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Evaluation de la connaissance des radiologues tchadiens sur la radiologie interventionnelle


par Boukar MBAIAOURE BARAK
Aix-Marseille-Université  - Diplôme de Formation Médicale Spécialisée Approfondie 2024
  

Disponible en mode multipage

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    DIPLOME DE FORMATION MEDICALE SPECIALISEE APPROFONDIE
    (DFMSA) EN RADIOLOGIE DIAGNOSTIQUE ET INTERVENTIONNELLE

    EVALUATION DE LA CONNAISSANCE DES RADIOLOGUES

    TCHADIENS SUR LA RADIOLOGIE INTERVENTIONNELLE

    Présenté par Dr MBAIAOURE BARAK BOUKAR

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 2

    Remerciements

    Je tiens à exprimer mes sincères remerciements au Professeur Vincent Vidal pour m'avoir offert l'opportunité de me former en radiologie interventionnelle.

    Je remercie également tout le personnel du service de radiologie pour leur enseignement précieux et leur collaboration durant cette formation.

    Une pensée particulière à mon parrain, Dr. Farouk Tradi, pour sa disponibilité, sa patience et son esprit pédagogique.

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 3

    LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

    Figure 1 : Répartition des radiologues par tranches d'âge 11

    Figure 2 : Répartition des radiologues selon leur domaine d'exercice 11

    Tableau I : Répartition des radiologues selon leurs pays de formation 12

    Tableau II : Répartition des radiologues selon les moyens d'imagerie utilisés 12

    Tableau III : Répartitions des radiologues selon les gestes RI réalisés 13

    Tableau IV : Répartition des radiologues selon leur niveau de connaissance sur les

    gestes de RI 13

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 4

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    CAMES : Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur

    IRM : imagerie par résonnance magnétique

    OMS : Organisation Mondiale de la Santé

    QCM : Questions à Choix Multiples

    QROC : Questions à Réponses Ouvertes et Courtes

    R.I: Radiologie Interventionnelle

    SOTRIM : Société Tchadienne de Radiologie et d'Imagerie Médicale

    TDM : Tomodensitométrie

    % : pourcent

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 5

    SOMMAIRE

    INTRODUCTION 6

    1. Matériel et méthode 8

    1.1 Collecte des données 8

    1.2 Variables étudiés 9

    1.3 Dépouillement et traitement des données 9

    1.4 Critères d'évaluation des connaissances des participants sur la RI ........ 9

    2. Résultats 10

    2.1 Taux de participation et caractéristiques socio démographiques de la

    population 10

    2.2 Connaissance de la radiologie interventionnelle 12

    3. Commentaires 14

    3.1 Méthodologie : Limites et biais 14

    3.2 Taux de participation et caractéristiques socio démographiques de la

    population 14

    3.3 Connaissance de la radiologie interventionnelle 14

    CONCLUSION 16

    REFERENCES 18

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 6

    INTRODUCTION

    La radiologie interventionnelle (RI) regroupe l'ensemble des actes médicaux invasifs réalisés à des fins diagnostiques et/ou thérapeutiques sous guidage et contrôle d'un moyen d'imagerie [1]. Ces techniques permettent désormais de remplacer des interventions chirurgicales lourdes par des traitements moins invasifs, apportant de nombreux avantages [2]. La RI occupe une place centrale dans le diagnostic et le traitement des maladies non transmissibles, notamment cardiovasculaires.

    Plusieurs études ont évalué l'évolution de la pratique de la RI. Par exemple, Sunshine JH et al. ont rapporté qu'en 2005, 6 % des radiologues américains consacraient plus de 70 % de leur temps à la RI, tandis que 11,5 % avaient suivi une spécialisation dans ce domaine [3]. En Chine, en 2006, dans la province de Jiangsu, 24 % des hôpitaux avaient mis en place des départements de RI distincts de la radiologie diagnostique, et 64,8 % disposaient d'unités d'hospitalisation dédiées aux patients ayant subi une intervention de RI [4]. En France, l'activité globale de la RI a été évaluée en 2009 à 545 048 actes, dont 42,2 % avaient une visée thérapeutique [5].

    Cependant, cette croissance rapide de la RI ne concerne essentiellement que les pays développés. Dans les pays à faibles et moyens revenus, la RI est quasi inexistante. Ces pays souffrent d'un sous-équipement criant des services de radiologie, comme l'a souligné l'Organisation mondiale de la santé (OMS) [6]. De plus, le nombre de radiologues y est largement insuffisant, et les rares ressources disponibles, tant humaines que matérielles, sont concentrées dans les grandes villes [7,8].

    L'augmentation des maladies cardiovasculaires et non transmissibles dans les pays à faible revenu rend impérative la réduction des inégalités en matière de radiologie, et plus spécifiquement de radiologie interventionnelle [9]. L'introduction de la RI pourrait également permettre de réduire considérablement la mortalité liée à d'autres

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 7

    pathologies. Par exemple, les pratiques d'embolisation pourraient drastiquement diminuer les décès dus aux hémorragies postpartum [10].

    Le Tchad, un pays enclavé au coeur de l'Afrique, couvre une superficie de 1 284 000 km2, en faisant l'un des plus vastes pays de l'Afrique noire francophone. Il partage des frontières avec la Libye au nord, le Soudan à l'est, la République centrafricaine au sud, ainsi que le Cameroun, le Nigeria et le Niger à l'ouest. Le Tchad, avec une population proche de 20 millions d'habitants, compte seulement 4,3 médecins et 23,2 infirmiers pour 100 000 habitants, la majorité étant concentrée dans la capitale, N'Djamena. Le nombre de médecins spécialistes, notamment les radiologues, est extrêmement limité, avec une dizaine de praticiens pour tout le pays [11].

    Diverses initiatives, surtout dans les pays anglophones, visent à combler ce déficit en matière de RI. Toutefois, il existe peu de données sur l'état de la RI dans les pays à faibles revenus [12], particulièrement en Afrique subsaharienne francophone, dont le Tchad. L'introduction de la RI dans ces pays pourrait entraîner une réduction significative de la mortalité et améliorer la prise en charge de plusieurs pathologies. Avant de mettre en place une telle initiative au Tchad, il est essentiel d'évaluer la connaissance qu'ont les radiologues et les futurs radiologues tchadiens de la RI. Cette étude se propose d'évaluer leur niveau de connaissance en la matière.

    Plus spécifiquement, les objectifs de l'étude sont :

    · Recenser les données socio-démographiques des radiologues tchadiens

    · Analyser leur niveau de connaissance en radiologie interventionnelle

    1. MATERIEL ET METHODE

    Il s'est agi d'une étude transversale descriptive, réalisée sur une période de 30 jours, du 1er au 31 août 2024. Cette méthodologie transversale permet de recueillir des données à un moment précis, offrant ainsi une vision instantanée de l'état des connaissances des participants à cette période. L'objectif principal de cette approche était d'évaluer la connaissance des radiologues et résidents tchadiens sur la radiologie interventionnelle (RI) afin de mieux comprendre leur formation et leur expérience dans ce domaine.

    La population cible de cette étude était constituée de radiologues et de résidents en radiologie, tous originaires du Tchad. Les participants étaient membres de la Société Tchadienne de Radiologie et d'Imagerie Médicale (SOTRIM). Le choix de cette population s'explique par l'importance de leur rôle dans la pratique et la diffusion des connaissances en radiologie au sein du système de santé tchadien.

    Les critères d'inclusion comprenaient les radiologues et résidents en activité au moment de l'enquête, ayant accepté de répondre au questionnaire et étant membres de la SOTRIM. Aucune distinction n'a été faite en termes d'âge, de sexe ou d'années d'expérience, afin d'obtenir un échantillon représentatif de la diversité des praticiens de la radiologie au Tchad.

    1.1 Collecte des données

    Un questionnaire structuré a été utilisé comme outil principal de collecte des données. Il comportait des questions à choix multiples (QCM) et des questions à réponses ouvertes courtes (QROC) visant à évaluer les connaissances des participants sur la radiologie interventionnelle, ainsi que leur expérience professionnelle, la nature de leur formation et les équipements disponibles dans leurs structures respectives. Ce questionnaire a été conçu via l'application Google Forms

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 8

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 9

    et distribué électroniquement à travers le groupe WhatsApp de la SOTRIM, avec un rappel hebdomadaire pour encourager la participation. L'anonymat des répondants a été respecté tout au long du processus, et le consentement éclairé de chaque participant a été obtenu avant leur inclusion dans l'étude.

    1.2 Variables étudiées

    Les différentes variables étudiées étaient pour chaque radiologue et résident : les données socio démographiques (âge, le sexe), l'expérience professionnelle (durée d'exercice et le pays de spécialisation), la formation (possession d'un diplôme universitaire en RI, participation à des formations médicales continues en RI), les équipements d'imagerie médicale disponibles, la connaissance et/ou la réalisation d'actes de RI (diagnostique et/ou thérapeutique).

    1.3 Dépouillement et traitement des données

    Le dépouillement des réponses et l'analyse des données ont été effectués manuellement. Les résultats ont ensuite été traités avec le logiciel Microsoft Excel, permettant la visualisation des résultats sous forme de tableaux et de graphiques pour faciliter l'analyse descriptive des données.

    1.4 Critères d'évaluation des connaissances des participants sur la RI

    Une classification du niveau de connaissance était établie à l'aide du taux de bonnes réponses obtenues. Le niveau de connaissance était qualifié de :

    - Mauvais si le taux de bonnes réponses est = à 50%

    - Faible si le taux de bonnes réponses est situé entre 51 et 65% - Moyen si le taux de bonnes réponses est situé entre 66 et 85% - Bon si le taux de bonnes réponses est = à 85%

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 10

    2. RESULTATS

    2.1 Taux de participation et caractéristiques socio démographiques de la population

    Sur les 28 membres de la SOTRIM, 24 ont répondu à notre questionnaire, ce qui représente un taux de réponse électronique de 85,71 %. L'échantillon de notre étude se composait de 24 participants, répartis entre 8 radiologues et 16 résidents.

    Parmi les radiologues interrogés, 21 étaient des hommes (87,5 %) et 3 des femmes, donnant un ratio hommes/femmes de 7:1. La tranche d'âge la plus représentée était celle des 31-35 ans, avec 45,8 % des participants (n=11) (figure 1).

    L'expérience professionnelle moyenne de l'échantillon était de 4,01 #177; 2,1 ans, avec une médiane de 5 ans, et des extrêmes allant de 1 à 10 ans. Tous les répondants avaient connaissance de l'existence de la radiologie interventionnelle (RI), bien que seulement 4 radiologues (16,8 %) aient reçu une formation initiale dans ce domaine.

    Plus de deux tiers des radiologues (60,9 %) travaillaient dans le secteur public (figure 2), et environ les deux tiers avaient une expérience professionnelle inférieure ou égale à 5 ans. La moitié des radiologues avaient reçu leur formation spécialisée au Togo (tableau 1), et aucun n'avait été formé au Tchad.

    4,2%

    45,8

    25

    16,7

    8,3

    ]25-30] ]31-35] ]36-40] ]41-45] ?45

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 11

    Figure 1: Répartition des radiologues par tranches d'âge

    Privé

    4%

    mixte

    21%

    effectif

    Public

    75%

    Public
    Privé
    mixte

    Figure 2 : Répartition des radiologues selon leur domaine d'exercice

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 12

    Tableau I : Répartition des radiologues selon leurs pays de formation

     

    Effectif (n)

    Pourcentage

    (%)

    Togo

    13

    54,2

    Maroc

    04

    16,7

    Burkina-Faso

    04

    16,7

    Sénégal

    02

    8,3

    Cote d'Ivoire

    01

    4,2

    2.2 Connaissance de la radiologie interventionnelle

    Les moyens d'imagerie utilisés quotidiennement par les radiologues sont consignées dans le tableau II.

    Tableau II: Répartition des radiologues selon les moyens d'imagerie utilisés

     

    Effectif (n)

    Pourcentage

    (%)

    Radiographie

    12

    50

    Echographie

    11

    45,8

    Scanner

    13

    54,2

    IRM

    01

    4,2

    Seuls 2 radiologues (8,3%) avaient fait un stage de RI.

    Près de la moitié des radiologues (58,3%) ne réalisait aucun geste RI (tableau III).

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 13

    Tableau III : Répartitions des radiologues selon les gestes RI réalisés

     

    Effectif (n)

    Pourcentage

    (%)

    Gestes de RI Percutanée

    8

    33,3

    Gestes de RI vasculaire

    2

    08,3

    Aucun des deux gestes RI

    14

    58,3

    La plupart des radiologues avaient une connaissance moyenne sur la RI (tableau IV)

    Tableau IV : Répartition des radiologues selon leur niveau de connaissance sur les gestes de RI

    Bonnes réponses

    (%)

    Classification

    RI vasculaire diagnostique 75 Moyenne

    RI vasculaire thérapeutique 75 Moyenne

    RI percutanée diagnostique 73 Moyenne

    RI percutanée thérapeutique 65 Faible

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 14

    3. COMMENTAIRES

    3.1 Méthodologie : Limites et biais

    Au cours de notre étude, nous avons rencontré plusieurs difficultés, notamment l'absence d'outils scientifiques standardisés permettant d'évaluer de manière précise le niveau de connaissance des participants. Ce manque de référentiels a limité la précision de l'évaluation.

