DIPLOME DE FORMATION MEDICALE SPECIALISEE
APPROFONDIE
(DFMSA) EN RADIOLOGIE DIAGNOSTIQUE ET
INTERVENTIONNELLE
EVALUATION DE LA CONNAISSANCE DES
RADIOLOGUES
TCHADIENS SUR LA RADIOLOGIE
INTERVENTIONNELLE
Présenté par Dr MBAIAOURE BARAK
BOUKAR
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 2
Remerciements
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements au
Professeur Vincent Vidal pour m'avoir offert l'opportunité de me former
en radiologie interventionnelle.
Je remercie également tout le personnel du service de
radiologie pour leur enseignement précieux et leur collaboration durant
cette formation.
Une pensée particulière à mon parrain, Dr.
Farouk Tradi, pour sa disponibilité, sa patience et son esprit
pédagogique.
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 3
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
Figure 1 : Répartition des radiologues par
tranches d'âge 11
Figure 2 : Répartition des radiologues selon
leur domaine d'exercice 11
Tableau I : Répartition des radiologues selon
leurs pays de formation 12
Tableau II : Répartition des radiologues selon
les moyens d'imagerie utilisés 12
Tableau III : Répartitions des radiologues selon
les gestes RI réalisés 13
Tableau IV : Répartition des radiologues selon
leur niveau de connaissance sur les
gestes de RI 13
Mémoire de DFMSA en radiologie
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SIGLES ET ABREVIATIONS
CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement
Supérieur
IRM : imagerie par résonnance magnétique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
QCM : Questions à Choix Multiples
QROC : Questions à Réponses Ouvertes et
Courtes
R.I: Radiologie Interventionnelle
SOTRIM : Société Tchadienne de Radiologie et
d'Imagerie Médicale
TDM : Tomodensitométrie
% : pourcent
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SOMMAIRE
INTRODUCTION 6
1. Matériel et méthode 8
1.1 Collecte des données 8
1.2 Variables étudiés 9
1.3 Dépouillement et traitement des données 9
1.4 Critères d'évaluation des connaissances des
participants sur la RI ........ 9
2. Résultats 10
2.1 Taux de participation et caractéristiques socio
démographiques de la
population 10
2.2 Connaissance de la radiologie interventionnelle 12
3. Commentaires 14
3.1 Méthodologie : Limites et biais 14
3.2 Taux de participation et caractéristiques socio
démographiques de la
population 14
3.3 Connaissance de la radiologie interventionnelle 14
CONCLUSION 16
REFERENCES 18
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 6
INTRODUCTION
La radiologie interventionnelle (RI) regroupe l'ensemble des
actes médicaux invasifs réalisés à des fins
diagnostiques et/ou thérapeutiques sous guidage et contrôle d'un
moyen d'imagerie [1]. Ces techniques permettent désormais de remplacer
des interventions chirurgicales lourdes par des traitements moins invasifs,
apportant de nombreux avantages [2]. La RI occupe une place centrale dans le
diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles, notamment
cardiovasculaires.
Plusieurs études ont évalué
l'évolution de la pratique de la RI. Par exemple, Sunshine JH et al. ont
rapporté qu'en 2005, 6 % des radiologues américains consacraient
plus de 70 % de leur temps à la RI, tandis que 11,5 % avaient suivi une
spécialisation dans ce domaine [3]. En Chine, en 2006, dans la province
de Jiangsu, 24 % des hôpitaux avaient mis en place des
départements de RI distincts de la radiologie diagnostique, et 64,8 %
disposaient d'unités d'hospitalisation dédiées aux
patients ayant subi une intervention de RI [4]. En France, l'activité
globale de la RI a été évaluée en 2009 à 545
048 actes, dont 42,2 % avaient une visée thérapeutique [5].
Cependant, cette croissance rapide de la RI ne concerne
essentiellement que les pays développés. Dans les pays à
faibles et moyens revenus, la RI est quasi inexistante. Ces pays souffrent d'un
sous-équipement criant des services de radiologie, comme l'a
souligné l'Organisation mondiale de la santé (OMS) [6]. De plus,
le nombre de radiologues y est largement insuffisant, et les rares ressources
disponibles, tant humaines que matérielles, sont concentrées dans
les grandes villes [7,8].
L'augmentation des maladies cardiovasculaires et non
transmissibles dans les pays à faible revenu rend impérative la
réduction des inégalités en matière de radiologie,
et plus spécifiquement de radiologie interventionnelle [9].
L'introduction de la RI pourrait également permettre de réduire
considérablement la mortalité liée à d'autres
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 7
pathologies. Par exemple, les pratiques d'embolisation
pourraient drastiquement diminuer les décès dus aux
hémorragies postpartum [10].
Le Tchad, un pays enclavé au coeur de l'Afrique, couvre
une superficie de 1 284 000 km2, en faisant l'un des plus vastes
pays de l'Afrique noire francophone. Il partage des frontières avec la
Libye au nord, le Soudan à l'est, la République centrafricaine au
sud, ainsi que le Cameroun, le Nigeria et le Niger à l'ouest. Le Tchad,
avec une population proche de 20 millions d'habitants, compte seulement 4,3
médecins et 23,2 infirmiers pour 100 000 habitants, la majorité
étant concentrée dans la capitale, N'Djamena. Le nombre de
médecins spécialistes, notamment les radiologues, est
extrêmement limité, avec une dizaine de praticiens pour tout le
pays [11].
Diverses initiatives, surtout dans les pays anglophones,
visent à combler ce déficit en matière de RI. Toutefois,
il existe peu de données sur l'état de la RI dans les pays
à faibles revenus [12], particulièrement en Afrique subsaharienne
francophone, dont le Tchad. L'introduction de la RI dans ces pays pourrait
entraîner une réduction significative de la mortalité et
améliorer la prise en charge de plusieurs pathologies. Avant de mettre
en place une telle initiative au Tchad, il est essentiel d'évaluer la
connaissance qu'ont les radiologues et les futurs radiologues tchadiens de la
RI. Cette étude se propose d'évaluer leur niveau de connaissance
en la matière.
Plus spécifiquement, les objectifs de l'étude sont
:
· Recenser les données socio-démographiques
des radiologues tchadiens
· Analyser leur niveau de connaissance en radiologie
interventionnelle
1. MATERIEL ET METHODE
Il s'est agi d'une étude transversale descriptive,
réalisée sur une période de 30 jours, du 1er au 31
août 2024. Cette méthodologie transversale permet de recueillir
des données à un moment précis, offrant ainsi une vision
instantanée de l'état des connaissances des participants à
cette période. L'objectif principal de cette approche était
d'évaluer la connaissance des radiologues et résidents tchadiens
sur la radiologie interventionnelle (RI) afin de mieux comprendre leur
formation et leur expérience dans ce domaine.
La population cible de cette étude était
constituée de radiologues et de résidents en radiologie, tous
originaires du Tchad. Les participants étaient membres de la
Société Tchadienne de Radiologie et d'Imagerie
Médicale (SOTRIM). Le choix de cette population s'explique par
l'importance de leur rôle dans la pratique et la diffusion des
connaissances en radiologie au sein du système de santé
tchadien.
Les critères d'inclusion comprenaient les radiologues
et résidents en activité au moment de l'enquête, ayant
accepté de répondre au questionnaire et étant membres de
la SOTRIM. Aucune distinction n'a été faite en termes
d'âge, de sexe ou d'années d'expérience, afin d'obtenir un
échantillon représentatif de la diversité des praticiens
de la radiologie au Tchad.
1.1 Collecte des données
Un questionnaire structuré a été
utilisé comme outil principal de collecte des données. Il
comportait des questions à choix multiples (QCM) et des questions
à réponses ouvertes courtes (QROC) visant à évaluer
les connaissances des participants sur la radiologie interventionnelle, ainsi
que leur expérience professionnelle, la nature de leur formation et les
équipements disponibles dans leurs structures respectives. Ce
questionnaire a été conçu via l'application Google
Forms
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et distribué électroniquement à travers
le groupe WhatsApp de la SOTRIM, avec un rappel hebdomadaire pour encourager la
participation. L'anonymat des répondants a été
respecté tout au long du processus, et le consentement
éclairé de chaque participant a été obtenu avant
leur inclusion dans l'étude.
1.2 Variables étudiées
Les différentes variables étudiées
étaient pour chaque radiologue et résident : les données
socio démographiques (âge, le sexe), l'expérience
professionnelle (durée d'exercice et le pays de spécialisation),
la formation (possession d'un diplôme universitaire en RI, participation
à des formations médicales continues en RI), les
équipements d'imagerie médicale disponibles, la connaissance
et/ou la réalisation d'actes de RI (diagnostique et/ou
thérapeutique).
1.3 Dépouillement et traitement des
données
Le dépouillement des réponses et l'analyse des
données ont été effectués manuellement. Les
résultats ont ensuite été traités avec le logiciel
Microsoft Excel, permettant la visualisation des résultats sous forme de
tableaux et de graphiques pour faciliter l'analyse descriptive des
données.
1.4 Critères d'évaluation des connaissances
des participants sur la RI
Une classification du niveau de connaissance était
établie à l'aide du taux de bonnes réponses obtenues. Le
niveau de connaissance était qualifié de :
- Mauvais si le taux de bonnes réponses est = à
50%
- Faible si le taux de bonnes réponses est situé
entre 51 et 65% - Moyen si le taux de bonnes réponses est situé
entre 66 et 85% - Bon si le taux de bonnes réponses est = à
85%
Mémoire de DFMSA en radiologie
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2. RESULTATS
2.1 Taux de participation et caractéristiques socio
démographiques de la population
Sur les 28 membres de la SOTRIM, 24 ont répondu
à notre questionnaire, ce qui représente un taux de
réponse électronique de 85,71 %. L'échantillon de notre
étude se composait de 24 participants, répartis entre 8
radiologues et 16 résidents.
Parmi les radiologues interrogés, 21 étaient des
hommes (87,5 %) et 3 des femmes, donnant un ratio hommes/femmes de 7:1. La
tranche d'âge la plus représentée était celle des
31-35 ans, avec 45,8 % des participants (n=11) (figure 1).
L'expérience professionnelle moyenne de
l'échantillon était de 4,01 #177; 2,1 ans, avec une
médiane de 5 ans, et des extrêmes allant de 1 à 10 ans.
Tous les répondants avaient connaissance de l'existence de la radiologie
interventionnelle (RI), bien que seulement 4 radiologues (16,8 %) aient
reçu une formation initiale dans ce domaine.
Plus de deux tiers des radiologues (60,9 %) travaillaient dans
le secteur public (figure 2), et environ les deux tiers avaient une
expérience professionnelle inférieure ou égale à 5
ans. La moitié des radiologues avaient reçu leur formation
spécialisée au Togo (tableau 1), et aucun n'avait
été formé au Tchad.
4,2%
45,8
25
16,7
8,3
]25-30] ]31-35] ]36-40] ]41-45] ?45
Mémoire de DFMSA en radiologie
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Figure 1: Répartition des radiologues par
tranches d'âge
Privé
4%
mixte
21%
effectif
Public
75%
Public
Privé
mixte
Figure 2 : Répartition des radiologues
selon leur domaine d'exercice
Mémoire de DFMSA en radiologie
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Tableau I : Répartition des radiologues
selon leurs pays de formation
|
Effectif (n)
|
Pourcentage
(%)
|
Togo
|
13
|
54,2
|
Maroc
|
04
|
16,7
|
Burkina-Faso
|
04
|
16,7
|
Sénégal
|
02
|
8,3
|
Cote d'Ivoire
|
01
|
4,2
|
2.2 Connaissance de la radiologie interventionnelle
Les moyens d'imagerie utilisés quotidiennement par les
radiologues sont consignées dans le tableau II.
Tableau II: Répartition des radiologues
selon les moyens d'imagerie utilisés
|
Effectif (n)
|
Pourcentage
(%)
|
Radiographie
|
12
|
50
|
Echographie
|
11
|
45,8
|
Scanner
|
13
|
54,2
|
IRM
|
01
|
4,2
|
Seuls 2 radiologues (8,3%) avaient fait un stage de RI.
Près de la moitié des radiologues (58,3%) ne
réalisait aucun geste RI (tableau III).
Mémoire de DFMSA en radiologie
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Tableau III : Répartitions des radiologues
selon les gestes RI réalisés
|
Effectif (n)
|
Pourcentage
(%)
|
Gestes de RI Percutanée
|
8
|
33,3
|
Gestes de RI vasculaire
|
2
|
08,3
|
Aucun des deux gestes RI
|
14
|
58,3
|
La plupart des radiologues avaient une connaissance moyenne sur
la RI (tableau IV)
Tableau IV : Répartition des radiologues
selon leur niveau de connaissance sur les gestes de RI
Bonnes réponses
(%)
|
Classification
|
RI vasculaire diagnostique 75 Moyenne
RI vasculaire thérapeutique 75 Moyenne
RI percutanée diagnostique 73 Moyenne
RI percutanée thérapeutique 65 Faible
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3. COMMENTAIRES
3.1 Méthodologie : Limites et biais
Au cours de notre étude, nous avons rencontré
plusieurs difficultés, notamment l'absence d'outils scientifiques
standardisés permettant d'évaluer de manière
précise le niveau de connaissance des participants. Ce manque de
référentiels a limité la précision de
l'évaluation.
Cependant, malgré ces insuffisances
méthodologiques, les résultats obtenus offrent un aperçu
global et représentatif du niveau de connaissance des radiologues et
résidents tchadiens en matière de radiologie interventionnelle.
Ces données constituent une base pertinente pour mieux comprendre les
besoins en formation et les lacunes à combler dans ce domaine.
3.2 Taux de participation et caractéristiques
socio démographiques de la population
Le taux de participation élevé (85,7 %)
observé dans notre étude s'explique par la large
accessibilité de la plateforme WhatsApp de la Société
Tchadienne de Radiologie et d'Imagerie Médicale (SOTRIM), sur
laquelle la plupart des enquêtés étaient actifs, et par
leur compréhension du bien-fondé de l'étude.
Les résidents représentaient la majorité
des participants (66,6 %). Ce constat reflète la volonté du
gouvernement tchadien d'augmenter le nombre de médecins
spécialistes en facilitant l'accès à la
spécialisation, notamment dans des domaines comme la radiologie.
La forte présence masculine dans l'échantillon,
conforme à un ratio homme/femme élevé dans de nombreux
secteurs primaires du Tchad, se retrouve également dans le
Mémoire de DFMSA en radiologie
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domaine de la santé, et plus particulièrement en
radiologie. Cela témoigne des inégalités de genre qui
persistent dans l'accès aux formations médicales
spécialisées.
Bien que tous les participants aient été
informés de l'existence de la radiologie interventionnelle (RI), seuls
16,8 % d'entre eux avaient reçu une formation initiale dans ce domaine.
Ce faible taux s'explique en partie par la faible pénétration de
la RI en Afrique subsaharienne et par l'absence de modules spécifiques
en RI dans les programmes de formation des radiologues. Le Conseil Africain
et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), qui régit
les curriculums de formation en radiologie et imagerie médicale dans
cette région, ne prévoit pas encore de formation formelle en RI.
Par conséquent, la majorité des centres de formation en Afrique
francophone subsaharienne ne disposent pas des infrastructures techniques
nécessaires à l'enseignement de la RI, ce qui explique pourquoi
peu de radiologues possèdent un diplôme dans cette
spécialité.
Aucun radiologue enquêté n'a été
formé au Tchad. Cela s'explique par plusieurs facteurs, notamment le
jeune âge des facultés de médecine tchadiennes, qui
viennent seulement d'introduire des cycles de spécialisation, et le
manque d'enseignants de rang A en imagerie médicale, indispensables pour
assurer une formation de qualité.
3.3 Connaissance de la radiologie interventionnelle
Près de 58,3 % des radiologues interrogés ne
pratiquaient aucun geste de radiologie interventionnelle (RI), ce qui peut
être facilement attribué à l'absence de formation en RI
dans leur cursus de spécialisation en radiologie. Les rares praticiens
qui tentaient de réaliser des gestes de radiologie interventionnelle
percutanée le faisaient souvent de manière empirique, sans suivre
les protocoles standards, ce qui compromet l'efficacité de la prise en
charge des patients.
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 16
L'imagerie en coupe, comme la tomodensitométrie (TDM)
et l'imagerie par résonance magnétique (IRM), était
très peu utilisée par les radiologues tchadiens, contrairement
à l'échographie et à la radiographie standard, plus
répandues. Cette disparité dans l'utilisation des moyens
d'imagerie s'explique en grande partie par les contraintes
socio-économiques des pays d'Afrique subsaharienne, où
l'acquisition et l'entretien des équipements d'imagerie en coupe restent
coûteux et difficilement accessibles.
La majorité des radiologues présentaient un
niveau de connaissance moyen en RI, ce qui reflète l'absence de modules
spécifiques de RI dans leur formation initiale et l'inexistence
d'unités de RI dans la plupart des hôpitaux. Ce manque de
formation formelle, combiné à la faible pratique des gestes de
RI, qui sont pourtant essentiels pour une prise en charge optimale des
patients, limite significativement la maîtrise de cette
spécialité chez les radiologues et résidents tchadiens. Ce
déficit de compétences constitue un frein majeur au
développement de la RI, une discipline pourtant cruciale dans la
médecine moderne.
CONCLUSION
La pratique de la radiologie interventionnelle (RI) au Tchad
reste à un stade embryonnaire, avec des interventions principalement
limitées aux actes diagnostiques, tandis que les procédures
vasculaires et thérapeutiques sont quasi inexistantes. Le niveau global
de connaissance des radiologues en matière de RI est encore moyen,
reflétant les lacunes dans la formation et les infrastructures
disponibles.
Néanmoins, le développement de la RI est
essentiel, compte tenu de son rôle central dans la prise en charge
moderne et efficace de nombreuses pathologies, notamment cardiovasculaires et
oncologiques. Pour que le Tchad puisse tirer pleinement parti de
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 17
ces avancées médicales, il est impératif
d'améliorer les plateaux techniques dans les structures de santé,
tout en renforçant la formation spécialisée des
radiologues.
Dans cette perspective, la coopération internationale,
en particulier dans le cadre de partenariats avec des centres de formation et
des institutions médicales disposant d'une expertise en radiologie
interventionnelle, représente une voie prometteuse. Cette collaboration
pourrait permettre non seulement le transfert de compétences, mais aussi
l'amélioration des infrastructures médicales nécessaires
à la pratique de la RI, contribuant ainsi à une meilleure prise
en charge des patients et à une réduction significative de la
mortalité liée à certaines affections graves au Tchad.
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 18
REFERENCES
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interventionnelle en France en 2010. J Radiol. 2011;92(7-8):623-31.
2. Murphy TP, Soares GM. The evolution of interventional
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3. Sunshine JH, Lewis RS BM. A Portrait of Interventional
Radiologists in the United States. AJR Am J Roentgenol. 2005;185(5):1103-12.
4. Teng GJ, Xu K, Ni CF, Li LS. Interventional radiology in
China. Cardiovasc Intervent Radiol. 2008;31(2):233-7.
5. Menechal P, Valero M, Megnigbeto C, Marchal C GJ. La
radioprotection des patients et des travailleurs en radiologie
interventionnelle et au bloc opératoire. Hygiène
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6. World Health Organization. Global atlas of medical devices.
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7. Kawooya MG. Training for Rural Radiology and Imaging in
Sub-Saharan Africa: Addressing the Mismatch Between Services and Population. J
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Yakovlyeva N, Chirwa M, et al. An audit of licenced Zambian diagnostic imaging
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monitoring health for the SDGs, sustainable development goals. World Health
Organization; 2020. viii, 77 p.
10.
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 19
Muhogora W, Rehani MM. Review of the current status of
radiation protection in diagnostic radiology in Africa. J Med Imaging.
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11. Kline AD, Dixon RG, Brown MK, Culp MP. Interventional
Radiology Readiness Assessment Tool for Global Health. J Glob Radiol.
2017;3(May):1-5.
12.
https://data.who.int/fr/countries/148
consulté le 11 aout 2024 à 11H
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 20
Cursus de la formation
Période : du 02 Novembre 2023 au 1 er
novembre 2024
Lieu : Service de Radiologie interventionnelle
du Pôle imagerie de la Timone
I- Compétences acquises en Radiologie
interventionnelle
Ø Gestes de radiologie interventionnelle
endovasculaire :
- Pose de picc-line
- Pose de PAC thoracique (port à cath)
- Cathétérisme artériel
- Fistulographie
- Artériographie des membres inférieurs
- Embolisations utérine (hémorragie de la
délivrance et fibromes utérins)
Ø Gestes de radiologie interventionnelle
percutanée :
- Biopsie et drainage des collections
- Gastrostomie percutanée radiologique (GPR)
- Thermoablation percutané (Thoracique et
hépatique)
II- Compétences acquises en radiologie
diagnostique
- Scanner thoracique et abdominal
- Coroscanner
- Scanner de suivi des patients en oncologie
- IRM hépatique
Mémoire de DFMSA en radiologie
Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 21
III- Projet professionnel
À mon arrivée dans ce service, il y a un an, je
n'avais pratiquement aucune connaissance en radiologie interventionnelle, une
discipline qui n'existe pas dans mon pays en raison d'un manque de
compétences et d'équipements adéquats. De retour chez moi,
je suis déterminé à mettre en oeuvre mon projet de
création d'une unité de radiologie interventionnelle. Mon
objectif est de partager mes nouvelles compétences avec mes
collègues et d'apporter ma contribution à l'amélioration
de la qualité des soins. Je souhaite ardemment participer à
l'atteinte de l'objectif de « santé pour tous, santé
équitable », qui me tient particulièrement à coeur et
que je considère comme un impératif.