la
décentralisation est beaucoup plus poussée en Espagne qu'en
France, et les politiques culturelles relèvent des compétences
des pouvoirs régionaux. Il reste donc à définir comment
une administration telle que la DRAC peut participer à la
coopération transfrontalière décentralisée, en
ayant pour interlocuteurs les plus directs de l'autre côté de la
frontière une administration aux compétences d'origine et de
nature différentes.
Il m'a donc fallu en premier lieu rassembler des documents se
rapportant à ce sujet, afin d'en prendre connaissance, et de les
rapprocher du domaine précis de la coopération culturelle
transpyrénéenne. L'ouvrage de référence pour ce
travail a été le Guide de la coopération culturelle
transfrontalière, réalisé sous la direction de la
DRAC Alsace. Je me suis également procuré des documents
(rapports, études, etc.) auprès de la DRAC Lorraine, notamment
concernant l'expérience Saar-Lor-Lux, qui constitue un
exemple-clé de coopération transfrontalière, et dont le
volet culturel est important. Ces documents m'ont été très
gentiment envoyés par Marie-Josèphe Cougny, chargée des
affaires européennes à la DRAC Lorraine.
A l'aide d'une telle documentation, j'ai pu mieux
appréhender et comprendre le mécanisme et les structures
juridiques à l'oeuvre dans les projets de coopération culturelle
transfrontalière.
Je me suis également procuré des informations
auprès des bureaux compétents du Ministère de la Culture
et de la Communication, du Ministère des Affaires Etrangères, et
du Secrétariat Général des Affaires Régionales
(SGAR). Le Conseil de l'Europe a également mené des études
sur les politiques et échanges culturels européens, notamment
concernant le patrimoine, secteur dont relèvent les principaux projets
pour lesquels j'ai travaillé pendant le stage. Après être
entré en contact avec le service culturel du Conseil de l'Europe; j'ai
pu établir une liste de publications, rapports, et sites Internet, dans
lesquels il serait possible de trouver des informations pertinentes. Enfin, et
ce afin de faciliter une recherche ultérieure par le personnel de la
DRAC impliqué dans les affaires de coopération
transfrontalière, je me suis procuré des bibliographies sur ce
thème auprès du centre de documentation de la DRAC
Midi-Pyrénées, de la DRAC Lorraine, et du centre de documentation
de l'Observatoire des politiques cultuelles de Grenoble. Certains ouvrages
mentionnés dans ces listes ont pu être acquis par le centre de
documentation de la DRAC Midi-Pyrénées : les actes du colloque
Institutions Territoriales et réseaux culturels européens,
l'exemplaire du magazine Pôle Sud consacré aux
politiques culturelles en Europe du Sud, etc.
Sans prétendre à l'exhaustivité ni
à la découverte d'une solution miracle, le rapport
synthétique que l'on m'a chargé de réaliser permet de
donner une vision concise du cadre juridique de la coopération
culturelle transfrontalière, dans l'état actuel des choses, et
appliqué plus particulièrement à la frontière
pyrénéenne.
C'est une première approche du sujet, à partir
de laquelle on peut pousser plus avant la réflexion, par la consultation
des documents mentionnés dans les bibliographies. A noter que le cadre
juridique, en particulier dans le contexte de construction européenne,
est en constante évolution.
De plus, les ouvrages et documents dont le travail de
recherche m'a permis de fournir les références, ne concernent pas
exclusivement le cadre juridique. Ils traitent de tous les aspects de la
coopération transfrontalière, que ce soit en Europe en
général ou entre la France et la péninsule
ibérique, que cela se rapporte aux affaires culturelles ou à la
coopération en général. Il s'agit donc d'une bibliographie
utilisable au-delà des seules préoccupations d'ordre juridique,
même si un cadre juridique respecté et conforme aux lois en
vigueur reste la base d'une coopération pérenne.
2. Synthèse de l'étude sur la
coopération culturelle transpyrénéenne
Il s'est agi d'un recherche "de terrain", proche des
structures et acteurs porteurs de la coopération.
En 1994, la DRAC et le Conseil régional
Midi-Pyrénées commandèrent à Christine Laval une
Etude sur la coopération culturelle entre la région
Midi-Pyrénées et l'Espagne et l'Andorre. Ce travail avait
pour premier objectif de présenter les axes et projets à
développer en priorité, par un soutien et un accompagnement
adaptés. Richard Lagrange, directeur régional, a souhaité
que cette étude soit réactualisée, afin d'orienter de
façon pertinente le relance de la coopération culturelle avec
l'Espagne.
Après lecture de l'étude, il m'a fallu la
résumer à l'essentiel : les axes et projets
présentés à l'époque par Christine Laval comme les
plus intéressants. A la suite de quoi il s'est agi de prendre contact
avec les personnes et structures citées dans l'étude, afin de
faire le point sur l'actualité de leur engagement dans la
coopération transfrontalière, et de prendre connaissance de
l'évolution des projets, des possibilités en cours, des
réorientations possibles, et parfois des nouveaux projets.
Ce travail de recherche, récolte et synthèse
d'information, a donné lieu à une réactualisation
synthétique de l'étude de Christine Laval, document qui s'ajoute
aux outils de travail dont dispose le personnel de la DRAC, concernant les
affaires transfrontalières. Cela a permis de resituer les acteurs et
projets impliqués dans la coopération transfrontalière,
d'autant plus que le secteur culturel est plutôt sensible aux
évolutions, et que les relations culturelles transfrontalières et
transnationales reposent en grande partie sur les rapports de personne à
personne, eux aussi soumis aux changements et aléas.
Parallèlement à la réactualisation de
l'étude Laval, dans le cadre de la préparation des
réunions intersectorielles consacrées à la
coopération transfrontalière, j'ai procédé à
une recherche d'information transversale. Il s'est agi d'un recensement,
auprès des différents conseillers sectoriels et de leurs
assistants, des structures et projets les plus dynamiques en matière de
coopération transfrontalière. Cela m'a permis dresser un
état des lieux intersectoriel de la situation, sous la forme d'un
tableau synthétique (cf. en Annexe).
3. Le Programme d'Initiative Communautaire INTERREG
III,
Les fonds structurels européens, 2000-2006
En rapport avec mon travail sur la contribution de la DRAC
à la préparation du volet A du PIC INTERREG III, et sur les
financements communautaires en général (fonds structurels), j'ai
effectué un travail de recherche sous la direction de Pierre-Jean Dupuy,
directeur adjoint chargé de la coordination sectorielle et des affaires
européennes, et de sa secrétaire administrative chargée
des dossiers communautaires, Marie-Laurence de Challup.
Cela consistait à se procurer des informations et de la
documentation, sur le PIC INTERREG III en général, les
différents volets, l'application en région
Midi-Pyrénées, les évaluations du PIC
précédent (INTERREG II), les cartes des zones éligibles
aux objectifs de financement des politiques régionales communautaires,
etc.
Les principaux interlocuteurs dans cette démarche ont
été : le SGAR, la direction des Affaires européennes du
Conseil régional, la Maison de l'Europe de Toulouse,
Sources d'Europe (centre national d'information sur l'Union
européenne, Grande Arche de La Défense), et des services de la
Commission européenne. La recherche via Internet a aussi
été très utile.
4. Constitution d'un dossier de fin de stage
A la demande du groupe interne « affaires
transfrontalières » de la DRAC, la documentation produite et
rassemblée pendant mon stage a été réunie dans un
dossier déposé au centre de documentation, dossier pouvant
être diffusé et consulté de façon transversale par
le personnel de la DRAC.
La constitution de ce dossier, effectuée en fin de
stage sous la direction de Claire Fournier, m'a permis de faire un bilan du
travail effectué pendant les trois mois de stage, par un travail de
classement et d'archivage.
III. Les déplacements sur le terrain
J'ai eu la chance et le plaisir, pendant ce stage,
d'être associé à des missions « hors les
murs » de la DRAC, afin d'assister le personnel dans la prise de
notes, et la rédaction des comptes-rendus.
1. Compte rendu de mission en Espagne
Du 6 au 8 juin 2000, j'ai accompagné Claire Fournier et
Martine Jaoul en Aragon, pour les assister lors de réunions avec des
partenaires espagnols sur la relance des opérations culturelles
transfrontalières.
La mission s'est déroulée comme suit :
a. Mardi 6 juin, après-midi, Campo :
visite du Musée des jeux traditionnels, suivie
d'une réunion.
- Participants : Musée de Campo : Fernando
Maestro et Idoia Guillen.
DRAC Midi-Pyrénées : M. Jaoul, C. Fournier, T.
