CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES
Ce chapitre comprend cinq sections : la première
présente les caractéristiques de l'échantillon ; la
deuxième fait une étude exploratoire sur les relations entre
certaines variables; la troisième, nous présente les
résultats des estimations et interprétation des résultats
et la quatrième nous montre les implications des résultats; et
enfin, la cinquième présente les limites de ce travail et les
perspectives de recherche.
III.1 Caractéristiques de l'échantillon
Nous avons mené une enquête de terrain
auprès 193 ménages du 4 au 18 Janvier 2015, soit pendant 14
jours, au cours de laquelle nous avons individuellement interrogé au
moyen d'un questionnaire implémenté dans le
téléphone portable ; en utilisant l'application Android ODK
Collect 1.4.4 et ses différents outils afin de réduire le temps
de l'enquête avec la rapidité de remplissage des formulaires, et
la réduction du temps et des erreurs liés à l'encodage,
ainsi que de permettre d'obtenir les coordonnées géographiques(
longitude et latitude) des maisons enquêtées avec une
précision moyenne de 5 mètres. Ce qui permet d'avoir un taux de
réponse de 100%.
Les données présentées à cette
section portent sur les caractéristiques socioprofessionnelles et
démographiques des personnes enquêtées.
L'objectif de cette analyse est de faire une
présentation plutôt informative sur le profil des personnes
enquêtées (le sexe, l'état-civil et la profession).
Tableau 3.1 : correspondance commune-sexe des personnes
enquêtées
|
Sexe
|
Total
|
Homme
|
Femme
|
Ibanda
|
27,0%
|
37,8%
|
33,7%
|
Kadutu
|
35,1%
|
46,2%
|
42,0%
|
Bagira
|
37,8%
|
16,0%
|
24,4%
|
Total
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
38,3%
|
61,7%
|
100,0%
|
Source : notre confection
58
Au regard de ce tableau nous remarquons que les femmes sont
plus représentées dans notre échantillon que les hommes,
soit 61,7% contre 38,3%. Ceci s'explique par le fait que le questionnaire
était administré de manière aléatoire aux
ménages sans distinction de sexe.
Tableau 3.2 : Tableau croisé commune-Etat-civil des
enquêtés
|
Etat-civil
|
Total
|
Célibataire
|
Marié
|
Divorc é
|
Veuf
|
Union libre
|
Ibanda
|
10,0%
|
43,1%
|
11,1%
|
27,3%
|
32,7%
|
33,7%
|
Kadutu
|
30,0%
|
33,8%
|
22,2%
|
54,5%
|
49,0%
|
42,0%
|
Bagira
|
60,0%
|
23,1%
|
66,7%
|
18,2%
|
18,4%
|
24,4%
|
Total
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
5,2%
|
33,7%
|
4,7%
|
5,7%
|
50,8%
|
100,0%
|
Source : notre confection
Aussi, de ce tableau il s'observe que notre échantillon
est majoritairement constitué des personnes en union libre
représentant 50,8% des enquêtés, suivi des personnes
mariées constituant 33,7% alors que les célibataires, les veufs
ainsi que les divorcés ne représentent ensemble que 15,6% des
personnes enquêtées.
Tableau 3.3 : Tableau commune-Profession des personnes
enquêtées
|
Profession
|
Total
|
Agriculteurs, Paysans et Sans emploi
|
Prestatair
es des services
|
Salarié s
|
Commerçan ts
|
Autres
|
Ibanda
|
34,5%
|
45,7%
|
30,8%
|
20,9%
|
58,3%
|
33,7%
|
Kadutu
|
45,5%
|
32,6%
|
53,8%
|
47,8%
|
16,7%
|
42,0%
|
Bagira
|
20,0%
|
21,7%
|
15,4%
|
31,3%
|
25,0%
|
24,4%
|
Total
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
28,5%
|
23,8%
|
6,7%
|
34,7%
|
6,2%
|
100,0%
|
Source :notre confection
59
On peut constater de ce tableau ci-dessus que, les personnes
exerçant du commerce sont plus représentées que d'autres
avec 34,7% des enquêtés suivi des agriculteurs, paysans et sans
emploi constituant 28,5%. Les salariés et autres ne forment ensemble que
12,9% des personnes enquêtées.
III.2 Etude exploratoire sur les relations entre certaines
variables
Les déterminants de la fixation du prix des immobiliers
résidentiels comprend plusieurs dimensions, notamment les
caractéristiques physiques, celles liées à la localisation
de la maison, les caractéristiques de voisinage ainsi que les
caractéristiques du propriétaire.
Dans cette section, on va mener une étude au moyen des
tableaux croisés permettant de valider et d'expliquer les constats des
analyses des caractéristiques. Ensuite l'étude statistique en
termes d'analyse de corrélation, permet d'identifier les relations qui
existent entre les variables étudiées et constitue ainsi le point
de départ de la démarche de la modélisation dans ce
travail.
Pour mesurer la corrélation entre deux variables
qualitatives, on peut utiliser soit le coefficient de contingence (pour les
variables nominales), soit le coefficient Tau-B de Kendall ou le coefficient de
corrélation de Spearman (pour les variables ordinales), coefficients qui
sont les analogues pour le cas des variables qualitatives du coefficient de
corrélation R de Pearson pour les variables quantitatives. Tous ces
coefficients prennent des valeurs comprises entre -1 et 1 (à l'exception
du coefficient de contingence, qui prend des valeurs entre 0 et 1); un
coefficient avec une valeur absolue proche de 1 indique une corrélation
forte (positive ou négative, en fonction de son signe) entre les deux
variables, et une valeur proche de 0 indique que la corrélation entre
les variables est faible.
Nous traitons dans cette section, au premier point des
caractéristiques physiques et de localisation des ménages et
deuxième les caractéristiques socioprofessionnelles et
démographiques des propriétaires.
60
II.2.1 Caractéristiques physiques et de localisation
des ménages
L'objectif de cette partie est de faire une
présentation descriptive des variables quantitative jugées
pertinentes sur la fixation du prix des maisons d'habitation notamment le prix
au mètre carré de la surface de la parcelle, la somme de
différentes constructions se trouvant sur la parcelle ainsi le prix
moyen d'une pièce comportant la maison dans chacune des communes. Cette
analyse sera soutenue par la mesure de la corrélation R de Pearson entre
la variable étudiée et le prix de la maison.
III.2.1.1 La surface de la parcelle
Le comportement du consommateur est résumé par
le terme « hédonisme » selon lequel les individus cherchent
à maximiser leur satisfaction par la recherche et le choix des attributs
d'utilité qui composent le bien. Le prix d'un bien immobilier est
dérivé du nombre et de la qualité de ces attributs
d'utilité jugés par les individus supposés être
rationnels. Il en découle donc que la connaissance de la surface de la
parcelle d'une propriété immobilière demeurent importante
car continue à régler les dynamiques des marchés
immobiliers.
Tableau 3.4 : Tableau commune-surface de la parcelle - prix de la
maison
|
Moyen
|
Média
|
Ecart-
|
Mini
|
Maxi
|
Prix
|
Prix au
|
N
|
|
ne
|
ne
|
type
|
mum
|
mum
|
moyen
|
mètre carré
|
|
Ibanda
|
230,20
|
221,00
|
121,188
|
56
|
455
|
43092,31
|
187,195
|
65
|
Kadutu
|
147,47
|
96,00
|
117,22
|
36
|
640
|
19037,04
|
129,0909
|
81
|
Bagira
|
403,13
|
380,00
|
154,04
|
108
|
810
|
16276,60
|
40,37556
|
47
|
Total
|
237,59
|
212,00
|
162,66
|
36
|
810
|
26 466,32
|
111,3949
|
193
|
Source : notre confection
Il s'observe du tableau 3.4 que le prix moyen de la parcelle
au mètre carré est plus élevé dans la commune
d'Ibanda soit 187,195 $, suivi de la commune de Kadutu 129,0909 $ et 40,37556
et pourtant les maisons localisées dans la commune de Bagira
présentent une surface moyenne plus élevée suivies par
celle de la commune d'Ibanda.