    Cependant, malgré ces insuffisances méthodologiques, les résultats obtenus offrent un aperçu global et représentatif du niveau de connaissance des radiologues et résidents tchadiens en matière de radiologie interventionnelle. Ces données constituent une base pertinente pour mieux comprendre les besoins en formation et les lacunes à combler dans ce domaine.

    3.2 Taux de participation et caractéristiques socio démographiques de la population

    Le taux de participation élevé (85,7 %) observé dans notre étude s'explique par la large accessibilité de la plateforme WhatsApp de la Société Tchadienne de Radiologie et d'Imagerie Médicale (SOTRIM), sur laquelle la plupart des enquêtés étaient actifs, et par leur compréhension du bien-fondé de l'étude.

    Les résidents représentaient la majorité des participants (66,6 %). Ce constat reflète la volonté du gouvernement tchadien d'augmenter le nombre de médecins spécialistes en facilitant l'accès à la spécialisation, notamment dans des domaines comme la radiologie.

    La forte présence masculine dans l'échantillon, conforme à un ratio homme/femme élevé dans de nombreux secteurs primaires du Tchad, se retrouve également dans le

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 15

    domaine de la santé, et plus particulièrement en radiologie. Cela témoigne des inégalités de genre qui persistent dans l'accès aux formations médicales spécialisées.

    Bien que tous les participants aient été informés de l'existence de la radiologie interventionnelle (RI), seuls 16,8 % d'entre eux avaient reçu une formation initiale dans ce domaine. Ce faible taux s'explique en partie par la faible pénétration de la RI en Afrique subsaharienne et par l'absence de modules spécifiques en RI dans les programmes de formation des radiologues. Le Conseil Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), qui régit les curriculums de formation en radiologie et imagerie médicale dans cette région, ne prévoit pas encore de formation formelle en RI. Par conséquent, la majorité des centres de formation en Afrique francophone subsaharienne ne disposent pas des infrastructures techniques nécessaires à l'enseignement de la RI, ce qui explique pourquoi peu de radiologues possèdent un diplôme dans cette spécialité.

    Aucun radiologue enquêté n'a été formé au Tchad. Cela s'explique par plusieurs facteurs, notamment le jeune âge des facultés de médecine tchadiennes, qui viennent seulement d'introduire des cycles de spécialisation, et le manque d'enseignants de rang A en imagerie médicale, indispensables pour assurer une formation de qualité.

    3.3 Connaissance de la radiologie interventionnelle

    Près de 58,3 % des radiologues interrogés ne pratiquaient aucun geste de radiologie interventionnelle (RI), ce qui peut être facilement attribué à l'absence de formation en RI dans leur cursus de spécialisation en radiologie. Les rares praticiens qui tentaient de réaliser des gestes de radiologie interventionnelle percutanée le faisaient souvent de manière empirique, sans suivre les protocoles standards, ce qui compromet l'efficacité de la prise en charge des patients.

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 16

    L'imagerie en coupe, comme la tomodensitométrie (TDM) et l'imagerie par résonance magnétique (IRM), était très peu utilisée par les radiologues tchadiens, contrairement à l'échographie et à la radiographie standard, plus répandues. Cette disparité dans l'utilisation des moyens d'imagerie s'explique en grande partie par les contraintes socio-économiques des pays d'Afrique subsaharienne, où l'acquisition et l'entretien des équipements d'imagerie en coupe restent coûteux et difficilement accessibles.

    La majorité des radiologues présentaient un niveau de connaissance moyen en RI, ce qui reflète l'absence de modules spécifiques de RI dans leur formation initiale et l'inexistence d'unités de RI dans la plupart des hôpitaux. Ce manque de formation formelle, combiné à la faible pratique des gestes de RI, qui sont pourtant essentiels pour une prise en charge optimale des patients, limite significativement la maîtrise de cette spécialité chez les radiologues et résidents tchadiens. Ce déficit de compétences constitue un frein majeur au développement de la RI, une discipline pourtant cruciale dans la médecine moderne.

    CONCLUSION

    La pratique de la radiologie interventionnelle (RI) au Tchad reste à un stade embryonnaire, avec des interventions principalement limitées aux actes diagnostiques, tandis que les procédures vasculaires et thérapeutiques sont quasi inexistantes. Le niveau global de connaissance des radiologues en matière de RI est encore moyen, reflétant les lacunes dans la formation et les infrastructures disponibles.

    Néanmoins, le développement de la RI est essentiel, compte tenu de son rôle central dans la prise en charge moderne et efficace de nombreuses pathologies, notamment cardiovasculaires et oncologiques. Pour que le Tchad puisse tirer pleinement parti de

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 17

    ces avancées médicales, il est impératif d'améliorer les plateaux techniques dans les structures de santé, tout en renforçant la formation spécialisée des radiologues.

    Dans cette perspective, la coopération internationale, en particulier dans le cadre de partenariats avec des centres de formation et des institutions médicales disposant d'une expertise en radiologie interventionnelle, représente une voie prometteuse. Cette collaboration pourrait permettre non seulement le transfert de compétences, mais aussi l'amélioration des infrastructures médicales nécessaires à la pratique de la RI, contribuant ainsi à une meilleure prise en charge des patients et à une réduction significative de la mortalité liée à certaines affections graves au Tchad.

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 18

    REFERENCES

    1. Joffre F. Présentation de la radiologie interventionnelle en France en 2010. J Radiol. 2011;92(7-8):623-31.

    2. Murphy TP, Soares GM. The evolution of interventional radiology. Semin Intervent Radiol. 2005;22(1):6-9.

    3. Sunshine JH, Lewis RS BM. A Portrait of Interventional Radiologists in the United States. AJR Am J Roentgenol. 2005;185(5):1103-12.

    4. Teng GJ, Xu K, Ni CF, Li LS. Interventional radiology in China. Cardiovasc Intervent Radiol. 2008;31(2):233-7.

    5. Menechal P, Valero M, Megnigbeto C, Marchal C GJ. La radioprotection des patients et des travailleurs en radiologie interventionnelle et au bloc opératoire. Hygiène sécurité du traivail. 2011;222:27-33.

    6. World Health Organization. Global atlas of medical devices. WHO Medical device technical series. 2017. 480 p.

    7. Kawooya MG. Training for Rural Radiology and Imaging in Sub-Saharan Africa: Addressing the Mismatch Between Services and Population. J Clin Imaging Sci. 2012;2(2):37.

    8. Mbewe C, Chanda-kapata P, Sunkutu-Sichizya V, Lambwe N, Yakovlyeva N, Chirwa M, et al. An audit of licenced Zambian diagnostic imaging equipment and personnel. Pan Afr Med J. 2020;8688.

    9. World Health Organization. World health statistics 2020: monitoring health for the SDGs, sustainable development goals. World Health Organization; 2020. viii, 77 p.

    10.

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 19

    Muhogora W, Rehani MM. Review of the current status of radiation protection in diagnostic radiology in Africa. J Med Imaging. 2017;4(3):031202.

    11. Kline AD, Dixon RG, Brown MK, Culp MP. Interventional Radiology Readiness Assessment Tool for Global Health. J Glob Radiol. 2017;3(May):1-5.

    12. https://data.who.int/fr/countries/148 consulté le 11 aout 2024 à 11H

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 20

    Cursus de la formation

    Période : du 02 Novembre 2023 au 1 er novembre 2024

    Lieu : Service de Radiologie interventionnelle du Pôle imagerie de la Timone

    I- Compétences acquises en Radiologie interventionnelle

    Ø Gestes de radiologie interventionnelle endovasculaire :

    - Pose de picc-line

    - Pose de PAC thoracique (port à cath)

    - Cathétérisme artériel

    - Fistulographie

    - Artériographie des membres inférieurs

    - Embolisations utérine (hémorragie de la délivrance et fibromes utérins)

    Ø Gestes de radiologie interventionnelle percutanée :

    - Biopsie et drainage des collections

    - Gastrostomie percutanée radiologique (GPR)

    - Thermoablation percutané (Thoracique et hépatique)

    II- Compétences acquises en radiologie diagnostique

    - Scanner thoracique et abdominal

    - Coroscanner

    - Scanner de suivi des patients en oncologie

    - IRM hépatique

    Mémoire de DFMSA en radiologie Aix-Marseille-Université CHU-Timone BARAK 21

    III- Projet professionnel

    À mon arrivée dans ce service, il y a un an, je n'avais pratiquement aucune connaissance en radiologie interventionnelle, une discipline qui n'existe pas dans mon pays en raison d'un manque de compétences et d'équipements adéquats. De retour chez moi, je suis déterminé à mettre en oeuvre mon projet de création d'une unité de radiologie interventionnelle. Mon objectif est de partager mes nouvelles compétences avec mes collègues et d'apporter ma contribution à l'amélioration de la qualité des soins. Je souhaite ardemment participer à l'atteinte de l'objectif de « santé pour tous, santé équitable », qui me tient particulièrement à coeur et que je considère comme un impératif.






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