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Rapport de stage à la Direction régionale des affaires culturelles Midi-Pyrénées (Toulouse)

( Télécharger le fichier original )
par Thomas Perrin
Université Paris III - Sorbonne Nouvelle - DESS (master) de Relations interculturelles 2000
  

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PERRIN Thomas

Année universitaire 1999 / 2000

RAPPORT DE STAGE

Stage à la Direction régionale des affaires culturelles Midi-Pyrénées

mai, juin, juillet 2000

DESS Relations Interculturelles

Filière Echanges Interculturels

UFR de Formation continue

Université Paris III - Sorbonne Nouvelle

Remerciements

Je remercie l'ensemble des personnes avec qui j'ai été amené à travailler pendant ce stage, notamment pour l'accueil et l'encadrement dont j'ai bénéficié.

Je pense particulièrement aux responsables de stage, présentés en B. III. de la première partie, mais également à toutes les personnes avec qui je suis entré en contact à un moment ou à un autre du stage, qu'elles soient citées ou non dans ce rapport.

Merci pour votre indulgence et patience au début, pour votre accompagnement et confiance tout le long, et pour votre encouragement à la fin, (cette chronologie restant indicative ! ).`

Enfin, ce rapport de stage n'aurait pu être numérisé sans l'aide d'Arnaud Taffin de Tilques, à ce titre je le remercie chaleureusement.

SOMMAIRE

INTRODUCTION

PRESENTATION

pp. 3-10

A. LES DRAC : RÔLE ET MISSION

I. Mise en oeuvre des priorités définies par le ministère

II. Administration générale

III. Les actions sectorielles

B. LA DRAC MIDI-PYRÉNÉES

I. Spécificités régionales

II. Organigramme

III. Les responsables de stage

MISSION ET THEME DU STAGE

pp. 11-25

A. CONDITIONS ET DÉROULEMENT

B. CADRE ET AXES DE MISSION

I. Le Contrat de Plan état /région

II. La préparation du PIC INTERREG III en zone pyrénéenne

C. NATURE ET ASPECTS DU TRAVAIL

I. Travail administratif et organisationnel

II. Travail de recherche, collecte et synthèse

d'information et de documentation

III. Les déplacements sur le terrain

APPRECIATION ET APPORTS DU STAGE

pp. 26-30

A. UNE EXPÉRIENCE FORMATRICE ET ENRICHISSANTE

I. Pertinence du stage par rapport à mon projet professionnel
II. Une période de formation fructueuse

B. LA CONTRIBUTION DE CE STAGE AU TRAVAIL DE LA DRAC :

COMPTE-RENDU DES ENTRETIENS DE FIN DE STAGE

I. Apports du travail effectué

II. Apports personnels offerts par le stagiaire lui-même

III. Inquiétudes

CONCLUSION

INTRODUCTION

Emmanuel Négrier, chercheur à l'université Montpellier I, constatait, en 1996 : "Le développement des échanges culturels internationaux sur la base de l'affirmation des politiques culturelles locales".

On est en droit de se demander comment mettre en oeuvre, soutenir ou promouvoir des échanges de ce type en France, pays de l'interventionnisme étatique culturel par excellence et membre de la Communauté européenne, laquelle accorde de plus en plus de poids, d'une part aux collectivités territoriales, et d'autre part, au développement de la coopération culturelle, la culture étant reconnue comme catégorie d'intervention communautaire.

Tout d'abord, on constate qu'il y a en France deux niveaux d'intervention : l'état et les collectivités, chaque niveau menant sa politique en fonction de ses compétences et de ses objectifs.

En matière de culture, le rôle de l'état est prééminent en France, et ce n'est pas le fruit d'un décision arbitraire.

Guy Saez, dans sa préface à Politique culturelle et décentralisation,(Moulinier, 1995), rappelle que "les artistes et les autres professionnels de la culture, tout comme les responsables locaux, ont manifesté leur accord pour que l'état continue de veiller à la qualité des activités culturelles en France".

Cette responsabilité de l'état permet de garder les priorités sur des questions d'intérêt national comme par exemple "l'égalité d'accès aux biens culturels, leur répartition équitable sur le territoire, la négociation avec les industries culturelles"(ibid.). L'échelon central peut seul assurer l'égalité d'accès à la culture et l'aménagement culturel du territoire.

On peut aussi penser au discours de Rodolphe Pesce à l'Assemblée nationale le 24 juin 1983, quand il dénonça, en cas de trop large transfert de compétences de l'état vers les collectivités, le danger d'«atomisation» de la politique culturelle nationale, donc son effondrement" (Moulinier, 1995, 166). Ce qui l'amenait à conclure "Il est indispensable d'avoir une politique nationale pour faire face à l'enjeu des multinationales" (ibid.), réflexion d'actualité à l'heure de la mondialisation.

Par ailleurs, l'action internationale a été reconnue comme relevant des compétences de l'état, même par les plus favorables à une décentralisation culturelle. On peut penser à Jacques Toubon, qui préconisait de réserver à l'état "la diffusion de la culture française à l'étranger".

De plus, l'état tempère le "développement d'un néo-populisme fondé sur la notion d'identité régionale" (ibid.), ce qui serait en total désaccord avec la construction d'une culture de l'Europe, ou une volonté d'ouverture aux cultures du monde.

Enfin, l'état est un garant de qualité, comme Pierre Moulinier, pour ne citer que lui, nous le rappelle tout au long de son ouvrage.

Ainsi l'état, de par ses compétences, garde un rôle prédominant en ce qui concerne les affaires culturelles, et donc en matière d'échanges culturels internationaux. Mais il doit pouvoir adapter son action à la tendance générale en Europe vers la "régionalisation".

Le développement de l'action culturelle des collectivités depuis les débuts de la décentralisation est un fait incontestable.

Ainsi, on constate sans difficulté l'accroissement des politiques et actions des collectivités territoriales orientées vers l'international et l'Europe ( par exemple l'émergence des Eurocités), le développement de la coopération culturelle décentralisée à l'échelle européenne, la création de réseaux européens (par exemple Les Rencontres - Association des Villes et Régions de la Grande Europe pour la culture, qui a pour but la formation d'un "lobby des élus auprès de la Commission", d'après le président de l'association Roger Tropeano).

Il est à noter que cette évolution est un élément positif pour la reconnaissance du caractère multiculturel de la société. Lors de son intervention au colloque Culture, collectivités territoriales et construction européenne, le 24 et 25 mars 1995, Hans Jung, responsable du Département culture du Land de Rhénanie-Palatinat, rappelle que "Les rencontres entre les hommes qui découlent des rencontres entre les régions, et plus particulièrement des rencontres culturelles entre les régions, constituent un instrument important des échanges interculturels".

Cependant, l'indépendance totale des collectivités est loin d'être acquise, surtout en France, et particulièrement dans le domaine culturel (on peut penser à l'article de Patrick Baleynaud en 1991, "La culture, l'oubliée de la décentralisation ?", et Pierre Moulinier va même jusqu'à se demander "La décentralisation, une idée dépassée?" (Moulinier, 1995, 226-231).

De plus, l'état est souvent un partenaire important de la coopération culturelle décentralisée (système des cofinancements, état présenté comme un "partenaire - clé" (Moulinier, 1995, 198).

A ce propos Hans Jung, au cours du colloque sus-cité, soutient que "les instances nationales doivent initier et encourager les partenariats".

Les Directions Régionales des Affaires Culturelles (DRAC), administrations d'état déconcentrées, se présentent non seulement comme les principaux lieux de mise en oeuvre d'une politique culturelle en région, mais encore comme les lieux de "croisement" état/collectivités.

Il est ainsi possible, au sein des DRAC, d'organiser une intervention de l'état qui soit en accord avec les contextes régionaux, ainsi qu'une "mise en cohérence" (Alliès, Négrier et alii, 1994, 80-83) du partenariat état/collectivités, en harmonisant les compétences respectives. Cela est évidemment valable pour tous les secteurs culturels, y compris les affaires culturelles internationales.

On retrouve les idées exposées ci-dessus dans le projet professionnel que j'avais présenté en février 2000 à mes enseignants, dans le cadre de mon année de Diplôme d'études supérieures spécialisées (DESS) de Relations Interculturelles.

Les recherches effectuées pour la rédaction de ce projet m'ont permis de nourrir ma réflexion sur ce thème. Pourtant, cette seule connaissance théorique du sujet ne peut suffire à le maîtriser, tant que l'on n'en pas acquis une certaine pratique.

C'est pourquoi j'ai accepté avec grand intérêt de suivre un stage à la DRAC Midi-Pyrénées, stage consacré à la coopération culturelle transfrontalière avec l'Espagne.

PRESENTATION

A. LES DRAC : RÔLE ET MISSION

I. Mise en oeuvre des priorités définies par le ministère

II. Administration générale

III. Les actions sectorielles

B. LA DRAC MIDI-PYRÉNÉES

I. Spécificités régionales

II. Organigramme

III. Les responsables de stage

A. Les DRAC : rôle et missions

Depuis 1977, (décret n°77-115 du 3 février 1977), le ministère de la culture est présent dans chaque région grâce aux directions régionales des affaires culturelles.

La loi du 6 février 1992 organisant l'administration territoriale de la République fait des services déconcentrés de l'Etat l'échelon de droit commun de son action. Placées sous l'autorité des préfets de région, les DRAC sont chargées de la mise en oeuvre, adaptée au contexte régional, des priorités définies par le ministère.

Proposant aux préfets l'attribution des soutiens financiers de l'Etat, elles exercent aussi une fonction de conseil et d'expertise auprès des partenaires culturels et des collectivités territoriales.

C'est sur la DRAC que repose la cohérence d'une politique globale du ministère en région. Pour mener à bien cette mission, le directeur régional est entouré d'une équipe aux compétences à la fois scientifiques, techniques, artistiques et administratives, très diversifiées.

Le fonctionnement et les actions de la DRAC s'articulent selon trois axes : les objectifs définis comme prioritaires par le ministère, l'administration générale, les actions sectorielles.

I. Mise en oeuvre des priorités définies par le ministère

1. Aménagement du territoire et élargissement des publics

La culture, élément déterminant de la cohésion sociale, est aujourd'hui un facteur reconnu de développement local. Malheureusement les ressources culturelles ne sont pas équitablement réparties sur le territoire, et l'on constate des déséquilibres, que ce soit entre Paris et la province, entre les régions, et entre les centres villes et les quartiers périphériques.

Le ministère de la culture mène une politique contractuelle d'aménagement culturel du territoire, dans le cadre des partenariats que les DRAC définissent avec les collectivités : contrats de plan Etat-Région, contrats de ville, conventions de développement culturel.

Cette politique a pour objectifs de compléter le maillage du territoire en terme d'équipements structurants, encourager le développement des équipements de proximité, susciter les collaborations et projets communs entre professionnels du secteur culturel et du secteur socio-éducatif.

2. L'éducation artistique et culturelle

Les DRAC soutiennent financièrement des écoles de musique agréées, et parfois des écoles d'arts plastiques. Elles mènent des actions interministérielles en liaison avec les rectorats, dans le but de promouvoir et développer l'éducation artistique en milieu scolaire et universitaire, mettre en place des jumelages entre établissements scolaires et culturels, développer l'offre de formation pour les enseignants et les acteurs culturels.

Ces actions se concrétisent dans le cadre de plans locaux pour l'éducation artistique, signés avec les collectivités et les autres services de l'Etat.

3. L'économie du secteur culturel

Les DRAC apportent aide et conseils aux entreprises culturelles, en matière de gestion, et peuvent demander la réalisation d'audits. Elles favorisent le développement du mécénat culturel.

Par ailleurs, les DRAC suivent de près le secteur de la formation et de l'emploi culturels : évaluations des offres et demandes en matière de formation, diffusion de l'information relative à la législation sociale et contrôle de son application.

II. Administration générale

Placé sous l'autorité du directeur régional, le service des affaires générales et financières assure la coordination horizontale des différents domaines d'activité de la DRAC, l'exécution du budget, le contentieux, les études et évaluations.

1. Coordination

Ce service est chargé des relations administratives et financières avec les préfectures de région et départements, notamment de la préparation de la conférence administrative régionale pour l'utilisation des crédits d'investissement, et du suivi des dossiers avec la trésorerie générale, sollicitée pour avis sur toutes les opérations financières.

La mission de coordination inter-administrative et intersectorielle se retrouve également au plan des affaires européennes, notamment concernant les financements communautaires dans le cadre des politiques et programmes régionaux.

2. Gestion

Outre sa mission de coordination, le service des affaires générales et financières comprend en règle générale trois secteurs :

· une cellule "gestion financière", chargée de toutes les démarches

comptables concernant d'une part les crédits de fonctionnement (crédits

centraux ou déconcentrés, dans tous les domaines du ministère); d'autre part les dépenses d'investissement (maîtrise d'ouvrage de l'Etat ou subventions);

· une cellule "personnel et formation", chargée de la gestion, en relation avec le service du

personnel et des affaires sociales de la direction de l'administration générale, des

fonctionnaires du ministère en poste dans la région (direction régionale au sens strict

et organismes nationaux).

· une "centre de responsabilités", qui assure la logistique matérielle de la

direction régionale (achats et entretien des équipements informatiques, gestion des

matériels, du courrier, etc.).

Les services des affaires générales et financières bénéficient d'une grande souplesse de fonctionnement grâce à la globalisation des crédits.

III. Les actions sectorielles

1. Les arts plastiques

La mission des DRAC dans le domaine de l'art contemporain, (peinture, sculpture, photographie, audiovisuel, nouvelles technologies, arts décoratifs et création industrielle, bande dessinée, mode, graphisme, etc.) est triple : l'aide à la diffusion, le soutien à la création et à la formation.

Elles apportent les conseils et les informations nécessaires aux créateurs pour faciliter leurs conditions de travail et leur insertion sociale et économique, instruisent les demandes de subventions, assurent le secrétariat du Fonds régional d'art contemporain (FRAC), dont la politique d'acquisition d'oeuvres contemporaines est conduite en partenariat avec le Conseil régional.

La DRAC a pour mission de promouvoir la création contemporaine, par l'encouragement et l'accompagnement de projets et événements en région.

Elles assurent le suivi des dossiers relatifs aux opérations de commande publique (entre autres le 1%) et aux programmes d'investissement pour la création d'ateliers d'artistes.

2. Le cinéma et l'audiovisuel

Les DRAC travaillent en liaison avec les délégués régionaux du CNC. Elles exercent une fonction d'information et de conseil, d'analyse et d'impulsion.

Par le biais des crédits déconcentrés mis à leur disposition, elles apportent un soutien à certains festivals et à des actions cinématographiques et audiovisuelles d'envergure régionale, voire nationale.

Elles entretiennent également des relations avec les services de l'Education Nationale (soutien au partenariat culturel en milieu scolaire et aux enseignements artistiques, enseignements supérieurs et formations professionnelles), avec les collectivités territoriales et les acteurs culturels régionaux (en matière d'implantation et animation de salles de cinéma, de soutien à l'art et essai, d'action culturelle des associations, etc.)

Elles sont en permanence associées à la mise en oeuvre locale et régionale des mesures nationales en faveur du cinéma (promotion et diffusion du cinéma, soutien au film de qualité, sensibilisation et formation du jeune public, etc.).

3. Le livre et la lecture

Dans le domaine du livre et de la lecture et du centre national du livre, le champ d'intervention des DRAC se répartit en plusieurs missions prioritaires :

* soutenir les opérations de promotion du livre (salons, foires, expositions, colloques) et la création littéraire (écrivains, revues et éditions);

* encourager le développement de la lecture et la lutte contre l'illettrisme, par tous les moyens, associatifs ou institutionnels, en particulier dans le domaine de la formation, de l'information et de l'animation;

* renforcer le réseau des bibliothèques publiques, et les actions de coopération des bibliothèques entre elles;

* mettre en valeur le patrimoine écrit, en encourageant les collectivités territoriales à mieux le conserver et le promouvoir.

4. Les musées

En contact permanent avec les différents partenaires dont dépendent les musées, et en liaison étroite avec les services de la Direction des Musées de France ( reconnaissance des musées, architectes et conservateurs conseils, etc.), les DRAC ont une mission générale d'assistance et de soutien : projets de création, de rénovation et d'agrandissement des musées, action en direction du public (expositions, animations, publications, accueil), programmes de recherche, etc.

Elles assurent d'autre part la gestion des crédits déconcentrés destinés à l'acquisition d'oeuvres d'art pour enrichir les collections. Les décisions sont prises par les comités des fonds régionaux d'acquisition des musées (FRAM) dont le financement est partagé entre l'Etat et les régions.

5. La musique et la danse

Les DRAC contribuent à une action globale de développement et de mise en valeur des activités musicales et chorégraphiques : développement de la création musicale contemporaine, l'ouverture aux musiques actuelles, soutien à des ensembles instrumentaux et vocaux, ainsi qu'à des structures de diffusion (concerts, animations ou stages), aides aux compagnies et festivals de danse, actions de sensibilisation.

Elles apportent également leur soutien à l'enseignement, à la formation et aux pratiques amateurs (notamment dans le cadre des conservatoires et écoles nationales de musique), et assurent le coordination régionale de la fête de la musique.

6. Le théâtre et les spectacles

Les DRAC soutiennent les propositions artistiques les plus talentueuses faites au public par les metteurs en scène, compagnies, festivals et structures de diffusion, suivant les avis qualitatifs de comités d'experts qui, chaque année, analysent l'évolution du paysage de la création et de la diffusion théâtrales en région.

Les DRAC suivent, en concertation permanente avec l'administration centrale, l'activité et la gestion des scènes et centres dramatiques nationaux, et disposent de moyens en équipement pour la rénovation voire la construction de théâtres.

Enfin, les DRAC participent aux actions en milieu scolaire, à l'accompagnement des pratiques amateurs par des professionnels, informent les professionnels de la région sur les programmes de formation continue, et jouent un rôle de conseil, voire d'encouragement (grâce à la politique conventionnelle) auprès des collectivités (villes, groupements de communes, départements, région).

7. Le patrimoine

Les services patrimoniaux en région s'orientent autour de quatre secteurs : l'archéologie, la protection et la conservation des monuments historiques, l'ethnologie et l'inventaire.

Le service régional de l'archéologie a pour mission d'étudier, de protéger, de conserver et de promouvoir le patrimoine archéologique de la région. Son action s'exerce dans trois directions qui sont la recherche (coordination des fouilles archéologiques menées dans la région), la protection du patrimoine archéologique (établissement de la carte des gisements et sites, préparation des dossiers de classement et d'inscription des sites au titre de monuments historiques, etc.), la formation et l'information (formation technique au travers de stages spécialisés).

La conservation régionale des monuments historiques s'attache à protéger (au titre de la loi de 1913 sur les monuments historiques.), conserver et mettre en valeur (programmation, contrôle et subventionnement de travaux de restauration) le patrimoine architectural et mobilier.

Elle est composée d'une équipe administrative, scientifique et technique qui travaille en relation avec les architectes des bâtiments de France et les conservateurs des antiquités et objets d'art (ces derniers travaillant également au service régional de l'archéologie).

Il existe deux mesures de protection : le classement parmi les monuments historiques, et l'inscription à l'inventaire supplémentaire; qui correspondent à des critères de définition différents.

Le service de l'inventaire général a pour mission de recenser, d'étudier et de faire connaître toute oeuvre qui, d'un point de vue artistique, historique ou archéologique est un élément du patrimoine national. Cette mission de recherche et de documentation a pour objectif de constituer les archives artistiques et patrimoniales de la France: édifices, oeuvres d'art, équipements, meubles, outils et objets qui caractérisent le legs du passé, même récent, de chaque région.

Son travail s'effectue selon deux approches complémentaires: le pré-inventaire (repérage systématique des oeuvres) et l'inventaire fondamental (étude approfondie des oeuvres).

Les résultats, consignés sous forme de dossiers (textes, photographies, graphiques), microfichés et informatisés, sont accessibles au public par le biais des centres régionaux de documentation du patrimoine, des expositions, et des publications (itinéraires, images et cahiers du patrimoine).

Le service de l'ethnologie a pour mission de favoriser les recherche sur l'ensemble des expressions matérielles (outils, costumes, habitat) et immatérielles (traditions, savoir-faire) par les groupes culturels qui forment notre communauté nationale.

La promotion de ce patrimoine passe par des stages de formation, l'organisation d'expositions et de colloques, des publications, etc.

B. La DRAC Midi-Pyrénées

I. Spécificités régionales

Comme dans la plupart des secteurs professionnels, certaines caractéristiques de la région Midi-Pyrénées influencent l'activité de la DRAC.

1. Eléments de diagnostic

· Midi-Pyrénées est la plus vaste région de France, formée de 8 départements (Aveyron, Tarn, Tarn et Garonne, Lot, Ariège, Hautes-Pyrénées, Gers, Haute-Garonne), pour une superficie de 45.000 km ², près du dixième du territoire national, mais seulement 4 % de la population. La région, organisée autour de l'axe majeur que constitue la vallée de la Garonne, regroupe des ensembles orographiques et des terroirs très variés : la chaîne pyrénéenne au sud ; au coeur de la région, un monde de collines cloisonné en une multitude de micro-régions ; enfin, au nord et à l'est, les petits Causses du Quercy et les grands Causses du Rouergue, adossés à des zones montagneuses (Massif Central) comme l'Aubrac. Cette diversité physique se retrouve également dans l'histoire et la géographie humaine, thèmes plus en rapport avec la mission de la DRAC. A côté de grands ensembles comme le Rouergue ou le haut Languedoc, on trouve des provinces beaucoup plus petites comme le Comminges ou le Couserans, qui toutes ont leur histoire propre, parfois d'ailleurs plus liée aux régions d'outre-Pyrénées qu'aux autres provinces limitrophes.

En ce qui concerne les transports et déplacements, le réseau autoroutier commence à peine à se structurer dans les dernières années du XX ème siècle, et Toulouse demeure l'un des chefs-lieux de région les plus mal reliés à la capitale. De plus, les trajets nécessaires pour atteindre les zones les plus reculées de la région, de surcroît très montagneuses, réclament plusieurs heures ; cet élément constitue un facteur déterminant dans l'action d'un service comme la DRAC qui ne possède pas d'échelon départemental. Ainsi, la direction et les conseillers sectoriels ont très régulièrement à se déplacer pour des missions en région, qui peuvent durer plusieurs jours, compte tenu des distances parcourues. Le problème d'enclavement de la région se retrouve notamment dans l'organisation et la mise en oeuvre de projets transfrontaliers, malgré l'aménagement progressif du réseau routier transpyrénéen vers Barcelone et Saragosse.

· La répartition démographique est très contrastée. Bien que la région présente un solde migratoire positif depuis plusieurs années (ce qui en fait une des régions les plus attractives de France), l'écart ne cesse de se creuser entre un monde rural qui se dépeuple, et le pôle urbain hypertrophié de Toulouse, qui pousse des « antennes » le long des principales vallées (au sud, celle de l'Ariège vers Pamiers et Foix, au nord, celle de la Garonne vers Montauban, au nord-est, celle du Tarn vers Albi). Ainsi, on ne trouve guère, en dehors des vieux bassins industriels en déclin d'Albi-Carmaux et de Castres Mazamet, que les pôles urbains isolés de Tarbes-Lourdes au sud-ouest, et Rodez au nord-est, ensembles demeurant tout de même de taille modeste.

· Economiquement, la région est marquée par les bassins industriels en déclin sus-cités, dont la reconversion ne va pas sans poser des problèmes sociaux, qui à leur tour se répercutent sur la culture locale, en particulier sur la perception à forte connotation patrimoniale de toute une série de traditions, de savoir-faire qui contribuent à bâtir une forte identité. Ces zones réclament une attention particulièrement soutenue dans le cadre d'une politique d'aménagement culturel du territoire, notamment par l'implantation d'équipements qui peuvent jouer un rôle important dans la cohésion sociale de certaines communautés.

Par ailleurs, Midi-Pyrénées présente un caractère rural très accusé : plus de 12% de la population active se consacre encore à l'agriculture (activité dominante du Gers par exemple). Cette caractéristique fait de Midi-Pyrénées la région du «bon-vivre », mais fragilise une économie agricole, de qualité certes, mais mal adaptée à la réalité du moment, face aux conséquences de la politique agricole commune, ainsi qu'aux conséquences que peut avoir la déshérence des terres sur le « paysage » au sens large de cette région. D'ores et déjà, la maintenance d'un patrimoine bâti spécifiquement lié à certains modes d'exploitation pose une série de problèmes auxquels la DRAC doit faire face.

En contraste avec ce monde en difficulté, le pôle technologique et industriel de l'agglomération toulousaine semble très performant, mais constitue en quelque sorte un monde à part dans sa région : si la ville de Toulouse, forte de sa tradition dans le domaine de l'aéronautique (tradition en partie impulsée par l'Etat), affiche de hautes ambitions en matière de développement des technologies nouvelles, il faut bien constater que, paradoxalement, elle a longtemps souffert d'un sous-équipement en matière culturelle. Ce retard a pu être rattrapé ces dernières années avec la réalisation d'un vaste programme d'équipements culturels, que la ville a pu réaliser avec la soutien notamment de l'Etat et de la Région.

A noter le souci de positionnement de la région, et particulièrement de sa capitale, dans le cadre de la construction européenne, et particulièrement vis-à-vis des voisins espagnols, la crainte étant grande de voir l'isthme midi-pyrénéen délaissé au profit des deux grands arcs atlantiques et méditerranéens. La tentation est alors de voir se constituer une sorte de dorsale centre-européenne qui irait de Munich à Madrid et Lisbonne, en passant par Rodez et Toulouse. Sans forcément chercher une adhésion entière à ce projet, la DRAC peut tendre à développer des relations avec les partenaires sus-cités, étant certain que la dimension transfrontalière doit être l'une des dominantes d'une action culturelle cohérente.

· Concernant la part consacrée à la culture dans le budget des collectivités, la région occupe une place légèrement au dessus de la moyenne dans les statistiques nationales pour les dépenses culturelles, rapportées à leur budget global comme au nombre d'habitants. Ainsi le conseil régional, qui en 1993 a consacré 5,2 % de son budget à la culture, occupe-t-il le 7ème rang national, cependant que la moyenne des dépenses des huit conseils généraux de la région est un quart plus élevée que la moyenne nationale. Quant à Toulouse, elle se situe dans la moyenne des grandes villes comparables, compte tenu de la présence de grands équipements structurants de niveau régional ou national.

2. Synthèse : les principaux axes d'action de la DRAC Midi-Pyrénées

Contrairement par exemple aux régions voisines espagnoles, la région Midi-Pyrénées est une unité administrative qui a du mal à trouver son identité : formée de provinces historiques et d'ensembles géographiques très divers, elle ne trouve de véritable point de convergence que dans la ville de Toulouse, pôle important pour les industries de pointe et l'innovation technologique, mais capitale hypertrophiée d'un monde à faible densité de population (la moitié de la moyenne nationale), à dominante rurale, ponctué de bassins industriels traditionnels en perte de vitesse.

L'enclavement tardif de la région a des répercussions dans le domaine culturel : en effet, la seule richesse équitablement répartie dans ce secteur est celle du patrimoine, ce qui, paradoxalement, peut constituer un handicap pour certaines collectivités aux moyens financiers faibles mais propriétaires d'un « parc » monumental important. Malgré l'existence de manifestations culturelles d'importance (Le Printemps de Cahors par exemple), la carence en équipements culturels structurants demeure une des faiblesses notoires de la région. Trois scènes nationales seulement pour huit départements, et un Centre dramatique national, ne suffisent pas à irriguer l'ensemble du territoire régional.

Depuis quelques années déjà, les choix stratégiques globaux de la DRAC sont largement dictés par l'impératif d'aménagement culturel du territoire, en référence aux objectifs prioritaires du Ministère de la Culture, démarche fortement soutenue par la globalisation des crédits. Le déséquilibre marqué entre l'agglomération toulousaine et le reste de la région, a incité à la double stratégie de maintenir, voire de développer, les capacités culturelles de Toulouse, pour en faire une des grandes capitales culturelles européennes, et de mailler le reste du territoire en équipements de qualité qui inciteront à la mobilité des équipes artistiques et à l'émergence de pôles de diffusion culturelle de proximité. Par ailleurs, la DRAC porte une attention soutenue à la mise en place de pôles d'éducation artistique et culturelle, à la création d'emplois dans le domaine culturel et à la formation de médiateurs culturels . Dans tous les secteurs on peut relever l'émergence de réseaux, la constitution d'équipes de professionnels et la mise en place de pôles de diffusion à partir de quelques équipements structurants.

Le développement du maillage culturel de la région, encore insuffisant on l'a vu, ne peut être que la résultante d'une stratégie culturelle commune de l'Etat et des collectivités territoriales. A ce titre, une Commission thématique culture, émanant de la Commission régionale d'aménagement et de développement du territoire, et regroupant des représentants de l'Etat (DRAC), des collectivités, et des professionnels du secteur culturel, a été réunie deux fois en mars 1999, et ce afin d'élaborer un  Schéma des services collectifs culturels , outil de l'aménagement culturel du territoire régional.

II. Organigramme

Pour une présentation détaillée du personnel de la DRAC Midi-Pyrénées, cf. en Annexe1(*) ou sur le site Internet http://www.culture.gouv.fr

III. Les responsables de stage

Bien que pendant ce stage l'aspect transversal de ma mission m'ait amené à entrer en contact avec plusieurs personnes de différents services, j'ai surtout travaillé sous la direction de deux personnes : Claire Fournier et Martine Jaoul.

· Claire Fournier passe les concours d'entrée du Ministère de la Culture après une maîtrise d'histoire de l'art à l'université de Toulouse. De 1974 à 1992, elle travaille à la cellule recensement-protection de la conservation régionale des monuments historiques de Midi-Pyrénées. Depuis 1992 elle est responsable du centre de documentation du service régional de l'inventaire de Midi-Pyrénées, au sein duquel elle a ouvert une base informatisé de dépouillement topo-bibliographique. De 1984 à 1992 elle participe à la préparation des Journées du patrimoine, puis de 1995 à 1998 elle organise les Journées pyrénéennes du patrimoine, version transfrontalière des Journées du patrimoine. Actuellement elle est toujours chargée de mettre en place une activité de coopération transfrontalière à la DRAC Midi-Pyrénées, plus particulièrement concernant le secteur du patrimoine.

· Martine Jaoul a obtenu en 1969 un DEA d'archéologie romaine à l'université Paris I, puis un DEA de muséologie l'année suivante à Paris IV. De 1976 à 1992, elle est conservateur au Musée national des Arts et Traditions Populaires, chargée à la fois du département techniques et cultures, et de la gestion des réserves (conservation préventive). Parallèlement à cette activité, elle est professeur à l'Ecole du Louvre sur les mêmes sujets. En 1992 elle est nommée directrice du Musée national des ATP, et ce jusqu'en 1995. Depuis 1996 elle est conseillère pour les musées à la DRAC Midi-Pyrénées, chargée du réseau transfrontalier des musées pyrénéens. Martine Jaoul est membre actif de l'ICOM depuis 1976, et membre et administrateur de la Fédération des Ecomusées et Musées de Société de 1992 à 1995, et depuis 1997. Au cours de sa carrière elle a organisé plusieurs expositions et colloques (Vers un réseau des musées pyrénéens ?, Lourdes, décembre 1996), et écrit des articles dans des revues spécialisées (Museum, Cahiers d'études de l'ICOM).

· En dehors de ces deux principales responsables de stage, j'ai été encadré par Pierre-Jean Dupuy, directeur adjoint de la DRAC, et sa secrétaire administrative Marie Laurence de Challup, chargée du suivi des affaires européennes. J'ai également bénéficié du suivi de Richard Lagrange, directeur régional des affaires culturelles. Par ailleurs, une partie de mon stage s'est déroulée au service de la communication, sous la direction d'Anne-Françoise Kowalewski.

MISSION ET THEME DU STAGE

A. CONDITIONS ET DÉROULEMENT

B. CADRE ET AXES DE MISSION

I. Le Contrat de Plan état /région

II. La préparation du PIC INTERREG III en zone pyrénéenne

C. NATURE ET ASPECTS DU TRAVAIL

I. Travail administratif et organisationnel

II. Travail de recherche, collecte et synthèse d'information et de documentation

III. Les déplacements sur le terrain

A. Conditions et déroulement

J'ai effectué ce stage pendant une durée de trois mois, de mai à juillet 2000.

Bien entendu, le fait d'avoir été accepté pour ce stage m'a paru gratifiant, ne serait-ce que par la confiance que l'on me témoignait, et m'a donné encore plus envie d'être à la hauteur de la mission que l'on me confiait.

La durée de travail était de 120 heures mensuelles, ce qui en moyenne équivalait à 6 ou 7 heures quotidiennes. J'étais libre de répartir mes heures de travail, en accord avec les responsables de stage, du moment que j'effectuais les 120 heures mensuelles requises, et que je remettais chaque mois un emploi du temps détaillé à la responsable des ressources humaines.

Les conditions de travail ont été très confortable. En effet, je disposais pendant le stage d'un bureau personnel, équipé d'un ordinateur et d'un téléphone, et où je travaillais la plupart du temps. Il m'arrivait parfois d'occuper le bureau de Martine Jaoul, quand nous avions à travailler ensemble, ou pour imprimer des documents.

Ainsi, j'ai conscience, en le comparant à des stages précédents, que ce stage s'est déroulé dans des conditions privilégiées. A mi-chemin entre stage et emploi, cette période de formation a marqué une progression dans mon parcours pré-professionnel.

B. Cadre et axes de mission

Avant d'aborder le travail effectué pendant le stage, il m'est apparu utile de présenter le contexte général qui, à mon arrivée à la DRAC, a déterminé ma mission.

I. Le Contrat de Plan Etat - Région

Le Contrat de Plan, signé entre l'Etat (gouvernement) et la Région (Conseil régional), définit les modalités de partenariat entre les services déconcentrés de l'Etat en région, et l'administration territoriale du Conseil régional. Les deux partenaires s'engagent à mettre leurs compétences et leurs moyens en commun afin de mener à bien le développement du territoire régional concerné.

Ce contrat s'étale sur une période de six ans, et les nouveaux Contrats de Plan concernent la période de 2000 à 2006.

Le Contrat de Plan entre Midi-Pyrénées et l'Etat, signé le 20 mars 2000 en présence de Lionel Jospin, premier ministre, et de Martin Malvy, président de région, comporte un axe « Culture », dans lequel les partenaires s'engagent, entre autres, à soutenir et encadrer la coopération culturelle transfrontalière avec les régions espagnoles pyrénéennes ( Pays basque, Navarre, Aragon, Catalogne). A noter que l'inscription au Contrat de Plan a permis de légitimer et de redynamiser les projets transfrontaliers.

Par ailleurs, il est également fait mention de ces projets dans une autre partie du Contrat de Plan, la Convention interrégionale du massif des Pyrénées, qui réunit les trois régions pyrénéennes, Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées (cf. en Annexe).

Ainsi, à la dimension transfrontalière de la coopération culturelle avec l'Espagne s'ajoute une dimension interrégionale. En effet, on retrouve ces caractéristiques dans les projets transfrontaliers initiés, soutenus et encadrés par les services de la DRAC.

1. La coopération culturelle transfrontalière :

présentation de deux projets phares, autres projets

J'ai choisi de présenter deux projets en particulier car, étant parmi les plus avancés des projets transfrontaliers, ils m'ont le plus occupé pendant mon stage ( cf. aussi Présentation, B. III.).

a. Le réseau des musées pyrénéens 

Le projet d'organiser une collaboration transfrontalière et interrégionale entre les musées des Pyrénées remonte à 1996, lorsqu'un colloque sur ce sujet a réuni à Lourdes les conservateurs et responsables d'une centaine d'institutions réparties sur tout le massif. Ces rencontres ont été suivies en 1997 et 1998 de réunions régulières et de mise en place de groupes de travail qui ont permis de préciser les objectifs communs, mais également de cerner les difficultés de structuration d'un tel réseau. En plus d'être inscrit au Contrat de Plan 2000/2006, le développement du réseau doit pouvoir prétendre aux financements communautaires ( Culture 2000, INTERREG ).

Les objectifs du réseau sont de :

Ø Créer une émulation entre les professionnels, encourager le travail en équipe et le partage des connaissances sur leurs collections .

Ø Rendre plus visible la complémentarité entre ces musées, qui traitent tous d'un même patrimoine, vis-à-vis des populations locales et d'un public élargi.

Ø Intégrer les musées pyrénéens dans le projet d'aménagement du territoire et de développement durable, en faire des lieux d'animation et de promotion du territoire pyrénéen .

Dans un premier temps, il faut mettre en oeuvre la structuration du réseau, selon deux niveaux :

Ø Une tête de réseau, chargée de la coordination générale des partenariats et collaborations entre les différents membres, de la diffusion de l'information, de la communication interne et externe du réseau. Ce premier niveau peut prendre la forme d'un secrétariat général du réseau, agissant sous la direction d'un comité de pilotage, formé de professionnels scientifiques et administratifs du réseau.

Ø Des correspondants régionaux du réseau, qui sont volontaires, parmi les professionnels des musées membres du réseau, pour participer à des réunions régulières et développer et promouvoir l'activité du réseau dans leur région ( diffuser sur leur territoire la méthode de travail en réseau, encourager l'extension des collaborations à l'ensemble des établissements intéressés dans leur région, etc.).

Réalisations prioritaires : un guide des musées pyrénéens, un site Internet, une base de données commune sur les collections.

Toutes ces réalisations encouragent la diffusion et l'usage des langues nationales et régionales des Pyrénées.

b. Les itinéraires interrégionaux et transfrontaliers du patrimoine

En 1995, la DRAC Midi-Pyrénées a inauguré des circuits culturels pyrénéens transfrontaliers, qui ont permis de faire collaborer, autour de leur patrimoine, l'Ariège, le Pays de Luchon, les Hautes Pyrénées, ainsi que l'Andorre, le Val d'Aran, et quelques vallées pyrénéenne de Catalogne et du Haut Aragon.

Cette opération, largement soutenue, à ses débuts, par le DAI du Ministère de la Culture, était intitulée Journées pyrénéennes du patrimoine, et avait lieu le troisième week-end du mois de septembre, dans la cadre des Journées du patrimoine . Après une période de retombée en 1998/1999, la DRAC envisage une nouvelle configuration du projet, et de nouvelles réalisations.

Il s'agit de :

Ø Restructurer l'opération

- du côté français, en la plaçant dans la perspective du nouveau Contrat de Plan, en établissant un partenariat avec l'ensemble des administrations et collectivités concernées, en proposant une collaboration interrégionale entre les trois régions pyrénéennes, et en suscitant la participation et l'implication des élus et des acteurs locaux.

- du côté espagnol, en sollicitant les corollaires et partenaires appropriés pour chacune des entités concernées.

Ø Etablir les règles d'un financement équitable entre les deux communautés et demander des crédits INTERREG.

Ø Pérenniser l'opération sur l'année patrimoniale (en la nommant Itinéraires transfrontaliers et interrégionaux du patrimoine), en inscrivant les itinéraires dans la durée et non plus dans l'événementiel, mais en maintenant la date des Journées du patrimoine comme moment-clé de l'opération (organisation d'une fête transfrontalière du patrimoine, etc.).

Ø Proposer des circuits libres, à thèmes, ayant pour support des dépliants illustrés, dans lesquels ont été sélectionnés un certain nombre de sites, regroupés par des notices explicatives et une carte simplifiée. Accompagner ces circuits par des manifestations pédagogiques (expositions, colloques, conférences, classes patrimoniales transfrontalières, cycles de formation), à dérouler sur l'ensemble de l'année.

Ø Faciliter l'approche linguistique, en soulignant l'aspect qualitatif et culturel de cette approche : documents d'édition bilingues, pouvant concerner cinq langues : catalan, castillan, aragonais, basque et français.

Ø Etablir une collaboration et des liens avec d'autres projets transfrontaliers, comme par exemple le réseau des musées pyrénéens. Les musées des Pyrénées pourrait servir de points d'information et d'animation des itinéraires, un site Internet pourrait être réalisé en commun, etc.

c. Autres projets transfrontaliers

Parmi les autres projets transfrontaliers auxquels la DRAC participe, on trouve :

- Un guide des sources d'archives sur les relations transfrontalières, impliquant dans un premier temps un travail en commun entre les services d'archives départementales des départements de la chaîne pyrénéenne, entre les services d'archives des trois DRAC des régions pyrénéennes, et entre ces partenaires et la direction des archives d'Andorre.

- Une étude documentaire du chemin historique de Saint Bertrand de Comminges (Haute-Garonne) à Roda de Isábena (Aragón), à laquelle collabore le service régional de l'archéologie.

- Dans le secteur du spectacle, un projet d'échanges franco-espagnols, coordonné par le Théâtre de la Cité de Toulouse avec l'appui du service théâtre de la DRAC, et auquel seront associés les CDN de Montpellier et de Bordeaux, le festival de Bayonne, le festival GREC à Barcelone, les scènes nationales des trois régions, l'ONDA, le DAI, l'AFAA, l'Ambassade de France à Madrid, le Ministère de la Culture espagnol et les services culturels des autonomies (régions) espagnoles. La première étape du projet serait d'organiser des rencontres entre professionnels espagnols et français à Toulouse, (une sorte de GRAC transfrontralier, expérience qui a déjà eu lieu il y a quelques années à Saint Gaudens, Haute-Garonne).

Pour une présentation de l'ensemble des projets transfrontaliers, cf. en Annexe.

2. Un projet de collaboration Etat - Région :

Le guide régional des Journées du patrimoine 2000

Le guide régional des Journées du patrimoine recense tous les édifices ouverts au public, gratuitement ou non, lors des Journées du patrimoine, le troisième week-end de septembre.

Réalisation : les données, récupérées du logiciel national  Journée du patrimoine, sont exportées sous Word et transmises au maquettiste. La carte centrale est réalisée par le service régional de l'archéologie, qui donne une sortie couleur simplement flashée. La couverture, illustrée obligatoirement par le visuel de l'année, est transmise par l'agence de communication centrale.

Jusqu'à présent, ce travail était entièrement mené par la DRAC, pour un coût de revient très faible (environ 46 000 francs pour 60 000 exemplaires). Un des problèmes rencontré par le personnel de la DRAC était celui des délais de réalisation extrêmement courts, entraînant une surcharge de travail (environ 1 millier de fiches des sites et monuments à saisir et à mettre en forme en l'espace d'un mois et demi, puis 60 000 guides à diffuser de fin août à mi-septembre).

Dans le cadre du Contrat de Plan Etat - Région, il est pertinent que le guide fasse l'objet d'un partenariat, ce qui permettrait d'aboutir :

- à un guide plus élaboré : description plus précise des édifices et des animations, textes de présentation de la politique en faveur du patrimoine, illustrations plus nombreuses, encarts sur des thèmes particuliers, etc.

- à une diffusion plus importante, par la collaboration entre les deux services de communication, DRAC et Conseil régional.

III. La préparation du PIC INTERREG III en zone pyrénéenne

Parallèlement au Contrat de Plan, un nouveau Programme d'Initiative Communautaire INTERREG III a démarré pour la période 2000 / 2006.

Le volet A du programme a pour but de favoriser et de soutenir la coopération entre les régions transfrontalières de la Communauté européenne. La région Midi-Pyrénées fait partie de la zone pyrénéenne, qui comprend, pour la France, Aquitaine, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, et pour l'Espagne, le Pays basque, la Navarre, l'Aragon et la Catalogne.

Le volet B concerne la coopération transnationale, et Midi-Pyrénées s'inscrit dans la zone Sud-ouest européen, qui comprend le sud-ouest de la France (les trois régions sus-citées plus Poitou-Charentes, le Limousin et l'Auvergne) et l'ensemble de la péninsule ibérique.

Le volet C concerne la coopération interrégionale entre zones non contiguës, et couvre uniquement des opérations de coopération liées à des sujets spécifiques.

La dotation financière globale française pour INTERREG III s'élève à 397 millions d'Euros. Le Commission a souhaité que le volet transfrontalier (volet A) représente au minimum 50 % de la dotation globale, 30 % pour le volet B, et 6 % pour le volet C.

Pour chaque volet du programme, il revient aux administrations déconcentrées et territoriales des régions concernées d'élaborer une proposition de programme opérationnel, présentant les projets et opérations à soutenir dans le cadre d'INTERREG, proposition soumise à l'aval de Bruxelles.

Ainsi, la DRAC est naturellement invitée à participer aux réunions de préparation de la contribution de l'Etat à l'élaboration du programme opérationnel, afin de présenter les projets de coopération culturelle. A noter que ces réunions se font à un niveau interrégional, regroupant des services de l'Etat des trois régions pyrénéennes. Cela donne lieu à un document unique de programmation pour toutes les régions concernées.

