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Rôle de l'agriculture sur la croissance économique des pays moins avancés. Cas de la RDC


par Theobard PENZE
Université Pédagogique Nationale  - Gradué en sciences économiques et de gestion 2021
  

Disponible en mode multipage

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République Démocratique du Congo

UNIVERSITE PEDAGOGIQUE NATIONALE

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

BP : 8815

KINSHASA/NGALIEMA

ROLE DE L'AGRICULTURE A LA CROISSANCE ECONOMIQUE DES PAYS MOINS AVANCE

Cas de la République Démocratique du Congo

De 2017-2020

CAS DE LA RAWBANK DE 2015 A 2019

CAS DES MARAICHERS A L'UPN

de 2011 à 2015

PENZE NGBANGA Theobard

Travail de Fin de Cycle présenté en vue de

l'obtention du titre de Gradué en Sciences

Economiques.

Directeur :Magloire NSIALA

Chef de Travaux

Co-Directeur : Felly MAKAMBA

Assistant

ANNEE ACADEMIQUE 2021 - 2022

EPIGRAPHE

« Quelle qu'en soit la crise socio-politico-économique, aucun pays responsable ne peut compter, pour son alimentation, exclusivement sur les denrées produites hors de ses frontières, et son développement ne viendra jamais d'un autre pays si ce n'est que par le travail acharné, la conscience, la volonté, la détermination, le changement de mentalité de son peuple, car le travail assure l'indépendance »

Willy MOUSSA MUKOKO

IN MEMORIAM

Nous rendons Hommage à notre défunt papa DEDETEMO- NWAKUMU Nicolas pour ta disparution qui nous cesse de déranger pendant un bon moment, malgré cela nous sommes jamais baissé les bras pour achevé ce dont vous vous pensiez que nous soyons, que votre âme repose en paix.

DEDICACE

A vous ma très chers maman LUAMO GAGAYA Helene et ma gand soeurBOKUMU BOPELE Charly, pour avoir placé ma formation scientifique parmi vos premières priorités. Que cette oeuvre fasse une fois de plus votre honneur et votre fierté. Que Dieu vous bénisse, qu'il vous comble de grâce, de Bonheur et vous accorde une longue vie. Merci d'avoir achevé l'engagement que vous aviez pris.

Theobard PENZE NGBANGA

REMERCIEMENTS

L'achèvement de ce travail est l'oeuvre de plusieurs personnes qui, à différents niveaux, ont mis la main à la pâte tout au long de la lente gestation de ce travail.

Nos remerciements s'adressent:

- Prioritairement à l'éternel Dieu tout-puissant pour nous avoir accordée le souffle de vie et la force afin que nous tenions jusqu'au bout de ce travail.

- A mes Grand frèresSONGO AKEGUNI Nono et Freddy BOTOMA qui ont accordé une grande importance a mon éducation et à ma formation.

Au Chef de Travaux Magloire NSIALA. qui, en dépit des se multiples occupations, a bien voulu diriger ce Travail de fin de cycle de graduat et également a l'Assistant Felly MAKAMBA, qui est resté pour nous plus qu'un Encadreur.

Nous exprimons notre reconnaissance à l'endroit de tous les enseignants de la faculté des sciences économiques et de gestion de l'Université Pedagogique Nationale, Departement des Sciences Economiques pour leurs connaissance scientifique nous fournies, qui se sont révélées importantes dans l'élaboration de ce travail.

Les mêmes sentiments s'adressent à nos freres et soeurs: Fiston MBANYA, Emmanuel MBANYA, Tonton NZAIMO, Patrick MBOMA, Lucie BOTOMA, Marie MENDE, Ainsi que mes nieces Evelyne MOKWA et Chimène NDONGOLO, pour leurs soutiens morale.

Nous tenons a remerciénos amis: Rodrigue MOLONGO, Pablo GBEMBI, Jacques NOKELE, Naomie ITONDOKO ainsi que nos camarades avec qui nous avons vécu sur le campus de l'UPN durant ces longues années d'études dans l'apprentissage des sciences économiques, Jonathan TANA, Gilva LOKWA, Christophe EOMA, Descarte SHUKURU, Grace KABUASA, Fiston LOKUSU, Ismael ILONGO, Eloge KWETE, Reagan MUYUMBA, Dorcas MADIDISHE, Fideline MAKIESE, KAMANDONGO Jadis. Que ceux dont leurs noms ne figurent pas ici ne se sentent pas oubliés.

Theobard PENZE NGBANGA

LISTE DES ABRÉVIATIONS

BCC  : Banque Centrale du Congo

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l' Agriculture

INERA : Institut National d'Etudes et des Recherches Agricoles

NEPAD : Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PDDAA  : Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture Africaine

PIB  : Produit Intérieur Brut

PNB : Produit Nationale Brut

PMA  : Pays les Moins Avancés

RDC  : République Démocratique du Congo

RDPA  : Revue diagnostiques des Dépenses publiques de base du secteur Agricole et Rural

TVA   : Taxe sur la Valeur Ajoutée

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, le Science et la Culture

ONAPAC  : Office National des Produits agricoles du Congo

OCC  : Office Congolais de Contrôle

DGDA : Direction Générale des Douanes et Accises

MOTS CLÉS

Agriculture, Croissance, rôle,P.I.B.

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUE

a) Tableaux

Tableau 1 Contribution des différents secteurs à la croissance du Produit Intérieur Brut (en points de croissance, aux prix de 2005

Tableau 2 Croissances sectorielles et globale de l'activité économique (Variations en pourcentage, aux prix de 2005)

Tableau 3 Evolution des cours des produits végétaux

Tableau 4 Structure des exportations (en millions de USD, sauf indication contraire)

Tableau 5 Exportations des produits agricoles et bois

b) Graphique

Graphique 1 Contribution des différents secteurs sur l'économie congolaise de 2016-2020

Graphique 2 Croissances sectorielles et globale de l'activité économique

Tableau 3 Croissance des différentes composantes de la demande globale (en pourcentage)

Graphique 3 Croissance des différentes composantes de la demande globale (en pourcentage)

RESUME

L'agriculture tout en etant secteur de la croissance du fait qu'elle regorge un grand potential multiplicateur sur l'economie du pays, sa reliance est une nécessité pour booster la croissance economique et repondre aux besoins des populations.

L'attention accordéeà se sujet du TFC temoigne l'esprit patriotique qui nous anime. Celui de savoir le pays s'épanouir grace au secteur agricole, tel qu'il se passe sous d'autres cieux.

A cet effet, les objectifs ayant motivé la realisation de cette oeuvre sont ceux de savoir le rôle de l'agriculture à la croissance economique de la RDC. L'influence des autres secteurs dans le développement du secteur agricole en RDC, et enfin, de suggerer des politiques nécessaires pour une croissance suffisante et durable apportant un progres sensiblee dans le secteur concerné en passant par l'amelioration du niveau de vie de la population du pays.

Les resultats obtenus dans cette etude nous relèvent que le rôle du secteur agricole à la croissance économique n'est pas totalemet satisfaisante en raison des plusieurs contraintes auxquelles le dit secteur fait face, il se pouurrait que notre style laisse à désiré nous sollicitions dont l'indulgence de nos lecteurs.

O. INTRODUCTION GENERALE

1.ETAT DE LA QUESTION

Le rôle de l'agriculture dans le développement des Pays les Moins Avancés (PMA) est l'un des thèmes d'actualités les plus débattus dans le monde. Nombreux écrits ont montré théoriquement sur le rôle que joue l'agriculture dans l'émergence économique des pays en développement.

De par l'importance de son potentiel de développement et de sa population à plus de 70 % rurale, les activités agricoles occupent une place de choix dans l'économie Congolaise, et participe à hauteur de 45.7 % au Produit Intérieur Brut (PIB). Actuellement, le principal contributeur au PIB est la production minière ; cependant, l'agriculture joue un rôle important dans l'économie nationale puisqu'elle emploie actuellement 80 % de la main d'oeuvre1(*).

De manière global, le seceur agricole Congolais est confronteé à des nombreuses contraintes d'ordre technique, économique et institutional, qui entravent sont développement et plonge les populations dans une situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle aigue, dépuis des décenies, les potentialities agricoles de la RDC ne sont pas suffisament exploitées en vue de contribuer au dévéloppement durable du pays.

L'analyse de l'importance de l'agriculture dans le dévéloppement économique dans ces pays (RDC) fait l'objet de plusieurs études. Ces différentes études ont montré que dans les pays en développement l'agriculture est considérée comme le pilier de l'économie et le secteur productif le plus important considérant la part qu'elle occupe dans le PIB2(*). Dans ces pays «3 pauvres sur 4 vivent en milieu rural. La plupart d'entre eux dépendent directement ou indirectement de l'agriculture pour leur survie.

En République Démocratique du Congo, l'agriculture constitue la principale activité économique et occupe une grande partie des populations active.

Elle joue un role important dans l'amorçage du développement économique de notre pays et; comme l'affirme NKONGO (2013) ; le développement du secteur agricole pour lui-même permettrait ainsi d'élever le niveau de vie des personnes vivant en milieu rural.

En définitive, l'agriculture occupe, ipso facto, une place capitale et constitue le moteur de l'économie des toutes les térritoires de la République démocratique du Congo.

Bien que plusieurs chercheurs aient accordé un intérêt particulier à la relation agriculture-croissance économique; peu d'études empiriques sont faites; notamment en ce qui concerne la RDC en générale

Le but poursuivit dans cette étude est d'analyser l'influence de l'agriculture sur la croissance économique et la contribution des autres secteurs de l'économie à la croissance du secteur agricole dans le but de suggérer des politiques nécessaires pour une croissance suffisante et durable, apportant notamment une amélioration sensible du niveau de vie des habitants.

En effet, depuis plusieurs décennies, cette agriculture considérée comme la cheville ouvrière de l'économie de la République Démocratique du Congo connait quelques difficultés liées aux facteurs institutionnels, politiques et structurels malgré quelques réformes en vue de redonner à l'agriculture son rôle historique.

La problématique du développement du secteur agricole en vue d'un développement économique et social durable est plus que jamais d'actualité et réflexion approfondie sur la question s'impose.

Quelle est l'importance de l'agriculture pour le dévéloppement de la République Démocratique du Congo?

Quelle est la contribution de l'agriculture à la croissance économique? Les autres secteurs stimulent-ils le développement du secteur agricole?

Quel dévéloppement agricole pour la République Démocratique du Congo?

Ces interrogations constituent le coeur même de la présente étude qui essaye d'apporter des réponses à celles-ci.

0.2 HYPOTHESES

Disons que l'hypothèse est une formation consciente et possible des faits préoccupants le chercheur qui, une fois vérifié a plus de possibilité d'établir la scientificité des phénomènes et des faits sociaux.3(*)

On considère l'hypothèse comme une proposition de réponse provisoire, anticipée ou une proposition de solution anticipée à une simple présomption de la nature du réel du phénomène. Elle est aussi une affirmation supposée de relation entre déroulement et variabilité. Dans tous les cas, l'hypothèse doit traduire un doute, si non elle devient une évidence.

Pour mener cette étude sur la place de l'agriculture dans le dévéloppement économique de la République Démocratique du Congo, les deux hypothèses suivantes ont été posées:

· Le secteur agricole n'est induit pas la croissance économique en République Démocratique du Congo.

L'agriculture n'influence pas la croissance économique dela République Démocratique du Congo. Cette situation s'explique entre autre du fait du manque d'encadrement des agriculteurs ou du manque des routes d'évacuation des produits agricoles ou encore du manque d'agro-industrie dans la région

· Les autres secteurs de l'économie ne stimulent pas les développements du secteur agricole. Le secteur du commerce ne contribue pas à la croissance du secteur agricole.

Hormis le commerce, les entreprises évoluant dans le territoire de la République Démocratique du congo ne s'adonnent pas aux activités agricoles pour encourager les agriculteurs à produire plus. Cette situation pousse logiquement ces agriculteurs à ne produire que pour leurs survies.

0.3 METHODES ET TECHNIQUES

Pour mieux cerner les contours de nos préoccupations, nous avons utilisé les méthodes et techniques appropriées.

1. METHODES

Définit la méthode comme toute démarche scientifique à laquelle le chercheur s'engage à résoudre la problématique en annonçant des thèses et des antithèses méthodologiquement4(*).

Ainsi, dans notre travail, nous avons utilisés les méthodes suivantes:

v Méthode Analytique: c'est une méthode qui consiste à examiner d'une manière discursive les données en vue de discerner les éléments. Elle nous a permis d'analyser toutes données recueillies.

v Méthode Déductive: elle consiste à partir du cas général pour aboutir au cas particulier. Cette méthode nous a permis de décrire partiellement le secteur agricole en République Démocratique du Congo et dans le contexte congolais.

2. TECHNIQUES

Par ailleurs, le même auteur cité ci-haut indique que la technique est un instrument d'appui à la méthode en vue de tester les résultats d'une analyse après argumentation.

Les méthodes ont été accompagnées par les techniques suivantes:

Ø Technique documentaire: elle nous a servi à réunir les ouvrages, les mémoires, les TFC, les rapports, les notes de cours, les articles nécessaires à notre thème.

Ø Technique d'interview: nous a permis d'entrer en contact avec les acteurs du secteur agricole en République Démocratique du Congo.

0.5. CHOIX ET INTERET

1. CHOIX DU SUJET

Le choix porté sur ce sujet se justifie du fait du souci qui nous anime d'analyser la contribution de l'agriculture à la croissance économique et aussi la contribution des autres secteurs au développement du secteur agricole.

2. INTERET DU SUJET

Notre sujet présente un intérêt à la fois scientifique et économique:

ü SCIENTIFIQUE: parce qu'il servira d'un modèle et un document de recherche pour les travaux ultérieurs; car dit-on le point d'arrivée d'une recherche (résultat) constitue le point de départ pour une autre ».

ü ECONOMIQUE: parce que les résultats qui seront obtenus serviront aux décideurs d'une Porte de sortie de cet état des choses en vue d'une croissance économique durable permettant ainsi d'améliorer le niveau de des habitants de la République Démocratique du Congo.

0.6. DELIMITATION

Notre étude porte sur une période allant de 2016 à 2020 et couvre le République Démocratique du Congo.

0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Outre l'introduction et la conclusion qui sera accompagnée de quelques suggestions, notre travail est subdivisé en trois chapitres, dont la première porte sur le cadre theorique et concepts de base, le deuxième chapitre a trait à l'apercue sur l'économie congolaise et le troisième chapitre abordera sur la contibution de l'agriculture dans la croissance (dévéoloppement Economique de la R. D.C.

CHAPITRE PREMIER: GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE

Ce chapitre premier comprend deux sections à savoir: « définition de concept de base » et « considérations théoriques sur l'agriculture et la croissance économique »

Section 1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE

I.1.1. AGRICULTURE

L'agriculture dans son acception générale, désigne l'ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des végétaux et des animaux utiles à l'homme5(*).

MOCHER montre que l'agriculture est un mode particulier de production fondée sur le processus de croissance des plantes et des animau

MOCHER montre que l'agriculture est un mode particulier de production fondée sur le processus de croissance des plantes et des animaux

Tout compte fait, nous nous rendons compte qu'en plus donc de la culture des végétaux, l'agriculture prend également en compte les activités d'élevage, de pêche et de la chasse6(*).

Du point de vue économique, l'agriculture représente un secteur d'activité, une activité génératrice de revenu à partir de l'exploitation des terres, de la culture des animaux, etc.

A ce titre, elle contribue à la formation du revenu national et l'emploie de la main d'oeuvre.

Les principes d'économiepolitique peuvent donc s'appliquer à l'agriculture afin de comprendre les différents mécanismes qui concourent à son fonctionnement entant qu'activité économique. Il s'agit des mécanismes du profit, de formation des prix, d'écoulement du produit, etc.

C'est un secteur d'activité doté d'un caractère spécifique pour l'économie d'un pays ; il répond au besoin le plus important de l'être humain : l'alimentation.

L'activité agricole est dotée de nombreuses spécificités dont il faut tenir compte pour comprendre son fonctionnement :

Ø La Terre

La terre est un facteur de production important pour la pratique de l'activité agricole. Elle joue un rôle particulier dans l'activité agricole7(*).

Les techniques agricoles exigent d'être développées sur des grandes étendues de terre.Par ailleurs, l'abondance ou non des terres peut justifier le système de production. Ainsi, dans les zones où le facteur Terre est limitée, l'activité

Sera plus intense en capital ou en travail. Contrairement aux zones dans lesquelles ce facteur est abondant où l'activité sera extensive.

Ø Les Conditions Naturelles et Les Saisons

La dépendance de l'agriculture vis-à-vis des conditions naturelles et des saisons est très marquée. Elle est davantage dans les pays en développement où la maitrise des techniques sophistiquées n'est pas encore un acquis. Cette dépendance entraine certaines conséquences : la saisonnalité de l'emploi des facteurs et le risque.

La saisonnalité des facteurs, même si elle n'est pas spécifique à l'agriculture impose à la fonction de production des caractéristiques particulières.

On parle par exemple de tomates pluviales, de tomates irriguées.quant au risque, aucune activité économique n'y échappe.

En agriculture, au risque classique qui provient de l'incertitude quant au prix auquel une marchandise sera vendue, s'ajoute une incertitude sur la qualité de produits obtenus avec des moyens de production et une technique de production donnée. Un orage peut par exemple ravager l'ensemble des résultats, une pluviométrie peu abondante peut entraver le développement normal des plantes, une épidémie peut détruire la production d'un élevage.

1.2. ROLE DE L'AGRICULTURE

Selon Dictionaire Larousse définie le mot role comme ce que doit faire un acteur dans une pièce de theater, un film, ce que doit executer et représenter un travail8(*).

Le poids du secteur agricole dans les économies - du Nord comme du Sud - n'a cessé de diminuer depuis deux siècles. Aujourd'hui, l'agriculture ne représente plus que 23 % du PIB dans les pays à bas revenus, 10 % dans les pays intermédiaires et 2 % dans les pays à hauts revenus. La part des agriculteurs dans la population active ne dépasse 30 % que dans les pays à bas revenus. Le mouvement d'ensemble est général : en transférant leurs ressources (en main-d'oeuvre et en capital) vers l'industrie, puis le tertiaire, un cycle vertueux de croissance a pu être engendré. En augmentant la richesse, mais également en veillant à sa répartition entre individus, les pays se sont dès lors développés. Ainsi, l'agriculture était considérée comme un élément majeur dans la modification et l'amélioration de la structuration des économies. Mais le rythme de ces changements structurels, et leur impact sur la croissance et le développement des économies semblent très variables selon les pays, et souvent très incertains - beaucoup plus que ce que la théorie standard permettait d'anticiper. De plus, les règles du commerce international ont changé ; l'ère de la libéralisation prône un commerce fondé sur les avantages comparatifs. Le mouvement d'ensemble général est alors remis en cause et l'idéologie selon laquelle l'agriculture est le moteur du développement est contestée. Pourtant, il semblerait que ce soit de cette transition agricole que dépende le développement de beaucoup de pays du Sud, même si le processus issu de la révolution industrielle aboutissant à un transfert d'actifs de l'agriculture vers les autres secteurs semble difficile.

Après avoir rappelé les principaux traits de la théorie standard - théorie du surplus - et ses enrichissements, l'article présente les performances d'un panel de pays du Nord et du Sud en matière de transition agricole, et leur lien avec les niveaux de développement. Cela permet, en s'appuyant sur des travaux de recherche récents, de proposer quelques résultats économétriques sur l'interaction entre l'agriculture et le développement, et d'avancer quelques propositions pour mieux canaliser des transitions agricoles des pays du Sud. Cette étude est centrée sur les liaisons entre l'agriculture et le reste de l'économie, et ne s'attache pas aux processus spécifiques de développement du secteur agricole9(*).

1.3. CROISSANCE

C'est le fait de croitre, de grandir.

C'est donc l'augmentation de la taille, du volume d'un organisme ou d'une activité10(*).

1.4. ECONOMIQUE

C'est un adjectif; qui concerne la production, la distribution, la consommation des richesses11(*).

1.5. CROISSANCE ECONOMIQUE

L'expression croissance économique renvoie à l'accroissement durable de la production globale d'une économie.

La définition de Simon KUZNETS va au-delà et affirme qu'y a croissance lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population.

Il ajoute que la croissance économique est essentiellement un phénomène quantitatif.

En d'autre terme, d'après KUZNETS et de nombreux autres économistes, la notion de la croissance économique ne prend un sens précis que s'il est possible d'en mesurer quantitativement les données12(*).

Ainsi, l'indicateur le plus couramment utiliser pour mesurer la croissance économique est le Produit Intérieur Brut (PIB).

C'est donc un phénomène quantitatif qu'on peut mesurer.

C'est aussi un phénomène de longue période.

En effet, une augmentation brutale et sans lendemain de la production nationale, ne correspond pas à la croissance économique.

Il ne faut donc pas confondre la croissance économique et l'expansion économique, expression caractérisant une augmentation de la production sur une courte période.

Il importe aussi la croissance du développement qui lui, désigne l'ensemble de transformations techniques, sociale, démographique et culturelle accompagnant la croissance de la production.

Le développement est une notion qui traduit l'aspect culturel et qualitatif de la croissance.

Il peut donc être associé à l'idée du progrès économique et social (amélioration du niveau de vie et du niveau d'instruction, du bien-être, pour l'ensemble de la population).

1.6. TERRITOIRE

Selon le dictionnaire le Robert micro, Territoire désigne une « étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain. C'est une étendue sur laquelle s'exercent une autorité, une juridiction13(*).

En R.D.C, un territoire est subdivision administrative d'un district qui, lui-même est la subdivision d'une province.

Le territoire est subdivisé en secteurs, le secteur en groupements et le groupement en villages ou localités.

SECTION 2: CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR L'AGRICULTURE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

2.1. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR L'AGRICULTURE

2.1.1. Rôles de l'Agriculture

L'agriculture, principale activité du monde rural, doit continuer à jouer son rôle historique qui se résume comme suit :

Fournir des matières premières à l'industrie généralement localisée dans les centres urbains, dans la première phase du développement;

Transférer de la main d'oeuvre rurale à diverses activités des secteurs secondaires et tertiaires ;

Générer des ressources nécessaires au financement du développement du pays, grâce à divers mécanismes de mobilisation des recettes en devise et en monnaie locale ;

Constituer l'exécutoire naturel des produits manufacturés mis au point par le secteur industriel.

2.1.2. Types de l'Agriculture

Il existe deux types d'agriculture; traditionnelle et moderne.

a) L'agriculture traditionnelle

Une agriculture est dite traditionnelle lorsqu'elle est basée sur une technologie archaïque à très faible productivité, héritée de plusieurs générations14(*). Cette agriculture appelée aussi d'autosubsistance s'occupe principalement de cultures vivrières telles que : Le manioc, le maïs, le riz, les légumes, etc.

Le paysan cultive pour son alimentation et pratique également quelques cultures industrielles (le café, le palmier à huile, le tabac, le thé, etc.).

On constate souvent qu'un clan se spécialise dans la production d'une denrée compatible avec les exigences et les conditions climatiques du sol qu'il habite.

La production est assez faible à cause des étendues réduites et du travail surtout manuel fourni par une main d'oeuvre familiale.

Les taches sont divisées entre hommes et femmes.

b) L'agriculture moderne

C'est une agriculture qui par essence et par objectif, est liée à l'économie du marché. Une manière de cultiver en utilisant des machines spécialisées pour chacun des travaux15(*).

Elle fait appel à un important apport des capitaux étrangers et nationaux. Elle recourt systématiquement à l'emploi de trois facteurs de toute activité agricole à savoir: L'homme, La terre, le capital financier.

Cette forme d'agriculture suit les innovations agronomiques, recourt aux engrains chimiques, biologiques et pesticides:, utilise des variétés de culture améliorées et emploi les machines.

Tous ces facteurs conjugués permettent de meilleurs rendements.

Il faut noter qu'il existe aussi l'agriculture du type intermédiaire, rencontré chez les pays qui bénéficient d'un encadrement agricole de la part des structures spécialisées, étatiques et privées.

2.1.3. Agriculture Durable

Le terme «durabilité » est aujourd'hui largement utilisé dans les milieux de développement.

Selon le dictionnaire, la durabilité se dit de «la continuité d'un effort, la capacité de pouvoir Durer et ne pas chuter ».

Dans le contexte de l'agriculture, la durabilité se réfère principalement à la capacité de rester productif tout en maintenant la base des ressources16(*).

Toutefois, beaucoup se réfèrent à une définition plus large selon laquelle l'agriculture est durable si elle est d'après GIPS cité par REIJNTS et allii17(*) :

0. Economiquement saine, c'est-à-dire qu'elle préserve la qualité des ressources naturelles et qu'elle améliore la dynamique de l'ensemble de l'agroécosystème de l'homme aux micro-organismes du sol, en passant par les cultures des animaux.

Le meilleur moyen d'assurer cette dynamique reste une gestion du sol, et de la santé des cultures, des animaux et des êtres humains, grâces à des procédés biologiques (autorégulation). Quant aux ressources locales, elles sont utilisées de manière à minimiser les pertes d'éléments minéraux, de biomasse et d'énergie et à éviter toute pollution, l'accentétant placé sur l'utilisation de ressources renouvelable;

1. Economiquement viable, c'est-à-dire qu'elle permet aux agriculteurs de produire suffisamment pour assurer leur autonomie et/ou un revenu, et de fournir un profit suffisant pour garantir le travail et les frais engagés.

La viabilité économique se mesure non seulement en termes de production agricole directe (rendement), mais également en fonction des critères tels que la préservation des ressources et la minimisation des risques;

2. Socialement équitable, c'est-à-dire la répartition des ressources et du pouvoir est telle que les besoins essentiels de chaque membre de la société sont satisfaits, et que leurs droits concernant l'usage des terres, l'accès à un capital approprié, l'assistance technique, et les possibilités de marché, sont assurés.

3. humaine, c'est-à-dire que toute forme de vie (végétale, animale et humaine) est respecté, que la dignité fondamentale de tout homme est reconnue, que les différents rapports humains et institutionnels utilisent des valeurs essentielles telles que la confiance, l'honnêteté, l'amour-propre, la coopération et la compassion, et que l'intégrité culturelle et spirituelle de la société est préservée et entretenue 18(*);

4. Adaptable, c`est-à-dire que les communautés rurales sont capables de s'adapter aux changements incessants des conditions dans lesquelles évolue l'agriculture (croissance démographique, politiques, demande de marché, etc.).

Cela n'implique pas seulement le développement des nouvelles techniques mieux appropriées, mais aussi des innovations sur le plan social et culturel.

Ces critères définissant la durabilité peuvent être contradictoires, et abordés selon des points de vue différents : celui de l'agriculture, de la communauté, de la nation et du monde. Des conflits peuvent donc surgir entre les besoins actuels et futurs, entre la satisfaction des besoins immédiats et la préservation des ressources de base.

En bref, nous retenons que l'agriculture durable consiste à gérer de manière efficace les ressources utilisables par l'agriculture dans le but de satisfaire des besoins changeants de l'être humain, tout en veillant au maintien, voire à l'amélioration de la qualité de l'environnement ainsi qu'à la préservation des ressources naturelles.

2.1.4. Agriculture au service de reste de l'Economie

L'élément central des modèles de développement expliquant le rôle de l'agriculture sur la croissance est la notion de surplus, généré dans le secteur agricole. A cet effet, les physiocrates reconnaissaient que l'importance d'un surplus agricole était essentielle pour la bonne santé des finances publiques et le niveau de l'activité économique.

Trois préoccupations majeures ressortent de la littérature sur le rôle de l'agriculture dans la croissance et le développement économique:

· Les déterminants de la génération d'un surplus dans le secteur agricole à Travers des gains de productivité dus à l'investissement et aux innovations;

· Les différents mécanismes de transfert de ce surplus ;

· L'utilisation de ce surplus pour réaliser le développement industriel via les investissements publics, lorsque ce surplus est transféré par les taxes.

Avant 1950, de nombreux auteurs affirmaient que la croissance du secteur agricole a précédé ou peut être causé la révolution industrielle. En 1767, à l'aube de la révolution industrielle, J. S. MILL affirmait que la productivité de l'agriculture limite la taille du secteur industriel. Les historiens de la révolution industrielle ont noté la récurrence d'une certaine logique par laquelle la révolution agricole a précédé la révolution industrielle par un décalage de cinquante à soixante années.

Mais à partir de 1950, les économistes considéraient de plus en plus le secteur agricole comme un secteur retardé dans l'économie, générateur d'un surplus de main d'oeuvre tel que l'a formalisé LEWIS (1955). L'intérêt était porté sur la croissance résultant dans le secteur non agricole. Le secteur agricole devait fournir à ce dernier les éléments nécessaires à son expansion.

En s'inscrivant dans cette logique, l'économiste KURZNETS (1964) distingue quatre voies par lesquelles l'agriculture concourt au développement économique:

§ Les produits

Le secteur agricole fournit la nourriture permettant d'alimenter les travailleurs des autres secteurs. Il fournit également à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole productif fournira des produits bon marché, d'où une amélioration du niveau de rémunération réel et donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus, l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB).

§ Le marché

Le secteur agricole peut constituer une demande des biens industriels et de services. Une amélioration de la productivité dans ce secteur devrait permettre l'amélioration des revenus du monde paysan et par conséquent l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole peut ainsi faciliter l'émergence de nouvelles débouchées pour les industries.

§ Les devises

L'exportation de produits agricoles est une source de devises pour l'économie. Dans un contexte où l'activité agricole est importante, ces devises peuvent servir à l'importation des machines et matières premières dont a besoin l'industrie pour se développer. D'un autre côté, l'agriculture peut permettre l'économie de devises en produisant des denrées qui étaient autrefois importées.

§ Facteurs de production

L'agriculture fournit aux autres secteurs le surplus de main d'oeuvre dont elle dispose.

Ces analyses de KUZNETS se retrouvent dans différents travaux des économistes du développement d'alors. L'accent était mis sur le développement industriel, car lui seul était à même de fournir des conditions d'un véritable développement économique.

Cette fascination pour la modernisation leur a fait avoir une « doctrine de primauté de l'industrialisation sur le développement agricole, qui a sapé du même coup les possibilités de contribution de l'agriculture au développement agricole ». A. KRUEGER13 a résumé ces premières théories du développement comme composées de plus de plusieurs fils directeurs :

Nous présentons ci-dessous en détail les implications d'un développement du secteur agricole sur des plans particuliers de la réalité économique selon les économistes du développement de la première génération.

2.1.4.1. Agriculture, offre de produits alimentaires et croissance de la population

L'agriculture subvient au besoin le plus important de l'homme : l'alimentation. En effet, bien que tous les produits alimentaires ne soient pas agricoles, il existe tout de même un lien très étroit entre produits alimentaires et produits agricoles.

La ration alimentaire d'un individu est un indicateur direct de son bien-être, et elle peut expliquer de façon indirecte ses aptitudes et capacités au travail. La théorie du capital humain développée entre autres par SCHULTZ et BECKER présente la composante santé de l'individu comme un élément contribuant à augmenter sa productivité.

Cet état de santé est largement tributaire de nombreux éléments dont la qualité des aliments consommés par l'individu. MELLOR (1970) note l'effet que peut avoir une situation de malnutrition sur la productivité des travailleurs. La malnutrition qu'il faut distinguer de la faim entraine des déficiences, ce qui élève le taux de morbidité et diminue la résistance aux parasites.

Une offre de produits alimentaires en qualité et en quantité en provenance du secteur agricole, couplé de politiques de redistribution, augmente les chances d'avoir des travailleurs en bon état de santé et donc plus productifs. Certes, l'offre de produits alimentaires peut provenir des importations, sans que le secteur agricole n'y contribue énormément. Mais dans les premières phases du développement, les économies manquent d'assez de ressources financières; le secteur agricole doit ainsi produire abondamment pour permettre l'économie de devises qui pourraient être affectées à d'autres investissements.

De plus, GILLIS M. et autres soulignent que pourrait recouvrir la notion d'autosuffisance alimentaire pour une économie. Ils attirent l'attention sur le danger pour la santé économique, que représente la dépendance à l'égard des importations alimentaires. L'alimentation tends de plus en plus à devenir un bien stratégique, quasiment du même ordre que l'armement19(*).

Ainsi, un pays dépendant des autres pour sa nourriture pourrait subir des pressions de différents ordres par ces derniers. De plus, la croissance démographique faisant fondre les excédents alimentaires mondiaux,

Les pays fortement importateurs des produits alimentaires feraient par conséquent face à des prix élevés pour satisfaire leur demande.

Une augmentation de l'offre de produits alimentaires est aussi nécessaire pour faire face à la croissance démographique. L'accroissement de la population est sans aucun doute le mieux connu de tous les problèmes du développement économique.

IL constitue l'argument le plus souvent avancé en faveur de l'augmentation de la production agricole. En plus de l'accroissement de la population en terme quantitatif, un accroissement des besoins de la population est souvent observé au fur et à mesure que s'installe le développement économique. Les besoins

Les pays fortement importateurs des produits alimentaires feraient par conséquent face à des prix élevés pour satisfaire leur demande.

Une augmentation de l'offre de produits alimentaires est aussi nécessaire pour faire face à la croissance démographique. L'accroissement de la population est sans aucun doute le mieux connu de tous les problèmes du développement économique.

IL constitue l'argument le plus souvent avancé en faveur de l'augmentation de la production agricole. En plus de l'accroissement de la population en terme quantitatif, un accroissement des besoins de la population est souvent observé au fur et à mesure que s'installe le développement économique. Les besoins alimentaires vont croissants, la production se doit d'évoluer à un rythme au moins égal.

A défaut, des risques de survenance d'une crise alimentaire se font plus grands. L'offre de produits alimentaires émanant du secteur agricole a ainsi un rôle pour contribuer à assurer la sécurité alimentaire.

2.1.4.2. Agriculture et réserves de changes

Tout comme KUZNETS ou encore MELLOR, de nombreux économistes du développement s'accordent sur l'effet positif que peut avoir le secteur agricole sur la détention de devises étrangères. Si l'on considère les cinq étapes du développement présentées par ROSTOW, à savoir :

v La société traditionnelle ;

v Mise en place des conditions préalables au décollage ;

v Décollage ;

v Marche vers la maturité ;

v Ere de la consommation de masse.

Lorsque les premières étapes du développement sont franchies, il devient opportun de disposer des biens de capital nécessaires à une industrialisation en rapide expansion. De même, la demande en biens de consommation importés, de meilleure qualité se fait plus importante. Comme le souligne MELLOR (1970), l'effet conjoint de ces types de besoins exerce une pression sur la demande de devises étrangères.

L'agriculture peut contribuer de façon importante aux recettes nettes en devises étrangères. D'une part en se substituant aux importations présentes et potentielles, et d'autre part en produisant plus pour l'exportation. MELLOR(1970) en offre un exposé plus détaillé de cette contribution. D'après lui, la réduction des importations peut prendre deux formes :

Substitution des produits agricoles importés par des produits nationaux. Cela nécessite tout de même que cette production agricole soit plus rentable que les importations ;

Réduire des importations non agricoles, ceci consécutivement à une modification des structures de consommation au profit des produits alimentaires nationaux.

Concernant les exportations agricoles, sauf dans le cas des pays riches en ressources naturelles (pétrole, minerais, etc.), elles constituent l'essentiel des exportations lors des premières phases de développement. Il est donc bénéfique de se spécialiser dans la production des produits spécifiques destinés à l'exportation. Les ressources doivent être affectées au produit qui assurera aux investissements les rendements les plus élevés comparativement à d'autres utilisations possibles des ressources.

Cette spécialisation en un produit agricole peut avoir des avantages tels que présentés par MELLOR (1970). Notamment l'évolution de la maîtrise technique qui accompagne généralement toute spécialisation. Toutefois, une telle spécialisation peut avoir des conséquences à long terme particulièrement la détérioration des termes de l'échange.

Malgré cet inconvénient, l'histoire présente des exemples des pays qui ont su bénéficier des mouvements à la hausse de certains produits de base pour réaliser des investissements dans l'industrie.

2.1.4.3. Agriculture et formation du capital

Dans les premières phases du développement économique, les besoins en capital sont immenses pour le pays. Il y a nécessité de capitaux pour la création directe d'emplois non agricoles par la construction d'usines et par l'acquisition de machines.

Le capital nécessaire au développement économique provient généralement de trois sources : l'aide étrangère, les investissements étrangers et l'épargne nationale. Les deux premières sources ont l'avantage d'apporter des capitaux importants sans peser sur la consommation intérieure.

Mais dans le cas particulier de l'aide, elle peut être assortie de restrictions politiques et économiques désavantageuses mettant en mal l'indépendance du pays. L'investissement étranger quant à lui nécessite,

Pour une grande efficacité, le développement au préalable des infrastructures (routes, communication, énergie).

Un pays à faible revenu décidant de ne pas recevoir ou de moins solliciter l'aide étrangère devra ainsi faire appel à ses ressources propres notamment son secteur agricole qui est prépondérant. CHENERY et SYRQUIN (1975) ont souligné que l'agriculture devrait être source de transferts de capital et de main d'oeuvre vers les zones urbains pour encourager le développement général de l'économie.

De nombreux mécanismes existent pour faire passer les ressources créées dans le secteur agricole vers le secteurindustriel. MELLOR (1970) distingue quatre formes par lesquelles l'agriculture peut contribuer à la formation du capital : taxation des bénéfices agricoles, modification des termes de l'échange, compression des investissements dans l'agriculture, marché rural des biens industriels.

a) Taxation des bénéfices agricoles

La taxation du secteur agricole est par exemple un moyen de transférer le surplus financier du secteur agricole vers l'industrie. L'exemple du Japon est souvent présenté à cet effet. Pays à faible revenu et à population très dense au 19e siècle, le Japon a su axer son développement sur le secteur agricole.

Le gouvernement a joué un rôle actif dans l'investissement consacré à l'infrastructure et aux industries. A la fin du 19e et au début du 20e siècle, c'est le gouvernement qui a fourni le tiers ou la moitié environ des investissements totaux dans le pays.

Pendant ce temps, les recettes fiscales provenaient de 50 à 80% du secteur agricole. La part de l'agriculture dans les revenus fiscaux de l'Etat entre 1888-1892 était de 80% et elle était encore de 40% en 1918-1922. Ces ressources ont été très importantes pour financer les investissements publics et les services de base comme l'éducation et la recherche.

La mise en place de cette structure fiscale a été centrale. Elle a permis d'extraire une part du surplus de l'agriculture pour financer l'industrialisation.

b) Modification des termes de l'échange

Une augmentation de la production agricole peut entrainer une baisse des prix. Cette baisse des prix a pour effet une amélioration du salaire réel dans le secteur non agricole de telle sorte que le salaire nominal peut y diminuer sans pour autant affecter le niveau de vie. Les termes de l'échange s'en trouvent modifiés au détriment de l'agriculture et en faveur des autres secteurs.

L'industrie percevra des profits plus élevés. Ces profits pourraient être utilisés pour la formation du capital ou pour la consommation dans les secteurs public ou privé. Dans les années1920 en URSSS, PREOBRAJENSKI était pour un transfert forcé du surplus agricole par des termes de l'échange défavorables à l'agriculture.

Il est question d'effectuer un contrôle de prix pour arriver à une augmentation rapide du prix relatif des produits industriels par rapport aux produits agricoles. Un transfert de valeur de l'agriculture vers le secteur industriel peut ainsi être observé.

c) Compression des investissements dans l'agriculture

Même si l'agriculture utilise parfois les produits issus des autres secteurs, elle a une contribution nette à la formation du capital dans ces secteurs.

d) Marché rural des biens industriels

La véritable croissance et le développement économique dépendent plus de l'expansion du secteur non agricole. Mais les obstacles à l'expansion de ce secteur proviennent aussi de la faiblesse des bénéfices sur investissement due à l'étroitesse des marchés. Un accroissement des revenus des agricultures offre ainsi des débouchés supplémentaires au secteur industriel.

2.1.4.4. Agriculture et transfert de la main d'oeuvre vers l'industrie

La notion de surplus de la main d'oeuvre à été au centre des développements sur l'impact de l'agriculture sur le reste de l'économie. En se basant sur l'observation empirique, les économistes du développement de la première génération ont essayé de formaliser les différents mécanismes à travers lesquels l'excédent de la main d'oeuvre du secteur agricole est transféré vers le reste de l'économie.

Le cadre de l'analyse se fait généralement à travers un modèle bi- sectoriel. Ils mettent en évidence deux secteurs dans l'économie: un secteur traditionnel, de subsistance ou encore agricole et un secteur moderne ou non agricole. Les premiers éléments de ces analyses se retrouvaient déjà au 18e siècle.

RICARDO (1817) dans the principes of political economy and taxation, a présenté le plus connu des premiers modèles. Il part de deux hypothèses: présence d'un secteur agricole à rendements décroissants et existence d'une main d'oeuvre sous-employée dans ce secteur. RICARDO affirme que le secteur industriel peut recruter dans le secteur agricole sans qu'il y ait une hausse de salaire dans le secteur urbain ou le secteur rural.

La version moderne des modèles bi sectoriels a été initiée par l'économiste LEWIS (1955). Il considère ainsi deux secteurs dans l'économie. D'une part le secteur moderne, développé, capitaliste dans lequel il existe un marché bien structuré. Et d'autre part le secteur traditionnel qui comprend principalement l'agriculture.

Dans son modèle classique d'économie duale, LEWIS établit, à travers le marché du travail un lien entre la main d'oeuvre sous-employée et bon marché du secteur agricole et le niveau de salaire dans le secteur industriel. Le secteur industriel ou encore secteur avancé utilise du capital qui peut être accumulé tandis

Pour LEWIS (1955), le développement consiste dans la « réduction progressive du secteur archaïque et le renforcement du secteur moderne ». Bien que le surplus de main d'oeuvre soit observé aussi bien dans le secteur traditionnel que dans le secteur moderne, dans le secteur traditionnel, il est déguisé.

En ce sens qu'une partie de la main d'oeuvre peut y être extraite sans que la production agricole n'en pâtisse, les travailleurs n'auront qu'à augmenter leur volume du travail.

Le secteur moderne va embaucher dans le secteur de subsistance grâce à un salaire un peu plus élevé mais qui reste tout de même faible. Il continuera à embaucher tant que la productivité marginale des travailleurs est supérieure au salaire. Un profit sera ainsi dégagé. Ce profit sera réinvesti par les capitalistes, ce qui accroitra la productivité marginale et permettra d'entamer une nouvelle embauche.

Ce cycle se poursuivra jusqu'à l'égalisation du salaire et de la productivité marginale des travailleurs.

Il en résultera enfin de compte que tout le surplus de main d'oeuvre du secteur de subsistance sera absorbé par le secteur moderne.

Cette baisse conséquente de la main d'oeuvre dans le secteur de subsistance y entrainera une hausse de salaire. De même, dans le secteur moderne, les salaires vont s'élever.

Ce modèle de LEWIS, met l'accent sur la part croissante des profits dans le revenu national, lié à la progression du secteur capitaliste. L'élévation du taux d'investissement permet une croissance rapide.

A la suite de LEWIS, FEI et RANIS (1964) vont montrer qu'en transférant le surplus de main d'oeuvre de l'agriculture vers l'industrie, l'économie peut complètement se développer. Ils vont modifier ou améliorer certaines hypothèses du modèle de LEWIS. L'absorption du surplus de main d'oeuvre est due à la modification de la répartition des facteurs de production et ils n'admettent pas que les travailleurs du secteur agricole aient une productivité marginale quasi nulle.

Pour Fei et RANIS, le transfert de main d'oeuvre doit être précédé d'une augmentation de la production agricole. Le taux auquel cette main d'oeuvre est transférée dépend du taux de croissance de la population, de la qualité des progrès techniques dans le secteur agricole et la croissance du stock de capital dans le secteur industriel.

Ces différentes approches du rôle de l'agriculture limitent cette dernière au rôle d'un secteur uniquement au service des autres pour l'atteinte du développement. Le secteur agricole doit fournir aux autres secteurs les ressources nécessaires à leur développement.

Ainsi, le secteur agricole n'est pas en soi un moteur de croissance et de développement économique, mais il permet de réaliser ce développement via les autres secteurs de l'économie. Avec ses conceptions, la croissance et le développement renvoient à une « modernisation» de l'économie, le secteur agricole s'y intègre difficilement. Son rôle est d'amorcer le développement global de l'économie et ensuite de s' éclipser?.

Mais de plus en plus des arguments plus récents plaident en faveur d'un développement du secteur agricole entant que secteur d'activité propre. L'agriculture pourrait ainsi contribuer directement à la croissance et au développement.

2.1.5. Développement de l'agriculture entant que secteur à part entière de l'économie

Il est certes que dans une économie en pleine croissance, la part du secteur agricole dans l'économie est vouée à la décroissance. La Banque Mondiale dans son rapport sur le Développement dans le Monde (RDM) distingue trois catégories de pays : les pays à vocation agricole, les en transition et les pays urbanisés.

Dans ces groupes de pays, la contribution de l'agriculture au PIB est, en moyenne, respectivement de plus de 40%, 20% et 8%. Tandis que la part moyenne d'actifs occupés dans le secteur agricole est respectivement de 34 à 64%, 43% et 22%. La raison vient des caractéristiques propres de l'agriculture qui est une activité dotée d'une productivité relativement faible.

La BM résume mieux cela lorsqu'elle énonce une des hypothèses formulées par les économistes : « la croissance de la productivité agricole est intrinsèquement lente ». Il pourrait ainsi paraitre difficile de se baser sur l'agriculture pour réaliser des objectifs de croissance et de développement soutenus.

Mais dans un contexte de décollage économique, l'agriculture peut s'avérer un secteur en tête de l'économie. Il existe des exemples où l'agriculture a crû plus rapidement que l'industrie. « Au Chili et au Brésil, l'agriculture s'est développée plus rapidement que l'industrie pendant la décennie 1990 ».

Le rapport sur le développement dans le Monde fait état d'une forte population rurale vivant en dessous du minimum acceptable. L'activité majeure de ces ruraux demeure l'agriculture.

Ainsi, « Du simple fait de sa taille, le secteur agricole est capital pour le développement au moins à moyen terme».

La BM note également que dans les pays où la croissance non agricole s'est accélérée, l'écart entre revenus urbains et ruraux s'est accentué. En effet, les mécanismes de redistribution du fruit de cette croissance ne sont pas toujours favorables au monde rural.

Le développement du secteur agricole pour lui-même permettrait ainsi d'élever le niveau de vie des personnes vivant en milieu rural. En plus, les politiques qui consisteraient à taxer le secteur agricole ont eu un effet positif pour la croissance de nombreux pays industrialisés d'aujourd'hui. Mais ces politiques peuvent être désastreuses si elles sont mises en application immédiatement après la réalisation des investissements.

Le risque est élevé que la poule soit tuée avant d'avoir pondu les oeufs d'or. D'ailleurs comme le montre une étude menée par KRUEGER, SCHIFF, VALDES (1998) et d'autres, il existe une réalisation négative entre les politiques de taxation et la croissance globale de l'économie.

Une croissance plurisectorielle s'impose ainsi pour assurer un développement harmonieux de l'économie. Le secteur agricole doit ainsi être développé pour son plein épanouissement.

2.1.6. Obstacle au développement agricole

Plusieurs études montre que l'agriculture est confrontée ` certaines difficultés ces dernières années. Cette situation est liée à l' « accroissement démographique, à la dégradation des termes des in qui n'ont toujours pas pu trouver l'équilibre souhaitable entre cultures des rentes et cultures vivrière, ni protéger la petite exploitation qui assure les 90% des productions céréalières ».

Le secteur agricole souffre également du manque des capitaux. D'autres obstacles à l'agriculture concernent l'absence ou le mauvais état des infrastructures routières et de moyens d'entreposage.

Les efforts des agriculteurs pour accroitre la production se heurtent à la pénurie d'infrastructures dans la plupart des régions de la RDC. L'état des nombreuses routes de dessertes agricoles s'est sensiblement détérioré en raison d'une utilisation excessive et d'un entretien insuffisant ou carrément d'un manque d'entretien.

Toute cette situation ne favorise pas les agriculteurs de commercialiser leurs productions.

2.2. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

2.2.1. Notions

Des nombreux auteurs ont consacré la plupart de leurs temps et le plus gros de leurs recherches à la croissance économique.

Elle est l'objectif final de toutes les économies mûres quelque soient leurs natures.

Il vaut mieux distinguer la croissance économique au développement économique.

La croissance est à court terme tandis que le développement est à long terme.

La croissance est ainsi une notion quantitative qui se distingue du développement à résonnance plus qualitative.

La question de la croissance économique est une préoccupation pour tous les gouvernements du monde moderne. Elle est nécessaire pour faire face à la croissance de la population ainsi qu'à la croissance des besoins de cette population.

Pour les pays en voie de développement, la croissance économique suffisante et durable constitue un tremplin indispensable pour atteindre leurs développements.

2.2.2. Les Caractéristiques de la croissance Economique

SALL, P .fait remarqué que dansla secondemoitié du 20è siècle, la croissance économique avait des caractères nouveaux (elle était plus rapide, générale, consciente).

Plus rapide qu'elle n'a été au 19è siècle où l'expansion économique a été en moyenne relativement lente et souvent interrompue par des nombreuses crises avec le cortège de chômage et souffrance.

Aujourd'hui, depuis la crise en 1930 et la guerre mondiale de 1940, il n'y a plus eu de recule important et profond de la production mais au contraire, on a assisté à des montées extraordinaires à l'aube du troisième millénaire des économies de l'Extrême-Orient.

A cet effet, les pays considérés hier comme sous-développés sont appelés aujourd'hui les pays en développement.

Ce qui prouve en suffisance que la croissance économique est un phénomène réel.

SALL, P. et WULLF proposent quatre (4) caractéristiques qui doivent être réunies pour qu'une nation soit dite en état de croissance économique20(*). C'est notamment:

1erAugmentation de la Dimension:

Il faut donc qu'on constate un changement détaillé d'un ou plusieurs indicateurs suffisamment précis et disponibles pendant une période longue pour mesurer la modification de la dimension.

Ainsi, les Grandeurs comme le Produit National Brut ou elle est donc suffisante pour assurer le progrès économique.

Les progrès économiques sont un accroissement d'une période à une autre du produit réel moyen, du revenu national réel moyen et de la consommation réelle par tête d'habitant.

2ème Changements Structures:

Ce qui augmente ne s'accroit pas de manière uniforme c'est-à-dire les différentes activités d'une nation ne se développent pas au même rythme.

Certains s'accroissent à un taux élevé, d'autres à un taux faible, d'autres mêmes stagnent ou déclinent.

Des modifications structurelles permanentes se placent tant du côté de la population que de celui de la demande et de prix. Ces modifications peuvent se modifier des manières régulières ou irrégulières.

3ème Changements dans le type d'organisation:

Dans tout système économique et politique, il existe certaines règles d'utilisation dans toutes les nations et ces règles poussent ces nations à réaliser l'accroissement des produits nationaux.

Les modifications enregistrées dans les caractères différents se réalisent tant dans le secteur public que privé :

Dans le secteur privé, ces modifications se rapportent à la forme du marché alors que dans le secteur public, il peut être apprécié à des nombreux critères tels que : l'importance de la population active employée par le pouvoir public, la part de la production assurée dans chaque branche et le volume de dépenses publiques par rapport au revenu national.

4ème Des Progrès Economiques:

La mesure de la croissance n'est qu'une mesure globale de l'augmentation des biens et services produits au cours d'une période donnée à la production antérieure de durée identique.

Elle est donc suffisante pour assurer le progrès économique.

Les progrès économiques sont un accroissement d'une période à une autre du produit réel moyen, du revenu national réel moyen et de la consommation réelle par tête d'habitat.

Le progrès économique est donc la croissance des ressources disponibles plus que proportionnelle à la croissance de la population.

CHAP DEUXIÈME. APERCUE DE L'ECONOMIE CONGOLAISE

Depuis l'indépendance de la R.D.Congo en 1960, l'économie de la R.D.Congo était en pleine expansion avec un taux de croissance de l'ordre de 9,7% en 1970. Après cette période de gloire, cette économie a connu le revers de la médaille jusqu'à atteindre un taux de croissance négatif de l'ordre de -13,5% en 1993.

En contreperformance s'explique par l'éboulement des mines de Kamoto dans l'ex. Province du Katanga, les pillages de triste mémoire de 1991 et 1993 dans la plupart des Provinces du pays et ayant favorisé le ralentissement de l'activité économique, la mauvaise gouvernance économique, etc. Le désarroi du tissu économique avait favorisé de manière substantielle le dysfonctionnement du système bancaire et le désinvestissement de la plupart des banques commerciales.

Au niveau national, la croissance modeste observée depuis 2005, a certainement aidé à réduire le niveau de pauvreté dans le pays. Avec les tendances courantes, par exemple, on estime que le taux de pauvreté est passé de 70 pour cent à 57 pour cent entre 2005 1et 2010.

Si ces tendances se maintiennent, en 2015 plus de 46 pour cent des personnes seront toujours en dessous de la ligne de pauvreté. En termes des objectifs du millénaire pour le développement, ceci voudrait tout simplement dire que, le niveau de pauvreté de 2005 ne pourrait pas être réduit de moitié en 2015 mais plutôt en 2020, soit 5 ans de retard par rapport aux horizons du millénaire pour le développement. 1 Compte tenu des évènements survenus aux pays depuis 1990, le taux de pauvreté de 1990 ne peut plus servir de référence valable par rapport aux OMDs.

C'est pour cette raison que les auteurs ont choisi 2005 comme année de référence. Lorsqu'on considère les deux scenarios de croissance examinés dans cette étude, bien que l'objectif de réduire le niveau de pauvreté de moitié n'est pas toujours atteint, les nombres d'années nécessaires pour atteindre ces objectif sont réduits si le pays met en oeuvre le PDDAA. Par exemple, lorsque le taux de croissance du secteur agricole de 6 pour cent est ciblé, le taux de pauvreté est réduit de 57 pour cent à 42 pour cent entre 2010 et 2015, pour atteindre 35 pour cent en 2017, soit un gain de trois ans comparé aux tendances courantes.

Cette amélioration des conditions de vie est principalement due à l'augmentation des revenus dans les milieux ruraux où plus de 80 pour cent des Populations congolaises vivent. Lorsque par ailleurs, la réduction de moitié du taux de pauvreté de 2005 en 2015 est ciblé, le taux de pauvreté est réduit de 57 à 36 pour cent entre 2010 et 2015, et son niveau de 2005 est réduit de moitié en 2016. L'agriculture constitue l'ossature de l'économie congolaise. Elle contribue à concurrence de 38 pour cent au PIB national. Si les tendances courantes se confirment, le secteur agricole va continuer à croitre à un taux modeste de 3 pour cent. La mise en oeuvre du Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) comme pièce maitresse d'une stratégie de réduction de la pauvreté permet à l'agriculture et ses sous-secteurs de jouer un rôle important comme sources principales de croissance favorables aux pauvres au niveau national et particulièrement en milieu rural. La République Démocratique du Congo (RDC), comme les autres pays Africains ne cherchent pas seulement à accélérer la croissance mais également à maximiser et à élargir l'impact d'une telle croissance sur la réduction de la pauvreté. Dans cette étude lorsqu'un taux de croissance du secteur agricole de 6 pour cent est ciblé d'ici 2015, avec une croissance additionnelle du secteur non agricole pour générer assez de demande pour la hausse attendue des produits agricoles, la croissance annuelle du secteur agricole dépasse les 6 pour cent ciblé. Le secteur industriel et celui des services croissent aussi significativement au taux de 6,9 et 7,4 pour cent respectivement, entraînant une croissance de 6,8 pour cent de l'ensemble de l'économie nationale. Alternativement, lorsque la réduction de moitié du taux de pauvreté de 2005 en 2015 est ciblée avec une augmentation supplémentaire de croissance à la fois du secteur agricole et non agricole, les taux de croissance du secteur de l'agriculture, du secteur industriel, des services se chiffrent à 8.5, 9,0, et 8.6 pour cent respectivement.

Dans les deux scenarios, la croissance du secteur agricole est principalement influencée par une augmentation du rendement des cultures industrielles qui par essence sont des produits d'exportation. D'autres produits agricoles de consommation tels que les céréales et tubercules, qui contribuent à concurrence 51 pour cent du PIB du secteur agricole ont également significativement influencés la croissance du secteur. La production des céréales et tubercules qui constituent les aliments de base en République Démocratique du Congo, est elle-même, influencée par la croissance de la population ainsi que l'urbanisation qui en résulte.

Comme d'autres pays, la République du Congo est confrontée à une troisième année de COVID-19, qui perturbe les modèles socio-économiques déjà fortement endommagés par cinq années de récession. Aux effets négatifs de la pandémie se sont ajoutées des inondations dans la partie nord du pays en novembre 2021. L'augmentation de la production et des prix du pétrole n'a pas suffi à compenser les effets de la pandémie et des inondations. L'économie s'est contractée de 0,2 % en 2021, contre une contraction de 6,2 % en 2020. Également en 2020, le chômage était estimé à 10,3 % et le taux de pauvreté à 46,1 %, tous deux exacerbés par les pertes d'emplois après le passage de la COVID-19. Les opérations du gouvernement central ont donné lieu à un excédent budgétaire de 1,4 % du PIB, après un déficit de 1,7 % en 2020. Le ratio d'endettement est tombé à 84,7 % du PIB en 2021, contre 101 % en 2020. L'inflation a été modérée à 2,0 % en 2021, dans le cadre du critère de la CEMAC. Le crédit à l'économie n'a augmenté que de 1,6 % en 2021, reflétant la faible demande de crédit dans une période d'incertitude. Les créances douteuses ont diminué à 17 %, contribuant à réduire les vulnérabilités du système bancaire. En 2021, soutenu par les prix du pétrole, le compte courant a affiché un excédent de 15,5 % du PIB, après un déficit de 0,2 % en 2020. Les réserves de change se sont renforcées, passant de 2 mois à 2,7 mois d'importations de 2020 à 2021.

Les perspectives sont favorables mais reste fragiles dans un contexte marqué par la persistance de la pandémie de COVID- 19 et des conséquences mondiales de la guerre en Ukraine. La croissance du PIB est prévue à 4,3 % en 2022 et 3,2 % en 2023, grâce à l'accélération de la campagne de vaccination, à l'amélioration de la production pétrolière et au dynamisme dans les secteurs de l'agriculture et de l'exploitation minière, ce qui permettra à la croissance du secteur non pétrolier (bâtiment et travaux publics, bois, mines et services) de remonter à 3,3 %21(*).

La production pétrolière devrait augmenter de 1,0 % avec la reprise des investissements des plus grands producteurs, avec un prix moyen prévisionnel du baril de 70 $. L'inflation devrait passer à 3,4 % en 2022 et à 3,1 % en 2023. L'assainissement budgétaire à moyen terme, combiné aux fortes recettes pétrolières, devrait conduire à des excédents budgétaires de 4,7 % et 2,9 % du PIB en 2022 et 2023. La dette publique devrait continuer à diminuer légèrement, pour atteindre 83,6 % du PIB en 2023. Le compte courant devrait rester excédentaire à 16,5 % et 7,2 % du PIB en 2022 et 2023, grâce à la balance commerciale. Les perspectives restent aussi tributaires de la mise en oeuvre réussie des réformes structurelles lancées avec le FMI et de la durée de la crise ukrainienne.

La République du Congo est 109e sur l'Indice mondial des risques climatiques 2021. Le pays connaît une augmentation de l'intensité et de la fréquence des événements extrêmes causés par le changement climatique. Ils sont plus prononcés dans les zones urbaines, où vivent 70 % de la population et où la capacité de résilience et d'adaptation fait encore défaut. En effet, les infrastructures (notamment les logements, les routes et les systèmes d'évacuation et d'assainissement) sont soit faibles, soit détruites. Le pays est classé 165e dans l'indice des pays de l'initiative Notre Dame Global Adaptation Initiative 2020. La CDN du gouvernement prévoit une réduction des émissions nationales de 48 % et 55 %, d'ici 2025 et 2035. Le pays a également commencé à planter 40 000 ha de forêts pour séquestrer plus de 10 Mt de carbone, protégeant ainsi les tourbières du bassin du Congo, qui servent d'important puits de carbone. En ce qui concerne la transition énergétique, le pays améliore son approvisionnement en énergie, basé sur les énergies renouvelables, y compris le gaz naturel. À cet effet, une capacité de production d'électricité de 300 MW a été installée, en plus de celle de quatre centrales hydroélectriques. Le taux d'accès à l'eau potable est de 66 % en milieu urbain et de 47 % en milieu rural, avec une moyenne nationale de 56 %22(*).

SECTION 1 : LA ROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RDC

II.1.1. Définition

Les économistes utilisent le terme de croissance conventionnellement pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels23(*). ». La définition de Simon Kuznets va au-delà et affirme qu'il y a croissance lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population.

À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production ; cet écart est minimal au plus fort d'une expansion.

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une économie en développement. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignées par le terme de développement économique. Selon François Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global. » Le terme de « croissance » s'applique alors plus particulièrement aux économies déjà développés.

II.1.2. Histoire de la croissance économique

Grâce au développement des statistiques nationales, les économistes, les historiens et les démographes ont constaté qu'avant la Révolution industrielle, la croissance économique est essentiellement liée à celle de la population: on produit plus parce qu'il y a plus d'individus pour produire, mais le niveau de vie reste le même. À partir du XVIIIe siècle, la croissance économique se déconnecte de celle de la population et l'augmentation du niveau de vie devient exponentielle, mais très irrégulière.

Après les très fortes croissances mondiales des années 1830 et croissance mondiale des années 1850, la Grande Dépression (1873-1896) donne un sérieux coup de frein. De même, la grande dépression des années 1930 fait suite à la croissance économique de la Belle Époque et à la puissante expansion des années 1920. Plus généralement les périodes de reconstruction suivant une guerre sont favorables, comme lors de la très forte croissance des années 1950, socle des Trente Glorieuses24(*).

Les historiens s'accordent sur le fait que le niveau de vie sur l'ensemble du globe a peu évolué de l'Antiquité jusqu'au XVIIIe siècle (entre l'an 1 et l'an 1000 l'économie mondiale aurait même décliné), mis à part une embellie en Europe occidentale entre les Xe et XIIIe siècles, annulés par les épidémies et les famines des XIVe et XVe siècles. Ils s'accordent aussi à constater qu'il y a de grandes disparités selon les peuples et selon les époques. Sachant qu'on a affaire à des sociétés ou presque toute la population est rurale, il est de toutes façon presque impossible d'obtenir la statistique de leur production, puisque celle-ci est presque complètement locale, voire familiale (bâtiment, mobilier, confection, alimentation, services, ...), et très marginalement commerciale, de telle sorte qu'il est impossible de reconstituer un standard moyen de consommation et de l'évaluer en monnaie.

La croissance économique, aussi bien comme phénomène que comme donnée objectivable, est donc quelque chose de récent, lié à l'urbanisation des sociétés et à l'apparition de statistiques nationales. Jusqu'aux années 1970, c'était aussi un phénomène géographiquement limité, qui concernait surtout les pays occidentaux et le Japon.

Les Pays-Bas sont la première société à connaître un phénomène de croissance, au XVIIe siècle. Comme le note Henri Lepage en reprenant les analyses de Douglass North, « pour la première fois dans l'histoire connue de l'humanité, un pays se trouvait en mesure d'offrir un niveau de vie croissant à une population croissante, et cela un siècle avant que se manifestent les premiers signes réels de la Révolution industrielle 

Le phénomène s'est ensuite progressivement étendu. La phase de développement économique depuis la Révolution industrielle n'a aucun précédent historique. Après le XVIe siècle, lorsque différentes parties du monde développent des relations commerciales, on constate des périodes de croissance économique, mais éphémères et marginales. Les écarts entre conditions de vie au XVIIIe siècle étaient réduits, pour certains auteurs comme Paul Bairoch: l'Inde possédait même un niveau de vie supérieur à l'Europe.

On estime que la croissance globale de l'économie entre 1500 et 1820 n'est que d'un trentième de ce qu'elle a été depuis (de 247 milliards de dollars internationaux en 1500 à 695 en 1820, puis 33 725 en1998). Les revenus en Europe ont été multipliés par 20 depuis 1820. L'Asie accélère aussi son rythme de croissance depuis un demi-siècle : le niveau de vie en Chine a été multiplié par six et celui du Japon par huit. Cependant, au XIXe siècle le développement économique entraîne des bouleversements sociaux comme l'exode rural. Le niveau de vie et le développement n'ayant commencé à être étudiés rigoureusement qu'au XIXe siècle, il est cependant difficile, faute de données, de faire une comparaison entre le XVIIIe et le XIXe siècle.

II.1.3. Les causes fondamentales de la croissance

Dans An Introduction to Modern Economic Growth (2008), Daron Acemoglu distingue quatre causes fondamentales de la croissance : l'environnement naturel, la culture, les institutions et la chance.

II.1.3.1. L'environnement naturel

L'environnement est défini comme « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins », ou encore comme « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d'agir sur les organismes vivants et les activités humaines»25(*).

La notion d'environnement naturel, souvent désignée par le seul mot « environnement », a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et tout particulièrement des dernières décennies. L'environnement est compris comme l'ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui entoure l'Homme et ses activités bien que cette position centrale de l'Homme soit précisément un objet de controverse dans le champ de l'écologie.

Au XXIe siècle, la protection de l'environnement est devenue un enjeu majeur, en même temps que s'imposait l'idée de sa dégradation à la fois globale et locale, à cause des activités humaines polluantes. La préservation de l'environnement est un des trois piliers du développement durable. C'est aussi le 7e des huit objectifs du millénaire pour le développement, considéré par l'ONU comme « crucial pour la réussite des autres objectifs énoncé dans la Déclaration du Sommet du Millénaire ».

II.1.3.2. La culture

En philosophie, le mot culture désigne ce qui est différent de la nature, c'est-à-dire ce qui est de l'ordre de l'acquis et non de l'inné. La culture a longtemps été considérée comme un trait caractéristique de l'humanité, qui la distinguait des animaux. Par contre, des travaux récents en éthologie et en primatologie ont montré l'existence de cultures animales.

En sociologie, la culture est définie de façon plus étroite comme "ce qui est commun à un groupe d'individus" et comme "ce qui le soude". Ainsi, pour une institution internationale comme l'UNESCO : « Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd'hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Ce "réservoir commun" évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer. Par abus de langage, on utilise souvent le mot "culture" pour désigner presque exclusivement l'offre de pratiques et de services culturels dans les sociétés modernes, et en particulier dans le domaine des arts et des lettres.

II.1.2.3. Les institutions

Une institution désigne une structure sociale (ou un système de relations sociales) dotée d'une certaine stabilité dans le temps. Une définition plus élégante consiste à dire qu'une institution est une règle du jeu acceptée socialement26(*).

Toute institution se présente comme un ensemble de tâches, règles, conduites entre les personnes et pratiques. Elles sont dotées d'une finalité particulière, c'est pourquoi on s'intéresse à l'esprit des institutions.

Le concept d'institution est fondateur pour la sociologie. Pour Émile Durkheim, il permet la construction de la sociologie comme une science sociale autonome : « On peut appeler institutions, toutes les croyances et tous les modes de conduite institués par la collectivité. La sociologie peut être alors définie comme la science des institutions, de leur genèse et de leur fonctionnement ». Les institutions sont des manières collectives d'agir et de penser, elles ont leur existence propre en dehors des individus. Pour Émile Durkheim, les faits sociaux ne sont pas naturellement et immédiatement intelligibles mais doivent être compris à travers l'expérimentation et les observations. De plus, les faits sociaux exercent une influence coercitive sur les personnes27(*).

Fustel de Coulanges (1830 - 1889), professeur d'Émile Durkheim, avait analysé les institutions de la Grèce et de Rome. Pour lui, les institutions ont une solidité qui résiste aux siècles, aux croyances liées à leurs origines. La société est réglée par ses institutions.

Pour Marcel Mauss, une institution est un ensemble d'activités instituées que les individus trouvent devant eux. Ce qu'est la fonction de l'ordre biologique de même que la science de la vie est celle des fonctions vitales. La science de la société est la science des institutions. Une distinction existe d'avec la notion de fait social total

Pour Max Weber (1864-1920), fondateur de l'école allemande de sociologie, l'institution se rapproche de l'idée d'association, c'est un groupement dont les règlements statutaires sont octroyés avec un succès relatif à l'intérieur d'une zone d'action délimitant à tous ceux qui agissent d'une manière définissable selon les critères déterminés. C'est un régulateur des rapports sociaux. Le terme d'institutionnalisation est le processus qui tend à organiser les rapports aux modèles sociaux.

II.1.4. Les théories de la croissance

Les théories explicatives de la croissance sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories, sans négliger le rôle de l'ensemble des facteurs de production tendent à mettre en avant parmi ceux-ci le rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie28(*).

II.1.4.1. L'école classique

La plupart des économistes de l'école classique, écrivant pourtant au commencement de la révolution industrielle, pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était le produit des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son « principe de population », mais aussi pour John Stuart Mill29(*).

Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de productivité induits par le développement de la division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car les capitaux qu'il peut amasser avec le temps, l'épargne et son industrie, n'ont point de bornes. » (Traité d'économie politique, Livre I, chapitre XII)

II.1.4.2. Le modèle de Solow

Robert Solow propose un modèle néoclassique de croissance. Ce modèle repose essentiellement sur l'hypothèse d'une productivité marginale décroissante du capital dans la fonction de production. Le modèle est dit néoclassique au sens où les facteurs de production sont utilisés de manière efficace et rémunérés à leur productivité marginale. Solow montre que cette économie tend vers un état stationnaire. Dans ce modèle, la croissance de long terme ne peut provenir que du progrès technique (et non plus de l'accumulation du capital30(*).

Si on pense que tous les pays convergent vers le même état stationnaire, alors le modèle de Solow prédit un phénomène de convergence : les pays pauvres devraient croître plus vite que les pays riches.

L'une des faiblesses théoriques du modèle de Solow vient du fait qu'il considère le progrès technique comme exogène. Autrement dit, il ne dit rien sur la façon dont le progrès technique apparaît.

II.1.5. Endogénéiser le progrès technique : les nouvelles théories de la croissance

Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur endogène c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer, Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient.

Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes.

§ Le Learning by doing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité ;

§ la croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est-à-dire les compétences possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D'une manière générale, la hausse du niveau d'éducation de la population - par des moyens publics ou privés - est bénéfique ;

§ la croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorise, par exemple, l'activité productive.

§ La principale des conclusions de ces nouvelles théories est qu'alors même qu'elles donnent un poids important aux mécanismes de marché, elles en indiquent nettement les limites. Ainsi il y a souvent nécessité de créer des arrangements en dehors du marché concurrentiel, ce qui peut impliquer une intervention active de l'État dans la sphère économique ». En particulier ce « retour de l'État » se traduit par le fait qu'il est investi d'un triple rôle :

§ Encourager les innovations en créant un cadre apte à coordonner les externalités qui découlent de toute innovation (par exemple grâce à la protection qu'offre aux innovateurs les brevets) ;

§ Susciter celles-ci en investissant dans la recherche (notamment fondamentale) et les infrastructures dont les externalités dépassent le profit que peuvent en attendre les acteurs privés ;

§ Améliorer le capital humain en investissant dans le système éducatif. D'une manière générale, c'est le rôle des politiques structurelles de l'État, en particulier les investissements dans le capital public, qui est ainsi souligné.

Ces modèles sont toutefois très frustes en ce qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la croissance économique stimule le progrès technique. En particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et croissance. Comme le notent Dominique Guellec et Pierre Ralle, « Le modèle général recouvrant l'ensemble des formes du progrès technique est sans doute trop complexe pour être élaboré, ce qui limite la portée des résultats obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont ignorées ».

SECTION.2. QUELQUES INDICATEURS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

II.2.1. PRODUIT INTERIEUR BRUT

Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des agrégats majeurs des comptes nationaux. Sa dénomination anglaise est le GDP, pour Gross Domestic Product. En tant qu'indicateur économique principal de mesure de la production économique réalisée à l'intérieur d'un pays donné, le PIB vise à quantifier pour un pays et une année donnés la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques résidant à l'intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques)31(*).

Le PIB reflète donc l'activité économique interne d'un pays et la variation du PIB d'une période à l'autre est censée mesurer son taux de croissance économique. Le PIB par habitant mesure le niveau de vie et, de façon approximative, celui du pouvoir d'achat car n'est pas prise en compte de façon dynamique l'incidence de l'évolution du niveau général des prix.

Il diffère du produit national brut (PNB) qui additionne au PIB (produit intérieur brut) les rentrées nettes de revenus de facteurs en provenance de l'étranger (revenus de facteurs provenant du reste du monde diminués des revenus de facteurs payés au reste du monde).

La composition de cet indice est dans certains cas sujette à caution ou à suspicion, en particulier lorsque les gouvernements y voient un outil politique et qu'ils ont la capacité d'influencer la production de cet indicateur32(*).

La notion de PIB fait l'objet de contestations :

v Le PIB comme indicateur de richesse ne considère qu'une partie de la valeur créée par l'activité économique et de plus qu'une valeur déterminée de façon comptable.

v Sont ainsi comptabilisées des activités dites « négatives » (par exemple des dépenses liées aux accidents domestiques, industriels ou routiers).

v Sont également comptabilisées des valeurs dont le statut « productif » mérite question (jusqu'à quel point, par exemple, la publicité ou le marketing sont-ils des activités réellement « productives » ?)

v Par contre, ne sont pas comptabilisées les activités positives à la fois non marchandes et non administratives, comme l'art ou les activités altruistes (par exemple le logiciel libre) ou les activités bénévoles ou encore la production domestique assurée au quotidien au sein de la famille.

II.2.1.1. Origine

À la demande du congrès américain en 1932, Simon Kuznets crée une comptabilité nationale aux États-Unis, et invente le produit intérieur brut, en 1934 afin de mesurer l'effet de la Grande Dépression sur l'économie. On ne dispose en effet à cette époque d'aucun indicateur synthétique.

En France, il apparaît après la Seconde Guerre mondiale, tout comme la comptabilité nationale.

II.2.1.2. Définition du P.I.B

L'agrégat PIB représente le résultat final de l'activité de production des unités productrices résidentes d'un pays. Cette notion peut se définir de trois manières :

Le PIB est la somme des valeurs ajoutées brutes des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d'activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d'activité)33(*) ;

v Le PIB est la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services (consommation finale effective, formation brute de capital fixe, variations de stocks), plus les exportations, moins les importations;

v Le PIB est la somme des emplois des comptes d'exploitation des secteurs institutionnels : rémunération des salariés, impôts sur la production et les importations moins les subventions, excédent brut d'exploitation et revenu mixte.

II.2.1.3. Modes de calcul du PIB

L'appellation exacte du PIB est : « le produit intérieur brut aux prix du marché ». Sa valeur comptable est issue d'un compte de résultat (charges et produits) et non du bilan (actif / passif).Il ne mesure que le flux de production, et non un stock de capital ou de dettes (comme « l'Adjusted Net Savings » de la Banque mondiale).Il ne prend pas non plus en compte le flux de déplétion (qui en ferait un indicateur net et non brut), celui-ci nécessitant des imputations faisant intervenir des conventions arbitraires et des données qui ne sont souvent pas disponibles de façon continue sur des durées aussi longues.

Le PIB mesure la valeur de l'ensemble des biens et services produits sur le territoire d'un pays donné au cours d'une période donnée (en général, une année, parfois un trimestre), quelle que soit la nationalité des producteurs présents sur ce territoire.

Le PIB (produit intérieur brut) se distingue :

§ Du PIB calculé « au coût des facteurs » qui ne tient pas compte des impôts indirects ou des subventions d'exploitation ;

§ Du PNB (Produit national brut). Rappel : PNB = PIB + revenus des facteurs en provenance de l'extérieur - revenus des facteurs versés à l'extérieur. Les revenus issus des avoirs détenus à l'extérieur ne sont pas inclus dans le PIB, mais sont en revanche ajoutés au PNB pour former le revenu national brut.

II.2.1.4. Détermination des composantes du PIB

II.2.1.4.1. Composantes marchandes ou non marchandes

Le PIB recense à la fois la production marchande et la production non marchande, composée exclusivement de services. En France, le PIB non marchand est presque exclusivement le fait des administrations publiques (sécurité, justice, santé, enseignement). Par convention, il est évalué à son coût de production34(*).

