Commentaire :
- Le Centre : Le centre est
ressenti de manière générale comme un quartier riche et
commerçant, présentant un aspect village où circule un
grand nombre de personnes. Par ailleurs, un des interviewés
considère qu'il y a une évolution négative qui risque de
le dénaturer. Une évolution des types de commerces, et une
gentrification de la population sont des phénomènes ressentis par
quelques interviewés. De plus un habitant du Petit Nanterre a
utilisé le terme de vacances pour désigner le centre. Pour lui le
centre est un ailleurs par rapport à son espace de vie dans la ville.
Ceci montre bien la fracture qui peut exister entre certains quartiers de
Nanterre et son centre.
Le parc des Anciennes Mairies est souvent cité dans la
présentation du quartier. C'est un point de repos très
apprécié par les nanterriens. De manière individuelle la
Mairie et l'Agora sont des espaces présents dans les
représentations de certains interviewés.
En outre on peut remarquer la concordance qu'il existe entre
la description partagée du centre et la description d'un résident
du centre. Il semble que la perception externe générale, se
confonde avec la perception interne. Ceci dit, le sentiment selon lequel le
centre de Nanterre renverrait plus à une ville de province qu'à
une ville de banlieue est intéressant. Peut-être que les
résidents du quartier centre font plus facilement abstraction de leur
situation de ville de banlieue parisienne que d'autres habitants de la commune.
- Le Vieux-Pont : Bien que
l'analyse souffre de l'absence d'interviewé issu du quartier, il est
curieux de constater le manque d'intérêt des nanterriens
vis-à-vis de ce quartier. En effet, ce quartier n'a pas suscité
beaucoup de commentaires et les quelques images apportées s'attardent
sur le caractère « annexe du centre » et sur
l'aspect limitrophe, périphérique du quartier par rapport au
reste de la commune. Il semble que les interviewés n'accordent pas une
importance, ni une identité particulière à ce quartier. On
peut présupposer que dans la représentation collective de
Nanterre le quartier du Vieux-Pont tient plutôt un rôle de marge,
d'interstice, que celui de quartier remarquable.
Le centre des impôts a plusieurs fois été
cité et semble jouer un rôle de point repère par rapport au
quartier.
- Le Chemin de l'île :
L'ensemble des éléments partagés de la description du
Chemin de l'île propose une image agréable et vivante de ce
quartier qui souffre d'une échelle démesurée au niveau de
ses habitats, de type grand ensemble. De manière individuelle, un
interviewé met en avant une évolution positive du Chemin de
l'île et un autre présente un quartier mixte d'habitation et
d'industrie qui supporte l'image d'un quartier un peu difficile.
Le tableau de synthèse n'a pas permis de mettre en
lumière des points repères partagés mais les bords de
Seine, le nouveau parc du Chemin de l'île et le centre social des Acacias
ont été cités de manière individuelle.
La perception interne est positive et s'accorde avec la
représentation générale. C'est un quartier
apprécié où il y a une bonne ambiance, le dynamisme du
centre social est particulièrement reconnu.
- Le Mont-Valérien : Les
éléments partagés de description présentent un
quartier résidentiel de population aisée dont l'appartenance
(identitaire) à la ville de Nanterre est remise en question. En ce sens,
un certain nombre d'entretiens associe le Mont-Valérien à la
commune de Suresnes. Il est à noter qu'aucun habitant du quartier n'a
pris part aux entretiens de cette étude ce qui limite l'analyse à
une approche externe. Ceci dit, une caractéristique particulière
dans la perception de ce quartier est le rejet plus ou moins avoué de la
part de certains interviewés. De manière individuelle des
descriptions comme quartier de personnes âgées, calme, peu
vivant sont proposées.
En ce qui concerne les éléments repère on
constate qu'aucun n'a été identifié de manière
partagée : la qualité culminante du Mont-Valérien est
mentionnée une seule fois dans un entretien. Il est d'ailleurs
surprenant que cette remarque n'apparaisse qu'une fois alors que le toponyme du
quartier invite à considérer cette particularité.
Enfin, plusieurs personnes regroupent le quartier du
Mont-Valérien et le quartier du Plateau dans leur description. C'est un
élément intéressant car des employés de la mairie
de quartier du Mont Valérien réfléchissent à
créer des associations entre ces deux quartiers.
Le Plateau :
L'intérêt porté par les interviewés à ce
quartier apparaît limité. Il y a peu de commentaires par rapport
au Plateau. Une partie des descriptions se recoupent autour de la dimension
pavillonnaire du quartier et de son association au Mont-Valérien. La
perception interne au Plateau apporte une image d'un quartier
mélangé entre secteur pavillonnaire et secteur d'habitat
collectif. La perception interne semble subdiviser le Plateau alors que la
perception extérieure aurait tendance à
généraliser.
Par ailleurs, l'espace de la Boule, et plus
particulièrement le magasin Décathlon, est cité plusieurs
fois. Il semble que ce soit la partie du Plateau la plus connue pour les
interviewés. Ce secteur est contigu au centre, et
bénéficie à la fois de grands magasins et d'une desserte
importante en transports en commun, (terminus ligne 304) ce qui explique en
partie sa surreprésentation par rapport au reste du territoire du
Plateau.
L'Université : Selon
les éléments partagés, le quartier de l'Université
renvoie à des cités agréables agrémentées
d'espaces verts, qui possèdent des identités fortes et une
Histoire autour la période des bidonvilles. La représentation de
quartier sensible est aussi présente dans les éléments
partagés. De manière individuelle, un interviewé
décrit un aspect village, un autre, habitant du petit Nanterre,
considère ce quartier comme un espace de transit pour Paris et Nanterre
centre, un troisième décrit la différence de dynamique
entre les journées, les soirs, les week-ends.
La gare RER et l'université sont présentes de
manière partagée dans les entretiens. La gare est un espace de
circulation pour un grand nombre de personnes, elle tient donc un rôle de
point repère pour le quartier. Dans le cas de l'université, de
nombreux entretiens ont montré la faiblesse des liens (hormis
économiques) avec le reste du quartier. Pourtant l'université est
fortement présente dans la description du quartier. Evidemment le nom
même du quartier renvoie à l'université mais on peut aussi
penser que l'importance nationale de cet équipement se répercute
et s'affirme sur les habitants comme un point particulier de l'espace
nanterrien. En ce sens, l'université, qui n'a pas spécialement de
lien avec Nanterre, jouit d'un certain sentiment d'appartenance de la part des
habitants car au même titre que la préfecture, c'est un
équipement d'ordre national qui confère une importance à
la ville. De plus, les interviewés ont plusieurs fois émis le
souhait de créer des liens avec l'université et de pouvoir jouir
des activités culturelles proposées par Paris X.
De manière individuelle, la Préfecture, le
Conseil général et la salle Jules Ferry ont été
cités.
Au niveau de la perception interne au quartier, on remarque
une relative correspondance avec les éléments partagés de
description. La perception interne présente une dimension jeune du
quartier (qui est mis en relation avec l'existence de l'université).
D'autre part, les espaces évoqués sont deux cités du
quartier et l'université, on remarque que la gare RER n'est pas
présentée. L'individu apporte une représentation qui
s'attarde sur les espaces de vie (les cités d'habitation) du quartier,
et non sur les points de passage. On nous propose une image construite selon un
vécu de cet espace.
Petit Nanterre : Les points
partagés autour du Petit Nanterre donnent l'image d'un quartier
excentré, possédant une identité forte et une vie
associative importante qui s'inscrivent dans une évolution
généralement positive. L'hôpital apparaît comme un
point repère partagé dans le Petit Nanterre. Pour certains c'est
presque le quartier de l'hôpital. D'autre part, les interviewés
présentent aussi, de maniéré individuelle, d'autre images,
celles d'un quartier catalogué comme difficile, mal réparti,
fortement aidé par la municipalité, et des habitants qui ne
fréquentent pas le reste de Nanterre. Malgré le caractère
individuel, ces différents apports sont intéressants. Ainsi,
l'autarcie des habitants du Petit Nanterre envers le reste de la commune
s'articule avec l'enclavement du quartier. Il est compliqué d'aller au
centre et, de fait, les habitants du Petit Nanterre fréquentent peu le
reste de la ville.
La perception interne montre un affect fort pour le quartier.
L'aspect village, la solidarité entre habitants et le tissu associatif
sont autant d'éléments qui permettent d'appréhender le
Petit Nanterre comme un quartier de vie qui jouit d'un sentiment d'appartenance
fort de la part de ses habitants.
Par ailleurs, les habitants considèrent aussi leur
quartier comme enclavé par rapport à Nanterre, mais mettent en
avant l'accessibilité en direction de Paris. Il est à noter que
la perception d'enclavement dépend du moyen de locomotion de
l'interviewé.
Les points repères se précisent, les habitants
nous parlent de l'hôpital, mais aussi des cités d'habitation, les
Pâquerettes et les Canibouts.
Parc Nord : De la même
manière que pour le Vieux-Pont et le Mont-Valérien, cette analyse
du Parc Nord perd de sa pertinence par l'absence d'entretiens d'habitants du
quartier. Elle permet néanmoins de dresser un tableau des
représentations extérieures. Les éléments
partagés décrivent un quartier sans âme avec beaucoup de
bureaux, un quartier annexe, périphérique à la
Défense, dont la dynamique de semaine s'étiole le soir et le
week-end. De plus il est associé dans certains entretiens avec le Parc
Sud.
Un interviewé parle « de ville dans la
ville » pour montrer la distance qu'il existe entre l'ambiance de ce
quartier et le reste de Nanterre. Une autre personne considère que c'est
un lieu de travail pour des personnes extérieures à Nanterre. Ce
point marque sûrement la plus grande similitude avec l'ambiance de La
Défense. Enfin, une troisième personne, habitant au Parc Sud, met
en avant la profusion de services, de commerces que propose ce quartier.
En ce qui concerne les points repères, on remarque que
le parc André Malraux apparaît plusieurs fois dans les
descriptions et un habitant du Parc Sud mentionne la gare RER.
Parc Sud : En reprenant les
éléments partagés de la description, le Parc Sud a l'image
d'un quartier qui cumule beaucoup de difficultés et qui supporte des
problèmes de délinquance. Le quartier apparaît
divisé en trois dans les représentations.
Le parc André Malraux, comme pour le quartier du Parc
Nord, est énoncé dans la description, et perçu de
manière très positive.
D'autre part, on s'aperçoit qu'une grande partie des
interviewés extérieurs au quartier ont une image assez
négative. Le premier élément de rejet est le
problème d'insécurité. Il semble que le quartier souffre
d'une représentation particulièrement péjorative sur ce
point. Ensuite, certains interviewés considèrent que ce quartier
n'a pas d'identité, il n'a pas l'âme d'autres quartiers de grands
ensembles. Enfin, le dernier point fait polémique: certains entretiens
estiment que ce quartier est laid et n'a aucun intérêt
esthétique alors que d'autres le trouvent intéressant en
particulier au niveau des tours Aillaud jugées originales et
possédant une certaine qualité architecturale.
Au sein du quartier, les représentations recueillies
proposent une image plus positive que celle des interviewés
extérieurs. En effet, les habitants mettent en avant la richesse de la
diversité culturelle et la bonne ambiance du quartier. Ceci dit, les
problèmes de délinquance sont aussi posés mais le regard
est plus complexe car il présente de grandes différences
d'ambiance entre les secteurs du quartier.
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