REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE D'IDJWI
E-mail :
ispidjwi@yahoo.com
SECTION DE SCIENCES EXACTES
DEPARTEMENT DE BIOLOGIE-CHIMIE
DISTRIBUTION DES SINGES BLEUS
D'IDJWI (Cercopithecusmitisschoutedeni) ET LEUR ETAT DE CONSERVATION
DANS LE TERRITOIRE D'IDJWI
Par HERI MWEMA Trésor
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du Diplôme de
Licence en Pédagogie
Appliquée
Option : Biologie
Directeur : Augustin Kanyunyi BASABOSE,
PhD.
Professeur
Encadreur : Michael BARAKA NYAKABEJI
Assistant
ANNEE ACADEMIQUE 2022-2023
EPIGRAPHE
« Les animaux ont des droits - le droit d'être
protégés par l'homme, le droit à la vie et à la
multiplication de l'espèce, le droit à la liberté et le
droit de n'avoir aucune dette envers l'homme. » (
Luther
Standing Bear).
IN MEMORIAM
A mes regrettés grands parents paix à leurs
âmes MWAKALIMBA NABULIRA et RWICA MUGOROZI,
A mes neveuxEveillance et Emilie qui ont
été victime d'une noyade au cours du mois d'Avril 2023 en
allant vers Goma où leurs parents Sauti et Sarah souhaitaient vivre avec
eux ; que la terre de nos aïeux vous soit agréable.
DEDICACE
.
A l'Eternel Dieu tout puissant et tous les anges du ciel,
Au professeur Augustin BASABOSE KANYUNYI directeur de ce
travail et Michaël BARAKA NYAKABEJI co-directeur,
A mon épouse Joël FAIDA BAGULA et tous mes
enfants pour leur patience et endurance durant les moments difficiles au cours
de notre parcours académique.
Au papa LAGRISI RUHOGO et la maman NYABUHORO
Immaculé et toute la famille pour leur apport moral et matériel,
A tous mes frères et soeurs sans citer chacun par
son nom,
A mes amis tous, pour m'avoir prêté l'oreille
à tout moment.
Je dédie ce travail !
HERI MWEMA Trésor
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier l'Eternel Dieu tout
puissant maître de temps et des circonstances.
Nous remercions le Professeur Augustin KANYUNYI BASABOSE
qui, malgré ses multiples tâches a avoué la direction de ce
travail jusqu'au bout, Assistant Michael BARAKA pour l'encadrement et le
sacrifice tout au long de la rédaction de ce travail.
Nous remercions également tout le personnel
académique, scientifique et administratif de l'Institut Supérieur
Pédagogique (ISP/Idjwi) en général et du
département de Biologie-Chimie en particulier, pour l'édification
de notre bagage scientifique pendant trois ans. Leur détermination sur
notre qualité de formation sera indélébile dans notre
mémoire.
Nos remerciements s'adressent également à
mon épouse FAIDA BAGULA pour m'avoir encouragé et
accompagné pendant cette période d'études, mes enfants
pour leurs sacrifices consentis ;
A mes frères Ir. TOKOTALA SOCRATE et HASSANE
LAGRISI, MUNISHI ABDOU, ERICK, Baraka Rousseau, Res, Anette,
Michael Chance Rwesi CIKURU pour leur soutien moral et
matériel ;
A mon cher KIMANUKA MUNGAZI David pour son accompagnement
sur terrain dans la collecte des données pour la réalisation de
ce travail ;
A mes compagnons de lutte avec lesquels nous avons
souffert tout au long de ce parcours académique :BalugeKwizera, Ntalindi
Olivier, et AjabuChabwenemwami ;
Aux organisations PEx et IRCFIqui m'ont toujours
encouragé et formé dans le cadre de la conservation,
A tous mes amis et connaissances chacune à ses
qualités, pour leur sympathie durant cette période,
Nous disons vraiment Merci !
HERI MWEMA Trésor
SIGLES ET ABREVIATIONS
C. m : Cercopithecusmitis
CR: En danger critique
DD : Données insuffisantes
EN : En danger
EW : Eteint à l'état sauvage
EX : Eteint
ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la
Nature
IRCFI : Initiatives pour la Restauration et Conservation
des Forêts d'Idjwi
Km2 : Kilomètre carré
LC : Préoccupation mineur
MSW: Mammal Species of the World
NE : Non évalué
NT : Quasi menacée
PEx : Primate Expertise
UICN : Union internationale pour la Conservation de la
Nature
VU :Vulnerable
WWF: World Wilde Fund
GPS: Global Positionning System
TFC : Travail de fin de cycle
F : Famine
CS : Conditions socioéconomiques
SRC : Singes Ravagent les Cultures
PCC : Peur de confisquer les champs
Q : Question
Op.cit. : Abréviation utilisée pour
indiquer une référence bibliographique lorsque l'oeuvre a
déjà été citée, on se contente de rappeler
le ou les auteurs.
RESUME
Le présent travail intitulé
« Distribution des singes bleus
(Cercopithecusmitisschoutedeni)et leur état de
conservation» avait comme objectifs d'évaluer l'aire de
répartition de singes à diadème
(Cercopithecusmitisschoutedeni) en territoire d'Idjwi,
déterminer l'état de conservation du C.mschoutedenidans
le territoire d`Idjwi et d'obtenir la connaissance sur la taille de
différents groupes des C. m.schouteden observés
dans le territoire d'Idjwi.
Pour atteindre ces objectifs, nous avons réalisé
les prospections de terrain avec la méthode de marche de
reconnaissance ; ensuite nous avons mené une enquête sur la
population paysanne riveraine de ces sites et enfin nous avons effectué
une revue documentaire.Les résultats obtenus montrent que les singes
bleus sont disponibles à Bulolero, à Shushu et sur l'îlot
Nyambi. En outre, nous avons constaté que les singes bleus de Nyambi et
Shushu sont protégés avec un taux très faible des menaces
mais importés dans ces îlots et donc ne vivent pas dans leur
milieu écologique. Il en resulte que ces singes importés dans ces
îlots vivent dans des conditions de stress selon lesquelles ils se
cachent lors de la présence humaine. Lors de notre passage nous n'avons
observé aucun singe à Shushu alors que la population
enquêtée suppose qu'il existerait un groupe d'une quatre vingtaine
de singes. Pour l'îlot Nyambi la population a estimé une vingtaine
d'individus alors que nous avons observé un seul individu lors de
notre prospection.
Cependant pour les singes bleus de Bulolero, nous les avons
rencontrés dans leur niche écologique quoi qu'avons
constaté une gamme des menaces parmi lesquelles on peut citer les chiens
sauvages affamés qui menacent les singes dans leur site de refuge de
Lwamikobe et la présence des rapaces dans le site de Mafi. Ils sont
menacés par l'exiguïté de leur habitat, expansion de
l'agriculture, recherche des produits forestiers non ligneux, la chasse aux
petits animaux, le feu de brousse, etc.
En fin, les résultats obtenus confirment que la
distribution des singes bleus en territoire d'Idjwi a augmenté dans des
conditions anormales dues aux différentes menaces qu'ils subissent. Ces
résultats montrent ensuite que ces singes sont conservés dans
des conditions anormales étant enfermés sur des petits
îlots enfermées par les eaux où ils sont importés
depuis plus d'une vingtaine d'années.
Ces résultatsmontrenten fin que la connaissance sur la
taille de différents groupes des C.
m.schouteden observés par la population dans le territoire
d'Idjwi est de 204 individus.
Malgré les menaces précitées, les singes
bleus de l'île d'Idjwi sont conservés par deux organisations, PEx
(Primate Expertise) et IRCFI (Initiatives pour la Restauration et Conservation
des Forêts d'Idjwi) en collaboration avec le comité de gestion de
la réserve naturelle d'Idjwi, les autorités coutumières et
politoco-administratives ainsi que les membres de la société
civile.
Nous en appelons au renforcement de la collaboration entre
toutes les parties prenantes (Gouvernement Congolais, Organisations de la
société civile et communauté locale)pour la conservation
durable des singes bleus de Schouteden.
ABSTRACT
The present work entitled «Distribution of blue monkeys
(Cercopithecus mitis schoutedeni) and their conservation status»
had the objectives of evaluating the distribution area of diademed monkeys
(Cercopithecus mitis schoutedeni) in Idjwi territory, determining the
status conservation of C. m. schoutedeniin the territory of Idjwi and
to obtain knowledge on the size of different groups of C. m. schouteden
observed in the area.
To achieve these objectives, we carried out field surveys
using the reconnaissance walking method; then we carried out a survey of the
peasant population living near these sites and finally we carried out a
documentary review. The results obtained show that blue monkeys are available
in Bulolero, Shushu and Nyambi islet. In addition, we found that the blue
monkeys of Nyambi and Shushu are protected with a very low rate of threats but
imported into these islets and therefore do not live in their ecological
environment. As a result, these monkeys imported into these islets live in
stressful conditions where they hide when there is a human presence. During our
visit we did not observe any monkeys in Shushu although the population surveyed
assumes that there would be a group of around four score monkeys. For the
Nyambi islet the population estimated around twenty individuals while we
observed only one individual during our survey.
However, for the blue monkeys of Bulolero, we encountered them
in their ecological niche although we noted a range of threats including hungry
wild dogs which threaten the monkeys in their refuge site of Lwamikobe and the
presence of birds of prey in the Mafi site. They are threatened by the
smallness of their habitat, expansion of agriculture, search for non-timber
forest products, hunting of small animals, bush fire, etc.
Finally, the results obtained confirm that the distribution of
blue monkeys in Idjwi territory has increased under abnormal conditions due to
the different threats they face. These results then show that these monkeys are
kept in abnormal conditions being confined on small islets enclosed by water
where they have been imported for more than twenty years.
These results ultimately show that the knowledge on the size
of different groups of C. m.schouteden observed by the population in the
territory of Idjwi is 204 individuals.
Despite the aforementioned threats, the blue monkeys of Idjwi
Island are conserved by two organizations, PEx (Primate Expertise) and IRCFI
(Initiatives pour la Restoration et Conservation des Forêtsd'Idjwi
Forests) in collaboration with the management committee of the Idjwi nature
reserve, customary and political-administrative authorities as well as members
of civil society.
We call for the strengthening of collaboration between all
stakeholders (Congolese Government, civil society organizations and local
community) for the sustainable conservation of Schouteden blue monkeys.
0. INTRODUCTION
La pression humaine sur les espèces animales, que cela
soit de façon directe (chasse) ou indirecte (déforestation,
dégradation, fragmentation) n'est plus à démontrer dans
les forêts tropicales (Whitmore, 1997). Les primates non humains ne sont
pas épargnés de cet écocide car à certains
endroits, ils sont littéralement détruits jusqu'à
l'extinction à l'état sauvage (Mittermeier, 2008). C'est ainsi
qu'en Chine, le langur à tête dorée
(Trachypithecuspoliocephalus) du Vietnam et le gibbon de Haïnan
(Nomascushainanus) s'est éteint. Parmi les
Cercopithécidés africains, les colobes, dont l'habitat est quasi
exclusivement forestier, sont encore plus vulnérables (Oates, 1996;
Galat et al., 1998).
Sur les 16 millions de kilomètres carrés
d'étendues boisées qui couvraient autrefois la Terre, seulement
6,2 millions restent aujourd'hui. Cette récession impressionnante est la
principale menace pour la survie des singes, qui sont
généralement arboricoles. Elle a affecté de nombreuses
espèces, notamment dans les régions les plus touchées,
comme l'Asie du Sud-Est, l'Asie du Sud et l'Océanie (Monde des
animaux, 2020).
Des hectares de forêt primaire sont partis en
fumée, principalement à cause de fermiers souhaitant
étendre leurs terres, ou de grandes compagnies de sylviculture
fournissant l'industrie du papier et de l'huile de palme. Les
conséquences pour la faune sauvage des régions touchées
n'ont toujours pas pu être estimées, mais on sait
déjà qu'elles sont catastrophiques. Les orangs-outans, les
gibbons et les nasiques, dont les populations sont particulièrement
fragiles, pourraient bien disparaître à cause de cette pratique
qui se poursuit malheureusement aujourd'hui (Monde des animaux, 2020).
