IV.2. DISCUSSION
Le PNB à connue des inventaires d'hippopotames à
des intervalles de temps pas régulières. Lors de la
présente étude, 287 hippopotames ont été
inventoriés dans 16 mares permanentes le long du lit du fleuve
Bénoué et celui du Mayo Oldiri un des affluents majeur de la
Bénoué. Ce résultat présente une augmentation de
l'effectif d'hippopotame comparativement aux inventaires réalisés
par Mbamba en 2013 ; 2016 et 2018 dont les résultats étaient 205,
228 et 217 respectivement. Cette augmentation peut s'expliquer non seulement
par les efforts déployés par le service de la conservation du PNB
pour lutter contre le braconnage mais aussi par la méthodologie
utilisée durant la présente étude. La présente
étude s'est déroulée en saison sèche période
durant laquelle le fleuve Bénoué à tari et il ne reste que
les mares permanentes dans lesquelles un comptage total s'est effectué,
comparativement à l'étude réalisée par Maha en 2012
en début de saison pluvieuse, basée sur la méthode de Ngog
Njié (1988), dont les résultats ont présenté un
effectif de 180 individus. Cette différence peut s'expliquer par la
montée des eaux de la Bénoué qui représente une
difficulté dans le processus de comptage.
Sur les 16 mares inventoriées, 25% ne contenaient pas
d'hippopotames. Ce résultat est fortement lié à
l'ensablement de la mare et aux changements climatiques. En effet, lorsqu'une
mare perd la profondeur à cause de ces phénomènes, les
hippopotames migrent vers les mares plus profondes où ils pourront
s'immerger. C'est dans cette optique que plusieurs mares de fortes
concentrations avec plusieurs groupes ont été observées.
Les conflits de leadership entres les mâles sont la conséquence de
cette migration. L'effectif de la présente étude donne une
densité de 0,8 individus/km2 par rapport au domaine parcouru
par l'espèce en saison sèche. Il représente environ 72% de
la population d'hippopotame inventorié en 1988 par Ngog Njié. Les
causes de la régression sont essentiellement imputées au
braconnage.
Malgré les efforts déployés par le
service de la conservation pour assurer la préservation des
hippopotames, quatre dynamismes majeurs affectent la croissance des effectifs
d'hippopotames entre autre le braconnage, la transhumance, les changements
climatiques et la pêche. Les observations de terrain
révèlent que cette espèce est essentiellement
braconnée pour sa viande et le commerce de sa peau pour la fabrication
des sacs à main. Ceci serait dut non seulement à la recherche de
protéines animales mais aussi à la pauvreté des
populations. Cette activité de braconnage peut justifier son
intensité par la migration des peuples, l'accès illégal
facile dans le parc et le manque d'effectif d'éco-gardes pour assurer la
surveillance continue du parc. En effet l'insécurité qui
règne dans la partie septentrionale et à la frontière
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avec la RCA oblige les populations à migrer vers
l'intérieur du pays. L'action récente de surveillance nocturne
à l'aide des camera a permis de constater la présence des
pêcheurs dans les mares proches du campement du Buffle noir, ces hommes
peuvent se présenter dans les mares aux hippopotames comme des simples
pécheurs alors qu'ils sont soit des braconniers soit des indiques aux
chasseurs d'hippopotames.
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