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Distribution des singes bleus d'Idjwi (Cercopithecus Mitis Schoutedeni) et leur etat de conservation dans le territoire d'Idjwi


par Trésor HERI MWEMA
Institut supérieur pédagogique d'Idjwi - Licence 2022
  

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ABSTRACT

The present work entitled «Distribution of blue monkeys (Cercopithecus mitis schoutedeni) and their conservation status» had the objectives of evaluating the distribution area of diademed monkeys (Cercopithecus mitis schoutedeni) in Idjwi territory, determining the status conservation of C. m. schoutedeniin the territory of Idjwi and to obtain knowledge on the size of different groups of C. m. schouteden observed in the area.

To achieve these objectives, we carried out field surveys using the reconnaissance walking method; then we carried out a survey of the peasant population living near these sites and finally we carried out a documentary review. The results obtained show that blue monkeys are available in Bulolero, Shushu and Nyambi islet. In addition, we found that the blue monkeys of Nyambi and Shushu are protected with a very low rate of threats but imported into these islets and therefore do not live in their ecological environment. As a result, these monkeys imported into these islets live in stressful conditions where they hide when there is a human presence. During our visit we did not observe any monkeys in Shushu although the population surveyed assumes that there would be a group of around four score monkeys. For the Nyambi islet the population estimated around twenty individuals while we observed only one individual during our survey.

However, for the blue monkeys of Bulolero, we encountered them in their ecological niche although we noted a range of threats including hungry wild dogs which threaten the monkeys in their refuge site of Lwamikobe and the presence of birds of prey in the Mafi site. They are threatened by the smallness of their habitat, expansion of agriculture, search for non-timber forest products, hunting of small animals, bush fire, etc.

Finally, the results obtained confirm that the distribution of blue monkeys in Idjwi territory has increased under abnormal conditions due to the different threats they face. These results then show that these monkeys are kept in abnormal conditions being confined on small islets enclosed by water where they have been imported for more than twenty years.

These results ultimately show that the knowledge on the size of different groups of C. m.schouteden observed by the population in the territory of Idjwi is 204 individuals.

Despite the aforementioned threats, the blue monkeys of Idjwi Island are conserved by two organizations, PEx (Primate Expertise) and IRCFI (Initiatives pour la Restoration et Conservation des Forêtsd'Idjwi Forests) in collaboration with the management committee of the Idjwi nature reserve, customary and political-administrative authorities as well as members of civil society.

We call for the strengthening of collaboration between all stakeholders (Congolese Government, civil society organizations and local community) for the sustainable conservation of Schouteden blue monkeys.

0. INTRODUCTION

La pression humaine sur les espèces animales, que cela soit de façon directe (chasse) ou indirecte (déforestation, dégradation, fragmentation) n'est plus à démontrer dans les forêts tropicales (Whitmore, 1997). Les primates non humains ne sont pas épargnés de cet écocide car à certains endroits, ils sont littéralement détruits jusqu'à l'extinction à l'état sauvage (Mittermeier, 2008). C'est ainsi qu'en Chine, le langur à tête dorée (Trachypithecuspoliocephalus) du Vietnam et le gibbon de Haïnan (Nomascushainanus) s'est éteint. Parmi les Cercopithécidés africains, les colobes, dont l'habitat est quasi exclusivement forestier, sont encore plus vulnérables (Oates, 1996; Galat et al., 1998).

Sur les 16 millions de kilomètres carrés d'étendues boisées qui couvraient autrefois la Terre, seulement 6,2 millions restent aujourd'hui. Cette récession impressionnante est la principale menace pour la survie des singes, qui sont généralement arboricoles. Elle a affecté de nombreuses espèces, notamment dans les régions les plus touchées, comme l'Asie du Sud-Est, l'Asie du Sud et l'Océanie (Monde des animaux, 2020).

Des hectares de forêt primaire sont partis en fumée, principalement à cause de fermiers souhaitant étendre leurs terres, ou de grandes compagnies de sylviculture fournissant l'industrie du papier et de l'huile de palme. Les conséquences pour la faune sauvage des régions touchées n'ont toujours pas pu être estimées, mais on sait déjà qu'elles sont catastrophiques. Les orangs-outans, les gibbons et les nasiques, dont les populations sont particulièrement fragiles, pourraient bien disparaître à cause de cette pratique qui se poursuit malheureusement aujourd'hui (Monde des animaux, 2020).

Les forêts africaines couvrent une superficie de 635 412 hectares et représentent 16% des forêts du monde (AngoniAvom et Ngo, 2013). Parmi elles, on y trouve les forêts du bassin du Congo qui constituent la plus grande zone de forêts tropicales au monde après l'Amazonie (Rieucau, 2001). Ces forêts regorgent une biodiversité riche en espèces animales et végétales. En effet, les forêts du bassin du Congo abritent une diversité biologique estimée à 400 espèces de mammifères, 1 300 espèces d'oiseaux, 336 espèces d'amphibiens, 400 espèces de reptiles et 20 000 espèces de plantes parmi lesquelles 800 espèces sont endémiques (Fern et al., 2008).

Selon une étude menée par 31 primatologues, 60 % des espèces de singes sont en danger d'extinction d'ici 25 à 50 ans. Quatre pays, le Brésil, l'Indonésie, Madagascar et la RD-Congo, abritent les deux tiers de toutes les espèces de primates que compte la planète (F. Schneider, 2011).

Le Cercopithecusmitis est endémique d'Afrique et a une vaste aire de répartition géographique.Il existe une population isolée (C. m. mitis) endémique à l'Angola.Cette espèce africaine répandue s'étend de l'Angola et de la République démocratique du Congo vers l'est jusqu'à la côte de l'océan Indien et l'île de Zanzibar (Tanzanie) ; dans la partie orientale de son aire de répartition, on le trouve de l'Éthiopie au nord à l'est de l'Afrique du Sud au sud(Colyn&Verheyen 1987, Lawes 1990, Colyn 1991, Gautrier et al 1999, Butynski 2002a, b, Kingdon 2013, Lawes et al. 2013).

Le Cercopithecusmitis est un grand omnivore arboricole. Il vit dans de nombreux types de forêts, y compris les forêts humides tropicales de plaine et de montagne, les rivières, les forêts galeries, les forêts delta, les mangroves et les forêts de bambous (Butynski, 1990; Lawes et coll., 1990, 2013; de Jong &Butynski 2009; Butynski& de Jong sous presse). On le trouve également dans les forêts de sable, les forêts secondaires, les forêts exploitées et les fourrés.

Le C. m. schoutedeni est présent en République Démocratique du Congo sur les îles d'Idjwi et Shushu dans le lac Kivu, et depuis les volcans des Virunga et au sud-ouest jusqu'à Bobandana (Kingdon, J.et al, 2008).

Nousréférant à la problématique de notre TFC de G3 en rapport avec les cas de déplacement des singes signalés çà et là et tenant compte des suspicions actuelles de la probable présence des singes dans de nouveaux sites rapportés par la population, le choix de ce sujet était motivé par déterminer leur aire de répartition actuelle, leur état de conservationet leur taille de différents groupes observés par la population riveraine.

En 2021, nous avions conduit une étude sur les causes de déplacement des singes bleus de Schouteden vers les sites éloignés de leur niche écologique à Idjwi et avions retenu 3 principales causes à savoir : la perte progressive de leur habitat entrainant une réduction sensible des ressources alimentaires, l'exigüité de la zone de répartition initiale ou de refuge et la récurrence des activités illégales dans le site d'étude(Heri M, 2021). Ce déplacement des singes auraitmodifié leur aire de répartition dans le territoire d'Idjwi.

Plusieurs autres études ont été abordées avant nous sur la même sous-espèce desinge (Cercopithecusmitisschoutedeni ) parmi lesquelles on peut citerHABIRAGI, (2016) qui a travaillé surles facteurs d'installation et l'abondance des primates dans les écosystèmes modifiés (cas des Cercopithecusmitisschoutedeni) Safari, (2018) a travaillé sur la déforestation de Nyamusisi (habitat naturel des singes d'Idjwi) et l'impact sur le changement climatique; Cigangu, (2019) a contribué à l'étude du comportement alimentaire et de vigilance des singes bleus de Schouteden et Balemba, (2020)a inventorié les vertébrés dans la forêt naturelle de Nyamusisi.

Cependant, depuis la fragmentation de la forêt de Nyamusisi et de la perte énorme de sa biodiversité jusqu'à ce jour, aucun travail n'a tentéd'actualiser avec précisionl'aire de répartition et l'état de conservationdes Cercopithecusmitisschoutedeni en territoire d'Idjwi. C'est sous cet angle que nous voulons entreprendre cette étude pour combler ce vide en faisant une réévaluation du statut de conservation des singes bleus de Schouteden.

Pour tenter de comprendre le problème de manière plus ou moins profonde, nous nous sommes posé les questions suivantes :

§ Quelle est la distribution desC.mschoutedeni dans le territoire d'Idjwi ?

§ Quel est l'état de conservation des C.mschoutedeni dans le territoire d`Idjwi ?

§ Quelle est la taille des différents groupes observés de la population du C.mschoutedeni en territoire d'Idjwi ?

Pour répondre à ces questions, quelques hypothèses seront vérifiées :

§ Au vu des menaces qui pèsent sur les singes bleus, l'aire de répartition de C.mschoutedeni aurait augmenté de manière anormale au cours de cette période en territoire d'Idjwi.

§ L'état de conservation des C.mschoutedeni serait très alarmant dans les différentes aires de répartition.

§ La taille de différents groupe des C. m.schoutedenrapportée dans les travaux antérieurs serait différente des observations quotidiennes de la communauté riveraine de l'habitat des singes bleus.

Ce projet de recherche a pour objectif générald'enrichir les connaissances autours de cette sous-espèce principalement sur son aire de répartition, son état de conservation ainsi la taille des différents groupes observés in situtout en encourageant la conservation.

Ce travail a pour objectifs spécifiques:

§ Evaluer l'aire de répartition de singes à diadème (Cercopithecusmitisschoutedeni) en Territoire d'Idjwi ;

§ Déterminer l'état de conservation du C.mschoutedenidans le territoire d`Idjwi ;

§ Obtenir la connaissance sur la taille de différents groupes des C. m.schouteden observés dans le territoire d'Idjwi.

Ce travail présente un double intérêt :

Le choix de ce sujet a été motivé par des suspicions reçues d'ici de là sur la répartition du singe bleu en territoire d'Idjwi et de manque de connaissance sur la situation actuelle de ces singes afin de fournir des données nécessaires pour la conservation:

§ Sur le plan individuel, ce travail entre dans la formation du chercheur dans le but d'approfondir les connaissances en matière de conservation de la biodiversité.

§ Sur le plan social, ce travail va contribuer à la sensibilisation de la population afin qu'elle comprenne les problèmes et conséquences de la destruction de l'habitat de ces singes et de l'importance de leur protection.

§ A l'échelle scientifique, ce travail éclairera l'opinion scientifique sur la recherche en territoire d'Idjwi afin de permettre de prendre les décisions sur la conservation.

§ Sur le plan pédagogique, ce travail aidera à fournir de nouveauté en matière environnementale aux scientifiques en offrant des notions de conservation.

La vérification des hypothèses recourt aux méthodes suivantes :

§ L'enquête auprès des propriétaires terriens et/ou les gardes dans les espaces ciblés,

§ La méthode de la marche de reconnaissance ;

§ Observations directes et indirectes suivies de la collecte des données sur une fiche.

En plus de l'introduction et la conclusion, ce travail va porter sur trois chapitres :

§ Le premier chapitre porte sur la revue de la littérature à laquelle a porté ce travail

§ Le deuxième chapitre décrit le milieu d'étude, les matériels et méthode utilisés dans ce travail

§ Le troisième chapitre présente les résultats obtenus, leur interprétation et discussion.

Ce travail s'est effectué depuis le mois de mai jusqu'en septembre 2023 en territoire d'Idjwi dans les ilots Nyambi et Shushu ainsi que Mafi, Lwamikobe et Bulolero.

1. REVUE DE LA LITTERATURE

1.1. Généralités sur les singes bleus

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La Quadrature du Net

Ligue des droits de l'homme