Les forêts africaines couvrent une superficie de 635 412
hectares et représentent 16% des forêts du monde (AngoniAvom et
Ngo, 2013). Parmi elles, on y trouve les forêts du bassin du Congo qui
constituent la plus grande zone de forêts tropicales au monde
après l'Amazonie (Rieucau, 2001). Ces forêts regorgent une
biodiversité riche en espèces animales et
végétales. En effet, les forêts du bassin du Congo abritent
une diversité biologique estimée à 400 espèces de
mammifères, 1 300 espèces d'oiseaux, 336 espèces
d'amphibiens, 400 espèces de reptiles et 20 000 espèces de
plantes parmi lesquelles 800 espèces sont endémiques (Fern et
al., 2008).
Selon une étude menée par 31 primatologues,
60 % des espèces de singes sont en danger d'extinction d'ici 25
à 50 ans. Quatre pays, le Brésil, l'Indonésie,
Madagascar et la RD-Congo, abritent les deux tiers de toutes les espèces
de primates que compte la planète (F. Schneider, 2011).
Le Cercopithecusmitis est endémique d'Afrique
et a une vaste aire de répartition géographique.Il existe une
population isolée (C. m. mitis) endémique à l'Angola.Cette
espèce africaine répandue s'étend de l'Angola et de la
République démocratique du Congo vers l'est jusqu'à la
côte de l'océan Indien et l'île de Zanzibar
(Tanzanie) ; dans la partie orientale de son aire de répartition,
on le trouve de l'Éthiopie au nord à l'est de l'Afrique du Sud au
sud(Colyn&Verheyen 1987, Lawes 1990, Colyn 1991, Gautrier et al 1999,
Butynski 2002a, b, Kingdon 2013, Lawes et al. 2013).
Le Cercopithecusmitis est un grand omnivore
arboricole. Il vit dans de nombreux types de forêts, y compris les
forêts humides tropicales de plaine et de montagne, les rivières,
les forêts galeries, les forêts delta, les mangroves et les
forêts de bambous (Butynski, 1990; Lawes et coll., 1990, 2013; de Jong
&Butynski 2009; Butynski& de Jong sous presse). On le trouve
également dans les forêts de sable, les forêts secondaires,
les forêts exploitées et les fourrés.
Le C. m. schoutedeni est présent en
République Démocratique du Congo sur les îles d'Idjwi et
Shushu dans le lac Kivu, et depuis les volcans des Virunga et au sud-ouest
jusqu'à Bobandana (Kingdon, J.et al, 2008).
Nousréférant à la problématique de
notre TFC de G3 en rapport avec les cas de déplacement des singes
signalés çà et là et tenant compte des suspicions
actuelles de la probable présence des singes dans de nouveaux sites
rapportés par la population, le choix de ce sujet était
motivé par déterminer leur aire de répartition actuelle,
leur état de conservationet leur taille de différents groupes
observés par la population riveraine.
En 2021, nous avions conduit une étude sur les causes
de déplacement des singes bleus de Schouteden vers les sites
éloignés de leur niche écologique à Idjwi et avions
retenu 3 principales causes à savoir : la perte progressive de leur
habitat entrainant une réduction sensible des ressources alimentaires,
l'exigüité de la zone de répartition initiale ou de refuge
et la récurrence des activités illégales dans le site
d'étude(Heri M, 2021). Ce déplacement des singes
auraitmodifié leur aire de répartition dans le territoire
d'Idjwi.
Plusieurs autres études ont été
abordées avant nous sur la même sous-espèce desinge
(Cercopithecusmitisschoutedeni ) parmi lesquelles on peut
citerHABIRAGI, (2016) qui a travaillé surles facteurs d'installation et
l'abondance des primates dans les écosystèmes modifiés
(cas des Cercopithecusmitisschoutedeni) Safari, (2018) a
travaillé sur la déforestation de Nyamusisi (habitat naturel des
singes d'Idjwi) et l'impact sur le changement climatique; Cigangu, (2019) a
contribué à l'étude du comportement alimentaire et de
vigilance des singes bleus de Schouteden et Balemba, (2020)a
inventorié les vertébrés dans la forêt naturelle de
Nyamusisi.
Cependant, depuis la fragmentation de la forêt de
Nyamusisi et de la perte énorme de sa biodiversité jusqu'à
ce jour, aucun travail n'a tentéd'actualiser avec précisionl'aire
de répartition et l'état de conservationdes
Cercopithecusmitisschoutedeni en territoire d'Idjwi. C'est sous cet
angle que nous voulons entreprendre cette étude pour combler ce vide en
faisant une réévaluation du statut de conservation des singes
bleus de Schouteden.
Pour tenter de comprendre le problème de manière
plus ou moins profonde, nous nous sommes posé les questions
suivantes :
§ Quelle est la distribution desC.mschoutedeni
dans le territoire d'Idjwi ?
§ Quel est l'état de conservation des
C.mschoutedeni dans le territoire d`Idjwi ?
§ Quelle est la taille des différents groupes
observés de la population du C.mschoutedeni en territoire
d'Idjwi ?
Pour répondre à ces questions, quelques
hypothèses seront vérifiées :
§ Au vu des menaces qui pèsent sur les singes
bleus, l'aire de répartition de C.mschoutedeni aurait augmenté de
manière anormale au cours de cette période en territoire
d'Idjwi.
§ L'état de conservation des C.mschoutedeni serait
très alarmant dans les différentes aires de
répartition.
§ La taille de différents groupe des C.
m.schoutedenrapportée dans les travaux antérieurs serait
différente des observations quotidiennes de la communauté
riveraine de l'habitat des singes bleus.
Ce projet de recherche a pour objectif
générald'enrichir les connaissances autours de cette
sous-espèce principalement sur son aire de répartition, son
état de conservation ainsi la taille des différents groupes
observés in situtout en encourageant la conservation.
Ce travail a pour objectifs spécifiques:
§ Evaluer l'aire de répartition de singes à
diadème (Cercopithecusmitisschoutedeni) en Territoire
d'Idjwi ;
§ Déterminer l'état de conservation du
C.mschoutedenidans le territoire d`Idjwi ;
§ Obtenir la connaissance sur la taille de
différents groupes des C. m.schouteden observés
dans le territoire d'Idjwi.
Ce travail présente un double
intérêt :
Le choix de ce sujet a été motivé par des
suspicions reçues d'ici de là sur la répartition du singe
bleu en territoire d'Idjwi et de manque de connaissance sur la situation
actuelle de ces singes afin de fournir des données nécessaires
pour la conservation:
§ Sur le plan individuel, ce travail entre dans la
formation du chercheur dans le but d'approfondir les connaissances en
matière de conservation de la biodiversité.
§ Sur le plan social, ce travail va contribuer à
la sensibilisation de la population afin qu'elle comprenne les problèmes
et conséquences de la destruction de l'habitat de ces singes et de
l'importance de leur protection.
§ A l'échelle scientifique, ce travail
éclairera l'opinion scientifique sur la recherche en territoire d'Idjwi
afin de permettre de prendre les décisions sur la conservation.
§ Sur le plan pédagogique, ce travail aidera
à fournir de nouveauté en matière environnementale aux
scientifiques en offrant des notions de conservation.
La vérification des hypothèses recourt aux
méthodes suivantes :
§ L'enquête auprès des propriétaires
terriens et/ou les gardes dans les espaces ciblés,
§ La méthode de la marche de
reconnaissance ;
§ Observations directes et indirectes suivies de la
collecte des données sur une fiche.
En plus de l'introduction et la conclusion, ce travail va
porter sur trois chapitres :
§ Le premier chapitre porte sur la revue de la
littérature à laquelle a porté ce travail
§ Le deuxième chapitre décrit le milieu
d'étude, les matériels et méthode utilisés dans ce
travail
§ Le troisième chapitre présente les
résultats obtenus, leur interprétation et discussion.
Ce travail s'est effectué depuis le mois de mai
jusqu'en septembre 2023 en territoire d'Idjwi dans les ilots Nyambi et Shushu
ainsi que Mafi, Lwamikobe et Bulolero.
1. REVUE DE LA
LITTERATURE
1.1. Généralités sur les singes
bleus
1.1.1. Description du singe bleu:
Le singe bleu est un primate appartenant à la famille
des cercopithécidés qui, par le passé, était
désigné sous le terme générique de
« guenon » (Rudran, 1978). Les singe bleu est
également appelé singe à diadème (Dorst et
Dandelot, 1970) car il possède une rangée importante de fourrure
blanche pointant vers l'avant juste au-dessus de la ligne des sourcils.
Le cercopithèque à diadème occupe les
savanes arborescente et les lisières des forêts de l'Afrique
australe : Kenya, Tanzanie, Malawi, Zambie, mais on le trouve
également dans le bassin du fleuve Congo.
https://www.futura-sciences.com/planete/photos/zoologie-planete-singes-558/photos-singe-bleu-1180/
consulté le 06/09/2021 à 03:20'
Le cercopithèque à diadème se reconnait
à son court pelage gris bleu, sa face sombre surmontée d'une
frange des poils jaunes pâle, qui prend l'aspect d'un diadème. Sa
taille oscille entre 50 et 60 cm, pour quelque 5 à 6 kg. Les femelles
mettent bas tous les deux ans après une période de gestation de 5
mois. Il vit en bande de 10 à 20 individus, parfois plus, en restant
à proximité des arbres qui lui assurent l'essentiel de sa
nourriture, et un abri en cas de danger (Rudran, 1978).
Le singe bleu est omnivore et occupe un vaste territoire. Son
agilité est étonnante que celle des autres espèces des
cercopithèques. A l'instar de son cousin le vervet, il a mis au point un
code vocal pour signaler au groupe de quelle direction surgit le danger. Il
peut aussi indiquer si la menace provient du ciel (aigle couronné), du
sol (python, léopard) ou des arbres (autres groupes des singes) (
https://www.futura-sciences.com/planete/photos/zoologie-planete-singes-558/photos-singe-bleu-1180/
consulté le 06/09/2021 à 03:20').
Cette espèce a des poches à joues pour
transporter de la nourriture pendant qu'elle se nourrit. La masse corporelle
moyenne d'un singe bleu adulte mal est d'environ 6,9 kilogrammes et celle d'une
femelle d'environ 4,2 kilogrammes. La couleur du pelage peut être bleue,
brun rougeâtre ou brun grisâtre (Rudran ; 1978).
Les parties supérieures de son corps et de sa queue
sont de couleur gris-givrée, tandis que ses membres sont un peu plus
foncés. Ses moustaches blanchâtres sont particulièrement
bien développées chez les hommes adultes. La gorge et la partie
inférieure du corps sont gris-blanches. Certains jeunes animaux ont des
plaques de croupes rageuses indistinctes absentes chez les adultes
(Rudran ; 1978). Les parties nues du corps telles que le visage, les mains
et les pieds, sont noires chez les individus âgés de plus de deux
ou trois semaines. Chez les nourrissons de moins de cet âge ces zones
sont roses. Le mal adulte de cet espèce pèse plus de 6kilogrammes
(Kingdon, 1971 cité par Cigangu en 2020), et un nouveau-né,
recueilli par Rudran, (1978), avait pesé 360 grammes quelques heures
après sa naissance.
Image 1. Singe bleu de Schouteden photographié
par caméra de surveillance par PrimateExpertise
1.1.2. Statut de conservation UICN
Figure 1. Statut de conservation du Singe bleu (Cercopithecusmitis)
(Kingdon, 2008)
La liste rouge de l'UICN (l'union internationale pour la
conservation de la nature) constitue l'inventaire mondial le plus complet de
l'état de conservation précis global des espèces
végétales et animales. Elle s'appuie sur une série des
critères précis pour évaluer les risques d'extinction de
millier d'espèces et de sous-espèces. Ces critères
s'appliquent à toutes les espèces et à toutes les parties
du monde. Fondée sur une base scientifique, la liste rouge de l'UICN
est reconnu comme l'outil de référence le plus fiable pour
connaître le niveau des menaces pesant sur la diversité biologique
spécifique.
Sur la base d'une information précises sur les
espèces menacées, son but essentiel est d'identifier les
propriétés d'action, de mobiliser l'attention du publique et des
responsables politiques sur l'urgence et l'étendue des problèmes
de conservation, et d'inciter tous les acteurs à agir en vue de limiter
le taux d'extinction des espèces (UICN, 2008).
La liste rouge permet de répondre à des
questions essentielles telles que :
v Dans quelle mesure telle espèce est-elle
menacée ?
v Par quoi telle ou telle espèce est
spécialement menacée ?
v Combien y a-t-il d'espèces menacées dans telle
région du monde ?
v Combien a-t-on dénombré de disparition
d'espèces ?
Comment la liste rouge est-elle établie ?
Le système mis au point pour l'établissement de
la Liste rouge est le résultat d'un vaste processus de concertation,
d'élaboration et de validation de plusieurs années, mené
par les experts de la Commission de sauvegarde des espèces de l'IUCN.
Avec le système de la liste rouge de l'UICN, chaque espèce ou
sous-espèce peut être classée dans l'une des neuf
catégories suivantes : Eteinte (EX), Eteinte à l'état
sauvage (EW), En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU),
Quasi menacée (NT), Préoccupation mineure (LC), Données
insuffisantes (DD), Non évaluée (NE) (IUCN, 2008).
La classification d'une espèce ou d'une
sous-espèce dans l'une des trois catégories d'espèces
menacées d'extinction (CR, EN ou VU) s'effectue par le biais d'une
série de cinq critères quantitatifs qui forment le coeur du
système. Ces critères sont basés sur différents
facteurs biologiques associés au risque d'extinction : taille de
population, taux de déclin, aire de répartition
géographique, degré de peuplement et de fragmentation de la
répartition (IUCN, 2008).
Le Cercopithecusmitis(Wolf, 1822 cité par MSW,
2005 ; UICN, 2008) est une espèce très polytypique
représentée par 17 sous espèces (ou variations
géographiques) (Kingdon et al., 2008):
ï Cercopithecusmitisalbogularis
ï Cercopithecusmitisalbotorquatus
ï Cercopithecusmitisboutourlinii
ï Cercopithecusmitisdoggetti
ï Cercopithecusmitiserythrarchus
ï Cercopithecusmitisfrancescae
ï Cercopithecusmitisheymansi
ï Cercopithecusmitiskandti
ï Cercopithecusmitiskolbi
ï Cercopithecusmitislabiatus
ï Cercopithecusmitismitis
ï Cercopithecusmitismoloneyi
ï Cercopithecusmitismonoides
ï Cercopithecusmitisopisthostictus
ï Cercopithecusmitisschoutedeni
ï Cercopithecusmitisstuhlmanni
ï Cercopithecusmitiszammaronoi
1.1.4. Les habitudes alimentaires des singes bleus
La plupart des singes préfèrent consommer
les fruits, faciles à obtenir dans l'environnement dans lequel ils
vivent. Les singes frugivores, comme par exemple les singes bleus
(Cercopithecusmitis),connaissent les saisons de l'année et
savent à quel moment certains arbres donnent leurs fruits; c'est
pourquoi ils se déplacent là où ils savent qu'ils vont
trouver leur nourriture. Ils savent où et à quel moment partir
pour trouver à manger et ne pas souffrir de la faim. Les tiges et les
feuilles font aussi partie de leur alimentation, mais ils ne les consomment que
quand ils ne trouvent pas des fruits. L'alimentation est l'un des aspects les
plus importants de la vie des singes car, quand la nourriture n'est plus aussi
facile à se procurer, ils deviennent plus agressifs avec les autres
alors que quand la nourriture abonde ils sont plus tranquilles. Le singe bleu
est une espèce frugivore et mange aussi des graines, des Arthropodes et
des feuilles (Rudran, 1978, Cords, 1987 et Fairgrieve, 1995). La taille des
groupes pour cette espèce varie de 10 à 40 individus. Cette
espèce est très arboricole et est également diurne. La
troupe se disperse largement lorsqu'elle cherche de la nourriture (Rudran,
1978).
1.1.5. La socio-écologie
De récentes
études montrent que les Cercopithecusnicitans, C.
mitis et C. albogularis forment une seule entité
génétique. Ils sont présentés en français
sous les noms de cercopithèques à diadème, singes de Syke
ou de singes bleus. En anglais sous les noms Diademedmonkeys, Blue monkeys,
Sykes' monkeys, Golden monkeys ou encore Samango pour la variété
australe.
Ils sont présents dans un grand nombre d'habitats
forestiers ; forêts de bambous, forêts côtières,
forêts d'altitude et de conifères. Ils sont également bien
adaptés aux environnements humains. Bien que discrets, ces singes sont
relativement présents sur toute l'aire de répartition. Ils vivent
en groupes sociaux de 2 à 30 (voire 40) individus sous la domination
d'un seul mâle adulte.
Les mâles célibataires vivent seuls ou en groupes
de 2 à 12 individus. Le cercopithèque à diadème est
un primate diurne et essentiellement arboricole. Il descend parfois au sol pour
se nourrir. Il partage souvent son territoire avec les vervets et les colobes
(guereza, d'Angola ou encore colobes bais de Zanzibar).
Les populations de cercophithecusmitis sont
principalement affectées par le morcellement et la dégradation de
leur habitat.
1.1.6. Comportement social des singes bleus
Le singe
bleu a un système social uni-male avec un système d'accouplement
polygynique (Estes, 1991), bien que l'on sache qu'un accouplement avec
promiscuité existe. Le mâle résident reçoit tous les
accouplements des femelles de troupe (Estes, 1991). Il protège
également la troupe contre d'autres troupes conspécifiques et des
hommes (Estes, 1991). Les femmes se joignent également à des
affrontements avec d'autres troupes conspécifiques (Estes, 1991). Il y a
effectivement des prises de contrôle avec les mâles
résidents parfois évincés de la troupe (Estes, 1991). Les
singes bleus forment des associations d'espèces mixtes avec
Cercopithecusascanius, probablement pour se protéger contre les
prédateurs (Estes, 1991). Ils ne sont pas en concurrence pour les
ressources car ils cherchent leur nourriture dans différents endroits et
utilisent différentes méthodes en forêt (Richard, 1985).
Butynski (1982a) a signalé la présence d'infanticide chez cette
espèce. Les soins féminins sont fréquents chez les
femelles membres de la troupe (Boulière et al., 1970; Struhsaker et
Leland, 1979).
1.1.7. Prédateurs
des singes.
Ils ont beaucoup de prédateurs comme les rapaces
(aigles), les serpents comme les boas, les petits et grands félins
(notamment l'ocelot). Ce sont donc des primates constamment en état de
veille, surveillant leur environnement avec frénésie(
https://mammiferesafricains.org/2015/12/vervets/).
1.2. Les menaces qui pèsent sur la conservation
des singes.
Voici les principaux problèmes à l'heure
actuelle mettant en péril les primates non humains : la
déforestation, le feu de forêt, la culture des palmiers à
huile, le braconnage, le trafic d'animaux, les constructions humaines, les
maladies, et la guerre(
https://www.lemondedesanimaux-magasine.fr/les-menaces-qui-pesent-sur-les-singes/,
(Camille, 2021).
1.2.1. La déforestation
Entre 2000 et 2012, 2,3 millions de
kilomètres carrés de forêts dans le monde ont
été abattus. Sur le 16 million de kilomètres carrés
d'étendues boisées qui couvraient autrefois la Terre, seulement
6,2 millions restent aujourd'hui. Cette récession impressionnante est la
principale menace pour la survie des singes qui sont généralement
arboricoles (Camille, 2021).
1.2.2. Les feux de forêt
S'ils peuvent être naturels ou accidentels, voire
créés volontairement ou légalement pour défricher
des terres les feux de forêts en milieu tropical sont le plus souvent
d'origine criminelle. Et ce sont eux qui inquiètent les
conversationnistes le plus souvent ces dernières années. Leur
ampleur est terrifiante : en 2015 par exemple, près de 10 000
incendies ont été déclenchées sur Sumatra et
Bornéo en un seul mois, donnant lieu au plus grand désastre
écologique du XXIe siècle. Des hectares de forêts primaires
sont partis en fumée, principalement à cause des fermiers
souhaitant étendre leurs terres, ou des grandes compagnies de
sylvicultures fournissant l'industrie du papier et de l'huile de palme. Les
conséquences pour la zone sauvage des régions touchées
n'ont toujours pas pu être estimées, mais on sait
déjà qu'elles sont catastrophiques. Les orangs outans, les
gibbons et les nasiques, dont les populations sont particulièrement
fragiles, pourraient bien disparaître à cause de cette pratique
qui se poursuit malheureusement aujourd'hui (Camille, 2021).
1.2.3. La culture des palmiers à huile
L'huile de palme qui se trouve dans une immense partie des
produits que nous consommons au quotidien, est un marché juteux. La
culture du palmier à huile est la première cause de
déforestation en Asie du Sud-Est; des hectares des forets étant
coupés ou brûlés chaque jour pour laisser la place aux
champs de monoculture qui appauvrissent les sols, détruisent les
écosystèmes et ne peuvent pas abriter d'animaux.
Environ 80% de ces plantations sont situés en
Indonésie et en Malaisie, notamment sur le territoire des Orangs outans
et des nasiques. Elle devrait encore se développer de 6% en
Indonésie d'après le WWF(Wild Word Fund), menaçant quatre
autres millions des hectares des forêts et les derniers qui les habitent
(Camille, 2021).
1.2.4. Le braconnage
Le braconnage est une pratique généralement
interdite dans le monde, mais encore très commune. Dans les
régions où la nourriture est rare, la population locale se tourne
de plus en plus vers la chasse des espèces sauvages pour survivre. La
viande de brousse est très consommée dans certaines
régions d'Afrique et d'Amérique, mettant en danger la survie des
plusieurs espèces. Plusieurs espèces de singes, les
chimpanzés, les bonobos et les gorilles sont tués pour leurs
viandes, menant à un déclin significatif des populations dans
des nombreuses régions du Gabon, du Cameroun ou du Congo (Camille,
2021).
1.2.5. Le trafic d'animaux
Les singes sont victimes d'un trafic international pour deux
raisons majeures : Ils peuvent être vendus comme animaux de
compagnie, ou servir à fabriquer les remèdes pour la
pharmacopée traditionnelle. Souvent destinés aux particuliers
amateurs d'animaux exotiques, sont des jeunes ici du braconnage : alors
que leurs mères ont été abattues pour leurs viandes, les
petits ont été retrouvés par les chasseurs puis vendus au
marché noir (Camille, 2021).
1.2.6. Les constructions humaines
La déforestation pour l'agriculture est la principale
menace pour les primates mais les humains empiètent également sur
l'habitant des singes pour d'autres raisons. L'UICNestime que 2 à 13%
des espèces des primates sont menacées par la construction des
routes et des voies ferrées, ainsi par l'industrie minière. Plus
les hommes ne sont proches de singes, plus les menaces indirectes
émergentes, comme la pollution et le dérèglement
climatique dues aux activités humaines et la disparition des
forêts (Camille, 2021).
1.2.7. Les maladies
Des nombreux virus et autres pathologies affectent les singes
dans le monde. Le problème est aggravé par la fragmentation
grandissante de leur habitat, les petites populations étant
décimée rapidement. Si certaines maladies ont une origine
naturelle dans l'environnement chaud et humide des forêts tropicales,
d'autres sont menés par les hommes, habitants ou touristes. Des nombreux
virus se transmettent en effet d'homme à singe par l'air sans même
qu'un contact soit nécessaire (Camille,
2021).
1.2.8. La guerre
Au cours de ces 60 dernières années, plus de
deux tiers des pays riches en biodiversité dans le monde ont
été le théâtre de conflits armés. Leurs
conséquences sur la nature sont nombreuses, allant de la destruction
directe aux problèmes plus indirects, dus notamment aux
déplacements des populations humaines.
Le parc national de Virunga par exemple, situé entre le
Rwanda qui a connu un terrible génocide et le Congo,
déchiré au même moment par la guerre civile, abrite
quelques centaines de gorilles de montagne. Il est malheureusement devenu un
champ de bataille pour les milices et pour l'armée congolaise,
menaçant les gorilles de disparition. La guerre a également pour
conséquence d'affamer les hommes, qui se tournent de plus en plus vers
la viande de brousse pour se nourrir, et de favoriser la prolifération
des maladies qui peuvent se transmettre entre homme et singes.
1.3. L'aire de
répartition
1.3.1.
Définition
L'aire de répartition, appelée aussi aire
de distribution ou simplement distribution, est la zone
délimitant la répartition géographique d'une espèce
vivante ou de toute autre unité taxonomique qui inclut la
totalité de ses populations. L'aire d'une espèce peut être
continue ou au contraire disjointe.
L'étude descriptive de la répartition
géographique des espèces vivantes est la
géonémie et
celle explicative de ses causes est la
chorologie.
1.3.2.
Différence entre « aire de répartition » et
« répartition spatiale d'une
population »
L'aire de répartition géographique ne doit pas
être confondue avec la
répartition
spatiale d'une population qui est la modalité de
répartition à l'intérieur d'un
biotope des
individus constituant une population d'une espèce
déterminée.
Les aires de répartition grandissent et se
réduisent au fur et à mesure de l'évolution et de la
disparition de certaines populations.Pour des espèces existant depuis
longtemps, elles ont aussi évolué avec la
dérive
des continents et selon les grands
changements
climatiques (cycles glaciaire et interglaciaire, etc.).
Plus récemment, des changements chronologiques dus
à l'homme sont observés, avec la modification des ressources
halieutiques (
surpêche),
le
réchauffement
climatique et peut être des phénomènes plus locaux
(microclimats) qui ne permettent plus la survie de certaines espèces ou
qui dégradent leurs corridors biologiques.
1.3.3. Changement des
aires de répartition en réponses aux changements
globaux
Les récents
changements
globaux induits par l'activité humaine (
dérèglement
climatique, destruction et
fragmentation
des habitats,
acidification
des océans, etc.) ont un impact sur les changements d'aire de
répartition des espèces à travers le globe. En effet, la
distribution des espèces et l'étendue de leurs
niches
écologiques sont influencées par leurs seuils physiologiques
de tolérance aux températures, à l'ensoleillement et aux
précipitations.
L'ensemble des conditions climatiques permettant la présence d'une
espèce est appelée enveloppe climatiqueUne simple
corrélation entre l'augmentation des températures et le
déplacement des espèces peut être difficile à
observer ; mais leur causalité a aujourd'hui été
démontrée.
Les aires de répartition des espèces
dépendent aussi des interactions avec d'autres espèces ainsi que
de la structure des habitats, eux aussi impactés par les changements
globaux.
Les
espèces
généralistes et/ou à forte capacité de
dispersion
sont plus à même de s'adapter aux changements globaux (
dérèglement
climatique, destruction d'habitat, etc.), et les prédictions
suggèrent une augmentation de leur aire de répartition. À
l'inverse, les espèces
spécialistes
sont plus vulnérables.
L'aire de répartition de C.m en territoire d'Idjwi est
connue comme Bulolero, Lwamikobe et Mafi(Heri M, 2021) et sur l'Ilot
Shushu(Kingdon J.et al, 2008).
2. MATERIELS ET
METHODES
2.1.Présentation du
milieu d'étude : l'ile d'Idjwi
2.1.1. Subdivision
administrative
L'ile d'Idjwi, jadis subdivision administrative de la
chefferie de Buhavu en territoire de Kalehe avait été
érigée en territoire autonome par l'ordonnance no 078/238 du 29
Septembre 1974 portant création de ce territoire. Situé au milieu
du lac Kivu à mi-chemin entre la ville de Bukavu et celle de Goma, Idjwi
est la plus grande île de la RDC et la deuxième de l'Afrique.
Le Territoire d'Idjwi subdivisé en deux chefferies qui
s'étendent départ et d'autre de la réserve
forestière Nyamusisi, malheureusement disparue.
Elle couvre une superficie de 680km2 dont 310km2 des terres
émergées et 370 km2 des eaux territoriales avec une longueur au
vol d'oiseau du Nord au Sud de plus ou moins 40,3 Km et une largeur de 10,3Km
de l'EST à l'OUEST (Manegabe, 2013 cité par Cigangu).
Les données géographiques placent l'ile d'Idjwi
entre 1°56' et 2°8' de latitude Ouest et entre 28°56' et
29°05' et 28°26' de longitude Est.
Du Nord au Sud elle atteint 43km ; si l'on lui rattache les
îlots du Nord, toute fois, à elle seule, elle mesure 40 km entre
Cugi et Kagi, ses extrémités septentrionales et
méridionales.
De l'Orient à l'Occident, la largeur est de 8 à
10km dans sa moitié sud (GUIBERT, 1997). Sa largeur extrême
dès le patrimoine Ruhundu (SW) jusqu'à Kisheke - lac (SE) est
estimée à 20km; largeur ramenée dans sa moitié
boréale à 3,5km
Elle est limitée :
Au nord par le lac Kivu et la province du Nord Kivu ;
Au Sud par le lac Kivu, la République Rwandaise et les
territoires de Kabare,
A l'Ouest par le lac Kivu, les territoires de Kabare et de
Kalehe. Quant à sa subdivision administrative, l'île d'Idjwi est
subdivisée en deux chefferies : la chefferie Rubenga au Nord et la
chefferie Ntambuka au sud.
La partie Sud du Territoire (Chefferie Ntambuka) avec comme
chef-lieu RAMBO, a une superficie de 186 Km2. Elle compte trois groupements
dont le groupement MUGOTE, MPENE et NYAKALENGWA (Ngombaniro, 2016) et 50
localités dont trois d'entre-elles sont des îlots à savoir
: Irhe, Kinyabalanga et Nyamizi. La partie Nord (chefferie RUBENGA) avec comme
chef-lieu Bugarula compte aussi trois groupements dont KIHUMBA, BUNYAKIRI et
BUGARULAet 48 localités, une superficie de 124Km² avec les
îlots : Birshende, Shushu et Ntaligeza des gros îlots qui
contiennent à leur tours plusieurs autres petits îlots à
l'occurrence de Nyambi en groupement Kihumba vers Goma.
Créé au début de la 2ème
République du Zaïre en 1974, le territoire d'Idjwi est parmi les
plus jeunes territoires de la République Démocratique du
Congo.
Cette étude a été menée à
la frontière de ces deux collectivités chefferies Ntambuka et
Rubenga Respectivement dans les villages Buhoro II au Sud, Kisheke et Lukonde
où ces singes sont fréquemment retrouvés en
déplacement très loin du site écologique.
Figure 2. Carte administrative du territoire
d'Idjwi
(
https://www.memoireonline.com/10/18/10342/Analyse-contextuelle-de-facteurs-influenant-l-insecurite-alimentaire-dans-la-chefferie-Rubenga-e33.png)
2.1 2. Relief et Sol
Avec une altitude moyenne de 1700 m, le territoire d'Idjwi
reste dominé par un relief montagneux dont les monts Muganzo au centre
Nord (1.829m d'altitude) et surtout Nyamusisi au centre de l'île avec
2300m d'altitude.
On y observe une variété des sols liée
à la présence des roches cristallines ; des roches volcaniques et
des roches métamorphiques dont l'altération fournit des sols
sablonneux, argileux et argilo-sablonneux. Cette variété des sols
constitue un atout particulier à la vocation agro-pastorale. En effet,
par le déboisement irréfléchi et les techniques culturales
mal adéquates et archaïques, l'homme a détruit l'humus du
sol ce qui a défertilisé le sol et a accentué le
ruissèlement qui emporte les éléments libres dans les
vallées et les rivières (Manegabe, 2013).
La partie nord a un sol sablonneux alors que dans d'autres
parties on rencontre un sol altéré en sol rouge fertile ; ce qui
qualifie la partie Sud du Territoire de productrice du Soja. Ce sol provient
des laves émises par des vieux volcans de Kahuzi-Biega avant la
formation du lac Kivu. Actuellement on assiste à un appauvrissement du
sol suite à la surexploitation par des techniques traditionnelles
inadaptées (Matabaro, 2006 cité par Habiragi, 2016). Cette
fertilité décroissante est également due à une
surexploitation sans jachère ni protection (Bapolisi, 2011).
2.1.3. Climat, saison et température
Le territoire d'Idjwi connait un climat tempéré
doux et humide avec l'intermittence de deux saisons à savoir : la saison
de pluie qui s'étend sur 9 mois environ (de septembre à mai) et
la saison sèche qui prend pratiquement 3 mois (de juin jusqu'en
août). Les températures moyennes annuelles oscillent autour de
17°C pendant la période la plus froide en saison de pluie et
30° au moment le plus chaud en saison sèche. L'alternance
d'humidité et de sécheresse est tempérée par
l'altitude. Plusieurs auteurs soulignent que le climat d'Idjwi est semblable
à celui de Bukavu, sauf l'insularité. De par sa latitude et son
altitude, Idjwi jouirait d'un climat équatorial (Manegabe, 2013
cité par Byandima, 2020).
2.1.4. Hydrographie
Le réseau hydrographique de l'île idjwi est dense
(Buchekabiri L. 1983. Il s'agit d'un réseau à faible pente qui se
rajeunit surtout sur les talus abrupts côtiers orientaux et occidentaux.
La crete principale du nord au sud reste le château d'eau et la ligne de
partage de ces eaux dont les plus importants sont Kimalamungo, Cikoma, Kisheke,
Mwiri, Mwishema, Mulinga, Musheke (affluent du bassin occidentale), Tama,
Bwina, Mursheme, Nyahonga, Kalasi, Mulungu, Manga, Shwishwi,... alimentent la
branche orientale du lac Kivu. Ces cours d'eau ont un débit qui varie
avec les saisons.
Le lac Kivu confère à l'île d'idjwi sa
capacité d'insularité et touche à ses côtes sur
120km de contour. Il constitue un excellent moyen de communication d'où
la nécessité d'engins pour sa traversée. Les
tempêtes y sont moins violentes sauf pendant la saison sèche, aux
endroits plus étendus qui séparent Idjwi et le Rwanda et la
portée Nord vers Goma. Signalons que vers la fin du mois de juillet et
le début Août des tempêtes violentes se voient dans le
grand-lac.
Le lac Kivu se distingue des autres grands lacs Africains et
ceux du Rift Est Africain par son origine, sa situation en altitude, sa
morphologie et par la composition physique et chimique de ses eaux (Isumbisho,
2006 cité par Aksanti, 2010 et Balemba, 2020 Il est en effet,
situé au centre de l'Afrique au Sud de l'Equateur entre les altitudes
1° 34' et 2° 30' et 28° 50' et 29° 23' longitude Est
(Capart, 1953 cité par Aksanti, 2010).
La navigation y est pratiquée et constitue le
réseau primaire qui relie les villes de Goma et Bukavu en
République Démocratique du Congo. Il communique avec le lac
Tanganyika par la rivière Ruzizi (Askanti, 2010 cité par Cigangu,
2019).
D'après Kaningini, (1995 cité par Aksanti,
2010), le lac Kivu est subdivisé en 5 bassins (grands) à savoir ;
le Basin de Kabuno-Kashanga, le bassin de Kalehe, le Bassin de Bukavu, le
Bassin Nord (grand bassin) et la Bassin d'Ishungu. Ce dernier bassin est
bordé au Sud par les îles Nkombo et Ibinja et au Nord par le Sud
de l'île d'idjwi.
2.1.5. Végétation
La végétation dominante est
caractérisée par les bananeraies dans lesquelles émergent
des eucalyptus et des arbres fruitiers (Tchirazi, 2011 cité par
Byandima, 2020), mais aujourd'hui on assiste plus en grande partie à
cette bananeraie à cause du wiltbacteria qui a ravagé la grande
partie de cette espèce. Le versant Ouest de l'île est
dominé par des vastes étendues des plantations de quinquina de la
société « plantations d'Idjwi ». Aujourd'hui elles sont
menacées par la population avoisinante dans le but d'étendre les
champs et avoir des arbres pour divers usages : planches, braises, cette
étendue de la forêt a sensiblement diminuée (Mapendano,
2011).
La végétation de l'île d'Idjwi varie
fortement en fonction de l'altitude et de l'activité anthropique.
Toutefois, une attention particulière est portée sur la
forêt de Nyamusisi, qui couvrait à l'époque coloniale 5000
ha, mais qui, actuellement, est disparue. En effet, les observations
réalisées au cours de la période très
récente permettent de confirmer que ladite forêt a subi des
régressions successives à la suite d'une pression interne et
externe. A titre illustratif, signalons que cette forêt couvrait 41 km2
jusqu'aux années 1990, elle est passée à 10 km2 à
peine vers les années 1994 (Kabonyi, 2004).
En 1997, Heri Kazi a souligné que la
végétation de l'île d'Idjwi était formée des
brousses avec des bambous rabougris, des surfaces boisées des
Eucalyptus, Grevillea, Cupressus, ... aménagés par les colons
Belges. Ce chercheur ajoute que cette végétation était en
pleine disparition avec la forte croissance démographique qui s'observe
dans cette île.
Kabonyi (Op.cit.) de son coté, a montré que
l'île Idjwi longeant un grand massif forestier qui est la forêt
Nyamusisi avec les essences comme Symponiaglobulifera (espèce
caractéristique) Macaranga monanda, Harunganaarborea,
Harungenumontana, Pannariexelas, etc.
2.1.6. Organisation socio-culturelle
2.1.6.1. Population
En 2013 la population de l'île Idjwi estimée
à 230.000 habitants (rapport de la mutuelle de santé), en 2016 le
nombre augmente jusqu'au-delà de 250.000 habitants (bureau de zone de
santé d'idjwi, actuellement la population de l'île d'Idjwi est
estimée 300000habitants
La population de l'île d'Idjwi, mono-ethnique, s'appelle
"Bahavu" de la tribu Havu. Pour les distinguer des autres "Bahavu" de la partie
continentale (Kalehe, Kinyezire, Buzi, Minova ; ...), ou du moins pour les
spécifier par rapport à l'île, ils s'appellent
"Bany'Idjwi", c'est-à-dire habitants autochtones (propriétaires)
d'Idjwi. On y trouve également quelques familles Tutsi et Hutu dont
certains sont identifiés comme des réfugiés et d'autres
sont déjà assimilés au peuple autochtone. Certaines
sources pensent que les ``Binyalenge'' sont les premiers occupants de
l'île d'Idjwi mais il faut noter qu'il ne subsiste plus de vraies traces
de ce peuple dans l'île d'Idjwi. D'autres sources pensent que c'est le
peuple primitif, les pygmées, qui sont les premiers occupants de
l'île d'Idjwi. Ces derniers nomades, tendent vers la
sédentarisation.
Du temps qu'il y avait encore des forêts et des gibiers,
ils vivaient de la chasse, de la pêche et de la cueillette. Aujourd'hui,
ils vivent dans des villages retranchés, à la lisière des
forêts, dans des vestiges et/ou les alentours des cours royales, au bord
du lac Kivu où ils peuvent encore pêcher. Le peuple d'Idjwi est
très hospitalier et il est un peuple pacifique. Il exprime sa joie
à travers la danse folklorique et des chants qui vantent ou exaltent la
beauté et la splendeur de la femme, la nature avec son paysage pluriel.
Quelques cantiques sont des véritables récits historiques qui
relatent le passé et le présent (événements et
personnages marquants) du peuple insulaire et des tous les peuples inter
lacustre (Havu, Shi, Rwandais...) (Bapolisi, 2011 Cité par Byandima,
2020).
2.1.6.2. Situation économique du milieu
Pour les ruraux, l'agriculture constitue une source de revenu
indiscutable et, est le moyen d'autosubsistance. Pour tous les problèmes
sociaux tels que les soins de santé, la scolarisation des enfants...,
les paysans d'Idjwi font recours au revenu de l'activité agricole. Cette
activité constitue la base de l'économie de ce territoire
insulaire de la province du Sud-Kivu et de la République
Démocratique du Congo où habitent les bahavu. Leur principale
production est basée sur les maniocs, ananas, café, soja, ...
constitue un moyen pour la survie. A part les travaux des champs, la population
d'Idjwi vit de la pêche, de l'élevage et du petit commerce
(Kabale, 2003 et Habiragi, 2016). A certains endroits on exploite des
matières premières. C'est le cas du sable d'Idjwi
surexploité par des particuliers et qui servent les deux villes
voisinesBukavu et Goma d'une construction irréprochable, de la
cassitérite à Lemera en groupement Nyakalengwa et le colombo
tantalite dans le groupement Mugote et à Nyamasisi et Kamole dans la
chefferie Rubenga.
2.1.6.3. Agriculture et Elevage
L'agriculture est l'activité principale de la
population d'Idjwi et elle constitue cependant la seule ressource
économique. Il en existe d'autres à faible influence comme le
commerce, l'élevage, la pêche artisanale. Idjwi produit, à
quantité et qualité exportable, l'ananas et d'autres fruits
(oranges, plusieurs variétés des bananes bien que menacée
actuellement par la mosaïque, citrons, goyaves, prunes, passiflore dit
fruit de passion, mangues, etc.). La culture vivrière est dominée
par le manioc, haricots, arachides, patates douces, pomme de terre, soja, petit
poids (faible production), légumes (amarantes, courge, ...) ; canne
à sucre, etc. Deux cultures industrielles : café (arabica et
robusta) et le quinquina. On y trouve aussi quelques palmiers. Les produits les
plus cultivées sont : les bananes actuellement décimées
par le wilt bactérien, le haricot, le manioc, le soja, l'ananas.
(Manegabe, 2013).
A Idjwi on trouve également un élevage
domestique des petits et gros bétails (à faible échelle :
incapable de couvrir les besoins élémentaires en protéines
animales) : chèvres, moutons, cochons, vaches, et volailles : poules,
dindons, cochons d'Inde. Le lac Kivu renferme également une
diversité ichtyologique : Tilapia, Limnothrissa (Sambaza : espèce
de fretins très consommés transplantés du lac Tanganyika)
; goujon, aiguille, etc. (Mantama, 2010 Cité par Byandima, 2020).
L'une des grandes richesses assimilables aux minerais qu'on
trouve à Idjwi est le sable lavé destiné à la
construction des maisons et routes de Bukavu et Goma. Le sous-sol renferme de
coltan, cassitérite, wolframite, tourmaline, améthyste, fer et
autres minerais à prospecter et le gaz méthane du lac Kivu. Le
positionnement de ce territoire dans les eaux favorise la pêche.
Bref, le régime alimentaire sur l'île d'Idjwi
est très riche et varié, provenant des produits de la pêche
et des produits agricoles. C'est pourquoi, le taux de malnutrition
(kwashiorkor) est très faible ou quasi nul sur l'île d'Idjwi par
rapport aux autres territoires de l'Est de la RDC (Mantama, 2010 Cité
par Byandima, 2020).
2.1.6.4. Aspect touristique
Sur ses deux côtes (Est et Ouest) de plus ou moins
310km2, l'île possède des belles plages et autres sites
touristiques (îlots, cap, ...). L'île est au milieu des eaux du lac
Kivu, est l'une des plus belles îles du monde. Cette beauté
inégalable est une richesse monstrueuse de la future industrie
touristique de la RDC.
La forêt Nyamusisi actuellement menacée de
disparition avec les menaces des espèces rares (singes, serpents et
plusieurs animaux sauvages), constituait également un site touristique
important dans ce territoire insulaire de la RDC.
2.1.7. Présentation de la forêt de Nyamusisi et
les sites prospectés
La présente étude a été
menée sur l'île Idjwi, précisément dans la
forêt de Nyamusisi(sites Bulolero, Mafi et Lwamiko) et sur les
îlots Shushu et Nyambiabritant une sous-espèce de singe bleu
(Cercopithecusmitisschoutedeni), endémique.
La réserve de Nyamusisi a été
créée par ordonnance N°52/137 du 02 Mai 1952 portant
création de la forêt domaniale de l'ile d'Idjwi dans le territoire
de Kalehe, district du Kivu. Située dans la collectivité
chefferie NTAMBUKA précisément dans le groupement MUGOTE, la
réserve de Nyamusisi disposait de 5000ha (Extrait de
l'Arrêté n°52).
La réserve Nyamusisi est située dans les
villages : Kisheke, Lukonde, Kibanda et Mafula au nord du territoire
d'Idjwi ; au sud dans les villages Buhoro II, Musama, Bwando, Kabingu, Lubuye,
Casi et Camahiri. Ces villages sont ceux qui indiquent le
périmètre de 5000ha expropriés et presque toute sa
biodiversité détruite.
Elle est délimitée :
- Au Nord par les villages Kisheke et Lukonde dans le
groupement Bugarula en chefferie Rubenga,Au sud par les villages Kabingu,
Bwando et Lubuye en chefferie Ntamuka ;
- A l'Est par les villages Buhoro II et Musama en chefferie
Ntambuka,
- A l'Ouest par les villages Chasi, Muhyahya en groupement
Mpene dans la chefferie Ntambuka et le village Kibanda en chefferie Rubenga.
La délimitation de la réserve mise en place par
le nouvel arrêté (N°22/131/GP/SK de la 20/05/2022 portante
autorisation et création de la réserve communautaire
d'intérêt local dénommée Reserve Naturelle
d'Idjwi-Nyamusisi RNAI) créant la réserve naturelle d'Idjwi ne
compte que 100 hectares dont 50ha au nord et 50 ha au sud tous ne touchant que
les villages Kisheke et Buhoro II.
Le site de Bulolero est constitué d'une chaîne
des collines dont une petite forêt se concentre plus sur la colline
centrale. C'est là que la concentration des singes bleus de Schouteden
est très grande. Cette colline centrale constitue un îlot
forestier dense et une prairie, sous forme de grotte. Bulolero est situé
dans la chefferie Ntambuka (en grande partie) et une partie dans la chefferie
Rubenga. La grande partie est située en chefferie Ntambuka, groupement
Mugote, village Buhoro II et l'autre partie en chefferie Rubenga, groupement
Bugarula, village Kisheke forment deux collines qui sont face à face
où les singes quittent parfois la colline du sud pour aller
séjourner à la colline du nord revenir pour dormir au sud.
Le site Bulolero est limité :
- Au Nord par le Lac Kivu
- Au Sud par le sommet de la colline Impya et une partie de la
réserve Nyamusisi.
-A l'Ouest par le village Kisheke en grande partie de la
réserve de Nyamusisi
- A l'Est par la Colline Impya
Bulolero est actuellement connu comme le berceau de singes
bleus de Schouteden. Au-delà de cette réserve, d'autres reliques
forestiers tels que les sites de Mafi et de Lwamikobehébergent les
singes bleus et d'autres espèces fauniques remarquables.Au
délà de ça, nous avons également visité les
sitesShushuet Nyambi (vers Ntaligeza), de petits
îlots localisés dans le lac Kivu. Ces îlots nesont
habités que par les seuls gardiens desdits sites (4 familles de
pygmées pour l'îlot Shushu et 4 personnesécogardes pour
l'îlot Nyambi). Ces îlots sont couverts par des forêts
denses, non dégradées, mais pourNyambi, la forêt s'est
reconstituée pendant plus de 15 ans après avoir
délocalisés les agriculteurs qui l'occupaient les sites par
métayage.
Le tableau ci-dessous donne la localisation
géographique des sites prospectés.
Tableau 1. Coordonnées géographiquesdes
sites étudiés
Sites
|
Longitude
|
Latitude
|
Altitude
|
Bulolero
|
0732270
|
9765971
|
1951 m
|
Lwamikobe
|
0731918
|
9765722
|
1664 m
|
Mafi
|
0732332
|
9767357
|
1641 m
|
Shushu
|
0722857
|
9777566
|
1445
|
Nyambi
|
0732566
|
9791478
|
1480
|
2.2.Méthodes
2.2.1. La revue
documentaire
La méthode de revue documentaire consiste à
faire une revue bibliographique sur les documents existant sur l'espèce
d'intérêt. «La recherche documentaire vise à
identifier et localiser des ressources informationnelles déjà
traitées, soit par des individus soit par des machines. La recherche
documentaire s'accompagne du qualificatif «
informatisée » lorsque cette activité implique
l'interaction entre deux systèmes, l'un humain et l'autre informatique
via un logiciel et une interface (Dinet et Passerault, 2004). Dans le cadre de
notre étude, il s'est agi de réunir et lire tous les documents
existant sur le singe bleus.
Nous avons recouru à cette
méthode car nous avons voulu savoir les données existantes sur la
distribution de cette espèce, leur taille de population et leur
état de conservation.
2.2.2. L'inventaire
faunique
L'inventaire faunique et floristique a pour objectif de
connaître la composition d'un milieu naturel ainsi que sa valeur
écologique. Il s'agit d'une description détaillée des
milieux de grande valeur écologique, de la flore et de la faune
présente sur le site. Cette étude est nécessaire dans le
cadre de projet de développement résidentiel ou commercial, de
travaux de construction à proximité ou dans un milieu humide,
lors de l'achat de terrains vacants, ou encore dans d'autres contextes plus
spécifiques ou certaines espèces fauniques ou floristiques sont
présentes (
Caratérisation
écologique - S.E.P. Experts (sepexpert.com) consulté le
15/08/2023.
Le monitoring et pistage se termine par l'élaboration
du résultat de ladite investigation. Dans l'exécution d'un plan
d'échantillonnage, deux grandes méthodes sont utilisées
pour les inventaires. Il s'agit du transect linéaire et de
reconnaissance (Recces). En plus de ces deux méthodes, le recensement
préliminaire est une méthode qui s'attèle sur la
récolte des informations possibles sur la zone d'étude et sur
l'espèce étudiée. Elle implique des discussions avec les
autochtones ayant une connaissance sur les informations recherchées
(Bernard, 2011).
L'inventaire faunique et floristique est une étude
recommandée avant tout développement résidentiel
et/ou commercial sur un terrain vacant pouvant présenter un habitat
potentiel pour des espèces faunique ou floristique à statut
précaire.
2.2.3. Prospections de
terrain
Ensuite, des prospections de terrain ont été
effectuées pendant le jour, idéalement de 7h à 17h
lorsque les conditions météorologiques et logistiques le
permettaient, en suivant la méthode de la marche de reconnaissance ou
« recce-walking » (Sutherland, 1996). Cette méthode de
prospection démontre cependant une efficacité variable en
fonction des espèces rencontrées (Reading, 1997).
Les zonesprospectées ont été choisies en
fonction des résultats des enquêtes selon lesquels les singes sont
disponibles dans la zone. Nous avons fait le recce qui consiste à faire
des observations en se déplaçant sur le chemin de moindre
résistance (piste d'animaux, piste humaines, sous-bois claires, ligne de
crête, etc.) tout en suivant un cas général constant (un
certain angle de déviation est cependant toléré). Shushu
n'a pas été prospecté car les gardes nous ont
complétement empêché d'y entrer malgré les
négociations qu'on avait déjà entrepris. Nous y avons donc
réalisé notre enquête seulement.
Les tracés journaliers ont été géo
référencés en continu et les points de visions directes et
indirectes (images et traces au sol) ont été localisés
grâce à un GPSMAP® 60CSx Garmin. Les singes observés
à distance ont été géo localisés au lieu de
leur perception et ont été identifiés à l'aide
d'une binoculaire ou à la vue directe. Sur terrain, une fiche de
collecte des données a été utilisée du modél
de recce sur laquelle les rubriques étaient indiquées et
complétés lors de la marche de recconaissance. Les indices comme
crotte, empruntes, restes d'aliments, cris ; nombres des singes
observés,... étaient enregistrés et les cartes des
différents sites ont été produites dans le logiciel QGIS.
2.2.4. Enquêtes
D'abord, des enquêtes ont été
menées dans des villages dans lesquels se trouvent les singes. Ces
villages ont été identifiés par diverses informations de
propriétaires terriens qui nous ont rassuré qu'il existerait des
singes dans leur champs. Il s'agit du village Kisheke, Bushusha (Shushu) et
Ntaligeza (Nyambi) en chefferie Rubenga et le village Buhoro II en chefferie
Ntambuka. Un questionnaire d'enquête (annexe n° 1) a
été soumis aux enquêtés pour solliciter leurs avis.
Pour l'échantillonnage des enquêtés dans les ilots, nous
avons enquêté séparément les gardes des ilots
ciblés dans la présente étude. Pour les autres sites tels
que Mafi, Lwamikobe, Bulolero; nous avons identifié tous les grands
propriétaires terriens supposés avoir des informations exactes
sur la présence des singes dans leurs champs. L'échantillonnage
utilisé pour sélectionner les répondants à ce
questionnaire est du type représentatif. Dans l'ensemble,
15 personnes couvrant le total des grands propriétaires terriens
ont été enquêtées dans les villages Buhoro II et
Kisheke , 4 gardes site deShushu et 3gardes à Nyambisur la
reconnaissance et l'existence des singes et sur le nombre des individus
retrouvés. Les personnes enquêtées sont celles qui ont les
fiefs dans lesquels on trouve les singes bleus. La collecte des données
a été réalisée à l'aide de l'application
KoBoCollectinstallée dans un téléphone portable
androïde(Brunette et al, 2012). Dans ces villages, les chefs de villages,
les paysans et les pygmées ont été sollicités pour
répondre à un questionnaire accompagné dediverses
photographies du singe bleu, permettant de juger du niveau de connaissance de
leur faune environnante. Lorsque C. m était identifié,
le nombre d'individus était demandé. Les sites identifiés
ont été délimités et leur superficie a
été estimée à l'aide d'un GPSMAP® 60CSx
Garmin. Les autres espèces ont fait l'objet de collecte des
données dans les recces afin d'avoir les informations sur la
biodiversité des sites étudiées. L'ilot Shushu et Nyambi
ont été ciblées dans notre projet de recherche pour nous
rendre compte de l'état de conervation des singes qui y sont aussi. Un
boat motorisé a été utilisé pour atteindre ces
îlots où seraient d'autres singes. Lorsque nous
sommes arrivés à Shushu, nous étions empêchés
de voir les singes par les gardes si rigoureux et nous n'avons pas eu la chance
de voir les singes. Néanmoins ils ont répondu à notre
questionnaire d'enquête.
2.2.5. Analyse des données
Les données obtenues ont été
encodées et analysées dans Excel ; où à la
moyenne, l'abondance relative et la densité des indices des
espèces observées ont été calculées.
L'abondance ou fréquence a été donc exprimée en
pourcentages. Les données collectées ont été
analysées sur base des objectifs de ce travail. Dans les analyses, nous
avons utilisés les tableaux croisés sous Excel et les
résultats ont été interprétés.
Pour les données d'enquête, nous les avons
collectés sous le logiciel KoboCollect et les données ont
été traitées sous le logiciel Excel en utilisant les
tableaux croisés des données pour leur interprétation.
3. RESULTATS
3.1 . Présentation
des résultats
Lors de notre prospection nous avons abouti aux
résultats suivants :
Tableau n°2 : Fréquence (nombre
d'indices) des espèces observées dans les sites
étudiés
Espèces
|
Bulolero
|
Lwamikobe
|
Mafi
|
Nyambi
|
Total
|
Fréquence relative
|
Chat sauvage
|
14
|
4
|
0
|
0
|
18
|
1.1%
|
Chien sauvage
|
0
|
856
|
4
|
0
|
860
|
52.2%
|
Épervier
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0.1%
|
Hibou
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0.1%
|
Gecko
|
0
|
32
|
0
|
0
|
32
|
1.9%
|
Autres oiseaux
|
0
|
0
|
24
|
0
|
24
|
1.5%
|
Pigeon
|
0
|
0
|
19
|
0
|
19
|
1.2%
|
Singe bleu
|
687
|
0
|
0
|
1
|
688
|
41.8%
|
Touraco
|
0
|
0
|
5
|
0
|
5
|
0.3%
|
Total général
|
701
|
892
|
54
|
1
|
1648
|
100,0%
|
Au vu de ces résultats nous constatons que les chiens
sauvages présentent un grand nombre d'indices à Lwamikobe que
dans les autres sites étudiés. Nous constatons ensuite que les
indices des singes bleus sont plus retrouvés à Bulolero(688
signes) suivi de l'îlot Nyambi avec 1 individu de singe bleu
observé (Figure 3).Les chats sauvages sont plus retrouvés
à Bulolero que dans les autres sites.
Figure 3. Singe bleu de Nyambi
La présence excessive des carnivores dans les sites
prospectésse révèle comme un danger pour d'autres
espèces animales. En effet, nous avons enregistré 88 indices
d'animaux dévorés par les chiens sauvages et cela dans les seuls
sites de Mafi et Lwamikobe(tableau n°3).Nous constatons que les poules
sont les plus dévorés dans le territoire d'Idjwi, à en
croire les résultats obtenus in situ (figure 4). Les squamates notamment
les Gecko viennent en deuxième position et les chèvres et hiboux
en dernière position. Les animaux domestiques sont les plus victimes de
la prédation que les sauvages. Aucun singe dévoré n'a
été retrouvé dans tous les sites prospectés au
cours de la période d'échantillonnage.
Figure 4. Prédation sur les animaux sauvages et
domestiques
Le tableau n°3 montre que le site Mafihébergeplus
des prédateurs(54 cas) que celui de Lwamikobe (34 cas). Dans les sites
de Bulolero et de Nyambi, nous n'avons enregistré aucun cas de
prédation. Nous pouvons donc parler que les singes bleus sont plus
menacés dans leur milieu naturel et protégés dans leur
milieu d'importation.
Tableau n° 3 : Fréquence de la
prédation sur les animaux sauvages et domestiques par site
Site
|
Nombre d'indice
|
Fréquence relative
|
Bulolero
|
0
|
0%
|
Lwamikobe
|
34
|
39%
|
Mafi
|
54
|
61%
|
Nyambi
|
0
|
0%
|
Total
|
88
|
100%
|
Lors de notre passage dans le site de Nyambi, nous avons
constaté que c'est un site protégé mais très petit.
Les singes du site de Nyambi et Shushu dans lequel nous avons
réalisé notre recherche ont été importé sur
l'ilot Nyambi et donc Nyambi et Shushu ne sont pas des milieux naturels des
C.m. En plus, nous constatons que les sites dans lesquelles des cas de
prédation ont été observés n'ont enregistré
aucun signe de présence des singes dévoré, par contre les
singes ont été retrouvés dans des sites où nous
n'avons trouvé lecas de prédation.
Au cours de notre étude, nous avons constaté que
les activités humaines illégales se font sentir dans les milieux
protégés et en grande partie par la divagation des bêtes
(95% des cas enregistrés). Il sévit aussi le cas de feu de
brousse qui est dangereux pour la biodiversité, le piégeage
d'animaux et les crottes humaines dans le milieu d'étude (Tableau 4).
Tableau n° 4: Fréquence des
activités humaines observées dans les sites
Activités humaines
|
Nombre d'indices
|
Fréquence relative
|
Chèvre en divagation
|
91
|
95%
|
Feu de brousse
|
1
|
1%
|
Reste de cuisine
|
1
|
1%
|
Crottes humaines
|
1
|
1%
|
Piège
|
2
|
2%
|
Total
|
96
|
100%
|
3.1.2. Résultats de l'enquête sur la
population
3.1.2.1. Identité des enquêtés
L'enquête a été menée auprès
de 22 personnes parmi lesquelles on trouve 9 femmes soit 41% et 13 hommes soit
59% (figue 3 Q1=Question n°1). La grande partie de cette population
était composée des personnes de 38 à 47ans (27%). Cette
tranche d'âge est suivie par celle de 48 à 57 ans (23%), la
dernière catégorie est celle de personnes de moins de 18 ans (5%)
et celle de 68 ans ou plus (5%) à en croire la figure 5 Q2.
Figure 5 Q1 : Fréquence des
enquêtés selon leurs sexes Figure 6 Q2 : Fréquence
des enquêtés selon l'âge
La figure 7ci-dessous démontre que la grande partie des
enquêtés ont franchi l'école secondaire (soit 36%) vient
ensuite les analphabètes soit (32%) alors que 23% seulement ont franchi
l'école primaire, et 9% l'université. Par ailleurs, l'ensemble de
la population enquêtée appartient à trois religions :
adventiste protestante et catholique. En effet, 41% de cette population
fréquentent la religion adventiste, 41% l'église protestante et
18% constitué par les catholiques (figure 8).
Figure7 Q3 : Fréquence des
enquêtés selon le niveau d'études. Figure8 Q4 :
Fréquence des enquêtés selon leur religion
Les résultats ci-dessous dans la figure 9
démontrent que la grande partie de la population enquêtée
est de Kisheke (9 personnes). Ce nombre élevé s'explique par le
fait que la grande partie de l'échantillon (les propriétaires de
terre) sont de Kisheke.Vient ensuite l'îlot Shushu (4 personnes) suivi de
celle de Nyambi (3 personnes) et de Lukonde (2 personnes), le reste des
villages ne comptentqu'une personne chacun. En outre la grande partie de la
population enquêtée est constituée des cultivateurs (45%)
vient ensuite les gardes des sites (32%) suivi des enseignants. Les
élèves ne représentent que 5% à en croire la
figure10, Q6.
Figure9 Q5 : Population enquêtée par
village. Figure10 Q6 : Profession de la
populationenquêtée
3.1.2.2. Questions en
rapport avec les singes
Tableau N°5.
Perception de la population sur quelques animaux encore
disponibles dans le milieu (Fréquence %)
Animaux
|
Bulolero
|
Lwamikobe
|
Shushu
|
Mafi
|
Nyambi
|
Singe bleu
|
100%
|
27%
|
68%
|
36%
|
73%
|
Chacal
|
14%
|
86%
|
0%
|
50%
|
0%
|
Chauve-souris
|
14%
|
68%
|
18%
|
0%
|
5%
|
Rat
|
100%
|
55%
|
27%
|
55%
|
14%
|
Serpent
|
82%
|
9%
|
14%
|
77%
|
5%
|
Au vu de ces résultats (tableau 5. Q 10) 100% de la
population enquêtée ont cité que les singes et les rats
sont disponibles à Bulolero. Les serpents sont placés
troisième position (82%) alors que 14% seulement des
enquêtés confirment l'existence des chacals et chauves-
souris à Bulolero.Pour le site de Lwamikobe,les chacals ont
été plus cités (86%) par rapport aux chauves-souris (68%),
aux rats (55%), aux singes (27%) et aux serpents (9%).
Pour Shushu, 68% de nos enquêtés ont
confirmé la présence des singes bleus dans ce milieu, 18% pour
les chauves-souris, 27%ont cité la présence des rats et 14% ont
cité la Shushu comme un écosystème ayant les serpents.
Notons qu'au vu de ces résultats, aucun de nos enquêtés n'a
reconnu la présence des chacals à l'Ilot Shushu.
36% de nos enquêtés ont reconnu la
présence des singes à Mafi, 50% y ont reconnu la présence
des chacals, 55% pour les rats et 77% la présence des serpents. Notons
qu'aucune personne n'a cité la présence des chauves-souris
à Mafi.
Dans l'ilot de Nyambi et Shushu, aucun de nos
enquêtés n'a confirmé la présence des chacals. Alors
que pour les singes bleus, 73% de la population enquêtée reconnait
l'existence des singes à Nyambi. Notons que lors de notre prospection
dans le site de Nyambi, nous n'avons observé q'un individu de singe
bleu. Notons ensuite que le chef de gardes de cet îlot nous a
rassuré que nous serions le premier chercheur à mener la
recherche sur cette îlot sur les singes bleus en particulier et sur sa
biodiversité en général. Dans ce même site
d'étude, nous constatons que 5% ont cité la présence des
chiroptères, 14% la présence des rongeurs et 5% ont cité
la présence des squamates.
Figure 11. Q.10 : Fréquence des
réponses de la population sur la durée d'observation des singe
bleiu.
En effet, 55% de la population enquêtée ont
confirmé qu'ils ont vu les singes il y a une semaine contre 18% qui ont
confirmé qu'ils ont vu les singes dans l'intervalle de un à trois
mois. 9% n'ont pas vu les siges il y a un an.
Figure12. Q 11. Connaissance sur la présence des
singes dans milieux
Les résultats de la figure 13 nous affirment que 95% de
la population enquêtée est informée de la présence
des singes bleus dans leur milieu alors que 5% n'ont pas reconnu leur
présence dans leur milieuet qui ne lesperçoivent que dans les
rocheux.
Tableau n° 9. Q. n° 12. Différents
groupes des singes observés par la population riveraine des
sites.
Site
|
Moyenne de singes par site
|
Bulolero
|
88
|
Lwamikobe
|
2
|
Mafi
|
2
|
Nyambi
|
25
|
Shushu
|
87
|
Total
|
204
|
Ce tableau n°9montre les moyennes de différents
des singesobservés par la population dans les différents sites
d'étude. Ces résultats sont issus des enquêtes
menées dans les villages adjacents aux habitats des singes bleus de
Shouteden.Les sitesBulolero(88 individus) et Shushu (87 individus)viennent
respectivement en première position par rapport au nombre des
singes.Viennent ensuite le site Nyambi (25 individus) et denier lieu Mafi et
Lwamikobe avec 2 individus chacun.En somme, la population d'Idjwi estime en
moyenne 204 individus dans les différents groupes observés. Pour
confirmer ce chiffre il faudra utiliser des méthodes empiriques qui sont
scientifiques afin de comparer les résultats obtenus à partir des
estimations des enquêtes de la population. Signalons que pour les
îlots Shushu et Nyambi, les singes qui y vivent ont été
importés dans le temps de l'ancienne Réserve de
Nyamusisitémoignent les personnes rencontréesdans ces sites.
Figure13. Q.13. Attitudes des paysans face aux
singes
Dès que les singes sont vus dans les différents
milieux et surtout non habituels, les membres de la population humaineont
différentes attitudes ; 36% de personnes ont tendance à
informer les organisations locales de conservation, 41% veulent protéger
les singes dans leur milieu juste pour l'intérêt touristique, 23%
ont tendance de les chasser et 9% les jugent offensifs, à en croire les
résultats de la figure 14.
Figure 15. Q.14. Fréquence de la populationFigure
16. Q. 15. Conception de la population sur les Soutenant l'idée de la
conservation des singes bleus. Inconvénients de la conservation des
singes à Idjwi.
La figure 15 montre que 59% de la population d'Idjwi acceptent
de contribuer l'espace pour la conservation des singes contre 41% qui refusent
à en croire la figure 15. Les causes de ce refus sont multiples :
23% de la population enquêtée craignentla famine, 9%
présentent les conditions socioéconomiques très difficiles
comme motif, 5% craignent les maraudages des cultures par les singes et 5% ont
peur de la confiscation éventuelle de leurs champs
Fig. 17. Q. 16. Appréciation de la population
Fig. 18. Q. 17. Choix d'activités alternatives
sur la conservation des singes.
Au vu de ces résultats, la conception de la population
sur la conservation des singes à Idjwi est admirée par excellence
à 5%, très bien admirée à 23%. Cependant 32%
considère la conservation comme bonne alors que 23% la considère
dangereuse. Le résultat de cette enquête prouve que 5% se sont
abstenus et 14% considèrent la conservation des singes comme dangereux.
En effet, si nous faisons la somme de ceux qui ne sont pas pour la conservation
des singes, nous remarquons que 37% sont ceux qui la perçoivent
dangereuse et donc mauvaise contre 60% de ceux qui la considère bonne,
à en croire les résultats de la figure 17.
Quant aux activités alternatives dans le cadre de la
conservation, la pêche a été la première
préférence des enquêtés car étant cité
six fois, vient en deuxième lieu le commerce et l'élevage qui ont
été citées 4fois chacune. La compensation des terres a
été citée deux fois et vient en fin l'emploi, apiculture,
Mototaxi et scolarité des enfants qui n'ont été
cités qu'une seule fois chacun.
3.2. Discussion
Dans le Territoire d'Idjwi précisément dans les
sites Bulolero, Mafi, LwamikobeShushu et Nyambi,l'espèce est toujours
très présente, malgré les fortes pressions anthropiques
telles que les exploitations forestières et la chasse existant dans
cette région et la prédation dominée par les carnivores en
particulier les chiens sauvages dans le site Lwamikobe et Mafi. De plus, en
dehors des missions de terrain, quelques individus C.mitisont
été rencontrés de façon opportuniste en voisinage
de Lwamikobe, essentiellementde janvier à mars de l'année
2022,pour la plupart en alimentation dans des arbres
deBrideliabridelifolia très appréciés des
C.mitis et en train d'être chassé par les chiens
sauvages (observation personnelle). En effet, les singes bleus dans le
territoire d'Idjwi sont en difficulté lorsqu'ils se trouvent dans un
écosystème rétréci où certains carnivores
prennent refuge.Pluslesprédateurs ne sontidentifiés dans un
milieu, les singesadoptent un comportement élusif. Alors que lorsque les
menaces sont réduites, plus des singes sont observables.
Kingdon, (2008) a déterminé l'aire de
répartition des singes bleus de Schouteden et a déterminé
que cette sous espèce est disponible à Idjwi et à Shushu.
Notre travail de terrain a permis d'ajouter l'îlot Nyambi comme nouvelle
aire de répartition de singe bleu de Schouteden dans le territoire
d'Idjwi non signalé dans le temps.
Le model de la conservation de singes bleus en territoire
d'Idjwi est encore inefficace car les activités anthropiques se font
observer dans le milieu écologique de cette sous espèce moins
encore dans la réserve naturelle toujours envahie par l'homme suite
à la famine ainsi que les conditions socioéconomiques.
Les îlots Shushu et Nyambi sont deux sites les plus
protégés de part de leur faune et flore, et le modèle de
conservation à Nyambi resterait à recommander pour la
conservation des singes bleus d'Idjwi. Néanmoins, les singes de Shushu
et Nyambi sont importés de la forêt de Nyamusisi et ne sont donc
pas dans leur niche écologique. Et donc, ne sont pas des sites
écologiques car importés. En effet, les singes de Bulolero
étant dans leur niche écologique nécessitent un grand
effort de conservation pour éviter les différentes menaces.
Lawes et al (1990) ont décrit l'écologie de
cette espèce de singe (C. mitis) et ont trouvé qu'elle
est présente dans de nombreux types de forêts différentes,
y compris les forêts tropicales humides de plaine et de montagne,
forêt fluviale et galerie, forêt de delta et forêt de
bambous. Notre recherche a aussi trouvé que le C. mitis en
territoire d'Idjwi s'adapte plusles sites encore couverts par les arbres
forestiers et rarement dans les brousses.
Selon les observations faites par Basabose, (2015), et
relayées par Cigangu, 2019, les singes bleus de Schouteden sont
estimés entre 60 et 100 individus se promenant en de petits groupes de
20 à 50 individus. Notre travail vient d'ajouter que les singes bleus
sur l'ensemble du territoire d'Idjwi sont estimés à 204 sur base
de nos enquêtes couplées avec les observations sur terrain.
Les résultats de l'enquête effectuée sur
22 propriétaires terriens dont 15 grands concessionnaires riverains des
sites de singes à Bulolero et 7 gardes de site dont 4 à Shushu et
3 à Nyambi ont montré que ces singes sont excessivement
menacés, en premier lieu par l'agriculture, et en deuxième lieu
par la recherche des produits forestiers non ligneux. Il s'observe un conflit
entre homme et singes, car, selon, eux,les singes sont la source de la
confiscation de leurs champs sans compensation. Cela étant, la
population a tendance de les chasser. Or, le traumatisme causé par le
bruit de l'homme affecte négativement la reproduction de nombreux
processus biologiques chez les singes, car obligés de vigiler chaque
fois au moindre bruit (Cords, 1995).
L'accumulation de toutes ces menaces durant une longue
période affecte négativement la vie paisible des singes et les
pousse à chercher des endroits favorables pour leur survie (Nassima,
2008).
4. CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
Les singes bleus de Schouteden
(Cercopithecusmitisschoutedeni) comptent actuellement une aire de
répartition très élargie en territoire d'Idjwi. Dans le
milieu non protégé, ces singes vivent dans des conditions
difficiles comme à Bulolero, Mafi et Lwamikobe. Ils sont victimes de
plusieurs menaces et il se remarque qu'ils sont pourchassés par l'homme
et par les carnivores dont les chiens sauvages surtout. Il s'observe que ces
singes vivent en état de stress dans les sites d'importation vu
l'exiguïté de leur milieu de vie et de changement des conditions de
vie à l'occurrence de l'eau de la source qui n'existe jamais dans les
deux îlots et qui influencerait négativement sur la coexistence de
cette espèce.
Cependant le plan conservation de singes bleus d'Idjwi
nécessite un cadre de réflexion qui impliquerait les
différentes couches de la population des différents domaines afin
de répondre au besoin de la conservation.
Cette étude effectuée surla distribution des
singes bleus d'Idjwi(Cercopithecusmitisschoutedeni)et leur
étant de conservation en territoire d'Idjwi permet de retenir ce qui
suit :
ü La grande partie des indices des singes sont
retrouvés dans leurs milieu naturel de Bulolero, suivi de Shushu vient
ensuiteNyambi;
ü Ces singes sont en danger car même certains
supposés conservés sont sur une petite superficie entourée
des eaux du lac et ceux qui sont supposés sur la terre ferme vivent sur
une superficie très insignifiante (9,3ha) occupée par plus de 88
individus supposés observés et sur laquelle les
différentes menaces sont enregistrées dont la carbonisation, le
piégeage de quelques petits animaux, la collecte des produits forestiers
non ligneux, l'agriculture, les chiens sauvages,...
ü Les singes bleus d'Idjwi ont une forte aire de
distribution causée par les menaces alors qu'ils se reproduisent. Le
conflit homme-faune demeure un facteur délicat qui explique les menaces
et la dispersion des singes d'Idjwi.
ü Les résultats de ce travail sont très
alarmants quant aux enjeux de la conservation de la biodiversité et des
primates d'Idjwi en particulier.
ü Ainsi, nous en appelons à toutes les parties
prenantes (gouvernement national, autorités politico-administratives
locales, organisations non gouvernementales, institutions de recherche,
universités,...) de coopérer pour développer des
activités de conservation de la biodiversité de l'île Idjwi
en général et des singes bleus de Schouteden en particulier,
développer un cadre des sensibilisations et de suivi régulier de
ces espèces en danger d'extinction pourtant endémique.
Nous ne prétendons pas avoir appréhendé
l'intégralité de ce thème de recherche, moins en encore
avoir trouvé la solution aux problèmes de conservation des singes
bleus de Schouteden, nous n'avons lancé que les premiers jalons pouvant
éclairer non seulement les futurs chercheurs dans leurs investigations,
mais également les décideurs en matière de la conservation
de la biodiversité.
Ainsi, nous recommandons :
Ø Aux futurs chercheurs :
ü De poursuivre les investigations pour dégager
les résultats génétiques et morphologiques des singes
bleus vivant dans les petits ilots et ceux vivant à Buloleroafin de
dégager leurdissemblances et leurressemblanceet proposer des nouvelles
stratégies holistiques de conservation de ces singes.
ü De mener d'autres études sur la relation entre
les singes bleus de Schouteden et les autres espèces animales vivants
dans le site de Lwamikobe.
Ø Aux Gouvernement Congolais et aux organisations de la
société civile :
ü De s'investir dans le dialogue pacifique avec la
population paysanne occupant le site Nyamusisi en général et les
Sites Bulolero, Mafi et Lwamikobe en particulier afin de la convaincre de
céder ces espaces pour la conservation des singes bleus de
Schouteden ;
ü De conjuguer les efforts de la reforestation de ces
sites avec les espèces forestières reliques trouvées dans
le milieu ou ailleurs pourvues qu'elles fassent partie du régime
alimentaire des singes bleus.
Ø Aux gestionnaires de ces différents
sites :
ü De créer un outil de biomonitoring pour le suivi
régulier de ces singes,
ü Appuyer et encourager les organisations locales de
conservation in situ afin d'approprier aux communautés riveraines les
actions de la conservation.
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Bierregaard, eds. University of Chicago Press, Chicago, IL. Pp. 3-12.
ANNEXES
Annexe 1. Questionnaire
d'enquête sur les populations humaines vivant au tour de la
réserve de Nyamusisi et ses environs
C'est dans le cadre de notre mémoire de licence
à l'ISP-IDJWI portant sur «Distribution des singes bleus d'idjwi
(cercopithecusmitisschoutedeni) et leur etat de conservation dans le
territoire d'idjwi» nous vous proposons quelques questions afin de nous
permettre à comprendre la vie des singes dans le site de Bulolero et
dans les autres sites où quelques-uns sont actuellement
retrouvés. Nous vous prions de répondre aux questions avec toute
indépendance. Si la réponse présente de la honte, nous
vous garantissons l'anonymat.
Nous anticipons nos remerciements pour le service que vous
nous rendrez pour la réussite de ce travail.
I. IDENTITE
1. Sexe : a) Masculin b)
Féminin
2. Age : a) Moins de 18 ans b) 18-27ans
c) 28-37 ans d) 38-47 ans e) 48-57 ans f)
58-67 ans g) 68 ans ou plus
3. Niveau d'étude : a) Primaire b) Secondaire
c) Universitaire d) Analphabète, e) autre (à préciser)
4. Religion : a) Adventiste. b) Catholique c)
Protestante. d) Kimbanguiste. e) Musulmane f) Anglicane g) Autre (à
préciser)
5. Adresse (groupement, village d'origine):
6. Profession : a) Enseignant b) Cultivateur c)
Commerçant d) Pêcheur e) Elève f) Autre (à
préciser).
II. QUESTIONS EN RAPPORT AVEC LES SINGES
7. Quels sont les animaux sauvages encore disponibles dans
votre milieu ? (cocher même plus d'une assertion si besoin il y
a) :
8. Le rat de Gambie, 2. Chat sauvage, 3. Les singes
(préciser les noms vernaculaires), 4. Chauvesouris, 5. L'écureuil
6. L'antilope, 7. Le porc-épic 8. Le chacal, 9. Le serpent, 10. Autre
à préciser
9. Dans quels milieux peut-on localiser celles-là qui
sont disponibles ? (préciser pour chaque espèce le nom du
milieu).
R/.....................................................................................
10. Quel est le type d'habitat où se cachent ces
singes ? R/ 1. Dans les arbres, 2. Dans la colline rocheuse, 3. Dans le
champ, 4. Dans la communauté (quartier habité par les hommes)
5. Autre à préciser
11. Il y a combien de temps vous les avez
aperçus ? R/ 1. 1 à 7 jours, 2. 2 à 4
semaines, 3. 1 à 3 mois 4. 2 trimestres 5. 3 trimestres, 6.
1 an
12. Avez-vous entendu parler de la disponibilité
d'autres singes dans le milieu ? R/ 1. OUI 2. NON
13. Combien d'individus avez-vous entendu parler
parlant ? R/...........................
14. Quel est l'attitude des paysans face aux animaux sauvages
disponibles ? R/ 1. Les chasser, 2. Les protéger pour les
touristes. 3. Informer les organisations de protection des primates, 4.
Les juger offensifs, 5. Les conserver pour la génération
présente et celle à venir.
15. Si vous auriez un espèce dans l'ancienne
forêt de Nyamusisi, pouvez- vous céder aisément un espace
pour la conservation des singes?
Si non pourquoi?
16. Comment la population sous - entend la protection des
primates dans le Territoire d'Idjwi?
17. Donnez 3 principales activités alternatives de
votre choix que le gouvernement peut faire pour vous dans le cadre de la
protection de ces primates?
Merci.
Annexe 2. Carte de
localisation des sites étudiés
Annexe 3. Photos
Collecte des données dans le cadre de cette
recherche
Annexe 4
Le feu de brousse enregistré dans le site des
singes bleus et autres photos
Ilot de Nyambi
Photo de famille à Nyambi
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
I
IN MEMORIAM
II
DEDICACE
III
REMERCIEMENTS
IV
SIGLES ET
ABREVIATIONS
V
RESUME
VII
ABSTRACT
VIII
0. INTRODUCTION
1
1. REVUE DE LA LITTERATURE
5
1.1.
Généralités sur les singes bleus
5
1.1.1. Description du singe
bleu:
5
1.1.2. Statut de conservation
UICN
6
1.1.3. Classification (MSW, 2005; IUCN,
2008)
7
1.1.4. Les habitudes alimentaires des
singes bleus
8
1.1.5. La
socio-écologie
9
1.1.6. Comportement social des singes
bleus
9
1.1.7. Prédateurs des
singes.
10
1.2. Les menaces
qui pèsent sur la conservation des singes.
10
1.2.1.
La déforestation
10
1.2.2.
Les feux de forêt
10
1.2.3. La culture des palmiers à
huile
10
1.2.4. Le braconnage
11
1.2.5. Le trafic
d'animaux
11
1.2.6. Les constructions
humaines
11
1.2.7. Les maladies
11
1.2.8. La guerre
12
1.3. L'aire de
répartition
12
1.3.1.
Définition
12
1.3.2.
Différence entre « aire de
répartition » et « répartition spatiale d'une
population »
12
1.3.3.
Changement des aires de répartition en réponses
aux changements globaux
13
2. MATERIELS ET METHODES
14
2.1. Présentation du milieu
d'étude : l'ile d'Idjwi
14
2.1.1. Subdivision
administrative
14
2.1 2. Relief et Sol
16
2.1.3. Climat, saison et
température
16
2.1.4. Hydrographie
16
2.1.5.
Végétation
17
2.1.6. Organisation
socio-culturelle
18
2.1.6.1. Population
18
2.1.6.2. Situation économique du
milieu
18
2.1.6.3. Agriculture et Elevage
19
2.1.6.4. Aspect touristique
20
2.1.7. Présentation de la
forêt de Nyamusisi et les sites prospectés
20
2.2. Méthodes
21
2.2.1. La revue
documentaire
21
2.2.2. L'inventaire
faunique
22
2.2.3. Prospections de
terrain
22
2.2.4. Enquêtes
23
2.2.5. Analyse des
données
24
3. RESULTATS
25
3.1 .
Présentation des résultats
25
3.1.2. Résultats de
l'enquête sur la population
27
3.1.2.1. Identité des
enquêtés
27
3.1.2.2. Questions en rapport avec les
singes
29
3.2. Discussion
33
4. CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
35
BIBLIOGRAPHIE
37
ANNEXES
40
Annexe 1. Questionnaire d'enquête sur
les populations humaines vivant au tour de la réserve de Nyamusisi et
ses environs
40
I.
IDENTITE
40
II. QUESTIONS EN
RAPPORT AVEC LES SINGES
40
Annexe 2. Carte de localisation des sites
étudiés
42
Annexe 3. Photos
42
Annexe 4
43
|