I.2.1.4.2. Composantes vues sous l'angle de la production

Le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées des agents économiques résidents, calculée aux prix du marché, à laquelle on ajoute la part de la valeur ajoutée récupérée par l'État (Taxe sur la valeur ajoutée et droits de douane) et à laquelle on soustrait les subventions ;

PIB = Somme des valeurs ajoutées + TVA + Droits et taxes sur les importations - Subventions sur les produit Si potentiellement trois méthodes coexistent pour calculer le PIB d'un pays ou d'une région (via la production, la dépense ou le revenu), la première méthode (approche par la production) est utilisée pour des raisons pratiques. Selon cette technique, on additionne toutes les valeurs ajoutées issues des comptes de résultats fournis par les entreprises, et les administrations publiques.

II.2.1.4.3. Composantes vues sous l'angle des dépenses

Le PIB est égal à la somme des emplois finaux intérieurs de biens et de services, c'est-à-dire : la consommation finale effective (CF), l'investissement (Formation brute de capital fixe (FBCF) dans le jargon statistique) et les variations de stocks (VS). Cette définition se déduit de l'égalité comptable entre les ressources de l'économie (PIB) et les emplois qui sont faits de ces ressources.

En situation d'autarcie, on a : Ressources = Emplois

PIB = CF + FBCF + VS

Dans une économie ouverte les importations (notées M) s'ajoutent aux ressources, les exportations (notées X) aux emplois :

Ressources = Emplois

PIB + M = CF + FBCF +/- VS + X PIB = CF + FBCF +/- VS + X - M

PIB = C+I+G+(X-M)

v Consommation (C)

v Investissements (I)

v Dépenses publiques courantes (G)

v Exportation (X)

v Importation (M)

II.2.1.4.4. Composantes vues sous l'angle des revenus

Le PIB est égal à la somme des revenus bruts des secteurs institutionnels : rémunération des salariés (RS), impôts sur la production et les importations moins les subventions (T), excédent brut d'exploitation et revenus mixtes (EBE).

PIB = (S + B + I + Rn + A) + (Tn + D)

v Rémunération des salariés (S)

v Bénéfices des sociétés avant Impôts (B)

v Intérêts et revenus divers de placement (I)

v Revenus nets des entreprises (Rn)

v Ajustement de la valeur des stocks (A)

v Taxes nettes (Tn)

v Dépréciation (D)

II.2.1.5. Mesure du PIB en volume et en valeur

I.2.2.1.5.1. Le P.I.B réel ou en valeur

Le PIB réel ou en volume est la valeur du PIB en ne tenant pas compte des variations des prix, c'est-à-dire de l'inflation. Le PIB réel a l'avantage de montrer les variations à la hausse et à la baisse dans le volume (les quantités) de la production de biens et services. C'est la valeur utilisée lorsque l'on mesure la croissance du PIB35(*).

En effet, on ne peut pas savoir uniquement en observant le PIB nominal (en valeur), si la hausse de l'indicateur provient d'une hausse des prix, d'une hausse de la production ou dans quelles proportions ces deux variations se combinent.

Soit le prix d'un bien au cours d'une période (par exemple, une année) et la quantité produite de ce bien au cours de la période ; alors :

Le PIB réel est constitué par la valeur des biens i produits au cours de la période t mesurés à prix constants (année de base notée t0), soit :

Le déflateur du PIB équivaut au rapport entre le PIB nominal et réel.

PIB = RS + T + EBE

Une augmentation à court terme du PIB correspond à une expansion, tandis qu'une diminution indique une récession économique. L'augmentation à long terme du PIB par habitant est un indicateur de croissance économique.

Le PIB/habitant ou produit intérieur brut par habitant (ou per capita) est la valeur du PIB divisée par le nombre d'habitants d'un pays. Il est plus efficace que le PIB pour mesurer le développement d'un pays, cependant, il n'est qu'une moyenne donc il ne permet pas de rendre compte des inégalités de revenu et de richesse au sein d'une population. En général, un pays est considéré comme « développé » lorsqu'il dépasse les 20 000 dollars US de PIB par habitant. Cet indicateur n'est pas égal au revenu par tête. Il est un bon indicateur de la productivité économique, mais il ne rend compte qu'imparfaitement du niveau de bien-être de la population ou du degré de réussite d'un pays en matière de développement. Il ne montre pas quelle est la répartition du revenu d'un pays entre ses habitants.

Dérivé du PIB, il ne reflète pas les atteintes causées à l'environnement et aux ressources naturelles par les processus de production, et ne tient pas compte du travail non rémunéré qui peut être effectué au sein des ménages ou des communautés, ni de la production à mettre au compte de l'économie souterraine.

Le PIB par habitant n'est pas construit comme un indicateur de la qualité de la vie (cette dernière, bien plus subjective, est difficilement mesurable, même si certains indicateurs comme l'indice de développement humain (IDH) ambitionnent de l'évaluer).

II.2.5.2. EPARGNE

L'épargne est constituée de la partie du revenu disponible des ménages qui n'est pas consacrée à une consommation immédiate, qui n'est pas consommée. Les économistes la considèrent comme une consommation déferrée dans le temps36(*).

Elle se calcul comme suit :

Epargne=revenu disponible-consommation

Plusieurs raisons incitent l'individu à épargner :

1. Avoir une réserve, une épargne de précaution pour se prémunir contre les risques potentiels et les aléas de la vie (chômage, maladies, accidents,...).

2. Se constituer un patrimoine pour disposer d'un complément de revenus, léguer un capital à ses descendants ou ne plus payer de loyer (dans le cas de l'achat d'une résidence principale par exemple).

3. Réaliser une épargne préalable et avoir des liquidités en vue d'effectuer une dépense de consommation importante dans un futur proche (croisière, voiture,...).

4. Réaliser une épargne de spéculation pour acquérir des titres (actions,...) en espérant les revendre à la hausse et obtenir une plus-value.

On distingue deux catégories d'épargne :

Ø L'épargne financière qui comprend les moyens de paiement (billets, pièces, comptes chèques,...) et l'ensemble des placements financiers des ménages (assurance-vie, actions, obligations, SICAV, livrets d'épargne, dépôts à terme,...).

Ø L'épargne conservée sous forme de billets et pièces, qui ne font pas l'objet d'un placement productif, s'appelle thésaurisation ou, dans la langue courante, le bas de laine.

Ø L'épargne non financière avec, principalement, l'investissement immobilier (achat de logement)

Ø L'épargne va arbitrer entre ces différentes formes d'épargne en fonction des paramètres tels que la liquidité, la sécurité ou la rentabilité.

II.2.5.3. LA CONSOMMATION

Les agents économiques possèdent un revenu disponible qu'ils vont soit utiliser pour satisfaire leurs besoins, et alors ils vont consommer, soit épargner37(*).

La consommation, au sens économique du terme, c'est l'action d'utiliser ou de détruire, immédiatement ou progressivement, des biens et des services (un yaourt, un ordinateur), dans le but de satisfaire un besoin. Consommer un aliment par exemple, c'est le détruire pour satisfaire le besoin de se nourrir. Consommer de l'information, c'est aussi en quelque sorte la détruire pour l'intégrer à son propre capital culturel. La consommation est donc motivée par les besoins qu'un individu cherche à satisfaire, à l'aide d'un bien ou d'un service prévu à cet effet. La consommation n'étant pas une fonction homogène, elle peut donner lieu à différents classements fondés sur l'une ou l'autre de ses caractéristiques.

On distingue généralement :

v La consommation individuelle et la consommation collective:

v La consommation finale et la consommation intermédiaire

v La consommation marchande et la consommation non marchande

v La consommation selon la nature des biens :

v Les biens matériels et non matériels ;

v Les biens durables et non durables.

v La consommation selon la nature des besoins à satisfaire :

Habillement

· Logement, chauffage

· Equipement du logement

· Santé

· Transport,

· Communication

· Loisir, culture

· Autres biens et services

Plusieurs facteurs influencent la consommation, que l'on peut classer en deux grandes catégories :

§ Les facteurs économiques et les facteurs sociologiques: Il s'agit des deux contraintes économiques auxquelles sont confrontés les individus et qui limitent leur capacité à consommer, à savoir le prix des biens et le revenu disponible.

§ La question est de savoir comment le consommateur va classer ses besoins à satisfaire et effectuer ses choix, quelle relation va s'établir entre la demande et l'évolution du prix et la demande et l'évolution du revenu.

§ Les facteurs sociologiques: De nombreux facteurs sociologiques vont être déterminants dans le processus de consommation. On peut relever notamment la classe sociale, l'âge, le mode de vie, l'effet d'imitation, la catégorie socioprofessionnelle, le besoin de reconnaissance, la publicité, le sexe, la composition de la famille, etc.

I.2.5.4. LES DEPENSES PUBLIQUES COURANTES

Les dépenses publiques peuvent être classées en fonction des personnes qui la mettent en oeuvre (Etat, collectivités territoriales et sécurité sociale) et en fonction de leur nature (dépenses de consommation, d'investissement et de transfert.

La classification en fonction des personnes sont inclus dans le périmètre des dépenses publiques, conformément au traité de Maastricht :

ü Les administrations publiques centrales, à savoir l'Etat ;

ü Les administrations publiques locales ;

ü Les administrations de sécurité sociale.

Selon la classification, trois types de dépenses publiques existent :

a. Les dépenses de fonctionnement

Elles représentent les dépenses les plus traditionnelles des personnes publiques. On distingue les dépenses de fonctionnement courant d'un service public (dépenses d'entretien du matériel), les dépenses de personnel relatives aux traitements des agents de l'Etat qui sont les plus importantes et enfin, la charge de la dette (intérêt et capital).

b. Les dépenses d'investissement ou en capital

Elles recouvrent deux catégories que sont les dépenses en capital en matière militaire et les dépenses en capital en matière civile. Ces dernières prennent notamment la forme de dotations de l'Etat au capital des entreprises publiques favorisant la réalisation d'infrastructures.

c. Les dépenses de transfert ou d'intervention

Sont des aides financières inscrites au budget d'une collectivité publique, mais qui vont seulement transiter par ce budget pour être redistribuées à des particuliers, ou encore à des organismes de droit public ou de droit privé.

II.2.6.L'INVESTISSEMENT

Au sens étymologique, le terme « investir » en anglais to « invest » qui signifie « employer des capitaux en vue d'accroitre la production ou augmenter le rendement d'une entreprise». Dans le cadre de ce travail, l'investissement se rapporte à la signification de l'approche anglo-saxonne. Par ailleurs, au sens courant, le mot « investissement » désigne un achat qui se révélera utile à long terme38(*).

Au sens économique, un investissement est une dépense immédiate destinée à augmenter, à long terme, la richesse de celui qui l'engage. Dans une entreprise, un investissement sert à augmenter la productivité (investir dans des machines supplémentaires ou des machines plus efficaces), à gagner du temps (investir dans un logiciel d'automatisation des tâches)... Avant d'engager ce type de dépense, les entreprises anticipe le retour sur investissement à l'aide du ratio ROI (Return Of Invest) : ROI = (gain de l'investissement - coût de l'investissement) / coût de l'investissement x 100.39(*)

Ce sont ceux qui ont pour objet d'améliorer les outils de production (augmenter la production par homme, heure ou par franc investi ou encore le volume global de production). Ce sont les investissements d'extension ou de modernisation (accroitre la capacité de production ou la gamme de ses produits), investissement de création (apport en espèces ou en natures fait à une entreprise).

a) Les investissements administratifs civils

Ce sont ceux qui améliorent l'équipement collectif : infrastructures telles que l'équipement scolaire et l'infrastructure routière qui favorise les échanges.

b) Les investissements en logement

Il s'agit des investissements achetés par les particuliers, loués par des sociétés immobilières, propriétés d'entreprise destinés au logement de leurs salariés.

c) Les investissements incorporels

Investissement immatériel consacré à l'achat de brevets et de licences à la recherche, à la formation mais aussi certaines dépenses au marketing ou de publicité. C'est le cas de l'investissement capital humain, qui désigne l'ensemble des dépenses consacrées à l'amélioration des connaissances et de la formation de travailleurs qui accroissent la productivité. Dans tous les cas, il s'agit de dépenses devant avoir un effet positif durable sur la production et qui exigent la constitution d'un capital et de la volonté de produire.

Selon l'origine du capital, nous distinguons les investissements suivants :

1. Investissement public

Investissement réalisé par des capitaux provenant de l'Etat ainsi que d'autres collectivités publiques en vertu du pouvoir de commandement. Il caractérise d'intérêt général et indivisible.

2. Investissement privé

Investissement réalisé avec des capitaux provenant des particuliers, personnes morales ou physiques privées.

3. Investissement mixte

Investissement dont les apports financiers proviennent à la fois de l'Etat (pouvoir public) et des particuliers (privé).

CHAPITRE TROISIEME: CONTRIBUTION DE L'AGRICULTURE A LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC

Dans ce contexte de longue date, le secteur agricole de la RDC a été considéré comme une perspective de

Section: 1. Apport Global du secteur Agricole à la Croissance

Pendant plusieurs décennies, le secteur minier a été considéré comme le pilier de l'économie congolaise. Aujourd'hui, l'industrie minière représente moins de 10 pour cent du PIB comparé à plus de 25 pour cent dans les années 80. Malgré les efforts du gouvernement appuyés par les bailleurs des fonds, la production industrielle n'a pas redémarré. Le secteur agricole qui emploie plus de 80 pour cent de la population active et qui bénéficie des conditions naturelles très favorables est réduite à des activités de subsistance. Les cultures de rentes qui représentaient 40 pour cent des exportations en 1960, ne jouent plus qu'un rôle marginal40(*).

Il est généralement reconnu, que les pays qui s'engagent sur la voie d'une croissance soutenue et de la réduction de pauvreté passent par une transformation structurelle, pendant laquelle le rôle de chaque secteur dans le processus de la croissance est redéfini. Très souvent le secteur manufacturier est le moteur de cette transformation structurelle. Pendant ce processus, la part du secteur agricole dans la formation du PIB diminue. Mais en terme absolu, l'agriculture continue de croître. Comme pour la plupart des pays africains, le secteur agricole pour la République Démocratique du Congo est de loin le plus important. Le secteur manufacturier et celui de services sont marginaux. La particularité des conditions de départ pour la République Démocratique du Congo suggérerait une croissance basée sur l'agriculture. Cependant, compte tenue de la diversité régionale les effets escomptés d'une telle croissance ne seront pas les mêmes dans toutes les provinces.

L'agriculture constitue l'ossature de l'économie congolaise. Elle contribue à concurrence de 38 pour cent au PIB national. Si les tendances courantes se confirment, le secteur agricole va continuer à croitre à un taux modeste de 3 pour cent. La mise en oeuvre du Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) comme pièce maitresse d'une stratégie de réduction de la pauvreté permet à l'agriculture et ses sous-secteurs de jouer un rôle important comme sources principales de croissance favorables aux pauvres au niveau national et particulièrement en milieu rural. La République Démocratique du Congo (RDC), comme les autres pays Africains ne cherchent pas seulement à accélérer la croissance mais également à maximiser et à élargir l'impact d'une telle croissance sur la réduction de la pauvreté. Dans cette étude lorsqu'un taux de croissance du secteur agricole de 6 pour cent est ciblé d'ici 2015, avec une croissance additionnelle du secteur non agricole pour générer assez de demande pour la hausse attendue des produits agricoles, la croissance annuelle du secteur agricole dépasse les 6 pour cent ciblé. Le secteur industriel et celui des services croissent aussi significativement au taux de 6,9 et 7,4 pour cent respectivement, entraînant une croissance de 6,8 pour cent de l'ensemble de l'économie nationale. Alternativement, lorsque la réduction de moitié du taux de pauvreté de 2005 en 2015 est ciblé avec une augmentation supplémentaire de croissance à la fois du secteur agricole et non agricole, les taux de croissance du secteur de l'agriculture, du secteur industriel, des services se chiffrent à 8.5, 9,0, et 8.6 pour cent respectivement. Dans les deux scenarios, la croissance du secteur agricole est principalement influencée par une augmentation du rendement des cultures industrielles qui par essence sont des produits d'exportation. D'autres produits agricoles de consommation tels que les céréales et tubercules, qui contribuent à concurrence 51 pour cent du PIB du secteur agricole ont également significativement influencés la croissance du secteur. La production des céréales et tubercules qui constituent les aliments de base en République Démocratique du Congo, est elle-même, influencée par la croissance de la population ainsi que l'urbanisation qui en résulte.

Kinshasa, 13 janvier 2021 (ACP).Le secteur agricole a contribué à hauteur de 36 % dans la formation du produit intérieur brut (PIB) et a participé à plus de 60% à la création d'emplois en 2020, a indiqué mardi  à Kinshasa, le directeur de cabinet du ministre des Finances, Gérard Mutombo Mule Mule, lors de son intervention à la clôture du forum agricole internationale de Kinshasa.

M. Mutombo Mule Mule, qui représentait le ministre des Finances, Sele Yaghuli, a fait noter que le secteur agricole congolais n'est pas en mesure de garantir l'autosuffisance alimentaire à la population congolaise afin de garantir une croissance inclusive en raison, notamment de la faiblesse des allocations budgétaires dans ce secteur.

Il a affirmé que depuis des décennies, les potentialités agricoles de la RDC ne sont pas suffisamment exploitées en vue de contribuer au développement durable du pays.  C'est dans ce cadre, a-t-il dit, que le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, entend faire de la RDC un grenier agricole et  asseoir la stratégie de diversification de l'économie du pays en  développant l'agriculture et  l'agro-industrie, rappelant que la RDC dispose de 80 millions d'hectares des terres arables, un atout favorable devant booster le développement du pays.

Le directeur de cabinet a rappelé que le programme agricole  du gouvernement vise, notamment à renforcer la contribution du secteur agricole afin de booster la croissance économique et financière, et restaurer la sécurité alimentaire du pays en réduisant la pauvreté.

Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement estime que ce programme devra s'articuler autour des stratégies et politiques agricoles touchant à la production, à l'évacuation, au stockage, à la transformation et à la commercialisation des produits d'origine agricole.

3.1.1. Pour l'octroi de titres d'exploitation agricole

 M. Mutiri Risase, conseiller juridique du ministre de l'Agriculture a préconisé l'octroi de titres de concession d'exploitation agricole en vue d'assurer une bonne administration des terres destinées à l'activité agricole. Cela permettra, a-t-dit, de bien conserver les documents et  faire la cartographie du secteur des terres destinées à l'exploitation agricole, précisant que la sécurisation des terres, le mode de gestion et de résolution des conflits fonciers demeure  une condition sine qua non pour le développement agricole et économique en République démocratique Congo.

M. Mutiri a fait noter, par ailleurs, que la problématique de la sécurité foncière de terres d'exploitation agricole se pose avec acuité à l'Est du pays et dans le Kwilu, ajoutant à cela l'absence des mesures d'application de la nouvelle loi foncière. 

3.1.2. Apport au transfert de la main d'oeuvre

Les agriculteurs urbains vendent 90% de leur production sur les marchés et dans les supermarchés urbains, selon la FAO, contribuant ainsi à nourrir une population urbaine de plus en plus importante à mesure que les congolais quittent la campagne pour s'installer en ville, en quête de sécurité

La République Démocratique du Congo, parfois appelée Congo-Kinshasa en référence à sa capitale, par opposition au Congo-Brazzaville, son voisin du nord, est un pays d'Afriquecentrale. C'est le pays francophone le plus peuplé devant la France. Ruiné par des décennies de guerre et de pillage, la majorité des entreprises ont fermé, laissant beaucoup de congolais au chômage.

Aujourd'hui, c'est l'agriculture qui fait vivre le pays. Ce secteur a contribué, en 2013, à hauteur de 40 % du PIB, mais, paradoxalement, et malgré l'enjeu, il ne reçoit que très peu de financements. La RDC bénéficie pourtant d'une remarquable diversité de climats qui lui offre des possibilités de cultures très variées, avec une superficie de terres agricoles inégalée en Afrique.

3.1.3. L'agriculture pour pallier au chômage

Caractérisé par un taux de chômage supérieur à 85 % de la population active. L'agriculture urbaine est une activité qui fait vivre de nombreuses familles à Kinshasa. Elle peut donc contribuer au développement durable des villes africaines sous certaines conditions dont notamment par sa professionnalisation (connaissance des différentes variétés de chaque légume, des outils à utiliser mais aussi des produits adaptés et non dangereux pour l'environnement et pour l'homme).

L'ONG américaine Innovative Resources Management a montré que sur 100 agriculteurs (maraîchers en particulier), 65 l'était par manque d'emploi rémunérateur ; 30 le faisait pour arrondir les angles face aux salaires modiques des fonctionnaires de l'État et 5 le faisait par tradition héritée des parents.

3.1.4. L'agriculture réduit la malnutrition

Les agriculteurs urbains vendent 90% de leur production sur les marchés et dans les supermarchés urbains, selon la FAO, contribuant ainsi à nourrir une population urbaine de plus en plus importante à mesure que les congolais quittent la campagne pour s'installer en ville, en quête de sécurité.

De plus, lorsque la production aura doublé, voire triplé, la RDC pourra dire qu'elle est apte à réduire la malnutrition, car le prix des légumes sur le marché aura diminué et les gens pourront donc en acheter plus régulièrement.

En septembre 2010, 24 % des enfants de moins de cinq ans ont un poids insuffisant ; 43 % présentent un retard de croissance ; et neuf % sont émaciés. 

Section 2 : Apport de l'agriculture à l'Industrialisation

Facteurs de production : l'agriculture fournit de la main d'oeuvre à l'industrie, d'abord parce que dans les agricultures traditionnelles il existe un surplus de travail à la productivité marginale nulle ou négative (cf. Modèle de Lewis, 1954), ensuite grâce à l'amélioration de la productivité agricole moyenne.

La motorisation et la mécanisation se sont développées assez précocement selon les branches de production. Les céréales et autres grandes cultures à graines (colza, tournesol, soja et autres légumineuses, coton) furent les premières à en bénéficier, et elles ont toujours donné le ton à l'ensemble du mouvement.

L'agricultureindustrielle favorise la monoculture, ce qui entraîne l'appauvrissement de la biodiversité, la destruction d'écosystèmes naturels et complexes et la disparition des abeilles et autres insectes pollinisateurs, dont dépendent pourtant les deux tiers de nos cultures.

 Section 3. Présentation des tableaux détaillées

Tableau 1 Contribution des différents secteurs à la croissance du Produit Intérieur Brut (en points de croissance, aux prix de 2005)

Branches d'activité

2016

2017

2018

2019

2020

Secteur primaire

0,4

2,2

4,7

0,77

3,09

Agriculture, foret, élevage, chasse et pêche

0,5

0,3

0,3

0,49

0,39

Extraction

-0,2

2,0

4,4

0,28

2,70

Secteur secondaire

0,4

1,2

0,70

1,55

-0,82

Industries manufacturières

1,0

0,3

-0,1

0,69

-0,83

Bâtiment et travaux publics

-0,7

0,8

0,8

0,85

-0,01

Electricité, gaz, vapeur et eau

0,1

0,0

0,0

0,01

0,01

Secteur tertiaire

1,7

1,2

0,5

2,12

0,08

Commerce

0,9

0,7

0,3

0,59

-0,48

Transports et telecommunications

0,4

0,3

-0,2

0,54

1,16

Autres services hors adm. Publique

0,3

0,2

0,4

0,75

-0,43

Services d'administration publique

0,1

0,0

0,0

0,30

-0,21

SIFIM

0,0

0,0

-0,1

-0,07

0,03

PIB au coût des facteurs

2,5

4,6

5,8

4,44

2,35

Taxes sur les produits

-0,1

-0,9

0,0

-0,05

-0,61

PIB aux prix constants

2,4

3,7

5,8

4,38

1,74

Source: Banque Centrale du Congo, d'après les résultats des travaux de la C.E.S.C.N.

Graphique 1 Contribution des différents secteurs sur l'économie congolaise de 2016-2020

Ce graphique nous démontre que le secteur tertiaire contribue énormément sur la croissance de l'économie congolaise, suivie de secteur primaire.

Tableau 2 Croissances sectorielles et globale de l'activité économique (Variations en pourcentage, aux prix de 2005)

Branches d'activité

2016

2017

2018

2019(p)

2020(e)

Secteur primaire

0,9

5,34

11,01

1,74

7,14

Agriculture, foret, élevage, chasse et pêche

3,3

1,61

1,57

3,14

2,53

Agriculture

3,1

1,70

1,71

3,13

3,06

Vivrière

3,1

1,70

1,70

3,06

3,05

Rente

5,7

1,99

2,30

7,19

3,79

Sylviculture

6,7

-0,43

-1,40

3,50

-9,25

elevage, peche et chasse

3,0

3,01

3,01

3,01

3,01

Extraction

-0,7

7,81

16,93

0,98

9,71

Secteur secondaire

2,4

7,62

4,34

9,77

-4,93

Industries manufacturières

8,6

2,47

-0,85

6,11

-7,21

Industries alimentaires,boissons et tabac

9,3

1,42

-1,75

6,00

-6,62

Autres industries manufacturières

5,0

8,40

3,91

6,70

-10,12

Bâtiment et travaux publics

-19,6

31,40

22,44

21,55

-0,15

Electricité, gaz, vapeur et eau

9,3

5,26

5,20

1,53

1,53

Secteur tertiaire

4,5

2,98

1,15

5,57

0,21

Commerce

6,4

4,77

1,79

4,05

-3,26

Transports et telecommunications

3,5

2,65

-1,41

4,66

10,03

Autres services hors adm. Publique

3,1

2,05

4,90

8,31

-4,55

Services d'administration publique

3,9

-0,97

-0,40

9,01

-5,91

SIFIM

7,6

2,40

11,03

10,65

-3,94

PIB au coût des facteurs

2,6

4,73

5,93

4,52

2,39

Taxes sur les produits

-3,0

-30,80

0,32

-3,05

-36,99

PIB aux prix constants

2,4

3,73

5,8

4,4

1,7

Source: Banque Centrale du Congo, d'après les résultats des travaux de la C.E.S.C.N.

Graphique 2 Croissances sectorielles et globale de l'activité économique

Tableau 3 Croissance des différentes composantes de la demande globale (en pourcentage)

Composantes

2016

2017

2018

2019 (p)

2020 (e)

Demande intérieure

-0,8

6,9

22,4

-4,4

4,6

Consommation

-4,1

1,1

18,8

-4,5

-5,3

Consommation publique

-29,6

-32,8

10,2

6,6

4,1

Consommation privée

0,1

5,0

19,4

-5,3

-6,0

Investissements bruts

9,7

23,3

30,9

-4,2

25,6

FBCF

10,5

23,3

30,9

-4,7

26,3

Secteur public

-23,8

-29,7

-0,3

15,3

3,9

Secteur privé

16,8

29,7

33,5

-6,0

28,1

Variation des stocks

-95,1

-100,0

-

2 729,2

-94,4

Demande extérieure nette

-20,7

31,6

125,5

-30,1

17,2

Exportations de biens et services

-0,9

7,3

14,2

1,4

8,0

Exportations des biens

-0,5

7,4

14,7

1,4

7,9

Produits miniers

-0,7

8,2

16,9

1,0

9,7

Autres produits

0,3

2,2

-0,5

4,4

-5,8

Exportations des services

-18,0

2,0

-15,6

8,2

12,6

Importations de biens et services

-8,2

15,1

54,7

-15,3

12,0

Importations des biens

-12,6

14,6

63,3

-14,1

10,6

Consommations

23,5

4,4

8,9

-13,1

-29,7

Equipements

-10,9

14,0

0,1

-20,0

-10,2

Intermédiaires

-33,6

25,5

193,3

-11,7

31,4

Importations des services

15,0

17,0

21,1

-21,6

20,4

Produit Intérieur Brut

2,4

3,7

5,8

4,4

1,7

Source: Banque Centrale du Congo, d'après les résultats des travaux de la C.E.S.C.N.

Graphique 3 Croissance des différentes composantes de la demande globale (en pourcentage)

En 2020, l'indice des cours de principaux produits végétaux exportés par la RDC a connu une hausse de 17,1 % par rapport à 2019, se situant à 84,7 points. Cette évolution découle de la hausse des cours de l'huile de palme, du café arabica, du caoutchouc et du cacao. Les cours du reste des produits ont enregistré des baisses.

Tableau 3 Evolution des cours des produits végétaux

Produits et Marchés

Cotation

2016

2017

2018

2019

2020

Café

Robusta

Londres

USD/tonne

1 730,9

2 034,7

1 689,9

1 388,7

1 287,3

Café

Arabica

New York

Cts/lb

136,4

133,0

113,1

101,6

111,0

Huile de palme

Kuala Lumpur

EUR/tm

528,9

552,2

451,3

436,8

557,3

de palmistes

Kuala Lumpur

EUR/tm

857,5

951,1

758,3

865,5

720,1

Cacao

New York

USD/tonne

3 163,0

2 831,3

2 310,5

2 384,3

2 519,8

Coton

New York

Cts/lb

65,6

73,6

82,1

67,4

64,1

Caoutchouc

Londres C.I.F.

Cts/Kg

163,9

199,6

155,8

165,6

176,1

Bois dur grume

Cameroun F.O.B.

USD/m3

299,0

384,2

461,0

371,3

367,6

Bois dur Scié

Cameroun F.O.B.

USD/m3

738,9

786,1

727,9

616,2

578,9

Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo.

Tableau 4 Structure des exportations (en millions de USD, sauf indication contraire)

Année

2016

2017

2018

2019

2020

Produits

Valeur

%

Valeur

%

Valeur

%

Valeur

%

Valeur

%

PRODUITS AGRICOLES

500,5

4,2

74,3

0,6

124,0

0,8

100,7

0,8

139,8

1,0

Café

41,8

0,4

27,0

0,2

24,7

0,2

25,8

0,2

27,0

0,2

Caoutchouc

0,0

0,0

0,4

0,0

13,0

0,1

11,5

0,1

4,5

0,0

Bois

401,1

3,4

32,0

0,3

57,0

0,4

27,7

0,2

32,9

0,2

Cacao

44,8

0,4

11,1

0,1

24,9

0,2

24,5

0,2

60,6

0,4

Autres (2)

12,8

0,1

3,8

0,0

4,4

0,0

11,1

0,1

14,9

0,1

Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo.

Les exportations des produits agricoles se sont accrues de 38,9 %, se situant à 139,8 millions de USD en 2020, influencées par la hausse des exportations du café, du bois et du cacao respectivement de 4,5 %, 18,6 % et 147,6 %.

Les quantités exportées du café sont passées de 13.771,6 tonnes en 2019 à 13.963,0 tonnes en 2020. Celles du bois sont passées de 117,7 milliers de m3 à 118,7 milliers, d'une année à l'autre. S'agissant du cacao, les quantités exportées ont sensiblement augmenté de 171,8 %, se fixant à 38.491,5 tonnes.

Tableau 5 Exportations des produits agricoles et bois

 

Unité

2017

2018

2019

2020

Café

Tonne

10 332,0

11 743,5

13 771,6

13 963,0

Cacao

Tonne

7 510,6

15 474,0

14 163,0

38 491,5

Caoutchouc

Tonne

424,1

14 914,4

11 379,4

6 843,3

Bois

m3

134 849,4

196 220,0

117 696,6

118 676,1

Quinquina

Tonne

1 197,7

3 054,9

6 403,9

8 182,5

Source: Office National des Produits agricoles du Congo (ONAPAC), Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA) et Office Congolais de Contrôle (OCC).

CONCLUSION GÉNÉRALE

Notre travail a porté sur « Role de l'agriculture à la croissance économique des pays moins avance. Cas de la République démocartique du Congo» du 2017-2020 ». Nous y avons analysé les paramètres capables de conduire la société congolaise à lutter contre la pénurie alimentaire et surtout contre la dépendance agricole qui menace plus de la moitié de la population nationale.

Nous n'avons pas oublié que les recettes agricoles peuvent remettre les deniers publics, en devises. Dans notre réflexion, nous avons diagnostiqué une série de difficultés liées à la matérialisation, car le secteur agricole demeure la source indispensable pour un développement et la meilleure force de combattre la faim, la pauvreté, le chômage, (le social) en RDC. Ce secteur est incontournable pour le développement socio-économique de tout pays car, il joue un rôle économique important dans la mesure où, il constitue un secteur de croissance de l'économie, de financement et d'ajustement de cette croissance.

En dehors de ce qu'elle soit une source de d'approvisionnements des industries, l'agriculture permet aussi la création d'emplois, l'amélioration des conditions de vie de la population, etc.

Pour parfaire cette étude, trois questions en ont sous -tendu la problématique à savoir : 1. Quelle est l'importance de l'agriculture pour le dévéloppement de la République Démocratique du Congo? 2. Quelle est la contribution de l'agriculture à la croissance économique? 3. Les autres secteurs stimulent-ils le développement du secteuragricole, Quel dévéloppement agricole pour la République Démocratique du Congo?

Pour répondre à ces questions pertinentes, nous avons estimé que la production agricole aurait connu une baisse et que l'agriculture aurait une faible influence sur la croissance économique.

En terme de recommandations, nous avons pensé que, pour que le secteur agricole se développe, il faut un arsenal des stratégies telles que la professionnalisation de l'agriculture, la réorganisation des services administratifs agricoles, l'institution du cadre de mérite agricole, l'accès facile à la terre, le renforcement des capacités humaines, la réhabilitation des infrastructures économiques, la protection de l'environnement et de la base productive naturelle, etc.

Bref, il faut que la population rurale soit mise au travail productif, motivé pour que sa croissance rapide puisse rencontrer une production alimentaire conséquente. La remise de la population au travail passe d'abord par la formation, ensuite par le respect des obligations des uns et des autres et enfin par l'aménagement de l'habitat, le respect des lois et règlements du pays, l'existence d'un Etat ou pouvoir fort accepté.

Pour approfondir cette étude, nous avons recouru à la méthode analytique, la méthode statistique. En ce qui concerne les outils de collecte des informations, nous avons fait recours à la technique documentaire et à la technique d'observation.

Ainsi, hormis l'introduction générale et la présente conclusion générale, ce travail s'est articulé autour de quatre chapitres.

Le premier chapitre comprend le déminage des concepts de base et le cadre théorique ; le deuxième chapitre est intitulé : approche empirique de l'agriculture et croissance économique ; le troisième chapitre est intitulé : présentation de la méthodologie de recherche et du cadre d'investigation et au quatrième chapitre l'étude empirique de l'agriculture et croissance économique.

Les infrastructures de transport présentent un état de délabrement avancé. Cette situation se caractérise essentiellement par : la vétusté et la dégradation des infrastructures et équipements aéroportuaires, lacustres, fluviaux et maritimes; l'absence de financement pour les travaux d'entretien routier; le vieillissement des bacs et ponts installés; le manque de pièces de rechange et de pneumatique pour le matériel; la dégradation de la voie ferrée.

La relance de l'agriculture dans ce vaste pays ne sera effective que par la réhabilitation ou la création des nouvelles infrastructures en milieu rural, particulièrement en matière de commercialisation et transport, ainsi que la mise à la disposition d'intrants dans tout le pays. Pour sortir l'agriculture congolaise de cette crise et arriver à avoir des politiques agricoles efficaces, nous avons proposé des stratégies suivantes : il faut que le Gouvernement puisse créer des nouveaux mécanismes de financement ; avoir des nouvelles organisations sociale et économique de la production agricole ; procéder à l'encadrement de la jeunesse en milieu rural, l'accès facile à la terre ; renforcer des capacités humaines, réhabiliter des infrastructures économiques ; protéger l'environnement et la base productive naturelle.

Concernant les hypothèses avancées dans ce travail, notre première hypothèse est infirmée, tandis que la deuxième est confirmée.

Loin d'avoir la prétention d'avoir abordé toute la matière relative à ce thème de manière à l'épuiser, les compléments des prochains chercheurs se penchant sur le domaine similaire serait nécessaire.

Notre souhait le plus ardent sera la prise en compte de ce travail par tous les acteurs publics.

Bibliographie

I. Ouvrages

1. P. DE BRUNEY ; Dynamique en sciences sociales, Ed. PUF, Paris, 1974, p.24

2. A.T Moncher pour une agriculture moderne, PUF, Paris, 1967, P.

3. GILLIS. M. PERKINS. D. H, ROEMER M. SNODGRASS D.R. Economie du Dévelopement, 2e éd. Nouveaux horrizons, Bruxelles, 1998, P 553

4. REIJNTS, HAVERKORT et WATERS Bayer, une agriculture pour demain, Karthal, Paris, 1995, P. 21

5. Régis Benichis et Mare Nouschi, « histoire économique comptemporaine », 2e éd. Paris 1986. P.47

6. Dominique Guellec et Pierre Ralle, Les Nouvelles Théories de la croissance, La Découverte, 1995, p. 112

7. Jean Arrous : les théories de la croissance, seuil, P.265

8. Robert Solow, « A contribution to the theory of economic growth », Quarterly Journal of Economics,ý 1956

II. Documents officiels

1. Article publier par ACP en 13 janvier 2021 à Kinshasa

2. Note d'information hebdomadaire de la BCC Numéro 2.1/2022, semaine du 31 janvier au 04 février 2022

III. Revues et Articles

1. Artilce publier FAO/ Minstère de l'agriculture en aout 2018

2. Francois Perroux, Dictionnaire économique et social, Hatier 1990

3. https//www.l-expert.Comptable.com Programme Indicatif National 2008.

4. https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/15/danone-les-ferments-de-l-eviction-de-fabe

5. MELLOR (1970). P. 37

6. OP Cit Groupe de la Banque africaine de développement

7. REIJNTS, HAVERKORT et WATERS Bayer, id, op. cit, p.28 

8. Robert, op cit,

9. Robert, Op. cit, P. 319

10. SALL, P. (cité  par NKONGO), OP. cit

IV. Cours, TFC et Mémoires

1. H. Muahila, Econmie rurale, notes de cours/UPN, 2021, 2022, P. 109 ( inédites)

2. KUZUNETS S., (cité par NKONGO), cours de fluctuation et croissance Economique, L1/UPU. 2015 (Inédit)

3. NKWEMBE, Economie rurale, notes de cours/unikin, 2008, 2009, P.16 (inédites)

4. Notes de cours de macroéconomie, inédit L1 GFI, Unilu, 2014.

5. S. KANINDA Notes de cours d'économie politique II, inédit G2 éco, UPN inédit 2020.

V. Dictionnaire

1. Dictionnaire le Hachette

2. Dictionnaire Françcaise larousse

3. Dictionnaire Larousse, 2010

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

IN MEMORIAM II

DEDICAS III

REMERCIEMENT IV

LISTE DES ABRÉVIATIONS 5

LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUE VI

O. INTRODUCTION GENERALE - 1 -

0.1 PROBLEMATIQUE - 1 -

0.2 HYPOTHESES - 3 -

0.3 METHODES ET TECHNIQUES - 4 -

1. METHODES - 4 -

v Méthode Analytique: .. - 4 -

2. TECHNIQUES - 4 -

0.5. CHOIX ET INTERET - 5 -

1. CHOIX DU SUJET - 5 -

2. INTERET DU SUJET - 5 -

0.6. DELIMITATION - 5 -

0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL - 5 -

CHAPITRE PREMIER: GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE - 7 -

Section 1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE - 7 -

I.1.1. AGRICULTURE - 7 -

1.2. ROLE DE L'AGRICULTURE - 9 -

1.3. CROISSANCE - 10 -

1.4. ECONOMIQUE - 10 -

1.5. CROISSANCE ECONOMIQUE - 10 -

1.6. TERRITOIRE - 11 -

SECTION 2: CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR L'AGRICULTURE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE - 12 -

2.1. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR L'AGRICULTURE - 12 -

2.1.1. Rôles de l'Agriculture - 12 -

2.1.2. Types de l'Agriculture - 12 -

a) L'agriculture traditionnelle - 12 -

2.1.4. Agriculture au service de reste de l'Economie - 15 -

2.1.4.1. Agriculture, offre de produits alimentaires et croissance de la population - 18 -

2.1.4.2. Agriculture et réserves de changes - 20 -

2.1.4.3. Agriculture et formation du capital - 21 -

a) Taxation des bénéfices agricoles - 22 -

b) Modification des termes de l'échange - 22 -

c) Compression des investissements dans l'agriculture - 23 -

d) Marché rural des biens industriels - 23 -

2.1.4.4. Agriculture et transfert de la main d'oeuvre vers l'industrie - 23 -

2.1.5. Développement de l'agriculture entant que secteur à part entière de l'économie - 26 -

2.1.6. Obstacle au développement agricole - 27 -

2.2. CONSIDERATIONS THEORIQUES SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE - 28 -

2.2.1. Notions - 28 -

2.2.2. Les Caractéristiques de la croissance Economique - 29 -

1erAugmentation de la Dimension: - 29 -

2ème Changements Structures: - 30 -

4ème Des Progrès Economiques: - 30 -

SECTION 1 : LA ROISSANCE ECONOMIQUE DE LA RDC - 36 -

II.1.1. Définition - 36 -

II.1.2. Histoire de la croissance économique - 37 -

II.1.3. Les causes fondamentales de la croissance - 39 -

II.1.3.1. L'environnement naturel - 39 -

II.1.3.2. La culture - 40 -

II.1.2.3. Les institutions - 41 -

II.1.4. Les théories de la croissance - 42 -

II.1.4.1. L'école classique - 43 -

II.1.4.2. Le modèle de Solow - 43 -

II.1.5. Endogénéiser le progrès technique : les nouvelles théories de la croissance - 44 -

SECTION.2. QUELQUES INDICATEURS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE - 46 -

II.2.1. PRODUIT INTERIEUR BRUT - 46 -

II.2.1.1. Origine - 47 -

II.2.1.2. Définition du P.I.B - 47 -

II.2.1.3. Modes de calcul du PIB - 48 -

II.2.1.4. Détermination des composantes du PIB - 49 -

II.2.1.4.1. Composantes marchandes ou non marchandes - 49 -

I.2.1.4.2. Composantes vues sous l'angle de la production - 49 -

II.2.1.4.3. Composantes vues sous l'angle des dépenses - 49 -

II.2.1.4.4. Composantes vues sous l'angle des revenus - 50 -

II.2.5.2. EPARGNE - 52 -

II.2.5.3. LA CONSOMMATION - 53 -

I.2.5.4. LES DEPENSES PUBLIQUES COURANTES - 55 -

a. Les dépenses de fonctionnement - 55 -

b. Les dépenses d'investissement ou en capital - 55 -

c. Les dépenses de transfert ou d'intervention - 55 -

II.2.6.L'INVESTISSEMENT - 56 -

a) Les investissements administratifs civils - 56 -

b) Les investissements en logement - 57 -

c) Les investissements incorporels - 57 -

1. Investissement public - 57 -

2. Investissement privé - 57 -

3. Investissement mixte - 57 -

CHAPITRE TROISIEME: CONTRIBUTION DE L'AGRICULTURE A LA CROISSANCE ECONOMIQUE EN RDC - 58 -

Section: 1. Apport Global du secteur Agricole à la Croissance - 58 -

3.1.3. L'agriculture pour pallier au chômage - 62 -

3.1.4. L'agriculture réduit la malnutrition - 62 -

Section 2 : Apport de l'agriculture à l'Industrialisation - 63 -

Section 3. Présentation des tableaux détaillées - 64 -

Conclusion Générale - 72 -

Bibliographie - 75 -

Table des matieres - 77 -

* 1 Artilce publier FAO/Minstère de l'agriculture en aout 2018

* 2 Article publier par ACP en 13 janvier 2021 à Kinshasa

* 3 P. DE BRUNEY ; Dynamique en sciences sociales, Ed. PUF, Paris, 1974, p.24

* 4 C. DODET 2007

* 5 Idem 

* 6 A.T Moncher pour une agriculture moderne, PUF, Paris, 1967, P. 27

* 7 Dictionnaire le Hachette

* 8 Dictionnaire Françcaise larousse

* 9 Pierre BerthelierAnna LipchitzDans  Revue Tiers Monde  2005/3 (n° 183), pages 603

* 10 Robert, op cit,

* 11 Idem 

* 12 KUZUNETS S., (cité par NKONGO), cours de fluctuation et croissance Economique, L1/UPU. 2015 (Inédit)

* 13 Robert, Op. cit, P. 319

* 14 NKWEMBE, Economie rurale, notes de cours/unikin, 2008, 2009, P.16 (inédites)

* 15 H. Muahila, Econmie rurale, notes de cours/UPN, 2021, 2022, P. 109 ( inédites)

* 16 REIJNTS, HAVERKORT et WATERS Bayer, une agriculture pour demain, Karthal, Paris, 1995, P. 21

* 17 REIJNTS, HAVERKORT et WATERS Bayer, id, op. cit, p.28 

* 18 MELLOR (1970). P. 37

* 19 GILLIS. M. PERKINS. D. H, ROEMER M. SNODGRASS D.R. Economie du Dévelopement, 2e éd. Nouveaux horrizons, Bruxelles, 1998, P 553

* 20 SALL, P. (cité  par NKONGO), OP. cit

* 21Note d'information hebdomadaire de la BCC Numéro 2.1/2022, semaine du 31 janvier au 04 février 2022

* 22OP Cit Groupe de la Banque africaine de développement

* 23Francois Perroux, Dictionnaire économique et social, Hatier 1990

* 24Régis Benichis et Mare Nouschi, « histoire économique comptemporaine », 2e éd. Paris 1986. P.47

* 25Dictionnaire Larousse, 2010

* 26Fr.wikipedia.org/wiki/institution

* 27Dominique Guellec et Pierre Ralle, Les Nouvelles Théories de la croissance, La Découverte, 1995, p. 112

* 28 Dominique Guellec et Pierre Ralle, Les Nouvelles Théories de la croissance, La Découverte, 1995, p. 112

* 29Jean Arrous : les théories de la croissance, seuil, P.265

* 30Robert Solow, « A contribution to the theory of economic growth », Quarterly Journal of Economics,ý 1956

* 31Notes de cours de macroéconomie, inédit L1 GFI, Unilu, 2014.

* 32 Idem

* 33 S. KANINDA Note de cours de l'économie politique II G2 FASEG Université Pédagogie Nationale inédit p.07 2020

* 34Idem

* 35 S. KANINDA Notes de cours d'économie politique II, inédit G2 éco, UPN inédit 2020.

* 36 Idem

* 37Ibidem

* 38https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/03/15/danone-les-ferments-de-l-eviction-de-fabe

* 39 https//www.l-expert.Comptable.com

* 40ProgrammeIndicatif National 2008.






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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon