(e) 1.2.2.1.
Effet-revenu
La première action (action indirecte) se produit
lorsqu'il y a sous-emploi des capacités productives du pays. Dans ce
cas, le supplément d'exportation et la baisse des importations stimulent
le revenu national par l'entremise du multiplicateur du commerce
extérieur. ALEXANDER distingue un « effet de ressources
oisives » ou « effet de sous-emploi des ressources » et un
« effet termes de l'échange ». « L'effet de
sous-emploi de ressources » recouvre l'augmentation du revenu
consécutive à celle du produit, à la suite d'une hausse
des exportations. Toutefois « l'effet de ressources oisives »
n'améliore pas obligatoirement la balance courante, bien au contraire.
Pour que le multiplicateur du commerce extérieur provoque une
augmentation du revenu, il faut qu'il y ait sous-emploi, sinon il y aurait un
simple détournement de flux. Soit R, la modification résultant de
la variation de l'emploi. L'effet de sous-emploi des ressources R (1 -
á) est positif si á < 1. Or, á peut être
supérieure à 1, dans le cas d'un pays instable en isolement.
L'effet positif de stimulation de revenu, qui est dû
à la mise en oeuvre des capacités de production oisives
(exportations) et/ou à l'expansion des activités domestiques
substituts des importations, se double d'un second, lui négatif, qui
procède de la diminution induite de revenu imputable à la
détérioration des termes de l'échange. L'effet terme de
l'échange se manifeste nécessairement car
généralement la dévaluation (dépréciation)
entraîne une détérioration des termes de l'échange
du pays dévaluateur, donc une diminution du gain de l'échange et
une réduction du revenu. C'est une influence inverse de l'effet de
sous-emploi des ressources.
|
á ? 1
|
á 1
|
Effet de sous-emploi dominant
|
B 0
|
B ? 0
|
Effet terme de l'échange dominant
|
B ? 0
|
B ? 0
|
Pour ALEXANDER, le cas le plus courant correspond à
á > 1. De plus, si on se trouve en situation de sous-emploi, l'effet
de ressources oisives est habituellement dominant. La dévaluation
(dépréciation) se traduit alors par une
détérioration du solde courant.
(f) 1.2.2.2.
Effet-prix
Une dévaluation ou dépréciation
entraîne une hausse du niveau général des prix qui
parvient, selon ALEXANDER, à diminuer l'absorption et a un effet
favorable sur la balance des paiements, puisque B = Y - A. Si l'effet
d'accroissement du revenu l'emporte sur la réduction du revenu tenant
à la dégradation des termes de l'échange, on aura Y >
0. Pour que la dévaluation (dépréciation)
réussisse, c'est-à-dire qu'elle améliore le solde de la
balance courante, il faut que la variation de l'absorption soit négative
(effet direct de la variation de change sur l'absorption).
Trois mécanismes permettent généralement
de contracter l'absorption :
- l'effet d'encaisse ;
- l'effet de distribution de revenu ;
- l'effet d'illusion monétaire.
L'effet d'encaisse réelle (effet PIGOU) conduit les
agents à réduire leurs dépenses ou à vendre des
titres si l'offre de monnaie n'augmente pas. La dépréciation
élève le niveau général des prix et diminue la
valeur réelle des encaisses, ce qui conduit les agents à les
reconstituer. Cette diminution intervient soit à la suite d'une
réduction des dépenses d'importation, soit en économisant
sur les autres dépenses.
Un effet de redistribution ensuite, du fait que la
dépréciation améliore davantage les revenus des groupes
qui ont une propension à épargner importante, au détriment
de ceux qui consomment davantage. Pour ALEXANDER, la hausse des prix induite
par la baisse du change a le mérite de diminuer l'absorption.
Un effet d'illusion monétaire enfin, qui entraîne
une augmentation de l'épargne des agents qui s'appuient sur le
relèvement de leur niveau de revenu nominal (l'épargne est donc
une fonction croissante du revenu nominal).
|