III. Les déplacements sur le terrain
J'ai eu la chance et le plaisir, pendant ce stage,
d'être associé à des missions « hors les
murs » de la DRAC, afin d'assister le personnel dans la prise de
notes, et la rédaction des comptes-rendus.
1. Compte rendu de mission en Espagne
Du 6 au 8 juin 2000, j'ai accompagné Claire Fournier et
Martine Jaoul en Aragon, pour les assister lors de réunions avec des
partenaires espagnols sur la relance des opérations culturelles
transfrontalières.
La mission s'est déroulée comme suit :
a. Mardi 6 juin, après-midi, Campo :
visite du Musée des jeux traditionnels, suivie
d'une réunion.
- Participants : Musée de Campo : Fernando
Maestro et Idoia Guillen.
DRAC Midi-Pyrénées : M. Jaoul, C. Fournier, T.
Perrin.
Associations Partajeu et Créajeu :
Anne Boulanger et Pascale Segura.
- Compte-rendu : la création de
ce musée s'est faite à l'initiative de l'ayuntamiento (mairie) de
Campo, dans le cadre d'un projet général d'aménagement
touristique et culturel de la commune. Le musée a rapidement pris le
dessus dans le projet, et s'est avéré la réalisation le
plus importante. Les financeurs du projet ont été le gouvernement
aragonais, soit directement soit par l'intermédiaire d'une association
para-régionale, ainsi que les fonds structurels LEADER. Les collections
ont été rassemblées par le directeur F. Maestro depuis
1976, au cours de ses recherches.
Après deux années de fonctionnement qui ont
confirmé le succès du musée auprès du public, F.
Maestro souhaite une ouverture vers d'autres musées du jeu, notamment
dans d'autres pays européens.
La participation au réseau des musées
pyrénéens peut servir de véhicule à cette
dynamisation du thème des jeux traditionnels, qui prendrait la forme
d'un projet culturel de niveau « local » mis en oeuvre au
sein du réseau.
Il apparaît intéressant de s'associer à
des structures autres que muséales (ludothèques, des
universitaires, des éducateurs, des enseignants d'éducation
physique) pour mener à bien une véritable animation. Par exemple,
le musée pourrait développer une activité
transfrontalière en travaillant avec les associations
midi-pyrénéenne Partajeu et Créajeu, qui
pourraient se charger de mener une phase d' inventaire et de collecte,
préliminaire à l'organisation d'un circuit.
Il est également possible, dans le cadre de la mise en
valeur du patrimoine transpyrénéen, d'inscrire le musée
sur une route du jeu traditionnel, et d'organiser une animation autour du jeu
traditionnel. A noter que le jeu traditionnel est un élément du
patrimoine ethnologique des Pyrénées, il fait partie de la vie
des villages de la montagne, comme F. Maestro le montre dans son musée
(archives photographiques, etc.).
S'il s'agit d'un projet transfrontalier, il faut
également penser à faire émarger le projet à des
financements communautaires dans le cadre d'INTERREG, il faut donc
prévoir la constitution du dossier.
b. Mercredi 7 juin, matin, Campo :
réunion avec les responsables de l'antenne
Lace-Tap Pyrénées
- Participants : participants de la
réunion précédente, ainsi que :
Antenna Lace-Tap Pyrénées : Paloma Martinez,
Xavier Schumacher, Bénédicte Vergneau
Responsable de ludothèque, Lleida (Catalogne): Gil
Prades Gemma;
Ludothécaire, Lleida (Catalogne) : Christine Cluta.
- Compte-rendu : en introduction, P. Martinez
présente Lace-Tap : cet observatoire de la coopération
transfrontalière émane d'une association para-communautaire
(l'ARFE), et se répartit en plusieurs antennes situées aux
frontières des différents pays de l'UE. Chaque antenne est
chargée de fournir une aide technique aux porteurs de projet pour la
constitution de leur dossier de demande de subvention, à travers
l'organisation de séminaires, journées de travail, publications,
diffusion de documents d'information (site Internet). A noter que Lace-Tap
Pyrénées est cofinancée par le gouvernement d'Aragon.