L'analyse de la corrélation permettra de comprendre le
lien existant entre la surface de la parcelle avec la valeur de la maison.
61
Tableau 3.5 : Corrélation surface de la parcelle
(surfpcl)-prix de la maison (prms)
|
Surfpcl
|
Prms
|
Surfpcl
|
Corrélation de
Pearson
|
1
|
,242**
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,001
|
N
|
193
|
193
|
Prms
|
Corrélation de
Pearson
|
,242**
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,001
|
|
N
|
193
|
193
|
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
|
Source : notre confection
Ce tableau ci-dessus montre, par la corrélation de
Pearson, qu'il existe une relation positive et significative au seuil de 1% de
24,2% entre la surface de la parcelle et le prix moyen de la maison, ce qui
traduit que l'augmentation de la surface de la parcelle en moyenne est suivie
par l'augmentation du prix de la maison.
III.2.1.2 La somme des surface de différentes
constructions se trouvant sur la parcelle (surfms) La connaissance du
niveau d'occupation de la parcelle est un élément important, car
cela dans une certaine mesure peut permettre de comprendre les
préférences des ménages en termes d'espace libre.
Tableau 3.6 : commune-surface construite-prix par mètre
construit
|
Moyen ne
|
Médi ane
|
Ecart- type
|
surfms/s urfpcl
|
Prix moyen
|
Prix au
mètre carré
|
N
|
Ibanda
|
193,41
|
190,00
|
105,923
|
84,40%
|
43092,31
|
222,8029
|
65
|
Kadutu
|
120,71
|
75,00
|
97,396
|
81,85%
|
19037,04
|
157,70889
|
81
|
Bagira
|
85,70
|
90,00
|
14,863
|
21,25%
|
16276,60
|
189,92
|
47
|
Total
|
136,67
|
90,00
|
97,870
|
57,52%
|
26 466,32
|
193,6512
|
193
|
Source : notre confection
Au regard du tableau 3.6 nous remarquons qu'un mètre
carré construit est plus valorisé dans la commune d'Ibanda 228,8$
que dans d'autres, suivie par la commune de Bagira 189,92$ et 157,7$ dans la
commune de Kadutu. Ensuite le rapport
62
surfms/surfpcl fait constater un niveau d'occupation de la
parcelle très élevée dans la commune d'Ibanda
représentant 84,40%, suivi par la commune de Kadutu soit 81,85% et
21,25% dans la commune de Bagira, ce qui fait voir qu'il y a une forte
probabilité de trouver une maison avec un jardin ou une terrasse
à Bagira plutôt que dans les deux autres communes. Ensuite on
s'intéresserait à savoir le lien qui unit la surface construite
et la valeur de la maison.
Tableau 3.7 : Corrélation bilatérale surface
construite (surfms)-prix de la maison (prms)
|
Prms
|
Surfms
|
Prms
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,536**
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
193
|
193
|
Surf ms
|
Corrélation de Pearson
|
,536**
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
193
|
193
|
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
|
Source : notre confection
Au regard du tableau 3.7 nous remarquons on trouve ainsi une
corrélation positive et significative au seuil de 1% entre le prix de la
maison et la somme des surfaces construites sur la parcelle de 53,6% signifiant
qu'une augmentation des constructions sur la parcelle permet d'augmenter le
prix de la maison.
III.2.1.3 Le nombre des pièces
Outre l'évidence que le prix des maisons est une
fonction croissante de la surface de la parcelle ou de la somme de
différentes constructions se trouvant sur la parcelle, il apparait que
les acheteurs ont une préférence très nette pour les
maisons disposant de plusieurs pièces.
63
Tableau 3.8 : commune-nombre des pièces (nbrepc)
Commu ne
|
Moyenne
|
Média ne
|
Ecart- type
|
Minimu m
|
Maximu m
|
N
|
Ibanda
|
7,38
|
6,00
|
3,490
|
3
|
17
|
65
|
Kadutu
|
5,67
|
5,00
|
2,811
|
3
|
14
|
81
|
Bagira
|
7,02
|
7,00
|
1,310
|
6
|
12
|
47
|
Total
|
6,58
|
6,00
|
2,895
|
3
|
17
|
193
|
Source : notre confection
A travers le tableau 3.8 nous constatons que les maisons de la
commune d'Ibanda ont une moyenne élevée de nombre des
pièces, soit 7,38 pièces suivie de la commune de Bagira ayant
7,02 et 5,67 pour la commune de Kadutu. Dans l'ensemble la moyenne
s'élève à 6,58 et la médiane à 6, une
moyenne supérieure à la médiane montre que plus de 50% des
maisons dans l'ensemble ont un nombre des pièces inférieur
à la moyenne, soit 6,58 pièce.
Tableau 3.9 : Corrélation de Pearson nombre des
pièces (nbrepc)-prix de la maison (prms)
|
Nbrepc
|
prms
|
Nbrepc
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,761**
|
Sig. (bilatérale)
|
|
,000
|
N
|
193
|
193
|
Prms
|
Corrélation de Pearson
|
,761**
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,000
|
|
N
|
193
|
193
|
**. La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
|
Source : notre confection
L'analyse de la corrélation montre un lien positif
entre le nombre de pièces et le prix de la maison significative au seuil
de 1% suggérant que l'augmentation d'une pièce entraine
l'augmentation du prix. Cela implique qu'à logement de superficie
égale, celui offrant plus de pièces est plus cher et donc plus
demandé. Ce résultat serait la conséquence d'un territoire
qui en moyenne propose un nombre d'individus par ménages relativement
important.
64
III.2.2 Caractéristiques socioprofessionnelles et
démographiques des propriétaires
Certains économistes considèrent que le niveau
de vie, reflété par le profil socioéconomique des
ménages, est déterminant dans leurs choix en matière de
localisation résidentielle et pouvant influencer les niveaux de prix.
Alonso (1964), Mills (1967) et Muth (1969) soutiennent en effet cette
idée et montrent que l'offre et la demande sur le marché
résidentiel expliquent la localisation des ménages aisés
et des ménages pauvres dans des lieux différents, et pour Tiebout
(1956) le jeu d'attraction et de répulsion entre différentes
catégories de ménages structure l'espace résidentiel selon
le niveau de vie.
Les tableaux 1.1 au 1.9 de l'annexe 1 nous montrent qu'en
moyenne la distance par rapport au point central est plus grande pour les
ménages localisés à Bagira suivi par ceux de la commune de
Kadutu, de même pour le cout total de transport qui est en moyenne
très élevé pour la commune de Bagira et influençant
en général, négativement le prix des maisons, ce qui
concorde avec les résultats du modèle urbain néoclassique
proposé par Alonso (1964), puis étendu par Muth (1969) et Mills
(1967, 1972) qui considèrent la ville comme circulaire, mono centrique
et implantée sur une plaine isotrope et dont toute augmentation du prix
unitaire de l'immobilier implique un rapprochement du centre afin de
bénéficier d'une baisse de cout de transport.
L'analyse du statut du propriétaire des ménages
montre une relation négative avec le prix. Ce qui signifie que les
maisons appartenant aux personnes mariées coutent en moyenne plus cher
que celles appartenant aux personnes célibataires.
