INTRODUCTION
Les inondations sont des phénomènes naturels qui
se produisent dans toutes les régions du monde. À certains
endroits, elles amènent de l'eau aux régions
desséchées qui profitent de l'événement. Quand le
même événement se produit dans un milieu habité, les
résultats sont plus défavorables.
Depuis, le climat se modifie en créant de nouvelles
conditions imprévisibles. Progressivement, plus de grandes
tempêtes s'élèvent à des endroits n'ayant jamais
connu, dans l'histoire documentée, de telles conditions auparavant
(Dauncey, 2009). De plus, ces déversements pluviaux endommagent les
maisons non conçues de façon à éviter les eaux.
Pour ce faire, les inondations doivent d'abord être bien
comprises. Les causes peuvent varier, mais les effets sont toujours
comparables.
Entre autres, ces effets sont quantifiables pour
l'intégrité des écosystèmes riverains ainsi que
pour la qualité de l'eau et des procédés naturels et
anthropiques qui en ont besoin. Ils peuvent aussi amplifier les risques de
glissements de terrain, notamment par l'augmentation des
propriétés érosives de l'eau. La notion d'inondation
comprise auparavant doit aujourd'hui prendre en compte l'altération des
cycles naturels causés par les changements climatiques et doit
être intégrée dans la préparation et la mise
à jour de cartes illustrant les plaines inondables.
0.1. Justification du choix et
l'intérêt de l'étude
Les inondations sont des phénomènes naturels qui
ne peuvent être évités. Elles constituent une menace
susceptible de provoquer des dégâts pour la population, de nuire
à l'environnement et de compromettre le développement
économique. Toutefois, certaines activités humaines et les
changements climatiques contribuent à augmenter la probabilité et
les effets négatifs des inondations urbanisation accroît la
vulnérabilité et partant, les risques liés aux inondations
en dépit des stratégies de résistance qui accompagnent le
développement urbain. Ce travail entend éclairer cette «
trajectoire de vulnérabilité » (Magnan, Duvat et Garnier,
2012).
Nous entendons combler un besoin de connaissances utiles
à une meilleure gestion des risques par une évaluation
environnementale (Leduc et Raymond, 2000 ; André et al., 2009) qui met
en oeuvre les outils de la géomatique au service d'une recherche
géographique thématique. Un des intérêts de cette
étude est, à notre avis, d'améliorer la connaissance de
l'aléa inondation par une étude d'hydrogéomorphologique en
combinaison avec une évaluation intégrée des risques
d'inondation qui met l'accent sur le développement de la
vulnérabilité sociale aux aléas hydrologiques
inhérents.
La télédétection et le SIG auxquels nous
avons fait recours permettent de résoudre les questions posées
par l'intervention humaine sur le milieu en aidant à comprendre comment
celle-ci influence le paysage par des modifications de l'utilisation du sol, de
la couverture végétale et de l'extension urbaine.
Ces nouvelles techniques ont permis de donner des informations
numériques caractérisant le relief et l'évaluation du
bassin, elles sont utilisées dans les domaines applicatifs très
variés, elles sont notamment utilisées pour la cartographie des
risques naturels dont l'inondation.
0.2. Définitions et compréhension de concepts
debase
Ce point explique et présente certains vocabulaires,
que l'on retient des concepts fondamentaux liés aux gestions des risques
de catastrophes naturelles et de l'urbanisation, ou sciences des risques, et
des outils qui permettent de mieux comprendre le risque d'inondation dans les
plaines alluviales.Les concepts ci-après sont définis : bassin
versant, inondation, risques, système d'information géographique
(SIG), modélisation, télédétection, gestion de
risques, vulnérabilité, susceptibilité, aléas.
v Bassin versant
Un bassin versant est un territoire drainé par un
réseau hydrographique (MALDAGUE ET AL, 1997 ET MALDAGUE, 2001). Selon
son importance, il peut être constitué de plusieurs
écosystèmes différents. Celui d'un grand cours d'eau est
un système emboîté et hiérarchisé des bassins
versants élémentaires correspondant à chacun des affluents
(LEVEQUE, 1996).
Le bassin versant fonctionne comme un collecteur chargé
pour recueillir les pluies et de les transformer en écoulement à
l'exutoire. Cette transformation s'accompagne des pertes en eau qui
dépendent non seulement des conditions climatologiques qui
règnent sur le bassin mais aussi de ses caractéristiques
physiques (topographie, végétation...).
On distingue le bassin versant topographique et le bassin
versant réel. Le bassin versant topographique est séparé
de bassins versants voisins par la ligne de partage des eaux ou ligne de
crête. Celle - ci est tracée sur la carte en courbes de niveau en
suivant les lignes de crête bordant le bassin. Il peut être moins
étendu que le bassin versant réel si le cours d'eau est
alimenté par des circulations souterraines en provenance des bassins
voisins. Si la ligne de partage des eaux constitue la limite des bassins
versants topographiques, les bancs rocheux, les couches d'argiles
imperméables ou d'autres obstacles au mouvement de l'eau sont des
frontières des bassins versants réels (GUNNAR LINDH, 1983).
Dans ce cas, il faut des études géologiques et
morphologiques délicates sur le terrain pour la détermination de
leur superficie. Par contre, la planimétrie sur une carte topographique
d'échelle convenable suffit pour l'évaluation de la superficie
des bassinsversants topographiques (Remédieras, 1986). En pratique, on
admet la plupart du temps que le bassin versant coïncide avec le bassin
versant topographique (Roche, 1963).
v Exutoire
C'est un point du bassin versant le plus en aval du
réseau hydrographique
v Cartographie
La cartographie est l'ensemble d'études et
d'opération scientifiques, artistique et techniques intervenant à
partir des résultats d'observations ou d'exploitation d'un document en
vue de l'élaboration et d'établissement de cartes, plan et autres
modèles d'expression, ainsi que leurs utilisations.
v Système d'Information Géographique
(SIG)
Le Système d'Information Géographique est une
des techniques de la géomatique très vaste qui regroupe les
outils qui associent des données hétérogènes, des
bases de données, des traitements logiciels et des liaisons internet.
Ils servent à analyser les innombrables informations
géolocalisées actuellement disponibles et constituent des outils
de l'aide à la prise de décision.
L'usage des logiciels spécialisés (SIG) offre de
nombreuses potentialités pour la manipulation, la gestion, l'analyse et
l'édition des données spatiales. Différentes couches
d'informations spatiales peuvent être manipulées offrant la
possibilité d'analyser une ou plusieurs couches sous le contrôle
des autres. Le seul lien entre ces différentes couches est le lien
spatial, c'est-à-dire, l'appartenance au même espace
géographique et ayant le même système de
coordonnées.
v Télédétection
La télédétection est une source
d'information privilégiée, parce qu'elle offre une perception
globale de la surface de la terre à des échelles variables. Elle
est précieuse non seulement en géographie régionale et en
aménagement du territoire mais aussi en agronomie, en botanique, en
géologie, en archéologie, en génie civil et en
environnement (Didier Yina, 2017)
La liaison télédétection - hydrologie est
une mise en relation de deux ensembles de données de nature très
différente : les données issues des prises de vues satellitaires,
d'une part, et les données de résultant d'observations
hydrologiques à l'exutoire des bassins versants d'autre part. La
télédétection satellitaire à haute
résolution propose actuellement d'images au pas d'espace de 5 m (SPOT)
ou 30 m (LANDSAT TM) où chaque élément (pixel) est connu
à travers sa radiométrie, respectivement selon 3 ou 7 bandes
spectrales. L'information fournie se limite à la strate superficielle
visible En matière de gestion de risque d'inondation, la
télédétection est utile pour déterminer :
ü L'occupation de sol : élément important
de la vulnérabilité et facteur clé du comportement
hydrologique du bassin versant.
ü Des caractéristiques d'inondation telles que
l'extension spatiale et les hauteurs d'eau.
ü Le relief, pour une représentation
cartographique pertinente et pour une analyse d'impact des facteurs
géomorphologique sur les débits.
L'élaboration d'un modèle pour
caractériser le comportement hydrologique du bassin versant est
délicate, notamment pour des bassins hétérogènes
où de nombreux facteurs influencent les caractéristiques
hydrologiques. La télédétection offre alors un moyen
d'aide à la caractérisation spatiale des bassins (JABRI, 2014).
La Télédétection et les SIG sont des
outils particulièrement performants pour l'étude des risques de
catastrophes naturelles à l'échelle d'un vaste site ou d'une
région (MEYER etal, 2001).
v Aléa
Aléa (ou Hazard en anglais) est une probabilité
qu'un phénomène accidentel produise en un point donne des effets
donnes, au cours d'une période déterminée.
Il est principalement fonction de l'intensité du
phénomène et de son occurrence dans un espace donné (la
susceptibilité). Par rapport à la typologie d'aléas
naturels, nous catégorisons :
1. L'aléa naturel lié à la
géologie : tels que les Glissements de terrains, les Eboulements
rocheux, l'Emanation de gaz toxiques, les Séismes, les Eruptions
volcaniques, les Coulées boueuses, etc.
2. L'aléa naturel lié au climat ou
hydrométéorologique : c'est le cas de Pluies diluviennes, les
Tornades, les Orages, les Foudres, les Tempêtes, la Cyclone, la
Sécheresse, la Désertification, les Erosions, les Rats de
marée, etc.
3. L'aléa naturel lié à l'écologie
: tels que les Invasions acridiennes, des pachydermes, d'oiseaux granivores,
des chenilles, etc.
v Enjeux
Les enjeux sont ces personnes, biens, systèmes, ou
autres éléments présent dans les zones de risque et qui
sont ainsi soumis à des pertes potentielles.
v Vulnérabilité
La vulnérabilité englobe les
caractéristiques et les constances d'une communauté ou d'un
système qui le rendent susceptible de subir les effets d'un danger. Au
sens large du terme, la vulnérabilité exprime le niveau
d'exposition d'un phénomène sur les enjeux qui sont les domaines
affectés par le risque, et selon la capacité de réponse
des sociétés analysées faces à des crises
potentielles.
Cette vulnérabilité traduit la fragilité
d'un système dans son ensemble et de manière indirecte, sa
capacité à surmonter une crise provoquée par un alea.
La vulnérabilité est une capacité de
résilience des communautés, des populations et de l'environnement
à la menace. Niveau d'exposition de la communauté ou de
l'environnement aux aléas.
v Susceptibilité
La susceptibilité est une estimation de degré
d'exposition de chaque environnement sur base de ses caractéristiques
morphologiques et physiques.
v Risques
Le risque constitue une probabilité pour les
communautés et les populations d'être exposé aux
aléas, de subir des dommages humains, économiques,
socioculturels, des destructions et de leurs biens et de leur environnement.
Le risque peut se définir comme la résultante du
croisement entre aléa et vulnérabilité (DESESBORDES,
1997).
v Risque de Catastrophe
Est un potentiel de la catastrophe, en termes de vies
humaines, des états de santé, des moyens de subsistance, des
biens et services, qui pourraient se produire au sein d'une communauté
ou une société, dans la future. Il n'y a rien de tel que l'on
puisse véritablement qualifier de catastrophe naturelle. Car les
aléas sont naturels et habituellement inévitables, tel que les
cyclones, les inondations, les sécheresses et les tremblements de terre
etc.
v Inondation
L'inondation peut être considérée comme
l'envahissement d'un territoire par l'eau provenant de la crue d'un cours d'eau
ou par des eaux des pluies.
Du point de vue hydrologique, on parle d'inondation lorsque
l'eau dans son débordement du chenal d'étiage atteint le lit
majeur et où la basse terrasse.
L'inondation d'une zone correspond à sa submersion
lente ou rapide alors qu'elle est habituellement hors des eaux.
En raison de son régime climatique et de sa
topographie, la ville de Kinshasa est soumise à différentes
sortes d'inondations.
1) Les inondations de plaine (crues lentes)
ont pour origine des précipitations successives et
soutenues sur de vastes zones, alors que les inondations torrentielles (crues
rapides) font suite à des précipitations intenses et
localisées souvent liées à des orages. Les inondations de
plaine sont progressives et peuvent durer plusieurs semaines.
2) Les inondations torrentielles peuvent
provoquer une montée des eaux plus rapide et d'une durée souvent
plus brève qui touchent principalement les quartiers environnants de la
Lukunga. Ces épisodes de pluies intenses affectent les activités
économiques et la vie humaine à Kinshasa.
3) Les inondations par ruissellement:
surviennent suite à une forte accumulation d'eau qui ruisselle sur un
sol rendu imperméable. Elles peuvent être accompagnées de
coulées de boue. On les rencontre principalement en milieu urbain et
périurbain en raison de l'artificialisation des sols (ou en milieu
rural) lorsque le sol est gelé ou saturé d'eau comme ce fut le
cas pour la crue de la Lukunga qui se produit chaque année.
4) Les inondations par remontée de
nappe, elles sont constatées lorsque le niveau de la nappe
phréatique ou de la nappe libre atteint la surface du sol. Elles font
souvent suite à des évènements pluvieux exceptionnels.
5) Les inondations par submersion marine,
concernent les zones côtières submergées par
l'élévation du niveau du fleuve c'est-à-dire une
inondation temporaire dans des conditions météorologiques et
marégraphiques sévères. Cette submersion peut se produire
sous l'effet d'une tempête ou d'un tsunami, celui-ci étant
lui-même déclenché par un séisme, une
éruption volcanique ou un glissement de terrain. Le niveau du plan d'eau
dépasse alors les ouvrages de protection ou des terrains en bord de mer,
lorsque la mer crée des brèches, rompt les ouvrages ou cordons
naturels, etc.
v Gestion de risques
La gestion de risque est une approche systémique et
pratique managériale pour limiter les dommages et les pertes
potentielles.
Le risque d'inondation tient compte de débordement des
cours d'eaux et/ou le risque d'inondation par la remontée de la nappe.
v Gestion des Risques de catastrophes
C'est un processus de recours systématique aux
directives, compétences opérationnelles, capacités et
organisations administratives pour mettre en oeuvre les politiques, les
stratégies et la capacité de réponses appropriées
en vue d'atténuer les risques.
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