Pendant la durée de mon stage, ces réunions concernaient le programme opérationnel de coopération transfrontalière franco-espagnole (volet A), la préparation du volet B (transnational) n'ayant pas lieu à ce moment là. Les réunions se déroulaient à Toulouse, la préfecture de région Midi-Pyrénées ayant été désigné comme coordonnateur d'INTERREG III volet A.

A noter que le Conseil régional Aquitaine est autorité de gestion du volet A, le Conseil régional Midi-Pyrénées étant celui du volet B. Cela correspond au souhait exprimé dans une circulaire du ministère de l'aménagement du territoire (circulaire Voynet du 21 mars 2000) de voir la gestion des programmes INTERREG confiée aux collectivités territoriales.

A noter également qu'il y a une correspondance entre INTERREG et le Contrat de Plan. Ces deux programmes se déroulent sur la même durée, et certaines mesures du Contrat de Plan peuvent servir de contreparties nationales au programme INTERREG III.

Par ailleurs, la DRAC a également participé, avec les autre services de l'Etat en région et les services territoriaux, à l'élaboration d'un Document Unique de Programmation Objectif 2 (le DOCUP) pour l'utilisation des fonds structurels européens sur l'objectif 2, pour la même période 2000/2006. INTERREG est d'ailleurs financé par des fonds structurels, d'où les correspondances possibles entre le DOCUP Objectif 2, et les orientations d'INTERREG III, ( cf. en Annexe).

Ainsi, mon stage s'est déroulé à une période d'effervescence à la DRAC, tous ces projets et programmes démarrant en 2000, et nécessitant une organisation et un suivi approfondis.

C. Nature et aspects du travail

Durant ce stage j'ai eu pour mission d'assister la direction, notamment le directeur adjoint et son secrétariat, et les conseillers sectoriels, sur les affaires de coopération culturelle transfrontalière avec l'Espagne.

Cela nécessitait d'une part un travail administratif et organisationnel, d'autre part un travail de recherche, concernant en majeure partie la relance des projets de réseau des musées pyrénéens, et d'itinéraires transfrontaliers et interrégionaux du Patrimoine.

I. Travail administratif et organisationnel

1. Organisation et suivi de réunions

La relance des projets de coopération transfrontalière, ainsi que leur inscription au Contrat de Plan, a donné lieu à plusieurs réunions entre la DRAC et la direction de la Culture du Conseil régional, pour prendre connaissance des projets à soutenir et à mettre en oeuvre, et définir les modalités du partenariat DRAC - Conseil régional.

Lors de ces réunions le directeur régional et le directeur adjoint étaient présents, ainsi que les conseillers sectoriels ou leurs assistants, ayant à présenter et défendre des projets. La coopération culturelle franco-espagnole intéresse également le commissariat à l'aménagement des Pyrénées de la DATAR, basé à Toulouse. Le Conseil régional était représenté par la directrice des affaires culturelles, ainsi que par la responsable de l'association de coopération interrégionale Les Chemins de Compostelle.

D'autres personnes ont participé à ces réunions: la déléguée aux relations internationales de l'académie de Toulouse, le chargé de mission pour l'éducation artistique à la DRAC, la chargée de mission pour les musées à la direction de la Culture du Conseil régional, etc.

De mai à juillet 2000, trois réunions de relance de la coopération transfrontalière ont eu lieu à la DRAC : le 12 mai, le 30 mai et le 11 juillet.

Chaque réunion nécessitait un travail en amont et en aval.

a. En amont : préparer les documents de travail

Dans un premier temps il s'est agi de travailler d'après une Etude sur la coopération culturelle entre la région Midi-Pyrénées et l'Espagne et l'Andorre, réalisée en 1994 par Christine Laval, à la demande conjointe de la DRAC et du Conseil régional . Pour chaque projet dont Christine Laval rendait compte, il m'a fallu vérifier leur actualité, recontacter les acteurs du projet, ou les lieux et structures cités, afin de pouvoir rédiger une synthèse réactualisée de l'étude (cf. II., 2).

L'étape suivante consistait à établir une liste des projets de coopération transfrontalière, liste à présenter lors des réunions. Pour cela il s'agissait d'entrer en contact avec les services sectoriels, afin d'obtenir les informations nécessaires à l'élaboration d'un tableau de présentation des projets . A la suite de la réunion du 30 mai, le directeur régional Richard Lagrange m'a demandé de rédiger une nouvelle synthèse : en fonction de la liste des différents projets par secteur, il fallait définir les axes principaux de la coopération culturelle transfrontalière, afin d'en avoir une vision à la fois globale, synthétique et précise(cf. en Annexe).

Dans la mesure du possible, si les délais sont suffisants, les documents de travail doivent être diffusés auprès des participants attendus pour la réunion , afin qu'ils préparent leur intervention. Il faut parfois leur rappeler la date de la réunion, son ordre du jour, voire leur envoyer une invitation officielle le cas échéant.

Les tableaux des projets, et la synthèse des axes de la coopération, ont également servi à élaborer la contribution de la DRAC à la préparation du programme INTERREG III, contribution envoyée au SGAR (Secrétariat Général des Affaires Régionales) dans le cadre des réunions de préparation d'INTERREG. J'ai assisté la direction de la DRAC sur ces réunions, le 24 mai, 22 juin, 28 juin, 12 juillet et 21 juillet. Parallèlement à la rédaction et à l'envoi de la contribution écrite de la DRAC, j'ai eu pour mission, à l'issue de ces réunions, de produire un compte-rendu sur la méthodologie d'élaboration, de mise en oeuvre et d'application d'INTERREG. Cette information est destinée au personnel de la DRAC, afin de lui donner les moyens de conseiller et d'orienter les porteurs de projet qui souhaitent monter un dossier INTERREG pour émarger à des financements communautaires.

b. En aval : diffusion de l'information

A la suite des réunions, il faut en rédiger le compte-rendu, rappelant les différents points abordés et débattus, ainsi que les décisions prises et les actions à réaliser.

Les comptes-rendus sont diffusés auprès des personnes présentes à la réunion, excusées, ou encore devant restées informées de l'évolution des affaires de coopération transfrontalière.

Parallèlement aux réunions de relance générale de la coopération transfrontalière, se tenaient régulièrement des réunions internes à la DRAC, regroupant les personnes les plus impliquées et intéressées dans le suivi de la coopération transfrontalière (Martine Jaoul, Claire Fournier, MG Allabert, Pierre Philibert, etc.), auxquelles s'associent Pierre-Jean Dupuy, directeur adjoint chargé des affaires européennes. Ces réunions internes assurent un suivi des projets de coopération, de leur évolution, et permettent de préparer l'ordre du jour des réunions générales avec les partenaires extérieurs. Là aussi j'étais chargé de rédiger le compte-rendu, et de le diffuser.

c. La réunion de relance du réseau des musées pyrénéens

Cette réunion a eu lieu le 7 juillet, et regroupait les professionnels des musées français et espagnols les plus intéressés et motivés par la constitution du réseau, et qui pourraient en être des correspondants régionaux. J'ai travaillé à la préparation de cette réunion sous la direction de Martine Jaoul.

Après avoir établi la liste des personnes à inviter pour cette réunion, il a fallu rédiger les lettres d'invitation officielles, en version française et espagnole, à faire signer par Richard Lagrange, le directeur régional.

Entre temps, Martine Jaoul a déterminé la date de la réunion en fonction des disponibilités de Aline Tomasin et Jocelyne Saint Avit, chargées des affaires culturelles au Conseil régional. En effet, le réseau des musées pyrénéens est un projet inscrit au Contrat de Plan Etat-Région 2000-2006. Le Conseil régional est donc le premier partenaire naturel du projet, et sa participation à la réunion de relance apparaissait comme indispensable. Le rythme de travail dans l'administration régionale est soumis à l'imprévu et aux changements, en fonction des priorités et préoccupations des élus, c'est pourquoi Martine Jaoul a tenu à s'assurer de la présence de représentants du Conseil régional pour arrêter une date de réunion.

Il a fallu ensuite procéder, avec l'aide de Simonne Foresti, secrétaire du service musées, à l'envoi des courriers, comprenant chacun : la lettre d'invitation, un exemplaire de la proposition la plus récente (février 99) de Charte du réseau des musées pyrénéens, un coupon de réponse détaillant l'adresse et le plan d'accès de la DRAC, un plan de Toulouse sur lequel la DRAC était indiquée (notamment pour les partenaires venant d'Espagne). Une fois les courriers envoyés, j'étais chargé de collecter les réponses (par lettre, fax ou courrier électronique), afin d'établir la liste des participants effectifs de la réunion, et des excusés.

Quelque temps avant le 7 juillet, j'ai commencé à préparer les dossiers de travail pour les distribuer aux participants avant la réunion. Chaque dossier comportait : l'ordre du jour de la réunion, la liste des participants et des excusés, classés par régions, avec présentation de leur fonction, un extrait de l'axe Culture du Contrat de plan. De plus, les correspondants de Navarre, après réception de la lettre d'invitation, nous avaient envoyé leur contribution à la Charte du réseau, qu'il a donc fallu intégrer dans une nouvelle version de la Charte(cf. 2.). La Charte ainsi réactualisée figurait dans le dossier de travail de la réunion. Tous ces documents devaient être réalisés en Français et en Espagnol, ce qui m'a permis de faire un exercice de traduction intéressant, avec l'aide de Cristina San Juan-Foucher, du service régional de l'archéologie.

Organiser la réunion signifie également s'occuper de l'aspect "logistique" des choses : réserver les chambres d'hôtels pour les participants restant la nuit à Toulouse, se charger des rafraîchissements servis à la pause. Ainsi, Martine Jaoul souhaitait garantir un accueil convivial et professionnel aux correspondants potentiels du réseau des musées pyrénéens.

A la suite de la réunion, j'ai été chargé du compte-rendu, et de sa diffusion aux participants et aux excusés par courrier postal ou électronique. Bien entendu il fallait aussi leur envoyer la nouvelle version de Charte du réseau des musées pyrénéens, établie au cours de la réunion.

Les réunions permettent de susciter des collaborations et partenariats, de faire avancer des projets. A ce titre elles nécessitent un suivi attentionné, autant pour la préparation, dont dépend en grande partie l'efficacité de la réunion, que pour le compte-rendu, qui permet de valider les décisions prises en réunion, et de garder le contact avec les partenaires pressentis.

2. Relance et suivi de dossiers

Cet aspect du travail a concerné pour l'essentiel le réseau des musées pyrénéens et, parallèlement, les itinéraires transfrontaliers. Martine Jaoul et Claire Fournier ont constitué un fond bibliographique et documentaire sur ces projets. Mon arrivée correspondant à une période de relance, il m' a fallu consulter ce fond documentaire, afin de prendre connaissance de l'historique et du contexte général des projets, depuis leur initiation jusqu'à leur évolution la plus récente . Par ailleurs, je devais essayer de voir si certains éléments du fond documentaire n'étaient pas obsolètes au regard de la situation actuelle. Cette « prise de contact » informative avec les projets s'est donc doublée d'une première remise à jour des dossiers.

Ensuite, pendant toute la durée du stage, je me suis occupé de suivre les dossiers dans leur évolution, comme par exemple prendre en compte les nouvelles informations (sur des partenaires ou des initiatives pouvant s'associer aux projets), gérer les courriers, et veiller à ce que l'information circule entre Martine Jaoul (service des musées) et Claire Fournier (service de l'inventaire). En effet, le service de l'inventaire (ainsi que celui de l'archéologie) est délocalisé par rapport au bâtiment principal de la DRAC, ce qui fait que des informations communes au réseau et aux itinéraires (les projets étant croisés) se doivent de figurer dans chacun des dossiers.

Dans une moindre mesure, j'ai effectué le même travail de suivi de dossiers en assistant Marie Laurence de Challup sur la préparation du PIC INTERREG III.

Une partie importante du suivi de dossiers a été le travail sur la Charte du réseau des musées pyrénéens. Ce document permet aux membres du réseau de se reconnaître et de s'accorder, donne une cohérence et une identité au réseau. A mon arrivée, la version la plus récente de Charte incluait les propositions de l'Aragon, Midi-Pyrénées, la Catalogne, Andorre (envoyés par les correspondants régionaux pressentis du réseau). La proposition de la Navarre avait été reçue mais non incluse dans la Charte, bien que les partenaires navarrais souhaitent ajouter des modifications à la Charte. C'est donc ce que j'ai dû faire . Par ailleurs, il est apparu utile de reprendre toutes les propositions reçues auparavant, et de modifier ou de préciser certains points de la Charte en fonction de cette relecture. Ainsi, ce travail a donné lieu à une nouvelle proposition de Charte, synthèse des propositions reçues, présentée lors de la réunion du 7 juillet. A l'ordre du jour de la réunion figurait la validation de la Charte par les participants présents, et là encore certaines modifications furent apportées. La version actuelle de Charte est donc issue de cette réunion de relance, et après la réunion je l'ai envoyée à l'ensemble des invités de la réunion (présents et excusés). A noter que les régions Languedoc-Roussillon, Aquitaine et le Pays basque n'ont pas fait de proposition, mais les correspondants de ces trois régions ont en principe validé la version « juillet 2000 ». Quoiqu'il en soit il est toujours temps de remodifier la Charte en y incluant les propositions supplémentaires, bien que de manière générale les intérêts et préoccupations des membres du réseau convergent, à quelques détails près.

Un autre aspect du travail organisationnel consistait à remettre à jour le carnet d'adresses informatisé du réseau des musées pyrénéens.

Depuis le début du projet, plusieurs réunions ont permis à de nombreuses personnes de manifester leur intérêt pour la création du réseau. Martine Jaoul et son assistante d'alors décidèrent d'inscrire les adresses rassemblées au cours des différentes réunions dans un dossier informatique, suivant la classification suivante : associations, musées, institutions (états, collectivités), chercheurs (personnes et organismes intéressés par le réseau). A l'intérieur de chaque catégorie les adresses sont classées par pays (France, Espagne et Andorre), ou encore par territoire (région, département, provincia). Le carnet d'adresse ainsi constitué donne une vision globale des participants et partenaires du réseau, et représente un outil de travail fondamental pour la coordination du réseau.

Un tel outil nécessite un entretien particulier, c'est-à-dire une réactualisation fréquente. En effet, de nombreuses personnes changent de fonction, que ce soit dans le milieu institutionnel ou professionnel, de nouveaux partenaires manifestent leur intérêt pour le réseau, ou plus simplement des changements d'adresses interviennent. Par ailleurs, afin de favoriser une communication efficace, il est apparu pertinent de rajouter aux adresses postales les coordonnées téléphoniques et électroniques, ce qui n'avait pu être réalisé auparavant.

J'ai donc rassemblé, sous la direction de Martine Jaoul, les coordonnées de personnes à associer au réseau, qui n'avaient pas été portées dans le fichier informatique. Ensuite j'ai procédé à la réactualisation du carnet d'adresse, à la lumière des informations en ma possession.

Une fois la réactualisation opérée, il s'est agi d'imprimer les pages du carnet d'adresses, pour pouvoir effectuer les modifications, corrections, et classifications nécessaires.

Ainsi, Martine Jaoul est à même de doter le réseau des musées pyrénéens d'un outil de travail en phase avec l'actualité du projet. L'étape suivante de ce travail, à réaliser probablement dans le cadre de la mise en oeuvre du projet, serait d'utiliser pour le fichier d'adresse un logiciel informatique conçu à cet effet, à l'image des fichiers de presse, qui permettent une classification plus complète, et des recherches alphabétiques ou thématiques.

II. Recherche, collecte et synthèse d'information et de documentation

Cet autre axe de la mission de stage était étroitement lié au travail administratif et organisationnel, et à la relance des projets de coopération transfrontalière avec l'Espagne.

1. Le cadre juridique de la coopération culturelle transfrontalière

En début de stage il m'a été demandé de réaliser un document synthétique sur le cadre juridique de la coopération culturelle transfrontalière. En effet, lorsque l'on veut mettre en oeuvre et financer des projets transfrontaliers, on se heurte souvent à des difficultés d'ordre juridique, et ce malgré le contexte de la construction européenne. Chaque pays membre de la communauté possède son système juridique propre, bien que de plus en plus le droit communautaire se substitue aux droits internes nationaux, et que des règles de droit international régissent des aspects de la coopération transfrontalière.

Quoi qu'il en soit, le montage de projets culturels franco-espagnols n'est pas si facilement réalisable à l'heure actuelle, et nécessite une connaissance approfondie de la marche à suivre pour travailler en toute légalité. Du point de vue de la DRAC, le principal écueil réside dans le fait qu'elle est une administration qui, bien que déconcentrée, reste une administration de l'état central, alors que la plupart des lois et traités relatifs à la coopération transfrontalière concernent la coopération décentralisée, c'est-à-dire entre collectivités. Par ailleurs, la décentralisation est beaucoup plus poussée en Espagne qu'en France, et les politiques culturelles relèvent des compétences des pouvoirs régionaux. Il reste donc à définir comment une administration telle que la DRAC peut participer à la coopération transfrontalière décentralisée, en ayant pour interlocuteurs les plus directs de l'autre côté de la frontière une administration aux compétences d'origine et de nature différentes.

Il m'a donc fallu en premier lieu rassembler des documents se rapportant à ce sujet, afin d'en prendre connaissance, et de les rapprocher du domaine précis de la coopération culturelle transpyrénéenne. L'ouvrage de référence pour ce travail a été le Guide de la coopération culturelle transfrontalière, réalisé sous la direction de la DRAC Alsace. Je me suis également procuré des documents (rapports, études, etc.) auprès de la DRAC Lorraine, notamment concernant l'expérience Saar-Lor-Lux, qui constitue un exemple-clé de coopération transfrontalière, et dont le volet culturel est important. Ces documents m'ont été très gentiment envoyés par Marie-Josèphe Cougny, chargée des affaires européennes à la DRAC Lorraine.

A l'aide d'une telle documentation, j'ai pu mieux appréhender et comprendre le mécanisme et les structures juridiques à l'oeuvre dans les projets de coopération culturelle transfrontalière.

Je me suis également procuré des informations auprès des bureaux compétents du Ministère de la Culture et de la Communication, du Ministère des Affaires Etrangères, et du Secrétariat Général des Affaires Régionales (SGAR). Le Conseil de l'Europe a également mené des études sur les politiques et échanges culturels européens, notamment concernant le patrimoine, secteur dont relèvent les principaux projets pour lesquels j'ai travaillé pendant le stage. Après être entré en contact avec le service culturel du Conseil de l'Europe; j'ai pu établir une liste de publications, rapports, et sites Internet, dans lesquels il serait possible de trouver des informations pertinentes. Enfin, et ce afin de faciliter une recherche ultérieure par le personnel de la DRAC impliqué dans les affaires de coopération transfrontalière, je me suis procuré des bibliographies sur ce thème auprès du centre de documentation de la DRAC Midi-Pyrénées, de la DRAC Lorraine, et du centre de documentation de l'Observatoire des politiques cultuelles de Grenoble. Certains ouvrages mentionnés dans ces listes ont pu être acquis par le centre de documentation de la DRAC Midi-Pyrénées : les actes du colloque Institutions Territoriales et réseaux culturels européens, l'exemplaire du magazine Pôle Sud consacré aux politiques culturelles en Europe du Sud, etc.

Sans prétendre à l'exhaustivité ni à la découverte d'une solution miracle, le rapport synthétique que l'on m'a chargé de réaliser permet de donner une vision concise du cadre juridique de la coopération culturelle transfrontalière, dans l'état actuel des choses, et appliqué plus particulièrement à la frontière pyrénéenne.

C'est une première approche du sujet, à partir de laquelle on peut pousser plus avant la réflexion, par la consultation des documents mentionnés dans les bibliographies. A noter que le cadre juridique, en particulier dans le contexte de construction européenne, est en constante évolution.

De plus, les ouvrages et documents dont le travail de recherche m'a permis de fournir les références, ne concernent pas exclusivement le cadre juridique. Ils traitent de tous les aspects de la coopération transfrontalière, que ce soit en Europe en général ou entre la France et la péninsule ibérique, que cela se rapporte aux affaires culturelles ou à la coopération en général. Il s'agit donc d'une bibliographie utilisable au-delà des seules préoccupations d'ordre juridique, même si un cadre juridique respecté et conforme aux lois en vigueur reste la base d'une coopération pérenne.

2. Synthèse de l'étude sur la coopération culturelle transpyrénéenne

Il s'est agi d'un recherche "de terrain", proche des structures et acteurs porteurs de la coopération.

En 1994, la DRAC et le Conseil régional Midi-Pyrénées commandèrent à Christine Laval une Etude sur la coopération culturelle entre la région Midi-Pyrénées et l'Espagne et l'Andorre. Ce travail avait pour premier objectif de présenter les axes et projets à développer en priorité, par un soutien et un accompagnement adaptés. Richard Lagrange, directeur régional, a souhaité que cette étude soit réactualisée, afin d'orienter de façon pertinente le relance de la coopération culturelle avec l'Espagne.

Après lecture de l'étude, il m'a fallu la résumer à l'essentiel : les axes et projets présentés à l'époque par Christine Laval comme les plus intéressants. A la suite de quoi il s'est agi de prendre contact avec les personnes et structures citées dans l'étude, afin de faire le point sur l'actualité de leur engagement dans la coopération transfrontalière, et de prendre connaissance de l'évolution des projets, des possibilités en cours, des réorientations possibles, et parfois des nouveaux projets.

Ce travail de recherche, récolte et synthèse d'information, a donné lieu à une réactualisation synthétique de l'étude de Christine Laval, document qui s'ajoute aux outils de travail dont dispose le personnel de la DRAC, concernant les affaires transfrontalières. Cela a permis de resituer les acteurs et projets impliqués dans la coopération transfrontalière, d'autant plus que le secteur culturel est plutôt sensible aux évolutions, et que les relations culturelles transfrontalières et transnationales reposent en grande partie sur les rapports de personne à personne, eux aussi soumis aux changements et aléas.

Parallèlement à la réactualisation de l'étude Laval, dans le cadre de la préparation des réunions intersectorielles consacrées à la coopération transfrontalière, j'ai procédé à une recherche d'information transversale. Il s'est agi d'un recensement, auprès des différents conseillers sectoriels et de leurs assistants, des structures et projets les plus dynamiques en matière de coopération transfrontalière. Cela m'a permis dresser un état des lieux intersectoriel de la situation, sous la forme d'un tableau synthétique (cf. en Annexe).

3. Le Programme d'Initiative Communautaire INTERREG III,

Les fonds structurels européens, 2000-2006

En rapport avec mon travail sur la contribution de la DRAC à la préparation du volet A du PIC INTERREG III, et sur les financements communautaires en général (fonds structurels), j'ai effectué un travail de recherche sous la direction de Pierre-Jean Dupuy, directeur adjoint chargé de la coordination sectorielle et des affaires européennes, et de sa secrétaire administrative chargée des dossiers communautaires, Marie-Laurence de Challup.

Cela consistait à se procurer des informations et de la documentation, sur le PIC INTERREG III en général, les différents volets, l'application en région Midi-Pyrénées, les évaluations du PIC précédent (INTERREG II), les cartes des zones éligibles aux objectifs de financement des politiques régionales communautaires, etc.

Les principaux interlocuteurs dans cette démarche ont été : le SGAR, la direction des Affaires européennes du Conseil régional, la Maison de l'Europe de Toulouse, Sources d'Europe (centre national d'information sur l'Union européenne, Grande Arche de La Défense), et des services de la Commission européenne. La recherche via Internet a aussi été très utile.

4. Constitution d'un dossier de fin de stage

A la demande du groupe interne « affaires transfrontalières » de la DRAC, la documentation produite et rassemblée pendant mon stage a été réunie dans un dossier déposé au centre de documentation, dossier pouvant être diffusé et consulté de façon transversale par le personnel de la DRAC.

La constitution de ce dossier, effectuée en fin de stage sous la direction de Claire Fournier, m'a permis de faire un bilan du travail effectué pendant les trois mois de stage, par un travail de classement et d'archivage.

III. Les déplacements sur le terrain

J'ai eu la chance et le plaisir, pendant ce stage, d'être associé à des missions « hors les murs » de la DRAC, afin d'assister le personnel dans la prise de notes, et la rédaction des comptes-rendus.

1. Compte rendu de mission en Espagne

Du 6 au 8 juin 2000, j'ai accompagné Claire Fournier et Martine Jaoul en Aragon, pour les assister lors de réunions avec des partenaires espagnols sur la relance des opérations culturelles transfrontalières.

La mission s'est déroulée comme suit :

a. Mardi 6 juin, après-midi, Campo :

visite du Musée des jeux traditionnels, suivie d'une réunion.

- Participants : Musée de Campo : Fernando Maestro et Idoia Guillen.

DRAC Midi-Pyrénées : M. Jaoul, C. Fournier, T. Perrin.

Associations Partajeu et Créajeu : Anne Boulanger et Pascale Segura.

- Compte-rendu : la création de ce musée s'est faite à l'initiative de l'ayuntamiento (mairie) de Campo, dans le cadre d'un projet général d'aménagement touristique et culturel de la commune. Le musée a rapidement pris le dessus dans le projet, et s'est avéré la réalisation le plus importante. Les financeurs du projet ont été le gouvernement aragonais, soit directement soit par l'intermédiaire d'une association para-régionale, ainsi que les fonds structurels LEADER. Les collections ont été rassemblées par le directeur F. Maestro depuis 1976, au cours de ses recherches.

Après deux années de fonctionnement qui ont confirmé le succès du musée auprès du public, F. Maestro souhaite une ouverture vers d'autres musées du jeu, notamment dans d'autres pays européens.

La participation au réseau des musées pyrénéens peut servir de véhicule à cette dynamisation du thème des jeux traditionnels, qui prendrait la forme d'un projet culturel de niveau « local » mis en oeuvre au sein du réseau.

Il apparaît intéressant de s'associer à des structures autres que muséales (ludothèques, des universitaires, des éducateurs, des enseignants d'éducation physique) pour mener à bien une véritable animation. Par exemple, le musée pourrait développer une activité transfrontalière en travaillant avec les associations midi-pyrénéenne Partajeu et Créajeu, qui pourraient se charger de mener une phase d' inventaire et de collecte, préliminaire à l'organisation d'un circuit.

Il est également possible, dans le cadre de la mise en valeur du patrimoine transpyrénéen, d'inscrire le musée sur une route du jeu traditionnel, et d'organiser une animation autour du jeu traditionnel. A noter que le jeu traditionnel est un élément du patrimoine ethnologique des Pyrénées, il fait partie de la vie des villages de la montagne, comme F. Maestro le montre dans son musée (archives photographiques, etc.).

S'il s'agit d'un projet transfrontalier, il faut également penser à faire émarger le projet à des financements communautaires dans le cadre d'INTERREG, il faut donc prévoir la constitution du dossier.

b. Mercredi 7 juin, matin, Campo :

réunion avec les responsables de l'antenne Lace-Tap Pyrénées

- Participants : participants de la réunion précédente, ainsi que :

Antenna Lace-Tap Pyrénées : Paloma Martinez, Xavier Schumacher, Bénédicte Vergneau

Responsable de ludothèque, Lleida (Catalogne): Gil Prades Gemma;

Ludothécaire, Lleida (Catalogne) : Christine Cluta.

- Compte-rendu : en introduction, P. Martinez présente Lace-Tap : cet observatoire de la coopération transfrontalière émane d'une association para-communautaire (l'ARFE), et se répartit en plusieurs antennes situées aux frontières des différents pays de l'UE. Chaque antenne est chargée de fournir une aide technique aux porteurs de projet pour la constitution de leur dossier de demande de subvention, à travers l'organisation de séminaires, journées de travail, publications, diffusion de documents d'information (site Internet). A noter que Lace-Tap Pyrénées est cofinancée par le gouvernement d'Aragon. L'objectif principal de l'antenne est la création d'un réseau de coopération entre les régions de la frontière franco-espagnoles, et pour cela on peut prendre exemple et s'inspirer des projets mis en oeuvre dans d'autres zones frontalières européennes.

Ensuite on présente le programme INTERREG III : nature, financement, objectifs, projets éligibles, etc.

P Martinez donne également une méthodologie pour l'élaboration de projets.

On aborde ensuite le projet de dynamisation du jeu traditionnel pyrénéen.

c. Mercredi 7 juin, après-midi :

Aínsa, mancomunidad del Sobrarbe, réunion sur un projet de coopération culturelle concernant la revitalisation des chemins historiques entre l'Aragon et la France.

- Participants : Antenna Lace-Tap Pyrénées et DRAC Midi-Pyrénées;

Angel Gari, directeur du musée des religions et croyances populaires d' Abizanda;

Antonio Pla, président du Centre d'Etudes du Sobrarbe;

Juan Carlos Crespo, président de la mancomunidad du Sobrarbe;

Patricia Espanol, técnica de cultura de la mancomunidad du Sobrarbe;

Carmen Chéliz, Soaso SL, assistance technique extérieure pour le programme INTERREG III, mancomunidad du Sobrarbe.

- Compte-rendu : P. Martinez présente une nouvelle fois le programme INTERREG et la méthode de conception et mise en oeuvre de projets. Elle rappelle qu'il y a deux niveaux de gestion dans ce programme : un niveau général, où un comité de gestion transfrontalier s'occupe des fonds octroyés par Bruxelles, et un niveau particulier, c'est-à-dire la gestion individuelle de chaque projet et de la subvention qu'il reçoit.

Concernant l'éligibilité des projets, plusieurs caractéristiques semblent primer :

· la complémentarité : le projet doit être un travail fait en commun

· l'implication réelle de tous les partenaires

· la pérennité du projet, qui doit devenir autosuffisant

· la dimension environnementale : dimension sociale du projet, effets sur la vie locale, etc.

Le projet de revitalisation des chemins historiques entre la France et l'Aragon est en phase de conception avancée. C. Chéliz a déjà un plan du projet : il s'agit d'un projet polyvalent, à dominante culturelle et patrimoniale, qui s'inscrit également dans une politique touristique. Les deux objectifs principaux sont la réhabilitation et l'animation du patrimoine : chemins historiques, sites, mais également musées (via le réseau des musées pyrénéens).

A présent il faudrait organiser une réunion pour susciter des partenariats, et définir un projet commun. Plusieurs partenaires et acteurs potentiels du projet sont évoqués :

· du côté espagnol il y a la mancomunidad du Sobrarbe, les communes (ayuntamientos), le gouvernement aragonais.

· du côté français, Martine Jaoul souligne l'intérêt du Conseil régional Midi-Pyrénées pour les chemins historiques (via l' Association de coopération interrégionale, Les Chemins de Compostelle). Il y a également le SIVOM de la vallée du Louron, le Conseil général des Hautes Pyrénées, les communes du Val d'Aure, du cirque de Gavarni, de Saint Lary, etc. La DRAC participera par un rôle de conseiller technico-scientifique, et de coordinateur des projets, et cette action est validée par le Contrat de Plan Etat-Région récemment signé. D'autres partenaires sont à rechercher auprès des collectivités et des associations locales.

· enfin il y a le financement communautaire à travers le programme INTERREG III A.

Il apparaît que les possibilités d'organisation et de travail communs sont réelles, ne serait-ce que par l'existence et l'histoire des chemins transfrontaliers.

Les rencontres et réunions doivent permettre de fédérer les initiatives en un projet d'envergure transfrontalière.

d. Jeudi 8 juin, matin, mancommunidad del Sobrarbe :

visites du musée des traditions populaires d'Aínsa, puis visite du musée des croyances et religions populaires d'Abizanda.

Pour chaque musée j'étais chargé de remplir une fiche descriptive, afin de compléter le répertoire de fiches-musées constitué par Martine Jaoul.

A la suite des visites nous sommes rentrés sur Toulouse.

2. Mission en Avignon

Du 17 au 19 juillet 2000, j'ai assisté pour quelques jours le service théâtre de la DRAC lors de sa mission annuelle au festival d'Avignon.

Il s'est agi de suivre une réunion de l'ONDA le 17 juillet au matin, puis la réunion des conseillers pour le théâtre, organisée par la DMDTS le 18 juillet.

Par ailleurs, j'ai pu accompagner Christine Delaprez, assistante théâtre de la DRAC, sur des spectacles du festival.

J'ai également pu suivre les réunions organisées à l'université d'Avignon et des Pays du Vaucluse dans le cadre des Rendez-vous de l'AFAA.

3. Autres déplacements

a. Tarbes

Le 17 mai, Martine Jaoul m'a proposé de l'accompagner lors d'une réunion organisée par la Communauté d'Agglomération du Grand Tarbes le 12 juin. Avant la réunion nous avons rendu visite au Conservateur du Musée Massey de Tarbes, afin de régler quelques affaires en cours, et notamment le prêt d'un tableau à un autre musée pour une exposition.

La réunion a eu lieu l'après-midi, et concernait le souhait de la Communauté d'Agglomération de mettre ses musées en réseau, projet pour lequel l'expertise de Martine Jaoul était sollicitée. Par ailleurs, la Communauté d'Agglomération a présenté son projet de création d'un centre de ressources paléographiques transfrontalier.

b. Arreau

Une réunion a été organisée le 20 juillet à la mairie d'Arreau (Hautes-Pyrénées), afin de discuter des modalités de partenariat possibles entre le GRETA Comminges, l'association de coopération interrégionale Les Chemins de Compostelle, la DRAC et la mancommunidad del Sobrarbe (Aragon), sur le projet de revitalisation des chemins historiques transfrontaliers.

c. Autres réunions

Deux réunions ont eu lieu au Conseil régional, le 4 mai et le 26 juin, pour définir les modalités de partenariat entre la DRAC et le Conseil régional dans l'élaboration et la diffusion du guide régional des Journées du patrimoine 2000. C'est le service de communication qui représentait la DRAC lors de ces réunions.

Le 5 mai, j'ai également assisté Anne-Françoise Kowalewski lors d'une réunion à la Préfecture de la Haute-Garonne, pour l'organisation des Journées du patrimoine 2000.

APPRECIATION ET APPORTS

DU STAGE

A. UNE EXPÉRIENCE FORMATRICE ET ENRICHISSANTE

I. Pertinence du stage par rapport à mon projet professionnel
II. Une période de formation fructueuse

B. LA CONTRIBUTION DE CE STAGE AU TRAVAIL DE LA DRAC :

COMPTE-RENDU DES ENTRETIENS DE FIN DE STAGE

I. Apports du travail effectué

II. Apports personnels offerts par le stagiaire lui-même

III. Inquiétudes

A. Une expérience formatrice et enrichissante

I. Pertinence du stage par rapport à mon projet professionnel

Au début de l'année 2000, j'ai présenté devant mes enseignants de DESS un projet pré-professionnel. Cet exercice consiste à donner une idée du travail que l'étudiant souhaite exercer au terme de ses études : secteur, type d'employeur, profil de poste, etc. L'élaboration, la présentation et l'appréciation de ce projet comporte un double avantage. D'une part cela permet à l'étudiant de définir et exprimer la professionnalisation qu'il envisage. D'autre part cela lui permet de se positionner sur la marché du travail, en fonction de son projet, et d'engager une réflexion sur la faisabilité de ce projet, dans les meilleures conditions possibles.

En ce qui me concerne, j'ai eu la chance, lors de mon stage, de mettre en pratique le projet pré-professionnel que j'avais présenté. En effet, le thème de ce stage, et le travail qui en découlait, correspondent de près aux souhaits et intérêts évoqués dans le projet présenté en février 2000.

1. D'un point de vue général

- travail au sein d'une DRAC, point de rencontre état-région, et présenté dans mon projet professionnel comme « lieu de greffe stratégique » du projet.

- concernant les affaires internationales; en l'occurrence européennes, et plus particulièrement la coopération transfrontalière.

- sur des projets à dimension interrégionale, dans le cadre d'un territoire Grand Sud Ouest, associant, le long de la chaîne pyrénéenne, les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, et Languedoc Roussillon.

2. Par l'aspect transversal de la mission

Dans mon projet j'envisageais de mener un travail de mise en relation intersectorielle et inter-services, de coordination des collaborations et partenariats régionaux, nationaux et internationaux ; ainsi qu'un travail de communication et diffusion d'information.

Là encore, mon stage m'a donné la chance d'assister à la mise en pratique des tâches décrites dans mon projet, comme par exemple :

- impulser, coordonner et développer les partenariats et collaborations entre la DRAC et le Conseil régional (dans le cadre de l'application du Contrat de Plan 2000/2006), avec d'autres services d'Etat (DATAR, SGAR, Rectorat), entre la DRAC et des partenaires espagnols.

- travailler, au sein de la DRAC, de manière intersectorielle, en associant les différents services à la coopération transfrontalière

- communiquer et diffuser l'information (comptes-rendus de réunions, documents de travail, etc.), en interne et externe, auprès des partenaires concernés.

- suivre les réunions relatives aux programmes et financements communautaires (INTERREG, fonds structurels), afin que la Culture ait une véritable place dans les politiques régionales communautaires.

Ainsi, par une telle pratique professionnelle pendant trois mois, j'ai pu découvrir in situ le travail auquel mon projet donnerait lieu, ce qui m'a également permis de le reconsidérer en fonction des réalités du terrain, pour en appréhender la faisabilité.

Par ailleurs, le fait d'avoir un intérêt aussi marqué pour le thème et la mission de stage, avant même de l'avoir commencé, a été un facteur de motivation important. J'ai de ce fait appris beaucoup de choses.

II. Une période de formation fructueuse

Le stage s'est révélé très enrichissant pour plusieurs raisons.

Tout d'abord je n'ai pas travaillé sur un unique sujet, mais j'ai pu aborder différents aspects et projets de la coopération culturelle transfrontalière. Bien entendu, les projets croisés de réseau des musées pyrénéens et d'itinéraires transfrontaliers et interrégionaux du patrimoine ont été les thème centraux de la mission de stage, car étant les projets transfrontaliers les plus aboutis (notamment du fait de leur existence antérieure), ils n'en sont que plus denses, et nécessitent une attention particulière et soutenue.

Ceci dit, ces deux projets demandent un travail assez diversifié, ce qui s'applique d'ailleurs à la mission de stage dans son ensemble, et se présente comme un autre facteur enrichissant du stage.

Ce stage a donc été très formateur, et ce sur deux points:

en gestion et administration de la culture, d'un point de vue général, et dans un contexte régional.

dans le domaine de la coopération culturelle transfrontalière, là aussi à la fois d'un point de vue général ( sur l'ensemble des frontières de l'Union européenne ), et régional ( sur la frontière pyrénéenne).

Plus précisément, il s'est agi d'un apprentissage à la fois pratique et théorique :

· sur le fonctionnement, le rôle et les compétences de la DRAC, de façon générale, et plus précisément concernant les affaires internationales et transfrontalières.

· sur les modalités d'action de la DRAC, en particulier au travers du Contrat de Plan, du Docup, du Schéma des services collectifs culturels, etc. La DRAC obéit et participe à des procédures administratives particulières qu'il est important de connaître et de comprendre.

· sur le paysage culturel en région, d'après l'exemple de Midi-Pyrénées: compétences des différentes institutions et structures, administration culturelle des différentes collectivités, leurs relations entre elles et avec la DRAC.

· sur la coopération culturelle transfrontalière : cadre juridique, ingénierie de projets, relations institutionnelles et professionnelles, inscription dans un contexte de construction européenne.

· sur les principaux programmes et financements communautaires en région (INTERREG, fonds structurels, Culture 2000)

· sur la pratique de l'Espagnol, et la connaissance des institutions culturelles et du système administratif en Espagne.

· sur l'élaboration et la présentation formelle de courriers et de documents de travail : structuration des idées, utilisation du langage administratif, esprit de synthèse.

· sur la méthode de suivi de dossiers (élaboration, relance, accompagnement, gestion, classement), et d'organisation de réunions (définition d'un ordre du jour, contact des participants, compte-rendu).

Ainsi, j'ai acquis une expérience des affaires culturelles ayant un rapport pertinent avec mes centre d'intérêts professionnels. Ce stage peut donc être un élément valorisant dans une démarche de recherche d'emploi, de par la formation qu'il m'a procuré, et les domaines d'activité dans lesquels il m'a plongé.

B. La contribution de ce stage au travail de la DRAC :

compte-rendu des entretiens de fin de stage

Des entretiens avec Martine Jaoul et Claire Fournier, à la fin de mon stage, m'ont permis de définir, d'après leurs appréciations, ma contribution au travail de la DRAC pendant la durée du stage.

I. Apports du travail effectué

Avantage essentiel du temps plein (disponibilité complète) accordé à une mission donnée (en l'occurrence, mission de relance technique et administrative d'une activité de coopération transfrontalière laissée en suspens) et qui a permis de mener à bien l'ensemble des tâches suivantes :

1. Renforcement du lien entre les personnes et les services concernés par la coopération transfrontalière 

Le fait d'avoir affecté le stagiaire à plusieurs personnes ou services sur une thématique transversale a été très profitable à l'échange d'informations au sein de la DRAC ; de plus, en dehors de certains services patrimoniaux déjà engagés sur cette question (musées, inventaire, archives) , le stagiaire a été incité à mener une enquête systématique auprès de tous les services et conseillers de la DRAC sur le sujet, et a donc contribué à une prise de conscience collective des possibilité d'ouverture sur le domaine européen dans notre région.

2. Relance d'une dynamique : sollicitation de partenariats, organisation de plannings et de réunions

La présence de ce stagiaire, et sa disponibilité pour le suivi de réunions et la rédaction de comptes-rendus, ont suscité ou contribué à l'organisation de nombreuses réunion d'information, d'échanges ou de décision tant en interne qu'avec nos partenaires, ce qui a permis de faire avancer très rapidement de nombreux dossiers en attente.

3. Constituer-reconstituer une mémoire sur le transfrontalier à la DRAC

Un constat d'état sur l'existant, la reprise critique et l'actualisation de la documentation antérieure, (notamment un ancien rapport de Christine Laval), des notes de synthèse, des comptes-rendus systématiques de réunions et de missions (Aragon) et le rassemblement d'une documentation réactualisée sur les programmes européens, sont autant de contributions à la constitution des références communes indispensables pour mener une politique concertée à long terme dans le domaine transfrontalier.

Ainsi, les nouvelles recherches et investigations documentaires (bibliothèques, Internet, contacts téléphoniques...) ont ainsi permis la mise au point d'un dossier de référence.

II. Apports personnels offerts par le stagiaire lui-même 

· Sens de la synthèse illustré par les comptes-rendus, les bilans d'évaluation, les tableaux synoptiques, etc.

· Sens de la communication : usage régulier du fax, du courrier électronique, accompagnement téléphonique des envois de documents, diffusion méthodique des documents ou des conclusions de travaux.

· Sens du travail en équipe : consultation régulière des partenaires de travail sur les bilans, sur les projets de réunions, sur les perspectives de travail ensemble.

· Sens du timing et régularité dans les rendus de travaux.

III. Inquiétudes

Malgré tout cet acquis on peut légitimement s'interroger sur le fonctionnement de la DRAC dans ce domaine après le départ du stagiaire : n'avons nous pas remis en route trop de projets que nous n'aurons ni le temps ni les moyens de gérer dans l'organisation actuelle ? Qui sera désormais l'interlocuteur toujours disponible que nos partenaires extérieurs ont découvert chez nous pour encourager leurs projets ou leurs démarches ? Saurons nous continuer à rassembler et à faire circuler régulièrement l'information entre nous ?

CONCLUSION

Comme cela transparaît, je l'espère, à la lecture de ce rapport, cette période de formation m'a beaucoup apporté, notamment concernant l'évolution de mon projet professionnel, ainsi que l'élaboration de mon mémoire de fin d'études.

Je regrette simplement que cette expérience ne se soit pas prolongée dans le temps, ce qui m'aurait permis d'approfondir les connaissances acquises, et de suivre des projets pour lesquels j'éprouve un intérêt certain.

Quoiqu'il en soit, et compte tenu des apports professionnels dont j'ai bénéficié, ce stage n'a fait qu'augmenter mon enthousiasme et ma motivation à travailler dans le domaine des affaires culturelles, et particulièrement dans le secteur des relations internationales.

Je tiens également à signaler que ce stage, en plus d'avoir été une période d'enrichissement professionnel, s'est révélé être une période d'enrichissement sur le plan humain, en particulier grâce aux relations que cette mission m'a amené à développer au sein de la DRAC, aux rencontres avec des partenaires extérieurs.

La communication étant un de mes autres domaines de prédilection, et les échanges culturels s'appuyant souvent sur des relations interpersonnelles, je considère ce dernier apport comme partie intégrante de la formation acquise, et souhaite avoir été à la hauteur de la confiance que l'on m'a témoignée.

* 1 Pour raisons techniques les annexes ne peuvent pas figurer dans le présent document. Pour les consulter : thomas-perrin@club-internet.fr






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams