CHAPITRE V. INTERPRETATION DES
RESULTATS ET DISCUSSIONS
V.1. A
propos de l'évaluation des caractères physiques du bassin
versant
A l'issue de cette étude physique, la zone
d'étude ; représente une forme partielle d'un
amphithéâtre (Makanzu Imwangana, 2014) ce qui expliquerait la
faiblesse du drainage du cours d'eau vers l'exutoire et la présence des
multiples méandres le long du parcours de la rivière Lukunga.
L'auto-occupation des zones élevées notamment de
la commune de Selembao et une légère avance démographique
de la commune de Mont-Ngafula le long du cours d'eau occasionnent des
ravinements et des coulées boueuses lors des périodes de fortes
pluviométries, amenant ainsi les crues et les débordements des
lits des rivières.
Notre étude comme celles de nos
prédécesseurs montrent que les parties nord, nord-est, nord-ouest
reposent sur un substratum perméable (Alluvions de fonds de
vallée, Alluvions de moyennes terrasses) et les parties Sud sont sur un
substratum imperméable. Ce qui contribue aux écoulements des
nappes profondes en amont occasionnant des remontées souterraines
après alimentations et saturation de la nappe due aux pluies diluviennes
qui causent des crues en aval du bassin.
V.2. Cartographie et zonage des
risques d'inondation
Nous observons que ces zones inondables sont localisées
dans les aires de faibles altitudes qui varient de 254 à 350 m.
L'analyse des occurrences d'inondations en fonction de «
Hillshade » montre que les valeurs de ratios sont plus intenses dans la
partie plane et/ou de faible altitude et par conséquent faible pour les
zones à très forte altitude.
Toutefois, nous observons une forte dégradation des
versants suite à l'anthropisation.
La carte d'aspect de pente (Figure 23) a été
divisée en dix classes. L'analyse a été effectuée
en utilisant la carte d'inventaire d'aspect et les données de terrain
pour déterminer la distribution des inondations, selon les classes
d'aspect. En fonction des valeurs de fréquences ratios, les inondations
dans la zone d'étude sont localisées à l'est avec 60 FR,
au sud-est et nord-ouest avec 65 FR et la plaine avec 8 FR. nord-ouest du
bassin (faible pente) sont celles qui sont exposées aux inondations et
sont beaucoup plus récurrentes.
La courbure du plan représente la morphologie de la
topographie (concave (+), Platte (0) et convexe (-). Ceci est d'usage pour
cartographier la courbure du plan dans le SIG (Lee, 2012). Comme indiqué
à la figure 20, la courbure de plan a été divisée
en trois classes, telles que repris dans le tableau 12. La zone plate ou
zéro possède 69 FR et les zones concaves en ont 132 FR. Ce qui
signifie que les zones plates et concaves sont prédisposées aux
inondations.
Toutefois, les zones concaves influencent la concentration des
ruissellements des eaux et accélèrent le phénomène
d'inondation là où le drainage n'est pas assez important. Donc la
courbure du plan influe sur le phénomène d'inondation dans le
bassin deLukunga.
La densité de cours d'eau (Figure 16) montre une trame
de couleur variée qui s'étend de la blanche au sombre ainsi les
valeurs de fréquences ratios sont assez élevées dans la
zone plate avec 2523 FR, faible avec 573 et moyen avec 16FR. Ce qui corrobore
avec les observations de terrain où la plupart des habitants vivant
à proximité des cours d'eau sont les plus vulnérables aux
inondations.
Le Stream Power Index (SPI) (Figure 22) montre la force du
courant de la rivière Lukunga pour développer le ravinement sur
les versants. Cela est plus accentue par les constructions qui occupent le lit
majeur de la rivière et créent des pressions excédentaires
qui vont provoquer les érosions au niveau des berges et de son
substratum.
L'intensité des précipitations est un facteur
générateur des inondations dans le bassin versant de la
rivière Lukunga. Toutefois, la carte de précipitation du
bassinversant aétéélaborée suivant la
méthode d'interpolation via les données des images satellitaires
sur les précipitations afin de les juxtaposer avec les occurrences des
inondations. Nous nous sommesaussi référés aux
données pluviométriques de la station de Kinshasa/Binza METELSAT
pour déterminer les mois les plus pluvieux. Il ressort que les mois
d'Octobre, Novembre, Décembre, Mars et Avril sont les périodes
(tableau1) les plus propices aux inondations dans cette partie de la ville ;
car ils sont caractérisés par des fortes pluies. L'analyse
cartographique de la susceptibilité aux inondations montre quatre zones
dont les plus susceptibles sont en rouge. La carte montre aussi qu'il y a eu
des facteurs plus influents dans le contrôle du zonage des aires
inondables ou non. Les conclusions suivantes en découlent :
v La proximité, la forme et la densité des
rivières sont les facteurs causals ;
v Le Stream power Index (SPI) des rivières et les
"auto-constructions" (activités anthropiques) ;
v La topographie de la zone d'où les zones
situées à des altitudes =300m sont les plus exposées aux
inondations ;
v Les précipitations enregistrées durant les
mois d'Octobre, Novembre, Décembre, Mars et Avril sont celle
qui marquent des périodes d'occurrence pour les inondations dans
cette ville.
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