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Nouvelles technologies et amelioration des inventaires fauniques: cas des drones et camera piege dans la gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué


par Merlin MELI
Université de Dschang - ingénieur Eaux et Forêts 2019
  

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I.2. Problématique

La répartition des espèces et la dynamique des populations animales sont essentielles pour comprendre les processus sous-jacents qui permettront de mieux préserver ces ressources (Koh et Wich, 2012). Ces éléments soulignent l'importance de développer de nouvelles approches de gestion efficaces basées sur des techniques innovantes, abordables et multifonctionnelles. Plusieurs études ont déjà été réalisées sur les hippopotames au Cameroun au cours desquelles l'évaluation de la taille de la population faisait partir des objectifs. En effet, d'avril à juin 2001, (Nchanji et al. 2007) ont compté les indices d'hippopotames communs le long des rives, et les individus qui émergeaient de la rivière Djérem, dans le parc national du Mbam et Djérem. En avril, 18 hippopotames ont été comptés contre 79 entre mai et juin sur le Djérem, ce qui suggère qu'il y avait des effectifs différents à chaque période, mais que les individus réagissaient différemment aux stimuli physiologiques ou au bruit utilisés lors du scenario de comptage. D'où la nécessité de développer une nouvelle approche de comptage. Quelques aspects de l'écologie de l'hippopotame amphibie dans le PNB réalisée par Bakowé (2012) dont l'approche méthodologique était basée sur le comptage le long du cours d'eau Bénoué. Le dénombrement se faisait chaque fois qu'un individu ou groupe d'individus était aperçu. Les observations se faisaient en journée et le temps d'observation

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était fonction du nombre d'individus présent dans la mare. En 2013, Scholte a réalisé une étude sur le déclin de la population d'hippopotame commun au PNB entre 1976 et 2013. La méthodologie de comptage était celle appliquée par Ngog Njie (1988). Tous les comptages sauf un ont eu lieu vers la fin de la saison sèche, lorsque la rivière Bénoué était la seule source d'eau du parc et que la région était facilement accessible. La seule exception était le décompte de juillet 2013 effectué pendant la saison des pluies au cours de laquelle le comptage fut quelque fois perturbé par les pluies et la montée des eaux qui n'était pas favorable car les hippopotames étaient immergés. Un dénombrement d'hippopotames a aussi été réalisé dans le PNB par Maha (2012). Du fait des détours et des rebroussements de chemins, l30 km étaient parcourus en 11 jours. Pour ce qui est du travail d'inventaire, il s'est fait dans les cours d'eau qui arrosent le PNB. Ce dénombrement s'est effectué en début de saison de pluies, ce qui a représenté quelquefois, une difficulté majeure du fait des crues des cours d'eaux par endroits, d'où l'immersion des hippopotames. La méthode de comptage utilisée est celle du comptage à pied le long du cours d'eau (Ngog Njé, 1988). Par ailleurs, la navigation sur le cours d'eau à l'aide de la pirogue présente des risques d'attaques d'hippopotames qui pourraient avoir des dégâts d'ordre matériels et humains. De même, aucune de ces études n'avait utilisé des nouvelles technologies telles les drones ou alors les cameras-pièges dans le processus de dénombrement.

Après l'interdiction du commerce de l'ivoire d'éléphant en 1989, on a noté une augmentation de l'exploitation des canines d'hippopotames (UICN, 2006). Suite à cette augmentation, l'UICN (2006) affirme que cette croissance du commerce des dents du cheval de l'eau a atteint la barre de 53% du nombre d'exportation initial et s'est traduit par la baisse considérable de la population de l'amphibie en Afrique (7 à 20%). D'autre part, l'UICN (2006) souligne que la chasse illégale et la dégradation des habitats sont les principales menaces à la survie de cet amphibie. Dans ce sens, pour justifier l'ampleur des menaces, Dibloni et al. (2010) affirment qu'en République Démocratique du Congo, la population d'hippopotames était estimée à 30.000 individus dans le Parc National des Virunga (Delvingt, 1978), et qu'aujourd'hui celle-ci est passée à 3000 individus, soit un taux de décimation de 90%. Au Cameroun, l'hippopotame est une espèce à haute valeur éco-touristique. Le plan de gestion élaboré par le MINFOF en 2015 prévoit un quota de prélèvement attribué après élaboration d'un plan de tir qui fixe les quotas relatifs à chaque espèce. La méthode d'estimation des quotas d'exploitation théorique de Martin et Thomas (1991), fixe un taux d'exploitation maximum de l'hippopotame à 10% de son effectif total. Le prélèvement par la

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chasse sportive sanctionnée par l'obtention d'une autorisation spéciale délivrée par le Ministre des Forêts et de la Faune est estimé à 5% (MINFOF) alors même que l'effectif total d'hippopotame reste méconnu.

Au niveau local, les populations riveraines du PNB constituées pour une grande partie des immigrants, sont pauvres et tirent l'essentiel de leurs ressources de la nature en pratiquant entre autre l'orpaillage, la pêche, l'élevage sédentaire et la coupes abusive du bois (MINFOF, 2009). Les conséquences plus ou moins directes sont la dégradation de l'habitat faunique en général et des hippopotames en particulier, à travers les fosses creusées sur le lit du fleuve Bénoué. Pendant les périodes d'étiage, seules les mares permanentes sont les zones de pêche. Les problèmes restants de l'exploitation de ces ressources halieutiques sont des conflits hippopotames-pêcheurs avec des pertes en vie humaine. C'est le cas par exemple au lac Lagdo au nord du PNB où on a enregistré deux décès des pêcheurs résultant de l'affrontement avec les hippopotames (MINFOF, 2011).

Afin d'améliorer les connaissances sur les hippopotames dans le temps et dans l'espace, dans le but d'assurer leur gestion durable, le conservateur du PNB intègre les drones et cameras-pièges dans le processus d'inventaires de ceux-ci afin d'apporter une plus-value sur les méthodes de comptages existantes. Afin de mener à bien la présente étude, la question principale est de savoir :

Quelle est la contribution de l'utilisation des drones et cameras-piège dans l'amélioration des inventaires des hippopotames au Nord Cameroun en général et dans l'UTO Bénoué en /particulier afin d'assurer une gestion durable de cette espèce ?

Les questions secondaires suivantes ont été formulées pour répondre à cette question.

- Quelle est la structure de la population d'hippopotames dans l'UTO Bénoué ?

- Quelles sont les stratégies efficaces pour la bonne gestion des hippopotames dans l'UTO Bénoué ?

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius