Le phenomene coupage dans la presse de Kananga et son impact sur le traitement de l'informationpar Samuel KABASELE KABASELE Université Notre-Dame du Kasayi (UKA) - Licence en communication appliquée (LMD) 2022 |
SECTION 1 La Genèse de la presse KanangaisePour la ville de Kananga malandji wa shinga, appelé Kasayi à l'époque coloniale, l'événement de la presse date de l'année 1958 avec la première Radio implantée par les colonisateurs belges sous le nom de Radio du Congo belge en Afrique. Pendant cette période il y avait une presse écrite Privé détenue par les belges qui était un hebdomadaire, la presse était caractérisée par son militantisme politique. S'était une presse engagée, une presse de combat dénonçant les méfaits du colonialisme et réclamant l'accession du pays à la souveraineté nationale71(*). Arrivé en 1960 lorsque la République démocratique du Congo à accéder à l'indépendance, cette même Radio fut baptisée << Radio Congo belge émettant de Luluabourg>>. Nous ouvrons la brèche pour dire que le Kasaï a une longue histoire de la presse car c'est le Kasaï qui détient même la paternité du cinéma congolais avec le rôle majeur joué par le missionnaire. Le Congo belge avait ses stars du grand écran. Un réalisateur belge prêtre de son état. Père Albert van Haelst et deux acteurs Kasaiens Matamata et Pilipili qui avaient été jusqu'à l'indépendance les vedettes attitrées du cinéma congolais. Installé à Luluabourg en 1933, ce prêtre de la congrégation de Scheut s'est inspiré du film Laurel et Hardy pour réaliser les siens. Il transposa cette fiction dans les réalités congolaises en créant les personnages comiques de Matamata et Pilipili. Tous les acteurs de ces films muets étaient des villageois qui avaient fini par séduire le coeur des citadins par leur savoir-faire. Surnommé Père Cinéma, il créa la maison de production Luluafilms et se mit à parcourir le Kasaï pour faire des projections sur un drap blanc. Beaucoup de ses films avaient un but éducatif et faisaient passer un certain message religieux. Pour sa célèbre série, il a trouvé deux acteurs surnommés sur base de leur aspect physique : Matamata le gros et Pilipili le maigre comme le petit piment dont son nom de scène voulait signifier72(*). Tournée dans les environs de Luluabourg (Kananga) entre 1952 et 1955, La série de films Mata mata et Pilipili, chef-d'oeuvre du cinéma colonial, avait connu un immense succès. Quant au tandem du gros et du maigre, il avait fait rire des millions des Congolais. En 1965 la presse va se réveiller avec l'accession du général Mobutu sese Seko et Baptiste la radio Congo belge émettant de Luluabourg en radio nationale congolaise et devient l'alliée la plus sûre de l'action gouvernementale jusqu'aux années 1990. La presse est restée fortement politique et subventionnée par le gouvernement et devient par conséquent la caisse de résonance de celui-ci. En 1981 cette chaîne qui était nationale et unique dans le Kasaï avait pris le nom de l'Office zaïrois de radio diffusion et de la télévision OZERT à l'époque du Zaïre de 19971 à 1997 en terme de l'ordonnance présidentielle n°81-050 du 02/avril/1981.cette ordonnance lui confère le statut d'un établissement public. La presse était astreinte au respect absolu des consignes et instruments du parti État, le mouvement populaire de la révolution MPR en sigle. De même au Kasaï, les journalistes et animateurs de la radio qui se distinguaient par des commentaires critiques à l'endroit du pouvoir politique étaient tout simplement arrêtés ou écarté de l'antenne. Le président Mobutu exerça un pouvoir sur la presse et personne ne pouvait implanter une radio pendant cette période. Avec la zaïrianisation Mobutu avait transformé le Congo dans sa propriété privée. C'est son discours du 24/avril/1990 qui avait tout à coup fait sauter les verrous et le pluralisme d'opinion en marche. Le pouvoir public commençait à accorder furtivement des autorisations d'exploitations des stations privées dans le territoire national. Nous illustrons ici le cas du jeune entrepreneur de la ville de Kananga. Edouard Mubengayi qui s'était procuré un émetteur pour mettre en place son organe de presse mais qui avait fini être incarcéré par le régime Mobutu pour la violation de la loi de non implantation d'un autre médias à part l'OZRT mais ce dernier qui ne se fatiguait pas jusqu'au point de régulariser son souhait en 1996 en implantant sa chaîne de radio appelée << Kasaï Horizon>> avec l'adoption de la loi du 22/06/1996 portant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse. Dès lors la question fut chaudement débattue à la conférence nationale souveraine autrement dit parlement de transition pour que la loi n°96/002 du 22/06/1996 portant les modalités de l'exercice de la liberté de la presse conforte cet état de fait et permet à des nombreuses chaînes commerciales , confessionnelles et privées d'éclore un peu partout dans le pays et la ville de Kananga n'a donc pas fait l'exception à cette loi. * 71 Entretien avec Evariste NGALAMULUME KATENDE, coordonateur provinciale du conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), jeudi, le 08/06/2023. * 72Samuel MALONGA., << Matamata et Pilipili>>. URL: https://www.mbokamosika.com/2020/09/ matamata-et-pilipili.html. [ Consulté le 09/06/2023 ]. |
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