Perrin.
Associations Partajeu et Créajeu :
Anne Boulanger et Pascale Segura.
- Compte-rendu : la création de
ce musée s'est faite à l'initiative de l'ayuntamiento (mairie) de
Campo, dans le cadre d'un projet général d'aménagement
touristique et culturel de la commune. Le musée a rapidement pris le
dessus dans le projet, et s'est avéré la réalisation le
plus importante. Les financeurs du projet ont été le gouvernement
aragonais, soit directement soit par l'intermédiaire d'une association
para-régionale, ainsi que les fonds structurels LEADER. Les collections
ont été rassemblées par le directeur F. Maestro depuis
1976, au cours de ses recherches.
Après deux années de fonctionnement qui ont
confirmé le succès du musée auprès du public, F.
Maestro souhaite une ouverture vers d'autres musées du jeu, notamment
dans d'autres pays européens.
La participation au réseau des musées
pyrénéens peut servir de véhicule à cette
dynamisation du thème des jeux traditionnels, qui prendrait la forme
d'un projet culturel de niveau « local » mis en oeuvre au
sein du réseau.
Il apparaît intéressant de s'associer à
des structures autres que muséales (ludothèques, des
universitaires, des éducateurs, des enseignants d'éducation
physique) pour mener à bien une véritable animation. Par exemple,
le musée pourrait développer une activité
transfrontalière en travaillant avec les associations
midi-pyrénéenne Partajeu et Créajeu, qui
pourraient se charger de mener une phase d' inventaire et de collecte,
préliminaire à l'organisation d'un circuit.
Il est également possible, dans le cadre de la mise en
valeur du patrimoine transpyrénéen, d'inscrire le musée
sur une route du jeu traditionnel, et d'organiser une animation autour du jeu
traditionnel. A noter que le jeu traditionnel est un élément du
patrimoine ethnologique des Pyrénées, il fait partie de la vie
des villages de la montagne, comme F. Maestro le montre dans son musée
(archives photographiques, etc.).
S'il s'agit d'un projet transfrontalier, il faut
également penser à faire émarger le projet à des
financements communautaires dans le cadre d'INTERREG, il faut donc
prévoir la constitution du dossier.
b. Mercredi 7 juin, matin, Campo :
réunion avec les responsables de l'antenne
Lace-Tap Pyrénées
- Participants : participants de la
réunion précédente, ainsi que :
Antenna Lace-Tap Pyrénées : Paloma Martinez,
Xavier Schumacher, Bénédicte Vergneau
Responsable de ludothèque, Lleida (Catalogne): Gil
Prades Gemma;
Ludothécaire, Lleida (Catalogne) : Christine Cluta.
- Compte-rendu : en introduction, P. Martinez
présente Lace-Tap : cet observatoire de la coopération
transfrontalière émane d'une association para-communautaire
(l'ARFE), et se répartit en plusieurs antennes situées aux
frontières des différents pays de l'UE. Chaque antenne est
chargée de fournir une aide technique aux porteurs de projet pour la
constitution de leur dossier de demande de subvention, à travers
l'organisation de séminaires, journées de travail, publications,
diffusion de documents d'information (site Internet). A noter que Lace-Tap
Pyrénées est cofinancée par le gouvernement d'Aragon.
L'objectif principal de l'antenne est la création d'un réseau de
coopération entre les régions de la frontière
franco-espagnoles, et pour cela on peut prendre exemple et s'inspirer des
projets mis en oeuvre dans d'autres zones frontalières
européennes.
Ensuite on présente le programme INTERREG III : nature,
financement, objectifs, projets éligibles, etc.
P Martinez donne également une méthodologie pour
l'élaboration de projets.
On aborde ensuite le projet de dynamisation du jeu
traditionnel pyrénéen.
c. Mercredi 7 juin, après-midi :
Aínsa, mancomunidad del Sobrarbe, réunion
sur un projet de coopération culturelle concernant la revitalisation des
chemins historiques entre l'Aragon et la France.
- Participants : Antenna Lace-Tap
Pyrénées et DRAC Midi-Pyrénées;
Angel Gari, directeur du musée des religions et
croyances populaires d' Abizanda;
Antonio Pla, président du Centre d'Etudes du
Sobrarbe;
Juan Carlos Crespo, président de la mancomunidad du
Sobrarbe;
Patricia Espanol, técnica de cultura de la mancomunidad
du Sobrarbe;
Carmen Chéliz, Soaso SL, assistance technique
extérieure pour le programme INTERREG III, mancomunidad du Sobrarbe.
- Compte-rendu : P. Martinez présente une
nouvelle fois le programme INTERREG et la méthode de conception et mise
en oeuvre de projets. Elle rappelle qu'il y a deux niveaux de gestion dans ce
programme : un niveau général, où un comité de
gestion transfrontalier s'occupe des fonds octroyés par Bruxelles, et un
niveau particulier, c'est-à-dire la gestion individuelle de chaque
projet et de la subvention qu'il reçoit.
Concernant l'éligibilité des projets, plusieurs
caractéristiques semblent primer :
· la complémentarité : le projet doit
être un travail fait en commun
· l'implication réelle de tous les partenaires
· la pérennité du projet, qui doit devenir
autosuffisant
· la dimension environnementale : dimension sociale du
projet, effets sur la vie locale, etc.
Le projet de revitalisation des chemins historiques entre la
France et l'Aragon est en phase de conception avancée. C. Chéliz
a déjà un plan du projet : il s'agit d'un projet polyvalent,
à dominante culturelle et patrimoniale, qui s'inscrit également
dans une politique touristique. Les deux objectifs principaux sont la
réhabilitation et l'animation du patrimoine : chemins historiques,
sites, mais également musées (via le réseau des
musées pyrénéens).
A présent il faudrait organiser une
réunion pour susciter des partenariats, et définir un projet
commun. Plusieurs partenaires et acteurs potentiels du projet sont
évoqués :
· du côté espagnol il y a la mancomunidad
du Sobrarbe, les communes (ayuntamientos), le gouvernement aragonais.
· du côté français, Martine Jaoul
souligne l'intérêt du Conseil régional
Midi-Pyrénées pour les chemins historiques (via l' Association de
coopération interrégionale, Les Chemins de
Compostelle). Il y a également le SIVOM de la vallée du
Louron, le Conseil général des Hautes Pyrénées, les
communes du Val d'Aure, du cirque de Gavarni, de Saint Lary, etc. La DRAC
participera par un rôle de conseiller technico-scientifique, et de
coordinateur des projets, et cette action est validée par le Contrat de
Plan Etat-Région récemment signé. D'autres partenaires
sont à rechercher auprès des collectivités et des
associations locales.
· enfin il y a le financement communautaire à
travers le programme INTERREG III A.
Il apparaît que les possibilités d'organisation
et de travail communs sont réelles, ne serait-ce que par l'existence et
l'histoire des chemins transfrontaliers.
Les rencontres et réunions doivent permettre de
fédérer les initiatives en un projet d'envergure
transfrontalière.
d. Jeudi 8 juin, matin, mancommunidad del
Sobrarbe :
visites du musée des traditions populaires
d'Aínsa, puis visite du musée des croyances et religions
populaires d'Abizanda.
Pour chaque musée j'étais chargé de
remplir une fiche descriptive, afin de compléter le répertoire de
fiches-musées constitué par Martine Jaoul.
A la suite des visites nous sommes rentrés sur
Toulouse.
2. Mission en Avignon
Du 17 au 19 juillet 2000, j'ai assisté pour quelques
jours le service théâtre de la DRAC lors de sa mission annuelle au
festival d'Avignon.
Il s'est agi de suivre une réunion de l'ONDA le 17
juillet au matin, puis la réunion des conseillers pour le
théâtre, organisée par la DMDTS le 18 juillet.
Par ailleurs, j'ai pu accompagner Christine Delaprez,
assistante théâtre de la DRAC, sur des spectacles du festival.
J'ai également pu suivre les réunions
organisées à l'université d'Avignon et des Pays du
Vaucluse dans le cadre des Rendez-vous de l'AFAA.
3. Autres déplacements
a. Tarbes
Le 17 mai, Martine Jaoul m'a proposé de l'accompagner
lors d'une réunion organisée par la Communauté
d'Agglomération du Grand Tarbes le 12 juin. Avant la réunion nous
avons rendu visite au Conservateur du Musée Massey de Tarbes, afin de
régler quelques affaires en cours, et notamment le prêt d'un
tableau à un autre musée pour une exposition.
