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Etude et réalisation d'un système d'alerte d'inondation dans une parcelle "cas de la cellule de Londo"


par John KAZI MASHAURI
I.S.P.T Muhangi à Butembo  - Graduat  2024
  

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INTRODUCTION GENERALE

1. PROBLEMATIQUE

Les catastrophes dites « naturelles » (séismes, ouragans, tsunamis, éruptions volcaniques, inondations) ont pendant longtemps été, et sont encore aujourd'hui pour la plupart, analysées par les sciences dites « dures », sciences de la terre et science de l'ingénieur. Cependant, au coté de ces savoirs naturels (incarnés en particulier par la géophysique) et techniques, différentes branches des sciences sociales (sociologie, géographie, development studies) se sont progressivement intéressées aux catastrophes, déplaçant par la même occasion l'objet d'investigation et d'intervention sur les catastrophes, en les rendant moins « naturelles » et plus « sociales ». La constitution de ces sciences sociales des catastrophes et la concurrence qu'elles ont opposée aux savoirs techniques et naturels se sont opérées en parallèle d'une mise à l'agenda politique global des catastrophes, au moment où, dans les années 1970, la question environnementale mobilisait les sphères politiques et expertes internationales. Dans cette nébuleuse environnementale qui émerge alors, les catastrophes présentent une spécificité dans la mesure où cet enjeu est principalement investi par des scientifiques issus d'horizons divers et des praticiens de l'humanitaire, bien plus que par des militants portant une cause. Alors que dans les mêmes années les secours deviennent un enjeu de mobilisation humanitaire internationale, la cause des catastrophes  « naturelles » émerge avant tout dans les arènes politiques internationales autour de la question de leur prévention par le biais d'interventions de scientifiques et d'experts.1(*)

Parmi les différents types de désastres naturels, les inondations sont les plus fréquentes et impliquent 40 milliards de dollars par an2(*). Entre 1998 et 2017, les inondations ont touché 29% de la population mondiale. Parmi tous les désastres météorologiques en Afrique qui sont apparues à peine deux mois après le début de la saison des pluies en 2024 en Afrique de l'Ouest et Centrale, les inondations sévères ont affecté 716 473 personnes dans ces régions causant la mort de 72 personnes et 699 autres ont été blessées. La production et la sécurité alimentaire sont également en jeu, avec au moins 25 726 hectares de terres agricoles endommagés et 4 205 têtes de bétail tuées.3(*) Ces quelques chiffres, que l'on trouve régulièrement dans la littérature consacrée au sujet, montrent l'importance du phénomène. Une politique de prévention et de protection contre les inondations est issue des choix collectifs et individuels concernant le niveau de risque acceptable pour la société. La connaissance des enjeux liés à l'occupation des sols en zones inondables et des impacts socio-économiques liés à la survenance d'événements catastrophiques occupe une place importante pour la gestion de ce risque. Elle constitue une aide à la prise de décision publique, elle est de nature préventive.4(*)

La République Démocratique du Congo, quant à elle, présente des catastrophes naturelles qui sont un phénomène préoccupant et affectant la vie de millions de personnes. Parmi les principales catastrophes, on trouve :

- Les sécheresses : certaines zones, en particulier dans le sud et le sud-est, peuvent souffrir de sécheresses, qui affectent l'agriculture et l'accès à l'eau potable.

- Les tremblements de terre : Bien que moins fréquents, des séismes peuvent se produire, notamment dans les régions proches des frontières avec le Rwanda et l'Ouganda.

- L'érosion et les glissements de terrain : Dans les zones montagneuses, l'érosion et les glissements de terrain peuvent causer des destructions de routes et de villages.

- Les éruptions volcaniques : La République Démocratique du Congo abrite plusieurs volcans actifs, comme le Nyiragongo, dont les éruptions peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur les communautés environnantes.

- Les épidémies : Bien que moins souvent classées comme catastrophes naturelles, les épidémies de maladies comme le choléra et la maladie à virus Ebola peuvent être exacerbées par des conditions environnementales défavorables.

- Les inondations : Les pluies torrentielles provoquent souvent des inondations dans plusieurs régions, entraînant des déplacements de populations et des pertes des biens. A titre illustratif, en à croire aux données de la page officielle de l'UNICEF, «  La RDC connait les pires inondations de ces 60 dernières années. Plus de 2 millions de personnes dont près de 60% d'enfants ont un besoin urgent d'aide humanitaire à la suite des fortes pluies.

Le 07 février 2024, à Kinshasa, l'UNICEF et ses partenaires interviennent en réponse aux inondations dévastatrices qui touchent la République Démocratique du Congo(RDC), le fleuve Congo atteignant des niveaux jamais observés depuis plus de 60ans.

Au cours des mois de décembre 2023 et janvier 2024, 18 des 26 provinces de la RDC ont été touchées par des pluies particulièrement abondantes. Selon les estimations faites par l'OCHA, les eaux de la crue auraient détruit ou endommagé près de 100 000 foyers, 1 325 écoles et 267 centres de santé. Les récoltes se sont gâtées dans les champs gorgés d'eau, ce qui laisse présager des pénuries alimentaires dans certains endroits. »5(*)

La ville de BUTEMBO n'est pas épargnée des méfaits dus aux catastrophes naturelles tel que : les glissements de terrain, le ravinement de fond de vallée, les inondations, etc.

A cet effet, la ville de BUTEMBO, dont une partie importante de sa circonscription est bâtie dans une dépression, est aux prises. Ces dernières années avec des inondations périodiques qui rendent les populations de plus à plus vulnérables, tout ceci dû à l'augmentation des débits de pic de ruissellement collinaire des dernières décennies qui ont conduit à une augmentation de la récurrence et de l'ampleur d'événements où l'apport soudain de grandes masses d'eau dans les vallées dépasse la capacité d'évacuation des fonds de vallées. Ainsi les débordements des lits des rivières KIMEMI ou MUSUSA s'étalent dans les vallées à fond plat.6(*)

La cellule Londo, étant notre site de recherche et une zone riveraine de KIMEMI, subit dès lors des conséquences néfastes imposées par les crues de cette rivière. A chaque fois qu'il y a inondation dans cette cellule, plusieurs objets de valeur sont endommagés par l'eau, la population est obligée de sillonner dans cette eau pour vouloir sauver quelques biens, mais reste exposée à contracter des maladies du fait que cette eau est en contact avec des latrines , des ordures, etc.

La cellule Londo fait face à des défis environnementaux et infrastructurels majeurs, notamment en raison de l'exploitation du sable de la rivière qui la borde. Cette activité, bien qu'économiquement lucrative, engendre une érosion des terres, menaçant l'intégrité des habitations et des infrastructures locales. Parallèlement, les routes non asphaltées compliquent l'accès et augmentent les risques d'accidents, surtout lors des intempéries. Enfin, les inondations récurrentes exacerbent ces problèmes, mettant en péril la sécurité et le bien-être des résidents. Ces événements, souvent déclenchés par les eaux de pluies suite à l'urbanisation et l'érosion des berges due à l'exploitation du sable de la rivière KIMEMI, exposent les habitants à des risques significatifs.

Pour ce fait, un système d'alerte efficace en cellule Londo peut réduire le risque de noyade en informant les habitants des dangers imminents et en leur permettant d'évacuer à temps ; en alertant les résidants avant la montée significative des eaux, il est possible de minimiser les pertes des biens (équipements, animaux, etc.), ce qui est crucial pour la stabilité économique des familles. De même ce système permet de prendre des mesures préventives pour protéger la santé des habitants. Sa mise en place peut stimuler la recherche et l'innovation dans le domaine de la gestion des catastrophes.

Partant de ce qui précède, les questions suivantes nous permettront de bien mener les recherches en rapport avec notre sujet :

· Est-il possible de créer un système automatique capable d'alerter en cas d'inondation dans une parcelle de la cellule Londo ?

· Comment le système d'alerte d'inondation de la cellule Londo pourra-t-il prendre en compte les besoins des populations vulnérables ?

* 1 Lydie Cabane, Sandrine Revet, La cause des catastrophes, concurrences scientifiques et actions politiques dans un monde transnational, POLITIX 2015/3 (n°111).

* 2 Tingsanchali & Promping, 2022

* 3 www.unocha.org/publications/report/democratic-republic-congo/la-communaute-humanitaire-tire-la-sonnette-dalarme-sur-limpact-des-inondations-en-afrique-de-louest-et-centrale-plus-de-700-000-personnes-deja-affectees-cette-annee , site consulté le 14 Août 2024 .

* 4 Gilles Hubert, Bruno Ledoux. Le coût du risque ... : l'évaluation des impacts socio-économiques des inondations, Presses de l'Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, 1999.

* 5 https://www.unicef.org/drcongo/communiques-presse/rdc-connait-pires-inondations-60-dernières-annees, site consulté le samedi 3 Août 2024: 22h50'.

* 6 Muhindo S., 2011, Le contexte urbain et climatique des risques hydrologiques de la ville de Butembo (Nord-Kivu/RDC), Thèse de doctorat, Université de Liège, 146p.

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