Le niveau d'étude et la profession montrent qu'il
existe une relation positive entre ces variables avec le prix des maisons ce
qui signifie que le plus souvent, les ménages prennent la
décision d'effectuer leur localisation résidentielle suite
à l'occurrence d'un évènement d'ordre professionnel
(obtention ou perte d'un emploi, changement de lieu de travail, fin
d'activité, etc.), ou d'étude (réussite à un
concours) et de ce fait ces variables influencent de manière positive
les prix des maisons, cela s'inscrit dans la logique que l'option la plus
courante étant de se rapprocher autant que possible de son groupe de
référence.
65
III.3 Résultats des estimations et
interprétation
Dans cette section, nous présentons dans une
première étape les résultats de l'estimation par la
méthode du moindre carré ordinaire, ensuite l'introduction de
l'espace qui nous conduit à la deuxième étape qui consiste
à prendre en compte l'hétérogénéité
spatiale avec l'estimation du modèle par moindre carré ordinaire
corrigé de l'hétéroscédasticité par la
méthode de White et le recours à l'analyse de la variance (ANOVA
spatiale). La troisième étape va consister à prendre en
compte l'autocorrélation spatiale en estimant le modèle
autorégressif spatial(SAR) et le modèle d'erreur spatial (SEM)
par la méthode du maximum de vraisemblance et en quatrième
étape le choix du modèle optimal entre ces quatre modèles
estimé au moyen du test de ratio de vraisemblance. Et la
cinquième étape va porter sur l'interprétation et
discussion des résultats finals.
III.3.1 Les résultats de la méthode de moindre
carré ordinaire
Cette sous-section présente la synthèse des
résultats de l'estimation par la méthode de moindre carré
ordinaire. Ces résultats sont obtenus grâce au logiciel STATA
12.
66
Tableau 3.10 : Résultats de la première estimation
par moindre carré ordinaire (mco1)
Variables
|
Coefficients
|
|
Commune de Bagira
|
-1654.714
|
(0.810)
|
Commune de Kadutu
|
-12241.11
|
(0.000*)
|
Surface de la parcelle
|
10.69862
|
(0.351)
|
Surface des éléments construits
|
8.507277
|
(0.617)
|
Nombre des pièces
|
2146.049
|
(0.000*)
|
Etats des murs
|
2182.212
|
(0.459)
|
Nombre d'étage
|
12414.64
|
(0.000*)
|
Ancienneté de la maison
|
204.0747
|
(0.775)
|
Type de la maison
|
2010.463
|
(0.499)
|
Présence de plus de deux toilettes
|
4561.473
|
(0.053***)
|
Présence de garage
|
2229.419
|
(0.259)
|
Distance avec le centre-ville
|
-4.337581
|
(0.007**)
|
Distance avec l'axe principal
|
60.18355
|
(0.742)
|
Distance avec la route la plus proche
|
-48.03356
|
(0.333)
|
Distance avec l'infrastructure de transport
|
-2.632062
|
(0.989)
|
Distance avec le centre médical
|
161.6571
|
(0.415)
|
Distance avec un établissement
d'enseignement
|
-112.6833
|
(0.753)
|
Niveau d'étude
|
3929.772
|
(0.000*)
|
Profession
|
3232.878
|
(0.000*)
|
Cout total de transport
|
-4.45861
|
(0.066***)
|
Constante
|
7328.84
|
(0.243)
|
F(20,172)=57,05 Prob>F =0,000 R-Squared=0,8690 Adj.
R-squared=0,8538
|
*significative à 1%, **significative à 5%,
***significative à 10%
|
|
Source : notre confection
67
Le test F de Fisher montre que la qualité du
modèle est globalement bonne et le coefficient de détermination
permet de montrer que les variables indépendantes expliquent à
86,9% les prix des maisons d'habitation dans la ville de Bukavu. Cependant,
l'examen des T-student de significativité individuelle des variables
révèlent que seules huit variables sont significatives au seuil
de 1%, 5% ou 10%. Il s'agit de la localisation de la maison si elle est
située à Kadutu(Commkad), le nombre des pièces(Nbrepc), la
presence des 2 toilettes/salles de bain ou plus (Pres2toilslb), la distance
avec le centre-ville (Distcentvil), le niveau d'étude (Nivetd) et la
profession du propriétaire de la maison(Profess) ainsi que le cout total
de transport (Ctttransp).
Ces résultats montrent qu'en majeur partie les
variables pour lesquelles on attendait un signe à priori a
été retrouvé, à l'exception de la variable distance
de la maison avec la route principale (Distaxepripl) et de la distance entre la
maison et un centre médical le plus proche(Distcentmedcl). Ainsi une
maison d'habitation pourrait avoir une valeur supérieure grâce
à sa proximité à l'axe principal ou d'un centre
médical mais les résultats de l'étude montrent que les
nuisances associées à ces variables l'emportent sur les avantages
qu'elles apportent en termes d'accessibilité.
Gallo (2002) montre que sous la condition nécessaire
que les résidus de l'estimation sont des variables aléatoires
indépendantes et identiquement distribuées (la variance est
constante et non corrélée), la méthode des moindres
carrés ordinaires (MCO) permet d'obtenir les coefficients non
biaisés, mais cette régression hédonique globale est
susceptible de masquer des différences importantes dans l'espace.
Pour cette raison il est introduit la notion de l'espace dans
ce modèle initial en faisant recours aux techniques de
l'économétrie spatiale visant précisément à
prendre en compte les deux grandes spécificités des
données géographiques qui caractérisent les immobiliers
résidentiels : l'hétérogénéité
spatiale qui est liée à la différenciation des variables
et des comportements dans l'espace et l'autocorrélation spatiale qui se
réfère à l'absence d'indépendance entre
observations géographiques.
III.3.2 Prise en compte de
l'hétérogénéité spatiale
Cette sous-section porte sur la prise en compte de
l'instabilité dans l'espace des relations économiques
appelée hétérogénéité spatiale. Le
premier point porte sur la
68
détection de
l'hétéroscédasticité et sa prise en compte dans le
modèle initial et le deuxième sur l'analyse de la variance
spatiale.
III.3.2.1 Hétéroscedasticité
L'hétéroscédasticité provient des
variables manquantes ou de toute autre forme de mauvaise
spécification.
Plusieurs méthodes de vérification de
l'homogénéité des résidus sont proposées
dans la littérature. On peut citer entre autres le test de White et le
test de Breusch-Pagan. Le test de Breusch-Pagan est plus spécifique
à la vérification de l'hypothèse
d'homogénéité que celui de White qui est plus
général en détectant des formes d'anomalie des
résidus autres que l'hétéroscédasticité
(non-normalité par exemple).
Tableau 3.11 : Résultat du test de Breusch-Pagan de
l'hétéroscedasticité
Chi2(1)
|
Prob>chi2
|
13,19
|
0,0003
|
Source : notre confection
Ce tableau montre qu'au seuil de 0,05 l'hypothèse nulle
H0 est rejetée au profit de l'hypothèse alternative H1 permettant
de conclure que le modèle est hétéroscedastique.
Dans ces conditions, White a fourni un estimateur convergent
de la matrice des variances-covariances de l'estimateur des Moindres
Carrés Ordinaires (MCO) en présence
d'hétéroscédasticité de forme inconnue pour que
l'inférence statistique basée sur les MCO soit asymptotiquement
fiable.
69
Tableau 3.12 : Résultats de la deuxième
régression par moindre carré ordinaire corrigé de
l'hétéroscedasticité par la méthode de white.
(mod2)
Variables
|
Acronyme
|
Coefficients
|
Commune de Bagira
|
Commbag
|
-1654.714 (0.816)
|
Commune de Kadutu
|
Commkad
|
-12241.11 (0.000*)
|
Surface de la parcelle
|
Surfpcl
|
10.69862 (0.446)
|
Surface des éléments construits
|
Surfms
|
8.507277 (0.674)
|
Nombre des pièces
|
Nbrepc
|
2146.049 (0.000*)
|
Etats des murs
|
Etmurs
|
2182.212 (0.223)
|
Nombre d'étage
|
Nbreetg
|
12414.64 (0.000 *)
|
Ancienneté de la maison
|
Ancms
|
204.0747 (0.807)
|
Type de la maison
|
Typems
|
2010.463 (0.289)
|
Présence de plus de deux toilettes
|
Pres2toilslb
|
4561.473 (0.063***)
|
Présence de garage
|
Presgarg
|
2229.419 (0.197)
|
Distance avec le centre-ville
|
Distcentvil
|
-4.337581 (0.006**)
|
Distance avec l'axe principal
|
Distaxepripl
|
60.18355 (0.762)
|
Distance avec la route la plus proche
|
Distrtproch
|
-48.03356 (0.206)
|
Distance avec l'infrastructure de
|
Distinfrtrppro
|
-2.632062 (0.990)
|
transport
|
ch
|
|
Distance avec le centre médical
|
Distcentrmdicl
|
161.6571 (0.411)
|
Distance avec un établissement
d'enseignement
|
Distetensgmt
|
-112.6833 (0.749)
|
Niveau d'étude
|
Nivetd
|
3929.772 (0.003**)
|
Profession
|
Profess
|
3232.878 (0.001**)
|
Cout total de transport
|
Ctttransp
|
-4.45861 (0.177)
|
Constante
|
_cons
|
7328.84 (0.265)
|
F(20,172) = 64,66 Prob>F=0,000 R-squared=0,8690 ,
|
*significative à 1%, ** à 5% et ***significative
à 10%
|
Source : notre confection
Au regard de ce tableau la qualité du modèle
reste globalement bonne selon le test de Fisher et l'ensemble des variables
expliquent toujours à 86,90% la fixation du prix. En
70
comparaison avec les résultats précèdent
du Tableau 3.12, la variable cout total de transport (Ctttransp) n'est plus
significative au seuil maximal de 10% tout comme la variable
profession(Profess) et niveau d'étude (Nivetd) du propriétaire
qui ne sont plus significatives à 1% mais seulement à partir de
5%. Ce qui implique que la correction du modèle de
l'hétéroscedasticité nous permet de conserver un
modèle avec sept variables significatives au seuil de 1%, 5% ou 10%. Il
s'agit de la localisation de la maison si elle est située à
Kadutu(Commkad), le nombre des pièces(Nbrepc), la presence des 2
toilettes/salles de bain ou plus (Pres2toilslb), la distance avec le
centre-ville (Distcentvil), le niveau d'étude (Nivetd) ainsi que la
profession du propriétaire de la maison(Profess).
Dans le cas de l'étude immobilière, il est
possible que l'impact spatial ne soit pas homogène. Can (1990) pose la
question : « la valeur des caractéristiques des biens immobiliers
varie-t-elle selon la localisation du bien ? ». On s'intéresse
alors à savoir la variabilité spatiale de la moyenne dans chaque
étendue.
III.3.2.2 ANOVA Spatiale
Ce point présente la réponse à la
question que l'on peut se poser cherchant à savoir dans quelle mesure la
moyenne des prix des maisons d'habitation varie entre les trois communes.
Il ressort du tableau 2.1 de l'annexe 2 que la moyenne totale
est de 26 466,32 $ avec un écart-type de 28 180,040 et le prix minimum
est de 4 000$. La commune d'Ibanda présente une moyenne des prix la plus
élevée de 43 092,31$ contre 19 037,04$ pour la commune de kadutu
et 16 276,60 $ dans la commune de Bagira.
Ces résultats peuvent également être
visualisés sous forme de graphiques afin de comparer les moyennes des
prix des maisons selon les communes et selon les quartiers.
71
Graphique 3.1 : Diagramme des moyennes des prix selon les
communes
Ce graphique montre que la moyenne des prix est plus
élevée dans la commune d'Ibanda, suivie de la commune de
Kadutu
Graphique 3.2 : Diagramme des moyennes des prix selon les
quartiers
Ce graphique montre que la moyenne des prix des maisons est
très élevées dans le quartier Nyalukemba suivi
successivement du quartier Ndendere, Kasali, Mosala, Lumumba, Nyamugo, Kasha,
Kajangu, Nyakavogo, Nkafu, Nyakaliba , Cimpunda.
Dans le but de pouvoir traiter ces différences de
moyennes des prix des communes afin de savoir si au moins une des moyennes
diffère significativement des autres, nous faisons recours à
l'ANOVA spatiale qui sert à tester l'hypothèse
d'égalité des moyennes des prix dans les trois communes. Pour
s'assurer de sa faisabilité les deux conditions principales,
l'hypothèse d'homogénéité de la variance (Test de
Levene
72
=0,000<0,005 du tableau 3.13) et l'hypothèse de
normalité (Kolmogorov et Shapiro = 0,000<0,05 du tableau 3.14) ne
sont pas vérifiées d'où les conclusions de l'ANOVA ne
seront pas valides pour ce travail à cause de
hétérogénéité des variances ou d'une forte
asymétrie des prix dans les trois communes.
Tableau 3.13 : Test de Levene d'homogénéité
de la variance
Test d'homogénéité de la variance
|
|
Statistique de
Levene
|
ddl1
|
ddl2
|
Significatio n
|
Prix des
maisons
|
Basé sur la moyenne
|
26,734
|
2
|
190
|
,000
|
Basé sur la médiane
|
18,178
|
2
|
190
|
,000
|
Basé sur la médiane et avec ddl ajusté
|
18,178
|
2
|
139,8 97
|
,000
|
Basé sur la moyenne tronquée
|
23,619
|
2
|
190
|
,000
|
Source : notre confection
Le test de Levene rejette de manière très
significative l'hypothèse l'homogénéité des
variances et ne permet donc pas de valider les résultats de l'analyse de
la variance. Tableau 3.14 : Tests de normalité
Commune
|
Kolmogorov-Smirnov (K-S)
|
Shapiro-Wilk (S-W)
|
Statistique
|
Ddl
|
Signification
|
Statistique
|
Ddl
|
Signification
|
Ibanda
|
,172
|
65
|
,000
|
,875
|
65
|
,000
|
Kadutu
|
,245
|
81
|
,000
|
,683
|
81
|
,000
|
Bagira
|
,195
|
47
|
,000
|
,855
|
47
|
,000
|
Source : notre confection
De ce tableau on observe que l'hypothèse de
normalité des résidus est rejetée. Les valeurs des maisons
ne sont donc pas normalement distribuées dans les trois communes de la
ville de Bukavu.
Carricano et Poujol (2008) montre que si les données ne
sont pas appropriées à une ANOVA
(hétérogénéité des variances ou
données fortement asymétriques), il convient d'utiliser des tests
non paramétriques qui ne supposent ni homogénéité
de la variance,
73
ni une distribution normale comme le test de Kruskall-Wallis, qui
est l'équivalent non paramétrique de l'ANOVA.
Tableau 3.15 : Résultat du test de
Kruskal-Wallis18
|
Prix des maisons
|
Khi-deux
|
19,267
|
Ddl
|
2
|
Signification asymptotique
|
,000
|
Source : notre confection
Le test de Kruskal-Wallis rejette de manière
significative l'égalité des prix dans les trois communes. Les
prix des maisons diffèrent donc significativement selon la commune de
localisation ou il existe donc au moins une moyenne des prix qui diffère
significativement des autres.
Cette conclusion ne faisant qu'indiquer que les prix
différent globalement selon la localisation par commune ne
précise donc pas laquelle diffère significativement des autres.
D'où nous allons poursuivre l'étude afin d'isoler les
différences entre des sous-ensembles afin de voir celle qui
diffère des autres. Etant donné, la non
homogénéité des variances et de la normalité, le
test de Games-Howell de comparaison multiple est appliqué afin de
déterminer les communes qui sont homogène pour les prix des
maisons. Il porte sur la comparaison de toutes les moyennes prises deux
à deux.
18 Le tableau relatif au calcul des rangs se trouve
à l'annexe 2-tableau2.2
74
Tableau 3.16 : Test de Games-Howell de comparaisons multiples
|
(J) Commune de
localisation
|
Différence de
moyennes (I-J)
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95%
|
Borne inférieure
|
Borne
supérieure
|
Ibanda
|
Kadutu
|
24055,271*
|
,000
|
11845,49
|
36265,05
|
Bagira
|
26815,712*
|
,000
|
15342,00
|
38289,42
|
Kadutu
|
Ibanda
|
-24055,271*
|
,000
|
-36265,05
|
-11845,49
|
Bagira
|
2760,441
|
,548
|
-3486,78
|
9007,66
|
Bagira
|
Ibanda
|
-26815,712*
|
,000
|
-38289,42
|
-15342,00
|
Kadutu
|
-2760,441
|
,548
|
-9007,66
|
3486,78
|
*la différence moyenne est significative au niveau de
0,05
|
Source : notre confection
Ce tableau permet de détecter des différences
significatives entre d'une part des prix des maisons de la commune d'Ibanda et
d'autre part avec ceux de la commune de Bagira et de Kadutu. Mais les prix des
maisons de la commune de Kadutu ne diffèrent pas significativement en
moyenne de ceux de la commune de Bagira.
En effet, toutes choses étant égales par
ailleurs, à une maison présentant des caractéristiques
physiques identiques, une maison située dans la commune d'Ibanda serait
vendue en moyenne plus chère que celle située à Bagira ou
à Kadutu. Cette survalorisation du prix dans cette commune serait la
conséquence de la dotation des caractéristiques externes
demandées par les ménages en grand nombre, notamment la
qualité de l'infrastructure (transports, institutions, réseau de
commerce et de services), la proximité des lieux stratégiques, le
cadre paysager, le niveau de richesse des habitants, l'intensité de la
desserte en transports en commun, la sécurité, et même la
présence de service public.
Pour déterminer la valeur de son bien, le
propriétaire peut se renseigner, soit auprès de l'expert
immobilier qui donne une estimation du prix basée sur la valeur des
transactions sur les biens voisins, soit directement auprès des
propriétaires des biens voisins. Il existe donc un processus
d'interaction entre les valeurs des biens. Lorsque les prix immobiliers sont
spatialement corrélés, une hausse de la valeur d'un bien se
diffuse sur les biens voisins en passant par le processus d'évaluation
(effet de
75
diffusion). Cela signifie qu'une observation a une influence
très forte sur son proche voisin et que cette influence se diffuse dans
le voisinage lointain. De plus des biens voisins ont souvent été
construits à la même période, ils ont fréquemment la
même structure, le même style et la même taille. Par
ailleurs, ces biens doivent faire face aux mêmes variables
d'externalité, positive ou négative, qui affectent le prix. Il
peut s'agir de la qualité de l'environnement, le projet de construction
de nouvelles routes, le problème d'inondation dans certains quartiers,
les nuisances sonores, la vue, etc. Ces deux phénomènes, l'effet
de la diffusion ou celui des externalités, montrent qu'il existe une
corrélation spatiale qui influence les prix et en présence de
corrélation spatiale, le modèle hédonique classique
utilisant les moindres carrées ordinaires fournit des estimations
biaisées et non efficientes. Cette particularité des
données immobilières nécessite alors de prendre en compte
la dépendance spatiale dans le modèle d'évaluation des
biens immobiliers.
III.3.3 Prise en compte de l'autocorrélation
spatiale
L'autocorrélation spatiale est définie comme la
corrélation, positive ou négative, d'une variable avec
elle-même provenant de la disposition géographique des
données. Cette sous-section porte en première étape sur le
diagnostic de l'existence de la dépendance spatiale dans le
modèle hédoniste traditionnel des prix, en deuxième
étape sur l'estimation du modèle autorégressif spatial
(SAR ou LAG) pour lequel nous supposons que la valeur d'un bien immobilier
dépend de la valeur des autres biens voisins traduit par l'effet de
diffusion , et enfin la troisième étape sur l'estimation de
l'erreur spatiale (SEM) pour la prise en compte l'influence des
externalités dans le modèle traditionnel.
III.3.3.1 Tests de l'autocorrélation spatiale dans
la régression par moindre carré ordinaire L'indice de Moran
est à cet effet un indicateur principal utilisé en
économétrie spatiale mais exige a priori de déterminer la
structure de l'autocorrélation spatiale. Dans le présent travail,
la matrice de voisinage avec la condition de distance de séparation
maximale de 400 mètres sont choisis afin que chaque observation
contienne au moins un voisin et l'inverse de la distance comme
pondération. Ce choix est justifié par Srikhum (2012) qui montre
que l'inverse de la distance permet de mesurer l'accessibilité qui est
une des caractéristiques principales en évaluation
immobilière.
76
Tableau 3.17 : Diagnostic de la dépendance spatiale
Tests
|
Statistic
|
Ddl
|
p-value
|
Indice de Moran
|
3,615
|
1
|
0,000
|
Modèle SAR ou LAG
|
Multiplicateur de Lagrange ( LAGLM )
|
20,443
|
1
|
0,000
|
Multiplicateur robuste de Lagrange ( LAGRLM )
|
14,245
|
1
|
0,000
|
Modèle SEM
|
Multiplicateur de Lagrange ( ERRLM )
|
6,304
|
1
|
0,012
|
Multiplicateur robuste de Lagrange ( ERRRLM )
|
0,106
|
1
|
0,745
|
De ce tableau ci-haut, il s'observe que la statistique de
l'indice de Moran (Moran's I) est de 3,615 avec un P-value de 0,000 qui conduit
au rejet de l'hypothèse nulle d'absence de dépendance spatiale.
Le modèle est donc mal spécifié et il y a omission de
l'autocorrélation spatiale.
Comme tous les deux tests du multiplicateur de Lagrange (LAGLM
et ERRLM) sont significatifs et que le premier test (LAGLM ) est plus
significatif que le test de l'autocorrélation des erreurs (ERRLM
)19, Anselin et Rey (1991) et Florax et Folmer (1992) cités
par Gallo (2002) propose de choisir le modèle autorégressif (SAR)
comme le meilleur modèle. Ces tests indiquent donc la
prédominance de l'effet de la diffusion sur la valeur des maisons que
celui des externalités. Pour confirmer ce résultat, les deux
modèles économétriques spatiaux sont estimés et
seront vérifiés par le test du rapport de vraisemblance pour
lequel le meilleur modèle sera celui qui minimise le critère
d'information d'Akaïke.
19 Pour lequel au seuil 0,001 il devient impossible de
rejeter l'hypothèse nulle.
77
Tableau 3.18 : Comparaison des résultats de Moindre
ordinaire corrigé de l'hétéroscédasticité
avec celui du modèle SAR et SEM
Modèles
|
Modèle simple
|
Modèle SAR
|
Modèle SEM
|
|
Estimation
|
MCO robustes)
|
(écart-types
|
MV
|
MV
|
|
Commbag
|
-1654.714
|
(0.816)
|
-4449,363
|
(0,473)
|
-2442,031
|
(0,744
|
Commkad
|
-12241.11
|
(0.000*)
|
-8578,381
|
(0.000*)
|
-12458,13
|
(0,000*
|
Surfpcl
|
10.69862
|
(0.446)
|
11,9539
|
(0,244)
|
7,919039
|
(0,448
|
Surfms
|
8.507277
|
(0.674)
|
-4,663611
|
(0,764)
|
8,468029
|
(0,587
|
Nbrepc
|
2146.049
|
(0.000*)
|
1933,98
|
(0.000*)
|
2042,781
|
(0,000*
|
Etmurs
|
2182.212
|
(0.223)
|
484,4737
|
(0,856)
|
1768,914
|
(0,518
|
Nbreetg
|
12414.64
|
(0.000 *)
|
13039
|
(0.000*)
|
12281,55
|
(0,000*
|
Ancms
|
204.0747
|
(0.807)
|
-554,0863
|
(0,402)
|
438,7111
|
(0,531
|
Typems
|
2010.463
|
(0.289)
|
2084,561
|
(0,434)
|
1776,533
|
(0,510
|
Pres2toilslb
|
4561.473
|
(0.063***)
|
4330,604
|
(0,039**)
|
3822,411
|
(0,078***
|
Presgarg
|
2229.419
|
(0.197)
|
2777,891
|
(0,117)
|
1993,099
|
(0,262
|
Distcentvil
|
-4.337581
|
(0.006**)
|
-2,929442
|
(0,046*)
|
-4,370257
|
(0,020**
|
Distaxepripl
|
60.18355
|
(0.762)
|
-89,82816
|
(0,591)
|
-28,60059
|
(0,863
|
Distrtproch
|
-48.03356
|
(0.206)
|
-65,50055
|
(0,142)
|
-55,83225
|
(0,231
|
Distinfrtrpproch
|
-2.632062
|
(0.990)
|
145,5518
|
(0,389)
|
76,3005
|
(0,45
|
Distcentrmdicl
|
161.6571
|
(0.411)
|
146,803
|
(0,408)
|
195,2044
|
(0,310
|
Distetensgmt
|
-112.6833
|
(0.749)
|
27,94557
|
(0,931)
|
-112,8768
|
(0,732
|
Nivetd
|
3929.772
|
(0.003**)
|
3527,593
|
(0,000*)
|
3468,528
|
(0,000*
|
Profess
|
3232.878
|
(0.001**)
|
3126,715
|
(0,000*)
|
3357,859
|
(0,000*
|
Ctttransp
|
-4.45861
|
(0.177)
|
-3,10503
|
(0,155)
|
-3,351624
|
(0,173
|
_cons
|
7328.84
|
(0.265)
|
62,706222
|
(0,991)
|
7979,884
|
(0,215
|
Rhô (??)
|
|
|
0,2182205
|
0,000*
|
|
|
Lambda (À)
|
|
|
|
|
0,2972573
|
0,005***
|
78
Likelihood ratio test of rho
|
|
17.996
|
0.000*
|
|
|
Likelihood ratio test of lambda
|
|
|
|
6.774
|
0.009**
|
Source : notre confection
De ce tableau il s'observe que pour tous ces trois
modèles sept variables sont significatives au seuil maximum de 10%. Il
s'agit de la localisation de la maison dans la commune de Kadutu(Commkad), du
nombre des pièces(Nbrepc), nombre d'étage(Nbreetg), la
présence de plus de 2 toilettes/salles de bain (Pres2toilslb), la
distance par rapport au centre-ville (Distcentvil) ainsi que le niveau
d'étude(Nivetd) et la profession du propriétaire de la maison
(Profess).
Pour le modèle SAR tous les signes à priori
attendus ont été retrouvés à l'exception de la
sommes des surfaces occupées sur la parcelle (Surfms),
l'ancienneté de la maison(Ancms), et de la distance par rapport à
l'accès à l'infrastructure de transport en commun la plus
proche(Distinfrtrpproch). Cela signifierait que l'augmentation du niveau
d'occupation de la parcelle entraine la diminution de la valeur de la maison
pour la variable Surfms, ensuite pour l'ancienneté de la maison (Ancms)
les maisons plus neuves valent moins que les maisons anciennes et enfin pour la
variable de la proximité par rapport à un accès à
l'infrastructure de transport en commun la plus proche (Distinfrtrpproch) avec
un signe positif signifie que l'augmentation de la distance avec la maison
influence positivement la valeur des immobiliers. Ce qui implique que les
nuisances l'emportent sur les avantages procurés par cette
proximité.
Généralement, l'autocorrélation spatiale
peut être négative ou positive, les résultats de
l'estimation du modèle SAR font apparaitre une autocorrélation
spatiale positive et significative au seuil de 1% de 21,82%(Rhô=0,2182).
Lorsqu'il y a autocorrélation spatiale pour une variable, cela signifie
qu'il y a une relation fonctionnelle entre ce qui se passe en un point de
l'espace et ce qui se passe ailleurs. Tobler (1979) avait souligné en
suggérant la première loi de la géographie: «
Everything is related to everything else, but closer things more so »
cela signifie que dans un voisinage de 400 mètres
considérés
79
dans ce travail des lieux proches se ressemblent davantage que
les lieux éloignés20. Cela traduit qu'une observation
a une influence très forte sur son proche voisin et que cette influence
se diffuse dans le voisinage lointain signifiant qu'une hausse du prix d'un
bien a une influence sur les prix de biens voisins. Par exemple, le passage
pour un immeuble d'un étage à cinq étages a une influence
directe positive sur le prix de vente de cet immeuble et grâce à
l'effet de diffusion, cette hausse du prix a une influence positive indirecte
sur les prix des biens voisins en passant par le processus d'évaluation
des biens. Ainsi, l'impact de ce prix se diffuse mais son importance
dépend négativement de la distance avec d'autres biens.
Et pour le modèle SEM seules les variables distances
par rapport à un établissement d'enseignement le plus
proche(Distetensgmt) et la variable de la distance par rapport à
l'accès à l'infrastructure de transport en commun la plus proche
(Distinfrtrpproch) n'ont pas donné les signes attendus. Nos
investigations montrent une autocorrélation spatiale des erreurs
positive traduisant un impact positif des externalités sur la valeur des
maisons 29,72%(Lambda=0,2972) mais non significative au seuil de 5% mais
significative à 10%.
Ainsi pour vérifier la conclusion de Anselin et Rey
(1991) et Florax et Folmer (1992) cités par Gallo (2002) basée
sur les tests du multiplicateur de Lagrange pour lequel le meilleur
modèle serait le modèle SAR, il est procédé au test
moyen du test du ratio de vraisemblance pour lequel le meilleur modèle
devrait être celui qui minimise le critère d'information
Akaïke(AIC).
III.3.3.3 Choix du Modèle optimal : le test du rapport
de vraisemblance
Si plusieurs modèles restent encore en
compétition, Gallo (2002) propose de faire le choix entre modèles
avec les critères traditionnels tels que les critères
d'information d'Akaïke(AIC) en passant par le test du rapport de
vraisemblance.
20 L'augmentation de la distance de voisinage entraine
l'augmentation du niveau de la corrélation.
80
Tableau 3.19 : Résultat du test du rapport de
vraisemblance
Modèle
|
Observation
|
Ll(null)
|
Ll
|
Ddl
|
AIC
|
BIC
|
MCO (Mod1)
|
193
|
-2250,903
|
-2054,756
|
21
|
4151,51
|
4220,028
|
MCO (robuste) (Mod2)
|
193
|
-2250,903
|
-2054,756
|
21
|
4151,21
|
4220,028
|
SAR (Mod3)
|
193
|
-2054,756
|
-2054,758
|
23
|
4137,516
|
4212,558
|
SEM (Mod4)
|
193
|
-2054,756
|
-2051,369
|
23
|
4148,738
|
4223,78
|
Likelihood-ratio test LR chi2(5) = 24.77 Prob > chi2 =
0.0002
|
Source : notre confection
Ces résultats montrent que le modèle SAR est le
modèle qui minimise le critère d'information d'Akaïke (AIC)
suivi du modèle SEM. Ce résultat converge avec celui d'Anselin et
Rey (1991) et Florax et Folmer (1992) cités par Gallo (2002)
basées sur le test du multiplicateur de Lagrange pour lequel le
modèle SAR est le meilleur21. Ce qui montre que l'effet de la
diffusion (spillover effect) l'emporte sur l'effet des externalités sur
la valeur des maisons dans la ville de Bukavu. Cela signifie que la valeur
d'une maison a une influence très forte sur son proche voisin et que
cette influence se diffuse dans le voisinage lointain. La moyenne
pondérée des prix de vente des biens voisins est utilisée
comme prix de référence pour déterminer la valeur de son
bien. Il existe donc un processus d'interaction entre les valeurs des biens.
L'hypothèse du modèle classique de la
régression multiple pour laquelle les variables explicatives du
modèle soient indépendantes les unes des autres et que dans le
cas contraire, il y a présence de multicolinéarité. Le
tableau 3.1 de l'annexe 3 portant le test VIF réalisé
après la régression par moindre carré ordinaire permet de
montrer qu'il existe une multicolinéarité forte(
c'est-à-dire VIF de la variable supérieur 10) pour certaines
variables, il s'agit de la distance avec l'infrastructure de transport la
plus
21 Ce résultat reste valable sous deux
conditions suivantes : la première est basée sur « la
matrice de voisinage » permettant de déterminer l'ensemble des
voisins et la deuxième sur « la matrice de poids » pour
déterminer les poids associés à chaque voisin où on
peut donner des poids identiques pour le voisinage ou accorder des poids
important aux voisins proches et des poids faibles aux voisins
éloignés. Pour la première condition l'on a utilisé
« la condition de distance » de séparation maximale de 400
mètres tout en sachant qu'on pourrait aussi utiliser « la condition
de contiguïté » pour déterminer l'ensemble des
voisinages ou d'augmenter la séparation. Et pour la deuxième
« la matrice de poids standardisée » où on pourrait
aussi utiliser « la matrice des poids binaires » ou « la matrice
de poids binaire générale ». Ces résultats seraient
différents si l'on modifiait l'une ou l'autre de ces deux conditions.
81
proche (Distinfrtransprch) avec un VIF de 208,96 ; de la
distance avec l'axe principale la plus proche avec un VIF de 203.76 ainsi que
de la localisation de la maison dans la commune de Bagira (Commbag) avec un VIF
de 14,50.
La suppression de la variable Distinfrtransprch et Commbag a
permis d'améliorer le modèle en obtenant un premier modèle
optimal ne souffrant plus du problème de multicolinéarité,
avec aucune variable avec un VIF = 10 (cfr tableau 3.2 de l'annexe 3) et pour
lequel le test du rapport de vraisemblance montre une diminution du
critère d'information d'Akaike pour tous les modèles et concluant
toujours le modèle SAR étant le meilleur parce qu'il minimise le
critère d'information d'Akaïke (AIC) de tous suivi du modèle
SEM(cfr tableau 3.3 de l'annexe 3).
Pour raisons d'amélioration du modèle, nous
avons fait une dernière estimation avec les variables significatives
corrigés de la multicolinéarité de ces quatre
différents modèle (MCO, MCO robuste, SAR et SEM) et avons obtenu
les résultats ci-après :
Tableau 3.20 : Modèles optimaux
Modèles
|
Modèle simple
|
Modèle SAR
|
Modèle SEM
|
VIF
|
Estimation
|
MCO robustes
|
MV
|
MV
|
Commkad
|
-13230.36 0.000*
|
-9146.249 0.000*
|
-13402.02 0,000*
|
1.64
|
Nbrepc
|
2811.991 0.000*
|
2301.876 0.000*
|
2588.56 0,000*
|
2.15
|
Nbreetag
|
11108.01 0.000*
|
12065.43 0.000*
|
11192.12 0,000*
|
1.76
|
Pres2toilslb
|
6018.483 0.07***
|
4855.249 0,019**
|
4921.392 0,022***
|
1.40
|
Distcentvil
|
-4.263679 0.000*
|
-3.030583 0,001*
|
-4.844167 0,000**
|
3.62
|
Distaxepripl
|
32.89461 0.000*
|
25.72392 0,059***
|
23.16502 0,187
|
1.32
|
Nivetd
|
4306.285 0.000*
|
3382.211 0,000*
|
3626.046 0,000*
|
1.22
|
Profess
|
4137.927 0.000*
|
3693.194 0,000*
|
4027.183 0,000*
|
1.38
|
Ctttransp
|
-4.948924 0.056***
|
-3.650898 0,055***
|
-3.592527 0,116
|
3.79
|
_cons
|
9400.736 0.024**
|
2464.794 0,540
|
11626.34 0,215
|
|
AIC
|
4140.864
|
4125.412
|
4136.734
|
|
Rhô (??)
|
|
0,20551 0,000*
|
|
|
82
Lambda (À)
|
|
|
0, 3175548
|
0,002*
|
|
Le modèle SAR étant donc le meilleur en termes de
critère d'information, Il apparaît donc bien que ce modèle
soit la spécification la plus adéquate, il fera alors l'objet
d'interprétation.
III.3.4 Interprétation et discussion des
résultats
III.3.4.1 Impact des caractéristiques physiques sur le
prix de la maison
Le modèle nous indique aussi qu'à toutes choses
égales par ailleurs, l'accroissement du nombre des pièces
(Nbrepc) augmente le prix de la maison de manière significative. Le
passage d'une pièce à deux pièces augmente le prix en
moyenne de 2 301,876$. Ensuite, L'augmentation d'un niveau d'étage
(Nbreetg) augmente significativement le prix de la maison de 12 065,43$ en
moyenne.
Les résultats montrent aussi qu'une salle de bain ou
toilette supplémentaire (Pres2toilslb) accroit la valeur de la maison de
manière significative d'une valeur de 4 855,249$ au seuil de 5%.
III.3.4.2 Rôles de la localisation sur la valeur de la
maison
L'impact global de la localisation sur la valeur de la maison
est bien entendu lié à tout ce que sa proximité peut
offrir.
La commune de référence dans cette recherche est
la commune d'Ibanda, les coefficients négatifs associés à
la variable pour la localisation d'une maison dans la commune de
Kadutu(Commkad) indiquent que cette commune valorise plus faiblement les
maisons d'habitation que la commune d'Ibanda.
La distance moyenne par rapport à la poste(Distcentcil)
est très élevée pour les maisons situées à
Bagira, suivie par celle de Kadutu et Ibanda, cette distance influence
significativement la valeur des maisons de 3,92$ de manière
négative.
Ce résultat concorde avec les hypothèses du
modèle urbain néoclassique proposé par Alonso (1964),
Mills (1967) et Muth (1969), postulant que la structure d'équilibre
d'utilisation du sol est déterminée par l'arbitrage
effectué par les ménages entre la rente foncière et
l'accessibilité au centre de la ville, lieu de concentration des
activité. Le succès de ce modèle monocentrique vient du
fait qu'il parvient, à partir de développements relativement
simples, à rendre compte de certaines régularités
83
concernant la répartition spatiale des populations, des
activités économiques et des valeurs foncières.
La distance avec l'axe principale (Distaxepripl) influence
négativement la valeur des maisons de manière significative. Cela
implique que les inconvénients associés à sa
proximité l'emportent sur ses avantages, d'où l'augmentation de
cette distance influence positivement la valeur des maisons. Ce qui ne permet
pas de vérifier notre hypothèse.
IIII.3.4.3 Impact des caractéristiques de
voisinages sur le prix de la maison
L'accroissement de la distance avec un centre
médical(Distcentrmdicl) et celle d'un établissement
d'enseignement le plus proche(Distetensgmt) n'ont pas été retenu
dans le modèle optimal car elles n'étaient pas significative.
Ainsi, la présence de ces aménités qui ne sont pas
toujours localisées dans le centre-ville et recherchées par les
ménages telles que les hôpitaux ou les universités
pourraient permettre de contrebalancer la force d'attraction du centre-ville
(Straszheim, 1987) et d'expliquer, dans une certaine mesure, le
phénomène d'étalement urbain, mais cette hypothèse
n'a pas été vérifiée. Ce qui permettrait
d'expliquer que la délocalisation des deux éléments dans
les périphéries ne permettrait d'atteindre les objectifs
d'étalement urbain.
IIII.3.4.4 Impact des caractéristiques
socioprofessionnelles et démographiques sur la valeur des
maisons
Enfin, les analyses portant sur la localisation
résidentielle des différentes catégories
socio-professionnelles et démographiques permettent à analyser la
ségrégation résidentielle dans la ville de Bukavu en lien
avec les déterminants des valeurs des maisons d'habitation et du choix
résidentiel des ménages. Le niveau d'étude (Nivetd) et la
profession (Profess) d'un côté permettant d'évaluer les
préférences en termes d'environnement social pour lesquelles le
modèle d'offre de biens publics locaux de Tiebout(1956), ou les
modèles avec effets de voisinage (Durlauf, 2004) par le cout total de
transport de l'autre côté permettent de mesurer les poids relatifs
des préférences pour un environnement périurbain (distance
au centre) du modèle urbain monocentrique d'Alonso (1964), puis (1969)
et Mills (1967, 1972)
84
Les résultats montrent que le niveau
d'étude(Nivetd) et la profession (Profess) du propriétaire des
ménages influencent significativement la valeur de la maison, d'un
montant respectif de 3 382,211$ et de 3 693,194 de manière positive, ce
qui vérifie nos hypothèses basées sur ces variables. Cela
implique que la composition en termes d'environnement social influence la
valeur de la maison. De ce point de vue, il s'observe donc que l'étude
des déterminants de la fixation du prix des maisons d'habitation peut
être conçue comme une analyse des transformations sociales,
démographiques, politiques, économiques qui affectent le milieu
urbain. Cela se vérifie de part plusieurs études
antérieures. On peut évoquer dans ce sens les apports d'Alonso
(1964), Mills (1967) et Muth (1969), qui soutiennent l'idée que l'offre
et la demande sur le marché immobilier expliquent la localisation des
ménages aisés et des ménages pauvres dans des lieux
différents, ou ceux de Tiebout (1956), selon lequel le jeu d'attraction
et de répulsion entre différentes catégories de
ménages structure l'espace résidentiel selon le niveau de vie,
comme Zenou (2002) qui conclut que la composition sociale d'un quartier peut
conditionner d'autres décisions prises par les ménages en terme
du choix de localisation à travers les relations de voisinage qui
peuvent avoir une influence sur la formation du capital humain en mesure
même d'influencer sur les chances que les habitants accèdent
à l'emploi.
Ensuite les résultats portant sur le cout total de
transport aller-retour pouvant supporter le chef du ménage (Ctttansp)
vérifie notre hypothèse émise ainsi que le modèle
de Wingo(1961) pour lequel dans son approche donne un rôle central aux
transports dans le fonctionnement urbain, en considérant que le
marché foncier est conditionné par les transports urbains. Dans
son modèle il prend en compte d'un coût
généralisé de transport (comme dans ce présent
travail) au lieu d'un coût de transport fonction linéaire de la
distance au centre. Ce coût généralisé
reflète l'ensemble des dépenses monétaires de transport et
la valeur attribuée au temps de trajet. Il arrive à la conclusion
que l'amélioration du réseau de transport entraîne une
diminution des valeurs foncières et des densités
résidentielles et une extension de la ville.
85
III.4 Implication des résultats
Cette section a pour objet d'identifier les implications
induites de cette étude. Les résultats de cette analyse ont fait
ressortir les facteurs pertinents des déterminants de la fixation du
prix des maisons d'habitation dans la ville de Bukavu. De ces résultats,
les implications suivantes peuvent être tirées par les
décideurs publics en vue d'entrainer une baisse du prix des immobiliers
résidentiels et pouvoir bien mener une politique d'étalement
urbain :
- Dans une logique alternative, dans laquelle les
complémentarités entre espaces urbains et ruraux soient
utilisées au maximum, la délocalisation des activités ou
des certains services publics (le parquet, la prison centrale,...) doit
permettre de contrebalancer la force d'attraction du centre-ville et dans une
certaine mesure, d'atteindre les objectifs actuels d'étalement
urbain.
- Diminuer le temps dédié aux
déplacements quotidiens de la population en assurant une
cohérence entre la répartition de l'habitat et des
emplois/activités sur le territoire en développant le
réseau de transport public dans tous les territoires.
- Renforcer les infrastructures de transports et favoriser
l'urbanisation autour des noeuds de transport public : stations de transport
collectif en site propre, parking public, gares si possible... ;
- Lutter contre la ségrégation sociale dans le
territoire à travers des dessertes plus importantes dans les quartiers
périurbains en créant des centres commerciaux, des hôpitaux
ou des écoles dans ces zones.
- limiter aussi possible l'étalement urbain et
favoriser les modes d'urbanisation moins consommateurs d'espace en
protégeant certaines zones, en limitant l'espace à occuper par
une seule personne, en proposant des modèles des maisons à
construire dans une zone.
86
III.5 Limites et perspectives de recherche
Bien que cette recherche ait fait des avancées dans la
compréhension des facteurs déterminants de la fixation du prix
des maisons d'habitation dans la ville de Bukavu, elle rencontre cependant des
limites. Tout d'abord, la petitesse de la taille de l'échantillon suite
à une marge d'erreur et un seuil de signification égale à
5%. Ensuite la répartition de l'échantillon en commune et en
quartier masque certaines informations. De ce fait une autre approche serait
d'élargir la taille de l'échantillon et de le repartir en
pôle urbain et périurbain en approfondissant la répartition
en commune, quartier et avenu.
Ensuite, introduire dans un modèle hédonique une
variable de centre-ville consiste de ce fait à agréger en un seul
« bouquet » l'ensemble des éléments qui composent le
centre urbain et donc à considérer que ces derniers se localisent
en un même point géographique, alors que dans la
réalité ces éléments se dispersent sur une zone
géographique centrale plus ou moins étendue selon la ville
considérée. Cependant, une étude permettant de
désagréger la variable de centre-ville entre ses
éléments composants, et d'en calculer des distances par rapport
à l'immeuble permettrait d'améliorer cette étude. Cette
limité a été observée aussi lors de l'introduction
dans le modèle économétrique d'un ensemble d'indicateurs
caractérisant l'environnement socio-économique du logement.
Nombre de ces caractéristiques sociodémographiques étant
corrélées, la plupart n'apparaissent pas dans le modèle
économétrique, sans pour autant que cela signifie qu'elles ne
jouent pas sur les choix résidentiels des ménages. Ainsi une
étude incluant un bon nombre des variables sociodémographique
permettraient d'améliorer le travail.
Au niveau des modèles spatiaux la condition de poids
standardisée, utilisée dans ce travail, est la plus simple
à appliquer mais elle présente un biais car dans la
régression, cette condition accorde une importance plus grande aux
observations ayant peu de voisins. D'où nous suggérons une
recherche future utilisant différentes matrices de poids (Matrice de
poids binaire, Matrice de poids binaire générale) et comparer
ainsi les différents résultats.
87
|
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