I.8. Biologie du palmier à huile
Selon Jacquemart (2012), les feuilles, ou palmes, entourent et
protègent le bourgeon végétatif. De nouvelles feuilles
sont émises en continu au centre de la couronne alors que les plus
vieilles sont élaguées où se dessèchent. Elles
mesurent de 6 à 9 mètres et comptent plus de 300 folioles
lamelliformes disposées sur plusieurs plans. La base de la feuille, ou
pétiole, est bordée d'épines acérées. Le
tronc, ou stipe, de diamètre constant et non ramifié,
présente les sections losangiques des feuilles qui ont été
coupées, disposées en spirales. Les fleurs sont réunies en
inflorescences, les unes mâles, les autres femelles, et apparaissent
à l'aisselle de
iii
chaque palme, excepté en cas d'avortement
précoce. Les fruits, sont des drupes ovoïdes, charnues,
réunies en « régimes » pouvant peser de 1 à 60
kg. À l'âge adulte, un régime mûr pèse en
moyenne 15 à 25 kg et porte environ 1 500 fruits. Les fruits
présentent une peau lisse qui protège une pulpe huileuse et
fibreuse, elle-même recouvrant une coque noire très dure. Cette
coque, percée de 3 pores germinatifs, contient une amande ovoïde
pleine appelée « palmiste ».
I.9. Importance de l'huile de palme
Le terme « palmier à huile » se
réfère aux arbres qui produisent les fruits à partir
desquels l'huile est produite. L'huile de palme, quant à elle, fait
référence à l'huile produite à partir des fruits
récoltés. Elle est utilisée dans la savonnerie, les
nouilles (Fig.1.).
Fig. 2.Une journée de votre vie avec l'huile de palme
(Jacquemard, 2018).
I.10. Influence de l'élaéiculture sur la
biodiversité
Les impacts de la production d'huile de palme sur la
biodiversité sont bien documentés et très
médiatisés (Danielsen, 2009). Ils comprennent notamment la perte
et la dégradation des habitats (forêts naturelles et
tourbières) et la diminution des populations animales (l'orang-
iii
outan étant le cas le plus connu et le plus
cité), végétale, ainsi que d'autres impacts indirects
(immigration et construction de nouvelles routes) et cumulatifs
(c'est-à-dire effets sur le paysage en combinaison avec d'autres
changements d'utilisation des terres) moins évidents (Meijaard, 2013).
Cependant, bon nombre de ces impacts n'ont pas toujours été mis
en contexte (comparaison avec d'autres cultures), et leur complexité
n'est pas toujours pleinement reconnue.
Selon Meijaard et al. (2018), la perte d'habitats
causée par le déboisement et les feux précédent le
développement des cultures de palmiers à huile a un impact direct
majeur sur la biodiversité. À l'échelle mondiale, le
développement des cultures de palmiers à huile est responsable de
moins de 0,5 % de la déforestation, mais dans certaines parties des
tropiques, ce chiffre peut atteindre 50 %. Les plantations de palmiers à
huile sont écologiquement et structurellement beaucoup moins diverses
que les forêts tropicales, et la diversité spécifique
diminue donc de façon significative lorsque les forêts sont
transformées en plantations.
Pour Danielsen (2009), il existe une plus grande
diversité écologique et spécifique dans les petites
exploitations, par rapport aux plantations industrielles, mais les
bénéfices de conservation des petites plantations sont
probablement limités, du fait de leurs rendements inférieurs et
donc, de leurs besoins plus élevés en terres. Les autres effets
indirects de l'exploitation du palmier à huile sur la
biodiversité incluent :
- émissions de gaz à effet de serre liées
au défrichage ;
- pollutions atmosphériques régionales
résultant du brûlage lors du défrichement ;
- baisse de la qualité de l'eau en aval des plantations
et la diversité des espèces d'eau.
I.3. Cadre de l'étude
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