La réunion a eu lieu l'après-midi, et concernait
le souhait de la Communauté d'Agglomération de mettre ses
musées en réseau, projet pour lequel l'expertise de Martine Jaoul
était sollicitée. Par ailleurs, la Communauté
d'Agglomération a présenté son projet de création
d'un centre de ressources paléographiques transfrontalier.
b. Arreau
Une réunion a été organisée le 20
juillet à la mairie d'Arreau (Hautes-Pyrénées), afin de
discuter des modalités de partenariat possibles entre le GRETA
Comminges, l'association de coopération interrégionale Les
Chemins de Compostelle, la DRAC et la mancommunidad del Sobrarbe (Aragon),
sur le projet de revitalisation des chemins historiques transfrontaliers.
c. Autres réunions
Deux réunions ont eu lieu au Conseil régional,
le 4 mai et le 26 juin, pour définir les modalités de partenariat
entre la DRAC et le Conseil régional dans l'élaboration et la
diffusion du guide régional des Journées du patrimoine 2000.
C'est le service de communication qui représentait la DRAC lors de ces
réunions.
Le 5 mai, j'ai également assisté
Anne-Françoise Kowalewski lors d'une réunion à la
Préfecture de la Haute-Garonne, pour l'organisation des Journées
du patrimoine 2000.
APPRECIATION ET APPORTS
DU STAGE
A. UNE EXPÉRIENCE FORMATRICE ET
ENRICHISSANTE
I. Pertinence du stage par rapport à mon
projet professionnel
II. Une période de formation fructueuse
B. LA CONTRIBUTION DE CE STAGE AU TRAVAIL DE LA
DRAC :
COMPTE-RENDU DES ENTRETIENS DE FIN DE STAGE
I. Apports du travail effectué
II. Apports personnels offerts par le stagiaire
lui-même
III. Inquiétudes
A. Une expérience formatrice et
enrichissante
I. Pertinence du stage par rapport à mon projet
professionnel
Au début de l'année 2000, j'ai
présenté devant mes enseignants de DESS un projet
pré-professionnel. Cet exercice consiste à donner une idée
du travail que l'étudiant souhaite exercer au terme de ses études
: secteur, type d'employeur, profil de poste, etc. L'élaboration, la
présentation et l'appréciation de ce projet comporte un double
avantage. D'une part cela permet à l'étudiant de définir
et exprimer la professionnalisation qu'il envisage. D'autre part cela lui
permet de se positionner sur la marché du travail, en fonction de son
projet, et d'engager une réflexion sur la faisabilité de ce
projet, dans les meilleures conditions possibles.
En ce qui me concerne, j'ai eu la chance, lors de mon stage,
de mettre en pratique le projet pré-professionnel que j'avais
présenté. En effet, le thème de ce stage, et le travail
qui en découlait, correspondent de près aux souhaits et
intérêts évoqués dans le projet
présenté en février 2000.
1. D'un point de vue général
- travail au sein d'une DRAC, point de rencontre
état-région, et présenté dans mon projet
professionnel comme « lieu de greffe stratégique »
du projet.
- concernant les affaires internationales; en l'occurrence
européennes, et plus particulièrement la coopération
transfrontalière.
- sur des projets à dimension interrégionale,
dans le cadre d'un territoire Grand Sud Ouest, associant, le long de
la chaîne pyrénéenne, les régions Aquitaine,
Midi-Pyrénées, et Languedoc Roussillon.
2. Par l'aspect transversal de la mission
Dans mon projet j'envisageais de mener un travail de mise en
relation intersectorielle et inter-services, de coordination des collaborations
et partenariats régionaux, nationaux et internationaux ; ainsi
qu'un travail de communication et diffusion d'information.
Là encore, mon stage m'a donné la chance
d'assister à la mise en pratique des tâches décrites dans
mon projet, comme par exemple :
- impulser, coordonner et développer les partenariats
et collaborations entre la DRAC et le Conseil régional (dans le cadre de
l'application du Contrat de Plan 2000/2006), avec d'autres services d'Etat
(DATAR, SGAR, Rectorat), entre la DRAC et des partenaires espagnols.
- travailler, au sein de la DRAC, de manière
intersectorielle, en associant les différents services à la
coopération transfrontalière
- communiquer et diffuser l'information (comptes-rendus de
réunions, documents de travail, etc.), en interne et externe,
auprès des partenaires concernés.
- suivre les réunions relatives aux programmes et
financements communautaires (INTERREG, fonds structurels), afin que la Culture
ait une véritable place dans les politiques régionales
communautaires.
Ainsi, par une telle pratique professionnelle pendant trois
mois, j'ai pu découvrir in situ le travail auquel mon projet
donnerait lieu, ce qui m'a également permis de le reconsidérer en
fonction des réalités du terrain, pour en appréhender la
faisabilité.
Par ailleurs, le fait d'avoir un intérêt aussi
marqué pour le thème et la mission de stage, avant même de
l'avoir commencé, a été un facteur de motivation
important. J'ai de ce fait appris beaucoup de choses.
II. Une période de formation fructueuse
Le stage s'est révélé très
enrichissant pour plusieurs raisons.
Tout d'abord je n'ai pas travaillé sur un unique sujet,
mais j'ai pu aborder différents aspects et projets de la
coopération culturelle transfrontalière. Bien entendu, les
projets croisés de réseau des musées
pyrénéens et d'itinéraires transfrontaliers et
interrégionaux du patrimoine ont été les thème
centraux de la mission de stage, car étant les projets transfrontaliers
les plus aboutis (notamment du fait de leur existence antérieure), ils
n'en sont que plus denses, et nécessitent une attention
particulière et soutenue.
Ceci dit, ces deux projets demandent un travail assez
diversifié, ce qui s'applique d'ailleurs à la mission de stage
dans son ensemble, et se présente comme un autre facteur enrichissant du
stage.
Ce stage a donc été très formateur, et ce
sur deux points:
en gestion et administration de la culture, d'un point de vue
général, et dans un contexte régional.
dans le domaine de la coopération culturelle
transfrontalière, là aussi à la fois d'un point de vue
général ( sur l'ensemble des frontières de l'Union
européenne ), et régional ( sur la frontière
pyrénéenne).
Plus précisément, il s'est agi d'un
apprentissage à la fois pratique et théorique :
· sur le fonctionnement, le rôle et les
compétences de la DRAC, de façon générale, et plus
précisément concernant les affaires internationales et
transfrontalières.
· sur les modalités d'action de la DRAC, en
particulier au travers du Contrat de Plan, du Docup, du Schéma des
services collectifs culturels, etc. La DRAC obéit et participe à
des procédures administratives particulières qu'il est important
de connaître et de comprendre.
· sur le paysage culturel en région,
d'après l'exemple de Midi-Pyrénées: compétences des
différentes institutions et structures, administration culturelle des
différentes collectivités, leurs relations entre elles et avec la
DRAC.
· sur la coopération culturelle
transfrontalière : cadre juridique, ingénierie de projets,
relations institutionnelles et professionnelles, inscription dans un contexte
de construction européenne.
· sur les principaux programmes et financements
communautaires en région (INTERREG, fonds structurels, Culture 2000)
· sur la pratique de l'Espagnol, et la connaissance des
institutions culturelles et du système administratif en Espagne.
· sur l'élaboration et la présentation
formelle de courriers et de documents de travail : structuration des
idées, utilisation du langage administratif, esprit de
synthèse.
· sur la méthode de suivi de dossiers
(élaboration, relance, accompagnement, gestion, classement), et
d'organisation de réunions (définition d'un ordre du jour,
contact des participants, compte-rendu).
Ainsi, j'ai acquis une expérience des affaires
culturelles ayant un rapport pertinent avec mes centre d'intérêts
professionnels. Ce stage peut donc être un élément
valorisant dans une démarche de recherche d'emploi, de par la formation
qu'il m'a procuré, et les domaines d'activité dans lesquels il
m'a plongé.
B. La contribution de ce stage au travail de la
DRAC :
compte-rendu des entretiens de fin de stage
Des entretiens avec Martine Jaoul et Claire Fournier, à
la fin de mon stage, m'ont permis de définir, d'après leurs
appréciations, ma contribution au travail de la DRAC pendant la
durée du stage.
I. Apports du travail effectué
Avantage essentiel du temps plein (disponibilité
complète) accordé à une mission donnée (en
l'occurrence, mission de relance technique et administrative d'une
activité de coopération transfrontalière laissée en
suspens) et qui a permis de mener à bien l'ensemble des tâches
suivantes :
1. Renforcement du lien entre les personnes et les
services concernés par la coopération
transfrontalière
Le fait d'avoir affecté le stagiaire à plusieurs
personnes ou services sur une thématique transversale a
été très profitable à l'échange
d'informations au sein de la DRAC ; de plus, en dehors de certains
services patrimoniaux déjà engagés sur cette question
(musées, inventaire, archives) , le stagiaire a été
incité à mener une enquête systématique
auprès de tous les services et conseillers de la DRAC sur le sujet, et a
donc contribué à une prise de conscience collective des
possibilité d'ouverture sur le domaine européen dans notre
région.
2. Relance d'une dynamique : sollicitation de
partenariats, organisation de plannings et de réunions
La présence de ce stagiaire, et sa disponibilité
pour le suivi de réunions et la rédaction de comptes-rendus, ont
suscité ou contribué à l'organisation de nombreuses
réunion d'information, d'échanges ou de décision tant en
interne qu'avec nos partenaires, ce qui a permis de faire avancer très
rapidement de nombreux dossiers en attente.
3. Constituer-reconstituer une mémoire sur le
transfrontalier à la DRAC
Un constat d'état sur l'existant, la reprise critique et
l'actualisation de la documentation antérieure, (notamment un ancien
rapport de Christine Laval), des notes de synthèse, des comptes-rendus
systématiques de réunions et de missions (Aragon) et le
rassemblement d'une documentation réactualisée sur les programmes
européens, sont autant de contributions à la constitution des
références communes indispensables pour mener une politique
concertée à long terme dans le domaine transfrontalier.
Ainsi, les nouvelles recherches et investigations documentaires
(bibliothèques, Internet, contacts téléphoniques...) ont
ainsi permis la mise au point d'un dossier de référence.
II. Apports personnels offerts par le stagiaire
lui-même
· Sens de la synthèse illustré par les
comptes-rendus, les bilans d'évaluation, les tableaux synoptiques,
etc.
· Sens de la communication : usage régulier du
fax, du courrier électronique, accompagnement téléphonique
des envois de documents, diffusion méthodique des documents ou des
conclusions de travaux.
· Sens du travail en équipe : consultation
régulière des partenaires de travail sur les bilans, sur les
projets de réunions, sur les perspectives de travail ensemble.
· Sens du timing et régularité dans
les rendus de travaux.
III. Inquiétudes
Malgré tout cet acquis on peut légitimement
s'interroger sur le fonctionnement de la DRAC dans ce domaine après le
départ du stagiaire : n'avons nous pas remis en route trop de
projets que nous n'aurons ni le temps ni les moyens de gérer dans
l'organisation actuelle ? Qui sera désormais l'interlocuteur
toujours disponible que nos partenaires extérieurs ont découvert
chez nous pour encourager leurs projets ou leurs démarches ?
Saurons nous continuer à rassembler et à faire circuler
régulièrement l'information entre nous ?
CONCLUSION
Comme cela transparaît, je l'espère, à la
lecture de ce rapport, cette période de formation m'a beaucoup
apporté, notamment concernant l'évolution de mon projet
professionnel, ainsi que l'élaboration de mon mémoire de fin
d'études.
Je regrette simplement que cette expérience ne se soit
pas prolongée dans le temps, ce qui m'aurait permis d'approfondir les
connaissances acquises, et de suivre des projets pour lesquels j'éprouve
un intérêt certain.
Quoiqu'il en soit, et compte tenu des apports professionnels
dont j'ai bénéficié, ce stage n'a fait qu'augmenter mon
enthousiasme et ma motivation à travailler dans le domaine des affaires
culturelles, et particulièrement dans le secteur des relations
internationales.
Je tiens également à signaler que ce stage, en
plus d'avoir été une période d'enrichissement
professionnel, s'est révélé être une période
d'enrichissement sur le plan humain, en particulier grâce aux relations
que cette mission m'a amené à développer au sein de la
DRAC, aux rencontres avec des partenaires extérieurs.
La communication étant un de mes autres domaines de
prédilection, et les échanges culturels s'appuyant souvent sur
des relations interpersonnelles, je considère ce dernier apport comme
partie intégrante de la formation acquise, et souhaite avoir
été à la hauteur de la confiance que l'on m'a
témoignée.
* 1 Pour raisons techniques les
annexes ne peuvent pas figurer dans le présent document. Pour les
consulter :
thomas-perrin@club-internet.fr
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