L'objectif principal de l'antenne est la création d'un réseau de
coopération entre les régions de la frontière
franco-espagnoles, et pour cela on peut prendre exemple et s'inspirer des
projets mis en oeuvre dans d'autres zones frontalières
européennes.
Ensuite on présente le programme INTERREG III : nature,
financement, objectifs, projets éligibles, etc.
P Martinez donne également une méthodologie pour
l'élaboration de projets.
On aborde ensuite le projet de dynamisation du jeu
traditionnel pyrénéen.
c. Mercredi 7 juin, après-midi :
Aínsa, mancomunidad del Sobrarbe, réunion
sur un projet de coopération culturelle concernant la revitalisation des
chemins historiques entre l'Aragon et la France.
- Participants : Antenna Lace-Tap
Pyrénées et DRAC Midi-Pyrénées;
Angel Gari, directeur du musée des religions et
croyances populaires d' Abizanda;
Antonio Pla, président du Centre d'Etudes du
Sobrarbe;
Juan Carlos Crespo, président de la mancomunidad du
Sobrarbe;
Patricia Espanol, técnica de cultura de la mancomunidad
du Sobrarbe;
Carmen Chéliz, Soaso SL, assistance technique
extérieure pour le programme INTERREG III, mancomunidad du Sobrarbe.
- Compte-rendu : P. Martinez présente une
nouvelle fois le programme INTERREG et la méthode de conception et mise
en oeuvre de projets. Elle rappelle qu'il y a deux niveaux de gestion dans ce
programme : un niveau général, où un comité de
gestion transfrontalier s'occupe des fonds octroyés par Bruxelles, et un
niveau particulier, c'est-à-dire la gestion individuelle de chaque
projet et de la subvention qu'il reçoit.
Concernant l'éligibilité des projets, plusieurs
caractéristiques semblent primer :
· la complémentarité : le projet doit
être un travail fait en commun
· l'implication réelle de tous les partenaires
· la pérennité du projet, qui doit devenir
autosuffisant
· la dimension environnementale : dimension sociale du
projet, effets sur la vie locale, etc.
Le projet de revitalisation des chemins historiques entre la
France et l'Aragon est en phase de conception avancée. C. Chéliz
a déjà un plan du projet : il s'agit d'un projet polyvalent,
à dominante culturelle et patrimoniale, qui s'inscrit également
dans une politique touristique. Les deux objectifs principaux sont la
réhabilitation et l'animation du patrimoine : chemins historiques,
sites, mais également musées (via le réseau des
musées pyrénéens).
A présent il faudrait organiser une
réunion pour susciter des partenariats, et définir un projet
commun. Plusieurs partenaires et acteurs potentiels du projet sont
évoqués :
· du côté espagnol il y a la mancomunidad
du Sobrarbe, les communes (ayuntamientos), le gouvernement aragonais.
· du côté français, Martine Jaoul
souligne l'intérêt du Conseil régional
Midi-Pyrénées pour les chemins historiques (via l' Association de
coopération interrégionale, Les Chemins de
Compostelle). Il y a également le SIVOM de la vallée du
Louron, le Conseil général des Hautes Pyrénées, les
communes du Val d'Aure, du cirque de Gavarni, de Saint Lary, etc. La DRAC
participera par un rôle de conseiller technico-scientifique, et de
coordinateur des projets, et cette action est validée par le Contrat de
Plan Etat-Région récemment signé. D'autres partenaires
sont à rechercher auprès des collectivités et des
associations locales.
· enfin il y a le financement communautaire à
travers le programme INTERREG III A.
Il apparaît que les possibilités d'organisation
et de travail communs sont réelles, ne serait-ce que par l'existence et
l'histoire des chemins transfrontaliers.
Les rencontres et réunions doivent permettre de
fédérer les initiatives en un projet d'envergure
transfrontalière.
d. Jeudi 8 juin, matin, mancommunidad del
Sobrarbe :
visites du musée des traditions populaires
d'Aínsa, puis visite du musée des croyances et religions
populaires d'Abizanda.
Pour chaque musée j'étais chargé de
remplir une fiche descriptive, afin de compléter le répertoire de
fiches-musées constitué par Martine Jaoul.
A la suite des visites nous sommes rentrés sur
Toulouse.
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