MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET
UNIVERSITAIRE
UNIVERSITE NOTRE-DAME DU KASAYI
FACULTE DES SCIENCES DE COMMUNICATION ET DE LA
CULTURE
B.P. 70 KANANGA
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
DOMAINE DES SCIENCES DE L'HOMME ET DE LA
SOCIETE
DEPARTEMENT DE SCIENCES DE L'INFORMATION ET DE LA
COMMUNICATION
MENTION: COMMUNICATION APPLIQUEE
- SYSTEME LMD -
LE PHENOMENE COUPAGE DANS LA PRESSE DE KANANGA ET SON
IMPACT SUR LE TRAITEMENT DE L'INFORMATION
Par
Samuel KABASELE KABASELE
Travail de fin cycle présenté en vue de l'obtention
du grade de Licencié en Communication Appliquée.
Directeur :Professeur Célestin
KATUBADI
Docteur en Communications
Sociales
ANNEE ACADEMIQUE
2022-2023
EPIGRAPHE
« Quand on reçoit un cadeau, un coupage, on
est gêné. Il s'en suit une autocensure et c'est une faute
professionnelle grave »
Modeste MUTINGA
« Un bon journaliste est comme un remède
efficace, sa composition n'est ni politique, ni culturelle, ni raciale. Son
rôle est de renforcer la bonne santé de la
démocratie »
OMEC
DEDICACE
A mon père Constantin KABASELE et ma mère Louise
LUENDU.
Pour toutes leurs abnégations tant morales, spirituelles
que matérielles et financière, ainsi que pour leur amour, efforts
et sacrifices consentis pour notre éducation.
Nous dédions ces premières recherches en sciences
de communication et de la culture.
Samuel KABASELE KABASELE
AVANT-PROPOS
« Quelle que soit la durée de la nuit, le soleil
finit par apparaitre ». Cette maxime nous enseigne n'existe rien sur cette
terre d'interminable. En effet, en jetant un regard rétrospectif, on
réalise qu'on vient tout de même de loin et que ce premier cycle
universitaire était, à n'en point douter, escarpé,
jonché d'embûches, parsemé de traquenards. Cependant, notre
volonté indécrottable était de décrocher ce
précieux sésame qu'est le diplôme de licence L-M-D en
sciences de communication et de la culture à l'université
Notre-Dame du Kasaï. Aujourd'hui, plus que jamais, cela devient une
réalité, quittant ainsi le monde de la chimère et de
l'irréalisable.
Le présent mémoire vient couronner des
années d'études qui s'inscrivent dans le cadre de notre formation
en Sciences de la communication et de la culture. Quoi qu'il représente
une grande satisfaction personnelle, cette réalisation a pu être
menée à terme, grâce à l'amabilité et la
coopération de toutes les personnes qui ont bien voulu nous
éclairer par leurs informations, de toutes celles qui nous ont
directement ou indirectement apporté leur soutien.
Ce travail n'aurait pu être réalisé sans
la ténacité et la rigueur scientifique de l'infatigable directeur
Professeur Célestin KATUBADI MPUTU qui, en dépit de ses
multiples occupations dépassant notre entendement, n'a
hésité d'en assurer la direction. Avec sagacité, il a
été le premier à nous avoir ouvert les portes pour
savourer le noble métier qui nous attend en nous donnant le goût
des sciences de l'information et de la communication Qu'il reçoive ici
toute notre reconnaissance.
Nous remercions toutes les autorités académiques
de l'université Notre-Dame du Kasaï (UKA) particulièrement
ceux de la faculté de la communication dont le doyen de la
faculté Balaise KATIKISHI et le secrétaire facultaire Bernard
KANDAWU qui ont mis à notre disposition tous leurs efforts et leur
savoir-faire, mais aussi pour leurs judicieux conseils et encouragements qui
nous ont alimenté notre réflexion. Nous sommes redevables envers
le professeur ordinaire Jean-Pierre ILBOUDO qui n'a cessé de nous
accompagner et nous rendre fort. Qu'il soit rassuré, ses multiples
interventions ont rendu possible notre vie universitaire.
Toujours émaillés par une prédilection
pour notre petit savoir scientifique, celle de son essor, son
épanouissement et sa maturité. En outre les débats, des
discussions et réflexions scientifiques en leur compagnie ont fait
germer en nous la critique scientifique analytique. Nous jetons notre
dévolu particulièrement sur Berthe KASHEWU, Espoir KANDE,
Christian TSHIBANGU, Steve MPUTU. Nous saluons aussi tous les camarades
étudiants appelés << Pionniers de la communication>>
avec qui nous avons cheminé dans ce parcours a dents de scie, les
conseils mutuels, la solidarité académique nous ont permis de ne
baisser pavillon et surtout de tenir la tragée haute a tous les
camouflés.
Sans un esprit critique, ni d'exagération, ni de
diminution, un assistant qui a était, qui est, qui sera toujours pour
moi un homme de valeur grâce à ses conseils, son courage, son
honneur et son excellence le prêtre Robert TSHIBUABUA.
Leur soutien d'appoint nous a été d'une
importance considérable au moment où nous nous y attendions le
plus. Il serait ingrat de notre part de ne point remercier le grand
frère Jules TUDINEMALU et la grande soeur Thérèse KANKU,
sans oublier aussi maman Adel MANSAKA.
Nos remerciements s'adressent également à nos
frères et soeurs, cousin, oncles et tantes ; grâce à leurs
conseils, ceux qui nous ont assisté spirituellement,
matériellement et financièrement : François ILUNGA,
Jean-bébé BADITSHIABU, Ruben BAKASUA, Isaac NDAYE
Gardons le meilleur pour la fin, nous ne pouvons pas finir
cette page sans reconnaître aussi le soutien indéfectible tout au
long de l'élaboration de ce travail de la précieuse Labelle
ODIA.
Aux uns et aux autres qui de près ou de loin ont
participé à ma formation, je vous dis du fond de mon coeur merci,
vous êtes ces héros dans l'ombre qui me porte secours dans
l'effacement total
Samuel KABASELE KABASELE
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ACP : Agence Congolaise de Presse
CMB : Chanel Médias Brocasting
CSAC : Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de
la Communication
CEEAC : Communauté Economique des Etats d'Afrique
Central
FSCC : Faculté des Sciences de la Communication et
de la Culture
HAM : Haute Autorité des Médias
KHRT : Kasaï Horizon
OMEC : Observatoire des Médias Congolais
RDD : Radio Diku Dietu
RTM : Radio Télé Malandji
RTNC : Radio Télé Nationale Congolaise
0. INTRODUCTION
GÉNÉRALE
0.1 Objet de l'étude
Le journalisme en République démocratique du
Congo s'est de plus en plus appauvri, caractérisé par quelques
traits spécifiques et généraux : sans budget, les
personnels ne sont pas payés, non contrat du travail, la manipulation
des médias par la pratique du coupage... Et pourtant, il occupe une
place de choix, on lui confère cependant le << Quatrième
pouvoir >> dont la mission est de contrôler les trois pouvoirs
traditionnels (exécutif, législatif et l'autorité
judiciaire). Il est aussi le faiseur d'opinion pour tout simplement dire qu'il
a la capacité de créer les personnalités et peut
influencer le changement dans une société. Le média alerte
quand le temps présage un lendemain incertain et dénonce les
abus. C'est à lui de prendre conscience de cette fonction qu'on lui
confère le public surtout le respect de la loi fondamentale du pays et
même son éthique et déontologie1(*).
Le présent travail a pour objet d'exposer les
hypothèses et le modèle résultant d'un travail de
recherche portant sur la compréhension du sens qui émerge d'une
pratique ayant pris ancrage dans les milieux de la presse de la
République démocratique du Congo. Cette pratique,
communément appelée « coupage », qui accompagne
l'exercice du métier de journaliste dans ce pays depuis les
années 60. Le souci est de sensibiliser les journalistes aux
méfaits du coupage et doter les professionnels des médias les
outils pour éradiquer ce fléau qui gangrène le milieu de
la presse congolaise en générale et de la ville de Kananga en
particulier et inviter tous les professionnels de médias au strict
respect de code d'éthique et déontologie journalistique.
0.2 Problématique
Toute recherche scientifique, quel que soit son domaine doit
couvrir un certain nombre des problèmes dans la société.
Ce problème doit être considéré comme un moteur de
recherche sur les faits et les phénomènes qui se produisent au
sein d'une communauté.
L'information part de manière lapidaire d'un fait, d'un
événement à la nouvelle qui nous parvient par le canal des
moyens de communication de masse. Toutefois, pour revêtir toutes les
caractéristiques qui font d'elle une information, celle-ci subit un
travail de mise en forme grâce au journaliste. Ce dernier est astreint
à pratiquer ce métier par la maîtrise des règles qui
régissent cette profession2(*). Le journaliste est toute personne employée par
une rédaction d'un média d'information pour rechercher, traiter
et diffuser les informations d'actualité. C'est cette personne qui a
choisi ce métier passionnant qui consiste à persuader, à
influencer, à façonner le destin des personnes, à
interpréter les aspirations des gens, à rendre compte des
réussites et échecs des politiciens, à inspirer, à
réveiller les sentiments et à susciter des émotions,
etc.
Ainsi ce métier nécessite au préalable
le contact avec plusieurs protagonistes, il s'agit du journaliste
lui-même et d'autres personnes qui lui fournissent les informations.
Celle-ci sont appelées << source d'informations>>, ces
sources peuvent être institutionnelles, intermédiaires,
personnelles, occasionnelles. Mais en général, après la
couverture médiatique, les professionnels de médias qui vont en
reportage où est conviés à couvrir un
évènement s'attendent presque à recevoir en retour une
contribution après la fin de l'activité ou de
l'événement de la part de leurs sources. Cette pratique est
désignée par le terme" COUPAGE." Ce jargon bien entendu sur les
lèvres des journalistes congolais est l'argent que les organisateurs des
évènements versent aux journalistes à la fin d'un point de
presse, d'une conférence débat ou d'un entretien.
Cette pratique consiste à octroyer aux journalistes
venus couvrir un évènement pour le compte de leur
rédaction respective un cachet dont la hauteur est fixée au
gré des organisateurs, de la manière à motiver pour
rédiger absolument, voire favorablement l'information3(*).
La pratique du coupage ou de sa signification fait couler
beaucoup d'encre et de salive partout au monde selon le cas. Mais dans notre
contexte congolais, elle a semblé être comprise bien que faisant
toujours matière à réflexion. Cependant, cette pratique
est étendue sur toute l'étendue de la RDC avec des
néologies variées.
Ces réalités ont forcément une incidence
négative sur l'indépendance et la liberté du travail des
médias et des journalistes, en ce sens qu'elles ne leur laissent pas
toujours le choix de l'angle par lequel ils traitent leurs informations, elle a
également une incidence sur la qualité de leur travail qui
épouse bien souvent les sources d'information et n'a pas toujours les
moyens de saisir les faits dans leur profondeur4(*).
Cela étant, en bref nous pensons que le coupage c'est
le fait de monnayer la production d'une information. Ce qui fait que, une fois
ayant touché l'argent auprès de sa source, le journaliste
dénature le sens de l'information pour plaire à cette
dernière. Ce qui pourtant, constitue une violation du principe de la
neutralité, de l'indépendance et de la partialité qui sont
les qualités dignes d'un journaliste. Tout ceci rend la presse
dépendante du pouvoir d'argent. Par conséquent, dans le souci de
se procurer un peu de sous, toute personne se jette dans la profession de
journaliste, ce qui est à la base de la naissance d'un nouveau genre de
journaliste à la recherche de l'argent et non de l'information, «
le journaliste mouton noir ».
Le code d'éthique et déontologie du journaliste
congolais mentionne dans son article 7 qu'il est strictement interdit aux
journalistes de recevoir un quelconque présent, avantage ou cadeau de la
part des sources d'information pour distordre, diffuser ou étouffer des
informations ni aucune gratification en raison de la publication5(*). Conscient du danger que cette
pratique représente dans le métier du journaliste, la convention
cadre des journalistes de l'espace communauté économique des
Etats d'Afrique central CEEAC en sigle, recommande en son article 16 que les
activités rédactionnelles soient clairement distinctes des
activités commerciales ou publicitaires (...) L'employeur ne peut exiger
d'un journaliste un travail commercial6(*).
Et sachant les conséquences qu'à cette pratique
dans la presse, le Code déontologique de la société des
journalistes professionnels précise dans son troisième point "
agir indépendamment" que Les journalistes ne doivent avoir d'autre
intérêt que de servir le public et stipule dans son premier
article que les journalistes doivent Refuser les cadeaux, voyages gratuits et
autres traitements de faveur et éviter les engagements politiques et les
fonctions publiques qui pourraient compromettre leur intégrité ou
nuire à leur crédibilité7(*).
Le coupage entache très sérieusement la
liberté rédactionnelle du journaliste. Ceux qui prétendent
le contraire ne sont pas crédibles, dès le moment où
s'établit une relation d'argent entre un journaliste et un
commanditaire, le premier n'est plus libre de son expression il va se plier au
désir de son interlocuteur et comme nous le voyons
régulièrement, le flatter. Nous ne sommes donc plus dans le
journalisme, nous sommes dans la flatterie qui est un genre journalistique qui
a connu ses heures de gloire dans les pays communistes et sous le règne
de Mobutu. Cette pratique maintient le journaliste dans un état de
clochardisation. Au lieu de bénéficier d'un salaire mensuel
payé par son employeur, le journaliste continue à vivre de frais
de transports, de coupage ou de frais de diffusion qui tiennent plus de
l'économie informelle que de l'économie organisée8(*).
Tous peine à comprendre pourquoi un journaliste, avec
toute l'éthique, la déontologie et les conventions qu'il a
apprises durant sa formation, se transforme en un bagage sans importance suite
à un comportement de quémandeur, tel est la représentation
des certains journalistes aujourd'hui dans la région de grand lacs.
Certains, au lieu de récolter, traiter et diffuser les informations qui
du reste est leur métier quotidien, ils se mettent à courir
derrière les hommes politiques et autres personnalités pour leur
demander du Coupage pour diffuser l'information. D'autres vont très loin
et restent les vrais quémandeurs qui n'ont même pas où
faire passer les informations qu'ils récoltent.
Les médias communautaires comme ceux du service public
doivent tout faire pour remplir pleinement les rôles ou fonctions qui
leur sont assignés. Il s'agit notamment, de la fonction d'informer,
d'éduquer et surtout de critiquer qui leur confère leur titre de
4ème pouvoir. C'est - à - dire, les médias doivent rendre
les êtres humains plus conscients des problèmes qui leur sont
propres, comme ceux du processus électoral, de la recherche de la paix,
du développement ou encore de la sécurité, etc.
Cette mission peut être rendue possible lorsque les
journalistes ne s'adonnent pas au phénomène de coupage9(*).Car quand on est coupé,
on est gêné disait Modeste MUTINGA ancien président de la
Haute autorité des médias qui est actuellement conseil
supérieur de l'audiovisuel et de la communication10(*).
Dans la ville de Kananga, il se pose un problème
général susceptible à la visibilité de cette
pratique du coupage, car les informations non coupées ne sont pas les
bienvenues. Les journalistes de cette ville ont pratiquement fait de cette
pratique une culture. Des politiciens, des hommes d'affaires et autres acteurs
de la vie sociale ne trouvent pas mieux que d'offrir des cadeaux aux
journalistes lors de leur reportage et c'est dans le but de les amener à
traiter l'information en leur faveur.
Bien qu'interdite formellement par le code de
déontologie des journalistes congolais, certains médias trouvent
normal de recevoir des cadeaux de leurs sources d'information. Ce qui
malheureusement terni l'image de la presse Kanangaise. Les journalistes de ces
différents médias sont les notables du coupage sur terrain, le
principe sur lequel se fonde les acteurs de cette pratique est que les
journalistes Kanangais travaillent dans des conditions précaires
trouverait dans cette cagnotte le moyen de l'encourager à faire son
travail. Mais à ces jours, le revers de la médaille est que de
plus en plus, les journalistes s'adonnent à cette pratique tout en
s'écartant totalement du professionnalisme. Ceux-ci se livrent à
un journalisme partisan. Visiblement, cette pratique représente une
corruption déguisée et met le journaliste dans une position de
faiblesse face à sa source.
En effet, pour cerner le Coupage, les réponses à
ces questions nous serviront de guide pour arriver à enquêter sur
l'impact de ce phénomène dans la presse de Kananga :
v Question principale :Pourquoi les
journalistes de la ville de Kananga pratiquent-ils les coupages ? Comment
ce phénomène gangrène-t-il les médias de la ville
de Kananga ?
v Questions spécifiques :
Qu'est-ce qui est à la base du phénomène
Coupage dans la sphère médiatique de la ville de Kananga ? Les
maisons de presse de Kananga sont-elles capables d'offrir les conditions de vie
acceptables aux journalistes ? Entre les informations coupées et celle
non coupées,aux quelles accorde-t-on de l'importance ?
0.3. Hypothèses
Après avoir étudié ces questions, nous
allons maintenant donner des hypothèses. C'est-à-dire donner des
réponses provisoires aux questions que nous nous sommes posés au
départ. Ses hypothèses peuvent être affirmées ou
infirmées. L'hypothèse se base sur l'observation et aussi sur
l'expérience.
Pinto et Grawitz définissent l'hypothèse comme
« une proposition des réponses provisoires à la question que
se pose à propos de l'objet de la recherche formulé en des termes
tels que l'observation et l'analyse puisse fournir une réponse11(*). »
Par intuition de sens, avant même d'aller sur terrain,
nous arrivons au moins à comprendre le sens et à donner certaines
réponses anticipées aux questions de notre recherche suite au
reflexe que nous avons acquis au fil du temps pendant le moment où nous
avons été en contact avec le monde de l'information et de la
communication.
Toutefois, ces réponses étant des suppositions,
elles seront confirmées ou infirmées voire nuancées
à l'issue de ce travail et après enquête sur terrain. En
rapport avec la question principale, il est constaté que les
journalistes de cette sphère médiatique vivent du coupage et la
presse kanangaise est remplie des journalistes sans formation et sans aucune
connaissance de la déontologie journalistique qu'on appelle en jargon
journalistique << Moutons noirs >> qui acceptent de travailler dans
les conditions précaires et ces pseudo journalistes se livrent sans
peur ni honte à la pratique du coupage.Ce qui est à la base de ce
phénomène coupage c'est l'ignorance de code d'éthique et
de déontologie journalistique et un déficit dans la prise en
charge des journalistes par leurs employés.
Les maisons de presse de la ville de Kananga vivent dans la
précarité et n'ont pas les moyens pour offrir les conditions
dignes et acceptables aux journalistes. La plupart des journalistes font du
bénévolat et volontariat. Certains considèrent la
profession du journalisme comme une occupation et non comme un emploi. Les
journalistes ne sont pas satisfaits du fruit de leur travail raison pour
laquelle ils se plongent à la pratique du coupage pour subvenir à
leurs besoins.
Les médias accordent de l'importance aux informations
qui font l'objet d'une motivation ou coupage. Ce qui revient à la base
de la crise de la neutralité au traitement de l'information.
0.4 Etat de la question
A l'élaboration d'un travail scientifique, il est le
plus souvent recommandé au chercheur de passer en revue sur un bon
nombre de travaux antérieurs pour se rendre compte si le sujet que l'on
veut aborder a déjà fait l'objet d'une quelconque étude.
Pour ce fait nous ne sommes pas soustraits à cette exigence
scientifique. « Nous sommes comme des nains juchés sur des
épaules de géants (les Anciens), de telle sorte que nous
puissions voir plus de choses et de plus éloignées que n'en
voyaient ces derniers. Et cela, non point parce que notre vue serait plus
puissante ou notre taille avantageuse, mais parce que nous sommes portés
et exhaussés par la haute stature des géants.12(*) ».Le
phénomène Coupage intéresse tous les chercheurs en
sciences de l'information et de la communication. Quelques un des hommes de
science bien avant nous, ont essayé d'aborder quelques aspects de ce
thème qui fait de notre étude à ce jour, mais ils n'ont
pas pu épingler l'aspect que nous étayons ici. Ainsi.
1. Rigobert LAPESS MUNKENI dans sa thèse
intitulée <<pratique du coupage dans la presse congolaise13(*)>> il se posé
quelques questions à savoir : comment la pratique du coupage est-elle
appréhendée au sein de la société congolaise ? En
plus de cette question globale, l'auteur se pose deux questions
spécifiques. Premièrement, quel rôle le coupage joue-t-il
dans les milieux de la presse congolaise ? Deuxièmement, comment les
acteurs du coupage présentent-ils et se représentent-ils cette
pratique ?
Pour répondre à ces questions, il a
émis une série d'hypothèses visant à faire surgir
le sens de la pratique, en empruntant un parcours par paliers. Après
son investigation l'auteur conclu que l'étude sur le coupage en
République démocratique du Congo aura montré que cette
pratique est un construit de l'espace médiatique congolais en tant que
système de contextualisation sur la contextualisation du travail du
journaliste, conceptualisé par le méta travail,
caractérisé par la négociation, la contractualisation et
la contextualisation des principes journalistiques universels à travers
un procès de l'exercice local de ce métier. Pour sortir de ce
construit, il faut le déconstruire en dépassant la
négociation et la contractualisation présentielles afin de
systématiser le travail du journaliste dans le paysage médiatique
congolais, de sorte à apaiser les principes et les pratiques
journalistiques universels ainsi localisés.
2. THEOBALD AKONKWA BYATERANA qui a travaillé sur
« la problématique de la pratique du coupage dans les médias
audiovisuels de Goma14(*)», Cas de VBR et RTNC. Il a abouti à la
conclusion selon laquelle, pour abandonner la pratique du coupage, il faut un
financement des médias et un bon tarif publicitaire. Ensuite, l'auteur
ajoute que pour permettre aux médias d'avoir des budgets suffisants, il
faut une prise en charge salariale conséquente des journalistes. Et
mettre l'application des sanctions disciplinaires contre tous les acteurs de la
pratique du coupage, qui sont comparés comme, « corrompu et
corrupteur ».
3. De son côté, LIUO XIAOBO, dans son article
intitulé, « la corruption dans les médias chinois toujours
dans l'ombre15(*) »,
explique que les relations entre les médias et les journalistes et leurs
interlocuteurs sont exactement à l'opposé de ce qu'elle devrait
être. Alors que les trafics dans les coulisses se sont
érigés en systèmes de publi-redactionnel quasi
officiellement approuvé, a envahi les médias. Mises à part
les informations concernant des sujets politiques sensibles, toutes les autres,
sans exception, peuvent faire objet de transaction.
A la différence des oeuvres susmentionnées ou de
nos prédécesseurs, notre étude qui traite " la pratique du
coupage dans la sphère médiatique de la ville de Kananga" cherche
à étudier le phénomène coupage mais surtout
évoqué le cas de l'éthique et déontologie que tous
les professionnels des médias sont censés connaître pour
remplir convenablement leurs fonctions.
0.5 Cadre théorique
Tout problème de recherche doit d'abord
s'intégrer dans une perspective théorique générale.
Et la perspective générale est garante de l'intégration de
la recherche dans la communauté scientifique.
A partir de cette perspective théorique
générale, le chercheur doit ensuite concevoir un cadre
théorique spécifique à l'objet d'étude. Le cadre
théorique est quelque peudifférent d'une théorie car il se
construit uniquement en fonction d'un problème ou d'une question
précise de recherche. Alors qu'une théorie est destinée
à généraliser l'explication de certaines créations
à plusieurs faits et événements.
Le cadre théorique est construit dans le but
avoué d'expliquer un seul problème précis. Le cadre
théorique sert aussi à intégrer ou à rendre
crédible une recherche particulière, dans l'ensemble de la
communauté scientifique.
Cet argument épistémologique signifie que le
cadre théorique peut être constitué d'une ou plusieurs
théories en vue d'insérer une étude dans la
communauté scientifique. Outre, la nécessité
d'intégrer la recherche à la communauté scientifique, le
cadre théorique sert principalement à présenter un cadre
d'analyse et à généraliser des relations
d'hypothèses déjà prouvées dans d'autres contextes
pour tenter de les appliquer au problème16(*).
Pour bien cerner l'objet de notre recherche, nous allons
recourir à la théorie
Ø De l'éthique et code de déontologie de
l'information qui invite les professionnels de médias au strict respect
de l'éthique et code de déontologie dans l'exercice de leur
profession.
Ø La théorie de la fonction de l'agenda
setting énoncée par McComb et Donald Shaw qui soulignent le
rôle joué par les médias dans l'établissement, pour
l'opinion publique des sujets de controverses. « Non seulement ils
sélectionnent les thèmes de discussion, mais ils en
établissent également l'ordre des priorités »Ainsi la
fonction d'agenda setting invite à comprendre que c'est la presse qui
détermine moins ce qu'il faut penser que ce à quoi il faut
penser. La presse ne vise pas à inculquer aux gens des idées
à reproduire mais à les envoyer à certaines
préoccupations.
Ces théorie nous permettront d'inscrire notre recherche
dans une perspective théorique connue et pertinente afin de faciliter
l'interprétation des données en vue de répondre à
notre problématique.
0.6 Méthodes Et
Techniques
a. Méthode
La systématisation et la rigueur dans le choix et
l'utilisation des voies et moyens permettant une observation et une bonne
analyse est l'une des caractéristiques d'un travail scientifique.
De ce qui précède, pour une analyse scientifique
de l'étude. Il est impérieux de recourir à une
méthode, et cela en fonction des objectifs que nous avons assigné
à cette étude. Nous définissons le mot Méthode avec
Pinto et Grawitz comme un ensemble des opérations intellectuelle pour
lesquelles une discipline cherche à atteindre la réalité
qu'elle poursuit ou en démontre la vérité17(*).
Ainsi définit, la méthode compte plusieurs types
qui ne sont ni unique, ni canonique, mais dans le cadre de ce travail, nous
allons nous servir de la méthode ethnographique qui
consiste à l'observation et l'analyse des groupes humains
considérés dans leurs particularités et visant à la
restitution aussi fidèle que possible de la vie de chacun d'eux.
b. Techniques
La technique quant à elle, fait allusion aux outils mis
en oeuvre, en fonction d'une stratégie générale
définie au préalable. Les techniques sont des
procédés opératoires, rigoureux, bien définis,
transmissibles et susceptibles d'être appliqués à nouveau
dans les mêmes conditions adaptées aux genres des problèmes
et des phénomènes en cause.
En effet, pour que nos objectifs soient atteints, nous nous
sommes servis des techniques ci-après :
· Technique documentaire : cette
technique nous a permis de rassembler la documentation de base
nécessaire en rapport avec notre travail. Elle est utilisée
à travers les ouvrages généraux, des ouvrages
spécifiques, des revues, des sources de travaux, thèses, travail
de fin de cycle, article en ligne. En vue d'enrichir notre étude.
· Technique d'enquête : qui
consiste au jeu des questions réponses avec notre population
d'étude, cette technique nous permet encore d'élaborer un
questionnaire qui nous permettra de connaître l'existence et l'influence
du coupage dans la presse Kanangaise
· Technique observation : l'utilisation
de cette technique dans notre travail s'explique par le contact de
l'enquêteur et du chercheur que nous sommes avec notre terrain
d'étude, c'est-à-dire la sphère médiatique de la
ville de Kananga. Cette observation est à la fois directe ou
indirect.
0.7. Choix Et Intérêt
Du Sujet
Le choix porté sur ce sujet n'est pas le fruit
d'hasard, il est le résultat d'une longue réflexion et il a
été motivé par les raisons suivantes : Le coupage terni
l'image de la presse en République démocratique du Congo en
général et de Kananga en particulier et sa
décrédibilise la profession des journalistes, la pratique viole
la déontologie et c'est ce gangstérisme qui nous a pousser
à mener notre recherche dans ce sens afin de relever les défis et
proposé les pistes de solutions.
Si le choix est une réflexion assidue du chercheur par
rapport aux problèmes constatés dans la société.
L'intérêt est l'avantage qu'apporte une recherche sur les
différents aspects de la société, l'intérêt
est devenu l'avantage, le sentiment favorable qu'apporte un sujet de recherche
aux différents aspects de la société. Dans cet ordre
d'idée, ce travail rêve d'un triple intérêt :
· Intérêt scientifique : En menant notre
étude sur la pratique du coupage. Elle constitue un intérêt
prépondérant à cette communauté parce que sa
constitue une source d'inspiration pour la progéniture scientifique et
cela annonce une idée claire sur le phénomène coupage et
ce travail constitue une base de données à partir desquelles,
d'autres chercheurs pourront ainsi amorcer d'autres études parce que,
« tout travail scientifique est toujours en chantier car, le sens n'est ni
éclaté, ni achevé »
· Intérêt personnel : ce travail me permet
d'élargir mes connaissances dans le domaine de la recherche scientifique
et mettre en pratique la théorie apprise dans ce sens.
· Intérêt pratique ou social : cette
recherche présente un vif intérêt considérable dans
la mesure où nous donnons des références au
débutant dans la profession de journalisme de ne pas tomber dans le
filet du coupage et nous sensibilisons l'ensemble des journalistes sur les
conséquences du coupage.
0.8 Délimitation Du
Sujet
La délimitation du sujet permet au chercheur de
travailler suivant certaines limites. C'est au fait le champ de
l'étendue de son ouvrage. Telle qu'elle se présente, la
matière de la présente étude est vaste. Il nous
paraît assez déconcertant voir prétentieux à pouvoir
l'épuiser. A cet effet pour éviter une recherche vague et
imprécise nous avons circonscrit cette recherche en deux dimensions :
- Dans l'espace : Du point de vue spatial, la présente
recherche concerne les organes de presse de Kananga, particulièrement
les radios oeuvrant dans cette entité au cours de notre recherche.
- Dans le temps : Du point de vue temporel. Notre travail
s'étend sur une période de 6 mois: de janvier 2023 au juin 2023.
C'est pendant cette période que nous allons focaliser notre attention
sur ce phénomène et surtout que nous avons assisté
à une période d'enrôlement et du campagne électorale
en cours où le peuple congolais en général et les
journalistes en particulier sont exposés à des manipulations et
l'empiètement du personnel politique sur les rédactions, et la
plus part des journalistes sont soudoyé par les politiciens dans le but
de soigner leurs images et défendre ses convictions et sa position
à tout prix pour gagner la sympathie de la population suite au cours de
ces processus électoraux.
0.9 Subdivision Du Travail
Outre l'introduction et la conclusion
générale, le présent travail est axé sur trois
chapitres, chacun réparti en section et paragraphe.
· Le premier chapitre est consacré au cadre
conceptuel, théorique et méthodologique. Ici nous allons
élucider certains concepts clés de notre étude,
circonscrire la recherche dans une des théories de communication et
présenter l'approche méthodologique qui nous a servi
d'étudier le phénomène coupage.
· Le deuxième chapitre fait l'état de lieu
de la presse Kanangaise. Dans ce chapitre nous allons présenter la
genèse Ainsi que l'histoire de la presse de Kananga, faire un constat
sur de son environnement et son fonctionnement pour en fin s'intéresser
à sa situation actuelle.
· En fin le troisième chapitre traite de la
pratique du coupage dans la sphère médiatique de la ville de
Kananga. Nous allons ici analyser et interpréter les résultats du
terrain.
10. Difficultés
rencontrées
L'homme est, en soi un être limité sous plusieurs
aspects et qui en dépit de lui-même ne saurait échapper
à certaines difficultés d'ordres existentielles. La
réalisation de cette oeuvre scientifique n'a pas été une
tâche aisée, nous avons fait face à des innombrables
difficultés que nous avons surmontées pour arriver à la
péroraison de ce travail. Parmi ces difficultés, nous citons:
ü L'insuffisance permanented'ouvrages appropriés
à notre sujet de recherche,
ü Il n'a pas été facile d'aborder certains
de nos enquêtés, car ils s'attendaient à quelque chose de
compensation avant tout comme âpres avoir répondu à notre
questionnaire d'enquête
ü Défit lié au moyen financier, comme frais
de transport pour nos enquêtes et connexion pour la documentation en
ligne
En revanche, nous nous sommes battus bec et ongles pour
surmonter ces multiples Problèmes et mener à bout la
présente étude.
CHAPITRE PREMIER : CADRE
CONCEPTUEL, THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
I.0. Introduction
Le présent chapitre tente de circonscrire les concepts
opératoires de notre travail, définir le cadre théorique
et l'approche méthodologique de notre thème de recherche. En
effet, nous considérons que la saisie et la compréhension de ces
concepts clés sont essentielles pour mieux appréhender les
grandes questions que nous aborderons plus loin. Il sera question dans un
premier temps d'élucider tous les concepts qui ont trait à notre
thème de recherche. Dans un deuxième temps, nous
présenterons le cadre théorique comme soubassement. Dans le
troisième temps, nous étalerons l'approche qui aidera à
affronter l'interprétation du phénomène sous examen.
SECTION 1. Cadre Conceptuel
Dans cette première section, nous allons évoquer
les différents mots clés utilisés dans ce travail,
notamment : Coupage, information, traitement de l'information, journaliste,
médias.
I.1.1. Coupage
Le coupage Vien du verbe " couper" et partant du fait que dans
nos langues la corruption peut être traduite par " Nkosa mishiku" "Nkata
milomo" qui signifie simplement couper les lèvres.
Dans son sens strict, le coupage est une action de couper, de
trancher. C'est aussi une action de mêler une liqueur moins forte avec
une autre liqueur moins forte. Par extension, le coupage est une action de
falsifier un produit liquide avec une matière de moindre valeur18(*). Dans son sens figuré
et surtout dans le langage journalistique, le coupage est le jargon de la
presse congolaise qui désigne la rémunération que les
organisateurs des événements versent aux journalistes, en guise
de pourboire19(*).L'argent
donné aux journalistes par les sources d'information dans le but
d'acheter leur conscience. C'est une pratique qui consiste à octroyer
aux journalistes un cachet dont la hauteur est fixée au gré par
les organisateurs de la manière à les motiver pour
rédiger absolument voire favorablement l'information. Pour Modeste
MUTINGA le coupage est une vilaine pratique assimilée à une
corruption, à une vente de la conscience en tant que professionnel des
médias20(*).Dans
notre sens, on opte pour la définition du coupage dans son sens
plutôt figuré étant donné que c'est celle qui
illustre le mieux nos propos. Ainsi nous présentons a présent
l'origine du phénomène Coupage.
I.1.1.1.Origine et
évolution du coupage
L'origine du coupage est liée à l'histoire de la
presse en RDC. Ce phénomène du coupage a pris son ampleur au
cours de la deuxième République, une période où
Marchal Mobutu dirigeait le Zaïre comme sa propriété
privée.
Le coupage a eu son origine dans la province du Kongo-central,
le gouverneur de cette province à l'époque s'appelait
FRANÇOIS KUPA. Ce dernier, après tout entretien avec les
journalistes, avait l'habitude de remettre aux reporters des cagnottes d'argent
qui en était devenus un jour quasiment Fou au point que certains
journalistes rentrant à la rédaction en laissant leurs
matériels d'enregistrement (NAGRA). KUPA fut rendu plus
célèbre en qualité de prodigieux bienfaiteur des
journalistes, ses amis. Il était d'une grande largesse à
l'égard des journalistes qu'il appelait pour couvrir ses
activités politiques et c'est de ces largesses qu'est né le
concept " COUPAGE"21(*),
un terme plus au moins francisé qui dérive du nom de KUPA
l'ancien gouverneur du bas-zaïre actuelle Kongo-central, qui a pour
chef-lieu la ville de Matadi.
Dans la province du Kongo-central, proche de la capitale
Kinshasa, la pratique du coupage est très courante dans les milieux de
la presse. Le fait insolite le plus connu s'est déroulé à
Matadi en 1983. Cette année-là, un groupe de journalistes
rentrent d'un reportage au barrage hydroélectrique d'Inga, situé
en amont de la ville portuaire. Ils ont reçu leur «enveloppe»
(coupage) de la ministre de l'Information de l'époque, Ekila Liyonda,
qui les y avait invités. L'argent est remis entre les mains d'un
journaliste de la Rtnc/Matadi (Radiotélévision nationale
congolaise). Tous conviennent de se le partager à Matadi. «Au
moment du partage, le journaliste, l'air attristé, a feint d'avoir perdu
les sous», raconte un vieux routier de la profession. S'ensuit une fouille
systématique du sac du reporter. Peine perdue, pas un rond !
Très courroucés, les autres journalistes
décident de le déshabiller en recourant à leurs muscles :
en un temps deux mouvements, il est débarrassé de sa chemise et
du pantalon. Toujours rien ! Puis du sous-vêtement, qui va enfin laisser
échapper entre les jambes la «manne» cachée22(*).
C'est dans la province du Kongo-central où nous
constituons l'origine du phénomène coupage.
I.1.2. Appellation du Coupage en
RDC 23(*)
Ce phénomène qui est né pendant le
règne de Mobutu a gagné du terrain dans toutes les provinces quoi
que commencé à Matadi et ayant pris l'ampleur à Kinshasa,
siège des institutions politiques du pays. Cependant ce
phénomène se pratique dans toutes les provinces. Ce concept qui
fait l'objet de notre étude possède de désignations
distinctes selon qu'on est de tel ou tel autre coin de la RDC:
A. Au Katanga
Dans cette province du sud de la RDC, le coupage est connu
sous le nom de " KAWAMA." Kawama est un village situé à 12 km de
la ville de Lubumbashi. Depuis plusieurs années, un journaliste bien
connu de la place avait pris l'habitude de s'y rendre à bord de sa
camionnette, pour y transporter du charbon de bois que des paysans vont vendre
en ville. Cette activité lui permettait de compléter son salaire
de journaliste insuffisant pour nouer les deux bouts du mois. Quand ses
confrères lui demandaient «où vas-tu?», il leur
répondait : «Je vais chercher mon Kawama». Depuis ce temps, le
mot désigne dans le jargon des journalistes de Lubumbashi le
«coupage», l'argent qu'on remet aux journalistes comme frais de
transport, à la fin d'une conférence de presse, un reportage, une
interview...
«Y aurait-il un Kawama ?», demandent presque
systématiquement les journalistes, quand un point de presse est
annoncé quelque part dans la ville. Le coupage ou KAWAMA au Katanga fait
des ravages dans les milieux des journalistes, qui courent derrière les
hommes politiques, les industriels miniers ou encore les dirigeants sportif.
B. A Kinshasa
Dans la capitale de la RDC, le coupage est connu sous
l'appellation « MOT DE LA FIN ». Cette appellation a
été établie par les journalistes kinois à la fin
d'une conférence tenue par la journaliste du quotidien belge Colette
Braeckman sur la "planification de la rédaction pour couverture
médiatique de la campagne électorale, règles
d'éthique et de déontologie" dans la salle Brel du centre
Wallonie Bruxelles à Kinshasa. Celle-ci disparue de la salle sans
laisser les consignes particulières du << où sont les
journalistes? >> Ou les << journalistes suivez-moi>>. C'est
ainsi que tous les journalistes présents dans cette conférence
décident de joindre la conférencière pour réclamer
leurs mot de la fin qui signifie Coupage ou argent de transport.
Le phénomène est bien connu dans les milieux
politiques et économiques de la capitale Kinshasa. A la fin de chaque
manifestation ou conférence de presse, les professionnels des
médias sont toujours les derniers à s'en aller. Ce départ
tardif ne se justifie ni par le souci de compléter leur reportage, ni
par celui d'enrichir leurs carnets d'adresse mais attendent l'argent.
C. A Mbuji-Mayi
Dans le chef-lieu du Kasaï oriental , à chaque
manifestation, les journalistes sont donc habitués à
réclamer leur «collation» qu'ils appellent «MULANGI WA
MALA» (une bière, en langue française) ou leur transport,
«katuba» (taxi).
D. Au Sud-Kivu
Le coupage dans cette province est reconnu sous le nom de
« transport », « mot de la fin » ou encore « sauvetage
» pour signifier ce qui sauve.
E. À Beni
Bien que certaines appellations citées ci-haut à
l'instar de « mot de la fin », « transport », sont d'usage
dans la presse de Beni, le mot qui semble particulier à cette
entité est « Kamboka ». Ce mot signifiant la sauce ou la
nourriture des enfants dans le swahili parlé en ville de Beni est
utilisé pour désigner le coupage. Certains professionnels de
médias parlent de sombe ya batoto.ou maziwa qui signifie les feuilles de
manioc des enfants.
F. A Kananga
Dans la sphère médiatique de la ville de Kananga
le Coupage est désigné par le terme SEPTIÈME LETTRE. Le
coupage est désigné par différentes néologies.
Certains parlent de " Begna minu" c'est-à-dire après une
interview au tour d'un sujet l'interview doit tendre sa main en serrant le
journaliste pour lui remettre l'argent de transport. <<MAYI>> qui
signifie de l'eau c'est le mot utilisé par les journalistes de Kananga
après la couverture des évènements.
A Kananga, les principaux" coupeurs" sont des hommes
d'affaires et des politiciens. Une fois " coupés," les journalistes
parlent d'eux sans se soucier des règles d'éthique et
déontologie. Et même ces coupeurs sachant déjà les
avantages du coupage à leurs égards.
<< Matamba a bana>> c'est l'appellation du Coupage
dans cette ville de Kananga qui signifie la nourriture des enfants. Les
journalistes de cette ville font usage de plusieurs termes pour désigner
le concept COUPAGE.
N.B : cette pratique qui gangrène
la presse congolaise en générale et celle de Kananga en
particulier s'observe aussi dans d'autres pays en occurrence:
· Au Burundi on fait toujours l'usage du terme
Coupage.
· Au Rwanda le journaliste qui prend du Coupage est
appelé << free lunch>> qui signifie celui qui mange partout
ou déjeuner gratuit.
· Au Madagascar : On parle de " donne-moi ta gifle" pour
désigner le Coupage.
· Dans la plupart des pays d'Afrique de l'ouest comme le
Cameroun le Coupage s'appelle << Gambo>> il s'agit de Il s'agit de
ce légume vert qui rend la sauce gluante. Utilisé pour
désigner le terme Coupage24(*).
1.1.3. Sortes des Coupages25(*)
Partant de l'observation, le professeur Rigobert Lapess
MUNKENI (docteur en Sciences de l'information et de la communication et qui est
le premier à avoir soutenu une thèse de doctorat autour de cette
problématique), distingue quatre sortes de coupages à travers un
ensemble de comportement que manifestent les acteurs du coupage sur terrain
dont le coupage occasionnel, le coupage circonstancié, Le coupage
ratifié et le coupage proximité.
A. Le Coupage occasionnel
Ce premier type de coupage exprime l'occasion d'octroi d'une
rétribution sur laquelle un professionnel des médias tombe, au
hasard de ses reportages et des couvertures des événements
surgissant de manière inhabituelle. Cela renvoie à une
rétribution tout aussi inhabituelle car l'occasionnel ici est soit
improvisé soit provoqué et donc plus au moins arrangé par
le coupé ou le coupeur.
B. Le Coupage circonstancié
Ce deuxième type du Coupage Résulte d'une
couverture événementielle pour laquelle la source d'information
fait expressément appel à l'un ou l'autre professionnel des
médias. Le coupage dont bénéficie le journaliste dans ce
cas de figure est à la mesure de la circonstance et largement en sa
faveur, dès lors qu'il n'aura rien demandé à la source
d'information qui sollicite ses "services".
C. Le Coupage ratifié
Il est alloué à des journalistes et
médias qu'à la communauté des professionnels ou des
sources d'information à établir comme interlocuteurs choisis et
incontournables. Et surtout des journalistes vedettes ou des chaines de
télévision de grande écoute mais également des
journalistes de la radio et télévision par rapport à ceux
de la presse écrite qui n'ont pas grande audience. Dans ce cas de
figure, se distingue le journaliste coupé de notoriété
dont la ratification a été consacrée Par la majeure partie
de la communauté et le journaliste coupé accrédité
par la source d'information conviée à la couverture de
l'événement.
D. Le Coupage proximité
C'est celui qui se manifeste lorsqu'une source d'information
entretient des liens de proximité avec un journaliste ou un organe de
presse et qui ressemble à la complicité. La pratique du
coupé inscrite dans cette catégorie procède des
éléments de proximité relationnelle que nous traduisons
mieux par le néologisme proximité pour designer toute la charge
affective, sentimentale et subjective que véhicule ce type de
coupage.
En faisant une lecture approfondie sur la thèse du
Professeur Rigobert LAPESS MUNKENI nous nous rendons compte que c'est le
coupage circonstancié qui est celui qui va dans les sens d'une
couverture médiatique ce qui ne pas l'entorse dans la profession et
métier du journalisme. Après le concept Coupage et avant de
parler de notions de traitement de l'information, il importe de dire un mot
rapide sur le concept information.
I.1.2. Information
L'information est un concept polysémique,
c`est-à-dire qui a plusieurs sens et plusieurs significations.
Etymologiquement, le mot « information »
tirée du verbe latin « informare » signifie à la fois
« donner une forme », « mettre en forme » ou « former
l'esprit, le caractère par l'intermédiaire d'un message et aussi
représenter, créer une idée ou une notion ». Mais, le
terme « information », ayant plusieurs sens, il désigne
à la fois une nouvelle, un savoir spécifique, une donnée,
une matière première indispensable. C'est en même temps un
objet d'étude et de recherche.
Selon le dictionnaire Larousse l'information se définit
comme un renseignement sur quelqu'un ou sur quelque chose, c'est un
élément de connaissances susceptible d'être codé
pour être conservé, traité ou communiqué26(*).
Dans les différentes définitions
attribuées à l'information, chaque auteur la définit de sa
manière.
Pour Bernard Lamizet et Ahmed, l'information est tout ce qui
est lié à la société, à l'homme et qui peut
faire l'objet d'une diffusion27(*).
Bernard Voyenne rapporte l'information à l'opinion et
démarque l'une de l'autre. Pour lui, l'information et l'opinion se
différencient par la nature des jugements : l'information procède
d'un jugement d'existence, l'opinion s'énonce à travers un
jugement de valeur. L'information dit : « voilà ce qui s'est
passé » ; l'opinion ajoute : « et voilà ce que j'en
pense ». Le rôle de la presse est alors de rapporter les faits et de
répandre les informations ainsi que des explications et des avis
motivés, c'est-à-dire ce que pense l'opinion sur ces
informations28(*).
Patrick Charaudeau de son coté, définit
l'information minimale et écrit que «l'information est le fait pour
quelqu'un qui possède un certain savoir de transmettre celui-ci à
l'aide d'un certain langage, à quelqu'un qui est censé ne pas
posséder ce savoir ; ainsi se produirait un acte de transmission qui
ferait passer l'individu social d'un état de savoir, le sortant de
l'inconnu pour le plonger dans le connu, et c'est grâce à
l'action, à priori, bienveillante, de quelqu'un qui, dès lors,
pourrait être considéré comme un bienfaiteur 29(*).
I.1.2.1. Origine de
l'information
Selon les spécialistes, le mot est apparu au
13ème siècle et son emploi se restreint à cette
époque-là, à la terminologie du droit. Il est synonyme
d'enquête avec dépositions écrites des témoins
(exemple : on ouvre une information, c'est-à-dire on ouvre une
enquête).
A la veille de la révolution française et
parallèlement à l'apparition des premiers quotidiens
imprimés, sa définition s'élargit au sens de «
s'informer, se renseigner ».
Au 19ème siècle, sous l'effet de la
révolution industrielle qui affecte la presse écrite, information
évoque de plus en plus le terme « informer », défini
comme le fait de rendre public et diffuser de l'information.
Enfin, avec l'invention de la radio et de la
télévision, il désignera de plus en plus « le contenu
» lui-même, c'est-à-dire l'ensemble des renseignements
obtenus par chacun, ou tout au moins le contenu de l'échange entre
l'émetteur et le récepteur.
Dans le cadre de notre travail, nous retenons l'histoire de
l'information selon le dictionnaire des médias sous la direction de
Francis Balle. Il distingue trois moments dans l'appréhension du
concept30(*).
· Premier moment : l'information concerne cette
institution singulière, avec ses techniques, ses professionnels et ses
disciplines, née avec les journaux quotidiens, au 19ème
siècle, sur la vague de la révolution industrielle et de
liberté, politiques et personnelles. Cette acceptation met l'accent sur
les institutions auxquelles les journaux du 19ème siècle ont
donné naissance à savoir :
a. Le journalisme avec ses métiers, ses disciplines,
ses spécialités :
b. Les médias:
C. Les relations des organes d'information et des journalistes
avec leurs sources avec leurs différents publics.
· Deuxième moment : l'information est un
renseignement ou un ensemble des renseignements concernant quelqu'un ou quelque
chose, et susceptible d'être porté à la connaissance d'une
personne ou plusieurs personnes, rassemblées en un même lieu ou
dispersés et sans relation les unes avec les autres. Cette acception
s'inscrit dans la théorie de l'information telle que
développée Claude Shannon et Weaver.
· Troisième moment : avec la multiplicité
et la diversité des médias à la fin du 20ème
siècle l'information désigne : les nouvelles portant sur
l'actualité (news), les données concernant les actualités
économiques, les oeuvres divertissantes, le savoir en
générale, les connaissances, les oeuvres de fiction.
I.1.3. Traitement De
L'information
Le traitement de l'information est l'ensemble des
procédures mises en oeuvre pour passer de l'informations " brutes"
reçue de différentes sources à la production de textes,
illustrés ou non, prenant des formes rédactionnelles
variées et remplissant les colonnes des journaux et périodiques
ou les séquences d'informations de chaînes de radios et
télévisions31(*).
Le traitement de l'information consiste pour le journaliste
d'analyser, de juger les données qu'il a récoltées sur
terrain avant de les proposer au public. Cette étape consiste à
une délibération du journaliste sur quelle donnée il va
s'attenir dans la rédaction de sa dépêche ou de son journal
selon l'angle défini par le conseil de rédaction et la ligne
éditoriale de la radio, de la télévision ou du journal. Le
journaliste se concentre enfin à rédiger son information selon
les normes rédactionnelles32(*).
Dans le traitement de l'information le journaliste choisit le
genre journalistique dont il va faire usage. Il peut opter pour un genre
d'information ou un genre de commentaire. Ainsi, les genres d'information sont
ceux qui traitent des faits. Ils sont scindés en deux catégories
: Les genres mineurs (Flash, Brève, le filet,...) ; les genres majeurs
(Reportage, Interview, L'analyse, l'enquête,...) Les genres de
commentaire reposent sur les opinions. On cite : L'éditorial, Les
billets, Les critiques, La chronique,...
Ainsi donc, le traitement de l'information doit se
référer à « la loi de 5 WH » selon que la presse
anglo-saxonne l'a baptisée : Why ? Where ? When ? Who ? Ces questions
sont chez les français les questions cardinales : Où ? Quand ?
Qui ? Pourquoi ? Aujourd'hui, une information publiable est celle qui se
prête à cette obligatoire autopsie. Elle devient alors un fait,
digne d'être communiqué33(*). Le traitement de l'information doit se faire avec
rigueur de façon à rendre l'événement
cohérent. A ce sujet La Gardette nous éclaire en disant : «
le style journalistique, c'est surtout rendre compréhensible, rapidement
et par le plus grand nombre, le sens d'une information, en faisant ressortir
l'essentiel immédiatement, en donnant tout d'emblée34(*).
Le traitement de l'information est un travail
réalisé dans la collégialité c'est-à-dire de
toute l'équipe rédactionnelle. Pour réaliser ce travail
avec professionnalisme il faut une certaine stratégie.
1.3.1. Sources de
l'information35(*)
Les sources d'information permettent d'informer les
journalistes, de les documenter et de s'assurer la vérification ou le
recoupement. Le recoupement étant entendu ici comme l'opération
qui consiste à vérifier une information auprès de
différentes sources.
On peut ainsi dire en d'autres termes que les sources
d'information sont des lieux d'approvisionnement du journaliste pour
l'élaboration de l'information. Parmi les sources de l'information nous
pouvons citer :
· Les agences de presse : qui jouent le rôle de
grossiste des organes d'information. Elle fournit des dépêches,
des textes déjà élaborés ou tout simplement de la
documentation.
· Monitoring : il consiste à écouter la
radio, à suivre la télévision, à enregistrer les
émissions d'information de principales stations et à
retranscrire le tout en prenant le soin d'indiquer à chaque fois la
source concernée.
· Le correspondant : journaliste engagé et
payé par la rédaction et envoyé à un lieu
donné pour le compte de cette rédaction.
· Les envoyer spéciaux : dont la mission est de
suivre un évènement, de m'éclairer, de l'expédier,
soit avant qu'il se produise.
· La documentation : c'est l'ensemble de rapports et
toute autre publication écrite qui permet au journaliste d'indiquer les
dates, les statistiques dans le traitement d'une information de domaines
diverses.
· Les institutions : peuvent être publiques ou
privées, ce qui intéresse le journaliste ce sont des informations
publiées dans celle-ci.
· Internet : Avec l'avènement des nouvelles
technologies de l'information et de la communication (NTIC), l'internet est
devenue aussi une source non négligeable de l'information. Après
les sources de l'information il s'avère nécessaire de
présenté les critères de sélection d'une
information.
I.1.3.2. Critères de
sélection d'une information
Pour le Professeur DIKANGA KAZADI tout fait social ne peut
être structuré et mis en forme pour se présenter comme une
information. Ce fait doit répondre à un certain nombre de
critères ou conditions avant de retenir l'attention du journaliste.
L'événement doit être en effet, significatif36(*). On administre
généralement cinq critères à un
évènement pour que ce dernier soit traité comme
information. Il s'agit de:
a. L'actualité
Les gens sont très sensibles à ce qui se passe
dans leur environnement. Ils guettent ce qui semble inhabituelle en tout ce qui
semble nouveau, actuel pour en prendre connaissance. Il faut que ce qui est
rapporté par le journaliste puisse garder son caractère
d'actualité. C'est la qualité essentielle d'une information car
l'information est une marchandise périssable. L'information à
diffuser doit être actuelle et fraiche. Une information datant de
plusieurs jours n'est plus intéressante.
b. L'objectivité
Le journaliste doit donner une information sans que l'on sente
sa couleur, son opinion et avec précision. Cette précision doit
être observée aussi bien par rapport aux noms, aux heures, aux
évènements, etc.
c. L'intérêt
C'est la capacité qu'a un évènement de
focaliser sur lui l'attention du public grâce à un centre
d'intérêt évident. L'intérêt dépend du
public que le journaliste doit pouvoir bien connaître afin de pouvoir se
mettre à sa place. Exemple : coupure du courant de la SNEL.
d. La signification
La signification d'un événement est liée
à l'impact que peut avoir cet événement dans
l'environnement où il se produit. Elle concerne la dimension historique
et sociale. Le journaliste doit donc disposer d'une culture
générale et d'une connaissance parfaite d'actualité.
e. La communicabilité
Elle tient à la forme que l'on donne à
l'information, à la manière dont le message est
élaboré en vue d'entrer effectivement en communication avec la
plus grande partie du public.
Parmi les critères complémentaires on peut
retenir :
1. L'importance : C'est un critère qui consiste
à accorder de l'importance à une information qui se passe loin de
nous aussi bien sur le plan spatial que temporel, mais qui peut avoir les
conséquences sur notre milieu.
2. La célébrité : la renommée de
protagonistes est un des éléments qui attirent et qui fixent
l'attention du public sur un évènement. La
célébrité dont il est question ici concerne tous les
acteurs : politique, économique, sportif... Exemple : la maladie d'un
président de la République...
3. L'insolite : Pour ce critère, le journaliste traite
des informations extraordinaires, qui surprennent et qui parfois font rire. Il
s'agit de l'inhabituel, de la nouveauté, l'événement qui
sort de l'ordinaire.
4. Le conflit : Par ce critère, le journaliste traite
les évènements qui peuvent donner lieu à un conflit qui
est soit religieux ou politique. De ce fait, les journalistes sont souvent
considérés comme friands de conflits.
5. Le sexe: A ce niveau, le journaliste traite les
informations qui cadrent avec le sexe. Ce critère dépend surtout
des cultures. Il faut rappeler que celui qui est astreint à respecter
ces critères pour mieux rendre compte le public c'est le journaliste.
I.1.4. Journaliste
C'est une personne qui a pour occupation principale et
régulière de collecter, traiter et diffuser les informations de
toute nature pour le compte d'une rédaction37(*). Il est selon le code de
travail (loi du 29/mars/1935 et la loi de 1982)38(*) un salarié. << Exerçant une
profession a titre principal dans une publication périodique, dans une
agence de presse, dans une entreprise de radio et télévision ou
en ligne. Sa fonction peut revêtir les fonctions les plus divers :
présentateur, remporter, envoyé spécial, correspondant
permanent, rédacteur en chef, photographe...
La loi n°96-002 du 22/juin/1996 fixant les
modalités de l'exercice de la liberté de la presse dans son
article 2. Définit le journaliste ou professionnel des médias
comme << Toute personne oeuvrant au sein des catégories de
métier et se trouvant d'une manière régulière dans
la collecte, traitement et la diffusion de l'information et des programmes
à travers un organe de presse et qui tire l'essentiel de ses revenus de
cette profession39(*).
I.1.4.1. Les qualités des
journalistes
Le journalisme est une profession exigeante, c'est un
métier en amont et en aval très exaltant car dans tous ces
contours on de respects des règles édictées par le code
d'éthique et déontologie. Ainsi un journaliste doit disposer les
qualités et aptitudes suivantes :
· Une bonne connaissance du français (vocabulaire,
orthographe, syntaxe, ponctuation)
· La curiosité, la fraîcheur d'esprit
· La rapidité de compréhension
· La capacité à travailler vite et
beaucoup
L'humilité, la rigueur, la disponibilité,
l'adaptabilité, la persévérance... Après
l'élucidation du concept journaliste, il convient à
présent d'examiner le concept << Médias>>.
I.1.5. Les Médias
Le mot médias est pluriel venant du mot latin medium
(milieu), qui signifie « ce qui est moyen, ce qui est entre les deux,
c'est une espèce de trait d'union. ».Patrick CHAREAUDEAU les
définit comme des organisations spécialisées qui ont pour
mission de répondre à une demande sociale par devoir
démocratique40(*).
Pendant longtemps, les chercheurs ont limité la
définition des médias à la dimension d'instrument de
médiation de la communication à son aspect technique. Aujourd'hui
le terme « média » est défini de plusieurs
manières. Pour les uns, c'est l'ensemble des supports communicationnels
permettant de véhiculer le message ; pour d'autres, c'est un support
communicationnel qui permet à l'homme de transmettre des messages, des
faits sociaux, économiques, politiques et culturels.
Ainsi, pour Frederic Barbier. Et Catherine Bertho lavenir, on
entend par médias « tout système de communication
permettant à une société de remplir toutes ou une partie
de trois fonctions essentielles, de la communication à distance, de
transmission des messages et de réactualisation des pratiques
culturelles41(*).
Les médias sont les instruments de communication
sociale. Ils sont vecteurs de l'information et de la communication qui sont
vitales pour l'homme. Pour vivre, l'homme a besoin de s'informer pour tisser
des liens avec autrui, identifier ses amis puisque la société ne
peut vivre en elle si les hommes ne communiquent pas. Autrement dit, s'ils
n'échangent pas entre eux les informations qu'ils détiennent les
uns les autres.
Les médias représentent Ainsi toute structure
socialement instituée de communication, puis, par extension, le support
de cette dernière. Cette vision semble combler la lacune qu'avait
créée Mac Luhan pour qui les médias étaient tout
simplement " les prolongements technologiques de l'homme"
Par contre Fracis Balle suggère, en enrichissant Mc
Luhan, que les médias soient définis comme des moyens techniques,
avant même de les envisager comme institutions sociales ou comme forme
d'expression auxquelles ces institutions peuvent donner naissance. D'où
sa définition : " un média est un équipement technique
permettant aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée,
quelles que soient la forme et la finalité de cette expression42(*)".
I.1.5.1. Classification des
médias
On classifie les médias selon leurs familles, zone de
couverture, statut juridique et suivant le contenu du programme.
a. Selon leurs familles
D'après Francis BALLE, il y a toujours trois familles
des médias : les médias autonomes, les médias de
communication et les médias de télédiffusion43(*).
Ø Les médias autonomes sont des supports
médiatiques qui n'ont besoin d'aucun câble de raccordement
à un réseau quelconque. Leur diffusion dépend de la
volonté du récepteur de se les procurer. C'est le cas du livre,
du journal, du disque, du logiciel ...
Ø Les médias de communication : sont ceux qui
utilisent les moyens de communication à distance et à double sens
à travers lesquels naît une relation entre individus, entre deux
groupes sociaux ou entre une personne et un groupe ;
Ø Les médias de diffusion partent de la TSF de
G. Marconi en 1896 en passant par la radio, la télévision
jusqu'à la presse électronique. Ils fonctionnent grâce
à de émetteurs et autres relais qui font rayonner des ondes
hertziennes porteuses des messages à sens unique.
b. Selon la zone de couverture
Sur base de ce critère on distingue :
Ø Les Médias internationaux, dont la vocation
est d'étendre leur couverture au monde entier.
Ø Les Médias nationaux, considérés
comme des organes étatiques dont les émissions couvrent les
territoires de leurs pays. La plupart de ces médias sont public. Le
contrôle et la gestion étant sous la dépendance de
l'Etat.
Ø Les Médias régionaux, qui font le
relais de chaînes nationales du faîte que dans certaines nations,
les subdivisions administratives permettent la création de ce genre de
médias régionales (provinciale).
Ø Les Médias locaux : dont la zone de diffusion
est locale parce qu'ils programment des émissions en rapport avec la vie
locale.
Ø Les médias confessionnels qui sont
essentiellement liés aux Églises et appartiennent
généralement à une confession. Exemple : Radio marie.
c. Selon le statut juridique
On distingue les médias publics et privés
Ø Les médias publics sont ceux crées par
le pouvoir public et financés par le trésor public. C'est le cas
de la RTNC.
Ø Les médias privés sont ceux
appartenant à des particuliers et qui relèvent de leur initiative
privée. Ils sont à but lucratif. exemple Kananga 24.
d. Suivant le contenu de programme on distingue les
médias généralistes et les médias
thématiques.
Ø Les médias généralistes
diffusent toute sorte de contenu de programme destiné à un public
indistinct.
Ø Les médias thématiques choisissent
diffuser les programmes, émissions spécifique ou d'une certaine
catégorie. Exemple : Radio de la femme
I.1.5.2. Rôles des
médias
Les médias sont indispensables dans la vie humaine. On
entend souvent dire que les médias ont trois fonctions : informer,
éduquer, et distraire. Mais en réalité, les choses sont
beaucoup plus complexes. Les médias assument des nombreux rôles
très diversifiés. Tout cela dépend de l'environnement
politique ou social dans lequel ils se vivent et des attentes du public.
Le rôle des médias ne doit pas se voir
restreindre seulement à l'avancement d'un ordre politique
démocratique, mais plutôt à la recherche de transparence et
de vérité. Les médias peuvent aussi contribuer au support
des structures économiques en fournissant, par exemple, une meilleure
information sur des produits et services ou en faisant la promotion d'une
compréhension de la société par les multiples groupes qui
la constitue. Bref, les rôles des médias sont multiples. Dans le
cadre de ce travail nous avons choisi d'utiliser les quatre rôles
proposés par le Professeur Dominique MWEZE44(*), soit la collaboration, la
surveillance, le rôle de facilitateur et de critique.
a. Collaboration
Les médias jouent ce rôle lorsque la nation est
jeune et insécurisée (temps de guerre ou état d'urgence
par exemple). Ils permettent un échange dans l'espace publique entre les
différents agents étatiques et sociaux. Cet échange est
possible seulement si la population a accès aux médias. Yves
Renard rappelle qu'un minimum d'infrastructures matérielles est
nécessaire pour le bon fonctionnement du secteur médiatique.
«Ainsi, sans courant électrique pas de diffusion possible pour les
radios, pas de diffusion ni de réception pour les programmes
télé, pas d'Internet, pas d'imprimerie pour les journaux ».
Cependant, les médias peuvent jouer un rôle de formation politique
important dans le pays; « les médias, en coordination avec les
autres instances de régulation et d'autorégulation constituent
une voie incontournable d'éducation, de formation (de l'opinion) et
d'information de la population45(*)».
b. Surveillance
Ce rôle fait référence à
l'idée généralisée que « les médias
jouent un rôle dans la démocratisation car ils sont le
quatrième pouvoir. Les médias ont le devoir de décrier les
violations de l'ordre moral et social et d'attirer l'attention sur des enjeux
importants des communautés. Cependant, « dénoncer, exercer
la fonction indépendante et critique est certes une mission de la presse
mais cette dernière devra accepter aussi à son tour d'être
critiquée. Si le rôle des médias est de surveiller et
dénoncer les situations de corruption, ils peuvent aider à la
solidification du système démocratique par la même
occasion. Avec une plus grande liberté, les médias de masse
peuvent jouer leur rôle de surveillance afin de décourager et
contrer la corruption. Les conflits ont nourri le besoin d'information des
populations locales. Ce qui est intéressant, c'est que la
prolifération des médias s'est produite lors de la transition et
des élections, mais que ces mêmes médias ne survivent pas
à la suite de ces moments clé dans la période post conflit
en RDC. Ce sont pourtant des moments décisifs où la presse peut
jouer un rôle de surveillance afin que l'État fragile ne retombe
pas dans une situation d'instabilité.
c. Facilitateur
Lorsque les journalistes veulent créer et soutenir un
débat dans l'espace public, ils jouent leur rôle de facilitateur
ou médiateur. Il s'agit de l'essence même du mouvement du
journalisme public et civique. Les médias doivent par ce rôle
développer une culture de la tolérance. Pour favoriser
l'acceptation de l'autre, aucun triomphalisme offensant ne doit être
accepté, et les perdants doivent accepter les résultats. Pour ce
rôle le professeur Léon MBEMBO affirme que dans la facilitation,
les médias facilitent le développement d'une
société de paix et de la démocratie fondée sur les
valeurs telles que la tolérance46(*).
d. Critique
Les médias doivent examiner et critiquer les
gouvernements au pouvoir, les institutions étatiques afin de s'assurer
d'une bonne gouvernance. Les médias ont pour rôle d'informer le
public sur les problèmes domestiques et internationaux. Les
médias ont plusieurs rôles à jouer afin de veiller au bien
commun en collaborant, surveillant, facilitant et critiquant les gouvernements.
Les médias peuvent non seulement aider à trouver un compromis
mais également renforcer les positions les plus extrémistes qui
peuvent mener à des actions violentes. Permettre une liberté de
presse complète dans un État fragile peut être un lieu
propice pour la naissance de médias de haine. Après avoir
braqué la torche sur le concept Médias il s'avère
nécessaire de parler de la radio, télévision et internet
comme canaux de communication de masse.
o Radio
J.-C. Servant et P. Scheneiber définissent la radio
comme un instrument de diffusion, un outil capital et indispensable pour la
promotion politique, économique, sociale, culturelle, etc. Elle demeure
la source principale de l'information plus rapide et meilleure car elle annonce
l'événement pendant que la télévision le montre et
la presse écrite l'explique et commente47(*).
Quant à Falconi, il définit la radio comme un
médium très sélectif : les stations s'adressent à
un public bien déterminé48(*). La communication radiophonique ne se fait de
personne en personne. C'est ce qui met en confiance les auditeurs. C'est un
média de son, de l'oralité. C'est le média le plus
accessible à tous. Il est radicalement nouveau. Les messages sont
reçus à l'instant même où ils sont transmis. Les
messages atteignent instantanément tous les membres d'une population
dispersée.
On confère à la radio une certaine intelligence
de fait qu'elle permet aux auditeurs de s'imaginer leur propre environnement,
de se faire une idée à partir de ce qu'ils entendent.
L'information radiophonique couvre de longues distances et à balaye de
grands espaces géographiques. Ainsi nous parlons aussi de la
télévision comme aussi un moyen de communication de masse.
o
Télévision
Pour Francis Balle, la télévision est l'ensemble
des procédés et techniques pour la transmission
instantanées d'images fixes ou animées âpres analyse,
codage et transformation en ondes49(*). La télévision est un ensemble de
techniques destinées à émettre et recevoir des
séquences audiovisuelles, appelées programme
télévisé (émissions, films et séquences
publicitaires). Le contenu de ces programmes peut être décrit
selon des procédés analogiques ou numériques tandis que
leur transmission peut se faire par ondes radioélectriques ou par
réseau câblé.
C'est un medias qui ouvre la porte une fenêtre sur le
monde. La télévision met chaque jour les informations en images
pour le public. Elle permet de traiter l'information d'actualité dans un
journal mais également d'approfondir certains sujets par des
émissions magazines.
Jeune par rapport à la radio et à la presse
écrite, la télévision est parmi les médias de masse
le plus important, les plus fréquentes voir les plus séduisant.
Son pouvoir, elle le doit à son caractère bicaméral (elle
ajoute au son la fascination de l'image) et à sa grande capacité
de vulgarisation. Il est important d'élucider la presse
écrite.
o LaPresse
Ecrite
L'expression<< presse écrite>> est un
pléonasme. Elle est cependant appelée ainsi pour distinguer la
presse par rapport aux autres médias comme la radio,
télévision et l'internet
La presse écrite désigne les différents
moyens de diffusion de l'information à travers l'écriture. Il
existe plusieurs catégories de journaux (périodique,
hebdomadaire, mensuel, trimestriel...) de tous genres (économique,
loisir, ...). Ils peuvent être nationaux ou régionaux et ont
souvent une opinion politique. Elle est considérée comme
l'univers de mots par excellence du lisible.
Par rapport au temps dans ces médias, il y a un
décalage entre l'instance émission et l'instance
réception. C'est-à-dire entre l'instance de surgissement de
l'événement car il faut prendre le temps d'écrire
l'événement, l'imprimer, puis le temps de distribuer le
produit.
La presse écrite joue le rôle important dans
l'établissement de la vérité << verba volant,
scripta manent. >> La parole s'envole mais les écrits restent
dit-on.
o
L'Internet
L'internet est un vaste réseau qui offre à ses
utilisateurs multiples services. C'est entre autres les informations, les
images, les textes et toutes autres formes de données. Aces
joursl'internet particulièrement les réseaux sociaux sont devenus
une source incontournable d'information, néanmoins, les informations
diffusées sur les réseaux sociaux nécessitent une
vérification minutieuse par le journaliste avant toute diffusion.
Après cette première section faisant un survol
conceptuel, la seconde section présente le cadre théorique comme
fondement de cette étude.
SECTION 2. Cadre
Théorique
Pour Jean Lohisse, « la théorie est une tentative
de représenter le réel toujours insaisissable dans son
intégralité50(*) ». Il ajoute encore que le cadre
théorique est une façon d'expliquer ou de comprendre des
réalités souvent complexe en proposant une interprétation
à un certain niveau de généralité de
pensée.
Comme l'explique Alex Mucchelli : « la
scientificité doit donc proposer des hypothèses (principes) et
essayer de les tester. Ces hypothèses sont formulées dans les
orientations théoriques, car seule la théorie guide les
hypothèses et les observations51(*) ».
De ce fait, la théorie doit servir de grille explicite
de lecture des phénomènes. Ainsi, précise Alex Mucchielli
« Toute théorie repose sur l'ensemble de principes qui forment son
armature intellectuelle. Ces principes servent à lire les
phénomènes étudiés.
Ils sont devenus des postulats que l'on ne met plus en doute.
Ils servent d'hypothèses de départ à tout examen des
phénomènes »
Une théorie est avant tout un exposé expliquant
le déroulement d'un phénomène qui se produit dans
certaines conditions déterminées. Elle est pour ainsi relation
établie scientifiquement par un processus d'une observation.
L'éthique et déontologie de l'information et la
théorie de la fonction de l'agenda setting sont les fondements
épistémologiques et constituent le cadre théorique de
notre travail.
I.2.1. L'éthique et
déontologie de l'information
Claude Jean Bertrand nous apprend qu'en ce qui concerne les
médias, la déontologie est un ensemble de principes et des
règles établis par la profession de préférence en
collaboration avec les usagers, afin de mieux répondre aux besoins des
divers groupes dans la population52(*).
La déontologie est importante pour la presse car le
devoir du journaliste, affirme Mulopo-Kisweko V., est de collecter, de traiter
et de diffuser l'information en se conformant à certains critères
(les impératifs) qui sont : l'honnêteté,
l'impartialité, et le bon sens53(*). Alexandre Civard-Racinais ajoute que la
déontologie est pour le journaliste un moyen de combler par partie le
déficit de confiance. Elle lui permet d'établir un nouveau
rapport au public54(*). La
déontologie du journaliste nous fait voir que l'acteur des informations
médiatisées, en l'occurrence le journaliste est
considéré comme un agent des informations unidirectionnelles que
comme un chercheur de sens en synergie avec l'autre, son interlocuteur55(*).
Par ailleurs, par déontologie, la profession s'impose
une image de marque à défendre, impose une probité et
honneur à chacun de ses membres, elle rejette toute censure
extérieure, recherche une légitimité et une
responsabilité en s'imposant à elle et à ses membres
certaines obligations, à commencer par la copaternité et la
solidarité au sein du groupe56(*).
Naji Jamal Eddime complète que quand on parle de code
déontologique, on parle, quel que soit le pays d'un texte qui n'a pas
force de loi. Il s'agit d'un code moral que généralement les
médias et les journalistes se définissent et déclarent s'y
référer pour définir leur pratique, et les réguler,
au besoin les défendre contre quiconque57(*)...L'éthique de l'information est-elle une
discipline déclinée dans le cadre d'une théorie des
médias ? A cette question, Henri Pigeat répond par l'affirmative
dans son ouvrage intitulé «médias et
déontologie». Selon lui La recherche d'une déontologie de
l'information se situe ainsi dans la zone de recoupement de quatre disciplines
dont la morale, l'éthique de l'information ou des médias, le
droit et la déontologie professionnelle58(*)». Il expédie, sans prendre de risques, la
définition de l'éthique de l'information «ou des
médias» en ces termes : «elle reste l'objet de recherches et
de définitions, sans doute dans le cadre d'une théorie des
médias en train de se faire".
L'éthique et la déontologie semblent
indissociables. C'est comme les deux pages d'une feuille, l'envers et l'endroit
d'une pièce ou d'une médaille ou encore le signifiant et le
signifié : les deux éléments qui constituent le signe
linguistique. Selon Henri PIGEAT59(*)« alors que l'éthique intervient comme
puissance de questionnement de l'ensemble du processus de l'information »,
la déontologie, quant à elle « revêt la portée
limitée d'une morale propre à l'activité journalistique
». « Elle renvoie, ajoute-t-il, à des règles
professionnelles qui constituent les conditions ordinairement admises d'une
formation correcte au sens pragmatique. Elle est, en jouant sur les mots, une
morale au quotidien ».
La déontologie au sens plus large, ne peut que se
fonder, sur les principes de la morale tels que, les devoirs de
vérité et respect de l'autres, puis sur la prescription de la
loi, telle que le droit à l'information, la liberté
d'expressions, la démocratie, la véracité, le pluralisme
de l'information, le respect de l'égalité, de la vie
privée et de l'image de chacun, les droits spéciaux des jeunesses
et de l'enfance.
Ainsi, le journaliste informe son public des
réalités et des évènements de son pays du monde, au
fil d'heures et des jours. Les codes de déontologie reconnaissent non
seulement l'importance de ces missionsprescrit même les détails
nécessaires pour bien l'accomplir. Est-ce à qu'il suffirait aux
journalistes d'observer rigoureusement ces directives, pour avoir la bonne
conscience d'accomplir leur devoir et rehausser le coefficient de
crédibilité de médias.
I.2.1.1. Le Fondements de la
déontologie de l'information
Après étude comparative de plusieurs codes de
déontologie européenne, Henry Pigeat60(*), dégage les principes
le plus retenus par ceux-ci :
· La Véracité dans la collecte et la
diffusion de l'information ;
· La liberté d'expression et d'opinion,
défense de ces droits ;
· Le respect de l'égalité et refus des
discriminations sur la base de la race, de l'ethnie, de la religion, du sexe,
de la classe sociale, de la profession, d'un handicap ou d'autres
caractéristiques personnelles ;
· Honnêteté, grâce à
l'utilisation de moyen direct et transparent pour collecter et présenter
l'information ;
· Respect des sources, de leurs références
et de leurs intégrités, respect des droits d'auteurs et des
règles de citation ;
· L'indépendance et intégrité du
journaliste, assurée par le refus de toute influence extérieure
sur son activité, par le droit à la clause de conscience.
I.2.1.2. Les codes de
déontologie
Le code de déontologie régit un mode d'exercices de
la profession du journalisme, voici quelques codes :
1. Principes du journalisme de Théophraste Renaudot,
qu'on retrouve dans le préface de son journal " La gazette61(*) " l'auteur donne les
principes de bases pour le journalisme naissant, l'exhortant à informer
et distraire, à satisfaire tous les besoins et tous les goûts,
à accepter de travailler à la hâte, à admettre la
critique pour mieux servir la vérité et assumer son
rôle.
2. Déclaration de Bordeaux adoptée par la
fédération internationale des journalistes (FIJ ), en 1954.
Celle-ci vise à proscrire les fautes professionnelles graves. Ce code
comprenait initialement huitarticles, cependant, lors de sa révision
à Helsingborg en 1986. Elle a été enrichie d'un nouvel
article, soit l'article 7 actuel relatif au traitement juste et
équitable des personnes dans les médias. Approuvé par les
syndicats et les fédérations des journalistes des pays de la
communauté économique européenne (C.E.E)62(*).
3. Déclaration de Munichen63(*) du 24 et 25 novembre 1971.
Elle comprend deux sections, clairement délimitées relatives
d'une part aux devoirs des journalistes et d'autres part, à leurs droits
et tout assortie d'un préambule, il y a également la
déclaration de l'UNESCO sur les médias, qui elle a
été conçue comme un code de références pour
les codes nationaux de journalisme64(*). L'essentiel de son contenu se résume en trois
exigences : Respecté les identités et les politiques nationaux,
promouvoir la coexistence entre les cultures du peuple des systèmes
différents et combattre toute forme de colonialisme. Le 02/janvier/ 1966
l'association internationale de directeur de l'information audiovisuelle, ont
adopté
4. Le code d'éthique de l'information audiovisuelle qui
a été amendé à nouveau le 13 octobre 1973. Les
grands thèmes qu'il explicite sont en fait : les exigences de
vérité, l'objectivité et l'exactitude; le respect de
l'intimité et de la vie privée des personnes, le respect de
l'ordre public ; l'intégrité morale du journalisme et sa
dignité professionnelle et enfin le secret professionnel. L'agenda
setting est la deuxième théorie utilisée dans ce
travail.
I.2.2. La théorie de la
fonction de l'agenda setting
Cette théorie attribue un rôle important au
journaliste dans l'élaboration de la communication pour les acteurs
sociaux. C'est le journaliste qui, à travers les médias,
sélectionne et hiérarchise les sujets primordiaux dont doivent
parler les acteurs sociaux. Le journaliste se trouve ainsi être le
maître du jeu. Il pratique, par ce fait, un filtrage strict dans le flot
des faits portés à leur connaissance.
La théorie d'agenda setting se définie comme un
processus par lequel les médias de masse communiquent l'importance
relative des questions et des événements variés au public.
Elle stipule que les médias imposent au public un ordre du jour,
c'est-à-dire le public consomme ce que les médias lui imposent.
L'effet de plus important de la communication de masse serait alors sa
faculté d'ordonner et d'organiser mentalement le monde la place du
public.
Cette théorie attribue un rôle important au
journaliste dans l'élaboration de la communication pour les acteurs
sociaux. C'est le journaliste qui, à travers les médias,
sélectionne et hiérarchise les sujets primordiaux dont doivent
parler les acteurs sociaux. Le journaliste se trouve ainsi être le
maître du jeu. Il pratique, par ce fait, un filtrage strict dans le flot
des faits portés à leur connaissance. A ce propos, White les
appelle les portiers de l'information (gate-keepers). Ainsi, l'effet le plus
important de la communication de masse serait d'ordonner et d'organiser le
monde à notre place.
Maxwell Mc Combs et Donald L. Shaw (premiers chercheurs qui
ont tenté de vérifier empiriquement le rôle des
médias en analysant les présidentielles américaines de
1968, 1972 et 1976) postule que l'influence de médias affecte l'ordre de
présentation des reportages au sujet des événements de
l'actualité et des questions dans l'esprit de public. Cette influence,
pour ces deux auteurs, se situe sur deux niveaux à savoir :
· Partiellement, les médias utilisent des objets
ou des reportages (questions)à influencer le public et ce à quoi
il doit penser ;
· Les médias se concentrent sur les personnages et
des questions (commentaires), c'est-à-dire comment ce public devrait
penser au sujet de quelqu'un (une personne) ou de quelque chose
(événement)65(*).
Les médias donnent ainsi une importance capitale
à des nouvelles de sorte que ces nouvelles impressionnent le public et
paressent plus importantes et plus utiles. Les effets de base de l'agenda
setting concernent notamment l'attention portée par le public aux
questions d'ordre public, aux personnalités, mais également
à des sujets tels que le sport ou les entreprises. Deux niveaux d'action
de cet effet ont été relevés, au niveau des objets (nos
centres d'attention) et au niveau des caractéristiques de ces objets
(notre compréhension des affaires publiques)66(*).
Selon McComb et Shaw : « Il existe dans les domaines
politiques, économiques, et sociaux des choses que les citoyens ne
maitrisent pas. Ils ont donc, besoin des médias pour s'informer67(*) ». Partant du principe
que les médias n'accordent pas une importance égale à tous
les sujets ,on en arrive qu'ils orientent l'attention du public sur certains
sujets que sur d'autres .Ainsi, les médias peuvent contribuer à
influencer le public en mettant en évidence tel événement
plutôt que tel autre, tel enjeu social plutôt que tel autre, une
façon pour eux d'orienter son attention. Les auteurs résument
ainsi leur théorie : « la presse ne réussit peut-être
pas, la plupart du temps, à dire aux gens ce qu'il faut penser, mais
elle est extrêmement efficace pour dire à ses lecteurs, auditeurs,
et téléspectateurs à quoi ils doivent penser ».
L'effet le plus important de la communication de masse serait sa faculté
d'organiser mentalement le monde à notre place. Cette théorie
trouve sa base dans le cas où les journalistes privilégient les
informations qui font l'objet du coupage et propose l'ordre du jour au
public.
Ainsi il était question ici d'exposer les
théories et leurs Fondements dans notre recherche, dans le point
suivant, nous allons présenter l'approche méthodologique comme
démarche qui nous conduira à comprendre la pratique du Coupage
dans la presse Kanangaise.
SECTION 3. Cadre
Méthodologique
Dans cette troisième section, nous présentons
les cadres méthodologique dans lequel nous nous appuyons, car toute
oeuvre scientifique nécessite un ensemble d'opérations
intellectuelles clairement conçues et précises en vue d'analyser
avec objectivité le fait que nous observons.
Pour le professeur Blaise Katikishi la méthode <<
est une voie, un procédé global que le chercheur met en place en
vue d'éclairer l'itinéraire de sa réflexion vers la saisie
et la présentation des données d'une situation en
étude68(*)>>.
Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous utilisons
<< l'approche ethnographique>>.
I.3.1. Approche ethnographique
Comme indiqué au début de notre introduction,
nous faisons recours à la méthode ethnographique. Celle-ci est
comprise simplement comme une démarche d'étude sur terrain en vue
de recueillir les données moyennant les outils ou instruments tels que
l'enquête, l'entretien, interview, l'analyse documentaire etc. afin
d'évaluer pour confirmer ou infirmer l'hypothèse de
départ. Le terme ethnographie d'après le dictionnaire critique
de la communication désigne la collecte des données sur
« un terrain » exotique dans quelques tribus lointaines.
Elle est vue comme une sorte de collectionneur minutieux mais un peu
bête ; qui écrit des monographies sur quelques sujets
d'infinie importance théorique.
La méthode ethnographique est donc conçue pour
faire ressortir les comportements véritables des gens, ce qu'ils disent,
ce qu'ils ont l'impression de faire et ce qu'ils font réellement. Elle
facilite le processus conceptuel parce qu'elle donne lieu à une
profonde compréhension des êtres humains.
L'ethnographie est avant tout un travail de terrain
(fieldwork) auprès de groupes sociaux restreints, de communautés
ou d'institutions. Dans le cadre de son travail, l'ethnographe devra observer,
noter ce qu'il voit, ce qui se passe, mais aussi interroger pour
découvrir et comprendre.
La méthode ethnographique permet au chercheur en
communication d'étudier un groupe, ses conduites, ses actions, ses
habitudes et de les interpréter en contexte. Cette méthode repose
sur une tradition théorique selon laquelle la signification sociale des
phénomènes sociaux provient de sens qu'on leurs donne au cours de
nos interactions69(*).
Pour rappel, de ses origines, l'ethnométhodologie est
comprise comme une approche de recherche empirique qui considère l'ordre
social comme un accomplissement méthodique, accordant une place
privilégiée au point de vue des acteurs observés dans leur
vie quotidienne. Cette méthode a été créée
par Harold Garfinkel au cours des années 1950 et s'est
développée dans les années 1960 aux
États-Unis70(*).
Le recours à la méthode ethnographique nous
servira de descendre sur terrain pour mieux appréhender l'impact de la
pratique du Coupage dans la sphère médiatique de la ville de
Kananga.
Conclusion Partielle
Dans ce chapitre, nous avons eu à traiter le cadre
conceptuel, Théorique et méthodologique. La première
section était consacrée à l'élucidation des
certains concepts de bases qui entrent en ligne de compte dans
l'élaboration de notre travail de recherche, il s'agit de: coupage,
information, traitement de l'information, journaliste, médias, radio,
télévision, presse écrite, internet. La seconde section
s'est plus préoccupée du soubassement théorique qui est
l'éthique et déontologie de l'information et la théorie de
la fonction de l'agenda setting. Nous avons montré dans quelle mesure
ces théories sont les socles de notre recherche. La troisième a
présenté l'approche Méthodologique qui est l'ethnographie
qui va nous aider d'étudier le phénomène Coupage. Cela
étant, le chapitre suivant porte sur le contexte général
de l'étude.
CHAPITRE 2. ETAT DE LIEU DE LA
SPHÈRE MÉDIATIQUE A KANANGA
II.0. Introduction
Ce chapitre porte essentiellement sur l'état de lieu de
la sphère médiatique de la ville de Kananga qui est notre champ
d'investigation. Ainsi il est subdivisé en deux sections, la
première présente la genèse de la presse Kanangaise, et la
deuxième section traite son évolution, ainsi que le constat sur
son mode de fonctionnement.
SECTION 1 La Genèse de la
presse Kanangaise
Pour la ville de Kananga malandji wa shinga, appelé
Kasayi à l'époque coloniale, l'événement de la
presse date de l'année 1958 avec la première Radio
implantée par les colonisateurs belges sous le nom de Radio du Congo
belge en Afrique. Pendant cette période il y avait une presse
écrite Privé détenue par les belges qui était un
hebdomadaire, la presse était caractérisée par son
militantisme politique. S'était une presse engagée, une presse de
combat dénonçant les méfaits du colonialisme et
réclamant l'accession du pays à la souveraineté
nationale71(*).
Arrivé en 1960 lorsque la République
démocratique du Congo à accéder à
l'indépendance, cette même Radio fut baptisée <<
Radio Congo belge émettant de Luluabourg>>. Nous ouvrons la
brèche pour dire que le Kasaï a une longue histoire de la presse
car c'est le Kasaï qui détient même la paternité du
cinéma congolais avec le rôle majeur joué par le
missionnaire. Le Congo belge avait ses stars du grand écran. Un
réalisateur belge prêtre de son état. Père Albert
van Haelst et deux acteurs Kasaiens Matamata et Pilipili qui avaient
été jusqu'à l'indépendance les vedettes
attitrées du cinéma congolais.
Installé à Luluabourg en 1933, ce prêtre
de la congrégation de Scheut s'est inspiré du film Laurel et
Hardy pour réaliser les siens. Il transposa cette fiction dans les
réalités congolaises en créant les personnages comiques de
Matamata et Pilipili. Tous les acteurs de ces films muets étaient des
villageois qui avaient fini par séduire le coeur des citadins par leur
savoir-faire. Surnommé Père Cinéma, il créa la
maison de production Luluafilms et se mit à parcourir le Kasaï pour
faire des projections sur un drap blanc. Beaucoup de ses films avaient un but
éducatif et faisaient passer un certain message religieux. Pour sa
célèbre série, il a trouvé deux acteurs
surnommés sur base de leur aspect physique : Matamata le gros et
Pilipili le maigre comme le petit piment dont son nom de scène voulait
signifier72(*).
Tournée dans les environs de Luluabourg (Kananga) entre
1952 et 1955, La série de films Mata mata et Pilipili, chef-d'oeuvre du
cinéma colonial, avait connu un immense succès. Quant au tandem
du gros et du maigre, il avait fait rire des millions des Congolais.
En 1965 la presse va se réveiller avec l'accession du
général Mobutu sese Seko et Baptiste la radio Congo belge
émettant de Luluabourg en radio nationale congolaise et devient
l'alliée la plus sûre de l'action gouvernementale jusqu'aux
années 1990. La presse est restée fortement politique et
subventionnée par le gouvernement et devient par conséquent la
caisse de résonance de celui-ci.
En 1981 cette chaîne qui était nationale et
unique dans le Kasaï avait pris le nom de l'Office zaïrois de radio
diffusion et de la télévision OZERT à l'époque du
Zaïre de 19971 à 1997 en terme de l'ordonnance
présidentielle n°81-050 du 02/avril/1981.cette ordonnance lui
confère le statut d'un établissement public. La presse
était astreinte au respect absolu des consignes et instruments du parti
État, le mouvement populaire de la révolution MPR en sigle. De
même au Kasaï, les journalistes et animateurs de la radio qui se
distinguaient par des commentaires critiques à l'endroit du pouvoir
politique étaient tout simplement arrêtés ou
écarté de l'antenne. Le président Mobutu exerça un
pouvoir sur la presse et personne ne pouvait implanter une radio pendant cette
période. Avec la zaïrianisation Mobutu avait transformé le
Congo dans sa propriété privée.
C'est son discours du 24/avril/1990 qui avait tout à
coup fait sauter les verrous et le pluralisme d'opinion en marche. Le pouvoir
public commençait à accorder furtivement des autorisations
d'exploitations des stations privées dans le territoire national.
Nous illustrons ici le cas du jeune entrepreneur de la ville
de Kananga. Edouard Mubengayi qui s'était procuré un
émetteur pour mettre en place son organe de presse mais qui avait fini
être incarcéré par le régime Mobutu pour la
violation de la loi de non implantation d'un autre médias à part
l'OZRT mais ce dernier qui ne se fatiguait pas jusqu'au point de
régulariser son souhait en 1996 en implantant sa chaîne de radio
appelée << Kasaï Horizon>> avec l'adoption de la loi
du 22/06/1996 portant les modalités de l'exercice de la liberté
de la presse.
Dès lors la question fut chaudement débattue
à la conférence nationale souveraine autrement dit parlement de
transition pour que la loi n°96/002 du 22/06/1996 portant les
modalités de l'exercice de la liberté de la presse conforte cet
état de fait et permet à des nombreuses chaînes
commerciales , confessionnelles et privées d'éclore un peu
partout dans le pays et la ville de Kananga n'a donc pas fait l'exception
à cette loi.
SECTION 2 :Evolution de la
Presse Kanangaise
C'est avec l'adoption de la loi n°96/002 du 22/06/1996
portant le modalités de la liberté de la presse que la ville de
Kananga a connu une véritable efflorescence avec la naissance des
différentes presse privées :
Ø La radiotélévision Kasaï
Horizon(102.0Mhz), la première Radio privée de la ville de
Kananga implantée en 1996 sous l'initiative d'Édouard MUBENGAYI
décédé en 2022.
Ø La radiotélévision Kananga malandji
actuelle radio Chanel médias Broad casting (CMB 91.0) crée en
1997 par maître MOTOMBO BAKAFUA NSENDA.
Ø La radio DIKU DIETU crée le 14/04/1998 par
Monseigneur Godefroid MUKENGE KOLONDE l'ancien archevêque
émérite de la ville de Kananga
Ø En 2000 il y a eu la création de la
radiotélévision Amazone
Ø En 2022 la radio OKAPI fut implantée par la
Monusco
Ø Full contact radio communément appelé
KADIOMBA KA DUDJI en 2004 par l'initiative de KALE MULOWA.
Ø La radio Canal 13 fut aussi implantée en 2008
par l'ex Gouverneur du KASAÏ OCC à l'époque KAPUKU NGOYI.
Ø Le 16/09/2009 Alex KANDE MUPOMPA crée la radio
télévision Malandji. S'était lors de la campagne
électorale de 2006 comme candidat à la députation
nationale qu'il avait promis à ses électeurs qu'il mette en place
une radio pour laver les soucis que le Kanangais éprouvent pour suivre
les informations.
Ø En 2014 le pasteur Augustin LUBIKAYI implante la
radiotélévision shalom (103.0Mhz). Toujours cette même
année l'ex député nationale Crispin NKANKONDE créa
la radio téléprogrès du Kasaï RTPK (107.0Mhz).
Ø La radio Maria qui est une chaîne
internationale fondée par Emmanuel FERRARIO a existait pour la
première fois à kananga par la demande du monseigneur
archevêque Marcel MADILA, par son accord en 2008. Et l'implantation le
25/03/2009 sous la fréquence 95.0 MHz.
Ø En 2018 il y a eu la création de la radio
communautaire Kananga 24 par Brunch ngoyi. De l'autre côté
André KATSHIAYI BEYA met en place sa radio sous le nom de héros
de la foi. Et la radio Liberté FM existait aussi cette même
année
Ø La radio Sanga a été
créée en mai 2016 par Kabutakapua. Toujours cette même
année Justin MILONGA Ancien vice-gouverneur du Kasaï central
crée la radio Réveil FM (97.2Mhz ).
Ø La radio voix du Christ 96.3 MHz, implantée
sous l'initiative de Scanchir MULUMBA en 20019.
Ø En 2020 Jean deff ILUNGA met en place sa radio qu'il
nomme Luluambourg (une radio communautaire) . Cette année marque aussi
la création de la radio de la femme par l'initiative d'Esther NKISHI
Elfie avec le soutien de l'organisation non gouvernementale
dénommée " Génération femme" pour permettre la
femme de s'exprimer.
Ø 2021 Topin KABONGO implante sa radio Buwetu FM
98.0Mhz. Micho KAPUTA crée aussi la radio Liberté FM toujours la
même année. L'église orthodoxe grecque met sur pied la
radio étincelante du matin.
Ø En 2022 la sénatrice MONALUXE implante la
radio TOP Kasaï autrement appelés Tshiondo tshietu.
II.2.1.La presse Kanangaise
actuellement
Il faut signaler qu'au cours de notre investigation. Toutes
les radios susmentionnées ne sont pas en activité, c'est ainsi
que nous répertorions les chaînes de radios qui fonctionnent au
cours de notre période d'étude, il s'agit de :
N°
|
Dénomination
|
Fréquence
|
Statuts
|
Gestion
|
01
|
Radiotélévision nationale congolaise (RTNC).
|
89.0 MHz
|
Etatique
|
Etat
|
02
|
Radio Kasaï horizon (KHRT).
|
102.0 MHz
|
Communautaire
|
Personnelle
|
03
|
Radio Kananga 24.
|
103.7 M
|
Communautaire
|
personnelle
|
04
|
Radio Chanel médias broad casting (CMB)
|
91.0 MHz
|
Privé Commercial
|
Personnelle
|
05
|
Radio Malandji Fm
|
99.0 Mhz
|
Privé commercial
|
Personnelle
|
06
|
Buwetu fm.
|
98.0 MHz
|
Privé commercial
|
Personnelle
|
07
|
Radio Luluabourg.
|
93.5 Mhz
|
Communautaire
|
Personnelle
|
08
|
Top Kasaï (Tshiondo tshietu).
|
87.8.Mhz
|
Communautaire
|
Personnelle
|
09
|
Radio Diku dietu (RDD).
|
97.0 Mhz
|
confessionnel
|
Eglise
|
10
|
Radio Marie
|
96.3.Mhz
|
Confessionnel
|
Eglise
|
11
|
Radio réveil fm
|
97.2 MHz
|
Confessionnel
|
personnelle
|
12
|
Radio Sanga
|
100.0 Mhz
|
Prive commercial
|
personnelle
|
13
|
Liberté FM .
|
104.5 Mhz
|
Prive commercial
|
personnelle
|
14
|
Kadiomba ka ndudi ou full-contact-radio
|
106.0 Mhz
|
Prive commercial
|
personnelle
|
15
|
Lumière fm
|
92.5 Mhz
|
Communautaire
|
personnelle
|
Parlant de la télévision, l'espace
médiatique de la ville de kananga en a connu que 4 à
l'époque, c'est notamment : la Radiotélévision Kasaï
horizon, La radiotélévision Malandji,
Radiotélévision Amazone, ainsi que la
radiotélévision nationale congolaise qui est nationale.
Cependant, lors de notre recherche toutes ces télévisions ne
sont pas en activité. L'Amazone a disparu que ça soit pour la
radio ainsi que la télévision, les restes éprouvent les
difficultés pécuniaires et la vétusté des
matériels.
En ce qui concerne la presse écrite, il y a un journal
appelé << TEKEMENAYI >>. Un journal confessionnel pour les
catholiques, qui est un bimensuel qui ne respecte pas la
périodicité, il apparaît d'une manière
irrégulière , on accuse la rareté des annonceurs
d'être à la base de cette situation mais aussi manque des
professionnels et personnels, et la faible lecture dans le chef de la
population de la ville de Kananga, ce journal a perdu son sens. Nous signalons
qu'il existe aussi une agence publique connue du nom de l'agence congolaise de
presse (ACP) qui ne produit pas le journal mais envoies les nouvelles qu'ils
récoltent à l'agence centrale de Kinshasa
II.2.2. Constat sur son mode de
fonctionnement
Par constat, nous affirmons au préalable avec Evariste
NGALAMULUME KATENDE, que la catégorisation des médias de Kananga
pose en effet un sérieux problème étant donné que
ces médias interviennent dans tous les domaines. Néanmoins,tout
en se réclamant communautaire, nous nous sommes rendus compte que ces
médias priorisent autres choses que le social de la population, les
médias communautaires ou confessionnels sont créés par un
groupe des gens qui sont censés les gérer d'une manière
collégiale ou consultée. Malheureusement à Kananga bon
nombre de ces médias sont créés par des particuliers qui
souvent sont des pasteurs et des hommes politiques ou serviteur de Dieu dans le
but d'éclairer leurs prédications et de s'attirer plusieurs
autres adeptes, ces pasteurs ainsi que ces politiciens dans la ville de Kananga
gèrent les médias comme ils gèrent leurs poches,
contrairement à la gestion d'un média communautaire. Pourtantla
presse doit se sentir partie prenante de la bataille du développement de
la société, et la critique doit s'insérer dans cette
philosophie pour que l'action des médias soit efficace, nous estimons
que les informations doivent être de plus en plus ciblées vers les
objectifs précis, telles les informations sur les droits de la personne
humaine, les droits de la culture de la paix, sur la protection de
l'environnement, sur la santé reproductive, etc.
Ces médias fonctionnent dans le milieu subissant une
situation économique, les journalistes travaillenten majorité
sans contrat de travail, ils n'ont pas de barème salarial et des
tâches bien définies. A cette situation s'ajoute le non-respect
par les promoteurs des normes professionnelles.
A l'Etat congolais d'assainir sérieusement cet espace,
un média incapable de signer un contrat avec ces journalistes dois
carrément être fermé. Nous sommes tout à fait
d'accord avec Monsieur BILOLO MFUAMBA Jean-Pierre73(*), qui pense qu'il faut lutter
contre ces chaînes de radios qui poussent comme des chenilles et
champignons, pas pour favoriser la promotion socioprofessionnelle des hommes
des médias, elles sont en général sans ressources, non
viable et ne remplissent pas les critères. S'il est vrai que le
pluralisme et la diversité médiatique est déjà un
acquis pour la RDC, vu des multiples entreprises médiatiques qui se
créent du jour au lendemain, il est aussi vrai que ces médias
existent dans des conditions de précarité très
avancées. C'est pourquoi la presse qu'ils produisent, est d'une
qualité médiocre, alors qu'étant considérée
comme le « miroir de la société ».
Les médias dans cette entité ne contribuent pas
à l'oeuvre sociale et ne tiennent pas compte de trois facteurs de
création d'un média ou de son existence entre autres74(*):
ü Le facteur politique : la nature de ces
régimes politiques a une influence décisive sur le système
d'information dans la presse Kanangaise. Celà s'explique par la
création dans cette sphère pour besoin ou intérêts
politiques. Et l'offre du contenu dévient politique.
ü Facteur économique : il est difficile
de voir un média économique indépendant et fort dans ce
pays en général et à kananga en particulier. Ce facteur
peut être évalué par rapport au traitement du personnel et
les équipements de médias. Pour cette région du Kasaï
il n'y a pas de médias de cette catégorie catégorie par
rapport aux indicateurs cités ci-haut.
ü Facteur géographique et social: ce
facteur tiens compte de la société ou de la communauté.
Dans ce groupe, nous retrouvons les médias créés pour la
cause communautaire et qui lutte pour des valeurs et les développements
de la communauté. Ces médias fonctionnent Avec l'appui de la
communauté. Mais dans la sphère médiatique de Kanangais
les médias ne respectent pas la catégorisation. La
majorité se réclament communautaire et pourtant ils ne le sont
pas ils sont des politiciens et fonctionnent sous leurs idéologique.
Nous terminons ce paragraphe en disant Depuis 1990 jusqu'en
1996 l'espace médiatique a évolué sans aucun cadre
juridique déterminant les modalités d'exercice de la
liberté de la presse ; ce qui fit que beaucoup de cas de violation de la
déontologie fussent observés tout au long de la transition
même après que tout le cadre juridique et déontologie fut
bel et bien établie.
Cependant, malgré la vulgarisation du code
d'éthique et de déontologie du journaliste congolais que
l'Observatoire des médias congolais (OMEC) a remis gratuitement à
chaque professionnel des médias un exemplaire, les dérives
professionnelles persistent. Selon l'OMEC les causes du non-respect aux
règles fondamentales du journaliste se trouvent dans les facteurs
ci-après75(*):
- La précarité des conditions de travail du
professionnel des médias ;
- Le déficit d'encadrement des journalistes ;
- Le contrôle de certains médias par des
personnalités politique et des opérateurs économiques ;
Etc. Cette idée du professeur Dominique MWEZE coïncide avec la
situation actuelle de médias à Kananga.
Bref: L'environnement médiatique de la ville de Kananga
fait face à une précarité.
Conclusion partielle
Somme toute, le deuxième chapitre de ce travail s'est
attelé sur l'état de lieu de la sphère médiatique
de Kananga. Dans sa première section il a été question de
présenter la genèse de la presse Kanangaise, Kasaï à
l'époque, comment cette presse est née et différentes
étapes qu'elle a franchiesainsi que son évolution vers 1996 avec
la loi portant l'exercice de la liberté de la presse.
Dans sa deuxième section nous avons fait un constat
sur son mode de fonctionnement tout en s'intéressant à sa
situation actuelle. Ainsi le chapitre qui suit est consacré à
l'analyse des données et l'interprétation.
CHAPITRE 3. LE
PHÉNOMÈNE COUPAGE DANS LES MÉDIAS DE KANANGA.
Introduction
Ce troisième chapitre de notre étude est
essentiellement consacré au phénomène Coupage dans la
presse de Kananga, Ce chapitre sera subdivisé en deux sections dont la
première sera consacrée à la présentation et
l'analyse des données du terrain ; la deuxième va se baser sur
l'interprétation et la synthèse des résultats de ces
enquêtes. Ce qui permettra de discuter sur les résultats obtenus
et arriver à la vérification de nos hypothèses
d'étude.
SECTION 1. Présentation et
Analyse des résultats
III.1.1. Rappel
Méthodologique
Comme nous avons signalé dans le premier chapitre, dans
sa troisième section que ce travail opte pour la
méthodeethnographique, cette dernière est une démarche
qualitative qui étudie les interactions entre différents membres
d'une communauté donnée. L'intérêt de cette approche
tient essentiellement aux possibilités de compréhension
contextuelle qu'elles permettent, en particulier en facilitant l'approche des
connexions entre différents aspects du phénomène à
l'étude.
C'est donc avant tout une étude de terrain du type
qualitatif, elle s'occupe essentiellement de regarder, d'écouter et de
converser avec les gens, de collecter et de réunir les informations
diverses. Cette méthode nous a donc servit d'entrer en contact avec
notre population d'étude, comprendre le mécanisme de leurs
opinions, de comprendre pourquoi ils sont notables du phénomène
coupage et comment ils comprennent leur environnement. C'est ainsi que pour
enrichir et bien expliquer la dite méthodologie nous avons
utilisé les techniques ci-après après : technique
documentaire, d'enquête et d'interview pour la récolte de
données de notre étude et la technique d'observation.
III.1.2. La population
d'étude
La notion de la population d'étude dans le cadre d'une
investigation n'est pas à confondre avec celle de la population dans le
contexte par exemple d'un recensement démographique.
En statistique descriptive, une population d'étude est
définie comme étant un ensemble fini d'objet, des individus ou
des unités statistiques sur lesquelles une étude porte et dont
les éléments répondent à une ou plusieurs
caractéristiques communes. Donc, elle est l'ensemble des individus
auxquels s'applique l'étude.
R. Muchielli la définit comme « l'ensemble du
groupe humain concerné par les objectifs de l'enquête. Elle peut
être une nation, une ville, corps professionnels dispersés sur le
territoire76(*). Quand a
Hélène Chauchat77(*), la population d'étude est l'ensemble
d'individus auxquels s'applique l'étude.
L'élargissement de cette notion nous amène
à définir la population d'étude comme étant
l'ensemble des sujets concernés dans l'objet de la recherche. Ce sont
des sujets que le chercheur cible pour mener son enquête.
Dans le cadre de notre recherche, nous avons comme population
d'étude, les journalistes de la ville de Kananga qui sont acteurs du
phénomène Coupage sur terrain. Mais, compte tenu de la
complexité du champ d'étude, c'est-à-dire focalisé
sur tous les journalistes, le travail risquait d'être très ardu.
C'est la raison pour laquelle, nous avons jugé bon d'en extraire un
échantillon.
III.1.3. Description de
l'échantillon
Si la population d'étude est l'ensemble des individus
ou entités qui intéressent le chercheur, l'échantillon
sera un sous-ensemble d'entité de cette même population,
c'est-à-dire il fait partie d'un sous-ensemble bien défini de la
population.
Echantillonner, c'est choisir un nombre limité
d'individus, d'objets ou d'événements dont l'observation permet
de tirer des conclusions applicables à la population entière
(univers) à l'intérieur de laquelle le choix a été
fait. Pour nous, l'échantillon c'est une petite quantité de
sujets permettant de se faire l'idée de tous les sujets.
Dans cette étude nous avons eu recours aux techniques
probabilistes notamment au type d'échantillon aléatoire
simple. Celui-ci consiste à choisir les individus (les sujets)
de telle sorte que chacun de la population ait la chance égale de
figurer dans l'échantillon. Ce choix peut se faire avec remise ou sens
remise.
En appliquant les modalités de cette technique
(aléatoire simple), nous avons commencé premièrement par
sélectionner les médias émettant dans la ville de Kananga
au cours de notre recherche
Parlant de taille de l'échantillon, nous disons que La
taille est un des traits marquants d'un échantillon. Qui dit taille
sous-entend volume, effectif total ou chiffre de cet échantillon. Au
total, notre échantillon compte 30 sujets que nous répartissons
en tenant compte des variables suivantes : sexe ; niveau d'études ;
âge.
I. IDENTITE DE L'ENQUETE
Tableau N° 1 Répartition des
enquêtés conformément au critère sexe
Les sexes
|
Effectifs
|
%
|
Masculin
|
27
|
90
|
Féminin
|
3
|
10
|
Total
|
30
|
100
|
Source : nos
enquêtés
Commentaire : ce tableau nous indique
que 27 enquêtés soit 90% sont du sexe masculin contre 3
enquêtés soit 10% sont du genre féminin.
Tableau N°2 Répartition des
enquêtés selon leurs tranches d'âge
Tranches d'âge
|
Effectifs
|
%
|
18 à 23 ans
|
5
|
16.6
|
24 à 29 ans
|
9
|
30
|
30 à 35 ans
|
6
|
20
|
36 à 41 ans
|
3
|
10
|
41 à 47 ans
|
2
|
6.6
|
47 et plus
|
5
|
16.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire :les données du
tableau ci-haut nous illustrent que la tranche d'âge qui va de 24
à 29 ans soit 30% c'est celle qui s'en donne beaucoup plus à la
profession du journalisme.
Tableau N°3 Répartition des
enquêtés selon leurs niveau d'étude
Niveau d'étude
|
Effectifs
|
%
|
Diplômé d'état
|
4
|
13.3
|
Gradué
|
10
|
33.3
|
Licencié
|
14
|
46.6
|
Autres
|
2
|
6.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Dans ce tableau, nous
constatons que sur 30 journalistes enquêtés, 13.3% ont le niveau
de diplômé d'Etat, 33.3% sont gradués, 46.6% ont un niveau
d'étude de licence et 6.6%autres niveaux. Il ressort de ce tableau que
la majorité de journalistes de la ville de Kananga sont des
licenciés comme le montre les résultats soit 46.6% suivit de
gradués qui représentent 33.3%
Tableau N°4 Etat civil
Réponses
|
Effectifs
|
%
|
Célibataire
|
11
|
36.6
|
Marié
|
19
|
63.6
|
Divorcé
|
0
|
0
|
Union libre
|
0
|
0
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : il ressort dans ce tableau
que 11 soit 36.6% sont célibataires et 19 soit 63.3% sont
mariés.
II. QUESTIONS DE FONDS
Tableau N°5 Durée de l'existence du
métier de journaliste
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
1 à 2 ans
|
3
|
10
|
3 à 4 ans
|
5
|
16.6
|
5 à 6 ans
|
6
|
20
|
6 et plus
|
16
|
53
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : selon les données
de ce tableau, 10% de nos enquêtés ont déjà
exercés le journalisme pendant 1 à 2 ans, 5 soit 16.6% ont
déjà exercés cette profession pendant 3 à 4 ans, 6
soit 20% ont exercés pendant 5 à 6 ans et 16 soit 53.3% ont
exercés la profession pendant 6 ans. Nous remarquons que nombreux ont
l'ancienneté du métier soit 53.3% exercent le journalisme pendant
6 ans et plus.
Tableau N°6 Avez-vous été
déjà formé dans le cadre de la profession du journalisme
?
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
OUI
|
28
|
93.3
|
NON
|
2
|
6.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : ce tableau illustre que,
28 soit 93.3% de nos enquêtés ont déjà reçu
une formation en journalisme, 2 soit 6.6% n'ont jamais été
formés dans le cadre de ce métier.
Tableau N°7 Existence du contrat de travail avec
votre média
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
OUI
|
10
|
33.3
|
NON
|
20
|
66.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : les données de ce
tableau montrent que 10 soit 33.3% de nos enquêtés ont un contrat
avec leurs média et 20 soit 66.6% n'ont pas de contrat. Il ressort que
la majorité de journalistes de la sphère médiatique soit
66.6% travaillent sans un contrat qui les lie avec leurs média.
Tableau N°8 Réception de l'argent
après la couverture d'un événement
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
OUI
|
28
|
93.3
|
NON
|
2
|
6.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Ce tableau nous indique
que 28 soit 93.3% nos enquêtés ont déjà reçu
l'argent après un reportage de la part de leur source d'information et
deux enquêtés soit 6.6% n'ont jamais reçu l'argent
après un reportage.
Tableau N°9 Connaissance du
phénomène coupage
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
OUI
|
30
|
100
|
NON
|
0
|
0
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Il ressort dans ce tableau
que 30 enquêtés soit 100% ont déjà entendu parler
du coupage.
Tableau N°10 La signification du
coupage
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
C'est l'argent que les journalistes reçoivent
après la couverture d'un événement qui leur facilite
à mieux faire leur travail
|
15
|
50
|
C'est la motivation que les journalistes demandent à
leur source
|
8
|
26.6
|
C'est la corruption des journalistes par leur source
|
4
|
13.3
|
C'est la rémunération des journalistes
après un reportage
|
5
|
10
|
Aucune idée
|
0
|
0
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : ce tableau montre que 50%
de nos enquêtés considèrent le coupage comme la caution que
les journalistes reçoivent après la couverture d'un
événement afin de mieux faire leur travail, 26.6%
précisent que le coupage est la motivation que les journalistes exigent
à leur source d'information, 13.3% affirment que le coupage c'est la
corruption des journalistes par leur source d'information et 10%
considèrent que le coupage est la rémunération des
journalistes après un reportage.
Tableau N°11 Les raisons pour lesquelles les
sources donnent de l'argent aux journalistes
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
Pour un publi-reportage
|
3
|
10
|
La reconnaissance d'une couverture médiatique et la
motivation des journalistes pour bien traiter les papiers
|
8
|
26.6
|
Pour corrompre les journalistes en achetant la conscience
|
5
|
16.6
|
Pour le transport du journaliste
|
4
|
13.3
|
Pour faire fonctionner le média avec le carburant
|
10
|
33.3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : les résultats de
ce tableau renseignent que trois enquêtés soit 10%
reçoivent de l'argent pour un publi-reportage, 8 enquêtés
soit 26.6% précisent que les sources donnent l'argent pour la
reconnaissance d'une couverture médiatique afin de les motiver à
bien faire leur travail, 4 soit 13.3% précisent que les sources de
l'information donnent l'argent en terme du transport, 10 soit 33%
révèlent que les sources de l'information donnent l'argent pour
faire fonctionner leurs médias et 5 soit 16.6% affirment que les sources
d'information mettent à leurs disposition de l'argent dans le but
d'acheter leur conscience. La majorité des enquêtés soit
33.3% disent qu'ils prennent de l'argent pour faire fonctionner leurs
médias qui vivent dans la précarité.
Tableau N°12 privilège des
informations
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
Informations coupées
|
26
|
86.6
|
Informations non coupées
|
4
|
13.3
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Il ressort de ce tableau
que 26 soit 86.6% de nos enquêtés disent qu'ils accordent plus de
valeur aux informations coupées car ces dernières font l'objet
d'une motivationet 4 soit 13.3% n'accordent pas de l'importance aux
informations coupées
Tableau N°13 Ce qui est à la base du
phénomène coupage
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
L'absence de la subvention de l'Etat
|
5
|
16.6
|
L'ignorance du code d'éthique et de déontologie
journalistique
|
8
|
26.6
|
Mauvaise prise en charge des journalistes
|
16
|
53.3
|
Non contrat de travail
|
1
|
3.3
|
Aucune idée
|
0
|
0
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Il ressort de ce tableau
que 16.6% de nos enquêtés estiment que la cause duc coupage est la
non subvention de l'Etat dans le média, 26.6% pensent que l'ignorance du
code d'éthique et déontologie est la principale cause du
phénomène coupage, 53.3% accusent la mauvaise prise en charge des
journalistes par leurs employeurs et 3.3% pensent que c'est le non contrat de
travail qui est à la base du coupage.
Tableau N°14 Cette pratique a-t-elle des
conséquences dans votre métier ?
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
OUI
|
24
|
80
|
NON
|
6
|
20
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Ce tableau nous indique
que 80% des enquêtés affirment les conséquences qu'a cette
pratique dans l'exercice de leur métier du journalisme, 20% ne
reconnaissent pas les conséquences du coupage dans leur
métier.
Tableau N°15 Conséquences du
coupage ?
Modalités de réponses
|
Effectifs
|
%
|
La violation du principe d'indépendance,
d'objectivité, de neutralité et d'impartialité dans le
traitement d'information
|
20
|
66.6
|
Déconsidération et mépris des
journalistes par leurs sources d'information
|
8
|
26.6
|
Aucune
|
2
|
6.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Les données du
présent tableau mentionnent que 63.3% de nos enquêtés
avancent comme conséquences du phénomène coupage la
violation du principe d'indépendance, d'objectivité, de
neutralité et d'impartialité dans le traitement d'information,
26.6% précisent que le coupage a pour conséquence la
déconsidération et mépris des journalistes par leurs
sources d'information et 6.6% ne trouvent aucune conséquences.
Tableau N°16 L'attitude après avoir
reçu l'argent de la part de la source d'information
Réponses
|
Effectifs
|
%
|
Redevable
|
17
|
56.6
|
Déséquilibré
|
5
|
16.6
|
Jamais
|
8
|
26.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : De ce tableau il
ressort que 56.6% de nos enquêtés affirment avoir
été redevable de leurs sources, 16.6% se sont senti
déséquilibrés et 26.6% disent avoir gardé leur
neutralité.
Tableau N°17 Est-il possible de mettre fin
à la pratique du coupage ?
Réponses
|
Effectifs
|
%
|
OUI
|
25
|
83.3
|
NON
|
5
|
16.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : ce tableau montre que
83.3% de nos enquêtés disent qu'il est possible de mettre fin
à la pratique du coupage et 16% trouvent qu'il est impossible
d'éradiquer le phénomène coupage.
Tableau N°18 Que faut-il faire pour mettre fin au
phénomène coupage ?
Réponse
|
Effectifs
|
%
|
La subvention de l'Etat
|
7
|
23.3
|
Le contrat de travail et la prise en charge du journaliste par
leurs employeurs
|
15
|
50
|
L'organisation des séances de formation sur
l'éthique et la déontologie journalistique
|
6
|
20
|
Prise de conscience du journaliste
|
0
|
0
|
Pas de solution
|
2
|
6.6
|
Total
|
30
|
100
|
Source : Nos
enquêtés
Commentaire : Les données de ce
tableau nous montre que 23.3% des enquêtés pensent que la
subvention de l'Etat peut mettre fin au phénomène coupage, 50%
affirment que le contrat du travail et l'amélioration des vies de
journalistespeut être un moyen efficace pour éradiquer le
phénomène coupage, 20% estiment que la formation des
professionnels du média sur l'éthique et la déontologie
c'est un mode palliatif du coupage et enfin 6.6% disent qu'il est impossible
d'éradiquer ce phénomène.
SECTION
2 .Interprétation des résultats
Il sied de noter que les données
présentées dans les tableaux ci-haut méritent d'être
interprétées en vue de dégager leurs sens et
présenter les résultats de nos investigations sur terrain. Pour
raison de clarté nous avons procéder à
l'interprétation des résultats par thème.
III.2.1. Le
phénomène coupage
Après avoir observé ces résultats, nous
constatons que la pratique du coupage est perceptible dans la sphère
médiatique de Kananga, la majorité de nos enquêtés
28 soit 93% ont déjà pris l'argent sur terrain âpres
couverture de l'événement (Tableau n°8). Cet argent justifie
différemment par notre population d'étude : certains affirment
que c'est pour faire fonctionner les médias en terme du carburant soit
93,3%, les uns indiquent que c'est pour corrompre les journalistes en achetant
leurs conscience soit 16,6%, les autres c'est la reconnaissance d'une
couverture médiatique et la motivation des journalistes soit 26%,
d'autres encore c'est le transport des journalistes 13,3%, et 10% disent que
c'est pour un reportage. Ces résultats nous permettent d'affirmer de
l'existence du phénomène Coupage dans la presseKanangaise.
III.2.2. Cause du
phénomène Coupage
Plusieurs facteurs sont à la base de la pratique du
Coupage, certains soulèvent la question de la non subvention de l'Etat 5
soit 16,6%, certains affirment de l'ignorance du code d'éthique et
déontologie journalistique comme principale cause du coupage 26,6%, pour
d'autres c'est la mauvaise prise en charge des journalistes par leurs
employeurs comme la première cause du coupage 53%. Ces données
nous permettent de dire que les causes du phénomène Coupage sont
à situer à deux niveaux, d'abord les journalistes n'ayant pas de
moyens financiers se livrent à cette pratique, ceci se justifie par un
déficit dans la prise en charge des journalistes par leurs employeurs,
mais aussi la question de d'éthique et déontologie du journalisme
qu'il faut observer ainsi que la non subvention de l'Etat au médias (
Tableau n°13 ). Nous nous rendons compte que les journalistes de cette
entité vivent dans la précarité et dans les conditions
précaires. 66% n'ont pas le contrat de travail avec leurs médias
et vivent du coupage (Tableau n°7).
III.2.3. Conséquences du
Coupage
Cette pratique orchestrée dans la presse Kanangaise a
des conséquences et nous avons retenu de nos enquêtés ce
qui suit : la déconsidération des journalistes par leurs sources
d'information 26,6%, la violation du principe d'indépendance,
d'objectivité, de neutralité et impartialité dans le
traitement de l'information 66,6%. Certains ignorent les conséquences du
Coupage dans leurs professions soit 6,6%. (Tableau n°16). En regardant
ces résultats nous nous rendons compte que la majorité des
journalistes de la ville de Kananga ne sont pas professionnels dans le sens
où ils Violent le principe de la déontologie journalistique qui
est : l'impartialité, la neutralité, l'objectivité et
l'indépendance dans le traitement de l'information et dans l'exercice de
leur profession. C'est ainsi que ils accordent de l'importance aux informations
qui font l'objet d'une motivation, coupage tout en écartant les
informations qui parfois peuvent engendrer le développement au sein
d'une communauté, 56% de nos enquêtés affirment être
redevable de leurs sources d'information après avoir reçu du
Coupage sur terrain (Tableau n°17, n° 12).
III.2.4. Mettre fin au
phénomène Coupage
Divers facteurs entrent en jeu pour mettre fin au
phénomène Coupage. Certains de nos enquêtés
affirment que pour son éradication l'Etat dois subventionné les
médias dans son fonctionnement 25,3% , les autres soulèvent la
question de formation des journalistes sur l'éthique et
déontologie journalistique 20% et les uns exigent aux médias de
faire signer aux journalistes le contrat de travail et prendre la vie de
journalistes en charge 50%. Ces résultats nous permettent de dire que
pour son éradication il faut le contrat de travail et améliorer
les conditions de vie professionnelle de journalistes mais aussi
procéder au recyclage des professionnels des médias sur la
question de la déontologie qui est la pure de chose que les journalistes
ne savent pas.
III.2.5. SUGGESTIONS ET
RECOMMANDATIONS
Eu égard à tout ce qui précède, il
nous serait permis sans l'ombre d'un doute d'affirmer que, quelques soient les
raisons avancées par les uns et les autres, le coupage même si il
est ancré dans la conduite du journaliste en RDC en
générale et dans la ville de Kananga en particulier, il reste en
tout état de cause assimilé à une corruption pure et
simple pour la seule raison, c'est une vente de la conscience des
professionnels des médias. Ce phénomène terni l'image de
la presse qui aujourd'hui est quatrième pouvoir.
Étant une pratique qui menace les médias et
décrédibilise leurs images, nous proposons quelques
recommandations pour son éradication.
1. De prime abord, un adage dit << Si vous avez un
bassin d'eau et que les poissons tombent malades, pour régler le
problème il ne faut pas traiter les poissons mais plutôt
l'eau>>. Ces propos illustrent mieux cette facette du traitement du
phénomène Coupage. Par analogie les poissons font allusion aux
journalistes tandis que l'eau fait allusion à l'environnement et aux
conditions d'exercice de leur métier. Il va de soi, qu'il ne suffit pas
de condamner seulement les journalistes mais il faudrait aussi remettre en
question l'environnement ainsi que les conditions dans lesquelles les
journalistes vivent et exercent ce métier noble.
2. Aux journalistes de la ville de Kananga de se regrouper et
créer un syndicat fort afin de réfléchir à leur
pratique et amorcer la question du Coupage pour permettre tous les journalistes
de cette entité à signer des contrats de travail avec leurs
médias. (Le syndicat fait partie de solutions pour mettre fin à
la pauvreté des journalistes).
3. A l'Etat congolais de subventionner les radios de kananga
pour permettre aux journalistes de travailler en toute indépendance et
impartialité sans suivre les hommes politiques car ces derniers ont de
l'emprise sur les médias.
4. Aux responsables des maisons de presse de mieux structurer
et organiser leur service commercial afin de prendre en charge correctement
leurs employés, offrir aux journalistes les contrats et mettre à
leur disposition tous les moyens et outils nécessaires pouvant les
aidés à remplir leurs missions de la collecte, le traitement et
la diffusion de l'information.
5. Aux journalistes de respecter les textes qui
réglementent leur métier, on cite le code d'éthique et
déontologie et autres textes internationaux.
6. Aux organes de régulation des médias de virer
et licencier tous les moutons noirs qui sont dans la profession du journalisme
pour manque de connaissance théorisées de notions
générales de sciences de l'information et de la communication.
7. A l'UNPC de kananga de ne pas octroyer les cartes de presse
à n'importe quel individu.
8. Enfin que les organes de régulation de la presse
congolaise de sanctionner les journalistes qui se livre à la pratique
du coupage.
Conclusion partielle
Le troisième chapitre de notre travail a servi d'un
espace permettant la récolte des avis des enquêtés au sujet
relatif à notre recherche sous-étude. Nous avons ainsi
présenté analysé les résultats d'enquête
réalisée et l'interprétation, nous pouvons retenir que le
phénomène Coupage gangrène dans le milieu de la
sphère médiatique de Kananga. Pour ce nous avons des suggestions
ainsi que des recommandations.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
D'où venons-nous ? Telle est la pertinente question
qu'on se pose au terme de ce parcours scientifique de trois chapitres. Tout est
bien qui finit bien! Quel que soit la longueur d'une pièce de
théâtre sa fin a toujours été évidente.
dit-on. Un regard rétrospectif nous autorise de présenter
<< Le phénomène coupage dans la presse de Kananga et son
impact sur le traitement de l'information>>.
Nous sommes partis du constat selon lequel dans la ville de
Kananga il se pose un problème général susceptible
à la visibilité de la pratique du coupage. Les journalistes de
médias Kanangais qui vont en reportage où sont conviés
à couvrir un évènement s'attendent presque en retour
à une contrepartie de la part de la source d'information, cette pratique
qui est formellement interdite par le code d'éthique et
déontologie. Ce constat a conduit à la problématique
gravitant autour de quatre questions:
- Pourquoi les journalistes de la ville de Kananga
pratiquent-ils le coupage ? Comment ce phénomène
gangrène-t-illes médias de la ville de Kananga ?
- Qu'est-ce qui est à la base de cette pratique ?
- Les maisons de presse de Kananga sont-elles capables
s'offrir les conditions de vie acceptables aux journalistes ?
- Entre les informations faisant l'objet d'une motivation et
celle non coupées lesquelles les médias de la sphère de
Kananga accordent-ils de l'importance ?
De ce questionnaire, nous avons formulé les
hypothèses suivante ; les journalistes la ville de Kananga pratique le
coupage, et cette pratique gangrène la presse parceque elle est remplie
des journalistes sans formation qu'on appelle en jargon journalistique <<
Moutons noirs >>. Qui acceptent de travailler dans les conditions
précaires et ces pseudo journalistes se livrent sans peur ni honte
à la pratique du coupage. Plusieurs facteurs sont à la base du
phénomène Coupage dans la presse Kanangaise entre autres
l'ignorance d'éthique et déontologie journalistique et un
déficit dans la prise en charge de journalistes par leurs employeurs,
les maisons de presse de cette entité vivent dans la
précarité et n'ont pas des moyens suffisants pour offrir aux
journalistes les conditions de vie digne et acceptable, la plus part des
journalistes font du bénévolat, certains considèrent le
journalisme comme une occupation et non comme une profession, ces journalistes
ne sont pas satisfait du fruit de leurs travail, les médias à
Kananga accordent de l'importance aux informations qui font l'objet d'une
motivation parce que ça finance leurs médias ce qui parfois
reviens à la base du crise de la neutralité et objectivité
au traitement de l'information.
Pour expliquer ces hypothèses, nous avons construit un
cadre théorique référence au tour de l'éthique et
déontologie de l'information et la théorie du fonction de
l'agenda setting, la première notion nous a permis de comprendre que le
phénomène Coupage est une violation de l'éthique et
déontologie de l'information ce qui a de l'impact négative sur la
qualité de l'information et la deuxième théorie nous a
permis de comprendre que en privilégiant les informations faisant
l'objet d'une motivation les médias propose au public l'agenda du jour
ce qui décrédibilise leurs profession.
Pour bien vérifier nos hypothèses de recherche
et bien mener ce travail à bon port, nous avons recouru à la
méthode ethnographique qui a été sous-tendue par les
techniques documentaires, d'observation et d'enquête.
Grosomodo, cette étude s'est articulée autour de
trois chapitres essentiels. Le premier a été consacré au
cadre conceptuel, théorique et méthodologique. Il était
question de définir et de présenter succinctement les concepts
coupage, information, traitement de l'information, médias et
journaliste. Nous avons par la suite présenté le cadre
théorique dans la traduction duquel s'inscrit cette étude ainsi
que l'approche Méthodologique.
Le deuxième chapitre s'est appesanti sur la
présentation du champ de l'étude. Nous avons fait l'état
de lieu de la presse à Kananga tout en présentant sa
genèse et son évolution ainsi que sa situation actuelle de son
fonctionnement.
Quant au troisième chapitre, il a été
consacré à l'analyse et l'interprétation de la
données sur le phénomène Coupage dans la sphère
médiatique de Kananga, concrètement nous avons
présenté le protocole Méthodologique, la taille de
l'échantillon, d'expliquer le déroulement de l'analyse et de
présenter les résultats finaux. L'objectif assigné
à ce chapitre était principalement de vérifier
l'hypothèse du départ à partir des résultats de
l'analyse, c'est-à-dire confronter les résultats obtenus à
l'hypothèse.
Après notre enquête, les résultats nous
permettent d'affirmer que le phénomène Coupage se pratique dans
la presse de Kananga et les journalistes de cette entité sont les
notables de cette pratique sur terrain (Tableau n°8 et n°9). Cette
pratique qui gangrène les médias de Kananga serait
occasionnée d'une part et d'autre part la mauvaise prise en charge de
journalistes 53%, l'ignorance d'éthique et déontologie
journalistique 26,6%, l'absence de la subvention de l'Etat 16% , tel que
témoigne le tableau n°13.
Les médias de Kananga vivent dans la
précarité et n'ont pas des moyens d'offrir aux journalistes les
conditions digne et acceptable pouvant leurs permettre d'exercer ce
métier en toute transparence, les journalistes de ces médias
travaillent sans contrat de travail témoigne le tableau n° 7. Ces
derniers dans les soucis d'avoir le transport, faire fonctionner leurs
médias en terme du carburant acceptent le coupage que les sources de
l'information mettent à l'information, témoigne le tableau
n°11. Ainsi ce journaliste se sentent redevable, d'autres
déséquilibré à l'égard de source et
accordent plus d'informations aux informations qui font l'objet de motivation
car ces dernières finance la maison de presse (Tableau n° 16 et
17). Un phénomène qui engendre de conséquences
néfastes dans le métier du journalisme, 66.3% de nos
enquêtés affirment la violation du principe d'indépendance,
d'objectivité, de neutralité et impartialité
témoigne le tableau n° 16.
Par observations tout au long de notre recherche, nous
constatons avec amertume que la presse Kanangaise regorge une majorité
des journalistes qui n'ont aucune connaissance théorisée des
sciences de l'information et de la communication, la majorité ayant
suivi la formation tel que témoigne le tableau n° 6 n'ont pas suivi
cette formation en profondeur comme cela est dicté par l'éthique
et Déontologie de la RDC. Et par rapport à l'organe de
régulation de la presse au niveau provinciale, l'UNPC accorde la carte
de presse même à des personnes non qualifiées ce qui fait
à ce que le phénomène Coupage soit ancré dans la
presse de Kananga. Mais ceci semble être aussi un problème de la
conscience car il y a des journalistes bien rémunérés par
leurs médias mais qui font l'usage du Coupage. Un
phénomène qui aujourd'hui bloque la mission principale des
médias dans le fief Kanangais car il est déplorable que les
médias soit inféodés par les hommes politiques et pourtant
la population a besoin de questions cadre avec le développement
Somme toute, les résultats obtenus au terme de ces
recherches confirment notre hypothèse du départ.
Cette étude, nous la considérons comme un ajout
sur l'arsenal des recherches qui s'orientent dans le domaine des Sciences de
communication. Sachant que la science est un tronc de baobab ne pouvant
être embrassé par une seule personne, nous n'avons nulle
prétention d'avoir épuisé toute la matière dans ce
domaine. Certains aspects peuvent être abordés
ultérieurement.
Néanmoins nous osons croire, au travers des lignes de
cette oeuvre scientifique que nous avons allumé ou rallumé pour
les uns et entretenu pour les autres le feu inextinguible du savoir devant
pétiller ou pétillant le monde scientifique.
En fin, l'imperfection étant la caractéristique
humaine, notre travail n'a pas fait l'exception. Ainsi nous sollicitons
l'indulgence et la compréhension du lecteur pour toutes les fautes et
les insuffisances remarquées par-ci par-là, nous espérons
que nos études ultérieures pourront relever ces manquements.
Toutefois, l'erreur ne supprime pas l'effort fourni.
BIBLIOGRAPHIE
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société. Paris, Montchrestien, 1992. 785p.
2. BALLE, Francis., Lexique d'information Communication.
Parsi, Dalloz, 2006. 475p.
3. BANGA, Ferdinand., Journaliste à la
croisée du chemin : Déontologie, éthique sur le parcours
journalistique. Kinshasa, Mediaspaul, 2006. 141p.
4. BARBIER, Frédéric et BERTHO Lavenir.,
Histoire des médias. Paris, Armand Colin, 1996. 351p.
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l'information : L'impossible transparence du discours. Bruxelles, De
Boeck, 2005. 256p.
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25. WOODROW, Alain., Les médias : Quatrième
pouvoir ou cinquième colonne. Paris, Félin, 1998. 264p.
II. Dictionnaires et encyclopédies
1. LAMIZET Bernard et AHMED Silem., Dictionnaire
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communication. Paris, Ellipses, 1998. 592p.
2. BALLE Francis., Le dictionnaire des médias.
Paris, Larousse, 1998.320p.
3. Dictionnaire Larousse, Paris, 2011.
III. Article et revues
1. MAOMRA Jean-Jacques, et MONTAGUT Myriam et al., <<
Médias numériques et mondialisation de l'information dans
l'espace francophone : vers un agenda setting transnational>> in
Revue Communication en Question, n°4, ( 2015 ).
IV. Notes des cours
1. DIKANGA KAZADI Jean-Marie., Méthodologie de
l'information. Cours de Première licence, SIC, UNILU,
inédit, 2019-2020.
2. KATIKISHI MUZEMBE Blaise., Initiation à la
recherche scientifique. Cours de deuxième licence, FSCC, UKA,
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3. KATUBADI MPUTU Célestin., Économie de
médias. Cours de deuxième licence, FSCC, UKA, inédit,
2021-2022.
4. KATUBADI MPUTU Célestin., Initiation à
l'écriture journalistique. Cours de Première licence, FSCC,
UKA, inédit, 2020-2022.
5. KATUBADI MPUTU Célestin., Introduction aux
sciences de l'information et de la communication, cours de Première
licence, FSCC, UKA, inédit, 2020-2021.
6. MBEMBO Léon., Pratique de TV-VIDEO, note
des cours de deuxième licence, FSCC, UKA, inédit, 2021-2022.
V. Mémoires, Travail de fin de sigle,
thèse de doctorat
1. AKONKWAB Théobald., La problématique de
la pratique du Coupage dans les médias audiovisuels de Goma. Cas de VBR
et RTNC. Travail de fin de cycle présenté
en vue de l'obtention du titre de graduat en sciences de l'information et de la
communication à l'Université de ISSA/Goma, 2014-2015.
2. MUNKENI LAPESS Rigobert. La pratique du coupage dans la
presse congolaise. Thèse de doctorat en sciences
de l'information et de la communication présentée à
l'Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication
(IFASIC), 2006. 270p.
VI. Textes légaux ou Documents
officiels
1. La loi n° 96-002 du 22 juin 1996 fixant les
modalités de l'exercice de la liberté de la presse.
2. OMEC., Code de déontologie d'éthique du
journaliste congolais, Kinshasa, Centre catholique nganda, 2004.
VII. Entretiens
1. Entretien avec Evariste NGALAMULUME KATENDE, coordonnateur
provinciale du conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication
(CSAC), jeudi, le 08/06/2023.
2. Entretien avec Jean-Pierre BILOLO MFUAMBA, coordonnateur
de la division provinciale de la communication et médias, mercredi, le
05/08/2023.
3. Entretien avec François KADIMA, journaliste
correspondant de la radio OKAPI pour la région du Grand Kasaï,
mardi, le 22/08/2023.
VIII. Webographie
1.
https://www.acrimed.org/Code-deontologique-de-la-Societe-des-journalistes-professionnels[consulté
le 06/07/2023].
2. DE CHARTRES Bernard cité par ses
élèves Jean de salsbury et Guillaume de conches.
https://www.madinin-art.net/nous-sommes-des-nains-sur-les-epaules-dun-geant-aime-cesaire-2/.
[consulté le 06/07/2023].
3. MUNKENI LAPESS Rigobert., «La pratique du «
coupage » dans la presse congolaise», Les Enjeux de l'Information et
de la Communication, n°07/1, 2006, URL:
https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2006/varia/06-pratique-coupage-presse-congolaise/.
[consulté le 01/07/2023].
4. Liu XIAOBO., <<La corruption dans les médias
chinois toujours dans l'ombre» URL:
https://journals.openedition.org/perspectiveschinoises/1412[Consulté
le 02/juillet/2023].
5.
https://www.mbokamosika.com/2018/03/origine-et-consequences-du-coupage-dans-les-medias-congolais.html.[Consulté
le 05/mars/2023].
6. Jacobsmart2014. Blogsot.com.URL:
http://jacobsmart2014.blogspot.com/2015/07/la-theorie-de-lagenda-setting-une.html?m=.
[consulté le 30/06/2023].
7. Samuel MALONGA., << Matamata et Pilipili>>.
URL:
https://www.mbokamosika.com/2020/09/matamata-et-pilipili.html.
[Consulté le 09/06/2023].
ANNEXE 1. PROTOCOLE
D'ENQUÊTE
Madame ; Mademoiselle ; Monsieur. Dans le cadre de
notre travail de fin de cycle en sciences de la communication et de la culture
portant sur la pratique « pratique du coupage dans la
presse » ; nous sollicitons votre contribution et participation
en répondant à nos questions. Les réponses que vous allez
nous donner nous servirons que pour des raisons de nos recherches de
manière exclusive et discrète.
1 IDENTITE DE L'ENQUETE(E)
1. Sexe : M F
2. Tranche d'âge : 18 à 23
24 à 29
30 à 35
36 à 41
41 à 47
48 et plus
3. Etat civil : Célibataire
Marié (e
Divorcé
Union libre
4. Niveau d'étude : Diplômé
d'Etat
Gradué
Licencié
Autres
5. Profession : Journaliste
Fonctionnaire
Opérateur
économique
Autre
QUESTIONS DE FONDS
6. Depuis combien de temps exercez-vous la profession de
Journalisme : 1 à 2 ans
3 à 4 ans
5 à 6 ans
6 ans et plus
7. Avez-vous déjà été forme dans
le cadre de votre
Profession : OUI
NON
8. Avez-vous un contrat de travail avec votre
Médias : OUI
NON
9. Vous avez déjà reçu de l'argent
après la couverture d'un
Événement : OUI
NON
10. Dans quel but ?
.........................................................................................................
11. Avez-vous déjà entendu parler
Du coupage ? OUI
NON
12. Selon vous c'est quoi le coupage ?
.........................................................................................................
13. Pourquoi les sources de l'information vous donnent elles
de l'argent
:.........................................................................................................
14. A qui peut-on attribuer la responsabilité de la vie
de misère que mènent les journalistes de la ville de
Kananga : les journalistes eux-mêmes
Leurs
employeurs
L'Etat
Congolais
15. Selon vous quelles sont les causes ou qu'est ce qui est
à la base de cette pratique
.........................................................................................................
16. Comment le coupage se pratique-t-il ?
............................................................................................................................................
17. Quels sont les risques que courent les journalistes en
acceptant le coupage au cours du traitement de l'information ?
............................................................................................................................................
Cette pratique du coupage a-t-elle de conséquences
dans votre métier ?
: OUI
NON
18. Si oui quelles sont les
conséquences ?...................................................................................................................
19. Est-il possible de mettre fin à cette
Pratique : OUI
NON
20. Que faut-il faire pour éradiquer le
coupage ?
......................................................................................................
21. Quelle a été votre attitude après
avoir reçu l'argent de la part de source :
Redevable
Déséquilibre
Jamais
Nous vous remercions pour votre contribution à
notre enquête
ANNEXE 2. TEXTES NORMATIFS
CODE DE DEONTOLOGIE ET D'ETHIQUE DU JOURNALISTE
CONGOLAIS
Préambule
Adhérant à la déclaration de Munich,
Convaincus que le droit à l'information, à la
libre expression et à la critique est l'une des libertés
fondamentales de tout être humain et que de ce droit du public à
connaitre les faits et les opinions procèdent l'ensemble des devoirs et
des droits des journalistes, Conscients que la responsabilité des
journalistes vis-à-vis du public prime toute autre
responsabilité, en particulier à l'égard de leurs
employeurs et des pouvoirs publics et que la mission d'informer comporte
nécessairement des limites que les journalistes eux-mêmes
s'imposent spontanément,
Soucieux que ces droits soient respectés dans
l'exercice de la profession de journaliste et qu'il est nécessaire que
les conditions concrètes de l'indépendance et de la
dignité professionnelle soient réalisées et
respectées,
Nous, journalistes congolais, réunis en Congrès
national de la Presse du 1er au 5 mars 2004, avons adopté le
présent code qui recense les droits et les devoirs du journaliste
congolais.
A. Les devoirs des journalistes
Un bon journaliste doit:
Article 1. OEuvrer en tout temps en faveur de la
liberté dans la collecte, le traitement et la diffusion des
informations, opinions, commentaires et critiques; cette liberté
étant indissociable du droit du public à être
informé et émettre librement des opinions;
Article 2. Faire preuve, dans ses
tâches quotidiennes, d'équité, d'exactitude,
d'honnêteté, du sens de responsabilité,
d'indépendance et de décence dans la relation des faits
liés aux individus et à la société;
Article 3. Traiter tous les problèmes
sans parti-pris et présenter honnêtement les sujets soulevant
controverse;
Article 4. Prendre l'entière
responsabilité de tout texte (écrit ou parlé)
publié sous sa signature (ou sa voix), ou avec son consentement, ou sous
un pseudonyme personnel; Article 5. Bannir l'injure, la diffamation, la
médisance, la calomnie, les accusations sans preuves,
l'altération des documents, la déformation des faits, le
mensonge, l'incitation à la haine (religieuse, ethnique, tribale,
régionale ou raciale) ainsi que l'apologie de toute valeur
négative dans la pratique quotidienne de son métier;
Article 6. Rechercher à tout instant
le triomphe de la vérité, par une relation exacte, honnête,
fidèle et loyale des faits dûment avérés et
vérifiés et des informations obtenues sans chantage et sans
surprendre la bonne foi de quiconque;
Article 7. Ne pa's accepter un quelconque
présent de la part des sources d'informations, aucun avantage ou cadeau
pour diffuser ou étouffer des informations, ni aucune gratification en
raison de la publication, de la distorsion ou de la suppression d'une
information.
Article 8. Identifier toutes ses sources
d'information, les traiter avec un sens critique, les citer et protéger
celles qui requièrent expressément la confidentialité,
ainsi que citer ses confrères lorsqu'ils constituent pour lui des
sources d'information;
Article 9. Ne pas déformer,
dénaturer ou fausser, par leur formulation, par insistance,
grossissement, omission ou manipulation, les opinions d'autrui, les titres ou
les commentaires des articles qui doivent être traités avec
impartialité et publiés de bonne foi; Article 10. Rectifier
spontanément toute information révélée, en tout ou
en partie, erronée et faire publier, sans frais ni récrimination,
les rectificatifs, précisions, réactions contradictoires et
droits de réponse des personnes citées dans ses papiers;
Article 11. Respecter la dignité
humaine, la vie privée et la sphère d'intimité des
individus, ainsi que les institutions et autorités publiques, l'ordre
public et les bonnes moeurs;
Article 12. Promouvoir la culture nationale,
la citoyenneté responsable et les vertus républicaines de
tolérance, de pluralisme des opinions et de démocratie, ainsi que
les valeurs universelles d'humanisme: paix, égalité, droits de
l'homme, progrès social; Article 13. Faire preuve de retenue dans la
présentation des faits de nature à mettre en danger ou de nuire
aux intérêts vitaux de l'Etat et de la société;
Article 14. Etre solidaire de ses
confrères et se plier à toute décision ou directive prise
par les instances de la corporation;
Article 15. S'interdire de publier des
rectificatifs pour des articles qu'il n'a jamais publiés.
B. Les droits des journalistes
Tout journaliste doit revendiquer les droits suivants:
Article 16. La protection de ses sources
d'information;
Article 17. Le libre accès à
toutes les sources d'information et le droit d'enquêter librement sur
tous les faits qui conditionnent la vie publique;Le secret des affaires
publiques ou privées ne peut, en ce cas, être exigé du
journaliste que par exception et en vertu des motifs clairement
exprimés;
Article 18. Le refus de toute subordination
qui serait contraire à la ligne générale de l'organe
d'information auquel il collabore, de même que toute subordination qui ne
serait pas clairement impliquée par cette ligne
générale;
Alinéa 1: En vertu de la clause de
conscience, le journaliste ne peut été contraint d'accomplir un
acte professionnel ou d'exprimer une opinion qui serait contraire à sa
conviction, à son honneur, à sa réputation ou à ses
intérêts moraux.
Alinéa 2. En cas de conflit lié
à la clause de conscience, le journaliste peut se délier de ses
engagements contractuels à l'égard de son entreprise, dans les
mêmes conditions et avec les mêmes effets qu'un congédiement
normal.
Article 19. L'équipe
rédactionnelle doit être obligatoirement informée de toute
décision importante de nature r à affecter la vie de
l'entreprise. Elle doit être au moins consultée avant toute
décision définitive sur toute mesure intéressant la
composition de la rédaction: embauche, licenciement, mutation et
promotion des journalistes.
Article 20. En considération de sa
fonction et de ses responsabilités, le journaliste a droit non seulement
au bénéfice des conventions collectives, mais aussi à un
contrat personnel assurant la sécurité matérielle et
morale de son travail ainsi qu' à une rémunération
correspondant au rôle social qui est le sien et suffisante pour garantir
son indépendance économiques.
Article 21. Tout journaliste s'engage, dans
l'exercice de sa profession, à se conformer aux règles ci-dessus
édictées.
Kinshasa, Centre catholique Nganda,
Le 04 mars 2004.
Table des matières
EPIGRAPHE
I
DEDICACE
II
AVANT-PROPOS
III
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
V
0. INTRODUCTION
GÉNÉRALE
1
0.1 Objet de l'étude
1
0.2 Problématique
2
0.3. Hypothèses
6
0.4 Etat de la question
7
0.5 Cadre théorique
9
0.6 Méthodes Et
Techniques
11
a. Méthode
11
b. Techniques
11
0.7. Choix Et Intérêt Du
Sujet
12
0.8 Délimitation Du
Sujet
13
0.9 Subdivision Du Travail
13
10. Difficultés
rencontrées
14
CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL,
THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE
15
I.0. Introduction
15
SECTION 1. Cadre Conceptuel
15
I.1.1. Coupage
15
I.1.1.1. Origine et évolution du
coupage
16
I.1.2. Appellation du Coupage en RDC
17
1.1.3. Sortes des Coupages
19
I.1.2. Information
21
I.1.2.1. Origine de
l'information
22
I.1.3. Traitement De
L'information
24
1.3.1. Sources de l'information
25
I.1.3.2. Critères de
sélection d'une information
26
I.1.4. Journaliste
28
I.1.4.1. Les qualités des
journalistes
28
I.1.5. Les Médias
29
I.1.5.1. Classification des
médias
30
I.1.5.2. Rôles des
médias
32
SECTION 2. Cadre
Théorique
36
I.2.1. L'éthique et
déontologie de l'information
37
I.2.1.1. Le Fondements de la
déontologie de l'information
39
I.2.1.2. Les codes de
déontologie
39
I.2.2. La
théorie de la fonction de l'agenda setting
40
SECTION 3. Cadre
Méthodologique
42
I.3.1. Approche ethnographique
43
Conclusion Partielle
44
CHAPITRE 2. ETAT DE LIEU DE LA
SPHÈRE MÉDIATIQUE A KANANGA
45
II.0. Introduction
45
SECTION 1 La Genèse de la presse
Kanangaise
45
SECTION 2 : Evolution de la Presse
Kanangaise
47
II.2.1.La presse Kanangaise
actuellement
49
II.2.2. Constat sur son mode de
fonctionnement
50
Conclusion partielle
53
CHAPITRE 3. LE PHÉNOMÈNE
COUPAGE DANS LES MÉDIAS DE KANANGA.
54
Introduction
54
SECTION 1. Présentation et Analyse
des résultats
54
III.1.1. Rappel
Méthodologique
54
III.1.2. La population
d'étude
55
III.1.3. Description de
l'échantillon
55
SECTION 2 .Interprétation des
résultats
65
III.2.1. Le phénomène
coupage
65
III.2.2. Cause du phénomène
Coupage
65
III.2.3. Conséquences du
Coupage
66
III.2.4. Mettre fin au
phénomène Coupage
66
III.2.5. SUGGESTIONS ET
RECOMMANDATIONS
66
Conclusion partielle
68
CONCLUSION
GÉNÉRALE
69
BIBLIOGRAPHIE
73
ANNEXE 1. PROTOCOLE D'ENQUÊTE
77
ANNEXE 2. TEXTES NORMATIFS
80
* 1 Célestin KATUBADI.,
Économie des médias, cours de deuxième licence,
FSCC, UKA, inédit, 2022-2022.
* 2 Jean-Marie DIKANGA
KAZADI., Méthodologie de l'information, cours de G1sic,
faculté des lettres, UNILU, inédit, 2019-2020.
* 3 Rigobert LAPESS
MUNKENI., La pratique du coupage dans la presse congolaise,
thèse de doctorat en sciences de l'information et
de la communication présentée à l'IFASIC. Kinshasa, 2000,
p.1.
* 4 Rigobert MUNKENI
LAPESS., Pratique du coupage, incidence sur la participation des
médias congolais au développement et à
l'éradication de la pauvreté, article présenté
Lors du séminaire, atelier organisé par l'OMEC à Kinshasa,
Mai 2006, p.15.
* 5 OMEC, Code de
déontologie et d'éthique du journalisme congolais, Kinshasa,
centre catholique nganda, 2004.
* 6GRET, le Coupage dans la
presse gangrène du journalisme : les pistes pour en sortir,
Kinshasa, inter Congo media, 2006, p.51.
* 7
https://www.acrimed.org/
Code-deontologique-de-la-Societe-des-journalistes-professionnels.
* 8 GRET, OP. cit.
p.51.
* 9 Cosmas MUNGAZI.,
Médias du Coupage : de l'information à la communication : le
journalisme aux mains tendues, Éditions universitaire
européenne, novembre 2018.
* 10 Modeste MUTINGA., <<
Quand on est coupé, on est gêné>> in le coupage
gangrène du journalisme : les pistes pour en sortir, Kinshasa,
inter Congo media, p.28.
* 11 Roger PINTO et GRAWITZ,
Méthodes des sciences sociales, Paris, éditions Dalloz,
1971, p.239.
* 12 Bernard DE CHARTRES
cité par ses élèves Jean de Salisbury et Guillaume de
conches,
https://www.madinin-art.net/nous-sommes-des-nains-sur-les-epaules-dun-geant-aime-cesaire-2/
,[ consulté le 06/07/2023].
* 13 Rigobert MUNKENI LAPESS.,
«La pratique du « coupage » dans la presse congolaise», Les
Enjeux de l'Information et de la Communication, n°07/1, 2006, URL:
https://lesenjeux.univ-grenoble-alpes.fr/2006/varia/06-pratique-coupage-presse-congolaise/
. (Consulté le 01/07/2023).
* 14 Théobald AKONKWA.,
La problématique du coupage dans les médias audiovisuels de
Goma. Cas de VBR et RTNC, Travail de fin de
cycleprésenté en vue de l'obtention de diplôme de
graduat en sciences de l'information et de la communication à
l'Université ISSA/GOMA, inédit, 2014-2015.
* 15Liu XIAOBO.,<<La
corruption dans les médias chinois toujours dans l'ombre» URL:
https://journals.openedition.org/perspectiveschinoises/1412
. [ Consulté le 02/juillet/2023 ].
* 16Alain LARAMEE et Bernard
VALLÉE., La recherche en communication : élément de
méthodologie, Québec, Presse de l'université de
Québec, 1991, p.170.
* 17Roger PINTO et Madeleine
GRAWITZ., Op.cit.p.6.
* 18 Dictionnaire Larousse,
Paris, Cedex, 2006.
* 19
https://www.mbokamosika.com
/2018/03/origine-et-consequences-du-coupage-dans-les-medias-congolais.html. [
Consulté le 05/mars/2023 ].
* 20 Modeste MUTINGA.,
Op.ci t, p.28.
* 21 GRET, Le coupage dans
la presse gangrène du journalism:les pistes pour en sortir,
Kinshasa, Inter Congo Media, 2006, P.21.
* 22Ibidem.
* 23 GRET., Op. cit.
pp.13-26.
* 24 Vincent de Paul ATANGANA.,
Le " gombo " ou quand la corruption qui gangrène la profession de
journaliste au Cameroun, URL:
https://www.afrique-gouvernance.net
/bdf_experience-33_fr.html. [consulté le 12/07/2023 ]
* 25Rigobert MUNKENI LAPESS., La
pratique du coupage dans la presse congolaise, thèse de doctorat en
sciences de l'information et de la communication présentée
à l'IFASIC. Kinshasa, 2000, p.2.
* 26 Dictionnaire Larousse,
Paris, 2011.
* 27 Bernard LAMIZET et Ahmed
SILEM, dictionnaire encyclopédique des sciences de information et de
la communication, Paris, editions éllipses, 1998, p 215.
* 28 Bernard VOYENNE., La
presse dans la société contemporaine, Paris, Armand colin,
1962.
* 29 Patrick CHARAUEAU.,
Les Medias et information, Bruxelles, De Boeck, 2005.
* 30Francis BALLE., Le
dictionnaire des médias, Paris, Larousse, 1998.
* 31Franci BALLE., lexique
d'information et de la communication, Paris, Dalloz, 2006, p.448.
* 32 Robert LAFFONT.,
presse et techniques d'information, Lausanne, Grammont, 1975, p.15.
* 33Benoît
GREVISSE., Ecritures journalistiques. Stratégies
rédactionnelles, multimedia et journalisme narratif. Bruxelles, De
Boeck, 2008, p.41.
* 34Jean-Luc Martin
LAGARDETTE., Le guide de l'écriture journalistique. Concevoir,
rédiger, présenter l'information. Paris, Syros, 2000,
p.38.
* 35 Celestin KATUBADI.,
Initiation à l'écriture journalistique, cours de
première licence, UKA, inédit, 2020-2021.
* 36 Jean-Marie DIKANGA.,
Methodologies de information, cours de G1,UNILU,
inédit,2019-2020.
* 37 Dictionnaire Larousse,
https://www.larousse.
fr/dictionnaires/francais/journalisme/45040.consulté le 06/juin/2023
* 38 Loi du 29 mars 1935
relative au statut professionnel des journalistes, en ligne, URL:
https://www.legifrance.gouv
.fr/jorf/id/JORFTEXT000000877368. [ Consulté le 13/07/2023 ].
* 39 La loi n°96-002 du 22
juin 1996 fixant les modalités de l'exercice de la liberté de
presse.
* 40 Patrick CHAREAUDEAU.,
les médias et l'information, Bruxelle, éditions Deboek,
2005, p.20.
* 41 Frédéric
BARBIER et Catherine BERTHO LAVENIR., Histoire des médias,
Paris, Armand Colin, 1996, p.7.
* 42 Francis BALLE.,
Médias et société : presse audiovisuelle, Paris,
Montchrestiens, 1992.
* 43 Francis BALLE., OP.
Cit. p.8.
* 44 Dominique MWEZE,
cité par Léon MBEMBO dans le cours de pratique de TV-VIDEO,
deuxième licence, UKA, inédit, 2021-2022.
* 45 Dominique MWEZE., «Le
rôle des medias dans la réconciliation et dans la reconstruction
de la République démocratique du Congo», rapport pour le
Séminaire International sur la gestion de la transition en
République démocratique du Congo,(2004), pp.233-241.
* 46 Léon MBEMBO.,
Pratique de TV-VIDEO, cours de deuxième licence,UKA,
inédit,2021-2022.
* 47 Jean-Christophe
SERVANT-SCHENEBER., Le pouvoir d'informer, Paris, Robert Laffont,
1972, P.251.
* 48 Aldo FALCONI., Les
bases de l'audiovisuel, Kinshasa, Saint Paul Afrique, 1992, P.52.
* 49 Francis BALLE.,
Dictionnaire de medias, Paris, Larousse, 1998.
* 50 Jean LOHISSE cité
par Jean-Marie Dikanga, Theories de la communication, cours de G2,
UNILU, inédit, 2022-23.
* 51 Alex MUCCHIELLI.,
Theories Systémique : Principes et Applications, Paris, Armand
Colin,1999, p.15.
* 52Claude-jean BERTRAND.
La déontologie des médias: Que sais-je? , Paris, PUF,
1997, p. 5.
* 53 Mulopo-Kisweko, V., «
Le traitement de l'information en période électorale »,
tiré de l' Etat de droit et election: rôle des médias,
Kinshasa, IFASIC 1999, p. 26-27.
* 54 Alexandrine
CIVARD-RACINAIS., Ladéontologie des journalistes: principes et
pratiques, Paris, éd.Ellipses, 2004, p. 7.
* 55 Ferdinand BANGA.,
Journaliste à la croisée de chemin: Déontologie,
éthique sur le parcours journalistique, Kinshasa, éd.
Médias Paul, 2006, p. 88 - 91.
* 56 OMEC, Code de
déontologie des journalistes en RDC, Kinshasa, éd.
Médias Paul, 2004, p. 10.
* 57 Edine Naji Jammal.,
Médias et journalistes : précis de déontologie,
Rabat, Souissi, 2002, p. 13.
* 58 Henri PIGEAT,
Médias et déontologie, Paris, PUF., 1997, p.8.
* 59Henry PIGEAT.,op cit
p.85.
* 60 ibidem.,
pp.95-97.
* 61 Bernard VOYENNE., La
presse dans la société contemporaine, Paris, Armand,
1962.
* 62 Daniel CORNU.,
journalisme en vérité.Pour une éthique de l'information,
Genève,Labor et fides,1994, p.448-485.
* 63J-Clement
JONES., Déontologie de l'information,code et conseil de presse.
Étude comparative des règles normale pratique dans les
métiers d'information à Travers le monde, Paris, UNESCO,
1981, p.83.
* 64 Alain WOODDROW., les
médias: Quatrieme pouvoir ou cinquième colonne? Paris,
éditions du félin, 1998, p.238-242.
* 65 Jacobsmart2014.
Blogsot.com.URL:
http://jacobsmart2014.blogspot.com/2015/07/la-theorie-de-lagenda-setting-une.html?m
.[ consulté le 30/06/2023 ].
* 66 Jean-Jacques Maomra BOGUI,
Myriam MONTAGUT-LOBJOIT, Olga LODOMBE. « Médias numériques
et mondialisation de l'information dans l'espace francophone: vers un agenda
setting transnational » in revue communication en
question,n°4, (2015) , p.84.
* 67 Elihu KATZ et alii
cité par Jean LOHISSE dans la communication: de la transmission
à la relation, De Boeck Université, Bruxelles, 2009,
p.53.
* 68 Blaise KATIKISHI.,
Initiation à la recherche scientifique, cours de
deuxième licence, UKA, inédit, 2021-2022.
* 69 Yves WINKIN.,
Anthropologie de la Communication: de la théorie au terrain, Paris,
le Seuil, 2001, p.136.
* 70 Thierry LUSANGA.,
séminaire de rédaction en sciences de l'information et de la
communication, cours de Licence 3, UKA, inédit, 2022-2023.
* 71 Entretien avec Evariste
NGALAMULUME KATENDE, coordonateur provinciale du conseil supérieur de
l'audiovisuel et de la communication (CSAC), jeudi, le 08/06/2023.
* 72Samuel MALONGA., <<
Matamata et Pilipili>>. URL:
https://www.mbokamosika.com/2020/09/
matamata-et-pilipili.html. [ Consulté le 09/06/2023 ].
* 73 Entretien avec Jean-Pierre
BILOLO MFUAMBA, coordonnateur de la division provinciale de la communication et
médias, mercredi, le 05/08/2023.
* 74Entretien avec
François KADIMA, journaliste à la radio OKAPI, mardi, le
22/08/2023.
* 75 Dominique Mweze, «
Dérives déontologiques, selon l'Observatoire des médias
congolais (OMEC)>>, In Médias et bonne gouvernance, enjeux et
défis en RDC, Kinshasa, UNESCO, 2005, pp. 63-64.
* 76Roger MUCHIELLI.,
Méthodes de recherche en psychologie, paris,PUF, 1972. P.33.
* 77 Hélène
CHAUCHAT., L'enquête en psychologie,Paris, PUF,1985, P.27.